• L’hypothèse Gaïa, itinéraire d’un regard sur la Terre
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/05/17/l-hypothese-gaia-itineraire-d-un-regard-sur-la-terre_6233885_3232.html

    Enquête En 1974, le sulfureux chimiste James Lovelock formulait, avec la biologiste Lynn Margulis, une théorie comparant la Terre à un super-organisme capable de s’autoréguler. Disqualifiée dans les milieux scientifiques, cette approche imprègne en profondeur la pensée philosophique et écologique actuelle.

    Notre XXe siècle compte un Galilée oublié. Oui, vous avez bien lu. Et l’affirmation ne vient pas d’un obscur disciple, mais d’une sommité de la pensée écologique : le philosophe Bruno Latour en personne. Ce Galilée contemporain se nomme James Lovelock, chimiste britannique disparu en 2022, à 103 ans. « A la Terre qui se meut de Galilée, pour être complet, il fallait ajouter la Terre qui s’émeut de Lovelock », s’émerveillait Bruno Latour, non pas dans un post de réseau social, mais dans son grand livre de réflexion écologique Face à Gaïa (La Découverte, 2015).

    Dispo en version archivée ici : https://archive.ph/RD4cM

    Ne pas hésiter à ouvrir les liens présents sur la page pour approfondir le sujet.

    #hypothèse_Gaïa #James_Lovelock #Bruno_Latour

    Cependant,

    Pour le philosophe des sciences Bruno Latour, « la proposition théorique de Lovelock a la même importance dans l’histoire de la connaissance humaine que celle de Galilée ». Ce qui n’a pas empêche Lovelock de défendre les CFC, l’insecticide DDT, le gaz de schiste ou l’énergie nucléaire — ses liens professionnels avec les industriels expliquent largement ses positions publiques. Il n’en reste pas moins que l’hypothèse Gaïa reste fondatrice et stimulante.

    https://reporterre.net/James-Lovelock-l-inventeur-de-la-revolutionnaire-hypothese-Gaia-est-mort

    « Hypothèse stimulante » pour les séides de la #géo-ingénierie et des gros délires technos sûrement ...

    Quoi qu’il en soit, pas de quoi fouetter un capitaliste puisque James Lovelock expert en thermodynamique et en science des « systèmes-terres » ne pense un seul instant remettre en cause l’orgie énergétique plébiscitée par les économies de marché globalisées.
    http://archives.lesechos.fr/archives/2007/Enjeux/00235-055-ENJ.htm#
    (cet article repêché sur « les Échos » rendu quasiment illisible par une mauvaise interprétation du navigateur Firefox concernant les caractères spéciaux)
    Quant à son « optimisme », il a en effet de quoi séduire les échos-suprémacistes qui ont pris la précaution de se bunkériser en attendant que le darwinisme fasse son œuvre.

  • ne croit pas, non, que l’humour « c’était mieux avant » ; elle s’en était déjà fait la remarque l’autre jour en réécoutant quelques colucheries et en constatant à quel point de nombreux sketchs avaient tellement mal vieilli qu’on a aujourd’hui honte de jadis en avoir ri.

    Rebelote à l’instant en retombant sur une poignée de chroniques de Patrick Font dans « Rien à cirer » — là aussi ça frôle souvent la beaufitude réac, essentialisme à tous les étages, ha ha ha les blondes, ha ha ha les Arabes, ha ha ha les homos. Ça ne passerait plus et c’est tant mieux.

    Franchement, ça nous a fait marrer, ça ? Ce n’est pas étonnant que nous soyons devenu·e·s des vieilleux con·ne·s, hein : même plus jeunes nous en étions déjà.

  • Apparemment à Lille...

    les clubs de tricot et de crochet ont vu un renouveau impressionnant pendant la crise Covid. Surtout lors des occupations de facs et des manifs des retraites.
    Ça en est surprenant pour nous, les vieux chiffonniers... alors que nous étions au tison, la jeunesse bâtait le pavé, j’en ai presque la larme à l’œil presque.

    Les techniques de points et de changement de fils semblent même évoluer.
    Créations à huis clos, point de veilles ressources, ça produit des nouveaux motifs, peut être moins théoriques, mais carrément plus viscéraux.

    Le bonheur c’est de voir que malgré des parcours intellectuels indépendants, on veut jeter les même guenilles. Nous avec la retenue qui incombe à notre age, ell.eux, sans filtre. Et qu´il suffit de quelques retrouvailles pour reformer un réseau inter-couturier.e.s.
    Ça brode sur fond noir, et ça pourrait bien surprendre.

    Le pire, c’est que l’écosystème, lui, s’est gentrifié de fou en 4 ans, masquant d’autant plus cette activité.

    Je ne sais pas si les inspecteurs de la couture se rendent compte de l’amplitude que ça prend. Mais c’est du jamais vu ; on n’est plus dans le plan-plan des années 2010. Je ne sais pas pour les autres villes, mais ici, c’est prêt. Ding !

    https://www.youtube.com/watch?v=Z7eV2M1JPx4

  • Comment les Vietnamiens sont devenus parmi les principaux migrants sur les « small-boats » vers l’Angleterre - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/57420/comment-les-vietnamiens-sont-devenus-parmi--les-principaux-migrants-su

    Comment les Vietnamiens sont devenus parmi les principaux migrants sur les « small-boats » vers l’Angleterre
    Par Louis Chahuneau Publié le : 30/05/2024
    Depuis le début de l’année, les migrants vietnamiens sont de plus en plus nombreux à traverser la Manche en direction du Royaume-Uni. Depuis le drame du camion charnier en 2019 où 39 Vietnamiens avaient trouvé la mort par asphyxie en se rendant de manière irrégulière au Royaume-Uni, les exilés originaires du Vietnam continuent de tenter d’atteindre les côtes britanniques, mais par voie maritime.
    Au Royaume-Uni, 10 Downing street tremble. À cinq semaines des élections législatives britanniques, le Premier ministre conservateur Rishi Sunak ne parvient pas à limiter le nombre de migrants arrivant par bateau au Royaume-Uni : elles ont atteint un record sur les premiers mois de l’année 2024 avec 10 000 passages.Récemment, le ministère de l’Intérieur britannique a constaté un autre phénomène inquiétant. Depuis le début de l’année, la part de migrants vietnamiens sur les « small-boats » a considérablement augmenté. Entre janvier et mars 2024, 1 060 personnes originaires du Vietnam ont débarqué au Royaume-Uni par bateau, soit 14% du total des arrivées. Selon les médias britanniques, ils représentent désormais la plus large communauté qui traverse la Manche.
    « Une théorie sur l’augmentation récente des traversées en bateau est que l’autre itinéraire irrégulier, à l’arrière d’un camion à travers le tunnel sous la Manche, est devenu plus difficile en raison des réglementations récemment mises en œuvre dans le cadre du Brexit. Cela a poussé les migrants vietnamiens à emprunter les petites embarcations », explique à InfoMigrants Seb Rubsy, sociologue britannique à l’Université de Birmingham et spécialiste de cette communauté. « Avec le Brexit, les échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et l’Europe continentale ont été réduits, ce qui a entraîné une diminution du nombre de camions transportant des marchandises entre les deux régions », complète Mimi Vu, experte indépendante sur le trafic d’êtres humains.
    En 2019, la Grande-Bretagne a par ailleurs été marquée par la tragédie du camion charnier retrouvé dans l’Essex, dans lequel 39 migrants vietnamiens avaient trouvé la mort par asphyxie. Un drame qui a également participé au changement de méthode. Chez les bénévoles français qui maraudent sur les plages du nord, c’est un peu la sidération. « À notre grande surprise, on a constaté depuis le début de l’année beaucoup de Vietnamiens sur la côte. C’est incroyable, c’est une population qu’on ne croisait pas du tout avant », raconte à InfoMigrants Olivier Ternisien d’Osmose 62 qui patrouille sur les plages dans le Boulonnais et le Montreuillois.
    « On croise autant de femmes que d’hommes, des personnes plutôt jeunes mais je n’ai pas vu de familles avec enfants », ajoute Sophie Roux, de la même association, qui se souvient d’une communauté un peu plus argentée que d’autres : « Quand ils échouent à traverser, ils ne cherchent même pas à négocier le prix des taxis pour rentrer vers Dunkerque », se souvient-elle. Même écho chez les bénévoles d’Utopia 56. « Depuis l’été dernier, on voit de plus en plus de Vietnamiens sur le littoral nord, surtout à Grande-Synthe et Dunkerque », commente Angèle Vettorello, coordinatrice de l’association à Grande-Synthe.
    Dans les années 2010, les Vietnamiens se regroupaient essentiellement vers Angres (Pas-de-Calais), à une centaine de kilomètres des côtes françaises. Les médias avaient même surnommé cette ville « Vietnam city » en raison de l’entraide qui régnait entre l’ex-municipalité communiste et cette communauté asiatique à qui elle avait mis un local à disposition. Mais les temps ont changé et le hangar a fermé en 2018. Désormais, les Vietnamiens se mélangent d’avantage aux autres communautés (kurde, bangladaise ou encore soudanaise). « Il y a de plus en plus de Vietnamiens qui viennent sur les points de distribution, ce qui nous a poussé à traduire nos textes de prévention en vietnamien », explique encore Salomé Bahri d’Utopia 56. « Parfois on voit des Kurdes et des Vietnamiens prendre un bateau ensemble. Je pense que les communautés se mélangent de plus en plus car le nombre de passagers par ’small-boat’ est de plus en plus élevé ». (...)
    Les migrants vietnamiens peuvent aussi compter sur l’appui d’une communauté historiquement établie en France. Fin mai, une opération de police conjointe menée par les services de l’Office central de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM) et la police anglaise ont permis de démanteler une filière de passeurs de migrants entre la France et le Royaume-Uni. Douze personnes, soupçonnées d’être des logeurs ou des convoyeurs, ont été arrêtées en banlieue parisienne, tandis que quatre autres ont été interpellées en Angleterre. Parmi eux, un jeune homme de 25 ans, surnommé
    Cette opération de police a permis de comprendre comment fonctionne les réseaux de passeurs vietnamiens. « Pour diminuer leurs frais de passages clandestins, les migrants transportaient de la métamphétamine, afin d’alimenter les trafiquants asiatiques du Val-de-Marne », expliquent les enquêteurs français dans un document consulté par InfoMigrants. Lors d’une perquisition, les policiers ont notamment découvert chez l’un des suspects 218 grammes de kétamine, 102 grammes de méthamphétamine et 36 grammes d’ecstasy, des drogues de synthèse.
    "Depuis la tragédie de l’Essex, les trafiquants demandent dorénavant 50 000 dollars [environ 46 000 euros, ndlr], voire plus, et prétendent garantir la sûreté du voyage jusqu’au Royaume-Uni avec un emploi à la clé, expliquaient dans une étude parue en 2020 les expertes indépendantes Nadia Sebatoui et Mimi Vu. « Les familles empruntent au moins la moitié de la somme totale pour payer la première partie du voyage du Vietnam jusqu’à un pays européen (…) Les trafiquants et les groupes criminels utilisent cette situation d’endettement pour exercer un contrôle sur le migrant tout au long du voyage, ce qui l’oblige à se soumettre en route à des situations d’exploitation, par exemple en étant forcé de travailler dans un atelier clandestin ou de vendre des médicaments contrefaits. »
    Le réseau franco-britannique logeait des migrants dans plusieurs communes du Val-de-Marne, à Thiais, Choisy-le-Roi ou encore Ivry-sur-Seine. « L’un des interpellés a confié aux policiers que le coût de la traversée était d’environ 20 000 euros par migrant. Son rôle était de réceptionner des migrants vietnamiens fraîchement arrivés en France avec des visas hongrois de deux ans. Il devait ensuite leur trouver des hébergements et un emploi dans des ongleries. »
    D’après les études publiées ces dernières années, il apparaît que les migrants vietnamiens profitent des relations diplomatiques entre leur pays et les anciens États du bloc communiste (Hongrie, Roumanie, Slovaquie, Pologne...) pour atteindre l’Europe. « Entre 1981 et 1990, 217 183 Vietnamiens ont été employés sous contrat dans ces pays », expliquent notamment deux chercheurs dans une enquête de terrain publiée en 2017."La majorité des nouveaux arrivants sont originaires de quelques provinces du centre du Vietnam, comme Nghệ An et Hà Tĩnh, qui ont été négligées sur le plan économique et présentent des taux de chômage élevés. Ils sont généralement issus de milieux pauvres, ruraux ou urbains, et n’ont probablement pas de diplôme universitaire", analyse le chercheur britannique Seb Rusby. Actuellement, il semblerait que la Hongrie tienne la corde pour attirer les migrants vietnamiens.
    Il y a quelques années, des passeurs ont ainsi profité d’un partenariat entre le Vietnam et Malte pour inscrire de jeunes Vietnamiens au Malta College of Arts, Science and Technology. Selon le quotidien britannique The Guardian, sur les 265 étudiants vietnamiens qui ont obtenu ce visa, seuls deux sont depuis rentrés au Vietnam."Ces enfants, à la merci des réseaux de passeurs, ont été retrouvés par la police dans des pays comme la Belgique, l’Allemagne et la Suisse, réduits en esclavage dans des salons de manucure et exploités", explique l’experte indépendante Mimi Vu. Depuis, l’université a fermé son visa.
    Lorsqu’ils arrivent au Royaume-Uni, les Vietnamiens sont employés dans des bars à ongles, ou plus rarement dans des fermes à cannabis, que la police britannique ferme régulièrement. Au début des années 2000, la diaspora vietnamienne a importé au Royaume-Uni le concept des bars à ongles très populaire aux États-Unis. « Depuis, ils représenteraient plus de 60% des commerces montés par la communauté vietnamienne », constatent des chercheurs.
    Les réseaux de passeurs vietnamiens récupèrent directement leurs clients à la sortie des « small-boats ». « Ce qu’on comprend c’est qu’il y a une grosse organisation côté anglais, ils savent où ils vont. Tout est organisé de l’autre côté », explique Olivier Ternisien de l’association Osmose 62. Pour tenter de décourager les Vietnamiens de monter sur les frêles embarcations, le gouvernement britannique a lancé il y a quelques semaines une campagne de communication sur les réseaux sociaux pour les sensibiliser aux dangers de la traversée de la Manche. De quoi remédier au phénomène ? Au moins 16 migrants sont morts en tentant de traverser la Manche depuis le début de l’année 2024.

    #Covid-19#migrant#migration#vietnam#royaumeuni#routemmigratoire#mineur#famille#traversee#manche#reseau#sante#trafic

  • Traversées de la Manche : « On meurt plus au moment de l’embarcation qu’en pleine mer » - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/57455/traversees-de-la-manche--on-meurt-plus-au-moment-de-lembarcation-quen-

    Traversées de la Manche : « On meurt plus au moment de l’embarcation qu’en pleine mer »
    Par Charlotte Boitiaux Publié le : 31/05/2024
    Confrontés à une pression policière toujours plus forte, à une surcharge des canots plus importante et à des départs de plus en plus loin de Calais, les migrants risquent davantage leur vie lors des tentatives de traversées de la Manche. Dans la nuit de samedi 13 janvier à dimanche 14 janvier 2024, un groupe de Syriens, dont un bébé d’un mois, rejoint un canot déjà en mer. Il est 2 heures du matin. La houle, la nuit et les vagues font paniquer le groupe au moment de monter dans l’embarcation. Le bateau se retourne. Les migrants tombent à l’eau. Dans la confusion, deux adolescents syriens de 14 et 16 ans se noient, à quelques mètres seulement de la plage. Trois autres personnes mourront aussi cette nuit-là. L’eau était à 9 degrés.
    Depuis plusieurs mois, les traversées de la Manche ont « changé... en pire », estime Salomé Bahri, coordinatrice de l’association Utopia 56 à Grande-Synthe, présente depuis des années sur le littoral français. « On a remarqué que les décès [de migrants] se produisent désormais près des côtes. On meurt plus au moment de l’embarcation, et moins en pleine mer », résume-t-elle. « On peut aussi mourir avant même d’avoir atteint la Manche. Prenez l’exemple de cette fillette de sept ans [morte par noyade, le 3 mars 2024]. Elle est décédée dans le canal de l’Aa, le canot n’avait même pas atteint la mer ».Seize migrants, dont dix enfants âgés de sept à treize ans, se trouvaient à bord de ce bateau. Celui-ci « n’était pas dimensionné pour supporter autant de personnes », avait affirmé la préfecture du Nord dans un communiqué.
    Pour Utopia 56, « les traversées ne sont plus celles d’il y a un an ou deux ans ». D’abord, parce que les départs sont plus « dangereux ». De plus en plus d’embarquements se font en amont de la Manche, sur les canaux, les rivières qui se jettent dans la Manche. Le but : éviter les policiers qui patrouillent sur les plages. « On pense être à l’abri, être discret, mais les gens tombent des canots et meurent aussi », résume Fabien Touchard, un autre coordinateur d’Utopia 56.
    D’autres passeurs envisagent aussi de faire monter leurs passagers quand l’embarcation est déjà en mer, forçant les femmes et les enfants à s’enfoncer dans l’eau sur plusieurs dizaines de mètres avant de les hisser à bord. Pourquoi une telle prise de risques ? Parce que les trafiquants savent que les policiers n’ont pas le droit d’intercepter les migrants une fois qu’ils sont en mer. Cette compétence relève du droit maritime. Pour Fabien Touchard, les trafiquants agissent donc par souci de rentabilité. « Il y a un an et demi, deux ans, on était sur des canots de 30, 40 personnes, aujourd’hui on est sur des bateaux de 60, 70 personnes voire plus dans des cas exceptionnels. Les passeurs se disent que le taux d’empêchement [des traversées] est élevé, il faut donc charger davantage les bateaux. »
    Or la qualité des canots, elle, ne s’est pas améliorée. « Dans la précipitation et la peur de se faire repérer par les forces de l’ordre, les migrants ne prennent plus le temps de correctement gonfler les pneumatiques que certains passeurs fournissent », explique encore Salomé Bahri d’Utopia 56. « Par exemple, on constate que des migrants n’installent plus le sol rigide au fond des bateaux, or ce sol permet de maintenir le canot à flot. Sans, le bateau s’affaisse rapidement, il prend l’eau… On voit de plus en plus de personnes rentrer à la nage sur les plages ». Pour Fabien Touchard et Salomé Bahri, les trafiquants s’adaptent aussi face à l’important dispositif policier déployé sur les plages du nord du pays. Un arsenal militaire qui s’inscrit dans des accords passés entre le Royaume-Uni et la France pour tenter d’endiguer l’immigration clandestine. En mars dernier, les Britanniques ont annoncé verser plus de 500 millions d’euros sur quatre ans à la France pour militariser davantage la frontière maritime.
    « Les rapports de forces entre exilés et policiers se durcissent inévitablement. Il y a des surveillances au drones, des patrouilles partout... », explique Salomé Bahri. « On assiste à des gazages sur les plages, des bateaux lacérés au couteau… Des migrants nous racontent que les policiers jettent maintenant des gaz lacrymogènes dans les canots sur le départ alors même que des enfants se trouvent à l’intérieur. Résultat, les mises à l’eau [de bateaux] sont plus chaotiques qu’avant ». Ces rapports de force ont aussi une influence sur le timing des départs. « Pour éviter au maximum ces confrontations violentes, les migrants prennent désormais des risques au niveau de la météo. Par exemple, ils vont prendre la mer quand le temps est instable, quand les vagues sont très hautes. Ils pensent que les plages sont moins surveillées par temps de pluie », explique Fabien Touchard.
    Et ils partent de plus en plus loin. « Avant, les canots partaient depuis le Calaisis ou le Dunkerquois. Maintenant, on reçoit des appels à l‘aide des personnes qui se trouvent à Boulogne-sur-Mer, au Touquet, à Berck », développe Salomé. Soit des villes plus au sud, très éloignées des côtes anglaises. « Si avant, les migrants mettaient six ou huit heures pour aller de Calais à Douvres [port de débarquement des migrants en Angleterre, ndlr], désormais ils doivent doubler voire tripler ce temps de trajet en mer ». Enfin, les montées à bord aussi se complexifient, notamment à cause d’un nouveau phénomène de « montées sauvages ». Les exilés qui vivent depuis plusieurs semaines voire mois dans le nord de la France n’ont parfois plus les moyens de payer les passeurs. « Ils ont épuisé leurs économies dans différentes tentatives », explique encore Salomé Bahri. « Ils ont tenté la traversée deux trois, quatre fois, 10 fois... Quand ils n’ont plus rien, ils essaient alors de monter à la dernière minute à bord d’une embarcation, gratuitement, avec les problèmes que cela peut créer : surnombre, altercations avec les autres passagers… » Malgré tous ces dangers, les traversées de la Manche sont loin d’être enrayées. Depuis le début de l’année, plus de 10 000 migrants sont arrivés sur le sol anglais, contre 7 600 l’année dernière à la même période. Et les morts ne cessent d’augmenter. Au moins 16 exilés sont morts en tentant de traverser la Manche depuis le début de l’année 2024. Ils étaient 12 pour l’ensemble de l’année 2023, et un en 2022, selon la préfecture de la Manche et de la mer du Nord.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#routemigratoire#manche#traversee#trafic#mortalite#sante

  • Inclusion de tous les élèves dans les écoles d’Eure-et-Loir : c’est pas les « bisounours » mais ça marche
    https://www.liberation.fr/societe/education/dans-les-ecoles-deure-et-loir-cest-pas-les-bisounours-mais-ca-marche-2024

    Le département s’est délesté de ses instituts médico-éducatifs au profit d’une collaboration entre enseignants et éducateurs spécialisés. Permettant ainsi à des élèves ayant un handicap intellectuel de rester dans leur école de secteur.

    [...]

    Chez la petite fille de CM1, les progrès en matière de comportement ont été colossaux. « Au début, c’était très, très compliqué, se souvient Solène Palat, maîtresse de Fanny pour la deuxième année consécutive. On s’est pris des coups, elle claquait les portes, déchirait le matériel. Il a fallu trois mois pour qu’elle s’adapte. » « Elle a eu du mal à m’accepter parce que ce n’était pas moi l’année d’avant. Elle m’a griffée, poussée », complète Christice Pereira, l’AESH. En classe, il lui arrivait de se lever, sauter, faire des bruits. « Je disais à Christice : ce n’est pas contre toi, Fanny exprime un malaise, elle a besoin de quelque chose, il faut trouver ce que c’est », indique Mélanie Mathieu. Voilà tout l’intérêt des #Dame [dispositifs d’accompagnement médico-éducatif] : mutualiser des expertises professionnelles différentes pour trouver des solutions. « Fanny, c’est une réussite, parce qu’elle râle quand elle doit sortir de la classe », sourit l’enseignante spécialisée.

    Pour autant, concède Pascale Grimoin, « tout n’est pas parfait, on n’est pas chez les bisounours ». L’expérience de Solène Palat le confirme, elle qui s’occupait l’année dernière une classe de CE2 uniquement, et qui a pris une classe de CE2-CM1 cette année pour pouvoir garder Fanny. « J’ai pensé à elle : elle avait mis trois mois à s’habituer, je ne voulais pas qu’elle doive se réhabituer à quelqu’un d’autre. Mais si j’avais pensé à moi, je ne l’aurais pas prise, confie-t-elle. Ça ajoute un travail énorme à un travail qui est déjà énorme. » Un aspect loin d’être négligeable alors que de plus en plus d’enseignants, à bout, démissionnent.

    https://justpaste.it/fut7h
    #école #inclusion #handicap #ime

  • US state department falsified report absolving Israel on Gaza aid – ex-official | Israel-Gaza war | The Guardian
    https://www.theguardian.com/world/article/2024/may/30/stacy-gilbert-us-state-department-israel-gaza-aid

    Stacy Gilbert, who quit post as senior adviser on Tuesday, says report went against consensus of experts

    Two more US officials resign over Biden administration’s position on Gaza war

    The state department falsified a report earlier this month to absolve Israel of responsibility for blocking humanitarian aid flows into Gaza, overruling the advice of its own experts, according to a former senior US official who resigned this week.

    Stacy Gilbert left her post as senior civil military adviser in the state department’s bureau of population, refugees and migration, on Tuesday. She had been one of the department’s subject matter experts who drafted the report mandated under national security memorandum 20 (NSM-20) and published on 10 May.

    The NSM-20 report found that it was “reasonable to assess” that Israel had used US weapons in a way that was “inconsistent” with international humanitarian law, but that there was not enough concrete evidence to link specific US-supplied weapons to violations.

    Even more controversially, the report said the state department did not “currently assess that the Israeli government is prohibiting or otherwise restricting the transport or delivery of US humanitarian assistance” in Gaza.

    It was a high-stakes judgment because under a clause in the Foreign Assistance Act, the US would be obliged to cut arms sales and security assistance to any country found to have blocked delivery of US aid.

    Gilbert, a 20-year veteran of the state department who has worked in several war zones, said that report’s conclusion went against the overwhelming view of state department experts who were consulted on the report.

    She said there was general agreement that while other factors impeded the flow of aid into Gaza at a time when famine has begun to take hold of its 2.3 million population – such as lack of security, caused by Hamas, Israeli military operations and the desperation of Palestinians to find food – it was clear that Israel was playing a role in limiting the amount of food and medical supplies crossing the border into Gaza.

    “There is consensus among the humanitarian community on that. It is absolutely the opinion of the humanitarian subject matter experts in the state department, and not just in my bureau – people who look at this from the intelligence community and from other bureaus. I would be very hard pressed to think of anyone who has said [Israeli obstruction] is not an issue,” Gilbert said. “That’s why I object to that report saying that Israel is not blocking humanitarian assistance. That is patently false.”

    Asked about Gilbert’s allegations, a state department spokesperson, Vedant Patel, said on Thursday: “We stand by the national security memorandum 20 report. We are not an administration or a department that twists the facts, and allegations that we have are unfounded.”

    “As any report and as any process that is undertaken in a policymaking process, these processes are deliberative and they involve inputs from people at a variety of seniority and expert levels,” Patel added.

    Gilbert was one of the experts consulted in drawing up the NSM-20 report, but she said it was taken out of their hands as it approached completion.

    “Sometime at the end of April, the subject matter experts were taken off the report and we were told it would be edited at a higher level. So I did not know what was in the report until it came out,” she said. “But when the report came out, late on the Friday afternoon [on 10 May], I read it and I had to reread it. I had to go back and print out that section and read it, because I could not believe it stated so starkly that we assess that Israel is not blocking humanitarian assistance.

    “Two hours after it was released, I sent an email to my front office and the team that is working on this, saying I will resign as a result of this,” Gilbert said.

  • La démographie mondiale en plein bouleversement | Géopolitis - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=tRXXkADT1Ig&t=11s

    Baisse de la fécondité dans de nombreux pays, une humanité de plus en plus âgée, une population mondiale qui s’apprêterait à chuter. La transition démographique pose de nombreuses questions économiques ainsi que sociétales et préoccupe de nombreux gouvernements.
    Invitée : Laura Bernardi, démographe et sociologue à l’Université de Lausanne
    Présentation : Laurent Huguenin-Elie

    La Corée du Sud est confrontée à une chute vertigineuse de sa natalité : selon les chiffres publiés par l’agence publique de statistiques Kostat, le pays a présenté le plus faible taux de fécondité de la planète en 2023, soit 0,72 enfant par femme. Un indice en baisse constante depuis une dizaine d’années alors que le taux de fécondité pour éviter un déclin démographique est de 2,1 en l’absence d’immigration.

    Malgré des investissements gouvernementaux de près de 300 milliards de dollars depuis 2006, la tendance n’a pas pu être inversée jusqu’ici. En cause : des pression sociales et familiales écrasantes mais aussi de l’incertitude professionnelle et financière. De moins en moins de Coréennes choisissent de se marier et d’avoir des enfants.

    – Ministère coréen de la natalité -

    Pour le gouvernement, la crise démographique est devenue un thème prioritaire. Le président Yoon Suk-Yeol, qualifiant la situation d’urgence nationale, a annoncé vouloir créer un ministère dédié. « La préoccupation dépend du rythme », réagit Laura Bernardi, démographe et sociologue à l’Université de Lausanne, dans l’émission Géopolitis. « Si la baisse de la fécondité est rapide et soudaine, entraîne des déséquilibres en termes de proportion des personnes plus âgées et des personnes en âge de travailler plus jeunes, que ce déséquilibre augmente, l’urgence est là. En soi, la baisse de la population n’est pas un problème, mais la manière dont on y arrive. Et donc les temps qui sont laissés - ou pas - à la société, au fonctionnement économique et social pour s’adapter, sont assez dramatiques parfois. C’est le cas de la Corée du Sud », ajoute-t-elle.

    – Baisse de fécondité mondiale -

    Japon, Chine, Taïwan, Corée du Sud… dans de nombreux pays asiatiques, la natalité recule,
    rapidement. Mais le phénomène est mondial : si en 1950 une femme donnait naissance à cinq enfants en moyenne, en 2021 le taux mondial était de 2,3. « On a des situations où la baisse est déjà là depuis des décennies, on a des pays où il y a ce qu’on appelle maintenant le moment de la croissance maximale - parce que même si la fécondité a baissé, c’est très récent et donc la population jeune est encore celle qui est née il y a quelques années en arrière. Et puis il y a des pays où le taux de fécondité reste élevé, mais l’est de moins en moins », précise la démographe.
    Selon une récente étude de l’université de Washington, d’ici 2100, seuls six pays - les Samoa, la Somalie, les Tonga, le Niger, le Tchad et le Tadjikistan - devraient afficher un taux de fécondité supérieur à 2.1 enfants par femme.

    En Italie, le déclin démographique est également une préoccupation majeure. Le pays a l’un des taux de fécondité le plus bas d’Europe : 1,22 enfants par femme selon l’agence italienne Istat contre 1,39 en Suisse et 1,68 France. « Les pays du sud de l’Europe ont effectivement été les premiers à avoir ce qu’on appelle les records de la baisse de fécondité dans les pays occidentaux dans les années 1990, puis il y a eu une légère reprise avant de retomber maintenant au même niveau, donc en dessous de 1,3 enfants par femme », rappelle Laura Bernardi.

    – Populations vieillissantes -

    La population italienne est également de plus en plus âgée : près d’un quart de la population avait plus de 65 ans en 2023. L’espérance de vie, désormais de 83 ans, a progressé de plus de trois ans depuis 2000. Le pays pourrait perdre 20% de sa population d’ici 2070. « On a des taux de chômage des jeunes vraiment très élevés, ce qui entraîne de l’insécurité du point de vue des individus, mais aussi de l’insécurité économique. Cela se reflète dans des choix à long terme, comme celui de fonder une famille », analyse Laura Bernardi.

    Au sommaire :
    00:00 Baisse de la fécondité mondiale
    01:55 La démographie mondiale en plein bouleversement
    05:31 Laura Bernardi : « En soi la baisse de la population n’est pas un problème, mais c’est la manière dont on y arrive »
    09:38 L’Italie, en crise démographique
    12:16 Laura Bernardi : « Les enfants sont un bien public donc l’investissement doit être fait par les pouvoirs publics aussi »
    17:30 Boom démographique, l’Inde à un tournant
    19:57 Laura Bernardi : « La migration est aussi une opportunité »
    23:34 Dès 1980, la Chine impose la politique de l’enfant unique

    Le site de Géopolitis : http://geopolitis.ch
    #géopolitis #démographie #fécondité

  • Quand les mods, sapés comme jamais, donnaient un coup de fouet la pop anglaise.

    « Angleterre, début des sixties, la jeunesse britannique cherche à s’émanciper de la pesante tutelle parentale, arborant de nouvelles tenues vestimentaires, se déplaçant sur des scooters customisés et carburant aux amphétamines. Ils se délectent des musiques noires américaines, avant, pour certains d’entre eux, de former leurs propres groupes. Ce sont les mods, dont Peter Meaden, manager des Who, définit l’état d’esprit comme "un mode de vie propre dans des circonstances difficiles." »

    https://lhistgeobox.blogspot.com/2024/05/quand-les-mods-sapes-comme-jamais.html

  • A Lacq, l’injection d’eaux usées industrielles identifiée comme principale responsable des séismes | CNRS
    https://www.cnrs.fr/fr/presse/lacq-linjection-deaux-usees-industrielles-identifiee-comme-principale-responsab

    Chaque année de nombreux séismes sont détectés dans la région de Lacq, dans les Pyrénées-Atlantiques, sans que la cause exacte soit clairement identifiée. Une étude internationale menée par Jean Letort, enseignant-chercheur à l’université Toulouse III – Paul Sabatier au sein de l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP/OMP – CNES/CNRS/UT3), vient confirmer une hypothèse récente. Les injections d’eaux usées industrielles sont à l’origine de la sismicité de la région. Les résultats ont été publiés le 23 mai dans Geophysical Journal International.

  • La France annule la participation des entreprises israéliennes au salon Eurosatory de défense
    Agence France-Presse | 31 mai 2024 à 13h53 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/310524/la-france-annule-la-participation-des-entreprises-israeliennes-au-salon-eu

    La présence des industriels israéliens de la défense au salon Eurosatory, un salon international de défense et de sécurité terrestre qui ouvre ses portes le 17 juin près de Paris, a été annulée sur décision de la France, a annoncé vendredi l’organisateur.

    « Par décision des autorités gouvernementales, il n’y aura aucun stand de l’industrie de défense israélienne sur le salon Eurosatory 2024 », a affirmé à l’AFP l’organisateur de la manifestation, Coges Events.

    Ni le Coges ni le ministère des Armées, sous l’égide duquel le salon est organisé, n’ont précisé dans l’immédiat les raisons de cette décision. Celle-ci intervient quelques jours après qu’un bombardement meurtrier d’un camp de déplacés à Rafah par l’armée israélienne a soulevé l’indignation internationale et suscité de nombreuses manifestations en France contre les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza.

    Un peu plus de 2.000 exposants sont inscrits pour Eurosatory pour y présenter leurs matériels.

    Parmi eux, 74 entreprises israéliennes, dont les principaux industriels de défense de l’Etat hébreu et « dont une dizaine présentent des armements », étaient attendus, avait auparavant indiqué le président de Coges Events, Charles Beaudouin.

    Plus de 36.224 Palestiniens, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, ont selon le ministère de la Santé du Hamas été tués depuis le début des bombardements menés par l’armée israélienne sur la bande de Gaza, en réponse à une attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.

    Cette attaque a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. Sur les 252 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 121 sont toujours détenues dans la bande de Gaza, dont 37 sont considérées comme mortes par l’armée israélienne.

    Agence France-Presse

    #BDS

  • Partagée 47 millions de fois sur les réseaux, « cette image, ce n’est pas Rafah », Laurence Allard
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2024/05/30/partagee-47-millions-de-fois-sur-les-reseaux-cette-image-ce-n-est-pas-rafah_

    Cette image a été partagée 47 millions de fois en soutien aux Palestiniens, mais en y réfléchissant elle est assez choquante. Si elle fonctionne aussi bien c’est parce que c’est une image lisse, léchée, avec un visuel doux de camp de vacances. Elle représente tout l’inverse de l’état de Rafah.
    L’intelligence artificielle qui a construit cette #image a vu le sang et les victimes, et a reconstruit le camp, nettoyé. Ça ressemble à une hallucination visuelle : « Tous les regards sont lancés vers Rafah », mais elle n’a été prise par aucun regard. Il y a une injonction paradoxale : on veut solidariser avec une image où il n’y a rien. L’image est aussi très lisse et peut passer toutes les censures algorithmiques. Les internautes expriment alors un soutien avec une image qui ne représente rien, mais c’est aussi peut-être parce qu’elle ne montre rien qu’elle est autant partagée.

    [...]

    On est dans l’automatisation de la pensée, de l’opinion et des émotions. C’est une situation exceptionnelle qui en fait une image exceptionnelle, mais aussi très paradoxale. On nous demande de regarder une image qui ne porte aucun discours alors qu’elle pourrait porter un discours de vérité.

    [...]

    Le partage de masse, et surtout le partage des influenceurs, peut informer des gens sur la situation mais dans ce cas précis il n’y a pas d’information. Alors cette hypervisibilisation à un effet invisibilisant, car cette image, ce n’est pas Rafah.

    #information #image_publicitaire #clictivisme #abstraction

  • Israël prend le contrôle tactique du couloir de Philadelphie, une “cible clé” de l’offensive à Gaza
    https://www.courrierinternational.com/article/guerre-israel-hamas-israel-prend-le-controle-tactique-du-corr

    Sissi ne serait pas content d’après l’article ; cependant….

    Rappel 1 :
    https://seenthis.net/messages/1042004

    L’Egypte prépare une zone à la frontière de Gaza qui pourrait accueillir des Palestiniens au cas où une offensive israélienne à Rafah provoquerait un exode à travers la frontière, ont déclaré quatre sources, dans ce qu’elles ont décrit comme une mesure d’urgence de la part du Caire.

    Rappel 2 :
    https://seenthis.net/messages/1041473

    "De nombreux hommes politiques israéliens ont déclaré que la prise de contrôle du corridor avait précisément pour but de permettre aux Palestiniens, sous la pression des bombardements, de migrer vers le Sinaï

  • Le collège de La Durantière n’appliquera pas la réforme du « Choc des savoirs »
    https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/le-college-de-la-durantiere-nappliquera-pas-la-reforme-du-choc-des-savo

    Pour les personnels du #collège nantais de La Durantière, la coupe est pleine. Mobilisées depuis près de 3 ans avec les parents d’élèves pour obtenir un classement en REP + de leur établissement « qui en a tous les indicateurs », les équipes ont décidé de ne pas appliquer les mesures du #Choc_des_savoirs à la rentrée de septembre.

    #paywall

  • Israeli soldiers set fire Aqsa University [@AqsaUniversity]’s library in Gaza City and took pictures of themselves in front of the flames.


    date : 23.5.2024 source : https://x.com/ytirawi
    On ne sait jamais d’où parvient une image, mais celle-ci a de fortes chances d’être authentique. C’est une scène symbolique parce qu’elle rappelle une mise en scène allemande qui est entrée dans l’histoire.

    https://de.wikipedia.org/wiki/B%C3%BCcherverbrennung_1933_in_Deutschland


    Ce fut un prélude à la #shoa.

    #barbarie #Allemagne #Israël

  • Le techno-contrôle des migrations ⋅ GISTI
    http://www.gisti.org/article7241

    Depuis 2010, l’Union européenne investit massivement dans le développement des technologies du #big_data et de l’intelligence artificielle (#IA), c’est-à-dire de machines entraînées pour intervenir, de façon plus ou moins autonome, dans la #surveillance des frontières et des populations. À toutes les étapes de leur parcours, les individus sont soumis – le plus souvent à leur insu – à une panoplie de dispositifs numériques destinés à tracer leurs déplacements et analyser leurs comportements. Les outils de contrôle s’autonomisent, les services publics se numérisent, les décisions administratives s’« algorithmisent », inscrivant le traitement des étrangers – et des pauvres – dans une logique de police prédictive. Cette nouvelle économie du contrôle des frontières repose sur la captation et l’exploitation exponentielle des traces numériques des personnes.

    Mais de quoi parle-t-on lorsqu’on évoque l’automatisation du contrôle des frontières par le biais de ces technologies ? Quelles transformations génère cet exercice du pouvoir, invisible et de plus en plus automatisé ? Et que prévoit le législateur pour garantir aux personnes étrangères qui y sont assujetties l’accès effectif à leurs droits ? Autant de questions auxquelles ce dossier tente d’apporter des éléments de réponse, pour contribuer à lutter contre l’opacité qui caractérise cette politique au nom de la préservation des intérêts commerciaux de l’industrie du #contrôle_migratoire et de la sécurité nationale.

    L’expansion des outils de l’IA ouvre de toute évidence un nouveau front de luttes pour la défense des droits des personnes étrangères, cobayes du développement de ces nouvelles technologies, qui à n’en pas douter, vont progressivement s’étendre à l’ensemble du corps social…

    #techno_contrôle #algorithmes #europe_sécuritaire #GISTI

  • Surveillance et ingérence : la guerre secrète d’Israël contre la CPI révélée au grand jour
    +972 le 28 mai 2024 ; traduction rédaction A l’Encontre
    http://alencontre.org/laune/surveillance-et-ingerence-la-guerre-secrete-disrael-contre-la-cpi-revele
    Par Yuval Abraham et Meron Rapoport
    https://www.972mag.com/icc-israel-surveillance-investigation
    Harry Davies et Bethan McKernan du Guardian ont contribué à cette enquête.

    Pendant près d’une décennie, Israël a surveillé de hauts responsables de la Cour pénale internationale (CPI) et des défenseurs palestiniens des droits de l’homme dans le cadre d’une opération secrète visant à contrecarrer l’enquête de la CPI sur des crimes de guerre présumés, révèle une enquête conjointe menée par +972 Magazine, Local Call et le Guardian.

    L’opération multi-agences, qui remonte à 2015, a vu la communauté du renseignement israélien surveiller régulièrement l’actuel procureur en chef de la Cour, Karim Khan, sa prédécesseure Fatou Bensouda [en fonction de juin 2012 à juin 2021], et des dizaines d’autres fonctionnaires de la CPI et de l’ONU. Les services de renseignement israéliens ont également surveillé les documents que l’Autorité palestinienne a soumis au bureau du procureur, ainsi que les employés de quatre organisations palestiniennes de défense des droits de l’homme dont les documents sont au cœur de l’enquête.

    Selon certaines sources, l’opération secrète a mobilisé les plus hautes instances du gouvernement israélien, la communauté du renseignement et les appareils juridiques civil et militaire afin de faire dérailler l’enquête.

    Les renseignements obtenus par la surveillance ont été transmis à une équipe secrète de juristes et de diplomates israéliens de haut niveau, qui se sont rendus à La Haye pour des réunions confidentielles avec des fonctionnaires de la CPI dans le but de « fournir [au procureur général] des informations qui lui feraient douter du bien-fondé de son droit à s’occuper de cette question ». Les renseignements ont également été utilisés par l’armée israélienne pour ouvrir rétroactivement des enquêtes sur des incidents qui intéressaient la CPI, afin d’essayer de prouver que le système juridique israélien est capable de faire rendre des comptes à ses propres citoyens.

    En outre, comme le Guardian(1) l’a rapporté plus tôt dans la journée, le Mossad, l’agence israélienne de renseignement extérieur, a mené sa propre opération parallèle en cherchant à obtenir des informations compromettantes sur Fatou Bensouda et les membres de sa famille proche, dans une tentative apparente de saboter l’enquête de la CPI. L’ancien chef de l’agence, Yossi Cohen, a personnellement tenté d’« enrôler » Bensouda et de la manipuler pour qu’elle se conforme aux souhaits d’Israël, selon des sources bien informées sur ces activités, ce qui a amené la procureure de l’époque à craindre pour sa sécurité personnelle. (...)

    (1) https://seenthis.net/messages/1055502
    #Israel_maître-chanteur #état_mafieux

  • JO 2024 : jour par jour, la carte des restrictions de circulation à Paris et en Ile-de-France cet été
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/05/30/jo-2024-jour-par-jour-la-carte-des-restrictions-de-circulation-a-paris-et-en

    DÉCRYPTAGE Visualisez l’évolution des périmètres de sécurité mis en place à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques en région parisienne, du 15 juillet au 8 septembre.

    #JO #Paris #privatisation #sécurité #media_préfectoral

  • En #Bretagne, une #mine d’#Imerys accapare et pollue la ressource en #eau

    La multinationale française Imerys souhaite ouvrir une nouvelle fosse d’extraction dans sa mine à ciel ouvert, située à #Glomel, en Bretagne. Plusieurs associations dénoncent des conséquences majeures sur l’eau.

    « Regardez ce qu’Imerys a fait du périmètre de protection de notre captage d’#eau_potable », commente Jean-Yves Jégo, conseiller municipal de Glomel et membre de l’association #Douar_Bev (« Terre vivante »). Il faut dire que la vue est spectaculaire. Au milieu des champs, nous contemplons la « fosse n°3 », un trou large comme 30 terrains de football et profond comme 5 immeubles haussmanniens superposés. On y extrait de l’andalousite, un minéral résistant aux très hautes températures utilisé pour produire des fours, des têtes de missiles ou des blocs moteurs de camions. Imerys prévoit de creuser bientôt une nouvelle fosse, la quatrième, comme celle-ci : « Incompatible avec la préservation de l’eau ! » dénoncent une partie des riverains et les associations.

    « Nous sommes ici sur le château d’eau de la région, en tête de deux bassins versants, indique Dominique Williams, de l’association Eau et Rivières, celui de l’Ellé, qui se jette dans l’océan à Quimperlé, et celui du Blavet, qui coule jusqu’à Lorient. » Ces têtes de bassins sont formées de ce que les hydrologues appellent un « chevelu », à l’image des innombrables petits traits qui les représentent sur une carte : les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Ce sont les sites à préserver en priorité pour protéger les nappes phréatiques et les captages d’eau en aval. Cette sensibilité est plus forte encore en Bretagne, qui « dispose de très peu de ressources en eau souterraine et dépend des eaux de surface pour son alimentation », ajoute Dominique Williams.

    « Imerys ne maîtrise pas les impacts de cette mine »

    Exploitée depuis les années 1970, la mine de Glomel, 1 300 habitants, est longtemps passée inaperçue — peut-être parce qu’elle n’est, du point de vue de l’administration, qu’une carrière [1]. Pourtant, son fonctionnement est celui d’une mine : le minerai contenant 15 % d’andalousite est acheminé vers l’usine toute proche où il est concassé, broyé et concentré dans des bains d’acide sulfurique et autres réactifs. Sa transformation produit chaque année plus de 1 million de tonnes de déchets boueux ou solides, ces derniers formant, tout autour de nous, ces collines grises de 300 mètres de haut.

    Pour creuser il y a trente ans cette troisième fosse dans la zone de protection d’un captage d’eau, Imerys avait bénéficié d’un miracle : une dérogation de la préfecture. Et ce, malgré un risque de pollution connu, puisque la roche excavée ici contient de la pyrite : au contact de l’eau, elle génère un jus acide qui draine des polluants métalliques. En 2004, la cour d’appel de Nantes saisie par un agriculteur a annulé cette dérogation : le périmètre de protection devait être remis en état. Mais quand ? Contacté par Reporterre, Thomas Louvet, responsable projets miniers chez Imerys Glomel, indique que la réhabilitation est bien prévue, mais « en fin d’exploitation, entre 2040 et 2045 ».

    « Force est de constater qu’Imerys ne maîtrise pas les impacts de cette mine, affirme Armelle Renault, ingénieure agronome vivant à moins de 1 kilomètre du site qui participe depuis deux ans à un groupe de veille citoyenne sur la mine. On a découvert par hasard que l’un des piézomètres, appareil qui mesure les niveaux d’eau et leur composition, avait détecté des concentrations de métaux très anormales dans les eaux souterraines. » Sur la plaquette imprimée en couleurs qui justifie l’ouverture de la fosse n°4, Imerys assure n’avoir « aucun impact sur les eaux souterraines et superficielles ».

    Pourtant, interrogée par Reporterre, l’entreprise a admis l’existence de ce problème de concentration de métaux. Elle y répondra « par la pose de quatre nouveaux piézomètres », mais « n’en connaît pas la cause ». L’appareil de mesure se trouve au pied d’une montagne de déchets miniers (la « verse Roscoat »), juste à côté du précédent site d’extraction (la fosse n°2) désormais utilisé par Imerys pour déverser ses déchets liquides. Sous ses allures de lac de montagne, il reçoit en continu les boues de traitement de l’usine d’andalousite, contenant des taux très élevés de métaux cancérigènes comme le cadmium et le cobalt. Résultat : la fosse n°2 est un lac d’eau acide et de déchets toxiques qui peuvent s’infiltrer dans les eaux souterraines.

    Des volumes d’eau immenses

    Derrière le conflit autour de la mine de Glomel, se cache l’eau nécessaire à son activité. La consommation est dissimulée et minimisée par Imerys depuis des décennies. « À cette question, on obtient toujours des réponses partielles et embrouillées, raconte Armelle Renault. En réunion de comité de suivi, le représentant de l’entreprise a expliqué que la mine ne consommait que 6 000 m3 d’eau pris sur le réseau. » En réalité, c’est le volume nécessaire pour les usages sanitaires et le réfectoire pour la centaine d’employés du site. Dans ses études d’impact, Imerys écrit qu’« il n’est pas effectué de prélèvement d’eau dans le milieu naturel pour alimenter les installations du site » et que son usine « fonctionne en circuit fermé ».

    Pour y voir plus clair, Reporterre a demandé par écrit à Imerys quelle était la consommation d’eau annuelle du site de Glomel. La réponse fut tout autre, et encore plus mystérieuse : « La consommation du site correspond aux pertes par évaporation estimées à environ 100 000 m3/an. »

    Il faut éplucher les 2 900 pages du dossier d’enquête publique pour comprendre les véritables besoins en eau du site. L’usine nécessite à elle seule 1,9 million de m³ par an, ce qui équivaut à la consommation d’une ville de 35 000 habitants. Et comme son « circuit fermé » ne recycle que 57 % de l’eau, il faut y injecter chaque année au moins 800 000 m³. Pour ce faire, Imerys pompe directement dans la nappe phréatique (l’exhaure) et collecte toutes les eaux de ruissellement sur plus de 250 hectares. Chaque année, elle dispose ainsi gratuitement d’une gigantesque réserve de plus de 3 millions de m³, l’équivalent de plusieurs mégabassines prélevées au détriment des zones humides, des tourbières et des nappes souterraines.
    « On est en contentieux quasi-permanent avec Imerys depuis quinze ans »

    « Le comble, c’est qu’Imerys se vante en disant que c’est grâce à la mine qu’il y a assez d’eau en été dans les rivières, s’insurge Jean-Yves Jégo. C’est le monde à l’envers ! » En effet, le site rejette chaque année plus de 1 million de m³ d’eaux industrielles. De ce fait, l’entreprise se flatte d’avoir un « impact positif puisque les volumes rejetés constituent une bonne partie du débit et de la qualité de ce cours d’eau et un important soutien en période d’étiage ». Selon Jean-Yves Jégo, « si Imerys adapte ses rejets d’eau au niveau des rivières en été, c’est avant tout pour diluer ses propres pollutions et les maintenir sous un seuil acceptable ».

    En aval de la mine se trouvent deux stations de pompage d’eau potable gérées par Eau du Morbihan, et Imerys a les plus grandes difficultés à transformer ses eaux industrielles acides et chargées en métaux en eau brute destinée à la consommation humaine. Elles passent dans deux stations de traitement, puis dans une nouvelle usine mise en service en avril dernier par Imerys, « moyennant 6 millions d’euros d’investissement » pour réduire la pollution au manganèse, mais leur teneur en sulfates reste sept fois supérieure aux valeurs seuil.

    « On est en contentieux quasi-permanent avec Imerys depuis quinze ans, résume Dominique Williams, de l’association Eau et Rivières de Bretagne. Imerys bénéficie d’une bienveillance effarante de la part des services de l’État, qui lui délivrent des arrêtés préfectoraux manifestement contraires à l’intérêt général. » En 2015, le tribunal administratif de Rennes a annulé un arrêté, jugeant qu’Imerys avait minoré les conséquences de son activité sur les zones humides et Natura 2000 situées à proximité en produisant « une étude d’impact entachée d’une insuffisance qui a nui à l’information tant de l’autorité administrative que du public ». En 2018, Imerys a été condamnée par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc pour un déversement sauvage d’eaux chargées de métaux dans un affluent de l’Ellé, constaté en 2013 par des inspecteurs de l’environnement.

    L’Autorité environnementale dira avant l’été si elle autorise l’ouverture d’une quatrième fosse. Le 15 avril dernier, dans la salle des fêtes de Glomel, 150 personnes étaient présentes à l’occasion du lancement de la coalition contre le projet ; elle réunit huit associations. « Année après année, les gens ont vu la mine s’étendre, analyse Camille, la trentaine, membre du collectif Bascule Argoat. Le fait qu’elle passe désormais de l’autre côté de la route a été un choc. On n’imaginait pas les répercussions que ça aurait sur l’environnement. Imerys présente tellement bien ! Ceux qui se font avoir, maintenant, ce sont les habitants de l’Allier, avec le projet de mine de #lithium. Notre expérience doit servir d’exemple. »

    https://reporterre.net/En-Bretagne-une-mine-d-Imerys-accapare-et-pollue-la-ressource-en-eau
    #extractivisme #France #pollution #résistance

  • Women are 14 times more likely to die in a climate disaster than men. It’s just one way climate change is gendered
    https://theconversation.com/women-are-14-times-more-likely-to-die-in-a-climate-disaster-than-me

    When we think of climate and environmental issues such as climate-linked disasters or biodiversity loss, we don’t tend to think about gender. At first glance, it may seem irrelevant.

    But a growing body of evidence demonstrates women and gender-diverse people are disproportionately vulnerable to the changing climate and the consequences it brings.

    Women are 14 times more likely to die in a climate change-related disaster than men. Women represent 80% of people displaced by extreme weather.

  • L’écrire-juif
    https://laviedesidees.fr/Nelly-Wolf-Le-Juif-imagine

    La #littérature française porte la trace d’un « fait juif », comme en attestent trois prix Goncourt entre 1955 et 1962. Souvenir de la #Shoah et du yiddish perdu, la judéité s’écrit en termes moins identitaires que mémoriels et politiques.

    #Histoire #judaïsme #langage #fiction
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240530_juifs.pdf

  • Bombes, grenades, torpilles… Où se trouvent les #munitions explosives ou toxiques enfouies dans les #fonds_marins français ?

    Franceinfo publie un #recensement inédit des #décharges d’explosifs immergées, en collaboration avec les équipes de l’émission « Vert de rage » diffusée sur France 5.

    Les deux guerres mondiales ont laissé derrière elles des centaines de tonnes de #munitions chimiques et conventionnelles (#bombes, #grenades, #torpilles) inutilisées. Dès 1920, le gouvernement français s’est servi de la mer comme d’une #poubelle pour se délester à moindre coût de ces #armes toxiques et dangereuses. Mais où se trouvent exactement ces décharges à munitions ? Dans un nouveau numéro, diffusé lundi 27 mai sur France 5, l’émission « Vert de rage » tente de reconstituer le plus précisément possible les emplacements de ces décharges, mais aussi la présence avérée de munitions ou de mines dans des épaves.

    Cet inventaire, non exhaustif, permet de donner une idée de l’ampleur des immersions, qu’elles soient volontaires ou non. Pour ce faire, les données ont été collectées à partir de plusieurs sources : cartes maritimes du service hydrographique et océanographique de la Marine (Shom), archives de presse, rapports de la Commission Oslo-Paris. Cette convention internationale définit les modalités de la coopération pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est.

    Certaines de ces zones sont bien identifiées et protégées par des interdictions de plongée, de baignade ou de navigation, établies par les préfectures maritimes et indiquées sur les cartes maritimes. Mais, en l’absence d’un recensement précis, d’autres zones restent accessibles au public, pouvant présenter un danger pour les pêcheurs et les plongeurs.

    Une pratique qui a eu cours jusqu’en 2002

    Dès les années 1920, trois méthodes de déversement en mer étaient utilisées pour se débarrasser des munitions : le sabordage des navires pour les faire couler ; le pétardage, qui consistait à enterrer des munitions pour les faire exploser (ce fut notamment le cas en baie de Somme) ; et l’immersion des munitions, par avion, sous-marin ou bateau, dans des endroits plus ou moins profonds, et peu fréquentés par les bateaux, comme la fosse du cap Levi (près de Cherbourg) ou celle des Casquets (au nord de Guernesey). C’est cette technique qui était la plus répandue. « A partir de 1998, la Marine a réduit substantiellement les volumes concernés. A cette période, le volume annuel de matière explosive était inférieur à 10 tonnes par an », explique la préfecture maritime, qui assure que les dernières opérations ont eu lieu quatre ans plus tard, en 2002.

    « On les balançait dans des zones qui n’étaient pas chalutées, pas travaillées par les pêcheurs. A l’époque, on pensait qu’elles allaient rester là, puis disparaître au fil du temps. » (Bertrand Sciboz, chasseur de mines)

    Le #pétardage, lui, fut pratiqué jusqu’au 30 avril 1997, jour de l’accident mortel du navire La Fidèle, relaté par France Bleu. Ce bateau de la Marine nationale avait pour mission d’immerger 1 450 grenades conventionnelles (représentant 600 kg d’explosifs) au large de Cherbourg. Les circonstances exactes restent floues, mais certaines grenades auraient explosé avant d’être immergées, tuant cinq personnes et en blessant dix-sept autres. Mais, selon Bertrand Sciboz, plongeur sous-marin français spécialisé dans le renflouement d’épaves, bien que le nombre de munitions immergées volontairement soit important, « la majorité des munitions présentes dans le milieu sous-marin est située dans des navires de guerre bombardés et naufragés ».

    « Un problème insoluble »

    Ces immersions font aujourd’hui courir deux risques majeurs pour la #biodiversité : les #explosions_sous-marines, qui font l’effet d’un tremblement de terre pour les poissons, et l’érosion des gaines en métal protégeant les munitions, qui provoque la fuite de substances toxiques. Dans le cas des #munitions_chimiques, le #gaz_moutarde finit ainsi par se diffuser dans les fonds marins, infectant les mollusques, les algues, les poissons, et par conséquent l’ensemble de la #chaîne_alimentaire. Aujourd’hui est une période critique puisque les scientifiques estiment qu’il faut 80 à 100 ans pour qu’une munition finisse par s’abîmer.

    La #dissémination de ces composants toxiques dans l’environnement sous-marin crée aussi une réaction chimique qui mène à l’#hypoxie, un taux d’oxygène insuffisant dans l’eau, étouffant au passage les organismes vivants, selon plusieurs études menées en mer Méditerranée et en mer Baltique, connue pour être la plus grande zone d’immersions du monde. « Le problème, c’est qu’aujourd’hui, nous n’avons pas de solution technique pour récupérer ces munitions chimiques », explique Olivier Lepick, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique à Paris.

    « Il est probable que le remède soit pire que le mal : manipuler des munitions érodées, qui sont depuis des dizaines d’années dans la mer, risque d’accélérer la dissémination des agents chimiques dans l’eau. » (Olivier Lepick, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique à Paris)

    Pour les munitions dites conventionnelles, plusieurs techniques existent, comme le #contre-minage, c’est-à-dire la destruction des armes avec d’autres charges explosives. Des opérations sont régulièrement menées par les préfectures maritimes, comme à Plouguerneau (Finistère) en octobre 2023. « Le contre-minage concerne principalement les mines allemandes qui étaient les plus dangereuses et les plus fréquentes », détaille Bertrand Sciboz. Dans certains cas, les munitions peuvent être « océanisées », c’est-à-dire déplacées vers une zone plus profonde, comme ce fut le cas à Nouméa en mai 2018.
    Des taux de composants d’explosifs jamais observés

    En plus de son travail de recensement, « Vert de rage » a réalisé, en partenariat avec le chercheur Aaron Beck, responsable du groupe de travail Geomar, des mesures de composants d’explosifs, tels que le #TNT et ses dérivés, dont la #toxicité est préoccupante. L’équipe a plongé à Fouras (Charente-Maritime), au-dessus d’une décharge d’explosifs recensée sur les cartes marines et interdite à la plongée, où des milliers de munitions de la Première Guerre mondiale ont été immergées par l’armée française dans les années 1920. Des prélèvements ont également été effectués dans une épave située dans la Manche, près de Courseulles (Calvados), rouverte à la plongée après avoir fait l’objet d’opérations de déminage.

    Résultat : à Fouras, les taux de #DANT, une molécule issue de la dégradation du TNT, atteignent 2 401 nanogrammes par litre (ng/L) dans l’eau. C’est le taux le plus élevé jamais observé par l’équipe de chercheurs allemands. Le TNT est potentiellement cancérigène et suspecté de nuire à la fertilité, ainsi que de provoquer des malformations génétiques. Un autre échantillon affiche 827 ng/L de tétryl, un explosif toxique utilisé dans le passé, jamais détecté auparavant par les chercheurs. Le sable de Fouras contient quant à lui jusqu’à 2 355 nanogrammes par kilo (ng/kg) de TNT brut. On y retrouve aussi des niveaux importants de cobalt, nickel, arsenic et plomb, qui dépassent les seuils de risques environnementaux.

    Même conclusion du côté de Courseulles, où les niveaux de contamination étaient similaires aux taux observés en mer Baltique, où plusieurs milliers de tonnes d’armes conventionnelles et chimiques ont été immergées. Des résidus de TNT et de ses dérivés, jusqu’à 242 ng/kg, ont aussi été retrouvés dans le sable.

    « Une question ultrasensible » pour les autorités

    A ce jour, le nombre exact de munitions immergées est difficile à estimer et aucune cartographie officielle et exhaustive n’existe, malgré la promesse du ministère de la Transition écologique d’en produire une. En décembre dernier, Patrice Vergriete, alors ministre délégué chargé du Logement, a affirmé que des travaux interministériels, « échelonnés sur plusieurs années », étaient en cours, sans préciser le calendrier. Trois ans plus tôt, Annick Billon, sénatrice centriste de la Vendée, avait posé une question similaire au gouvernement, et reçu exactement la même réponse.

    Comment expliquer la difficulté du recensement ? « Ces immersions ont été effectuées par des services différents, en métropole comme en outre-mer. L’administration est tellement complexe qu’elle ne sait pas elle-même où elle a mis ces dossiers », argue Bertrand Sciboz. « Les premières immersions ont été effectuées immédiatement après la Première Guerre mondiale, sans que ces opérations soient forcément documentées », renchérit Olivier Lepick.

    Toutes les données existantes sont donc produites par des commissions internationales comme la convention Ospar (Oslo-Paris) ou par des associations. Selon Olivier Lepick, un travail de recensement, même non exhaustif, a certainement dû être effectué par la Direction générale de l’armement (DGA) depuis le début des années 1990. « Le problème, c’est que ces données ne sont pas accessibles au public et encore moins publiées. » En effet, la France oppose le secret-défense à toute question relative au déversement d’armes en mer. Un secret-défense renforcé en 2008, sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

    « C’est une question ultrasensible : quels responsables politiques seraient prêts à reconnaître que la France a eu des comportements aussi inacceptables ?, poursuit Olivier Lepick. Ces immersions ont eu lieu à une époque où la sensibilité environnementale était très réduite, voire nulle. » De son côté, le caractère dangereux des munitions (en particulier chimiques) n’encourage pas les autorités à une diffusion d’informations trop précises sur les stocks et la localisation des armes immergées.

    https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/carte-visualisez-l-emplacement-des-munitions-chimiques-et-conventionnel

    #cartographie #visualisation #mer #France

  • Affaire des cabinets de conseil : perquisition au ministère de la santé dans le cadre d’une information judiciaire pour « favoritisme »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/05/29/perquisition-au-ministere-de-la-sante-dans-l-affaire-des-cabinets-de-conseil

    Les gendarmes de la section de recherches de Paris ont perquisitionné le siège du ministère, ciblant le recours croissant par l’Etat aux cabinets de conseil, dont McKinsey, étroitement lié au chef de l’Etat.
    Par Samuel Laurent et Adrien Sénécat

    L’affaire concernant le recours aux cabinets de conseil connaît un nouvel épisode. Selon nos informations, confirmées de source judiciaire, les enquêteurs de la section de recherches de Paris ont procédé, mercredi 29 mai, à une perquisition au siège du ministère de la santé, rue de Ségur, à Paris, en présence des magistrats instructeurs.
    Cette perquisition est menée dans le cadre d’une information judiciaire ouverte le 21 octobre 2022 par le Parquet national financier (PNF) pour #favoritisme et #recel_de_favoritisme, à la suite d’un rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil privés sur les #politiques_publiques.

    Rendus publics le 16 mars 2022, les travaux de la commission sénatoriale, pilotée par Eliane Assassi (Parti communiste français) et Arnaud Bazin (Les Républicains), avaient pointé le « recours massif et croissant » par les services de l’Etat aux cabinets de conseil comme #Accenture, #CapGemini ou McKinsey : un peu moins d’un milliard d’euros pour l’année 2021, soit plus du double des 379 millions d’euros dépensés en 2018.

    Le rapport fustigeait globalement le « réflexe » du recours accru à ces sociétés privées pour assumer des missions relevant en principe de la compétence de la puissance publique, et décrivait un « phénomène tentaculaire », qui posait la question de la « souveraineté » de l’Etat face à ces cabinets. Il notait également le coût de ces multiples contrats : 3 millions d’euros pour la création, par CapGemini, d’un « baromètre des résultats de l’action publique » ; 2,15 millions pour « l’appui » de Roland Berger à la réforme de la formation professionnelle.

    Optimisation fiscale [ici, pour ne pas dire fraude fiscale]

    Un rapport de la Cour des comptes, dévoilé par Le Monde en décembre 2022, avait par ailleurs épinglé plus précisément le rôle de ces cabinets de conseil durant la pandémie de #Covid-19. Plus de 50 millions d’euros ont été dépensés pour des prestations de leur part, notamment en matière informatique. Si le ministre de la santé de l’époque, Olivier Véran, avait assuré que tout était « super clair et transparent », la Cour n’était pas de cet avis.

    Pour elle, nombre de ces dépenses posaient question quant au respect du droit de la commande publique, et l’urgence sanitaire, souvent invoquée par l’exécutif, ne pouvait suffire à tout justifier – « en période de guerre, regarde-t-on qui prépare les munitions, à quel endroit on le fait et si les munitions sont bien transférées dans l’arsenal ? » [ben oui], demandait Olivier Véran, alors ministre de la santé, face au Sénat, en février 2022. « L’urgence impérieuse a systématiquement été invoquée pour passer les marchés dans des délais courts sans mise en concurrence, ni négociation », regrettait la Cour, estimant que, dans certains cas, les missions confiées aux cabinets de conseil relevaient « du cœur de missions de service public » et auraient « pu être prises en charge par le ministère ».

    Elle s’interrogeait aussi sur les conditions d’attribution à certains cabinets de marchés-clés « sans mise en concurrence ni négociation ». Parmi ces cabinets figurait en premier lieu le cabinet McKinsey, bénéficiaire de sept contrats autour de la campagne de vaccination contre le Covid-19, pour un total de 11,6 millions d’euros.
    La « Firme », comme on surnomme ce géant américain, au chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros (dont 329 millions d’euros en France), avait selon la commission sénatoriale, réussi à ne quasiment pas payer d’#impôt_sur_les_sociétés de 2011 à 2021. Le PNF a ouvert, le 31 mars 2022, une information judiciaire pour #blanchiment_aggravé et fraude fiscale aggravée, ciblant les pratiques d’optimisation fiscale du groupe américain. Le siège français de McKinsey a été perquisitionné le 24 mai 2022 dans ce dossier.

    Des liens étroits avec Emmanuel Macron

    Si McKinsey est au cœur des enquêtes et des polémiques, c’est aussi pour une autre raison, relevée par plusieurs enquêtes journalistiques, notamment celle du Monde, en février 2021 : la « Firme » entretient de longue date des liens étroits avec le candidat, puis chef de l’Etat, Emmanuel Macron. Les « MacronLeaks », cette fuite de données qui avait rendu publics des milliers de courriels internes de la campagne, ont montré que plusieurs hauts responsables de McKinsey, comme Karim Tadjeddine, qui a connu M. Macron au sein de la commission Attali en 2010, étaient au cœur du dispositif du futur chef de l’Etat en 2017. Une activité militante qu’ils exerçaient pro bono, sans être rémunérés, assurent-ils.

    La collusion [ici pour concomitence] entre cette présence d’importants cadres de McKinsey dans l’entourage proche du candidat Macron et la hausse importante du recours par l’Etat aux services des #cabinets_de_conseil ne pouvait que soulever des interrogations, balayées d’un revers de main par le candidat Macron, sur France 3, le 27 mars 2022 : « On a l’impression qu’il y a des combines ; c’est faux », s’était agacé le chef de l’Etat, ajoutant : « S’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal. »

    La justice l’a entendu : en novembre 2022, le Parquet national financier (#PNF) confirmait que trois procédures pénales étaient ouvertes. L’une ciblant les soupçons de fraude fiscale concernant McKinsey, une seconde, ouverte le 20 octobre 2022 à la suite de plusieurs signalements, se concentre sur les comptes de campagne d’Emmanuel #Macron pour 2017 et 2022 et vise à éclaircir les conditions d’intervention du cabinet McKinsey dans la campagne.

    Enfin, la troisième information judiciaire, ouverte le 21 octobre 2022, s’intéresse à un éventuel « favoritisme » dont aurait bénéficié #McKinsey par rapport à ses concurrents. C’est dans ce cadre que les gendarmes de la section de recherches de Paris ont procédé à cette perquisition rue de Ségur. Le PNF confirme par ailleurs au Monde que « l’enquête préliminaire sur le volet #fraude_fiscale, ainsi que l’information judiciaire sur le volet campagne présidentielle sont toujours en cours, notamment avec l’exploitation des documents saisis en perquisition ».