person:geneviève legay

  • « L’enquête a encore des choses à expliquer », Geneviève Legay, militante blessée lors d’une manifestation
    Mardi 4 juin 2019 à 8:19 - Par Laurent Vareille, France Bleu Azur, France Bleu
    https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/l-enquete-a-encore-des-choses-a-expliquer-genevieve-legay-militante-15596
    https://www.dailymotion.com/video/x7a82kr

    « L’enquête a encore beaucoup de choses à expliquer » affirme Genevière Legay, cette militante niçoise d’ATTAC qui en mars dernier a été gravement blessée lors d’une manifestation de gilets jaunes. Elle se félicite donc de la volonté du parquet général de dépayser son affaire. L’Azuréenne demande aussi que toute la chaîne de commandement soit mis en cause et pas seulement le policier qui a avoué l’avoir bousculé. Pour ell,e ce fonctionnaire « n’a fait qu’obéir aux ordres ».

    #Geneviève_Legay

  • Les avocats de Geneviève Legay insistent pour une enquête sur toute la chaîne de commandement
    AFP - Modifié le 29/04/2019
    https://www.lepoint.fr/societe/les-avocats-de-genevieve-legay-insistent-pour-une-enquete-sur-toute-la-chain

    Les avocats de Geneviève Legay, une manifestante blessée par une charge de police le 23 mars à Nice, ont annoncé lundi qu’ils allaient redéposer une plainte visant le préfet et toute la chaîne de commandement ce jour-là, après le rejet d’une première plainte similaire par le parquet.

    « Nous allons redéposer des plaintes au nom de Geneviève Legay visant l’ensemble de ceux qui ont pu donner des ordres. Ce n’est pas parce qu’on participe à un rassemblement interdit qu’on doit être chargé », a déclaré Me Arié Alimi lors d’une conférence de presse dans la cour de l’unité de convalescence du CHU de Nice où Mme Legay se remet de multiples fractures au crâne.

    Geneviève Legay, militante d’Attac âgée de 73 ans, a eu plusieurs côtes cassées et des fractures au crâne, lors d’une charge de policiers pour disperser une manifestation interdite de « gilets jaunes » à Nice le 23 mars. (...)

    #Violences_policières #répression

  • Affaire Geneviève Legay : le ministère de la justice demande des explications au procureur de Nice
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/04/13/affaire-genevieve-legay-le-ministere-de-la-justice-demande-des-explications-

    Jean-Michel Prêtre est convoqué pour qu’il s’explique sur « un certain nombre de faits », en particulier concernant l’affaire de la septuagénaire blessée par une charge policière.

    Le ministère de la justice exige des explications de la part du procureur de Nice, mis en cause dans sa gestion controversée de l’affaire de la militante Geneviève Legay, blessée fin mars lors d’une manifestation. La direction des services judiciaires du ministère « a saisi officiellement [vendredi] soir le procureur général d’Aix-en-Provence afin de convoquer le procureur de Nice », Jean-Michel Prêtre, pour qu’il s’explique sur « un certain nombre de faits et notamment l’affaire Geneviève Legay », a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) la chancellerie, confirmant une information de Mediapart. 

    « Un retour rapide est attendu » au terme de la convocation du procureur de Nice, placé sous l’autorité hiérarchique du procureur général Robert Gelli. « Au vu de l’analyse du procureur général et des explications de l’intéressé, la ministre [de la justice] Nicole Belloubet appréciera les suites à donner », explique-t-on à la chancellerie.

    #pour_une_affaire_vous_concernant

    • La communication est une science toujours inexacte, et parfois mensongère. La majorité actuelle en fait la démonstration quotidienne. Car de la même façon que le président de la République dénonce officiellement les comptes anonymes utilisés sur les réseaux sociaux pour mieux s’en servir dans sa propagande (voir ici notre article), il ne cesse de propager des mensonges tout en prétendant combattre les « fake news ».

      C’est Emmanuel Macron lui-même qui s’est approprié cet anglicisme. Mais qu’on les nomme fake news, informations fallacieuses, « infox », fausses nouvelles, ou juste mensonges, l’intention est la même. Tromper en toute connaissance de cause.

      Il ne s’agit en effet pas ici de faire part de divergences d’analyse, de prétendre que le président ment quand il affirme que la suppression de l’impôt sur la fortune est une bonne chose pour l’économie française. Il est probable que le président croie en ce qu’il dit.

      Il ne s’agit pas non plus de s’attarder sur ses jugements à l’emporte-pièce, du type « Je traverse la rue et je vous trouve du travail ». Il est ici question de mensonges purs et durs. De faits sciemment déformés, omis ou transformés.

      Sibeth Ndiaye, la nouvelle porte-parole du gouvernement, anciennement chargée des relations presse à l’Élysée, doit se mordre les doigts d’avoir un jour dit la vérité à L’Express à propos des bobards de l’exécutif : « J’assume de mentir pour protéger le président. »

      Depuis, elle a nié avoir tenu ces propos. Mais ne dément-elle pas pour « protéger le président » ?

      Comme s’il voulait décrédibiliser par avance les informations à paraître, Emmanuel Macron assurait le 26 juillet 2018 à ses amis, aux prémices de l’affaire Benalla, que « nous avons une presse qui ne cherche plus la vérité ». En réalité, c’est l’Élysée qui cherche à l’en détourner.

      Les fausses vidéos de l’affaire Benalla (Emmanuel Macron)

      Ismaël Emelien, en promotion pour la sortie de son livre écrit avec David Amiel, a eu les plus grandes difficultés à se défendre. Le 19 juillet 2018, au lendemain des révélations du journal Le Monde sur les agissements d’Alexandre Benalla, le conseiller spécial du chef de l’État avait orchestré la riposte en faisant diffuser par un compte anonyme sur les réseaux sociaux des vidéos censées dédouaner Benalla.

      Deux problèmes se posent. Tout d’abord, Ismaël Emelien a utilisé une vidéo issue des caméras de surveillance de la police, ce qui est illégal. Il prétend qu’il ne connaissait pas l’origine de ces vidéos. Qu’il n’a pas pensé à se renseigner.

      Mais l’Élysée a aussi fait circuler, avec la bénédiction de Sibeth Ndiaye qui a conseillé aux journalistes d’aller consulter ces vidéos, le film d’un homme très agité poursuivant un groupe d’hommes vêtus de noir, chaise à la main.

      Le problème, comme l’a raconté Le Monde, est qu’il ne s’agit pas du tout du jeune homme immobilisé par Alexandre Benalla place de la Contrescarpe. La vidéo a été tournée le soir, bien après l’intervention musclée d’Alexandre Benalla. Et selon une enquête publiée jeudi 4 avril par le site la-bas.org, l’homme à la chaise poursuivait en réalité des militants « antifas ».

      Mais Emmanuel Macron lui-même a endossé ce mensonge, alors que la comparaison des deux hommes sur ces vidéos ne tromperait pas un enfant familier du jeu des sept erreurs (chaussures de couleurs différentes, blouson sans fourrure…).

      Quelques jours plus tard, le 26 juillet, à la Maison de l’Amérique latine, outre le fait qu’il se plaint de cette « presse qui ne recherche plus la vérité », Emmanuel Macron lance : « Les images tournent en boucle d’une scène inadmissible et que je condamne. Je ne vois jamais la scène d’avant, la scène d’après. Quel est le contexte, qu’est-ce qui s’est passé ? S’agissait-il d’individus qui buvaient gentiment un café en terrasse ? Que s’est-il passé juste ensuite ? »

      Le chef de l’État fait ensuite clairement référence à cette vidéo tournée postérieurement. « J’ai cru comprendre qu’il y avait des images, poursuit-il. Où sont-elles ? Sont-elles montrées avec la même volonté de rechercher la vérité et d’apporter de manière équilibrée les faits ? Non. » Avant de conclure : « Je vois un pouvoir médiatique qui veut devenir un pouvoir judiciaire. »

      La réalité est tout autre. Des investigations journalistiques ont mis en lumière des faits avérés sur lesquels la justice enquête aujourd’hui.

      La perquisition à Mediapart sur les enregistrements Crase/Benalla (Nicole Belloubet)

      Après que nous avons diffusé les extraits d’une conversation entre Alexandre Benalla et Vincent Crase, Mediapart a reçu, le vendredi 1er février, une demande de réquisition de ces extraits par les juges d’instruction de l’affaire du 1er Mai.

      Nous avons tout de suite fait savoir que nous ne nous opposions pas à cette réquisition judiciaire, de façon que des juges indépendants puissent authentifier les documents publiés et statuer, notamment, sur la violation du contrôle judiciaire.

      Cet accord a été renouvelé le lundi 4 février, à 9 heures.

      Pourtant, ce même lundi 4 février, peu après 11 heures, notre journal a fait l’objet d’une tentative de perquisition après l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Paris des chefs d’« atteinte à l’intimité de la vie privée » et de « détention illicite d’appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d’interception et de télécommunications ou de conversations ».

      Deux procureurs du parquet de Paris se sont présentés à notre journal et nous ont annoncé qu’ils venaient pour procéder à une perquisition, et non réquisitionner les enregistrements publiés.

      Vu que nous avions déjà donné notre accord pour la réquisition judiciaire, la tentative de perquisition n’avait qu’un seul objectif : identifier nos sources, et faire peur à tous ceux susceptibles de nous parler.

      Devant l’Assemblée nationale, et pour justifier cette tentative de perquisition, la ministre de la justice Nicole Belloubet a cependant déclaré le 5 février : « Mediapart a dans un premier temps refusé cette remise, mais comme la presse s’en est fait l’écho, depuis, les bandes sonores ont été remises à la justice, ce qui est une très bonne chose, je crois, pour que toute la vérité soit faite dans cette affaire. »

      En mélangeant sciemment les deux procédures, Nicole Belloubet a menti.

      Geneviève Legay, blessée à Nice par un policier (Emmanuel Macron)

      Lors de rassemblements à Nice, le 23 mars, Geneviève Legay, porte-parole d’Attac, est blessée lors d’un rassemblement de gilets jaunes.

      Le lundi 25 mars, le procureur de la République indique, lors d’une conférence de presse, que Geneviève Legay « n’a pas été touchée par des policiers. Il n’y a aucun contact direct entre un policier et cette dame ».

      Dans un entretien avec Nice Matin, publié le lundi 25 mars, le président de la République déclare à son tour, sans la moindre prudence, que « cette dame n’a pas été en contact avec les forces de l’ordre ». Il ajoute quelques phrases qui ont profondément irrité Geneviève Legay : « Pour avoir la quiétude, il faut avoir un comportement responsable. […] Quand on est fragile, qu’on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits et on ne se met pas dans des situations comme celle-ci. »

      Or dès le 23 mars, comme nous l’avons révélé, un policier expliquait le jour même du rassemblement sur procès-verbal qu’au vu des premiers éléments de l’enquête, la victime, âgée de 73 ans, avait été heurtée par « un homme portant un bouclier ».

      Au cours de son audition, un autre policier, ayant participé à la charge, avait précisé : « Nous avons chargé, donc effectivement nous avons poussé les personnes devant nous. […] C’est après la charge en me retournant que j’ai constaté qu’une femme était à terre. »

      Le gouvernement et les chômeurs « trop » indemnisés (Édouard Philippe)

      Le premier ministre et la ministre du travail affirment qu’un chômeur sur cinq gagnerait plus au chômage que dans son travail précédent. Ce chiffre est en réalité totalement vicié et aboutit à un mensonge qui salit 600 000 personnes.

      Comment est-ce possible ? Le gouvernement compare deux périodes qui ne sont pas les mêmes. Avec une méthode de calcul différente, l’Unédic aboutit au chiffre de moins d’un salarié sur 25 se retrouvant dans la situation décrite par l’exécutif.

      Pour le sociologue spécialisé dans les politiques de l’emploi Mathieu Grégoire, il s’agit donc d’« un artefact statistique » et d’« une manipulation assez troublante des chiffres ».

      Selon le gouvernement, ce sont les salariés en contrats courts, généralement peu qualifiés et peu rémunérés, qui sont censés « trop » profiter de l’assurance-chômage. Et en dépit du calcul erroné, c’est sur eux que le gouvernement devrait faire porter l’essentiel des économies à venir.

      Le nombre d’ultras parmi les gilets jaunes (Emmanuel Macron)

      Le jeudi 31 janvier, Emmanuel Macron reçoit cinq journalistes pour une « discussion informelle » autour d’un café. Le président de la République se montre très offensif au moment de dénoncer les violences commises lors des manifestations des « gilets jaunes ». Selon lui, elles seraient l’œuvre « de 40 à 50 000 militants ultras qui veulent la destruction des institutions ». « Face aux violences orchestrées par les extrêmes », rapporte Paris-Match, le chef de l’État « met en garde contre la ‘‘fachosphère’’ et la ‘‘gauchosphère’’ qui ont surinvesti les réseaux sociaux ».

      Pourtant, dans les jours précédents, selon nos enquêtes, des notes des services de renseignement sont remontées à l’Élysée. Et elles disent précisément l’inverse de ce que prétend Macron.

      En effet, à ce moment-là, l’ultradroite se désengage « à Paris comme en province ». Selon la DGSI, « la scène d’ultradroite est quasi inexistante au sein des cortèges ». Même au plus fort de leur mobilisation les premières semaines du mouvement, les services ne comptaient que « quelques centaines d’individus » relevant de cette mouvance.

      À l’ultragauche, alors ? Pas plus. « L’ultragauche s’est impliquée de manière limitée dans un mouvement perçu comme populiste et réactionnaire », écrit-on à la DGSI. Des sources dans différents services de renseignement donnent un même chiffre de 300 militants « au grand maximum » d’ultras de droite et de gauche réunis au plus fort du mouvement, début décembre. En mars, ils n’étaient plus que quelques dizaines.

      Dans la même interview, le président de la République décrit le mouvement des gilets jaunes comme « une manipulation des extrêmes, avec le concours d’une puissance étrangère : la Russie de Poutine ». Or la DGSI et la DGSE n’auraient toujours pas trouvé la moindre trace d’ingérence russe. Et l’Élysée n’a jamais voulu nous faire part de ses sources sur le sujet.

      Le retour des djihadistes français (Emmanuel Macron)

      « Contrairement à ce que j’ai pu lire ou entendre, il n’y a pas un programme de retour des djihadistes qui est aujourd’hui conçu, nous restons sur la même doctrine », explique à l’occasion du « grand débat » Emmanuel Macron à des élus de la Région Grand Est. Selon lui, il n’y aurait donc jamais eu de programme de retour des djihadistes français. Pas question de donner l’impression de tergiverser.

      Selon nos informations, les services des ministères des affaires étrangères, de la défense, de l’intérieur et de la justice travaillaient pourtant bien depuis l’automne 2018 au retour des djihadistes détenus par les Kurdes de Syrie.

      Les conditions du programme de retour étaient tenues pour acquises par les principaux acteurs du dossier lorsque, dans la première quinzaine de février, le président de la République a changé d’avis.

      Qu’est-ce qui a fait changer Emmanuel Macron de position et l’a ainsi fait aller à l’encontre des préconisations de son administration ? L’Élysée n’a pas répondu à nos sollicitations.

      Le chlordécone ne serait pas cancérigène (Emmanuel Macron)

      « Il ne faut pas dire que ce pesticide est cancérigène. » En une phrase, le président de la République a soulevé l’indignation, en particulier des élus d’outre-mer qui lui faisaient face le vendredi 1er février, à l’Élysée, pour une rencontre dans le cadre du grand débat national.

      La discussion portait sur la dangerosité du chlordécone, un pesticide extrêmement toxique et perturbateur endocrinien, classé « cancérigène possible » par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dès 1979 et utilisé jusqu’en 1993 dans les bananeraies en Guadeloupe et en Martinique. Ce jour-là, pour le président, « il ne faut pas dire que c’est cancérigène. Il est établi que ce produit n’est pas bon, il y a des prévalences qui ont été reconnues scientifiquement, mais il ne faut pas aller jusqu’à dire que c’est cancérigène parce qu’on dit quelque chose qui n’est pas vrai et qu’on alimente les peurs ».

      Presque tous les Guadeloupéens et les Martiniquais sont contaminés au chlordécone, selon une étude publiée par Santé publique France en 2018. Et les sols sont pollués pour quatre cents à sept cents ans.

      Estomaqués par les propos du président, l’urologue Pascal Blanchet et le chercheur à l’Inserm Luc Multigner ont répondu en rappelant, entre autres, que « l’exposition au chlordécone est associée à une augmentation de risque de survenue du cancer de la prostate ».

      Face à la polémique, l’Élysée a maladroitement tenté de faire machine arrière, plaidant le malentendu, sans convaincre personne.

      La mort de Jamal Khashoggi (Jean-Yves Le Drian)

      Dès le 6 octobre 2018, soit quatre jours après la disparition de Jamal Khashoggi, un notable saoudien exilé aux États-Unis et devenu chroniqueur au Washington Post, qui n’est jamais ressorti de son consulat à Istanbul où il venait chercher des papiers administratifs, les autorités turques commencent à laisser filtrer des informations auprès de la presse indiquant que le journaliste a été tué dans l’enceinte diplomatique.

      Les jours suivants, la police et le gouvernement turcs distillent de plus en plus de preuves des agissements d’une équipe de tueurs saoudiens composée de proches du prince hériter Mohammed ben Salamane, qui aurait interrogé, torturé, puis découpé en morceaux la victime.

      Le 11 octobre, Ankara laisse entendre qu’elle possède un enregistrement audio de ce qui s’est déroulé à l’intérieur du consulat, qui ne laisserait aucune doute sur la culpabilité des Saoudiens.

      Le 10 novembre, le président turc Recep Tayyip Erdogan affirme que l’enregistrement a été fourni aux États-Unis, au Royaume-Uni, à la France, à l’Allemagne et au Canada.

      Pourtant, Jean-Yves Le Drian, ministre des affaires étrangères bien timide sur le dossier, nie le 12 novembre sur France 2 avoir eu connaissance de l’enregistrement. Et il ajoute : « Si le président turc a des informations à nous donner, il faut qu’il nous les donne », soulevant l’indignation des autorités turques.

      Après une longue enquête, Mediapart a obtenu la confirmation auprès de sept diplomates et fonctionnaires du renseignement français que le Quai d’Orsay, à son plus haut niveau, avait bien eu accès à ces enregistrements à la date où le ministre s’exprimait.

      L’hommage au maréchal Pétain (Florence Parly)

      À l’occasion des cent ans de l’Armistice, l’état-major des armées souhaitait organiser, « en présence du président de la République », un hommage aux huit maréchaux de la Grande Guerre, dont Philippe Pétain. Dans un premier temps, l’Élysée laisse passer cette option, qui se retrouve inscrite dans le programme officiel des célébrations.

      Mais face à l’ampleur de la polémique, l’hommage est finalement retiré in extremis. Ce qui n’empêche pas la ministre des armées Florence Parly de jurer au micro de BFM-TV que « l’État-major n’a jamais imaginé rendre hommage au maréchal Pétain », mais qu’il souhaitait uniquement « rendre hommage aux maréchaux qui sont aux Invalides ».

      Cette cérémonie était pourtant bel et bien prévue, comme l’a d’ailleurs confirmé l’Élysée à Mediapart. Et il n’y a pas de place pour le doute. Chaque étape de cette « itinérance mémorielle » avait été minutieusement préparée : les dossiers de presse sur le site de la Mission du centenaire et sur celui du ministère de l’éducation nationale ne faisaient pas mystère de la présence du président de la République.

      Pataugeant dans ses dénégations, Emmanuel Macron aura au passage jugé « légitime » de rendre hommage au maréchal Pétain, soulignant que le dirigeant du régime de Vichy avait été « pendant la Première Guerre mondiale un grand soldat », même s’il a « conduit des choix funestes » pendant la Seconde. Des déclarations qui ont fait bondir la plupart des historiens.

      Un paparazzi placé en garde à vue pour rien (l’Élysée)

      Le Palais n’a pas attendu les derniers mois pour diffuser des craques. Dès septembre 2017, l’Élysée fait fuiter dans Challenges une information censée montrer à quel point Emmanuel Macron est un président magnanime. « EXCLUSIF. Emmanuel Macron vient de décider d’abandonner ses poursuites judiciaires qu’il avait engagé [sic] contre un paparazzi. »

      La réalité est autre. Selon des informations obtenues à l’époque par Mediapart, s’il est mis un terme à cette affaire très médiatisée, c’est en fait parce que le parquet de Marseille a classé sans suite l’enquête préliminaire ouverte en août pour « harcèlement » et « atteinte à la vie privée ». La plainte de l’Élysée ne tenait pas la route : le photographe mis en cause, Thibaut Daliphard, n’avait commis aucun des délits que l’Élysée lui reprochait.

      Ce photographe avait été contrôlé une première fois par un officier de sécurité devant la résidence privée de Marseille où les époux Macron passaient quelques jours de vacances au mois d’août, et s’était vu répondre qu’il n’y aurait pas de possibilité de prendre des clichés ce jour-là.

      Le lendemain, l’Élysée venant de confirmer que le couple présidentiel y passait ses vacances, le photographe s’était présenté à nouveau devant la résidence pour aller aux nouvelles, sans appareil photo.

      Selon Thibaut Daliphard, il s’était alors heurté à un homme qu’il avait pris pour un policier et qui lui avait déclaré : « Je n’aime pas votre métier », « Ce que vous faites, c’est du harcèlement », puis « Je vais vous placer en garde à vue, je vais vous faire coffrer pour 48 heures ».

      Selon Thibaut Daliphard, alors qu’il attend les forces de l’ordre, son téléphone sonne. « Je décroche le téléphone, il me saute dessus, essaie de me l’arracher, je me débats, puis il me dit : vous êtes en garde à vue, vous n’avez pas le droit de téléphoner. » Puis arrivé au commissariat du VIIIe arrondissement de Marseille, le commissaire présent sur place lui aurait confié : « Je suis désolé, on me demande de vous placer en garde à vue. »

      Thibaut Daliphard restera six heures en cellule. Le matériel, la carte-mémoire et l’ordinateur de ce journaliste sont fouillés.

      Ce n’est qu’un an plus tard, à l’été 2018, que Thibaut Daliphard découvrira que l’homme qui l’a violenté n’était pas un policier. Mais Alexandre Benalla.

  • « A l’échelle individuelle, les déterminismes sociaux sont invisibles. La réponse du journalisme pour dissimuler ses déterminismes sociaux consiste donc toujours à revenir à l’échelle individuelle. »
    https://www.arretsurimages.net/chroniques/le-matinaute/gilets-jaunes-et-presse-bourgeoise
    https://medias.liberation.fr/photo/1208744-checknews-medias-presse-liberation.jpg?modified_at=1554720

    A partir de quel moment peut-on analyser un système comme un système ? A partir de quel moment l’addition des milliers de cas individuels forme-t-elle un système ? La question est aussi valable pour la manière dont ces journalistes rendent compte de l’actualité. Je pense à l’effarante nouvelle révélation de "Mediapart "sur la charge de police dans laquelle la militante d’ATTAC niçoise septuagénaire Geneviève Legay a été blessée. On savait déjà qu’une chaîne de télévision, CNews, a ignoré ses propres images incriminant la police. On savait déjà que les autorités (dont le procureur de Nice Jean-Michel Prêtre) ont multiplié les intox pour disculper la police. Quand on apprend que la commissaire Hélène P., chargée de superviser l’enquête, est la compagne du commissaire Rabah Souchi qui a dirigé la charge policière ("Mediapart" cite un nom complet, mais pas l’autre), est-on encore dans un dérapage individuel, ou dans un système ? Quand on apprend que le procureur Prêtre était parfaitement au courant de ce lien de proximité, est-on dans une anecdote individuelle, ou dans un système ? Si ce procureur Prêtre n’était pas rapidement sanctionné, serait-on encore dans une anecdote individuelle, ou dans un système ? Et pour en revenir aux journalistes , quand on entend que les radios du matin ne font pas de cette révélation de "Mediapart "un de leurs principaux titres, est-on dans leur libre choix, ou dans un système ? Et alors, comment nommer ce système ?

    https://twitter.com/gunthert/status/1115536790419640325

  • Geneviève Legay : « Je veux que les mensonges cessent »
    8 avril 2019 Par Pascale Pascariello - Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/080419/genevieve-legay-je-veux-que-les-mensonges-cessent?onglet=full

    Lors de rassemblements à Nice, le 23 mars, Geneviève Legay, porte-parole d’Attac, a été gravement blessée par une charge de policiers. Elle s’exprime pour la première fois depuis les faits. Passé le traumatisme psychologique, elle entend continuer son combat pour défendre les droits et qualifie de « lamentables » les propos tenus par Emmanuel Macron, dont le comportement est loin d’être « un exemple de sagesse ».

    (...) Je pense, avec ce qu’il m’est arrivé mais, bien avant moi, avec toutes les violences qu’ont subies les « gilets jaunes », que nous ne sommes plus dans un État de droit. La réponse d’Emmanuel Macron est autoritaire.

    Je ne vais pas vous cacher que les deux premiers jours de mon hospitalisation, j’ai eu peur. Je n’arrivais pas à comprendre comment je pouvais me retrouver dans cet état pour avoir simplement et pacifiquement manifesté. Cela fait 50 ans que je milite et à 73 ans, je n’ai jamais vécu pareille violence. Le choc, la violence et la rapidité avec laquelle je me suis retrouvée blessée m’ont effrayée.

    Mais aujourd’hui, je suis déterminée et je vais poursuivre le combat. C’est encore plus nécessaire de le faire lorsqu’on voit les dérives anti-démocratiques de ce gouvernement. Je veux me battre, je ne vais pas lâcher et je veux continuer à défendre nos droits et celui de manifester.

    Votre avocat Maître Arié Alimi a déposé plainte contre « X » pour « violence volontaire en réunion avec arme par personnes dépositaires de l’autorité publique et sur personne vulnérable » et pour « subornation de témoin ». Une information judiciaire a été ouverte. Et, depuis le revirement du procureur de la République de Nice, un policier a reconnu vous avoir poussée. Qu’attendez-vous de ces procédures judiciaires ?

    Dès le lendemain de la manifestation, le dimanche, j’ai reçu la visite de deux policières, ensuite de deux policiers et encore de deux autres policiers. J’étais toute seule, sans que ma famille ne soit prévenue. Ils m’ont interrogée alors que j’avais des examens à passer. Je n’avais même pas mes lunettes de vue. Ma chambre était surveillée par un garde qui laissait facilement rentrer la police mais pas mes proches.

  • « Printemps algérien : “Sortez le régime !” » Le numéro 175 de CQFD est paru le vendredi 5 avril. Il sera en kiosque jusqu’au jeudi 2 mai.
    http://cqfd-journal.org/Au-sommaire-du-no175-en-kiosque

    - L’édito – Sauce barbecue

    – Gilets jaunes et réseaux sociaux – Facebook la poucave
    – Témoignage d’une daronne – « Les Gilets jaunes m’ont apporté une paix intérieure et un gros bordel dans ma tête »
    – Retour sur le cas Geneviève Legay – Voyage au centre de l’indécence crasse
    – Matraques jaunes et police des cités – Mathieu Rigouste : « La répression conditionne la vie quotidienne des gens dans les quartiers ségrégués »
    – Reportage dessiné – Ma plus belle journée sur la plus belle avenue du monde
    – Cancer nucléaire en Polynésie – Atomic Blues
    – « Women’s March » à Kuala Lumpur – Femmes, LGBT : malaise en Malaisie

    – Logement insalubre à Marseille – Revenir à Noailles
    – Accidents mortels du travail chez les cordistes – Un silo de sucre et de dédain
    – Marché matrimonial et paternalisme patronal – Tournez boutique : un dimanche au bal des anciens
    – Bande dessinée et poésie combattante – « La Zad est âpre et magique »
    – Bouquin – Les histoires d’amiante finissent mal
    – Les desserts de Goby – Lire au Fouquet’s
    – Cap sur l’utopie – Ni Dieu, ni maître, ni mari
    – Ça brûle ! – Dieu existe, il squatte notre local

    Dossier « Printemps algérien : “Sortez le régime !” »
    – Introduction – « Vous ne pouvez pas nous tuer, vous êtes déjà morts ! »
    – Changement de saison, changement de régime ? – Un mois dans l’Algérie des marches
    – « La transition d’accord, mais dégagez d’abord ! » – Le manifeste du rire
    – Aux origines d’un parti hégémonique – FLN dégage !
    – L’armée des mots contre celle des morts – « On assiste à une reconquête poétique de la rue »
    – Sous les pelouses, la plage – Alger United
    – De la décennie noire à la révolution des sourires – « La jeunesse algérienne a transformé notre cynisme en espoir »
    – Instantanés de Marseille – « Gaudin, Bouteflika, dégagez ! »

    #cqfd #médias_libres #presse

  • Si le Guiness Book des records comportait une entrée » Mensonges éhontés d’Etat « , Christophe Castaner y figurerait en bonne place.

    David Dufresne
    allo @Place_Beauvau - c’est pour un signalement - 595 (précisions 4)

    Coups de matraques illégitimes à la tête

    Besançon, #ActeXX

    [Alerte Info] Nouvelle vidéo (nouvel angle) qui renforce le témoignage du jeune blessé à la tête par un policier à #Besançon lors de l’#acteXX des #GiletsJaunes et qui contredit la déclaration du ministre de l’intérieur concernant le ramassage de la grenade. Images : TNK/Média 25

    https://twitter.com/i/status/1113908346438979584

    • Séquence « BRUT » du matraquage d’un manifestant Gilets Jaunes à Besançon - Média 25 (31/03/2019)
      https://www.youtube.com/watch?v=IsuKQHs5tJY

      -Suite à la réaction du Préfet du Doubs qui déclarait dans la presse que « les images sont sorties de leur contexte », nous avons décidés de rendre public la séquence « brute » sans coupures, depuis notre arrivée sur les lieux.
      –Dans cette vidéo, on peut remarquer qu’il y avait un petit nombre de manifestants sur les trottoirs dans le calme, avant l’arrivée d’un fourgon de police (là ou la séquence publiée précédemment avait commencé).
      –Une deuxième vidéo qui dément l’affirmation comme quoi « L’homme sur le chemin, tentait de faire obstruction à l’interpellation et essayait de ramasser un spray de lacrymogène à ses pieds », toujours d’après la Préfecture, sera publiée sous peu.
      –Quant aux nouvelles du jeune homme blessé à la tête, il a subi une ouverture profonde à l’arcade et cela a nécessité 5 points de suture à l’intérieur et 5 à l’extérieur. Il va bien mais reste marqué psychologiquement. Il consulte un avocat et souhaite porter plainte.

    • L’ État du mensonge permanent

      Pour plaire au Président, pour se montrer digne de confiance, pour conserver leur place, pour se défendre, les ministres bien sûr, mais aussi les préfets, les procureurs de la République, les policiers mentent effrontément, devant les caméras, devant les citoyens, les yeux dans les yeux.

      Malgré les images, malgré l’évidence, Geneviève Legay n’avait eu “aucun contact” avec les forces de l’ordre, malgré les images, malgré l’évidence, le gilet jaune de Besançon, matraqué alors qu’il était totalement passif, faisait “obstruction à l’action des policiers” et avait seulement été “poussé”

      Pour plaire au Président, pour se montrer digne de confiance, pour conserver leur place, pour se défendre, les ministres bien sûr, mais aussi les préfets, les procureurs de la République, les policiers mentent effrontément, devant les caméras, devant les citoyens, les yeux dans les yeux. Les serviteurs de l’Etat se font serviles, inféodés à une cause qui ne correspond pas à la défense du service public, ils trahissent leurs fonctions.

      Les mensonges s’enchaînent se complètent, s’entretiennent, se renforcent et se supportent mutuellement. Il faut prétendre servir la République quand on est inféodé à une petite oligarchie, prétendre respecter l’état de droit quand les droits élémentaires sont bafoués quotidiennement, prétendre débattre en imposant des réformes contestées , etc. Le système macronien s’est construit sur une imposture et il lui faut désormais fabriquer l’opinion grâce à la propagande et à une communication destinées à servir l’image présidentielle et une politique néolibérale qui seule à droit de citer. Toute la république en marche et la haute administration sont pris dans une lessiveuse à cerveaux qui inhibe tout esprit critique, dans une nasse idéologique, qui entend piéger l’ensemble des acteurs et notamment les médias. La nouvelle porte parole du gouvernement Sibeth Ndiaye , une communicante, est une experte en la matière ; prête à tout, c’est une sorte de ministre du mensonge, n’ avouait-elle pas lorsqu’elle était chargée des relations avec la presse à l’Elysée : “ j’assume parfaitement de mentir pour protéger le Président” ?

      Le mensonge décomplexé est finalement revendiqué comme une marque de fidélité et de soumission inconditionnelle. La politique réduite à la conquête et la conservation du pouvoir s’affirme sans nuance. Notre histoire quotidienne doit être écrite sous la dictée de l’Elysée.

      Et, au pays des droits de l’homme, la violence physique vient désormais dissuader la contestation du discours et de la politique présidentiels.

      Les exactions et les mensonges de la police sont systématiquement couverts par les autorités et ce sont autant d’encouragements à la répression et à de nouveaux mensonges. C’est un cercle infernal et une formidable entrave à la liberté de manifester et aussi à la liberté d’expression car les journalistes sont eux-mêmes malmenés voire poursuivis lorsqu’ils rendent compte de certaines actions de désobéissance civile ( lire les articles de de Reporterre (ici) et (ici)).

      209 enquêtes ont été ouvertes à l’encontre de policiers et gendarmes pour des soupçons de violences policières : cela pourrait témoigner d’une belle réactivité des autorités face à des manquements. En réalité, c’est relativement peu par rapport au nombre de blessés et de traumatisés qui se comptent par milliers et il s’agit surtout de communiquer sur ce fameux “ “État de droit” et sur une prétendue exigence déontologique du ministère de l’Intérieur. Rappeler ces enquêtes permet de masquer la couverture systématique et la complaisance des autorités vis-à-vis de dérives condamnées par des institutions internationales comme l’ONU.

      Evidemment, pour l’instant, ces enquêtes n’ont débouché sur aucune sanction, sur aucune mise en examen. La difficulté psychologique d’ investigations où des policiers doivent interroger et compromettre d’autres policiers ne facilite certainement pas l’avancement rapide des procédures. . . Et sans doute également convient-il d’appliquer le principe de la présomption d’innocence pour des faits de flagrance où des policiers sont filmés en train de matraquer ou de tabasser des gilets jaunes sans agressivité et sans défense, on comprend que la comparution immédiate de policiers devant les tribunaux déclencherait certaines hostilités syndicales. . .

      Enfin, comment toutes ces procédures pourraient-elles réellement avoir des suites quand de la bouche même du ministre de l’Intérieur les fautes des policiers sont “marginales” ?

      Bientôt le Président tirera tous les enseignements du Grand débat. Sibeth Ndiaye pourra déployer tous ses talents de communicante.

      https://blogs.mediapart.fr/jean-luc-gasnier/blog/070419/l-etat-du-mensonge-permanent

  • Affaire Geneviève Legay : analyse des extravagances juridiques du procureur de Nice
    «  Le policier a-t-il glissé sur une peau de banane ? »
    https://lundi.am/Affaire-Genevieve-Legay-analyse-des-extravagances-juridiques-du-procureur-de

    Les faits ont été largement commentés et débattus : samedi 23 mars à Nice, Geneviève Legay, militante de 73 ans, était projetée au sol par une charge de police. Grièvement blessée, elle est toujours hospitalisée. Si le procureur de Nice, le ministre de l’Intérieur et le président lui-même ont respectivement menti, nié l’évidence et tenu des propos particulièrement affligeants, le cadre juridique et procédural dans lequel l’enquête sur ces violences se déroule aurait tout autant dû nous interpeller.
    Nous avons demandé à notre juriste de décortiquer les choix de l’action publique menée par Jean-Michel Prêtre, procureur de Nice. Ses conclusions sont sans appel mais nous laissons nos lecteurs juges.

  • “La vraie sagesse c’est d’interdire ces armes”. La fille de #Zineb_Redouane répond à Macron

    Parmi les décidément nombreuses indignités qui marqueront l’ère Macron, la mort de Zineb Redouane est la plus révoltante.

    http://www.revolutionpermanente.fr/La-vraie-sagesse-c-est-d-interdire-ces-armes-La-fille-de-Zineb-

    “La vraie sagesse c’est d’interdire ces armes”. La fille de Zineb Redouane répond à Macron

    Dans une lettre ouverte sans fard, Milfet Redouane, fille de Zineb Redouane, tuée par un tir de grenade lacrymogène le 1er décembre à Marseille, répond au mépris d’Emmanuel Macron après que Geneviève Legay ait été grièvement blessée dans une charge de CRS.

  • (6) Pourquoi la #lettre ouverte de la fille de #Zineb_Redouane à Macron est-elle si peu relayée ? - Libération
    https://www.liberation.fr/checknews/2019/04/01/pourquoi-la-lettre-ouverte-de-la-fille-de-zineb-redouane-a-macron-est-ell

    Le texte de Milfet Redouane se termine par un parallèle entre sa mère et la militante niçoise, à qui elle adresse « une grande pensée » et ces quelques mots : « Même si vous étiez restée chez vous, vous n’étiez pas à l’abri. Zineb Redouane en est une preuve, vous avez tous mes respects et tout mon soutien. »

    « Après ce qui est arrivé à #Geneviève_Legay, Milfet [Redouane] nous a fait part de son indignation suite aux propos d’Emmanuel Macron, raconte le comité de rédaction de Révolution permanente à #CheckNews. Selon le souhait de Milfet et comme convenu avec elle, le texte qu’elle nous a transmis a été lu par notre journaliste une première fois lors du rassemblement pour Geneviève Legay le 26 mars place de la République à Paris [filmé ici à partir de la 48e minute]. » Milfet Redouane nous précise avoir été « énervée » par les propos de Macron, d’où son envie d’écrire.

    La rédaction du site [#revolutionpermanente, ndrt] dit n’avoir « reçu aucune sollicitation pour que cette #tribune soit relayée sur un autre #média et [n’avoir] pas connaissance de démarches quelconques de Milfet Redouane en ce sens. » L’intéressée confirme qu’elle ne s’est pas rapprochée d’autres médias pour publier son texte.

  • Ces rapports de policiers qui ruinent les versions officielles de leur hiérarchie Pierrick Tillet - 30 Mars 2019 - Le monde du Yéti
    https://yetiblog.org/archives/16390
    https://www.investigaction.net/fr/ces-rapports-de-policiers-qui-ruinent-les-versions-officielles-de-le

    Signe alarmant pour le pouvoir, les policiers de base n’hésitent plus à contredire les versions officielles présentées par les autorités et à faire fuiter leurs rapports dans les médias.

    https://www.youtube.com/watch?v=bIgqwlVHqJg

    On se souvient de la blessure à l’œil de Jérôme Rodrigues lors de l’acte 11 du 26 janvier. La version officielle voulait qu’il ait été touché par les éclats d’une grenade de désencerclement et non par un tir tendu de LBD 40… jusqu’à ce qu’un policier reconnaisse https://www.europe1.fr/societe/le-gilet-jaune-jerome-rodrigues-blesse-a-loeil-un-policier-reconnait-avoir-f dans son rapport avoir bien fait usage de son lanceur de balle de défense sur le lieu et dans le créneau horaire correspondant à la blessure du « Gilet jaune ».

    Lors de « l’accident » survenu à Geneviève Legay lors de l’acte 19 du 23 mars, c’est encore un rapport de police https://www.lexpress.fr/actualite/societe/genevieve-legay-un-rapport-de-police-remet-en-cause-la-version-officielle_2 , mystérieusement parvenu à Mediapart, qui a saccagé la version officielle https://yetiblog.org/archives/16316 défendue par le président de la République et le procureur de Nice, contraignant ce dernier à revenir sur ses déclarations précédentes :

    «  Ce dont on est sûr à la vue des images, pixels par pixels, c’est qu’elle n’a pas été touchée par les forces de police, par un bouclier ou par un homme  » Jean-Michel Prêtre, procureur de Nice, le 25 mars.
    «  Les blessures de Madame Legay résultent de l’action d’un fonctionnaire de police  » Jean-Michel Prêtre, le 29 mars dans une interview à Nice matin. https://www.nicematin.com/faits-divers/le-procureur-de-la-republique-admet-quun-policier-a-provoque-la-chute-de-

    Un mal-être policier de plus en plus criant et ouvertement exprimé
    Cette pagaille dans les déclarations officielles des autorités ne témoigne pas d’un amateurisme approximatif de celles-ci, mais plus gravement d’un mal-être de plus en plus profond chez certains éléments des forces de l’ordre devant les consignes qu’on leur demande d’appliquer. Au point de faire fuiter leurs rapports dans les médias.

    Sans même parler des suicides – plus de vingt depuis le début 2019 – qui reflètent un malaise encore plus profond dans les rangs policiers, on rappellera aussi les actes d’insubordination sur les lieux de manifestations – comme ce CRS frappant son supérieur hiérarchique http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2019/02/25/97001-20190225FILWWW00193-gilets-jaunes-un-policier-frappe-son-superieur-a- à Toulouse en plein acte 15 – et on notera les témoignages concordants https://yetiblog.org/archives/16338 rapportant les propos de policiers de base excédés par les ordres reçus après la « bavure » dont fut victime Geneviève Legay :

    «  Les mecs qui nous ont mis les menottes avaient honte ! Les gendarmes étaient dépités, et nous ont dit : “C’est Souchi… on peut rien dire, mais faites le nécessaire, vous avez son nom.”  Tous les flics avec qui on a parlé en GAV [garde à vue] nous ont supplié de faire quelque chose contre Rabbah Souchi :  “On peut rien dire mais vous, vous pouvez” » (un street-medic de Nice le 23 mars).

    #police #violences_policiéres #Femme #remords

  • Comment l’Elysée a fait diffuser un montage vidéo trompeur pour tenter d’excuser Alexandre Benalla
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/29/comment-l-elysee-a-fait-diffuser-un-montage-video-trompeur-pour-tenter-d-exc


    (la photo sort de nulle part, pas de légende, pas de crédit)

    Pour défendre M. Benalla après les révélations du « Monde », l’Elysée a utilisé une vidéo de la préfecture de police obtenue illégalement et ajouté des images d’une autre scène de violence avant de les diffuser anonymement sur Twitter.

    #paywall, mais je crois bien que l’essentiel est dit dans le chapeau…

  • Arié Alimi Avocats sur Twitter :
    https://twitter.com/aa_avocats/status/1111676483729264640

    Le procureur de la République de Nice vient de reconnaitre que contrairement à ses déclarations et à celles de @EmmanuelMacron @cestrosi @prefet06 #GenevieveLegay a été poussée par un fonctionnaire de police. La vérité est établie. Une instruction est ouverte.

    • Repris par RT.com à 18h59

      Gilets jaunes : Geneviève Legay a bien été poussée par un policier, selon le procureur de Nice — RT en français
      https://francais.rt.com/france/60513-gilets-jaunes-genevieve-legay-a-bien-ete-poussee-par-policier

      Après avoir affirmé, dans un premier temps, le 25 mars, qu’il n’y avait eu « aucun contact » entre Geneviève Legay, la manifestante de 73 ans blessée à Nice lors de l’acte 19 de la mobilisation des Gilets jaunes, et un policier, le procureur de Nice Jean-Michel Prêtre est revenu sur ses déclarations dans un communiqué, ce 29 mars. La poursuite des investigations et le témoignage « rectifié » d’un policier, qui a admis avoir repoussé du bras une femme, et non un homme comme il l’avait dit initialement, ont finalement permis d’établir que la chute de Geneviève Legay avait bien été causée par un membre des forces de l’ordre, a-t-il ainsi précisé dans son communiqué.

      « Comme je l’avais indiqué [le 25 mars], les images alors disponibles qui avaient été visionnées et les témoignages recueillis me conduisaient à conclure qu’il n’y avait pas eu de contact direct entre la victime et les policiers », a déclaré Jean-Michel Prêtre. Mais les investigations se sont poursuivies, notamment avec la saisie de nouvelles images et l’audition de nouveaux témoins, a-t-il précisé. « Les résultats finalisés [...] de l’exploitation de très nombreuses autres images [...] et la mise en cohérence de l’ensemble de ces éléments de preuve, m’ont conduit avec les enquêteurs à constater qu’avant l’arrivée du cordon de ses collègues au niveau où se trouvait Mme Legay, un fonctionnaire de police isolé et dépourvu de bouclier avait écarté du bras vers sa droite Mme Legay, provoquant ainsi [sa] chute », a reconnu le magistrat.

      Le policier concerné, qui avait déjà été entendu, a rectifié son témoignage, d’après le procureur de Nice, « en admettant que la personne qu’il avait écartée de son chemin n’était pas un homme comme il l’avait déclaré initialement ».

    • La manifestante blessée à Nice, Geneviève Legay, a été poussée par un policier
      https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2019/03/29/chute-de-genevieve-legay-le-procureur-reconnait-l-implication-d-un-fonctionn


      Geneviève Legay après sa chute, le samedi 23 mars à Nice.
      CLAUDE PARIS / AP

      « C’est bien le geste d’un policier qui est à l’origine de la chute de Mme Legay », a reconnu vendredi Jean-Michel Prêtre lors d’une conférence de presse, revenant ainsi sur ses premières déclarations.

      Le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre, a reconnu, vendredi 29 mars, l’implication d’un fonctionnaire de police dans la chute de Geneviève Legay, une manifestante de 73 ans grièvement blessée à la tête à la suite d’une charge policière lors d’une manifestation interdite à Nice, le samedi 23 mars. « C’est bien le geste d’un policier qui est à l’origine de la chute de Mme Legay », a-t-il affirmé dans une volte-face surprenante, lors d’une conférence de presse tenue vendredi soir.

      « Acculé, le procureur de la République admet finalement que c’est bien un policier qui a provoqué la chute de #GenevieveLegay_ », a salué l’association altermondialiste Attac, pour laquelle Geneviève est porte-parole, sur Twitter.
      […]
      Contacté par le Monde jeudi dans la journée, Jean-Michel Prêtre avait affirmé « _qu’il restait sur sa position de lundi
       » et avait assuré que la justice détenait « des images de très près qui ne laissent aucun doute ».

      Interpellé sur les interrogations qu’avaient émises plusieurs médias sur cette version des faits lors du même entretien, il avait rétorqué « qu’il répondait à la justice et non à la justice médiatique », avant de conclure que les faits étaient « indiscutables ». Il avait néanmoins précisé que ce n’était pas les images de vidéosurveillance qui provenaient de trois caméras sur la place qui permettaient aux enquêteurs de travailler, celles-ci étant « trop loin » pour être exploitables. Pourtant, lors de sa deuxième conférence de presse, vendredi, le magistrat a assuré que c’était « l’analyse fine, pixel par pixel des images de vidéosurveillance de la ville de Nice » qui avait permis de montrer qu’« un fonctionnaire de police en tenue qui ne se trouvait pas dans la ligne de cordon qui allait procéder à l’action d’évacuation est passé devant ce cordon avec le bras droit ».

      Un policier « rectifie » son témoignage
      Le procureur a par ailleurs expliqué aux journalistes vendredi que l’agent en question, entendu mardi par les enquêteurs, avait initialement reconnu avoir « poussé » une personne « qu’il pensait être un homme », puis avait ensuite « rectifié » son témoignage et admis avoir repoussé du bras une femme. Une information judiciaire a été ouverte pour « violences volontaires ayant entraîné une incapacité de travail de plus de huit jours », commises par un détenteur de l’autorité publique. Il risque une peine pouvant aller jusqu’à sept ans de prison.

    • Me Arié Alimi, l’avocat de la famille de Mme Legay, avait déclaré au Monde dès lundi qu’il « réclamait la démission du procureur de Nice » à la vue des nouvelles images. L’avocat, qui a déposé plainte contre X au nom des trois filles de la manifestante pour « violences volontaires commises en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique, avec usage d’une arme, et sur personne vulnérable » et « #subornation_de_témoin », a par ailleurs sollicité le dépaysement du dossier, justifié selon lui par un manque d’objectivité du parquet de Nice dans ce dossier « particulièrement sensible ».

  • #violences_policieres
    Manifestante blessée à #Nice : la version de Macron et du procureur contredite par des #policiers - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/280319/des-temoignages-accablants-dans-l-enquete-sur-les-blessures-de-genevieve-l

    D’autres témoignages que nous avons recueillis confirment que #Geneviève_Legay a été touchée par « un homme qui portait un bouclier ». Thibault Huart, #street_medic, secouriste auprès des personnes blessées lors des manifestations, précise : « Geneviève Legay a reçu un coup de bouclier au visage et s’est effondrée à ce moment-là. J’étais à un ou deux mètres d’elle avant et pendant la charge des policiers. Elle a bien reçu un coup des forces de police au visage, ce qui l’a fait tomber. Ensuite j’ai dû m’occuper d’un journaliste et je ne l’ai retrouvée que lorsqu’elle était à terre. J’ai voulu l’aider mais des policiers m’ont empêché de le faire. »
    Un autre street medic, René Paysant, a publié une vidéo dans laquelle il dénonce les interdictions faites par les policiers aux street medics de venir en aide à la victime. Thibault Huart et d’autres secouristes s’apprêtent à engager des poursuites pour non-assistance à personne en danger. 

    Joint par Mediapart, Bernard M. affirme lui aussi avoir vu Geneviève Legay « poussée par un policier et son bouclier pendant la charge. Une fois à terre, un policier l’a traînée. Elle a reçu des coups de pied. Et elle a été déplacée à deux mètres de sa chute, près d’un plot, d’un pylône ». Ce chef d’entreprise à la retraite a alerté les policiers sur les agissements de leurs collègues. « On m’a demandé de me taire. C’était effrayant. Je ne peux pas passer sous silence ce dont j’ai été témoin. » Le récit de Bernard soulève de grandes interrogations quant à la version du procureur selon laquelle Geneviève Legay aurait heurté un pylône. Ces coups pourraient-ils être à l’origine des côtes fêlées ?

    Une chose est sûre, qui ressort de toutes les auditions : le commissaire #Rabah_Souchi a donné l’ordre de charger. Comme le signale l’un des policiers auditionnés, « à un moment, je me retourne et j’entends Monsieur Souchi dire “#Chargez, chargez !” Suite à ces ordres, nous avons chargé les trois sections en même temps. »

  • Manifestante blessée à Nice : la version de Macron et du procureur contredite par des policiers - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/280319/des-temoignages-accablants-dans-l-enquete-sur-les-blessures-de-genevieve-l

    La militante Geneviève Legay a été gravement blessée lors des manifestations du samedi 23 mars à Nice. Le président de la République et le procureur ont depuis affirmé que les forces de l’ordre ne l’avaient pas touchée. Or, le jour même de la manifestation, un rapport policier, consulté par Mediapart, attestait du contraire. Nous avons également recueilli d’autres témoignages qui renforcent l’idée d’un mensonge orchestré.

  • NICE, UNE VIEILLE DAME AGRESSE LE SERVICE D’ORDRE !
    https://la-bas.org/5499

    Armée d’un drapeau séditieux et proférant des slogans subversifs, Geneviève LEGAY, une femme de 73 ans, a violemment agressé des jeunes membres du service d’ordre, ce samedi à Nice. Au cri de « liberté de manifester ! », elle s’est jetée au sol. Elle se serait blessée et aurait été conduite à l’hôpital grâce à la diligence de la police et des pompiers de Nice, la ville dont Monsieur Christian Estrosi est le maire. Une enquête rassurante est en cours. Aussitôt prévenu, le président de la République, Emmanuel Macron, lui a adressé ses vœux de « prompt rétablissement ». On devait découvrir que cette femme appartient au réseau ATTAC, un groupuscule qui vient s’ajouter au mouvement des AUTONOMES et des BLACKS BLOCS, responsables des violences et des destructions depuis des mois en France. Cependant, soutenue par des (...)

    #Vidéo #Répression

  • Macron à propos de la septuagénaire blessée : « Quand on est fragile, on ne se met pas dans des situations comme celle-ci » - Le Soir
    https://www.lesoir.be/214335/article/2019-03-25/macron-propos-de-la-septuagenaire-blessee-quand-est-fragile-ne-se-met-pas-dan

    Une enquête a été ouverte à Nice sur les circonstances dans lesquelles une manifestante septuagénaire, dont la famille va porter plainte, a été grièvement blessée samedi lors d’une charge de la police contre des manifestations de gilets jaunes.

    #Geneviève_Legay #Nice
    #benvoyons

  • Macron sur la septuagénaire blessée à Nice : « Il faut avoir un comportement responsable » | Le Huffington Post
    https://www.huffingtonpost.fr/2019/03/24/macron-sur-la-septuagenaire-blessee-a-nice-il-faut-avoir-un-comportem
    https://o.aolcdn.com/images/dims3/GLOB/crop/3240x1703+0+886/resize/1200x630!/format/jpg/quality/85/https%3A%2F%2Fmedia-mbst-pub-ue1.s3.amazonaws.com%2Fcreatr-images%2F2019-0

    « Je souhaite d’abord qu’elle se rétablisse au plus vite et sorte rapidement de l’hôpital, et je souhaite la quiétude à sa famille. Mais pour avoir la quiétude, il faut avoir un comportement responsable », a déclaré le président de la République. « Je lui souhaite un prompt rétablissement, et peut-être une forme de sagesse », a-t-il ajouté.

    « Quand on est fragile, qu’on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits et on ne se met pas dans des situations comme celle-ci », tout en soulignant que « cette dame n’a pas été en contact avec les forces de l’ordre ».

    Emmanuel Macron a assuré que la décision de « définir des périmètres d’interdiction » était devenue « nécessaire » et avait « été mise en œuvre avec professionnalisme et mesure à Nice ».

    Les conditions encore floues de l’accident

    La garde des Sceaux a également adressé ses vœux de rétablissement à la manifestante dimanche, tout en s’étonnant de sa présence. « Je trouve tout de même curieux que lorsqu’une manifestation est interdite, comme c’était le cas à Nice, quelqu’un aille absolument avec la volonté de manifester à cet endroit-là », a déclaré Nicole Belloubet sur BFMTV. « Il y avait quelques périmètres, dans certaines villes, où les manifestations étaient interdites », avait-elle détaillé. « À la suite de sommations, une personne qui y reste est susceptible de commettre un délit et c’est dans ce cadre-là que les événements se sont passés ».

    De son côté, le procureur de Nice Jean-Michel Prêtre estime que le délit « n’est pas si net » dans le cas de la septuagénaire : « là où ça s’est passé, c’était presque en dehors de la place, dans un mouvement confus des forces de l’ordre et des manifestants ». Le procureur a indiqué que la septuagénaire "a apparemment tapé fort sur un poteau

    #gorets

  • A #Nice, une charge de la police contre les #GiletsJaunes entraine la blessure grave d’une porte parole de ATTAC, à la veille de la visite du président chinois #Xi_Jinping.


    [photo de Eric Gaillard (à confirmer) pour Reuters]

    Les « forces de l’ordre » ont tout fait pour empêcher le rassemblement #Acte19. #Emmanuel_Macron, président, #Christophe_Castaner, ministre, #Georges-François_Leclerc, préfet et #Christian_Estrosi, maire, s’étaient accordés pour transformer la ville en château-fort tout le week-end en prévision de l’appel régional des Gilets Jaunes qui coïncidait avec la rencontre présidentielle :

    Nice sous tension entre la visite ultra sécurisée du président chinois et les interdictions de manifestations
    https://www.20minutes.fr/nice/2479195-20190322-nice-sous-tension-entre-visite-ultra-securisee-president-
    Un important dispositif de sécurité est prévu pour encadrer la visite du président chinois dimanche à Nice.
    La préfecture a également décidé de sanctuariser certains quartiers de la ville, où les « gilets jaunes » ont lancé un appel à manifester samedi.
    Les Niçois s’apprêtent à passer un week-end dans une « ville morte ».

    Le préfet des Alpes-Maritimes détaille l’interdiction de manifester et de circuler à Nice
    https://www.francebleu.fr/infos/societe/quelle-partie-de-la-ville-sera-bloquee-reponse-en-detail-avec-le-prefet-d
    https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/2019/03/eb605d4d-120c-401f-a003-134046ac4b57/870x489_plan-page-001_1.webp

    Vers 11h / 11h30, alors que moins d’une centaine de manifestant-e-s signifiaient très calmement leur opposition à cette cette interdiction de manifestation, plusieurs nasses ont été mises en place, dont une exclusivement pour une équipe d’une douzaine de médics présents. Vu que ça ne suffisait visiblement pas pour la hiérarchie, et malgré le ridicule de la disproportion, celle-ci a donné l’ordre de faire évacuer la zone. Les policiers ont alors procédé à leurs sommations, celles qui semblent les transformer immédiatement en machine, et ... ils ont avancé tel un rouleau compresseur. Piétinant toute personne sur leur chemin. Juste devant eux se tenait un groupe de 3 femmes, particulièrement et pacifiquement déterminées dans la démonstration de leur attachement au droit à manifester. L’une d’entre elles brandi un grand drapeau arc-en-ciel orné du mot PAIX.


    [Photo Sébastien Botella / nice matin]

    A plusieurs reprise des policiers avaient tenté de les dégager manu-militari, provoquant les sifflements indignés des gens autour. Lorsque la charge est lancée, les policier foncent dans le petit groupe, bousculant et piétinant tout le monde. Une des femmes tombe, ainsi qu’une caméra-woman. La femme la plus âgée reste au sol, inconsciente pendant un moment : sa tête a heurté un plot, elle est grièvement blessée. Mais un policier refusera sèchement qu’un des médics puisse sortir de la nasse pour lui porter secours. On peut voir l’ensemble de la scène sur cette vidéo de « Live Motard 06 » à partir de la 35è minute : https://www.facebook.com/2041691205878010/videos/2240183109532286 , vidéo libérée et sauvegardée par @BlackDjai là : https://archive.org/details/LiveMotard06LiveMotard06WasLive.SD

    On y voit distinctement et successivement le calme des manifestant-e-s, des médics qui se font contrôler et nasser, les sommations et la charge policière, la femme tombée au sol et le refus du policier de faire passer des médics...

    Ce qui est assez hallucinant c’est les tweets de France 3 Côte d’Azur :

    #GiletsJaunes Une femme a été blessée à #Nice dans le mouvement de foule provoqué par l’évacuation de la Place Garibaldi par les CRS. Elle a été évacuée par les pompiers. Il reste une dizaine de « gilets jaunes » Place Garibaldi. IMAGES
    https://twitter.com/F3cotedazur/status/1109417127512076288

    et leur article https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/nice/19e-samedi-mobilisation-gilets-jaunes-malgre-interdicti
    Ça démontre une fois de plus le décalage incroyable entre le vécu de ce que rapportent les journalistes de terrain et la « neutralisation » de l’information par la production. On voit pourtant très bien sur leurs live :
    – combien c’était calme et que c’est l’intervention des policiers qui fait monter la tension : https://www.facebook.com/watch/?v=321468795179544
    – combien la charge a été violente et sans égards : https://www.facebook.com/watch/?v=309666656390396
    Les deux vidéos ont été libérées et sauvegardées par @ZiggyWorldA ici https://archive.org/details/GiletsJaunesUneFemmeAtBlesseNiceDansLeMouvementDeFouleProvoquParLvac

    Les médecins disent avoir eut très peur pour la vie de la femme blessée en l’examinant. Ils lèvent l’engagement du pronostique vital dans l’après-midi mais la gardent au moins 48h sous surveillance : elle est dans un état « extrêmement grave », souffrant de plusieurs fractures : au crâne, au rocher (oreille interne), et d’hématomes sous-duraux : elle aura surement, comme beaucoup, des séquelles à vie. Pour l’heure « Elle est consciente, sous perfusion de morphine, car elle a de violents maux de tête »
    Un article un peu complet de France Info : https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/gilets-jaunes-ce-que-l-on-sait-de-la-septuagenaire-grievement-blessee-a

    Cette femme, âgée de 74 ans, est connue pour ses engagements comme porte-parole de Attac mais aussi dans d’autres associations, elle est très active, très entourée, elle n’était pas seule au moments des faits et de nombreuses vidéos et photos témoignent des violences qui lui ont été faites. Même si elle est sur un espace où la manifestation était interdite, la scène a choqué l’opinion publique. Il y a quelques crétins qui trouvent quand même malin de dire « gnagnagna elle avait qu’à pas être là », mais globalement, ça se tient. Pour l’instant. Peut être aussi que la mort de Zineb Redouane commence à être présente dans quelques esprits... Elle sera le 559ème signalement de @davduf : https://twitter.com/davduf/status/1109561600942501893
    Mais nous savons déjà tou-te-s que pour elle comme pour tous les autres, blessé-e-s, interpelé-e-s, c’est le début d’un long combat pour faire reconnaitre leurs droits.
    //edit : c’est l’avocat Arié Alimi qui la defendra.

    Le reste du week-end, Nice continuera d’être paralysée pour la rencontre entre les chefs Emmanuel Macron et Xi Jinping. Peut-être ce dernier donnera-t-il des conseils sur comment maitriser la communication, lui qui tente depuis 3 jours de contenir les informations sur le drame de l’explosion d’une usine chimique au Jiangsu. A ce jour, il y aurait plus de 60 morts et 90 blessés graves, « les autorités font tout pour dissimuler les informations » allant « jusqu’à recourir à des techniques inédites en perturbant un drone utilisé par un média » : https://seenthis.net/messages/769393

    #violences_policières #communication #mainstream

    • Gilets jaunes : la famille de la septuagénaire blessée à Nice va porter plainte, le parquet ouvre une enquête https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/gilets-jaunes-la-famille-de-la-septuagenaire-blessee-a-nice-et-dans-le-

      La famille de la femme de 73 ans, blessée à Nice samedi, lors d’un rassemblement de « gilets jaunes » va porter plainte va porter plainte pour « violence volontaire en réunion avec arme par personnes dépositaires de l’autorité publique et sur personne vulnérable », a déclaré son avocat, Me Arié Alimi, sur franceinfo dimanche 24 mars.

      La septuagénaire est tombée après une charge des forces de l’ordre. Le procureur de Nice confirme à France Bleu Azur qu’une enquête a été ouverte samedi après-midi pour « recherche des causes des blessures subies ». Son pronostic vital était à ce moment-là réservé. Les images de vidéosurveillance de la place Garibaldi ont été saisies et « sont de très bonne qualité » dit le procureur. Un médecin légiste est allé s’entretenir samedi soir au chevet de la militante d’Attac à l’hopital Pasteur.

      La septuagénaire est « aujourd’hui dans un état extrêmement grave », dénonce Arié Alimi, avocat et membre de la Ligue des droits de l’Homme, sur franceinfo.

      Et aussi, troublant :

      « Ce qui nous inquiète, c’est que le préfet a donné à l’hôpital des instructions extrêmement fermes de ne pas communiquer à l’extérieur, y compris avec la famille qui a beaucoup de mal à obtenir des informations », a précisé l’avocat.

    • Soutien et analyse pertinente de Yannis Youlountas :

      Soutien à notre sœur de lutte, Geneviève, manifestante gravement blessée par la police, samedi à Nice. Mais attention cependant à ne pas tomber dans un piège !

      BLESSURE DE GENEVIÈVE LEGAY : COMMENT LE POUVOIR ET LES MÉDIAS À SA BOTTE CHERCHENT, UNE FOIS DE PLUS, À NOUS DIVISER

      Les photos et vidéos de la charge policière qui a renversé la manifestante niçoise sont actuellement en train de faire le tour du monde et de marquer les esprits. Cela, en raison de la charge symbolique de ces images : une militante septuagénaire immobile, avec un drapeau PAIX pour seul objet dans la main, se voit malgré tout violentée par les Robocops suréquipés du pouvoir.

      Oui, mais... Prenons garde ! Tout est dans ce « malgré tout » et d’autres termes similaires utilisés un peu partout aujourd’hui.

      Autrement dit, si Geneviève avait eu 40 ans de moins, s’était masquée le visage comme le font les émeutiers ou avait hissé un drapeau rouge ou noir, cela aurait-il été acceptable ?

      Non, bien sûr. La violence de l’État n’est jamais acceptable, qu’elle soit économique, sociale, écologique, militaire ou policière. Au prétexte des quelques miettes qu’il redistribue, l’État s’arroge le droit de contrôler totalement nos vies au service de la classe dominante qui, elle-même, contrôle l’État à tous les postes clés. L’État est l’outil par excellence de la classe dominante. Sans lui, les plus riches ne pourraient pas continuer à accumuler les titres de propriété, de créances et le profit tiré du travail des plus pauvres. Sans lui, notamment sa bureaucratie et ses forces du « maintien de l’ordre », cet ordre social totalement injuste s’effondrerait en quelques heures.

      C’est pourquoi, même quand les policiers blessent des émeutiers, il est toujours bon de rappeler quel est notre camp, quelle que soit notre façon personnelle de lutter.

      Nous devrions avoir le même respect et la même peine pour Geneviève qu’elle soit non-violente ou émeutière, et le même dégoût des méfaits de la police en service commandé par le pouvoir qui détruit nos vies et la Terre toute entière — pouvoir économique et politique qui n’en font qu’un puisque c’est le premier qui détermine le second en monopolisant les moyens de fabriquer l’opinion.

      Soutien à notre sœur de lutte Geneviève, non violente, membre des Gilets jaunes, d’Attac et d’Ensemble.

      Soutien également à tou-tes nos autres sœurs et frères de lutte, quelles que soient leurs façons de lutter contre le pouvoir mortifère pour faire advenir l’émancipation sociale.

      Rappelons deux choses, pour finir :
      – être pacifiste ne signifie pas forcément être non-violent, la plus grande partie du mouvement ouvrier à son origine était contre la guerre entre les peuples, mais bien décidée à en découdre avec les possédants et les briseurs de grève ;
      – être anarchiste et anticapitaliste, quelle que soit sa façon personnelle de lutter, c’est par conséquent désirer une société dépourvue de rapport de domination et d’exploitation donc non-violente, alors que ne pas résister, c’est permettre que perdure cette société violente, donc participer à cette violence, même sans rien faire.

      Prenons garde aux pièges que nous tendent ceux qui cherchent à nous diviser et n’oublions pas notre objectif commun : la liberté authentique, l’égalité réelle et la fraternité universelle.

      source : http://blogyy.net/2019/03/24/blessure-de-genevieve-legay-comment-le-pouvoir-et-les-medias-a-sa-botte-cher