• La « troisième voie » du gouvernement français, un pari risqué pour contrôler l’épidémie de Covid-19
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/24/la-troisieme-voie-du-gouvernement-francais-un-pari-risque-pour-controler-l-e

    Pour les épidémiologistes, la campagne vaccinale ne va pas assez vite dans un contexte épidémique inquiétant.

    « Freiner sans enfermer », « Dedans avec les miens, dehors en citoyen »… Les éléments de langage du gouvernement pour décrire les nouvelles mesures appliquées depuis le 20 mars pour maîtriser l’épidémie de Covid-19 en France sont à l’image du manque de lisibilité de la stratégie actuelle. A trop vouloir ménager l’ensemble des acteurs de la crise, le risque est de n’obtenir aucun résultat satisfaisant sur le plan sanitaire, craignent les épidémiologistes. « Il est difficile de prendre des décisions qui soient comprises de tous, et on obtient des solutions qui ne satisfont personne », résume Yves Buisson, président de la cellule Covid-19 de l’Académie nationale de médecine.

    La stratégie actuelle de la « troisième voie », pour reprendre la formule du chef du gouvernement, Jean Castex, ne répond à aucune des trois options recommandées par les épidémiologistes – le « vivre avec », la circulation minimale ou le « zéro Covid ». « Le gouvernement français n’a pas de stratégie explicite : on ne sait pas où il veut aller », analyse Antoine Flahault, professeur de santé publique et directeur de l’Institut de santé globale (université de Genève). A la fin octobre 2020, le président Macron affichait pourtant un objectif clair : atteindre une circulation minimale du virus en atteignant la barre des cinq mille nouveaux cas de contamination quotidiens. « Sauf qu’on n’y est jamais arrivé, et cet objectif est depuis passé à la trappe », rappelle l’épidémiologiste.

    Le cas de la France n’est pas une exception en Europe. Si les Britanniques, les Irlandais et les Portugais connaissent une forte décrue épidémique après des mesures de confinement strict et prolongé, en Allemagne, en Italie, en Suisse, en Belgique ou encore au Danemark, « on a un peu partout des dirigeants dans un entre-deux, qui n’est plus le “vivre avec”, mais pas encore la circulation minimale », observe le professeur Flahault.

    La situation épidémique a pourtant de quoi inquiéter. Au niveau national, le taux d’incidence est de 308 nouvelles contaminations pour 100 000 habitants par semaine, avec une forte hétérogénéité territoriale. La plupart des départements d’Ile-de-France et des Hauts-de-France dépassent les 400 et la Seine-Saint-Denis, particulièrement, connaît un pic à 693. Donnée inquiétante, le taux d’incidence des plus de 80 ans repart légèrement à la hausse après des semaines de baisse dues en partie à l’impact de la vaccination chez cette population prioritaire.

    • Avec le variant britannique, « une nouvelle épidémie est née »

      « Aujourd’hui, la situation sanitaire en Ile-de-France est comparable à celle de la deuxième vague, mais en pire : le taux d’hospitalisation depuis les urgences sur les pathologies habituelles hors Covid est élevé, l’épuisement des équipes est également plus important, et il n’y a pas de renforts en provenance de la province, explique Renaud Piarroux, épidémiologiste à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière. Par ailleurs, avec le variant britannique, les transferts sont souvent impossibles, car les malades sont très instables. »

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      Cette tension à l’hôpital risque de durer, car les gens qui se contaminent aujourd’hui pourraient se retrouver en réanimation dans les trois à quatre prochaines semaines. « On s’attend à ce que la situation hospitalière soit plus compliquée à gérer que lors des deux premiers confinements », anticipe le docteur Piarroux, regrettant que le gouvernement n’ait pas pris de décision plus tôt : « Il aurait fallu freiner fort en janvier avec un confinement, allonger les vacances d’hiver et imposer le #télétravail chaque fois que possible. »

      Le tableau actuel est également très noir pour Arnaud Fontanet. Membre du conseil scientifique, il a plaidé, mardi, sur BFM-TV, pour une extension à de nouvelles régions des mesures de restriction prises dans les seize départements reconfinés. « Ces mesures seraient très pertinentes dans des régions qui, aujourd’hui, sont encore dans un état à peu près maîtrisé, mais qui, d’ici trois à quatre semaines (…), vont se retrouver dans une situation critique », estime l’épidémiologiste de l’Institut Pasteur.

      « Le variant anglais a complètement changé la donne, avec sa transmissibilité et sa létalité accrues (…), une nouvelle épidémie est née », estime M. Fontanet. Selon lui, ce variant représentera « 90 % [des nouveaux cas] fin mars, 100 % en avril »_ [c’est déjà 100% dans le 93, ndc]. Pour le moment, il en représente plus des trois quarts (75,9 %, selon les chiffres de l’agence de sécurité sanitaire Santé publique France, portant sur la période du 13 au 19 mars).

      Le pari de la vaccination

      Désormais, au-delà des mesures de restriction, l’exécutif parie avant tout sur la vaccination pour espérer parvenir à une situation d’équilibre au cours du printemps. Le ministère de la santé espère passer le cap des 400 000 injections par jour à la fin de la semaine, afin d’atteindre l’objectif des dix millions d’adultes ayant reçu au moins une dose de vaccin d’ici à la mi-avril. Et ce, malgré les retards de livraison d’ores et déjà annoncés par AstraZeneca, qui n’aura, au mois de mars, honoré qu’un quart des volumes de doses prévus dans son contrat avec les Etats membres de l’Union européenne.
      Pour le moment, la couverture vaccinale n’est pas encore suffisante pour espérer réduire massivement les hospitalisations. Au 22 mars, 9,5 % de la population totale a reçu au moins une injection et 3,7 % les deux, selon le ministère de la santé.

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      « On réclame depuis longtemps d’accélérer la #campagne_vaccinale, car c’est grâce à la vaccination qu’on pourra sortir de l’épidémie. Mais cette stratégie seule ne suffit pas, il faut aussi contenir les contaminations », plaide Mylène Ogliastro, vice-présidente de la Société française de virologie. « Si on lâche la pression sur la maîtrise des contaminations, on crée des circonstances favorables à l’émergence de nouveaux #variants_résistant aux vaccins », explique la virologue. Les virus suivent en effet les lois de l’évolution des espèces : ils mutent en permanence, et certaines de ces variations peuvent se révéler avantageuses, favorisant leur résistance ou leur reproduction.

      « Si un confinement strict se met en œuvre en France, on a la possibilité de revenir à un été serein, mais, pour ça, il faudrait avoir une stratégie autre que celle de contenir l’épidémie bon an mal an, et des objectifs clairs », acquiesce le professeur Flahault.

      « D’abord une responsabilité individuelle »

      « Ce qui est compliqué, c’est le timing », complète Rodolphe Thiébaut [l’idiot utile de l’article, ndc], professeur de santé publique à Bordeaux. Sous-entendu, plus on attend, plus cela nécessitera que les restrictions soient fortes. La stratégie actuelle est donc « risquée » si on se place au seul plan du contrôle de l’épidémie, mais imposer un confinement strict à une population lasse et épuisée psychologiquement au bout d’un an, « est plus difficile et plus complexe » [L’habituelle légitimation du "pari" par l’opinion]
      .
      « On revient à cette nécessité de compréhension et de pédagogie où c’est d’abord une responsabilité individuelle et de bon sens de chaque citoyen. Et il n’y a sans doute rien de plus difficile… », souligne l’épidémiologiste. D’où le choix du gouvernement de recourir à ce que le professeur Thiébaut et ses confrères nomment une « santé publique de précision », en confinant certains territoires, mais pas d’autres.

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      Il faudra encore attendre quelques semaines avant de savoir si le pari du gouvernement sera payant, selon Pascal Crépey, enseignant-chercheur en épidémiologie et biostatistique à l’Ecole des hautes études en santé publique, à Rennes. _« On ne mise pas que sur le confinement. L’arrivée des beaux jours et l’avancée de la vaccination vont peut-être compenser la moindre efficacité de ce confinement. Il faut attendre deux à trois semaines pour voir si l’incidence continue d’augmenter », conclut-il.

      Ce soir ça claironne que, oui, il faut être dehors mais les rassemblement de plus de 6 personnes sont interdits. On va pouvoir montrer que c’est pas le bordel, non mais ! et distribuer des amendes.

      Pour ce qui est de la « pédagogie » et de la « compréhension », on a toujours pas entendu ou lu le mot aérosol ailleurs qu’à la marge (experte ou non).

      #covid-19 #crise-sanitaire #pari

    • L’épidémie de Covid-19 ne fait qu’empirer, mettant en péril la « troisième voie » d’Emmanuel Macron
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/03/24/la-troisieme-voie-d-emmanuel-macron-menacee-par-la-saturation-des-reanimatio

      Jean Castex a reconnu que la possibilité existe de « durcir » les mesures « en fonction de l’évolution de la pandémie » et de la saturation des hôpitaux. Une évolution devrait être décidée jeudi : l’élargissement des restrictions à l’Aube, le Rhône et la Nièvre.

      Jean-François Delfraissy fuit les médias depuis qu’il a recommandé en vain, fin janvier, de recourir à un nouveau confinement national. Après coup, le président du conseil scientifique soupirait devant un proche : « Chaque mot que je prononce, en ce moment, c’est une tuerie… » « Si nous continuons sans rien faire de plus, nous allons nous retrouver dans une situation extrêmement difficile, comme les autres pays[Le Vietnam ?], dès la mi-mars » , alertait alors l’immunologiste, qui se montrait inquiet de la diffusion du variant britannique du Covid-19, plus contagieux que la souche originelle du virus. Une sortie publique qui avait suscité la polémique, Emmanuel Macron souhaitant à tout prix éviter de remettre la France sous cloche.

      Les graphiques : comment les contaminations évoluent-elles dans votre département ?

      Près de deux mois plus tard, pourtant, « les faits lui donnent totalement raison », estime le sénateur écologiste de Paris Bernard Jomier, président de la mission d’information du Palais du Luxembourg sur la gestion de la crise sanitaire. « L’exécutif l’a dénigré et a écarté ses préconisations », a regretté l’élu dans un tweet, le 18 mars. C’était au soir de l’annonce du premier ministre, Jean Castex, d’un confinement allégé dans 16 départements pour répondre à ce qu’il qualifie de « troisième vague ». Depuis, la situation ne fait qu’empirer, mettant en péril la « troisième voie » du gouvernement, dont l’objectif est de « freiner sans enfermer ».

      Lire notre récit : « C’est kafkaïen » : dans les coulisses du cafouillage au sommet de l’Etat sur le « vrai-faux » confinement

      Mercredi 24 mars, le directeur de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, a envoyé un courriel au ton alarmiste à ses équipes. « Nous n’avions pas connu un nombre d’entrées [dans les services de l’AP-HP] aussi haut en vingt-quatre heures depuis la première vague », a-t-il souligné dans ce message, rendu public sur le compte Twitter de l’institution [673 admissions hier : https://seenthis.net/messages/907670#message907861].

      Avec plus de 4 600 patients placés en réanimation au total, la France se rapproche du pic de la deuxième vague, qui était de 4 903 malades, le 16 novembre 2020. « Nous ne tiendrons pas longtemps à ce rythme ou pire s’il continue de s’accélérer. Je ne vois pas d’autres options qu’un vrai confinement », a prévenu, mercredi, Rémi Salomon, président de la commission médicale de l’AP-HP. « On est dans le mur. Il fallait freiner avant. C’est plein comme un œuf. Le prochain mois va être infernal », a déploré, pour sa part, sur France Inter, Jean-François Timsit, chef du service de réanimation de l’hôpital Bichat, à Paris.

      Après avoir indiqué pendant des mois qu’il voulait à tout prix préserver de l’engorgement les services de réanimation, l’exécutif compte aujourd’hui se laisser un peu de temps avant de recourir à un éventuel tour de vis supplémentaire. « On a besoin de quinze jours pour vérifier si les mesures prises sont efficaces sur les territoires concernés », a soutenu Emmanuel Macron, mardi, lors d’un déplacement à Valenciennes (Nord). Recours au télétravail [Ou ça ? ndc], limitation des rassemblements privés à son domicile… « Si ces mesures sont pleinement appliquées, elles auront un effet », a voulu croire le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, qui s’est exprimé, mercredi midi, à l’issue du conseil des ministres.


      YOAN VALAT / EPA VIA AFP

      « Pas de totem » [quand au nombre de malades et de morts, juste quelques tabous dont l’aérosolisation]

      Au cours de l’après-midi, Jean Castex a néanmoins évoqué la possibilité de « durcir » [contre qui cette fois ?] les mesures « en fonction de l’évolution de la pandémie ». « Nous avons un devoir de nous adapter, comme nous l’avons toujours fait », [sic] a assuré le premier ministre lors des questions au gouvernement au Sénat, évoquant « une troisième vague particulièrement violente ». (...) Le ministère de l’intérieur a par ailleurs rappelé que les rassemblements de plus de six personnes en extérieur sont interdits sur tout le territoire sauf dans certaines situations comme les manifestations déclarées par exemple, mais l’interdiction est stricte dans les 16 départements en très forte tension virale.

      Reste une question cruciale en suspens, celle des écoles. Depuis plusieurs jours, le nombre de contaminations explose dans les établissements scolaires, posant l’éventualité de nouvelles restrictions, voire d’une fermeture pure et simple. « Nous n’excluons pas que les écoles doivent refermer », a affirmé Gabriel Attal, mercredi, dans un entretien au quotidien régional L’Union. « Tout est possible, pas de totem », confirme un conseiller de l’exécutif. Une telle décision représenterait un véritable camouflet pour le chef de l’Etat, qui a fait du maintien de l’ouverture des écoles un marqueur politique dans sa gestion de la crise sanitaire. « Tout est toujours possible mais ce n’est pas le choix que l’on fait là », élude un proche de M. Macron.

      Pendant ce temps-là, Jean-François Delfraissy est sorti de sa réserve : il était interrogé, mercredi matin, par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale en vue de son renouvellement comme président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE). Ce qui ne l’a pas empêché de prendre un détour par la case Covid-19, ce « virus qui nous domine », selon lui. « Cette crise n’est pas finie. Les vaccins vont nous sortir en partie de cela, pas complètement. On a une vision d’atterrissage qui pourrait être l’été » [létale ?], a-t-il estimé, avant de se montrer pessimiste sur l’état moral d’une société secouée par un an de pandémie : « Fondamentalement, ce qui nous manque en ce moment, c’est le climat de confiance. La confiance vis-à-vis de la science, vis-à-vis du politique. » Et peut-être, aussi, entre la science et le politique.

      Entre l’accélération de la circulation du virus et l’arrivée des test dans les écoles, voilà qu’ils finissent par trébucher grave sur le "cas mouflets" :

      Delphine_V*, TZR un jour, TZR toujours. Prof d’HG lancée dans la coopération, académie de Versailles. Passionnée et curieuse de tout. #ICEM #HG2DPF, touiteur

      Hier c’était journée dépistage au collège. Aujourd’hui c’est fermeture.

    • Oui, c’est ce qui se dit par ailleurs, notamment suite à la « fuite » de Guérini qui se serait indigné que Blanquer ait menti sur les chiffres des tests. D’aucuns en concluent que Blanquer va prochainement servir de fusible.

    • « L’équivalent d’un crash d’avion chaque soir » : les morts du Covid-19 s’accumulent, l’indifférence s’installe
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/25/covid-19-les-morts-s-accumulent-l-indifference-s-installe_6074385_3232.html

      Le coronavirus aura bientôt tué 100 000 personnes en France. Pourtant, le gouvernement ne veut pas prendre de mesures trop strictes, et n’agit que dos au mur. Un consensus inavoué s’est instauré pour tolérer des centaines de décès quotidiens.

      Analyse. C’est une sorte de mystère. Depuis le début du mois de décembre 2020, l’épidémie de Covid-19, qui s’était un peu calmée, est repartie de plus belle, en particulier en région parisienne. En trois mois et demi, le nombre de nouveaux cas recensés sur sept jours y est passé de 100 à 560 pour 100 000 habitants. Au fil des semaines, tous les seuils d’alerte ont été franchis. L’Ile-de-France est devenue la région où le virus circule le plus activement. Les hôpitaux sont saturés. Les services de réanimation débordent. Les morts s’accumulent. Bientôt près de 100 000 dans l’ensemble du pays depuis l’apparition du virus, selon les chiffres officiels.

      Et pourtant, rien ne se passe, ou si peu. Le dos au mur, Jean Castex a fini par annoncer, jeudi 18 mars, de nouvelles mesures de freinage dans les 16 départements les plus touchés, dont toute l’Ile-de-France et les Hauts-de-France. Trois départements ont été ajoutés mercredi 24 mars. Mais à peine le premier ministre avait-il achevé sa déclaration au ton grave que les Français réalisaient à quel point le tour de vis était en réalité modeste. Cette fois-ci, pas de « confinement », mot récusé par le gouvernement. Pas de télétravail obligatoire, pas de fermeture des écoles ni des lycées, pas d’obligation de rester chez soi, pas d’attestation nécessaire pour sortir dans la plupart des cas, ni de limitation de durée. Le couvre-feu est au contraire retardé d’une heure.

      Freinage limité

      Au bout du compte, ce « confinement aéré » aboutit essentiellement à réduire les déplacements entre régions et à fermer des magasins supplémentaires. Relativement peu, en réalité, puisque les coiffeurs, les fleuristes, les chocolatiers, les libraires et les vendeurs de voitures ont été considérés comme de « première nécessité » et autorisés à rester ouverts. Résultat : le trafic automobile dans Paris, bon indicateur de l’activité, n’a reculé que d’environ 5 % par rapport à la période précédente. Freinage limité, donc.

      Le gouvernement revendique lui-même cette « approche pragmatique » , qui entend lutter contre le Covid-19 tout en évitant de trop peser sur l’économie et le moral des Français. Plutôt que de vouloir éradiquer l’épidémie, comme le premier confinement y était pratiquement parvenu, et comme de nombreux scientifiques le réclamaient, l’exécutif accepte depuis des mois de laisser circuler le virus. Misant sur une future vaccination de masse, il refuse les mesures trop dures, ne suit pas les recommandations du conseil scientifique, et ne muscle – mollement – son dispositif qu’en dernier recours, lorsque l’épidémie commence à échapper à tout contrôle.
      Entre 250 et 350 par jour en moyenne depuis le début de 2021, c’est l’équivalent d’un crash d’avion chaque soir. Un crash discret, qui ne fait plus la « une »

      Clairement, Emmanuel Macron estime que la France doit pour le moment « vivre avec » le virus, selon sa propre formule. Cela signifie aussi vivre avec les malades. Et les morts. Entre 250 et 350 par jour en moyenne depuis le début de 2021. L’équivalent d’un crash d’avion chaque soir. Un crash discret, qui attire de moins en moins l’attention et ne fait plus la « une ». Non seulement il n’amène pas le gouvernement à agir drastiquement, mais cette approche modérée, qui ne donne pas la priorité absolue à l’urgence sanitaire, n’est guère contestée, si ce n’est par des médecins comme le généticien Axel Kahn. Le conseil scientifique le constate dans sa dernière note, datée du 11 mars : « La lassitude a gagné nos concitoyens et nos soignants. Une certaine indifférence face aux chiffres des décès s’installe ».

      D’où vient cette « indifférence » face à la mort ? D’une forme d’accoutumance, sans doute. D’autant que, depuis le début de la deuxième vague, le nombre de décès attribués au Covid-19 a rarement dépassé 500 par jour, alors qu’il avait culminé au-delà de 1 000 au printemps 2020. Dans la durée, la vague actuelle se révèle néanmoins beaucoup plus meurtrière que la première, qui n’avait tué « que » 30 000 personnes. En outre, le Covid tue avant tout des personnes âgées, fragiles, dont l’espérance de vie était limitée. Certaines d’entre elles « seraient de toute façon décédées » d’une autre cause, relève une étude publiée par l’Institut national d’études démographiques (Ined) le 17 mars.

      Pas de lobby des endeuillés

      Au-delà, un parallèle peut sans doute être établi avec le chômage. En 1994, Denis Olivennes avait publié dans Le Débat un article resté fameux sur « La préférence française pour le chômage ». L’ex-conseiller de Pierre Bérégovoy (1925-1993) y avançait l’hypothèse que le chômage de masse constaté en France ne relevait pas d’une fatalité, mais « d’une préférence collective, d’un consensus inavoué ». « Les syndicats, par construction, représentent les intérêts des actifs occupés ; le patronat gère la paix sociale dans ses entreprises en négligeant les intérêts des chômeurs ; le gouvernement dialogue avec les partenaires sociaux et soigne un électorat composé d’actifs occupés et d’assurés sociaux », expliquait-il. Personne ne représentant les chômeurs, le pays avait opté, selon lui, pour le pouvoir d’achat des actifs, au détriment du nombre d’emplois.

      Il est tentant, aujourd’hui, d’esquisser une analyse du même type pour le Covid. Là aussi, le gouvernement, les syndicats et le patronat discutent en permanence des choix à effectuer pour piloter la crise économique et sanitaire. Les fleuristes, par exemple, ont souligné qu’« ils font la moitié de leur chiffre d’affaires pendant cette période de printemps », un argument repris par le ministre de l’économie Bruno Le Maire. Et là encore, les principales victimes ne sont pas dans la boucle. Pas de syndicats des malades, pas de fédération des morts, pas de lobby des endeuillés. Leurs voix ne sont guère portées que par les médecins et les scientifiques, dont les messages, parfois discordants, peinent à être entendus. Cette absence de relais contribue sans doute au « consensus inavoué » actuel, selon lequel la France, comme d’autres pays, tolère un « plateau haut » de malades, et un nombre de morts qui aurait paru inacceptable il y a peu.

      Ce journal a beau être ce qu’il est (...), ça fait longtemps qu’il publie des éléments critiques (par exemple sur les discordances entre conseil scientifique et gouvernement, ou même en documentant ce qui s’est passé dans les hôpitaux) sur un ton "neutre" et poli.

      Ici, il reprend l’image du crash d’avion qui a court depuis des mois, par ailleurs, il laisse de plus en plus à d’autres le soin de dire les choses de façon très étayée avec une netteté :

      C’est comme rouler en voiture vers un mur et affirmer qu’en freinant le plus tard possible on gagnera du temps.

      https://seenthis.net/messages/908051

      #acceptabilité

  • Centralisée et autoritaire, la gestion de la crise sanitaire attise la défiance
    https://reporterre.net/Centralisee-et-autoritaire-la-gestion-de-la-crise-sanitaire-attise-la-de

    De conseils de défense impénétrables en allocutions télévisées, la gestion verticale de la crise sanitaire par l’État attise la défiance tandis que la banalisation de l’état d’urgence sanitaire tend à affaiblir le pouvoir des députés. Pourtant, des exemples de gestion de crise démocratique et transparente existent.

    #crise-sanitaire #secret_défense #conseil_de_défense

  • Dans un lycée du Mans après une heure de cours entièrement consacrée à discuter sereinement avec les élèves de la situation actuelle, la prof s’arrête et annonce qu’elle se met en grève.
    Pour protester contre « l’occultation de l’hommage à Samuel Paty » et « contre les conditions sanitaires déplorables ».
    Je ne connais pas l’ampleur du mouvement.

    • En tant que délégué des parents je reçois ce retour d’une maman :
      « Je viens d’échanger avec mon fils pendant la récré, ce qui est sûr c’est que absolument rien n’a changé au niveau des conditions sanitaires par rapport à avant les vacances : nos enfants sont toujours autant entassés dans les couloirs et les classes, le sens de circulation est impossible à respecter, donc tout le monde se croise et on est bien loin du mètre de distanciation préconisé ...
      Les distributeurs de gel hydroalcooliques sont rares et assez inaccessibles, à moins d’arriver longtemps à l’avance pour faire la queue à l’entrée [principale] »

    • Je ne retrouve ce qui a été recensé dans seenthis, mais de ce que je me rappelle avoir lu, les enfants ayant été détectés comme porteurs du covid n’ont bien souvent pas été déclarés en tant que tels aux autres parents d’élèves. Il y a donc des élèves cas contacts qui se baladent sans le savoir et un recensement totalement farfelu.

    • Aujourd’hui j’ai mené une réflexion très intéressante avec des élèves de toutes confessions sur la liberté d’expression et le danger de la pensée unique.
      #JeSuisEnseignant, toi, tu es mythomane...

      Je n’ai pas parlé de Charlie, j’ai parlé de Jaurès, mort assassiné parce qu’il était le dernier à émettre une pensée complexe et humaniste qui allait à l’encontre de la pensée unique : le pacifisme.
      #SamuelPaty #Jour2BlanquerOUT

      Jaurès assassiné une deuxième fois par Blanquer qui a vidé la lettre de sa substance en supprimant tous les passages faisant appel à l’intelligence.
      J’ai commencé par lire la version censurée puis j’ai interrogé les élèves sur le sens des passages supprimés.

      Ensuite, je leur ai raconté l’histoire de Jaurès, j’ai pointé le fait qu’on ne coupait ni le passage sur le rôle civilisateur de la France, ni celui sur les moissons qui privaient les élèves de l’école, qui sont pourtant salement datés.

      On a fini par construire une réflexion sur la tolérance et la pensée unique.
      Sur la liberté, la vraie, pas celle qu’on nous impose, et le rôle de l’enseignant : donner des clés aux élèves pour qu’ils construisent leur propre réflexion et pas leur farcir le crâne.

      Et vraiment, ils sont brillants, nos gosses
      Ne les prenons pas pour des cons.
      C’est ce que dit Jaurès dans un des passages tronqués, et c’est si vrai
      C’est pour ça que malgré l’étau nauséabond dans lequel on veut nous enfermer, c’est toujours pour moi le plus beau métier du monde !

      https://twitter.com/AiphanMarcel/status/1323228593913274371

    • Très nombreux envois sur cuicui de photos et vidéos d’élèves de lycée montrant que, dans les conditions actuelles, l’application des gestes barrières et des distances n’est pas possible

      @greg_crnu

      12h15. Lycée André Malraux Béthune.
      Cc @jmblanquer

      https://twitter.com/greg_crnu/status/1323222181766144001

      je ne sais où : tiens, c’est bête, il pleut.

    • Nous sommes plusieurs à nous être contacté.e.s au sujet d’une rentrée scolaire bien singulière.
      Nous sommes aussi plusieurs à nous interroger sur la cohérence de ce que l’Ecole va devoir vivre à partir du 02 novembre.
      Un texte a pour cela été rédigé et une action de protestation prévue. Celle de ne pas scolariser nos enfants ce jour ci. Nous ne cherchons pas à renverser le monde, ni à contester l’urgence sanitaire, mais ce sont les incohérences et autres hypocrisies que nous pointons du doigt.

      https://nantes.indymedia.org/articles/51545

    • Témoignage d’un parent, dans le même lycée :
      " un élève se sent mal , coup de chaud, pleurs, envie de vomir, mal de tête... bref direction l’infirmerie ! La copine explique à l’infirmière qui sort de son bureau...insiste en disant : « oui mais là elle ne se sent pas bien... »
      Réponse : oui bah là c ma pause , va à la vie scolaire pour qu’ils appellent tes parents !
      Même pas une prise de température ou un isolement..."

    • Ile-de-France : grèves massives dans le secondaire, les enseignants « à bout de souffle »
      https://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/ile-de-france-greves-massives-dans-le-secondaire-les-enseignants-a-bout-d

      La rentrée de ce lundi a été marquée par de nombreuses grèves dans les collèges et les lycées d’Ile-de-France. Les enseignants dénoncent l’impréparation de l’hommage à Samuel Paty et un protocole sanitaire impossible à mettre en œuvre.

    • Il y a quelques années, je demande à ce que L. puisse rencontrer le ou la médecin du collège, histoire qu’il y ait un suivi avec l’équipe du collège, la réponse est qu’il y a un médecin pour 2000 collégiens et donc que ce n’est pas possible de prendre rendez-vous avec … Je me demande combien il en reste de médecins en collège aujourd’hui.

    • Cet après-midi, une médecine scolaire a justement appelé à la maison pour nous convaincre de renvoyer la gosse au lycée  : 20 min de bigo, à dire que tout est sous contrôle et que ce serait dommage qu’elle gâche ses études pour si peu.

      Quand la gosse lui a parlé du cas contact de sa classe qui n’a été ni testé ni remonté sous prétexte que comme l’ARS avait mis 8 jours à la trouver, ce n’était plus la peine de s’en faire, la médecine a répliqué qu’il ne fallait pas s’emballer sur des rumeurs de couloir… et que dès que le protocole sera renforcé, elle rappellera pour voir si elle continue à refuser de revenir.

      On se sent tellement rassurés, là.

      Sinon, aujourd’hui, j’ai appris la contamination du mari de mon amie d’enfance, contaminé par un élève de son école de musique. Ma sœur (on a été élevée ensemble) a été rendre visite à sa mère qui lutte contre un cancer… toute la famille va se faire tester en croisant les doigts.

      Ils vivent dans un hameau de Haute-Maurienne.

  • Covid-19 : au printemps, chaque vie sauvée aurait « coûté » 6 millions d’euros
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/10/28/covid-19-au-printemps-chaque-vie-sauvee-aurait-coute-6-millions-d-euros_6057

    [Patrick Artus] a effectué des calculs éloignés du « politiquement correct » sur le « prix de la vie », induit par les mesures de restriction, soit le nombre de vies sauvées comparées à la perte de richesse nationale qu’elles provoquent.

    Démonstration : au printemps, les deux mois de confinement ont provoqué un plongeon de l’activité de 10 %. « Un mois de confinement strict coûte, à court terme, 5 points de produit intérieur brut (PIB) », détaille-t-il, évaluant le dommage à long terme à 2,5 points. S’appuyant sur les données des épidémiologistes, M. Artus estime le nombre de vies sauvées à environ 20 000 par mois. « Un point de PIB représentant 24 milliards d’euros, ça fait très cher la vie », résume-t-il, chiffrant celle-ci à environ 6 millions d’euros. Soit bien plus que l’estimation de la valeur ajoutée d’un travailleur tout au long de sa carrière. Calculée en retenant un salaire moyen de 22 000 euros par an, une « vie » produit ainsi de l’ordre de 1 million d’euros de richesse, explique M. Artus. Celle d’un jeune est mécaniquement plus chère, celle d’un retraité, bien moindre, voir nulle.

    Ne rien faire n’est pas une option

    Les économistes sont habitués à ces modélisations effrontées. Elles permettent par exemple d’évaluer l’intérêt de construire une autoroute ou de mettre en place une ligne de TGV au regard des vies qu’elles épargnent et, donc du PIB que continuent à produire les « survivants ». Au final, « une vie coûte six fois plus pour le Covid que pour les autoroutes », souligne M. Artus.

    Les dommages économiques du couvre-feu sont plus compliqués à évaluer, reconnaît l’économiste. Bruno Le Maire a fait état d’une facture de 2 milliards d’euros pour l’Etat, liée aux mesures mises en place (chômage partiel, fonds de garantie…) pour soutenir les entreprises et les ménages affectés par un couvre-feu étendu à 56 départements, pour six semaines.

    Pour le reste, les résultats de l’expérience menée en Guyane sont difficilement transposables en métropole, compte tenu d’une structure économique et sociale différente. M. Artus estime néanmoins qu’un couvre-feu appliqué à partir de 21 heures affecte 4 % à 5 % des emplois, et équivaudrait à un vingtième de confinement. Mais combien de vies sauvera-t-il ? Quel serait l’impact d’un confinement qui maintiendrait les écoles ouvertes, facilitant ainsi le travail des parents ? Quel sera l’effet de ces dispositifs sur le moral des ménages ? Des entreprises ? Mystère. Une chose est sûre : ne rien faire n’est pas une option, aucune immunité face à la maladie ne s’étant développée.

    A Bercy, différentes hypothèses (confinement strict, confinement gardant les écoles ouvertes, couvre-feu à 17 heures, 19 heures ou 22 heures…) sont analysées « au doigt mouillé », reconnaît un proche du ministre de l’économie, Bruno Le Maire, qui refuse de dévoiler les estimations réalisées par les équipes du Trésor. Mais in fine « ce n’est pas l’argent qui permet d’aiguiller nos choix », jure-t-il. Soit.
    L’exécutif semble donc condamné à gouverner sans véritable boussole, tentant de colmater les brèches au fur et à mesure de l’évolution de la pandémie et de l’examen de budgets rectificatifs. Ces mesures d’accompagnement et de soutien, ruineuses pour les finances publiques, sont saluées par M. Artus. Elles permettent de limiter les coûts « irréversibles » liés aux faillites d’entreprise et aux pertes d’emploi. Le coauteur de L’Economie post-covid (Fayard, 128 pages, 14 euros) n’en reste pas moins sévère sur la gestion actuelle de la crise, « dénuée de toute anticipation », selon lui. « L’Etat affirme qu’il faut attendre que la maladie soit là pour que les mesures soient acceptées, c’est de l’infantilisation !, tempête-t-il. (...)

    #crise-sanitaire #économie

  • Coronavirus : à l’hôpital, une parenthèse « extraordinaire » se referme, Elisabeth Pineau, François Béguin, le 11 mai 2020

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/05/11/a-l-hopital-une-parenthese-extra-ordinaire-se-referme_6039275_3244.html

    Contraintes de se réinventer au fur et à mesure de l’avancée de l’épidémie, les équipes de soignants mesurent les « miracles » accomplis et les largesses financières inédites dont elles ont pu bénéficier.

    Avec près de 100 000 patients atteints du Covid-19 pris en charge depuis le 1er mars, l’hôpital public a subi en quelques semaines un « électrochoc » qui l’a obligé à se réinventer dans l’urgence. A l’heure de la décrue, les personnels hospitaliers décrivent cette période comme une « parenthèse extraordinaire » , certes « douloureuse » , « stressante » et « fatigante » , mais où furent possibles un « formidable bouillonnement d’idées » et un « fonctionnement miraculeux » , selon les termes de plusieurs d’entre eux.

    « Les personnels ont goûté à autre chose : il y a eu de l’invention et de l’autonomisation, ça a complètement changé la façon de voir leur métier » , témoigne François Salachas, neurologue à la Pitié-Salpêtrière et membre du Collectif inter-hôpitaux (CIH). « Nous obtenions tout ce que nous demandions, jamais nous n’entendions parler de finance… Je me suis demandé s’il s’agissait d’un miracle ou d’un mirage » , a raconté Hélène Gros, médecin au service des maladies infectieuses de l’hôpital Robert-Ballanger, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), lors d’une conférence de presse du CIH, le 5 mai.

    C’est donc avec appréhension que les soignants voient aujourd’hui cette parenthèse se refermer, les mesures du « plan massif d’investissement et de revalorisation » en faveur de l’hôpital, promis par Emmanuel Macron, le 25 mars, à Mulhouse, n’étant toujours pas connues. Jeudi 7 mai, quelques membres du CIH ont défilé en blouse blanche dans les couloirs de l’hôpital Robert-Debré, à Paris, l’un d’entre eux portant une pancarte sur laquelle était écrit : « Pas de retour à l’anormal » .

    Le matériel. A l’hôpital, tout le monde a en tête les propos tenus par le chef de l’Etat lors de son allocution solennelle du 12 mars. « Le gouvernement mobilisera tous les moyens financiers nécessaires pour porter assistance, pour prendre en charge les malades, pour sauver des vies. Quoi qu’il en coûte. » Un feu vert présidentiel immédiatement répercuté sur le terrain. Dès le début, « les barrières financières ont sauté. On (…) a dit : “Ce sera oui à tout” » , selon un directeur médical de crise à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).

    Si la pénurie d’équipements de protection, comme les masques ou les surblouses, a suscité la colère dans de nombreux établissements, d’autres besoins ont été immédiatement satisfaits. « Toute l’année, notre référente logistique se bat pour avoir le moindre matériel, là elle m’a dit : “C’est open bar !” J’ai pu commander ce dont j’ai besoin, comme des stéthoscopes, des thermomètres… alors même que le budget mensuel alloué avait été dépassé » , relate Claire Guil-Paris, infirmière au CHU de Nantes.

    « Etonnamment, tout pouvait se commander en urgence » , renchérit Florence Pinsard. Sept ans que cette cadre en gériatrie au centre hospitalier de Pau demandait en vain des thermomètres sans contact. « On a presque dit “vive le Covid-19 !” » , lance-t-elle. Le 28 avril, la Fédération hospitalière de France a chiffré entre 600 et 900 millions d’euros le surcoût de la crise pour les hôpitaux publics. Une cadre supérieure d’un hôpital de l’AP-HP rappelle toutefois que de nombreux matériels (pousse-seringues, respirateurs, etc.) ont été obtenus grâce la solidarité privée, notamment de la part d’associations comme Protège ton soignant.

    Les effectifs. Dans certains hôpitaux, la crise est survenue dans une situation tendue en ce qui concerne les effectifs de personnels. Faute de candidats, il manquait, par exemple, près de neuf cents infirmiers début mars dans les trente-neuf établissements de l’AP-HP, entraînant la fermeture de plusieurs centaines de lits.

    La suspension des activités hors Covid non urgentes a d’abord permis de réquisitionner du personnel supplémentaire. Dans le Grand-Est ou en Ile-de-France, des renforts – payés en moyenne à l’AP-HP 30 % de plus que les titulaires, selon nos informations – sont en outre venus d’autres régions moins exposées. « En trois jours, on a pu recruter un collègue de Rouen pour nous aider à monter un système permettant de surveiller en continu la saturation des patients dans le secteur Covid de pneumologie, avec l’aide de sociétés privées qui ont prêté de l’appareillage » , explique Thomas Gille, pneumologue à l’hôpital Avicenne, à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Beaucoup de soignants sont également venus travailler en intérim.

    Alors que les hôpitaux redémarrent leur activité sans rapport avec le Covid-19, les personnels titulaires s’inquiètent de voir repartir ces effectifs. « Ce ne sont pas des moyens exceptionnels. Ils sont juste à peine à la hauteur de ce qu’il faudrait le reste du temps pour s’occuper des malades non-Covid » , estime Mme Pinsard. « Alors même qu’ils se sont souvent plu chez nous, ces renforts ne veulent pas rester, ils nous disent qu’ils ne peuvent pas se loger à Paris. Les conditions ne sont pas là pour qu’ils se disent que ça vaut le coup de revenir » , regrette sous le couvert de l’anonymat une cadre supérieure d’un grand hôpital de l’AP-HP.

    Le sens du métier. Les médecins hospitaliers saluent le changement de discours de leur direction pendant ces quelques semaines. « D’habitude, on ne nous parle que de tarification d’activité, de rentabilité, de fermeture de lits, d’augmentation de l’activité et de réduction du personnel. Là, d’un seul coup il n’était plus question de tout ça, mais de l’intérêt des malades » , relève Isabelle Simon, pneumologue au Centre hospitalier de Compiègne-Noyon (Oise). « On a eu l’impression d’être libérés, comme si on avait ouvert une porte de prison » , a fait valoir, le 5 mai, Agnès Hartemann, la chef du service de diabétologie de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.

    Au cours de cette période où il leur a fallu gérer un afflux massif et soudain de patients atteints du Covid-19, les personnels hospitaliers disent avoir retrouvé le sens de leur métier. « On arrivait à une saturation de cet #hôpital-entreprise avec des tableaux Excel et des alignements de chiffres pour taper sur les médecins en leur disant : “Vous ne travaillez pas assez” » , résume François Braun, chef du service des urgences du centre hospitalier régional de Metz-Thionville (Moselle) et président du syndicat SAMU-Urgences de France. « C’est une parenthèse où on a pu faire notre métier comme on aurait envie de le faire tous les jours » , ajoute Mme Guil-Paris.

    S’ils se sont sentis enfin écoutés, les médecins ont également eu le sentiment de reprendre l’organisation des services en main, avec les paramédicaux, et de ne plus se voir imposer des schémas directeurs d’organisation. « On a redécouvert les vertus de la gestion locale, décentralisée, ça va être difficile pour tout le monde de revenir en arrière quand le siège central va resserrer la bride » , souligne le docteur Gille.

    La coopération entre services. La crise a vu se dessiner une synergie inédite à l’hôpital. L’arrêt de toutes les activités programmées a conduit tout le corps médical à se concentrer sur un objectif commun. La concurrence entre médecins, entre disciplines, entre personnels médicaux et paramédicaux, entre seniors et internes, s’est subitement évaporée, relèvent de nombreux soignants. « C’était comme une grande famille qui se retrouve, la glace qui se brise, des distanciations et hiérarchies qui n’existent plus, il y avait plus d’attention pour les brancardiers, les infirmières, les aides-soignants… C’est ce qui nous a permis de tenir, alors qu’on était dans l’œil du cyclone », décrit la docteure Simon, à Compiègne, le premier centre hospitalier, avec celui de Creil, à avoir accueilli des patients atteints du Covid-19.

    A l’hôpital, une question est désormais dans tous les esprits : à quoi ressemblera l’« après-Covid » ? « Le temps n’est plus aux tergiversations » , a mis en garde le professeur Jean-Luc Jouve, chirurgien orthopédiste à Marseille, lors de la conférence de presse du CIH. « Notre système a pu résister à cette vague en laissant l’hôpital à genoux. Il ne résistera pas à des vagues successives » , a-t-il fait valoir, en rappelant que « les personnels hospitaliers ont besoin d’une revalorisation immédiate » et qu’il n’y a eu, selon lui, pour le moment, « aucune annonce gouvernementale qui permette d’avoir un véritable espoir » .

    #Crise-sanitaire #Collectif_inter-hôpitaux #hôpital #staff_and_stuff #politique_du_soin #capitalisme vs #coopération #soigner_l'institution #hôpital #santé_publique

  • En Europe, la place des sans-papiers pose question
    https://www.la-croix.com/Monde/Europe/En-Europe-place-sans-papiers-pose-question-2020-06-03-1201097272

    Alors que l’Italie a promis d’accorder des titres de séjours aux migrants ayant montré leur utilité sociale pendant la crise sanitaire, des ONG militent également pour la régularisation en France, ou en Espagne. En Grèce, des milliers de réfugiés sont sur le point d’être expulsés des logements sociaux pour « laisser la place » aux demandeurs d’asile coincés sur les îles

    #Covid-19#migrant#migration#Grèce#réfugiés#demandeurd'asile#crise-sanitaire#expulsion#régularisation#France#Italie#Espagne#santé

  • Au Ghana, la pandémie de coronavirus a mis à l’arrêt le prometteur secteur du tourisme
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/05/25/au-ghana-la-pandemie-de-coronavirus-a-mis-a-l-arret-le-prometteur-secteur-du

    ’industrie touristique, qui emploie directement et indirectement quelque 600 000 personnes et représente 6 % du PIB, avait connu une année 2019 record marquée par « l’année du retour ». L’opération, lancée par le président ghanéen, avait pour but de commémorer l’arrivée des premiers esclaves africains aux Etats-Unis en août 1619 et d’inciter les touristes afro-américains et de la diaspora à visiter le pays pour y faire du tourisme mémoriel, voire à s’y installer. De nombreuses stars ont fait le déplacement en 2019, d’Idriss Elba à Naomi Campbell en passant par Beyoncé et Jay Z. Selon les données du ministère ghanéen du tourisme, l’opération a permis de faire venir quelque 200 000 touristes supplémentaires. « L’année dernière fut une période record avec un taux de remplissage des hôtels de près de 70 % », avance Edward Ackah-Nyamike Junior. Portées par ce succès, les autorités ont lancé Beyond the return (« au-delà du retour »), un plan sur dix ans pour faire du Ghana une destination touristique de marque. Les premiers résultats étaient encourageants. « Nous avons eu de très bons débuts cette année, avant que l’épidémie n’arrête tout », souligne René Vincent-Ernst. Depuis deux mois, le Labadi Beach Hotel a réduit de 50 % la paie de ses 200 salariés. D’autres se sont retrouvés sans aucun moyen de subsistance. Koebena Condua est guide au Elmina Castle, l’un des principaux forts où les esclaves ont été acheminés au Ghana avant d’être déportés aux Etats-Unis et dans les Caraïbes. En 2019, quelque 15 000 personnes l’ont visité, un atout pour la région, située à quelque 150 km à l’ouest d’Accra et qui vit essentiellement de la pêche et de l’agriculture. Depuis la fermeture du fort en mars, Koebena Condua n’a plus aucun revenu. « Je reste à la maison car je n’ai rien d’autre à faire. Le pire, c’est que nous ne sommes encore qu’au cœur de la tempête et nous n’en voyons pas le bout », souligne-t-il. Le pays comptabilise, lundi 25 mai, 6 808 de cas de contamination et seulement 32 décès. « Tant qu’un vaccin n’aura pas été trouvé, nous n’avons aucune visibilité », poursuit Edward Ackah-Nyamike Junior. D’autant que les instances nationales envoient des signaux contradictoires.

    #covid-19#Ghana#tourisme#économie#santé#crise-sanitaire#déplacement#retour#diaspora#migrant#migration

  • Droit d’asile : la reprise des audience avec un juge unique critiquée
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/05/27/droit-d-asile-la-reprise-des-audience-avec-un-juge-unique-critiquee_6040909_

    Emoi à la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). Au sein de la plus grande juridiction administrative − plus de 66 000 décisions rendues en 2019 −, l’état d’urgence sanitaire engendre un système au rabais, selon plusieurs associations d’avocats et de défense des demandeurs d’asile ainsi que les syndicats des agents de la Cour.Chargée d’examiner les recours des demandeurs d’asile dont la demande de protection a été rejetée en première instance, la CNDA devait reprendre la tenue d’audiences mercredi 27 mai, après plus de deux mois de suspension de son activité en raison de la crise sanitaire. Mais les conditions de cette reprise, prévues par l’ordonnance du gouvernement du 13 mai, sèment le trouble. Elles prévoient que pendant la période d’état d’urgence sanitaire − prorogé jusqu’au 10 juillet −, la CNDA pourra statuer sur tous les dossiers en audience de juge unique. En outre, les possibilités de recourir à la vidéo-audience sont élargies.

    #Covid-19#Migrant#migration#France#demandeur-d'asile#CNDA#santé#état-d'urgence#crise-sanitaire

  • « On nous a dit qu’il n’y avait plus de frontières en Europe, mais on nous a trompés »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/05/20/on-nous-a-dit-qu-il-n-y-avait-plus-de-frontieres-en-europe-mais-on-nous-a-tr

    Un Espagnol revient d’une consultation chez le dentiste, en France. Derrière lui, un peintre en bâtiment − qui travaille depuis six ans sur des chantiers dans les Pyrénées-Atlantiques − rentre chez lui. Passe aussi Maria, en scooter. La jeune fille est scolarisée dans un lycée privé de Saint-Jean-de-Luz. « Mon père est français et vit à Hendaye, dit-elle. Mais ma mère, espagnole, vit à Irun. » Sofia, 28 ans et enceinte de sept mois, vit à Hendaye mais sa grossesse est suivie de l’autre côté. S’avancent encore Sara et Anthony, à bord de leur camionnette. Le couple habite un village de Navarre. Lui est français, elle est espagnole mais travaille dans un Ehpad à Saint-Jean-de-Luz.

    #Covid-19#migrant#migration#travailleurs-frontaliers#résidents#crise-sanitaire#confinement#santé#circulation#bassin-de-vie

  • Coronavirus : soixante fois plus de morts en Israël qu’en Palestine – Un si Proche Orient
    https://www.lemonde.fr/blog/filiu/2020/05/17/coronavirus-soixante-fois-plus-de-morts-en-israel-quen-palestine

    La comparaison avec le nombre de morts palestiniens (4 morts en Cisjordanie pour plus de trois millions d’habitants et aucun décès à Gaza pour environ deux millions), malgré la faiblesse du système de santé dans ces territoires, est accablante pour Israël. A défaut de pouvoir expliquer un tel différentiel, force est de constater que la crise sanitaire a révélé la profondeur de certains problèmes structurels de l’Etat hébreu.

    #covid-19#Israël#Cisjordanie#Palestiniens#Gaza#crise-sanitaire#pandémie#politique-santé#religion#confinement#santé#migrant#migration#personnes-déplacées

  • Alors que les arrivées de migrants sont à leur plus bas niveau, des accusations de refoulements illégaux se multiplient
    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/05/14/alors-que-les-arrivees-de-migrants-sont-a-leur-plus-bas-niveau-des-accusatio

    Tugce Duyu Koksal, présidente du centre des droits de l’homme du barreau d’Istanbul, a déjà saisi la CEDH concernant la mort, le 2 mars, d’un Syrien de 22 ans, Muhammad Al-Arab. « Les preuves s’accumulent contre le gouvernement grec », dit-elle. Le 8 mai, Panayote Dimitras, de l’Observatoire grec des accords d’Helsinki, a également écrit au procureur de la Cour suprême grecque, l’invitant à se saisir de l’affaire. « Depuis septembre 2018, nous déposons des plaintes sur des cas de violences, de tortures, de refoulements forcés de migrants à la frontière terrestre. Mais tous les dossiers sont classés par les procureurs locaux qui n’ont pas l’objectivité nécessaire », s’indigne-t-il. « Il faut que la Commission fasse la lumière sur ce qu’il se passe, estime à son tour Damien Carême, eurodéputé Europe Ecologie-Les Verts (EELV). C’est quand même elle qui est gardienne des traités, or il y a des refoulements massifs, en contradiction totale avec les engagements internationaux. Les Etats se réfugient derrière la crise sanitaire, mais c’est un argument facile et les droits humains sont encore plus bafoués. »

    #Covid-19#migrant#migration#refoulement#UE#Grèce#Turquie#violences#crise-sanitaire#droit

  • After coronavirus, black and brown people must be at the heart of Britain’s story | Afua Hirsch | Opinion | The Guardian
    https://www.theguardian.com/commentisfree/2020/may/07/coronavirus-black-brown-people-britain-ethnic-minorities
    https://i.guim.co.uk/img/media/ae89105fc48c9be5a5ed542078d3e1fdb9b40535/0_66_4039_2424/master/4039.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    But there was one fundamental problem. The millions of Africans, Asians and other people who came to be regarded as “ethnic minorities” (though they weren’t a minority in the empire) – and who made both this wartime victory, and the new welfare state institutions possible – were not part of the story. And what followed shows that when you exclude people from the narrative, they become excluded in real life. The idea of being entitled to a share in Britishness, and its national wealth, erased the contribution of black, Asian and ethnic minority people. And, over the decades that followed, the breakdown of the social contract – as the state remorselessly cut back its spending and stopped fulfilling its side of the bargain – was blamed on the presence of those visible, allegedly unentitled “outsiders”.
    It’s beyond ironic that black and Asian people in Britain underpinned the creation of the institutions that so often define Britishness, not least the NHS. Yet that same postwar era also laid the foundations for the inadequate access to healthcare, housing and secure labour that must be part of the reason why minorities are so disproportionately affected by today’s coronavirus crisis.

    #Covid-19#migrant#migration#diaspora#minorités#GrandeBretagne#NHS#invisibles#santé-nationale#crise-sanitaire

  • Les prisons, prochain épicentre de l’épidémie aux États-Unis ? – COVIDAM : la Covid-19 dans les Amériques
    https://covidam.institutdesameriques.fr/les-prisons-prochain-epicentre-de-lepidemie-aux-etats-u

    Dans l’Ohio, le 22 avril, les prisons de Marion et de Pickaway, dans lesquelles sont respectivement incarcérées 2 482 et 1 536 personnes, ont fait part de taux de contamination de 81% et 77%. À la prison de Westville (Indiana), le taux de contamination des prisonniers est de 92%. Les prisons fédérales semblent pour l’instant relativement épargnées par l’épidémie : Sur les 143 000 prisonniers, seuls 566 cas de contamination au coronavirus ont été rapportés, mais 24 prisonniers ont déjà succombé, ce qui suggère un taux de contamination bien plus élevé que celui annoncé. Beaucoup d’États ont déjà enregistré leurs premiers décès de prisonniers dus au coronavirus : parmi les personnes décédées, certaines étaient incarcérées pour des courtes peines ou en raison de la révocation de leur contrôle judiciaire.

    La lenteur de la mise en place d’une réponse sanitaire dans les prisons et la gravité de l’épidémie se traduisent par des mouvements de prisonniers (émeutes, refus des repas, grèves de la faim, etc.) rapportés dans beaucoup d’États. Deux évasions collectives se sont même produites : 14 hommes se sont évadés de la maison d’arrêt de Yakima (Washington) et neuf femmes se sont évadées d’un centre de travail communautaire dans le Dakota du Sud. De nombreuses grèves de la faim se déroulent également dans les centres de rétention administrative où les personnes enfermées sont par ailleurs confrontées aux incertitudes actuelles de la politique migratoire états-unienne.

    L’American Civil Liberties Union (ACLU)[1] estime que la propagation du coronavirus dans les maisons d’arrêt aux États-Unis pourrait causer jusqu’à 99 000 décès – dont 76 000 de personnes qui vivent autour de ces prisons et qui seraient contaminées par les personnels qui y travaillent. Il faut donc espérer que des mesures fortes soient rapidement prises pour éviter une telle catastrophe. Les appels à libérer les prisonniers, notamment relayés sur les réseaux sociaux avec le hashtag #FreeThemAll, rappellent qu’il y a, en prison, peu d’options pour combattre l’épidémie.

    #Gwenola_Ricordeau #prison #crise-sanitaire #États-Unis

  • India’s miserly response a path to viral collapse - Asia Times
    https://asiatimes.com/2020/05/indias-miserly-response-a-path-to-viral-collapse

    Millions of migrant workers, trapped for more than a month with no income, are now traveling home from big cities to their villages. They are being checked for the virus before being permitted to leave and then being quarantined at the village level to prevent further spread of the virus.

    #Covid-19#migrant#migration#crise-sanitaire#confinement#quarantaine#vulnérabilité#santé#économie#migrants-internes

  • La régularisation de tou-te-s les #sans-papiers : c’est maintenant !

    Communiqué du 14 avril 2020

    ... La régularisation des sans papiers, la liberté de circulation et d’installation est plus que jamais d’actualité.

    ... Cette #crise-sanitaire montre l’échec d’une politique migratoire qui était mortifère avant, qui risque de l’être pendant. Il ne faut pas qu’elle le soit après.

    ... C’est pour cela que nous considérons que la régularisation des sans papiers, la #liberté_de_circulation et d’installation est plus que jamais d’actualité. Il faut régulariser les sans-papiers ! Une régularisation pleine et entière ‒ et non pas sélective et éphémère tel que le Gouvernement portugais l’a décidé.

    ... Alors que nous faisons face à l’une des épreuves les plus difficile comme la mort d’un proche et de ne pas pouvoir assister aux funérailles, nous ne pouvons pas oublier celles et ceux qui continuent à mourir en Méditerranée, aux frontières de Europe, dans le désert, dans nos villes et dans les centres de rétention. Et à leurs familles empêchées depuis des années de pouvoir faire le deuil par l’absence de procédure d’identification ou de rapatriement des corps.

    ... Nous demandons la régularisation maintenant, et comme nous l’avons toujours fait, car la situation sanitaire a rendu visible, même aux yeux de celles et ceux qui ne veulent pas voir, les graves conséquences de l’absence d’accès aux droits. ...

    https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&ved=2ahUKEwiUsKDrhfnoAhUNmBQKHaetDG
    #France #migrations #asile #réfugiés #covid-19 #coronavirus

    Ajouté à cette métaliste sur les procédures d’asile et autres procédures en lien avec les migrations en lien avec le coronavirus :
    https://seenthis.net/messages/834052

    ping @karine4