• Les universités suisses paient 70 millions aux éditeurs scientifiques, mais veulent les faire plier

    Les institutions suisses dépensent plus de 70 millions de francs par an pour accéder aux articles publiés dans les revues scientifiques. Alors que l’open access gagne du terrain, la mainmise des éditeurs commerciaux sur la diffusion de travaux de recherche est toujours plus contestée. Universités, bibliothèques et chercheurs se sont alliés pour négocier avec les grandes maisons d’édition. Mais à peine lancées, les discussions prennent déjà du retard.

    Pourquoi c’est important. Les trois principaux éditeurs scientifiques, #Elsevier, #Wiley et #Springer Nature, publient des milliers de revues, parmi lesquelles certaines des plus prestigieuses : Cell, The Lancet, Nature. Ils bénéficient d’un #monopole sur leurs produits qui leur permet d’imposer des augmentations annuelles de prix de l’ordre de 4% à 8%. Une situation difficilement tenable pour leurs abonnés qui essaient tant bien que mal de contenir ces coûts.

    https://www.heidi.news/articles/les-universites-suisses-paient-70-millions-aux-editeurs-scientifiques-mais-v
    #édition_scientifique #université #savoir #prix #coût #science
    #paywall

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    ajouté à la métaliste sur l’éditions scientifique :
    https://seenthis.net/messages/1036396

  • Un prix littéraire décerné par une intelligence artificielle : une idée aussi stupide qu’il y paraît ?
    https://medium.com/@story_nerd/un-prix-litt%C3%A9raire-d%C3%A9cern%C3%A9-par-une-intelligence-artificielle-

    Sur son site, QualiFiction affirme que LiSA est une intelligence artificielle capable de détecter les best-sellers (carrément). En 60 secondes chrono, l’algorithme analyse un texte long de plusieurs centaines de pages, est capable d’en extraire les données et de proposer une analyse autour de quatre pivots :

    analyse du sujet : le texte est-il un thriller ou une histoire d’amour ? Quelles en sont les informations pertinentes ?
    analyse des sentiments : s’agit-il d’une bluette légère ou d’un roman d’horreur à vous donner des cauchemars ? Le texte se termine-t-il en happy end ou en catastrophe ? Quelle en est la tonalité générale ?
    style : quel est le degré de complexité du texte ? Le style est-il accessible au commun des lecteurs ou d’une complexité littéraire plus élevée ?
    prédiction : LiSA définit le public-cible du texte, évalue ses chances d’atteindre le maximum de lecteurs possible ou s’il s’adresse davantage à une niche.

    Ainsi que l’explique QualiFiction, LiSA a été entraîné en ingérant le contenu de milliers de livres et en y corrélant l’historique de leur succès (ou de leur insuccès). En appliquant la même recette à des manuscrits inédits, l’entreprise espère pouvoir prédire le sort d’un roman à paraître. Actuellement, elle revendique un taux de succès de 78% — ce qui est déjà énorme — et affirme que l’algorithme s’améliorera encore dans un futur proche, à mesure que ses analyses s’affineront et que l’IA engrangera plus de données.

    Pas convaincu par la suite du post... Ce que fait l’IA, c’est repérer des patterns réguliers et les comparer avec les patterns du marché. Ce qui ne peut fonctionner que pour les livres de forte demande, sur des secteurs où les patterns repérables et les régularités sociales sont statistiquement évaluables. Et cela va repérer la « vendabilité » d’un livre et en aucun cas sa valeur intrinsèque.

    Pour mémoire, Minuit n’a vendu que 150 exemplaires de « En attendant Godot » la première année...

    #Intelligence_artificielle #Littérature #Edition

  • Les éditeurs de bande-dessinées de Thierry Bellefroid

    Interviews de dix éditeurs ou responsables éditoriaux, présidant aux destinées de L’Association, Cornélius, Delcourt, Frémok, Glénat, Soleil, Casterman, Dargaud, Dargaud Bénélux/Kana, Les Humanoïdes associés, plus l’histoire du rachat de Dupuis par le groupe Média-Participations en 2004. On comparera avec profit les propos de JC Menu (L’Association) : « On ne fait pas des livres pour être compris, ni même lus, d’ailleurs... » et de Mourad Boudjellal (Soleil) : « Je ne sais pas quand, je ne sais pas avec qui, je ne sais pas comment, mais je serai un jour le numéro 1 dans l’édition de bande dessinée. »

    http://www.stripologie.com/les-ouvrages/60-les-editeurs-de-bande-dessinee-9782873930554.html

    « René Char dit que le bon poète se reconnait surtout ua nombre de mauvais poèmes qu’il n’a pas écrits. C’est pareil pour l’édition. » Menu

    https://www.du9.org/chronique/editeurs-de-bandes-dessinees-les


    http://www.graphzines.net/editeurs/editions-l-association
    l’association est aussi sur tumblr https://lassociation.tumblr.com
    éditeurs de bande-dessinées et autre micro-éditions, des images, uniquement des images :
    http://www.graphzines.net/editeurs
    #éditions #BD #bande_dessinée

  • Jean-Pierre Berlan, La planète des clones, 2019
    https://sniadecki.wordpress.com/2019/08/27/berlan-planete-clones

    Une autre publication récentes des Éditions La Lenteur.

    Depuis la Révolution industrielle, réparer ce double sacrilège est une tâche essentielle des sciences agronomiques et de sa discipline phare, la sélection – devenue « amélioration génétique ». Cet ouvrage vise à montrer qu’en dépit des désastres qui s’accumulent en matière d’agriculture, d’alimentation et de santé, cette tâche s’impose si impérieusement aux scientifiques qu’elle leur enlève tout esprit critique.

    La Révolution industrielle ne s’est pas limitée à l’utilisation d’une source nouvelle d’énergie, le charbon. Elle a également induit une transformation de la plupart des activités, et a fini par toucher tous les aspects de la société. Pendant un certain temps, l’agriculture et la paysannerie ont semblé y échapper car la machine à vapeur encombrante, lourde, peu mobile, ne pouvait aisément remplacer les chevaux dans les champs. Non seulement la Première Guerre mondiale décime la paysannerie, mais surtout elle accouche de trois innovations industrielles : les explosifs-engrais, les gaz de combat-pesticides et les chars de combat-tracteurs qui vont liquider la paysannerie, fondement des sociétés humaines depuis 10 000 ans. La « mort de la paysannerie est le changement social le plus spectaculaire et le plus lourd de conséquences de la seconde moitié du XXe siècle, celui qui nous coupe à jamais du monde passé », écrit l’historien Eric Hobsbawm.

    #Jean-Pierre_Berlan #reproduction #agriculture #paysannerie #Histoire #Révolution_industrielle #sélection #capitalisme #livre #Éditions_La_Lenteur

  • Le Monde en pièces, pour une critique de la gestion, Volume 2 : Informatiser, Groupe Oblomoff, 2019
    https://sniadecki.wordpress.com/2019/08/25/oblomoff-monde2

    Nouvelle publication des éditions La Lenteur de cette année.

    L’informatisation, voilà ce qui caractérise avant toute chose notre époque. Chacun d’entre nous dédie aux ordinateurs une part considérable, et sans cesse croissante, de son temps ; de manière directe ou indirecte, libre ou contrainte, pour produire ou pour consommer, durant le temps de travail comme durant les loisirs. L’ampleur du phénomène est difficile à nier ; son impact écologique a été démontré ; ses conséquences sur la santé sont l’objet de rapports inquiets des médecins ; ses effets sur la vie sociale documentés par les sociologues, sur les enfants par les pédagogues, etc., etc. Les conditions effroyables dans lesquelles ces machines sont produites sont connues. Et cependant, l’informatisation n’est jamais appréhendée de manière globale. On ne fait en quelque sorte qu’empiler des faits de société (Parcoursup, l’intelligence artificielle…), qui peuvent certes susciter de légitimes inquiétudes, mais dont on pourrait éviter les aspects nuisibles par un usage approprié. Les journaux et la radio prodiguent de sages conseils d’utilisation. N’exposez pas vos enfants aux écrans. Cet été, apprenez à ne pas consulter 25 fois par jour votre messagerie… Certaines vedettes – des Michel Serres, des Serge Tisseron – se sont placées sur ce marché en pleine expansion : la vente de tranquillisants à destination du public, en attendant que l’administration se charge elle-même de protéger sa population, instaure le « droit à la déconnection » et organise ses propres « semaines sans écrans ».

    #critique_techno #Éditions_La_Lenteur #livre #informatisation #gestion #Groupe_Oblomoff

  • Scientific research is booming in China
    https://www.nationalgeographic.com/magazine/2019/05/data-show-why-china-science-research-is-booming/?sf217412084=1

    Science is getting a boost in China. Research funding is second only to that of the United States, and the largesse is bearing fruit: The number of papers that Chinese scientists published in major journals rose 17 percent from 2016 to 2018.

    #sciences #recherche #classement #visualisation

  • First article published in UCL’s open access megajournal

    UCL’s new megajournal ‘#UCL_Open’ has published its first article, delivering on our commitment to provide academics, students and the general public with ground-breaking research free of charge.

    https://www.ucl.ac.uk/news/2019/aug/first-article-published-ucls-open-access-megajournal
    #résistance #édition_scientifique #savoir #université #connaissance #UCL #alternative #open_access #revues_scientifiques

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    Welcome to UCL Open: Environment
    https://ucl.scienceopen.com
    #UCL _open_environment

  • « #Nature », la prestigieuse revue que les chercheurs adorent détester

    Actrice centrale de la recherche, l’édition scientifique traverse des turbulences. Visite des cuisines du titre de référence, qui fête ses 150 ans.

    Sous l’empire des revues (1|6). Leur #pouvoir est immense. Elles font et défont les carrières des chercheurs. Elles servent à classer les pays, les universités ou les individus. Elles génèrent de juteux #profits. Elles, ce sont les revues scientifiques. Quarante mille dans le monde (dont 33’000 en anglais), pour 3 millions d’articles de recherche publiés chaque année et près de 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2017, selon l’Association internationale des éditeurs scientifiques, techniques et médicaux. En ajoutant les livres, les bases de données professionnelles… le marché pèse près de 23 milliards d’euros, soit plus que le marché de la musique (17 milliards d’euros en 2018).

    Pourtant le secteur traverse de sévères turbulences car ses titres parfois multicentenaires, devenus des acteurs incontournables de la recherche, se voient critiqués pour leur lucrativité, les failles de leur contrôle qualité ou les barrières qu’elles mettent à l’accès à la connaissance. Au point que des alternatives éditoriales commencent à les bousculer. Avant que ces géants ne deviennent peut-être des dinosaures, Le Monde dresse cet été le portrait de six d’entre eux.

    A commencer par l’un des plus vénérables, la souvent dénommée « prestigieuse revue Nature », qui fêtera en novembre son 150e anniversaire.

    « Ceux qui débinent Nature sont les premiers à rêver d’y être publiés », tempête Philippe Froguel, professeur d’endocrinologie-diabétologie au CHRU de Lille et à l’Imperial College de Londres. Comment mieux souligner la relation amour-haine suscitée par le célèbre journal ?

    COURSE AU PROFIT
    Côté « haine », on trouve un taux de rejet de
    92 %, qui fait beaucoup de déçus et peu
    d’élus : seuls 800 articles sont publiés chaque
    année pour 10 000 reçus environ. On lui
    reproche aussi une course au profit car elle
    appartient à l’un des cinq plus gros éditeurs
    commerciaux, l’allemand Springer, qui depuis
    le rachat du journal en 2015 s’est rebaptisé
    Springer Nature. Le groupe a eu un chiffre
    d’affaires de 1,64 milliard d’euros en 2017 selon
    le quotidien Handelsblatt, pour 374 millions
    de bénéfices. « C’est regrettable que ce
    qui compte désormais c’est l’endroit où un article
    est publié et pas son contenu », peste un
    physicien… ayant déjà publié dans Nature et
    qui tient à garder l’anonymat. La recherche
    du sensationnel, que la revue réfute formellement,
    lui est aussi reproché, conduisant parfois
    à des publications de travaux pas aussi
    révolutionnaires qu’annoncé.


    https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/16/nature-la-prestigieuse-revue-que-les-chercheurs-adorent-detester_5489786_441
    #science #université #édition_scientifique #prestige #pouvoir

  • Speechless. I’ve just read a blog on the #Elsevier site recommending that authors should not cite works in languages other than English in their articles. Please, please do not follow this advice.

    https://twitter.com/MccowanTristan/status/1148582033670565888
    #langue #édition_scientifique #université #publications #anglais #Elsevier #langues

    Il s’agit de la recommandation 11, du document publié par Elsevier 11 steps to structuring a science paper editors will take seriously.
    Comme vous pouvez le voir, entre temps, la phrase mise en évidence par Tristan McCowan dans son tweet a été barrée :

    voir aussi la Editor’s note du 10 juillet 2019 :

    This 2014 post conveys the advice of a researcher sharing his experience and does not represent Elsevier’s policy. However, in response to your feedback, we worked with him to update this post so it reflects our practices. For example, since it was published, we have worked extensively with researchers to raise visibility of non-English language research. – July 10, 2019

    https://www.elsevier.com/connect/11-steps-to-structuring-a-science-paper-editors-will-take-seriously

    –-> la note a donc été publiée le jour suivant le tweet, qui date du 9 juillet

    Et si vous cliquez sur le lien vers lequel la « Editor’s note » renvoi, la voici :
    https://www.elsevier.com/connect/raising-the-global-visibility-of-local-research
    En sous-titre c’est noté :

    A Colombian university’s Research and Innovation Office and library collaborate with Elsevier to make #non-STEM, #non-English research more accessible

    https://www.elsevier.com/connect/raising-the-global-visibility-of-local-research

    Comme suggère mon amie et collègue Virginie Mamadouh :

    non-English = local = non-STEM (= non-science)

    ping @fil @reka

  • #Etats_Généraux_de_l'édition en SHS - 2019

    9h30 - 11h : Table ronde

    « Modes de publication (articles, essais, thèses, collectifs) » (voir la vidéo)

    Bruno Auerbach - éditeur, Éditions du Seuil
    Julie Gazier - directrice exécutive des Presses de Sciences Po
    Béatrice Milard - professeur de sociologie, Université Toulouse-Jean Jaurès
    Dominique Picco - directrice des Presses universitaires de Bordeaux, maître de conférences en histoire moderne, Université Bordeaux-Montaigne

    Pause

    11h30 - 13h : Ateliers

    « Text mining / fouille de textes » (voir la vidéo)

    Évelyne Broudoux - maître de conférences en sciences de l’information et de la communication, Conservatoire national des arts et métiers
    Alexandre Delanoë - ingénieur de recherche, Centre national de la recherche scientifique
    Célia Zolynski - professeur, École de droit de la Sorbonne, membre du Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique et de la Commission de réflexion sur l’éthique de la recherche en sciences et technologies du numérique d’Allistene

    « Éthique de la publication (intégrité, déontologie, plagiat, etc.) » (voir la vidéo)

    Michelle Bergadaà - présidente de l’Institut international de recherche et d’action sur la fraude et le plagiat académique
    Véronique Ginouvès - responsable de la Phonothèque de la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme
    Matthieu Noucher - chercheur, Centre national de la recherche scientifique

    13h00 - 14h30 : Buffet

    14h30 - 16h : Table ronde

    « Modèles économiques et diffusion » (voir la vidéo)

    Ghislaine Chartron - professeur en sciences de l’information et de la communication, Conservatoire national des arts et métiers
    Isabelle Laboulais - directrice des Presses universitaires de Strasbourg, professeur d’histoire moderne, Université de Strasbourg
    Éric Monnet - économiste, vice-président du conseil scientifique d’OpenEdition
    Sophie Noël - maître de conférences en sciences de l’information et de la communication, Université Paris 13

    Pause

    16h30 - 18h : Ateliers

    « Le cadre légal et ses évolutions : politique nationale, politique européenne » (voir la vidéo)

    Isabelle Gras - conservatrice de bibliothèque, Service commun de la documentation, Aix-Marseille Université
    Anne-Laure Stérin - Juriste consultante

    « Standards scientifiques et standardisation de la production éditoriale » (voir la vidéo)

    Pauline Labey - responsable éditoriale, Éditions Fayard
    Pierre-Carl Langlais - postdoctorant en sciences de l’information et de la communication, projet Numapresse
    Charles-Henri Lavielle - cofondateur des Éditions Anacharsis
    Anne Rasmussen - directrice de la revue Le Mouvement social, directrice d’étude, EHESS

    https://editionshs2019.sciencesconf.org/resource/page/id/1

    Les vidéos :
    https://webdiffusion.ehess.fr/channels/#etats-generaux-de-ledition-en-shs-2019
    #édition_scientifique #science #université #états_généraux #SHS #sciences_humaines_et_sociales #conférence #université #production_scientifique

  • Decline to review manuscript

    “ I do not believe that journals with Articles processing charges propose a sustainable model for the publication of scientific research. Hence I must decline writing a report on this paper, nor will I suggest you colleagues. ”

    https://twitter.com/achambertloir/status/1148215888006524928?s=19
    #résistance #édition_scientifique #résistance_individuelle #publications_scientifiques #science #université

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    ajouté à la métaliste sur l’éditions scientifique :
    https://seenthis.net/messages/1036396

    • « Je ne publierai plus jamais dans une revue scientifique »

      #Olivier_Ertzscheid, enseignant-chercheur et blogueur renommé, explique pourquoi le système des revues scientifiques – depuis l’évaluation par les pairs jusqu’aux abonnements exorbitants – va à l’encontre du travail scientifique et de sa diffusion au plus grand nombre.

      Enseignant-chercheur, je ne publie plus que vraiment très occasionnellement dans des revues scientifiques. Et ce pour plusieurs raisons.
      Monde de dingue

      D’abord le modèle économique de l’oligopole (voire du quasi monopole dans le cas des SHS), qui gère aujourd’hui la diffusion des connaissances au travers de revues, est celui d’une prédation atteignant des niveaux de cynisme (et de rente) de plus en plus hallucinants.

      A tel point que de plus en plus d’universités préfèrent carrément renoncer à l’ensemble de leurs abonnements chez Springer ou Elsevier. La dernière en date est celle de Montréal.

      Hallucinante tant les tarifs d’Elsevier (ou de Springer) et les modalités d’accès proposées relèvent du grand banditisme et de l’extorsion de fonds.
      Ubuesque car nous sommes dans une situation où des universités doivent renoncer, j’ai bien dit renoncer, à accéder à des revues scientifiques. Monde de dingue.

      Un peu comme si des agriculteurs devaient renoncer à certaines graines et semences du fait des pratiques de certaines firmes agro-alimentaires. Monde de dingue au carré.

      D’autant qu’on sait que dans ce choix extrêmement délicat effectué par l’université de Montréal, l’existence de Sci-Hub, (site « illégal » dont je vous reparlerai un peu plus tard dans ce billet), pourrait avoir largement pesé dans la balance.
      Making of
      Olivier Ertzscheid, enseignant chercheur en Sciences de l’information et de la communication a initialement publié cet engagement sur son excellent blog affordance.info. Il nous l’a adressé et nous le publions avec plaisir. Rue89

      Parce que c’est ahurissant mais c’est ainsi, pour faire de la recherche scientifique aujourd’hui en France (et ailleurs dans le monde), il faut nécessairement passer par des bibliothèques clandestines (Shadows Libraries).

      Ensuite les « éditeurs » desdites revues ont arrêté depuis bien longtemps de produire le travail éditorial qui justifiait le coût et l’intérêt desdites revues : ils se contentent le plus souvent d’apposer leur « marque », toutes les vérifications scientifiques (sur le fond) sont effectuées gratuitement par d’autres chercheurs, et les auteurs eux-mêmes se coltinent l’application de feuilles de style la plupart du temps imbitables.
      Un système totalement biaisé

      Alors bien sûr vous allez me dire que l’intérêt des publications scientifiques dans des revues c’est que des « pairs », d’autres universitaires, vérifient que l’on ne raconte pas de bêtises. Et moi je vais vous répondre en un mot comme en 100 : B-U-L-L-S-H-I-T. Total Bullshit. Hashtag Total Bullshit même.

      Bien sûr que l’évaluation par les pairs c’est important. Sauf que même à l’époque où je publiais encore régulièrement dans des revues soumises à l’évaluation par les pairs, (et en l’occurrence « soumises » n’est pas un vain mot), ladite évaluation de mes pairs se résumait neuf fois sur dix à m’indiquer :

      Que je n’avais pas, ou insuffisamment, cité les travaux de tel ou tel mandarin (ou de l’évaluateur lui-même...).
      Que c’était très intéressant mais que le terme « jargon 1 » prenait insuffisamment en compte les travaux se rapportant au terme « Jargon 2 ». Jamais, je dis bien jamais aucun débat scientifique, aucune idée neuve, aucune confrontation d’idée, juste une relecture tiédasse.
      Que ce serait mieux si je changeais cette virgule par un point-virgule.

      Mais nonobstant, c’est vrai que la vraie évaluation par les pairs c’est important. Sauf que JAMAIS AUCUN CHERCHEUR NE S’AMUSERA A PUBLIER DES CONNERIES juste pour voir si ses pairs s’en rendront compte ou pas.

      Parce que, d’abord, en général, les chercheurs sont plutôt des gens instruits, relativement compétents, et relativement soucieux de contribuer à l’avancée des connaissances.

      Et aussi parce que SI TU PUBLIES UN ARTICLE AVEC DES CONNERIES SCIENTIFIQUES OU DES METHODOLOGIES FOIREUSES ben tu te fais immédiatement aligner et ta carrière est finie. Sauf bien sûr si c’est pour faire une blague ; -)
      Des revues lues par personne

      Alors soyons clair, nul n’est heureusement infaillible et, à moi aussi, il m’est arrivé de publier des articles sur mon blog de chercheur contenant sinon des conneries, en tout cas quelques inexactitudes ou imprécisions.

      Lesquelles m’ont été immédiatement signalées de manière tout à fait constructive par les lecteurs dudit blog, qui sont loin d’être tous des scientifiques-chercheurs-universitaires.

      Bref le syndrome Wikipédia. Oui il y a des erreurs dans Wikipédia, mais non il n’y en a pas plus que dans les encyclopédies classiques, et oui, à la différence des encyclopédies classiques, elles sont presque immédiatement signalées et corrigées.

      Parce que ces putains de revues scientifiques ne sont lues par personne !

      Ai-je besoin de développer ? Des milliards (oui oui) d’euros de budget par an versés à quelques grands groupes que je n’ose même plus qualifier « d’éditoriaux » et un lectorat proportionnellement équivalent à celui du bulletin paroissial de Mouilleron Le Captif (au demeurant charmante bourgade de Vendée avec un patronyme trop choupinou).
      Ça n’est pas notre métier

      Celle qui surclasse toutes les autres. La vraie raison c’est que notre putain de métier n’est pas d’écrire des articles scientifiques et de remplir des dossiers de demande de subvention qui nous seront refusés plus de trois fois sur quatre (chiffres officiels de l’AERES).

      Notre putain de métier c’est d’enseigner, de produire des connaissances scientifiques permettant de mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons ET DE PARTAGER CES PUTAINS DE CONNAISSANCES AVEC LES GENS. Pas JUSTE avec nos gentils étudiants ou JUSTE avec nos charmants collègues, AVEC LES GENS.

      Notre putain de métier ce n’est pas d’attendre deux putains d’années que d’improbables pairs qui auraient par ailleurs bien mieux à faire – de la recherche ou des cours – aient bien constaté que nous n’écrivions pas n’importe quoi pour nous donner, au bout de deux ans, la permission de voir nos écrits diffusés avec un niveau de confidentialité qui rendrait jaloux les banques suisses et avec un coût d’accès qui ... rendrait aussi jaloux les banques suisses.
      Parce qu’il y’a ceux qui ont un pistolet chargé, et ceux qui creusent

      Et que ceux qui creusent, on les connaît. A commencer par les présidents d’université auxquels j’avais déjà par le passé témoigné de toute mon admiration pour le côté visionnaire de leur immobilisme.

      Sans oublier bien sûr tous mes charmants collègues qui, à force de « c’est trop compliqué », « j’ai pas le temps », et autres « c’est pas la priorité » ou « les éditeurs de revues ne veulent pas », ne déposent même pas la version auteur de leurs articles dans des archives ouvertes, et qui mettent donc une hallucinante énergie mortifère à creuser leur propre tombe (ça c’est leur problème) mais hélas, aussi et surtout, la tombe de la diffusion des connaissances et de l’accès aux savoirs.
      Parce que tant qu’il y aura des couilles éditoriales en or, y’aura des lames d’Open Access en acier

      Je vous avais déjà parlé d’Alexandra Elbakyan. S’il y avait un Panthéon des militants de l’accès aux connaissances scientifiques (et du courage scientifique du même coup), elle siègerait aux côtés d’Aaron Swartz.

      Cette femme a créé le site Sci-Hub qui est tout simplement à l’heure actuelle la plus grosse bibliothèque scientifique clandestine du Web, plus de 50 millions d’articles scientifiques, et dont la controverse qu’il suscite ne va pas assez loin.

      Bien sûr Elsevier lui colle un procès, bien sûr diverses manipulations plus ou moins légales tentent de faire disparaître ce site, qui heureusement, résiste et résiste encore. Pour s’y connecter actuellement, si l’adresse sci-hub.cc ne répond pas, tentez sci-hub.ac ou carrément l’IP 31.184.194.81 : -)
      Open Access Guerilla Manifesto

      Parce que ces requins du grand banditisme éditorial sont partout et qu’ils ont bien compris d’où venait le danger. A tel point que l’on apprenait il y a quelques jours qu’Elsevier ,(encore...), avait réussi à racheter une archive ouverte en sciences sociales (et pas l’une des moindres... SSRN). Carrément.

      Alors figurez-vous que y’a pas que Martin Luther King qui fait des rêves. Moi aussi j’ai fait un rêve.

      J’ai rêvé que les acteurs publics de la recherche publique (l’Etat, les universités, les présidents d’université, les enseignants-chercheurs, les bibliothèques universitaires) lisaient, adhéraient et appliquaient à la lettre le manifeste pour une guerilla de l’Open Access d’Aaron Swartz.

      J’ai rêvé que plus un centime d’argent public ne soit versé à ces escrocs mais que la totalité dudit argent public soit consacré à développer, construire et soutenir des initiatives comme Sci-Hub ou toute autre forme d’archive ouverte ou de libre accès, que ces initiatives soient légales ou illégales.

      J’ai rêvé que des gens qui disposent majoritairement d’un bac+8 soient capables de comprendre et d’entendre que le fruit de leur travail (de recherche), que leur rôle dans la société (faire avancer les connaissances et mettre ces connaissances à disposition du public), que tout cela était non seulement menacé, mais en train d’être entièrement détruit depuis déjà des dizaines d’années par un système devenu totalement dingue et atteignant un niveau de cynisme ahurissant et piloté par quelques grands groupes qui osent encore se dire « éditoriaux » quand la réalité de leurs pratiques les constitue en autant de mafias.

      J’ai rêvé que des gens qui disposent d’un bac+8, d’un salaire confortable, et d’un temps de cerveau disponible non-entièrement dédié à Coca-Cola, soient capables d’entendre et de comprendre que pour des populations entières sur cette planète, que pour des millions de personnes souffrantes, malades, exploitées ou tout simplement... curieuses, la privatisation des connaissances était littéralement, je dis bien littéralement, mortifère.

      Et comme depuis plus de 15 ans que je fais ce rêve, je me suis réveillé avec une putain de gueule de bois, à peine atténuée par la récente médaille d’or de l’innovation attribuée à Marin Dacos.
      Bon et là vous vous dites : « ok il est énervé », « ok c’est réjouissant », mais « ok il exagère »

      Parce que vous me connaissez hein. Pondéré. Pas sanguin pour deux sous. Raisonnable au-delà des attendus du devoir de réserve. La faconde de la grande muette à moi tout seul. Donc devinette.

      Qui a écrit :
      « Les éditeurs et les scientifiques insistent sur l’importance cruciale de l’évaluation par les pairs. Nous la dépeignons au public comme si c’était un processus quasi-sacré qui aide à faire de la science notre accès le plus objectif à la vérité. Mais nous savons que le système d’évaluation par les pairs est biaisé, injuste, non fiable, incomplet, facilement truqué, souvent insultant, souvent ignare, parfois bête, et souvent erroné. »

      Un punk à chien ? Non, le rédacteur en chef de la revue « The Lancet ».

      Qui a écrit :
      « Nous avons peu de données quant à l’efficacité réelle du processus, mais nous avons la preuve de ses défauts. En plus d’être peu efficace pour la détection de défauts graves et presque inutile pour la détection des fraudes, il est lent, coûteux, distrait le chercheur de son laboratoire, est très subjectif, tient de la loterie, et peut facilement abuser. Vous soumettez une étude pour un journal. Elle entre dans un système qui est en fait une boîte noire, puis une réponse plus ou moins justifiée sort à l’autre extrémité. La boîte noire est comme la roulette, et les profits et pertes peuvent être grands. Pour un universitaire, une publication dans un journal important comme Nature ou Cell équivaut à toucher le jackpot. »

      Un marxiste léniniste ? Non, Richard Smith du Journal of Royal Society of Medicine.

      Qui a écrit : qu’il n’enverrait plus jamais d’articles à des revues comme « Nature, Science ou Cell dans la mesure où ces revues à comité de relecture faussent le processus scientifique, et constituent une tyrannie qui doit être brisée. »

      Un agitateur anarcho-autonome ? Le prix nobel de médecine 2016.
      Résultat en libre accès

      Du coup, je me sens un peu moins seul, et pas uniquement du fait de ma schizophrénie. Donc non, je ne publierai plus jamais dans des « revues scientifiques », (et s’il m’arrive de le faire une ou deux fois à titre exceptionnel pour des gens que j’estime intellectuellement ou amicalement, la version intégrale – pas juste la version « auteur » – sera toujours disponible sur ce blog et dans une ou plusieurs archives ouvertes). Et s’il faut pour cela être dans « l’illégalité », j’y serai plutôt deux fois qu’une, et ce ne sera pas la première fois...

      Je ne publierai plus jamais dans des revues scientifiques qui ne me permettent pas de mettre simultanément en libre accès le résultat de ma recherche. Et j’espère sincèrement que nous serons de plus en plus nombreux à le faire.
      Dix ans de perdus ?

      Il y a à peine plus de dix ans, le 15 mars 2005 très précisément, un autre universitaire avait pris un tel engagement. Celui de « ne plus jamais publier dans des revues scientifiques qui ne me permette pas au minimum les libertés d’une licence Creative Commons Attribution NonCommercial. »

      Ce type, c’était Lawrence Lessig. Sur son blog. Lawrence Lessig. Le même qui, lors de l’enterrement d’Aaron Swartz après son suicide, prononçait avec une immense peine ces quelques mots, le 12 Janvier 2013 :
      « Mais quiconque affirme qu’il y a de l’argent à faire avec un stock d’articles scientifiques est soit un idiot, soit un menteur. »

      Dix ans plus tard je vais m’autoriser à aller un peu plus loin : quiconque affirme aujourd’hui qu’en acceptant de publier dans des revues scientifiques sans systématiquement déposer son texte dans une archive ouverte et/ou avec une licence d’attribution non-commerciale, ignore, ou feint d’ignorer, sa part de responsabilité dans la situation catastrophique de privatisation de la connaissance que mettent en œuvre quelques grands groupes éditoriaux à l’échelle de la planète. Celui-là est à la fois un idiot, un menteur et surtout un irresponsable.

      Alors je ne publierai plus jamais d’articles dans des revues scientifiques. Et je continuerai de m’opposer, de manière légale ou illégale, à toute forme de privatisation de la connaissance. Et vous ?

      https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-sciences/20160519.RUE2928/je-ne-publierai-plus-jamais-dans-une-revue-scientifique.html

  • • 72 cartes de Berlin pour Zadig
    https://editionsbt.fr/2019/07/05/72-cartes-de-berlin-pour-zadig

    La librairie française de Berlin, Zadig, profitant de son déménagement dans de nouveaux locaux plus spacieux, nous a commandé en exclusivité 72 cartes postales de Berlin.

    https://i2.wp.com/editionsbt.fr/wp-content/uploads/2019/07/carteszadig1-copie.png?w=900&ssl=1

    #editionsbt #berlin #zadig #photographie #cartes_postales

  • Citrouillez citoyens!
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/050719/citrouillez-citoyens

    À vos stylos ! Les éditions Pontcerq rééditent un vigoureux pamphlet de Sénèque contre l’empereur Claude et lancent « le plus grand concours de satire ménippée jamais organisé : il est ouvert aux écrivains chevronnés comme aux gratte-papier débutants ». Un citrouillage en règle « des chefs et cheffes en exercice – ou mieux même – fraîchement éliminés du pouvoir ».

    #LIVRES #Sénèque,_Claude,_Apocoloquintose,_satire

  • #DOAJ (#Directory_of_Open_Access_Journals)

    DOAJ is a community-curated online directory that indexes and provides access to high quality, open access, peer-reviewed journals. DOAJ is independent. All funding is via donations, 40% of which comes from sponsors and 60% from members and publisher members. All DOAJ services are free of charge including being indexed in DOAJ. All data is freely available.

    https://doaj.org
    #liste #OA #open_access #édition_scientifique #université #revues #revues_scientifiques

    • List of OA journals in geography, political ecology, anthropology, planning, area studies, and various social sciences

      “…….So things might have happily continued, had not the corporate interests within this limited, subsidised economy pushed journal subscription prices to the point where access to the knowledge went into a state of decline, at a time when new publishing technologies enabled researchers to take publishing back into their own hands. These new technologies have been used to demonstrate how access can be greatly increased, improving the circulation of knowledge, restoring the researcher’s control of knowledge, and extending its value as a public good by making it far more widely available.” Willinsky J. 2003. The Nine Flavours of Open Access Scholarly Publishing . J Postgrad Med 49:263-7.

      Academics write most of their work in journals. Journals should publish and curate good quality work, but unfortunately the majority are also used to make money for commercial publishers. This is not a win-win situation. Corporate profits are frequently high because companies retain author copyrights, and sell the material to (mainly) scholarly and university libraries, that frequently struggle to stock key journals because of the cost. Five companies are now dominating the field, and buying out smaller ones. Financing of this form of scholarly publishing is opaque. Academics do not rock the boat on this very often, because their prestige and careers are linked too much to the journals they publish in, and most of the prestigious ones are commercial and expensive. Our systems of merit and performance measures are not yet geared to rewarding publishing that is ethical, or based on social justice criteria (Cahill and Irving 2015). This is especially bad at research universities. (good ref. here, a depressing study here that shows social scientists in particular don’t care as much about OA as they about the rank of outlets).

      To make some contribution to the debate about whether social scientists can avoid the big commercial, firewalled journals, I list below decent academic journals that are free or cheap to publish in, have proper refereeing, and are Open Access – free for readers. Copyright is retained by the author in most but not quite all of them. Open access journals can also impose substantial fees on authors instead of readers. Those with high fees above cUS$500 for authors are excluded- like most social scientists I don’t have more than this to contribute to a publication and I don’t think more is justified. There is a long debate about whether in our internet world, we should be paying at all, which I won’t get into here.

      The list began with fields my students and I publish in, hence the small number of themes [environment & development, human geography, anthropology, urban studies and planning, area studies, general social science, and the university research/teaching/publication process], but it should be useful as a starting point. Further discussion on journals and open access here. Journals are the main systems of prestige, ranking and hierarchy that we have, much as it would be fairer to ignore them and just publish in the most appropriate venue for the readership. I have included Scopus and its useful impact factor derivative Citescore (released Dec 2016, now called Scopus Sources), Web of Science (formerly ISI) and their newish Emerging Sources Citation Index listings.

      For the majority of my colleagues reading this who have not thought much about OA and publishing ethics (and are manically trying to publish in the best places), I hope you find something you can contribute to. In brief, open access is the best way to publish scholarly material – more readers, and articles under authors’ control. It is a logical outcome of the invention of the web, and the Academic Spring protests of 2012 (analysis, reasons), which have had echoes – eg the Lingua debacle over the resignation of an editorial board that was dissatisfied with Elsevier’s control of copyright and high OA charges, and all the Netherlands universities’ fight with the same company in 2015 about high charges.

      Most of the journals on the list are run by the “community economies” of unpaid academics, university libraries or departments, or scholarly societies, and a few are commercial but still have acceptable author fees that mere mortals could afford (APCs) *. Only if the big publishers are able to offer OA at reasonable fees, is it worth considering publishing an OA article with them. That said, as Sir/Prof. Tim Gowers argues, journals these days exist only to accommodate author prestige – you can publish anything online, or easily just email the author for a copy of an article (or use Researchgate, Academia.edu or Sci-hub). So OA journals need to be as good in quality and meticulous as those conventional ones that are costing our libraries a fortune. I hope I only list good ones here.

      The invention of the web and its rollout in the early 1990s spelled the end of the need for conventional firewalled journals. Printed copies are no longer required (although they may be desired by a few) and the culture among scholars has changed to storing individual article PDFs and only printing them if needed. There are few costs for hosting a journal online – storing its files is easy. Costs, or value, are all in the labour. To suggest there are major cost implications of OA is not true, unless professional editors or translators are used. If publishing is done largely by academics and their institutions, which is my hope, the cost of running journals is absorbed into regular workloads or taken up by grants, and we have a true change in publishing underway. “The commitment of scholars everywhere to finding new ways of improving access to knowledge” (Willinsky 2003) need not be commercialised or costly. The ‘big five’ publishers (who now control 66% of papers in social sciences in the WoS, and rising…) and some of the smaller ones will have to adapt or perish (but they do produce indexing, which is useful for now). We will have our copyrights and a larger potential readership, and university libraries will have more money to spend. We will also be able to support smaller and multilingual world periphery journals.

      Useful sites

      DOAJ if your journal isn’t on here, a curated list of proper OA journals, not good. However in 2016 they did some housecleaning, but it was pretty poorly done so many legit. journals complained about being missed off. This now (2017) seems to be rectified.
      A campaign to alert you to dodgy publishers, because there are some http://thinkchecksubmit.org.
      A listing of academic articles on radical OA http://radicaloa.disruptivemedia.org.uk/resources/radical-open-access-literature
      A video about OA https://youtu.be/L5rVH1KGBCY


      Paywall (2018) the movie https://paywallthemovie.com – free and recommended.
      Open Access Chronicle http://paper.li/jimtill/1309217562
      Beall’s List, Original site was removed in Jan ’17 – possibly the author was threatened with litigation in some way. (now archived and updated https://beallslist.weebly.com). Crappy journals designed to make money, and allowing substandard work, (were) identified and weeded out. Beall, now retired, did focus on the negatives of OA, was criticised for libertarian views supporting free enterprise but only for the conventional, subscription-based publishing establishment. And it must be said, he held a very embarrassing conspiracy theory about all OA publishing!
      QOAM Quality Open Access Market. Crowd-sourced assessment of OA journals. Evolving. List of journals and publishers is useful. http://www.qoam.eu
      Francophone journals list (geography) http://www.openedition.org/catalogue-journals?searchdomain=catalogue-journals&q=geography
      All Australian university-run journals https://aoasg.org.au/australian-oa-journals
      Useful journal list in the environmental field, not all free http://www.esf.edu/es/sonnenfeld/envsoc_journals.htm
      JURN – good and updated list of OA journals, edited and searchable. Site down 2019 try here for a pdf instead http://www.jurn.org/directory
      ESOP young academics list of OA planning journals https://aesopyoungacademics.wordpress.com/2015/10/23/open-access-week-planext-and-a-list-of-oa-journals
      List of online anthropology journals http://www.antropologi.info/links/Main/Journals
      INASP It funds Nepal Journals Online (most with credible academic status), Bangladesh Journals Online (BanglaJOL), Philippines Journals Online (PhilJOL) and Sri Lanka Journals Online (SLJOL), (and other countries). For Africa see www.ajol.info. Not all of these are good though; if I find good ones there I will place them below. For Eastern Europe see https://www.ceeol.com
      Latin America journal listing (til 2015) http://lanic.utexas.edu/la/region/journals
      Impact of the social sciences – a useful LSE project with some actual data.
      Giant list by Jan Szczepanski, 9mb word file! Not all are cheap or taking english articles. https://www.ebsco.com/open-access/szczepanski-list
      Radical Open Access conference, June 2015, Coventry http://radicalopenaccess.disruptivemedia.org.uk/videos
      Walt Crawford writes more about OA publishing than anybody else- even book length manuscripts interrogating the DOAJ database. He shows reputable free OA journals are predominant – only a minority have high APCs.

      https://simonbatterbury.wordpress.com/2015/10/25/list-of-decent-open-access-journals

  • Les réseaux sociaux scientifiques : visibilité et openaccess

    Selon une enquête récente du CNRS1, les chercheurs font un usage massif des #réseaux_sociaux qui sont intégrés au cœur de leurs pratiques professionnelles. Ces réseaux permettent une meilleure visibilité des travaux et démultiplient les possibilités d’identifier les ressources dont les scientifiques ont besoin pour poursuivre et étendre leur activité.

    https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00971365/document
    #HAL #open_access #OA #édition_scientifique #research_gate #université #academia.edu

  • Must we decolonise #Open_Access? Perspectives from Francophone Africa

    A long read featuring the recent work of Thomas Hervé Mboa Nkoudou and Florence Piron, on how a truly open and inclusive ‘Open Access’ movement must include those at the periphery

    I recently watched the recording of the fantastic Diversity, Equity and Inclusion session at OpenCon, and I was struck by the general theme of how ‘openness’ isn’t necessarily the force for equality that we perhaps think it is, and how issues of power, exploitation, and hierarchy means that it should be understood differently according to the context in which it is applied. In the session, Denisse Albornoz used the expression of ‘situated openness’ to describe how our Northern conception of openness should not be forced on anyone or any group – it needs to be understood first in individual contexts of historical injustices and post-colonial power structures.

    What stood out for me most in this session, however, (because it related most to my work) was Cameroonian Thomas Mboa’s presentation, which talked about the ‘neo-colonial face of open access’. The presentation employed some very striking critical terms such as ‘cognitive injustice’ and ‘epistemic alienation’ to Open Access.

    I’ve always known that the Open Access movement was far from perfect, but at least it’s moving global science publishing in the right direction, right? Can working towards free access and sharing of research really be ‘neo-colonial’ and lead to ‘alienation’ for users of research in the Global South? And if this really is the case, how can we ‘decolonise’ open access?

    Thomas didn’t get much time to expand on some of the themes he presented, so I got in contact to see if he had covered these ideas elsewhere, and fortunately he has, through his participation in ‘Projet SOHA’ . This is a research-action project that’s been working on open science, empowerment and cognitive justice in French-speaking Africa and Haiti from 2015-17. He provided me with links to four publications written in French by himself and his colleagues from the project – Florence Piron (Université Laval, Quebec, Canada), Antonin Benoît Diouf (Senegal), and Marie Sophie Dibounje Madiba (Cameroon), and many others.

    These articles are a goldmine of provocative ideas and perspectives on Open Access from the Global South, which should challenge all of us in the English-speaking academic publishing community. Therefore, I decided to share some excerpts and extended quotes from these articles below, in amongst some general comments from my (admittedly limited) experience of working with researchers in the Global South.

    The quotes are taken from the following book and articles, which I recommend reading in full (these are easily translatable using the free tool Google Translate Web, which correctly translated around 95% of the text).

    Chapter 2 – ‘Les injustices cognitives en Afrique subsaharienne : réflexions sur les causes et les moyens de lutte’ – Thomas Hervé Mboa Nkoudou (2016), in Piron, Dibounje Madiba et Regulus 2016 (below)
    Justice cognitive, libre accès et savoirs locaux – Collective book edited by Florence Piron, Marie Sophie Dibounje Madiba and Samuel Regulus (2016) (CC-BY) https://scienceetbiencommun.pressbooks.pub/justicecognitive1
    Qui sait ? Le libre accès en Afrique et en Haïti – Florence Piron (2017) (CC-BY) (Soon to be published in English in Forthcoming Open Divide. Critical Studies of Open Access (Herb & Schöpfel ed), Litwinbooks
    Le libre accès vu d’Afrique francophone subsaharienne – Florence Piron, Antonin Benoît Diouf, Marie Sophie Dibounje Madiba, Thomas Hervé Mboa Nkoudou, Zoé Aubierge Ouangré, Djossè Roméo Tessy, Hamissou Rhissa Achaffert, Anderson Pierre and Zakari Lire (2017) (CC-BY-NC-SA)
    Une autre science est possible. Récit d’une utopie concrète dans la Francophonie (le projet SOHA) – Revue Possibles, 2016 (CC-BY)

    Piron et al’s (2017) article starts with a stinging critique of those of us in our Northern scholarly publishing community cliques, and our never-ending open access debates over technicalities:

    “… there are many debates in this community, including on the place of open licenses in open access (is an article really in open access if it is not freely reusable in addition to being freely accessible?), on the legitimacy of the fees charged to authors by certain journals choosing open access, on the quality and evaluation of open access journals, on the very format of the journal as the main vehicle for the dissemination of scientific articles or on the type of documents to be included in institutional or thematic open archives (only peer-reviewed articles or any document related to scientific work?).

    Viewed from Sub-Saharan Francophone Africa, these debates may seem very strange, if not incomprehensible. Above all, they appear very localized: they are debates of rich countries, of countries of the North, where basic questions such as the regular payment of a reasonable salary to academics, the existence of public funding for research, access to the web, electricity, well-stocked libraries and comfortable and safe workplaces have long been settled.” Piron et al. (2017)

    … and their critique gets more and more scathing from here for the Open Access movement. OA advocates – tighten your seatbelts – you are not going to find this a comfortable ride.

    “… a conception of open access that is limited to the legal and technical questions of the accessibility of science without thinking about the relationship between center and periphery can become a source of epistemic alienation and neocolonialism in the South”. Piron et al. (2017)

    “Is open access the solution to the documented shortcomings of these African universities and, in doing so, a crucial means of getting scientific research off the ground? I would like to show that this is not the case, and to suggest that open access can instead become a neo-colonial tool by reinforcing the cognitive injustices that prevent African researchers from fully deploying their research capacities in the service of the community and sustainable local development of their country.” Piron (2017)

    Ouch. To understand these concepts of ‘cognitive injustice’ and ‘epistemic alienation’, it helps to understand this ‘world system’ and the power relationship between the centre and the periphery. This is based on Wallerstein’s (1996) model, which Thomas featured in his OpenCon slides:

    “… a world-system whose market unit is the scientific publication circulating between many instances of high economic value, including universities, research centers, science policies, journals and an oligopoly of for-profit scientific publishers (Larivière, Haustein, and Mongeon, 2015).” Piron et al. (2017)

    “… we believe that science, far from being universal, has been historically globalized. Inspiring us, like Keim (2010) and a few others (Polanco, 1990), from Wallerstein’s (1996) theory, we consider that it constitutes a world-system whose market unit is the scientific publication. Produced mainly in the North, this merchandise obeys standards and practices that are defined by the ‘center’ of the system, namely the main commercial scientific publishers (Larivière, Haustein, & Mongeon, 2015), and their university partners are the US and British universities dominating the so-called world rankings. The semi-periphery is constituted by all the other countries of the North or emerging from the South which revolve around this center, adopting the English language in science and conforming to the model LMD (license, master, doctorate) imposed since the Bologna process to all the universities of the world with the aim of “normalizing” and standardizing the functioning of this world-system. The periphery then refers to all the countries that are excluded from this system, which produce no or very few scientific publications or whose research work is invisible, but to whom the LMD model has also been imposed (Charlier, Croché, & Ndoye 2009, Hountondji 2001)”. Piron et al. (2017)

    So, the continuing bias and global focus towards the powerful ‘center’ of the world-system leads to the epistemic alienation of those on the periphery, manifesting in a ‘spiritual colonisation’:

    “… this attitude that drives us to want to think about local problems with Western perspective is a colonial legacy to which many African citizens hang like a ball.” Mboa (2016).

    So where does Open Access fit in with this world-system?

    “… if open access is to facilitate and accelerate the access of scientists from the South to Northern science without looking into the visibility of knowledge of the South, it helps to redouble their alienation epistemic without contributing to their emancipation. Indeed, by making the work of the center of the world-system of science even more accessible, open access maximizes their impact on the periphery and reinforces their use as a theoretical reference or as a normative model, to the detriment of local epistemologies.” Piron et al. (2017)

    Rethinking Northern perspectives

    This should be an eye-opening analysis for those of us who assumed that access to research knowledge in the North could only be a good thing for the South. Perhaps we need to examine the arrogance behind our narrow worldview, and consider more deeply the power at the heart of such a one-way knowledge exchange. Many of us might find this difficult, as:

    “The idea that open access may have the effects of neocolonialism is incomprehensible to people blind to epistemological diversity, who reduce the proclaimed universalism of Western science to the impoverished model of the standards imposed by the Web of Science model. For these people, the invisibility of a publication in their numerical reference space (located in the center of the world-system) is equivalent to its non-existence. The idea that valid and relevant knowledge can exist in another form and independently of the world-system that fascinates them is unthinkable.” Piron et al. (2017)

    Having spent a little time at scholarly publishing events in the Global North, I can attest that the mindset described above is common. There are kind thoughts (and a few breadcrumbs thrown in the form of grants and fellowships) towards those on the periphery, but it is very much in the mindset of helping those from the Global South ‘catch up’. Our mindset is very much as Piron describes here:

    “If one sticks to the positivist view that “science” is universal – even if its “essence” is symbolized by the American magazine Science – then indeed African science, that is to say in Africa, is late, and we need to help it develop so that it looks more and more like the North”. Piron (2017)

    And whilst in the North we may have a lot of respect for different cultural perspectives, genuine reciprocal exchanges of research knowledge are rare. We are supremely confident that our highly-developed scientific publishing model deserves to be at the centre of our system. This can lead to selective blindness about the rigorousness of our science and our indexed journals, in spite of the steady drip drip drip of reports of biased peer review, data fraud and other ethical violations in ‘high-impact’ Northern journals, exposed in places like retraction watch.

    North/South research collaborations are rarely equitable – southern partners often complain of being used as data-gatherers rather than intellectual equals and partners in research projects, even when the research is being carried out in their own country.

    “These [Northern] partners inevitably guide the problems and the methodological and epistemological choices of African researchers towards the only model they know and value, the one born at the center of the world-system of science – without questioning whether this model is relevant to Africa and its challenges”. Piron et al (2017).

    These issues of inequity in collaborative relationships and publication practices seem inextricably linked, which is not surprising when the ultimate end goal of research is publishing papers in Northern journals, rather than actually solving Southern development challenges.

    “In this context, open access may appear as a neocolonial tool, as it facilitates access by Southern researchers to Northern science without ensuring reciprocity. In doing so, it redoubles the epistemic alienation of these researchers instead of contributing to the emancipation of the knowledge created in the universities of the South by releasing them from their extraversion. Indeed, by making the work produced in the center of the world-system even more accessible, free access maximizes their impact on the periphery and reinforces their use as a theoretical reference or as a normative model, to the detriment of local epistemologies, which generates situations absurd as, for example, the use of a theoretical framework related to wage labor in the Paris region to analyze the work of women in northern Mali” Piron (2017)

    “The resulting consequences are, in particular, the teachers of the Southern countries who quote and read only writers from the North and impose them on their students and the libraries of our universities who do everything to subscribe to Western scholarly journals while they do not deal with our problems. (Mboa Nkoudou, 2016 )”

    This is also a striking example:

    “It is very sad to note that geographers in Ouagadougou are more familiar with European work on the Sahel than those at the Higher Institute of Sahel in Maroua, Cameroon.” Piron (2017)

    The lack of equity in research knowledge exchange and collaboration is also caused by another one-way North to South flow: funding. Research in the South is often dependent on foreign funding. Big Northern donors and funders therefore set the standards and agendas in research, and in how the entire research funding system works. Southern partners rarely get to set the agenda, and researchers rarely get to develop the research questions that guide the research. They have to learn to jump through administrative hoops to become credible in the eyes of the Northern donor (for more information see ‘Who drives research in developing countries?‘).

    Southern institutions are also compelled, via league tables such as the World Unviersity Rankings, to play the same game as institutions in the North. Institutions are ranked against each other according to criteria set in the North, one of which is citations (of course, only citations between journals in the Web of Science or Scopus, which is overwhelmingly Northern). And so to stay ‘competitive’, Southern institutions need their researchers to publish in Northern journals with Northern language and agendas.
    Northern agendas and local innovation

    Whilst it is tempting to think that the issues and criticism described above is mostly a problem for the social sciences and humanities, there are also real issues in the ‘hard’ sciences – perhaps not so much in their epistemological foundations – but in very practical issues of Northern research agendas. For example, Northern research, being based in Europe and the US, is overwhelmingly biased towards white people, in diversity of leadership, diversity of researchers, and most importantly in the whiteness of clinical trial subjects. This is problematic because different ethnic populations have different genetic makeups and differences due to geography, that mean they respond differently to treatments (see here, here and here). Are African and Asian researchers informed of this when they read research from so-called ‘international’ journals?

    Furthermore, these Northern agendas can also mean that research focuses on drugs, equipment and treatments that are simply not suitable for developing country contexts. I was reminded of a discussion comment recently made by a Pakistani surgeon on the Northern bias of systematic reviews:

    “There is a definite bias in this approach as almost all of the guidelines and systematic reviews are based on the research carried out in high income countries and the findings and the recommendations have little relevance to the patients, health care system and many a time serve no purpose to the millions of patients based in low resourced countries. e.g. I routinely used Phenol blocks for spasticity management for my patients which were abandoned two decades ago in the West. Results are great, and the patients can afford this Rs 200 phenol instead of Rs 15,000 Botox vial. But, unfortunately, I am unable to locate a single systematic review on the efficacy of phenol as all published research in the last decade was only on the use of Botox in the management of spasticity.” Farooq Rathore (HIFA mailing list, 2016).

    Similarly, I’ve read research papers from the South that report on innovative approaches to medical treatments and other problems that utilise lower-cost equipment and methodologies (in fact, as is argued here, research in low-resource environments can often be more efficient and innovative, containing many lessons we, in the North, could learn from). This point is also made by Piron et al:

    “… the production of technical and social innovations is rich in Sub-Saharan French-speaking Africa, as evidenced by the high number of articles on this subject in the Sci-Dev magazine, specializing in science for development, or in the ecofin site, an economic information agency turned towards Africa. But these are mostly local innovations that mobilize local resources and often recycled materials to, for example, introduce electricity into a village, better irrigate fields or offer lighting after sunset. The aim of these innovations is to contribute to local development and not to the development of international markets, unlike innovations designed in the North which, while targeting the countries of the South, remain highly marketable – just think of milk powder or GMO seeds. The issue of open access to scientific publications is a very secondary issue for local innovators in such a context”. (Piron et al. 2016)

    These examples of innovation aside, there are many cases where the ‘epistemic alienation’ described above leads to ‘the exclusion or contempt of local knowledge’ (Mboa, 2016), even amongst researchers in the global South.

    “In fact, Western culture abundantly relayed in the media and textbooks is shown to be superior to other cultures. This situation is pushing Africans to multiply their efforts to reach the ideal of life of the “white”. This situation seems to block their ability to think locally, or even to be reactive. Thus, faced with a given situation specific to the African context, many are those who first draw on the resources of Western thinking to propose elements of answers.” Mboa (2016)

    Free and open access as ‘showcasing products’

    The Research4Life (R4L) programme also comes in for criticism from Piron et al. which will come as a shock to Northern publishing people who often use the ‘… but they’ve got Research4Life’ line when faced with evidence of global research inequalities.

    “… while pretending to charitably provide university libraries in the Global South with free access to pre-defined packages of paid journals from the North, this program, set up by for-profit scientific publishers, maintains the dependence of these libraries, limits their understanding of the true network of open access publications and, above all, improves the market for the products sold by these publishers.” Piron et al (2017)

    “… this program encourages the continued reliance of these libraries on an external program, designed in the North and showcasing Northern products, while it may disappear as soon as this philanthropic desire is exhausted or as soon as trading partners will not find any more benefits.”

    Whilst I still think R4L is a great initiative (I know many researchers in the Global South who are very appreciative of the programme), it’s difficult to disagree with the conclusion that:

    ‘… this program mainly improves the opportunities of Northern publishers without contributing to the sustainable empowerment of university libraries in the South … this charity seems very hypocritical, let alone arbitrary, since it can stop at any time.” Piron (2017)

    Of course, the same could be said of Article Processing Charge (APC) waivers for developing country authors. Waivers are currently offered by the majority of journals from the big publishers (provided according to the same HINARI list of countries provided by Research4Life), although sometimes you have to dig deep into the terms and conditions pages to find them. Waivers are good for publishers to showcase their corporate social responsibility and provide diversity of authorship. However, they are unsustainable – this charity is unlikely to last forever, especially as they rely on the pool of Southern authors being relatively limited. It should also be noted that developing countries with the most active, growing researcher communities such as Nigeria, South Africa and India do not qualify for either R4L access or APC waivers.

    Speaking of APCs, something I observe regularly amongst Southern researchers is a confusion over the ‘Gold’ OA author-pays model, and this too is noted:

    “In northern countries, many researchers, especially in STEM (Björk and Solomon, 2012) [ 7 ], believe (wrongly) that open access now means “publication fees charged to authors” … this commercial innovation appears to be paying off, as these costs appear to be natural to researchers.” Piron (2017)

    This also appears to be paying off in the Global South – authors seem resigned to pay some kind of charge to publish, and it is common to have to point out to authors that over two-thirds of OA journals and 99% of subscription journals do not charge to publish (although, the rise of ‘predatory’ journals may have magnified this misunderstanding that pay-to-publish is the norm).

    It may be tempting to think of these inequalities as an unfortunate historical accident, and that our attempts to help the Global South ‘catch up’ are just a little clumsy and patronising. However, Piron argues that this is no mere accident, but the result of colonial exploitation that still resonates in existing power structures today:

    “Open access is then easily seen as a means of catching up, at least filling gaps in libraries and often outdated teaching […] Africa is considered as lagging behind the modern world, which would explain its underdevelopment, to summarize this sadly hegemonic conception of north-south relations. By charity, Northern countries then feel obliged to help, which feeds the entire industry surrounding development aid [….] this model of delay, violently imposed by the West on the rest of the world through colonization, has been used to justify the economic and cognitive exploitation (Connell, 2014) of colonized continents without which modernity could not have prospered.” Piron (2017)

    To build the path or take the path?

    Of course, the authors do admit that access to Northern research has a role to play in the Global South, provided the access is situated in local contexts:

    “… African science should be an African knowledge, rooted in African contexts, that uses African epistemologies to answer African questions, while also using other knowledge from all over the world, including Western ones, if they are relevant locally.” Piron (2017)

    However, the practical reality of Open Access for Southern researchers is often overstated. There is a crucial distinction between making content ‘open’ and providing the means to access that content. As Piron et al. 2017 say:

    “To put a publication in open access: is it, to build the path (technical or legal) that leads to it, or is it to make it possible for people to take this path? This distinction is crucial to understand the difference in meaning of open access between the center and the periphery of the world-system of science, although only an awareness of the conditions of scientific research in the Southern countries makes it possible to visualize it, to perceive it.”

    This crucial difference between availability and accessibility has also been explained by Anne Powell on Scholarly Kitchen. There are many complex barriers to ‘free’ and ‘open’ content actually being accessed and used. The most obvious of these barriers is internet connectivity, but librarian training, language and digital literacy also feature significantly:

    “Finding relevant open access articles on the web requires digital skills that, as we have seen, are rare among Haitian and African students for whom the web sometimes comes via Facebook … Remember that it is almost always when they arrive at university that these students first touch a computer. The catching up is fast, but many reflexes acquired since the primary school in the countries of the North must be developed before even being able to imagine that there are open access scientific texts on the web to make up for the lack of documents in the libraries. In the words of the Haitian student Anderson Pierre, “a large part of the students do not know the existence of these resources or do not have the digital skills to access and exploit them in order to advance their research project”. Piron (2017)

    Barriers to local knowledge exchange

    Unfortunately, this is made even more difficult by resistance and misunderstanding of the internet and digital tools from senior leadership in Africa:

    “Social representations of the web, science and copyright also come into play, especially among older academics, a phenomenon that undermines the appropriation of digital technologies at the basis of open access in universities.” Piron et al. (2017)

    “To this idea that knowledge resides only in printed books is added a representation of the web which also has an impact on the local resistance to open access: our fieldwork has allowed us to understand that, for many African senior academics, the web is incompatible with science because it contains only documents or sites that are of low quality, frivolous or entertaining. These people infer that science in open access on the web is of lower quality than printed science and are very surprised when they learn that most of the journals of the world-system of science exist only in dematerialized format. … Unfortunately, these resistances slow down the digitization and the web dissemination of African scientific works, perpetuating these absurd situations where the researchers of the same field in neighboring universities do not know what each other is doing”. Piron et al. (2017)

    This complaint about in-country communication from researchers in the South can be common, but there are signs that open access can make a difference – as an example, in Sri Lanka, I’ve spoken to researchers who say that communicating research findings within the country has always been a problem, but the online portal Sri Lanka Journals Online (currently 77 open access Sri Lankan journals) has started to improve this situation. This project was many years in the making, and has involved training journal editors and librarians in loading online content and improving editorial practices for open access. The same, of course, could be said for African Journals Online, which has potential to facilitate sharing on a larger scale.

    Arguably, some forms of institutional resistance to openness in the Global South have a neocolonial influence – universities have largely borrowed and even intensified the Northern ‘publish or perish’ mantra which focuses the academic rewards system almost entirely on journal publications, often in northern-indexed journals, rather than on impact on real world development.

    “The system of higher education and research in force in many African countries remains a remnant of colonization, perpetuated by the reproduction, year after year, of the same ideals and principles. This reproduction is assured not by the old colonizers but by our own political leaders who are perpetuating a system structured according to a classical partitioning that slows down any possible communication between researchers within the country or with the outside world, even worse between the university and the immediate environment. For the ruling class, the changes taking place in the world and the society’s needs seem to have no direct link to the university.” Mboa (2016)

    Mboa calls this partitioning between researchers and outsiders as “a tight border between society and science”:

    “African researchers are so attached to the ideal of neutrality of science and concern of its ‘purity’ that they consider contacts with ordinary citizens as ‘risks’ or threats and that they prefer to evolve in their ‘ivory tower’. On the other hand, ordinary citizens feel so diminished compared to researchers that to talk to them about their eventual involvement in research is a taboo subject …” Mboa (2016)

    Uncolonising openness

    So what is the answer to all these problems? Is it in building the skills of researchers and institutions or a complete change of philosophy?

    “The colonial origin of African science (Mvé-Ondo, 2005) is certainly no stranger to this present subjugation of African science to northern research projects, nor to its tendency to imitate Western science without effort. Contextualization, particularly in the quasi-colonial structuring of sub-Saharan African universities (Fredua-Kwarteng, 2015) and in maintaining the use of a colonial language in university education. Considering this institutionalized epistemic alienation as yet another cognitive injustice, Mvé-Ondo wonders “how to move from a westernization of science to a truly shared science” (p.49) and calls for “epistemological mutation”, “rebirth”, modernizing “African science at the crossroads of local knowledge and northern science – perhaps echoing the call of Fanon (1962/2002) for a “new thinking” in the Third World countries, detached from European model, decolonized.” Piron et al. (2017)

    For this to happen, open access must be about more than just access – but something much more holistic and equitable:

    “Can decentralized, decolonised open access then contribute to creating more cognitive justice in global scientific production? Our answer is clear: yes, provided that it is not limited to the question of access for scientific and non-scientific readers to scientific publications. It must include the concern for origin, creation, local publishing and the desire to ensure equity between the accessibility of the publications of the center of the world system and that of knowledge from the periphery. It thus proposes to replace the normative universalism of globalized science with an inclusive universalism, open to the ecology of knowledges and capable of building an authentic knowledge commons (Gruson-Daniel, 2015; Le Crosnier, 2015), hospitable for the knowledge of the North and the South”. Piron et al. (2017)

    Mboa sees the solution to this multifaceted problem in ‘open science’:

    “[Cognitive injustice comes via] … endogenous causes (citizens and African leaders) and by exogenous causes (capitalism, colonization, the West). The knowledge of these causes allowed me to propose ways to prevent our downfall. Among these means, I convened open science as a tool available to our leaders and citizens for advancing cognitive justice. For although the causes are endogenous and exogenous, I believe that a wound heals from the inside outwards.” Mboa (2016).

    Mboa explains how open science approaches can overcome some of these problems in this book chapter, but here he provides a short summary of the advantages of open science for African research:

    “It’s a science that rejects the ivory tower and the separation between scientists and the rest of the population of the country. In short, it’s a science released from control by a universal capitalist standard, by hierarchical authority and by pre-established scientific classes. From this perspective, open science offers the following advantages:

    it brings science closer to society;
    it promotes fair and sustainable development;
    it allows the expression of minority and / or marginalized groups, as well as their knowledge;
    it promotes original, local and useful research in the country;
    it facilitates access to a variety of scientific and technical information;
    it is abundant, recent and up to date;
    it develops digital skills;
    it facilitates collaborative work;
    it gives a better visibility to research work.

    By aiming to benefit from these advantages, researchers and African students fight cognitive injustice. For this, open access science relies on open access, free licenses, free computing, and citizen science.” Mboa (2016).

    But in order for open science to succeed, digital literacy must be rapidly improved to empower students and researchers in the South:

    “Promoting inclusive access therefore requires engaging at the same time in a decolonial critique of the relationship between the center and the periphery and urging universities in the South to develop the digital literacy of their student or teacher members.” Piron et al. (2017)

    It also requires improving production of scientific works (‘grey’ literature, as well as peer-reviewed papers) in the South for a two-way North/South conversation:

    “Then, we propose to rethink the usual definition of open access to add the mandate to enhance the visibility of scientific work produced in universities in the South and thus contribute to greater cognitive justice in global scientific production.” Piron (2017)

    And providing open access needs to be understood in context:

    “… if we integrate the concern for the enhancement of the knowledge produced in the periphery and the awareness of all that hinders the creation of this knowledge, then open access can become a tool of cognitive justice at the service of the construction of an inclusive universalism peculiar to a just open science.” Piron, Diouf, Madiba (2017)

    In summary then, we need to rethink the way that the global North seeks to support the South – a realignment of this relationship from mere access to empowerment through sustainable capacity building:

    “Africa’s scientific development aid, if it is needed, should therefore be oriented much less towards immediate access to Northern publications and more to local development of tools and the strengthening of the digital skills of academics and librarians. These tools and skills would enable them not only to take advantage of open access databases, but also to digitize and put open access local scientific works in open archives, journals or research centers.” Piron (2017)

    So what next?

    Even if you disagree with many the above ideas, I hope that this has provided many of you with some food for thought. Open Access must surely be about more than just knowledge flow from North to South (or, for that matter the academy to the public, or well-funded researchers to poorly funded researchers). Those on the periphery must also be given a significant voice and a place at the table. For this to happen, many researchers (and their equivalents outside academia) need training and support in digital skills; some institutional barriers also need to be removed or overcome; and of course a few cherished, long-held ideas must be seriously challenged.

    “These injustices denote anything that diminishes the capacity of academics in these countries to deploy the full potential of their intellectual talents, their knowledge and their capacity for scientific research to serve their country’s sustainable local development”. Piron et al., (2016).

    What do you think…?

    http://journalologik.uk/?p=149
    #édition_scientifique #OA #open_access #Afrique #Afrique_francophone #décolonisation #post-colonialisme

  • L’#Open_science au prisme de la #Commission_européenne

    Appuyée par diverses politiques publiques, la notion de science ouverte mobilise aujourd’hui de nombreuses initiatives visant à promouvoir de nouvelles pratiques, de nouveaux enjeux pour la recherche et la société en ouvrant très rarement le débat public de façon plus contradictoire sur ces conceptions, sur les visions et les représentations qui y sont associées.Un récent numéro de la Revue française des sciences de l’information et de la communication (Chartron & Schöpfel 2017) a rassemblé différentes contributions utiles pour ces débats. L’article d’Anne Clio et Sartita Albagi (2017) a tracé des repères généalogiques sur ce mouvement, relatant les pratiques pionnières de Jean-Claude Bradley, chimiste de l’Université de Drexel, initiant des “carnets de laboratoire publics” dans les années 1990. Bradley peut être considéré comme un initiateur d’une certaine science ouverte, il avait la conviction qu’il fallait, autant que possible, mettre toutes les recherches à la disposition du public,..…

    https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ES_041_0177
    #édition_scientifique #UE #EU #Union_européenne #open_source

    • La notion de Science Ouverte dans l’Espace européen de la recherche

      Cet article analyse les prescriptions européennes en matière d’Open Science et évalue la mesure dans laquelle celles-ci contribuent à résoudre la contradiction qui leur préexiste entre les prescrits qui, au sein de l’Espace européen de la recherche, encouragent les chercheurs à ouvrir la démarche scientifique et les produits de la recherche à des parties prenantes extérieures, et ceux qui incitent à fonder les indicateurs de performance en matière de recherche sur les articles de revue savante internationale. A cet égard, la combinaison de la publication en #OA avec l’archivage d’une diversité de produits de la recherche sur des répertoires OA s’avère préférable au basculement unilatéral dans la voie dorée de l’OA, par le biais de « big deals » avec les #Majors.

      https://journals.openedition.org/rfsic/3241

  • #Angle_Mort #éditions
    http://www.radiopanik.org/emissions/emissions-speciales/angle-mort-editions

    Ce vendredi 26 avril 2019 entre 13h et 14h les éditions de l’Angle Mort présenteront

    leur nouvelle collection #11h18 ainsi que leurs deux nouvelles parutions :

    Suite Irlandaise en quatorze stations de #Serge_Delaive

    9 poèmes de l’Exaltation perdue de #Joseph_Ridgwell

    En présence de

    Joseph Ridgwell et de son traducteur Tom Buron

    et des éditeurs

    Bonne écoute !

    #poésie #poésie,éditions,11h18,Serge_Delaive,Joseph_Ridgwell,Angle_Mort
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/emissions-speciales/angle-mort-editions_06613__1.mp3

  • LETTRE OUVERTE À HUGUES JALLON, PRÉSIDENT DES EDITIONS DU SEUIL, À PROPOS DE CESARE BATTISTI
    Serge #Quadruppani
    paru dans lundimatin#185

    ... je suis sûr que je ne t’apprendrai rien, cher Hugues, en rappelant que la défense de #Battisti et de tous les exilés menacés d’#extradition (à propos, on compte toujours sur toi pour signer en faveur de ceux qui pourraient être menacés aujourd’hui), entrait et entre toujours dans une bataille contre le #révisionnisme historique dominant en Italie, qui refuse d’admettre que dans les années 60-70, une partie minoritaire mais conséquente de la population de la péninsule est entrée en sécession contre la vieille société. Pour ces centaines de milliers, ces millions d’ouvriers, étudiants, paysans, habitants de quartiers populaires, femmes et homosexuels en lutte, le fait qu’on veuille s’en prendre physiquement à des gros commerçants qui jouaient au shérif en tirant sur des petits voyous braqueurs et qui s’en vantaient, ou à des matons tortionnaires, n’était discutable que d’un point de vue stratégique, pas éthique. Il faut dire que ces Italiens-là savaient que les auteurs des attentats massacres, les penseurs de la #stratégie_de_la_tension, les assassins d’ouvriers dans les usines, de paysans dans les champs et de détenus dans les prisons, étaient à chercher du côté de l’Etat et de ses forces de l’ordre. Faire porter le chapeau d’une violence sociale généralisée à Battisti et à quelques centaines d’individus ensevelis sous les peines de prison et contraints souvent à des rétractations honteuses, est le tour de passe-passe auquel l’#Italie officielle, celle du PC et de la démocratie chrétienne regroupés aujourd’hui dans le PD ont réussi jusqu’ici, y compris à présent avec l’appui des fascistes de la #Ligue et des sinistres bouffons xénophobes #5_étoiles. Le Seuil n’était pas obligé d’apporter sa caution de vieille maison d’édition à cette vérité officielle-là.

    #innocentisme #édition #gauche #strage_di_stato #prison #isolement #écriture #littérature

    https://lundi.am/Lettre-ouverte-a-Hugues-Jallon-President-des-Editions-du-Seuil-a-propos-de

    • Note d’Irène Bonnaud sur FB sur l’écriture, "ceux qui ont la culture" (et ceux qui "ne l’ont pas"), en complément au texte de Serge Quadruppani : "Merci à Serge Quadruppani qui dit ici l’essentiel. J’ajouterais que la prison coûte cher (cantiner, faire venir la famille au fin fond de la Sardaigne, payer les avocats, etc), et qu’un écrivain enfermé dans des conditions carcérales pareilles (isolement, surveillance visuelle 24h/24), sous le feu d’une campagne de propagande massive, quel recours a-t-il sinon écrire et publier pour faire entendre sa voix ? Dans ce contexte, on peut trouver la décision du Seuil encore un peu plus infâme. "L’heure pour Cesare Battisti n’est pas à la littérature" : mais quelle dose de stupidité peut-on avoir dans la cervelle pour prononcer cette phrase ? À moins que cela ne fasse au fond partie du problème.

      Car cette focalisation délirante des autorités italiennes sur le cas Battisti, alors qu’il n’était qu’un parmi des milliers dans les années 70, et qu’un parmi des dizaines d’autres réfugiés en France, est liée à son refus des deux attitudes qu’on lui offrait : se taire, et accepter d’être objet silencieux du discours des autres, tant la production culturelle sur les « années de plomb » était florissante à l’orée des années 2000, ou se repentir, expier en public les erreurs passées, endosser le rôle d’épouvantail aux oiseaux et d’organisateur de l’autocritique des autres, repenti perpétuel et juge du repentir d’autrui, bref servir l’ordre social existant.

      Ce refus était un scandale, et la provocation immense, d’être devenu écrivain sans y avoir été convié. Pour l’Etat italien, il devenait alors urgent de le remettre à sa place, que tout le monde oublie ses livres et qu’il ne soit plus que « le terroriste », « l’assassin », ou au mieux « l’ex terroriste », « l’ex militant d’extrême-gauche », etc. La négation de Cesare Battisti comme écrivain, le fait que ses livres depuis 2002, et les meilleurs et parmi les plus nettement autobiographiques, Cargo Sentimental, Face au mur, ne soient pas publiés en Italie, n’est pas un hasard d’édition. Sans cesse les articles de presse haineux au Brésil comme en Italie insistaient sur le même thème : ce type est mégalomane, il fait le malin, il crâne, il nous nargue, il fanfaronne, il se prétend écrivain, il "joue à l’écrivain" - sous-entendu : il n’est pas un vrai écrivain, sérieux, respectable, bourgeois, c’est un voyou mal élevé et, comme on dirait dans un mauvais polar, « on va lui montrer où est sa place ». Cesare Battisti a le malheur de ne pas être issu de la bourgeoisie intellectuelle. Fils de paysans pauvres, il fait décidément mauvais genre, ragazzo di vita à la Pasolini, squatteur, chômeur, autodidacte, pas idéologue ni théoricien pour un sou, bref pas sérieux, pas présentable.

      Et comment accepter que ces « années de plomb » dont il paraît si important de faire une décennie de tragédies et de désolation aient pu transformer un enfant de prolo en écrivain ? Ce serait laisser voir qu’elles ont été aussi, pour des dizaines de milliers de jeunes gens, un chemin d’émancipation, un air de liberté. Refuser d’aller travailler aux champs ou à l’usine, rompre avec un Parti Communiste qui chantait la dignité du travail et s’alliait avec la droite réactionnaire la plus corrompue, quitter sa famille, son lycée, vivre dans des squats, braquer des magasins pour « se réapproprier les richesses », mais surtout pour refuser l’obéissance aux contremaîtres, aux patrons, aux syndicats - toute cette politique au jour le jour qui a marqué la décennie de l’après 68 et qui a été une formidable source de créativité et de culture, en Italie plus que partout ailleurs dans le monde, est la matrice des romans de Cesare Battisti, leur sujet parfois, mais surtout ce qui les a rendus possibles.

      "J’ai toujours cru que je n’avais pas le droit d’écrire. Je n’en ai pris conscience qu’après février 2004, dans cette situation extrême. Mon arrestation et toutes les infamies qui s’ensuivirent m’avaient rejeté trente-cinq ans en arrière. A l’époque où mon père, qui n’avait jamais terminé l’école primaire, me disait : « On n’écrit que lorsqu’on a une chose importante à dire, et pas n’importe comment. On peut faire beaucoup de dégâts avec un écrit. Il faut laisser cela à ceux qui ont la culture et les responsabilités." (Cesare Battisti, Ma Cavale)

      Du stalinisme paternel à cette décision du Seuil aujourd’hui, on peut dire qu’il y a une certaine continuité, une façon de dire aux "classes dangereuses" et autres subalternes : "la littérature ne vous appartient pas, la littérature est l’affaire des gens respectables, la littérature est notre affaire". Inutile de dire que c’est tout l’inverse, et que ces gens du Seuil viennent de prouver qu’ils ne comprennent, mais alors rien à la littérature."

    • Selon son avocat, Davide Steccanella, les aveux de Cesare Battisti sont avant tout motivés par sa volonté de soulager sa conscience : « Pendant quarante ans, il a été décrit, en Italie, comme le pire des monstres. Avec ce geste, il veut se réapproprier son histoire. » Agé de 64 ans et sans perspective autre que celle de « pourrir en prison » – selon la promesse faite par Matteo Salvini le jour de son retour en Italie –, l’ancien fugitif n’a en effet plus rien à perdre, et pas grand-chose à gagner.

      La demande, présentée par son avocat, de considérer comme prescrite sa condamnation à six mois d’isolement a été rejetée par la justice italienne. Depuis janvier, l’ancien activiste est emprisonné à Oristano, dans une des prisons les plus difficiles du pays, dans une cellule de 3 mètres par 3, où il fait l’objet d’un traitement « sur mesure », surveillé 24 heures sur 24 par les gardiens, il n’a pas grand-chose de plus à espérer qu’un geste de clémence.

      Pour l’ancien membre des Brigades rouges Enrico Porsia (dont la condamnation à quatorze années de prison est prescrite depuis 2013), qui a bien connu Battisti lors de ses années parisiennes, l’ancien membre des PAC a surtout cédé à la pression à laquelle il est soumis depuis son retour en Italie : « Il a été exhibé lors de son arrestation, il est enfermé dans un “aquarium” et soumis à un traitement inhumain, très proche du “41 bis” réservé aux mafieux… En fait, avec ces aveux, l’Etat italien dit : il nous a suffi de trois mois pour le briser. »

      Jérôme Gautheret (Rome, correspondant)

      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/03/25/italie-cesare-battisti-reconnait-sa-responsabilite-dans-quatre-meurtres_5441

    • L’AUTODAFÉ DE CESARE BATTISTI, Paolo Persichetti
      https://lundi.am/L-autodafe-de-Cesare-Battisti

      (...) Présentée comme un changement radical après sa libération en mars 2004, la décision soudaine et brutale de faire recours à la catégorie de l’innocence fut assumée dès le début aux dépens de ses compagnons de destin, comme pour souligner que la distance intervenue avec sa vieille communauté serait devenue une valeur ajoutée. Les autres réfugiés furent accusés de l’avoir mis sous pression, carrément bâillonné, le tout sans épargner les jugements dénigrants à l’égard des autres formations politiques armées des années 70 différentes de celles de son petit groupe d’appartenance. Tandis que ses vieux avocats et compagnons d’exil le mettaient en garde, devant le risque que représentait ce choix, en lui rappelant que la procédure d’extradition n’était pas une anticipation du jugement du procès, ni un dernier degré du procès, mais une instance juridique où les requêtes provenant d’Italie étaient évaluées en fonction de leur conformité aux normes internationales et internes, certains de ses soutiens laissaient entendre que la défense nécessaire n’avait pas été développée auparavant parce qu’elle aurait pu « nuire à la protection collective accordée sans distinction des actes commis », à la « petite communauté des réfugiés italiens, protégée pendant plus de 20 ans par la parole de la France » (Le Monde du 23 novembre 2004). En plus d’insinuer, devant l’opinion publique, que la communauté des exilés était une communauté de « coupables » qui empêchaient l’unique « innocent » de se défendre, on leur attribuait un rôle de censeurs jusqu’à dépeindre les exilés comme une bande de cyniques inquisiteurs qui lançaient des excommunications. (...)

      LES AVEUX

      Dans le système judiciaire italien, la notion de culpabilité a été renversée par l’imposant arsenal législatif des récompenses. Le discriminant essentiel est devenu de fait le comportement du prévenu, la démonstration de sa soumission, le degré de repentir ou de collaboration. A égalité de délit et de responsabilité pénale, sont rendus des jugements et des traitements pénitentiaires très différents. La logique des récompenses a modifié les frontières de la culpabilité et de l’innocence. On peut être coupable et récompensé, innocent et puni. Ce que l’on est compte plus que ce qui a été fait. Battisti, malheureusement, n’a pas eu la force de se battre contre cette situation.

  • Publications scientifiques : la justice française ordonne aux FAI de bloquer Sci-Hub et LibGen, à la demande des éditeurs Elsevier et Springer Nature
    https://www.developpez.com/actu/253749/Publications-scientifiques-la-justice-francaise-ordonne-aux-FAI-de-bloqu

    En France, comme dans d’autres pays, #Elsevier et #Springer Nature ont donc saisi la justice pour obliger les fournisseurs d’accès internet à bloquer #Sci-Hub ainsi que #LibGen, un moteur de recherche d’articles et livres scientifiques qui facilite aussi l’accès aux contenus soumis à un péage. Les deux hébergeraient respectivement plus de 70 millions et plus de 25 millions d’articles scientifiques, d’après les éditeurs.

    Le verdict est tombé plus tôt ce mois de mars. Le tribunal de grande instance (TGI) de Paris a statué que les éditeurs ont suffisamment démontré que les plateformes Sci-Hub et LibGen sont entièrement dédiées ou quasi entièrement dédiées au piratage de leurs articles. Il a donc demandé à Orange, SFR, Free et Bouygues Telecom de mettre tout en oeuvre pour bloquer l’accès aux domaines de Sci-Hub et LibGen, soit une liste de 57 domaines (y compris des adresses de redirection). Le blocage devra être en vigueur pendant un an.

    Le tribunal estime que s’ils ne sont pas responsables du contenu auquel ils donnent accès, « les FAI et les hébergeurs sont tenus de contribuer à la lutte contre les contenus illicites, et plus particulièrement, contre la contrefaçon de droits d’auteur et droits voisins, dès lors qu’ils sont les mieux à même de mettre fin à ces atteintes ». Le TGI précise également qu’aucun texte ne s’oppose à ce que les mesures à mettre en oeuvre pour mettre fin à ces violations soient supportées par les intermédiaires techniques, c’est-à-dire ici les FAI, quand bien même ces mesures sont susceptibles de représenter pour eux un coût important. Donc le coût de la mise en oeuvre des mesures nécessaires restera à la charge des FAI.

    Même si les FAI décidaient de ne pas faire appel de cette décision, on pourrait se décider s’il est vraiment possible de bloquer ces différents sites. La réalité est qu’après de tels blocages, il y a toujours des sites miroirs qui réapparaissent. Conscients de cela, les deux éditeurs avaient demandé que les FAI surveillent la réapparition de sites miroirs et les bloquent systématiquement ; une demande que le tribunal ne leur a pas accordée. Cela veut dire que si, après avoir été bloqués, Sci-Hub et LibGen réapparaissent sous d’autres domaines, les éditeurs devront à nouveau se rendre au tribunal pour actualiser leur liste de domaines à bloquer. Ce qui prendra du temps et permettra aux sites ciblés de rester en ligne presque sans interruption.

    #savoirs #partage #publications #paywall

  • Elsevier : un écart salarial de 40% entre les femmes et les hommes
    https://www.actualitte.com/article/monde-edition/elsevier-un-ecart-salarial-de-40-entre-les-femmes-et-les-hommes/94108?origin=newsletter

    L’argumentation d’Elsevier est touchante : c’est justement ça le problème : pas de femmes aux postes de responsabilité. Mais ils ne veulent pas entendre... Brotopia !

    En vertu de The Equality Act de 2010 au Royaume-Uni, les sociétés qui emploient plus de 250 personnes sont tenues de publier les chiffres sur les écarts de rémunérations entre leurs employés femmes et hommes. Le groupe éditorial Elsevier, qui emploie environ 1300 personnes en Grande-Bretagne, a donc publié ses données. Et l’écart salarial atteint près de 40 %...

    Elsevier a récemment publié un bilan sur les écarts de rémunérations entre ses employés femmes et hommes sur l’année 2018. Et les chiffres révèlent que les femmes employées par l’entreprise britannique sont payées en moyenne 27,5 % de moins que les hommes, pour un écart de salaire médian allant jusqu’à 39,4 %.

    Pour expliquer ces différences, le groupe éditorial s’appuie sur la répartition inégale des postes au sein de l’entreprise. « L’écart salarial chez Elsevier Limited s’explique par le fait que beaucoup plus d’hommes que de femmes ont des fonctions plus haut placées et gagnent donc un salaire plus important. » En effet, 76,9 % des salariés à occuper un poste important, et donc mieux rémunéré sont des hommes.

    Ainsi, si l’on calcule les écarts salariaux selon les quartiles, ces derniers ne dépassent pas les 6,5 %.

    Autre donnée et non des moindres, celle des différences portant sur les primes bonus. Les salariés qui en reçoivent le plus sont les hommes, sans surprise, à 60,8 %. De plus, les hommes recevraient en moyenne une somme annuelle de 17,8 % plus élevée que celles des femmes, pour un écart de prime médian allant jusqu’à 29,3 %.

    Une donnée que le groupe tient à expliquer : « Les statistiques sur l’écart de rémunération des primes s’expliquent par le fait que les hommes occupent davantage de postes plus élevés que les femmes, et que ce sont ces postes-ci qui sont les plus susceptibles de recevoir des primes, liées à la performance (commissions de ventes, primes trimestrielles). »
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    La British Library réduit l’écart
    salarial entre hommes et femmes

    Mais pas de panique, Elsevier a mentionné dans le rapport qu’il mettrait en place des actions pour réduire cet écart, comme célébrer la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars...

    Par rapport à l’année dernière, on peut noter une petite réduction de l’écart salarial au sein du groupe éditorial. En effet, sur l’année 2017, l’écart médian s’échelonnait à 40,4 %. Celui des primes bonus connaît, lui, une plus grande baisse puisque l’année dernière, il s’élevait à 47,5 % contre 29,3 % sur l’année 2018.

    #Féminisme #Inégalité #Elsevier

  • Academics, don’t write for #The_Conversation, they are not good people. I judge you every single time you post Conversation links. It’s like wearing a sticker saying you don’t support your precarious colleagues.

    The Conversation won’t let non-affiliated academics write for them, thus excluding casualised and unemployed academics. They also syndicate to the right wing press, thus exposing scholars doing anti-racist, pro-migration, and gender work to a great deal of abuse.

    https://twitter.com/DrFloraPoste/status/1110139262157099008
    #publication #stratégie_de_publication #édition_scientifique #université #précarité #extrême_droite
    #boycott ?

  • Contre les théories du « grand remplacement » : rompre avec la rationalité eurocentrique | João Gabriell
    https://joaogabriell.com/2019/03/24/contre-les-theories-du-grand-remplacement-%EF%BB%BF-rompre-avec-la-rat

    Contre les théories du « grand remplacement », plutôt qu’un amoncellement de preuves factuelles contradictoires, il faut rompre avec la rationalité eurocentrique qui les fondent, à la fois en imposant un autre type de débats que ceux qui ont cours, et en renforçant nos luttes politiques contre l’impérialisme occidental. Source : Le blog de João

    • Le « grand remplacement », généalogie d’un complotisme caméléon

      Trouvant ses racines dans la chrétienté médiévale, qui considère juifs et musulmans comme une menace, la théorie d’une « submersion » de la France par un prétendu « envahisseur étranger » convoque et adapte toutes les idéologies présentes et passées – racialistes, antisémites et nationalistes – aptes à servir son propos.

      La pensée du « grand remplacement », propagée principalement par l’écrivain #Renaud_Camus, figure des milieux identitaires, et le candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle #Eric_Zemmour, ne repose pas simplement sur un délire démographique. Elle s’appuie sur tout un système de représentations, où s’entremêlent des sources clairement identifiables et un imaginaire plus diffus, constitué au fil des siècles et constamment revisité.

      Le « grand remplacement » ne laisse pas toujours deviner son âge, tant il adopte des formules modernes ou des exemples contemporains. C’est par exemple le cas chez Renaud Camus. Ainsi écrit-il dans Le Grand Remplacement (La Nouvelle Librairie, 2021) : « L’expression de “grand remplacement” désigne, certes, essentiellement, le remplacement d’un peuple, le peuple français indigène, par un ou plusieurs autres ; celui de sa culture par la déculturation multiculturaliste ; celui de sa civilisation si brillante et admirée par la décivilisation pluriethnique (le village global), elle-même en rivalité âpre avec l’intégrisme musulman, la conquête et la conversion islamique. »

      [...] Aujourd’hui, les musulmans sont vus comme les acteurs d’une conspiration mondiale menée « par les princes et par les masses, par les multimilliardaires du pétrole et par les “jeunes” sans emploi », croit savoir Camus. (...)

      Après la seconde guerre mondiale, l’extrême droite est contrainte à un renouvellement idéologique. La fin des colonies et la rapide croissance économique se traduisent par la montée d’une immigration venue du Sud vers l’Europe. Et alors, la peur de la submersion démographique qui était jusque-là davantage du domaine de la fiction, commence à se diffuser.
      L’idée de remplacement de la population est exprimée par René Binet, un ancien SS français, qui écrit dans son livre Théorie du racisme (1950) que« la “Révolution” n’a, jusqu’ici, été que l’accession de races inférieures au pouvoir, en remplacement de races supérieures dégénérées ». Camus ne s’inspire pas de ce livre, mais il s’inscrit néanmoins dans ce courant de pensée. Il rend en effet un hommage appuyé à celui qui travailla le plus à développer ses idées, l’essayiste Dominique Venner. Après son suicide en 2013, Camus le décrit comme un « grand intellectuel ». Pour Stéphane François, professeur de science politique à l’université de Mons, en Belgique, et historien des idées, « Venner joue un rôle central, car il se situe à l’avant-garde intellectuelle, il tente de sortir d’un nationalisme étroit par l’adoption d’un pan-nationalisme européen. Il est notamment l’auteur d’Histoire et tradition des Européens. 30 000 ans d’identité [#éditions_du_Rocher, 2002], dans lequel il affirme qu’existe une continuité culturelle en Europe, de la préhistoire à aujourd’hui… On trouve en outre chez lui l’idée que l’immigration est une invasion, que les nouveaux arrivants venus du Sud ne peuvent pas s’intégrer, à cause de leur violence ».

      (...) L’immigration est une « contre-colonisation ». Un large usage est donc fait d’un auteur anticolonialiste tel le psychiatre martiniquais Frantz Fanon. On le transforme en ce qu’il n’est pas : une espèce d’apôtre du « chacun chez soi » identitaire.

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/28/le-grand-remplacement-genealogie-d-un-complotisme-cameleon_6111330_3232.html

      https://justpaste.it/28s9i

      source démocratique et CAC 40, #Alain_Finkielkraut pas cité #extrême_droite #histoire #chrétienté_médiévale #1492 #Joseph_de_Maistre #Ernest_Renan #Maurice_Barrès #Édouard_Drumont #Dominique_Venner #antisémitisme #islamophobie #racisme #complotisme #immigration #différentialisme #Enoch_Powell #Alain_de_Benoist #Nouvelle_droite