• et donc maintenant sur seenthis @rezo fait la promotion de twitter et peu lui importe celleux qui refusent de se rendre, ils n’auront droit qu’au lien twitter. Faut-il rappeller que la phrase suivante /CabriolesDouze/status/1554765551641280514 manque de verbe ?

      #social_traitre

    • J’ai moi aussi essayé de comprendre ce tweet-qui-dénonce-grave, mais impossible d’isoler le moindre argument. Chaque re-tweet ou contre-tweet ou XXX-tweet (remplacer XXX par un mot branché pour faire comprendre que vous êtes au moins un internaute 15.0)
      s’enfonce dans une espèce de flame war fractale et lapidaire où il est impossible de comprendre qui est pour, qui est contre, qui fait du second degré.

      Bref on a un troll qui essaye de nous enrôler dans sa guéguerre cryptique sans doute très intéressante mais inaccessible pour qui ne fait pas du twitter 12h par jour.

      Sans vouloir faire la morale sur les Gafam ou le Minitel 2.0 (on en est encore là en 2022 ?), merci de privilégier les sources faisant un effort de présentation supérieur à 15 mots.

    • Le contenu du thread est parfaitement clair, et ya pas besoin de suivre twitter pour ça (je n’ai aucun compte et je n’y vais que quand on me conseille tel ou tel fil à lire). Cabrioles est un collectif qui fait depuis des mois (on va dire années bientôt) un suivi extrêmement précis et constant de tous les arguments antivax et covido-négationnistes, et ce fil contredit un par un tous les arguments (de merde à priori) évoqué par la journaliste santé de Médiapart. C’est pas plus compliqué que ça, et chaque tweet du fil contredit un argument avec une ou plusieurs sources.

      Mais bizarre qu’il n’y ait pas déjà eu une génération de threadreader pour lire ça d’un coup d’un seul ailleurs.

    • https://threadreaderapp.com/thread/1553696926171906048.html

      👋🧵Désinfo Covid19 @Mediapart @fabricearfi @fab_escalona @ellensalvi @luciedelaporte @Mathieu2jean @MathildeGoanec @ccoqchodorge @RomaricGodin @MickaCorreia @UsulduFutur @Ostpolitik @RozennLeSaint @davidperrotin @valentineoberti @khedidjabe @faizaz @mathieu_m @Lindgaard ⬇️⬇️
      Nous avons réuni des réactions à l’article de désinformation sur la vaccination infantile publiée par @Mediapart , à l’attention de sa rédaction 🧵
      La vaccination infantile recule partout dans le monde à cause de la désinfo antivax. Et la 🇫🇷 figure parmis les pays les plus touché en affichant l’un des + faibles tx de vaccination en 🇪🇺. 58 enfants sont morts du Covid depuis janvier 2022, PIMS, milliers de CovidLong...
      Alors que même la @sf_pediatrie, qui a fait les choux gras de Réinfocovid pdt de long mois a finalement pris position pour la vaccination... @Mediapart ruine le travail des assos/collectifs/syndicats qui luttent contre la mise en danger des enfants et pr la réduction des risques
      Dominique Costagliola, épidémiologiste, grand prix Inserm 2020, directrice de recherches à l’Institut Pierre Louis d’Épidémiologie et de Santé Publique.
      Mahmoud Zureik, professeur des Universités-Praticien Hospitalier en épidémiologie et en santé publique,co-fondateur @Cote_Science, directeur @EPIPHARE.
      Barabara Serrano, maitresse de conférences associée à l’Université Paris-Saclay. Co-fondatrice @Cote_Science .
      Quelques données pour recontextualiser les affirmations érronées de l’article (à dérouler) :
      La parole des collectifs qui se battent depuis des mois pour la protection des enfants face au Covid19, pour la prévention et la réduction des risques :
      Bref
      Sans surprise
      👋🧵Rebelote @Mediapart @fabricearfi @fab_escalona @ellensalvi @luciedelaporte @Mathieu2jean @MathildeGoanec @RomaricGodin @MickaCorreia @UsulduFutur @Ostpolitik @RozennLeSaint @davidperrotin @valentineoberti @khedidjabe @sarahbenichou82 @mathieu_m @Lindgaard ⬇️⬇️
      La réponse de @Mediapart aux critiques de son article profondément validiste de désinformation sur la vaccination infantile est parfaitement glaçante. Mais il y a encore plus inquiétant... 🧵
      Étant attaché depuis des années au travail journalistique de @Mediapart nous avons vraiment espéré que le validisme délirant de Damasio paru dans leur revue était un évènement isolé porté par un journaliste égaré.
      Unroll available on Thread Reader
      Nous avons également ésperé que cet article mensonger de @ccoqchodorge de février 2022 était une erreur de parcours comme il peut en arriver dans toute rédaction.
      Mais voilà, en plus de couper court à toute discussion par des arguments d’autorité et de mépriser ouvertement les critiques portées sur l’angle validiste et l’invisibilisation des PIMS/CovidLong/Décès dans leur réponse...
      La journaliste santé @Mediapart @ccoqchodorge déroule un à un les références et éléments de langages covidonégationnistes, que nous documentons depuis des mois, pour défendre cette « réponse » : Les enfants n’ont aucun risque/Suède/Théorème de la peur/Vaccination=enfermement C. Coq-Chodorge @ccoqchodor...C. Coq-Chodorge @ccoqchodor...C. Coq-Chodorge @ccoqchodor...C. Coq-Chodorge @ccoqchodor...
      Pour ne pas céder à l’énervement, même si face à tant de mauvaise foi et à un discours aussi politiquement situé celui-ci nous est largement compréhensible, nous allons à nouveau faire un relevé des réponses qui mériteraient d’être considérées par la rédaction de @Mediapart :
      L’assertion principale est là « le bénéfice individuel de la vaccination des enfants est incertain et débattu »
      (sur la diffusion des politiques libertariennes « individualisant » en matière de santé nous renvoyons à notre dossier sur le covidonégationnisme)
      . Coq-Chodorge @ccoqchodorg...
      Un certains nombre de professionnel·les de santé ne semblent pas partager cet avis :
      C. Coq-Chodorge @ccoqchodor...
      Antoine Flahault, épidémiologiste, directeur de l’Institut de santé globale à l’université de Genève.
      Dominique Costagliola, épidémiologiste, grand prix Inserm 2020, directrice de recherches à l’Institut Pierre Louis d’Épidémiologie et de Santé Publique.
      Résumé :
      « La Suède et le Danemarke ont choisi de ne pas vacciner les enfants. » C. Coq-Chodorge @ccoqchodor...
      Le Danemark (à remonter) :
      La Suède, l’exemple favoris de toute la sphère conspiraciste, et la protection des enfants face au Covid 19 :
      Unroll available on Thread Reader
      « TOUS les pédiatres »... sauf la majorité d’entre elleux.
      C. Coq-Chodorge @ccoqchodor...C. Coq-Chodorge @ccoqchodor...
      @mentions

      Doit-on déduire de ce tweet qu’à les décès d’enfants avec des pathologies très lourdes ne comptent pas ? C. Coq-Chodorge @ccoqchodor...
      @mentions
      parle prévention et vaccination.
      @ccoqchordorge lui répond « peur / priver d’école / enfermement » . 🤷
      (cela à déjà été dit mais pour tou·tes celleux qui bossent sur ces questions il y a ici un effrayant effet de déjà-vu)
      C. Coq-Chodorge @ccoqchodor...
      Théorème de la peur :
      Unroll available on Thread Reader
      – personne parmis vos contradicteur·ices ne parle de fermer les écoles, mais de les sécuriser par la prévention (masques + systm de ventilation), pour éviter d’avoir à les fermer pour cause d’infections massives, qui les ferment de toute façon de fait.
      – si les confinements peuvent être nécessaires et suivre des principes non-autoritaire de santé communautaire (cf les expériences brésiliennes) nous et nos camarades défendons la prévention (vaccination+masque+ventilation) pour ne pas en arriver là.
      Bref
      De nouveau le Danemark. Mais malgré le changement de formulation c’est toujours faux.
      C. Coq-Chodorge @ccoqchodor...
      Et la Norvège. Toujours pas.
      C. Coq-Chodorge @ccoqchodor...
      D’une part assimiler prévention et dramatisation c’est un discours de droite, parfaitement documenté sur les question de santé au travail, risques industriels, réchauffement climatique... C. Coq-Chodorge @ccoqchodor...
      D’autre part, les pédiatres ne disent pas ça (et évitent ce genre de comparaison inappropriée) ...
      Sans commentaire
      C. Coq-Chodorge @ccoqchodor...
      Arrivé·es là, retenir l’énervement devient un peu compliqué en vérité...
      Mais nous allons rester calmes 🧘
      Finalement un commentaire : Il y en a pour qui l’insistance à proner la prévention est un mystère. Pour nous le mystère c’est : pourquoi ce principe politique qui nous semblait relever de l’évidence à gauche est constamment mis en concurrence avec d’autres question importantes... C. Coq-Chodorge @ccoqchodor...
      Pour un autre thread posé à propos de cette « réponse » nous vous conseillons celui de @lolbrun :
      Unroll available on Thread Reader

      • • •

    • Tyler Black, MD sur Twitter : “🚨POST-COVID & Kids🚨 New CDCgov report showing quite clearly that children are at significantly more risk for life-threatening diagnoses after COVID infection. Very convincing evidence that prevention of COVID-19 in children is very important to reduce childhood mortality. /1 https://t.co/ntNs5CuQ6d” / Twitter
      https://twitter.com/tylerblack32/status/1555294752941035520

  • ❝Un accès alternatif à internet est-il possible ?
    Par Aube Richebourg, SOCIOLOGUE
    Il y a 30 ans, la découverte de l’internet par le grand public fut rendue possible par des fournisseurs d’accès associatifs. Ces collectifs citoyens continuent aujourd’hui d’agir au nom du droit à la connexion, de la défense de la « neutralité du net » et de la promotion d’un « modèle associatif » fondé sur le refus de la commercialisation des données personnelles. Ces « réseaux libres » ne bénéficient pourtant d’aucun soutien public, au contraire de leurs homologues allemands qui occupent une place importante dans le paysage de la connectivité outre-Rhin.
    AOC.media 15/05/22
    https://justpaste.it/58ezp
    #FAI #internet_non_marchand

  • En finir avec le mythe des « deux Ukraines » - AOC media - Analyse Opinion Critique
    https://aoc.media/analyse/2022/03/09/en-finir-avec-le-mythe-des-deux-ukraines

    Par Hervé Amiot GÉOGRAPHE
    Si le Kremlin semble à ce point surpris par la résistance ukrainienne et par la condamnation unanime de l’assaut, c’est aussi parce que Poutine et son entourage avaient largement exagéré la composante russe de l’actuelle Ukraine. Une erreur qui s’enracine dans le mythe tenace de la coexistence de « deux Ukraines », l’une intimement russe, l’autre nationaliste – un mythe qui ne résiste pas à une analyse géographique du pays.

    Le 24 février au matin, Vladimir Poutine a annoncé le début d’une « opération spéciale » visant à « démilitariser et dénazifier l’Ukraine », dans le but de « protéger le peuple sujet de l’agression et du génocide perpétrés par le régime de Kiev depuis huit ans ». Si l’opposition à l’extension de l’OTAN vers l’Est est un facteur important, c’est bien la « libération » du peuple ukrainien d’un pouvoir brutal et illégitime, argument central du discours politico-médiatique russe depuis la révolution de Maïdan[1], qui est mise en avant.

    Après deux semaines d’intenses combats, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions de cette guerre sur le plan militaire. Néanmoins, il semble que l’offensive russe se heurte à une résistance, non seulement de l’armée ukrainienne – bien équipée par ses alliés – mais aussi de la population. Même si elles ne disent pas l’ampleur de ce phénomène, de nombreuses images d’Ukrainiens insultant des soldats russes, tentant d’arrêter des colonnes de chars ou faisant la queue aux bureaux de recrutement militaire pour recevoir des armes ont circulé sur les réseaux sociaux et dans les médias.

    Les autorités russes avaient-elles anticipé cette réaction ? On peut raisonnablement penser qu’elles s’attendaient à moins d’opposition, surtout dans les régions orientales, comme à Kharkiv, deuxième ville du pays, où l’armée russe ne parvient pas à établir son contrôle. Les populations russes et russophones de l’Est du pays sont en effet fréquemment dépeintes, non seulement à Moscou mais aussi par bon nombre de médias occidentaux, comme attachées à la Russie et peu enclines à se battre pour la défense de la souveraineté de leur État.

    Or, cette analyse se base sur une vision englobante et fixiste des identités politiques en Ukraine, et notamment de celles des Ukrainiens résidant dans les régions orientales et méridionales du pays.

    Une observation fine des dynamiques internes à l’Ukraine depuis l’indépendance montre à l’inverse que cette fraction de la population – illustrée de manière idéaltypique par le président Volodymyr Zelensky, issu d’une famille juive russophone de Kryvyï Rih, grande ville industrielle du Centre-Est – a progressivement basculé dans une position ferme de défense de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale, à partir de 2014. Bien plus que les « révolutions » successives qui ont émaillée la vie politique ukrainienne, ce sont les actions de Vladimir Poutine qui lui ont aliéné une grande partie de l’ « Ukraine de l’Est ».

    Des divisions régionales surestimées
    L’Ukraine indépendante est marquée par une grande diversité, héritée de l’histoire particulière de ses différents territoires. Alors que les régions orientales de Donetsk et Kharkiv ont été très précocement intégrées à l’Empire russe, la région de Kiev fut sous le contrôle de l’État polono-lituanien, avant de connaître un État cosaque indépendant au XVIIe siècle ; la Galicie, correspondant aux régions occidentales de Lviv, Ternopil et Ivano-Frankivsk, n’a jamais fait partie de l’Empire russe, passant de l’Autriche-Hongrie à la Pologne, avant d’être intégrée tardivement à l’Ukraine soviétique (1945).

    Cette géohistoire complexe a produit des différences régionales notables en termes de structures économiques et sociales[2]. Les régions orientales, plus industrielles, ont gardé davantage de liens avec les pays de l’ex-URSS. La part des russophones et des personnes auto-identifiées comme « russes » y est supérieure à la moyenne nationale[3], et de nombreuses familles possèdent des membres en Russie.

    La Galicie est une région bien plus rurale, marquée par l’importance de la pratique religieuse, de la langue ukrainienne et des mobilités de travail vers la Pologne. Les différences régionales se traduisent en termes de positionnement politique : le vote pour les candidats nationaux-démocrates et pro-européens est plus répandu à l’Ouest, tandis que les grandes villes de l’Est se sont davantage prononcées en faveur des élites postsoviétiques et du maintien des liens avec la Russie[4]. Le clivage concerne enfin le rapport au passé et à l’identité nationale : alors qu’en Galicie, l’époque soviétique est largement perçue comme une période de domination étrangère, les monuments à Lénine sont préservés dans de nombreuses villes de l’Est, dans les années 1990 et 2000.

    Ces différences ont été instrumentalisées et renforcées dans des stratégies propres aux acteurs du champ politique ukrainien, au début des années 2000 : Viktor Iouchtchenko, leader du bloc national-libéral, et Viktor Ianoukovytch, chef du Parti des Régions, s’accusent mutuellement d’être des extrémistes, ne représentant que la Galicie ou que le Donbass[5], contribuant à consolider l’image de deux Ukraines irréconciliables. À partir du milieu des années 2000, la Russie joue également un rôle dans le renforcement de ces divisions, en présentant les régions de l’Est et du Sud de l’Ukraine comme appartenant à un « monde russe », basé sur une unité culturelle, linguistique et spirituelle[6].

    L’issue de la révolution de Maïdan – fuite du président Ianoukovytch et vote par l’Assemblée de la suppression de la loi sur les langues régionales de 2012[7] – suscite des mouvements de rejet dans certaines localités du Sud et de l’Est de l’Ukraine. Ceux-ci aboutissent, en Crimée, à un vote du Parlement régional ouvrant la porte à l’annexion par la Russie. Cependant, dans les régions orientales et méridionales, présentées par Moscou comme une « Novorossiya » souhaitant un rattachement à la mère-patrie, l’agitation séparatiste ne prend pas[8]. Seule une partie des régions de Donetsk et Louhansk est prise. Kharkiv, Odessa, Dnipro et les autres grandes villes ne sont pas tombées, par manque de soutien au séparatisme de la part de la population et des élites politiques et économiques locales.

    Les séparatistes et les Russes ont en effet surestimé les clivages régionaux en Ukraine, sur trois plans.

    D’une part, le discours sur les « deux Ukraines » réifie un « Ouest » et un « Est », en leur attribuant les caractéristiques de villes emblématiques de ces divisions (Lviv, Donetsk). Or, en descendant à l’échelle régionale, on constate que Dnipro ou Zaporijia sont très différentes de Donetsk quant à leur histoire et leurs structures socio-économiques. À un niveau encore plus fin, le Donbass lui-même n’est pas homogène : le Nord de l’oblast de Louhansk, autour de Starobilsk, est bien plus rural et ukrainophone que le reste de la région.

    Ensuite, d’autres facteurs complexifient les différences régionales. L’âge est peut-être le plus emblématique : toutes choses égales par ailleurs, les jeunes générations, nées et éduquées en Ukraine indépendante ont davantage d’aspirations européennes que leurs aînés.

    Enfin, et c’est l’élément décisif, attachement à la Russie ne signifie pas volonté de remise en cause de l’unité nationale. Entre 2005 et 2014, la majorité des Ukrainiens du Sud et de l’Est se sont opposés à la politique des nationaux-libéraux, ont continué à se référer à bon nombre de mythes soviétiques, à entretenir une grande défiance vis-à-vis de l’UE et de l’OTAN, voire à s’auto-identifier comme « russes ». Pour autant, aucun mouvement séparatiste d’ampleur ne s’est développé dans ces régions.

    Crimée et Donbass : ciments d’une nouvelle majorité pro-ukrainienne
    Le basculement décisif de ces populations russophones de l’Est et du Sud de l’Ukraine dans le camp pro-ukrainien n’est pas fondamentalement lié à la révolution de Maïdan. Si l’événement déclencheur de celle-ci est le refus du président Ianoukovytch de signer l’accord d’association avec l’Union européenne, le 21 novembre 2013, ce sont les vagues de répressions successives qui font du « Maïdan » un mouvement de masse et dirigé vers des questions de politique intérieure : rétablissement de l’État de droit, fin de la corruption et, au fur et à mesure des violences, destitution du président[9].

    L’enjeu du détachement de l’Ukraine de la sphère d’influence de la Russie est secondaire pour beaucoup de manifestants. Les manifestations de soutien au Maïdan organisées par la diaspora ukrainienne à Paris en offrent une bonne illustration. Alors que les membres historiques de la diaspora, descendants d’immigrés galiciens des années 1930 et 1940, étaient prompts à adopter une attitude de défiance voire d’hostilité vis-à-vis de la Russie, un grand nombre de jeunes Ukrainiens originaires de Kiev et des villes de l’Est souhaitait recentrer la mobilisation sur les questions de politique intérieure et bannir les slogans hostiles à la Russie et aux Russes[10].

    Ce sont les événements postérieurs au Maïdan qui entraînent une large reconfiguration des positionnements politiques, et particulièrement de ceux des Ukrainiens de l’Est et du Sud. Le basculement d’une grande partie de ces derniers vers des positions pro-ukrainiennes se fait en plusieurs temps, de mars 2014 à février 2015.

    L’annexion de la Crimée est d’abord un choc pour de nombreux Ukrainiens : la Russie, vue par beaucoup comme un pays ami, s’est emparée d’une partie du territoire national et menace l’Ukraine continentale. Cet événement entraîne une première vague d’engagement dans les bataillons de volontaires visant à défendre l’intégrité territoriale[11].

    Le deuxième temps est celui de l’agitation séparatiste dans le Sud-Est de l’Ukraine. Des manifestations « anti-Maïdan », demandant l’autonomie voire le rattachement à la Russie, aboutissant dans certains cas à la prise de bâtiments administratifs. Alors que bon nombre de résidents de ces grandes villes orientales et méridionales se posaient peu la question de leur appartenance nationale, au vu des liens étroits qu’ils entretenaient avec la Russie, ils sont à présents poussés à se positionner pour ou contre le séparatisme.

    Certains, touchés par les violences dont ont été victimes certains militants « anti-Maïdan » – comme à Odessa le 2 mai 2014[12] – radicalisent leurs positions pro-russes. Mais, hors de certaines localités du Donbass, la majorité des habitants se range autour de positions pro-ukrainiennes. À côté des mouvements ultranationalistes comme Azov ou Praviy Sektor, des mouvements d’autodéfense pro-ukrainiens se mettent en place à Kharkiv, Dnipro ou Zaporijia pour s’opposer aux manifestants pro-russes et défendre les points stratégiques. Ceux-ci sont souvent le fait d’individus entretenant un rapport distancié à la politique, voire une identification nationale floue, et qui étaient parfois sceptiques vis-à-vis de l’Euromaïdan.

    Le dernier temps du basculement des Ukrainiens de l’Est vient avec l’intensification de la guerre du Donbass, à l’été 2014, et les premières évidences d’une intervention directe de la Russie, notamment lors de la très meurtrière[13] bataille d’Ilovaïsk (24-30 août)[14].

    Les batailles de l’aéroport de Donetsk et de Debaltseve clivent de manière définitive la population. Une majorité d’Ukrainiens de l’Est (hors Donbass et Crimée) rejoint le reste du pays autour de positions pro-ukrainiennes, identifiant clairement la Russie comme partie directe ou indirecte au conflit. Une minorité se réfugie dans une position pro-russe claire, niant toute possibilité de réintégration du Donbass à l’Ukraine. La constitution d’une vaste majorité pro-ukrainienne, regroupant Ukrainiens de toutes régions, est visible dans l’émergence d’un grand mouvement d’engagement bénévole visant à équiper l’armée ukrainienne, prendre soin des militaires blessés et de leurs familles[15]. 

    De profondes reconfigurations identitaires en huit ans de guerre
    Les interventions directes et indirectes de la Russie en Ukraine au cours de l’année 2014 ont eu un impact majeur sur les identités politiques. Elles ont poussé un bon nombre d’Ukrainiens de l’Est à prendre rapidement et clairement position contre le séparatisme et à revendiquer leur appartenance à une nation ukrainienne au sens civique du terme, fondée sur la loyauté envers l’État et la non-remise en cause de l’intégrité territoriale. Mais la prolongation de l’occupation de la Crimée et de la guerre du Donbass a engendré une reconfiguration plus profonde des identifications nationales. Celle-ci se déploie à un rythme plus lent et touche plus inégalement les individus, mais elle n’a cessé de se renforcer au fil des huit années de guerre.

    Il s’agit de l’adoption progressive par une fraction des Ukrainiens russophones de Kiev, de l’Est et du Sud d’une conception ethno-nationale de l’identité ukrainienne, traditionnellement cantonnée aux régions occidentales ou aux élites nationales-libérales.

    Cette identité est basée sur un ensemble d’éléments, au premier rang desquels se trouve l’usage de la langue ukrainienne. Au cours de mes recherches, tant en Ukraine que dans l’immigration, j’ai rencontré de nombreux russophones qui étaient « passés » à l’ukrainien, dans la majorité de leurs interactions en dehors de la sphère intime et dans leur communication publique, sur les réseaux sociaux par exemple. Soutenu par une politique nationale et par les intellectuels, le mouvement d’ « ukrainisation » rencontre certes des résistances, mais gagne aussi un nombre conséquent de soutiens, notamment parmi les jeunes ayant grandi dans des familles russophones[16].

    Ces reconfigurations identitaires touchent également au passé et aux symboles nationaux. Des références jusque-là cantonnées aux mouvements nationalistes ou aux régions occidentales, et perçues avec beaucoup de méfiance à l’Est, ont acquis une popularité notable dans l’ensemble du pays depuis le début de la guerre du Donbass. La figure de Stepan Bandera, tout comme les slogans et symboles[17] de l’Organisation des nationalistes ukrainiens[18], jusque-là facteurs de division, sont devenus des forces de rassemblement pour une grande partie des Ukrainiens[19].

    Il faut toutefois garder à l’esprit que ces reconfigurations ethno-nationales suivent avec du retard les reconfigurations de l’identité civique ukrainienne. Par rapport à la masse des Ukrainiens russophones ayant exprimé sa fidélité à l’État ukrainien, le nombre de ceux ayant adopté ces référentiels ethno-nationaux est plus faible. Par exemple, l’attachement à la fête du 9 mai – commémorant la victoire soviétique dans la « Grande guerre patriotique » – est encore vivace, même chez ceux qui rejettent entièrement l’annexion de la Crimée et le séparatisme du Donbass.

    Si l’action de la Russie depuis 2014 en est le catalyseur, cette identité ethno-nationale se diffuse sous l’effet de deux forces. D’une part, l’action de l’État : les gouvernements post-Maïdan ont mené des politiques d’ukrainisation et de décommunisation bien supérieures à celles de Viktor Iouchtchenko en son temps[20]. D’autre part, la socialisation par les pairs : celles et ceux qui ont participé de près ou de loin au conflit du Donbass (combattants, mais aussi bénévoles dans l’aide à l’armée ou aux civils) ont eu tendance à développer des positionnements patriotiques plus radicaux, qui ont infusé dans leur entourage. Le prestige acquis sur le champ de bataille ou dans le travail bénévole a donné aux « volontaires » une grande autorité morale au sein de la société ukrainienne.

    Ces entrepreneurs politiques, qu’ils soient institutionnels ou non, ont construit l’idée que l’héritage russo-soviétique colonise le quotidien des Ukrainiens (pratique de la langue russe, appétence pour la littérature ou le cinéma russe, célébrations de fêtes soviétiques…) et que seule la diffusion de cette identité ethno-nationale permettra d’aboutir à la libération de l’Ukraine de l’influence de son voisin.

    L’Ukraine définitivement perdue pour la Russie ?
    Depuis 2014, la diffusion d’une identité civique, basée sur la loyauté envers l’État ukrainien, et d’une identité ethno-nationale ukrainienne, fondée sur la rupture totale avec le « monde russe », a donc fait perdre à la Russie de Poutine le peu de soutien qui pouvait lui rester en Ukraine, hors de la Crimée et du Donbass séparatiste.

    À l’aune de cette analyse, l’invasion russe visant à « libérer » le « peuple frère » apparaît extrêmement aventureuse. L’armée russe, qui ne s’attendait pas à une telle résistance, est probablement touchée dans son moral ; les oppositions à la guerre de la part des Russes sont pour l’instant contrôlées, et ne menacent pas le pouvoir, mais jusqu’à quand ? Et en cas de victoire militaire, comment la Russie imposera-t-elle un régime fantoche à une population ukrainienne qui lui est largement hostile ? Pour les Ukrainiens, il est extrêmement délicat de prédire de quoi sera fait l’avenir. Mais il est probable que cette guerre cimente définitivement l’identité ethno-nationale en construction depuis huit ans.

    Hervé Amiot
    GÉOGRAPHE, DOCTORANT À L’UNIVERSITÉ BORDEAUX-MONTAIGNE

  • En juillet 2021, le NERVTAG 🇬🇧 avait publié les scenarii possibles quant à l’évolution virale sur le long terme. #covid

    https://threadreaderapp.com/thread/1500148815722078213.html
    https://twitter.com/C_A_Gustave/status/1500148815722078213

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    En juillet 2021, le NERVTAG 🇬🇧 avait publié les scenarii possibles quant à l’évolution virale sur le long terme.
    Pour rappel, le NERVTAG est le conseil scientifique britannique spécialisé dans les infections respiratoires émergentes : gov.uk/government/gro…
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    Le 10 février 2022, ils ont publié une mise à jour de ces scenarii, enrichie des connaissances acquises avec les précédents variants :
    gov.uk/government/pub…
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    Tout d’abord, ils rappellent que l’apparente ↘️ de virulence d’Omicron BA.1 est « un coup de chance ». Cette caractéristique étant probablement absente des prochains variants... Image

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    Plusieurs raisons à cela :
    A) les virus n’évoluent pas nécessairement pour devenir moins virulents.
    Pour SARS-CoV-2 c’est encore plus faux car sa transmission survient avant les symptômes, et même si symptômes, l’infecté contagieux survit de nombreux jours...

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    Ainsi il n’y a aucune pression de sélection sur le paramètre « virulence » car la transmission se fait bien avant que la virulence ait « trié » les infectés et donc les variants (= l’hôte ne meurt pas avant de pouvoir transmettre son variant)...
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    O. VERAN devrait d’ailleurs lire ce rapport !
    Le Ministre de la santé use souvent de l’argument d’autorité pour dire « les pontes de la virologie nous disent que les virus évoluent pour devenir plus transmissibles mais nous faire moins mal »...
    Rien n’est plus faux ! Image
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    D’ailleurs, on voit déjà que BA.2 présente des caractères de virulence ↗️ par rapport à Omicron BA.1, puisqu’il infecte à nouveau fortement les alvéoles pulmonaires, induit de grands syncytia comme Delta :

    https://twitter.com/MarcGozlan/status/1494707181060599812?s=20&t=9OuZcZViBGb3PTUWc0HfMQ

    8/64
    De plus, chez l’Homme, la ↘️↘️ apparente de virulence d’Omicron BA.1 était essentiellement une illusion due à son échappement immunitaire lui permettant de circuler majoritairement chez des immunisés (donc à moindre risque de forme sévère) :

    https://twitter.com/yaneerbaryam/status/1489251231474147331?s=20&t=3hbPv0IiSbFxixxMq8Asvw

    9/64
    B) Autre raison évoquée par le NERVTAG : les variants successifs ne descendent pas les uns des autres mais sont des lignages indépendants !
    Ainsi, à tout moment nous pouvons être confrontés à un nouveau variant indépendant d’Omicron…
    10/64
    Ceci pourrait survenir par voie zoonotique = réservoir animal contaminé par l’Homme.
    Puis évolution virale non-documentée chez l’animal.
    Puis retour chez l’Homme par transmission animal -> Homme.
    Cette option est déjà suspectée pour Omicron :
    keaipublishing.com/en/journals/jo… Image
    https://www.keaipublishing.com/en/journals/journal-of-biosafety-and-biosecurity/news/researchers-discover-that-the-omicron-variant-may-have-originated-in
    12/64
    Il est important de garder à l’esprit que plus la pandémie progresse (le NERVTAG estime que 175 millions d’humains ont été infectés depuis l’émergence du virus), plus le virus a d’hôtes où se répliquer = ↗️ de diversité virale et ↗️ de + en + rapide... Image
    13/64
    Dans la section « supporting informations » (points 17 et suivants), le NERVTAG fournit un résumé très didactique des modes d’évolution virale sur le plan moléculaire (comment) et sur le plan épidémiologique (facteurs déterminant le remplacement d’un variant par un autre)... ImageImage

    14/64
    A partir du point 29, le rapport du NERVTAG détaille certains aspects moléculaires de l’évolution de SARS-CoV-2.
    Par exemple, avec son taux de mutation.
    Il est estimé à 1 mutation tous les 1 à 10 millions de nucléotides répliqués...
    15/64
    Sachant que le génome de SARS-CoV-2 contient ~30000 nucléotides, et que 1 infecté produit bien plus de 100 millions de copies virales au cours de son infection, la production de variants chez CHAQUE infecté est une certitude et une constante 🤷‍♂️ Image
    16/64
    Cette notion est connue de toujours sous le terme « quasi-espèces ».
    Elle traduit la diversité+++ du virus qui apparaît à l’échelle individuelle lors de l’infection, avec des conséquences cliniques via l’échappement à notre immunité par exemple :
    oatext.com/impact-of-sars… Image
    18/64
    Le NERVTAG évoque aussi l’évolution par recombinaison (spécialité des Coronavirus).
    Ses conséquences ne sont pas différentes de celles des mutations ponctuelles, mais la recombinaison provoque des changements de plus grande envergure dans le génome et donc plus « brutaux » Image
    19/64
    Le NERVTAG poursuit avec une mini-revue des évolutions déjà observées, en rappelant qu’elles ne sont pas sélectionnées pour aller vers moins de virulence (puisque la transmission est indépendante de la sévérité), voire au contraire conduire à un virus encore plus dangereux Image
    20/64
    L’émergence de nouveaux variants pouvant aussi modifier l’épidémiologie de la COVID en faisant évoluer ses modes de transmission.
    La transmission féco-orale évoquée par le NERVTAG a déjà été documentée pour SARS-CoV-2 depuis 2020 :
    sciencedirect.com/science/articl… Image

    21/64
    Le NERVTAG souligne la convergence évolutive des variants, avec une 1ère phase pandémique marquée par une ↗️ de fitness viral via une transmission de +en+ efficace :
    D614G, N501Y... et affinité ↗️ pour ACE2
    P681H... et fusion accélérée

    22/64
    Ce phénomène était annoncé depuis longtemps, notamment via un article évoquant la capacité de Spike à muter pour ↗️ son affinité pour ACE2 d’un facteur X600 !
    Ce qui indique que même aujourd’hui, le virus est encore loin de son optimum de transmission...

    23/64
    Le preprint datait de janvier 2021 :
    biorxiv.org/content/10.110…
    L’article a finalement été publié dans Nature en août 2021 :
    nature.com/articles/s4156…
    24/64
    Également une ↗️ du fitness intra-hôte via des mutations hors Spike, et associées à une accélération des rendements de réplication virale, ou encore à un échappement à l’immunité innée (notamment réponse interféron) ImageImage

    25/64
    La 2ème phase évolutive (actuelle) est marquée par l’échappement immunitaire du virus.
    Elle fait suite à la ↗️ d’immunité dans la population, ce qui ↗️ la pression de sélection en faveur des mutations qui ↘️ l’entrave immunitaire à la réplication/transmission...
    26/64
    Ce phénomène n’a pas de fin et se poursuit tant que le virus circule chez ses hôtes (et qu’il trouve donc un hôte où se répliquer/muter).
    Ceci est décrit pour les Coronavirus endémiques, comme par exemple 229E :
    Unroll available on Thread Reader

    https://twitter.com/jbloom_lab/status/1339939720558563328?s=20&t=5Os0M3kWjJgwTze5u8Xhvw

    27/64
    Quand je dis « sans fin », c’est au sens littéral, puisque l’échappement immunitaire de 229E se poursuit de nos jours, alors que ce virus est apparu au 11ème siècle (lorsqu’il a divergé d’un autre Coronavirus endémique NL63) :
    ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/P…
    28/64
    Comme le NERVTAG le rappelle, la vaccination joue un rôle dans cette évolution car elle participe à l’immunisation de la population à grande échelle.
    MAIS, son implication est faible à nulle dans les variants actuels pour plusieurs raisons :... Image
    29/64
    Tout d’abord, tous les variants actuels (hors Omicron) ont émergé bien avant le déploiement de la vaccination 🤷‍♂️
    Pour Omicron, ses origines sont potentiellement chez l’animal, et avec une émergence humaine remontant à l’été 2021 en Europe ! Image
    30/64
    De plus, contrairement à l’immunité par infection, la vaccination n’induit que peu ou pas d’immunité au niveau des muqueuses (= portes d’entrée/sortie du virus).
    Que cette immunité soit cellulaire :
    Unroll available on Thread Reader

    https://twitter.com/VirusesImmunity/status/1433570077933199365?s=20&t=Iv54-4PQVPsEw7JpolMQYg

    Ou humorale : medrxiv.org/content/10.110… Image

    31/64
    Ainsi, 💉 présente 3 intérêts par rapport à l’immunité par infection :
    A) Peu/pas d’immunité des muqueuses via 💉 = peu/pas de pression sur transmission.
    Ainsi, 💉 n’↗️ pas la pression de sélection de variants à échappement immunitaire (↘️ transmission des autres variants)
    32/64
    B) La vaccination permet l’immunisation sans passer par l’infection.
    Ainsi, 💉 éviter une phase de réplication virale, ce qui ↘️ l’émergence de nouveaux variants (pas d’infection = pas de réplication = pas de mutation) 🤷‍♂️

    https://twitter.com/EricTopol/status/1425201397448941568?s=20&t=QWls9tdthj0EvjTQtYbuig

    33/64
    C) La vaccination permet d’éviter le risque individuel de COVID grave (contrairement à l’immunité par infection qui peut se solder par une COVID grave au cours de la phase d’immunisation), et surtout, aucun risque de transmission virale lors de la vaccination

    34/64
    Il faut bien comprendre que de toute façon, la quasi-totalité de la population sera immunisée (sauf nouveau-nés, immunodéprimés, et personnes isolées+++), même sans vaccination (par la simple progression du virus sur la planète)...

    35/64
    Une pression de sélection immunitaire sera donc INÉVITABLE à l’échelle planétaire, qu’on vaccine ou pas.
    Elle sera bien plus néfaste si elle est induite par une immunité via infection car :
    A) Ces infections induisent un impact sanitaire lourd...

    36/64
    B) L’immunité via infection induit une immunité des muqueuses, ce qui exerce une pression de sélection+++ sur la transmission virale (en ↘️ la transmission des variants couverts par cette immunité = avantage de transmission pour les autres variants capables d’y échapper)

    37/64
    C) L’immunité par infection implique une infection 😅.
    Ceci permet alors au virus de se répliquer et donc de générer de nouveaux variants, ce qui alimente l’évolution virale ! 🤷‍♂️ (cercle vicieux)
    38/64
    Le NERVTAG évoque aussi la pression de sélection via les mesures barrières.
    C’est le même « faux dilemme ». Si on les applique, on favorise mécaniquement les variants les plus transmissibles... Image
    39/64
    Mais si on ne les applique pas, alors on décuple la circulation virale avec :
    A) ↗️ de l’impact sanitaire
    B) ↗️ des infections = ↗️ des réplications = ↗️ des mutations
    C) Sélection naturelle des mutations les plus performantes pour la transmission/fitness Image

    40/64
    Le NERVTAG évoque aussi la pression de sélection via les lymphocytes T.
    Tout d’abord il convient de rappeler que les lymphocytes T ne sont pas le support de la protection contre la COVID...

    41/64
    C’est notamment suggéré par le bénéfice observé avec les 4èmes doses vaccinales VERSUS 3ème doses datant depuis >4 mois.
    Les « supporters » des lymphocytes T vantaient l’immunité pérenne après D3 via les lymphocytes T...
    42/64
    Ils peuvent aller se rhabiller puisque le risque de COVID grave/décès est ↘️ x3 à x4 après D4 versus D3 > 4 mois... Malgré la persistance des lymphocytes T spécifiques de SARS-CoV-2 (qui je le rappelle sont des cellules à très longue durée de vie)

    https://twitter.com/EricTopol/status/1487844688052711424?s=20&t=duJS2QPNY0NMibZbbcSstw

    43/64
    Cette méprise vient du même raisonnement erroné que pour les « cellules mémoires » censées nous protéger indéfiniment.
    C’est absurde puisqu’elles nécessitent plusieurs jours pour s’activer en cas de réinfection ; ce qui laisse trop de temps au virus pour se répliquer...

    44/64
    La protection immunitaire contre la COVID repose sur les anticorps neutralisants, les seuls à pouvoir empêcher d’emblée la propagation de l’infection et la réplication du virus, en l’empêchant d’entrer dans ses cellules-cibles 🤷‍♂️...

    45/64
    Ces anticorps neutralisants sont alors une source importante de pression de sélection... Ce qui est très différent pour les lymphocytes T !
    Ils ne peuvent pas agir directement sur le virus.
    Ils ne peuvent que tuer nos cellules infectées...

    46/64
    Ce faisant, ils ne détruisent/entravent pas seulement le variant qu’ils sont capables de reconnaître, mais TOUS les variants contenus dans la cellule tuée !
    Ainsi, les lymphocytes T n’exercent que peu ou pas de pression de sélection (pas d’entrave sélective d’un variant) 🤷‍♂️
    47/64
    Le NERVTAG pose également quelques perspectives à propos des thérapies préventives ou curatives.
    Notamment pour les futurs vaccins qui devront viser à bloquer la transmission virale (ce qui n’est pas le cas actuellement)... Image
    48/64
    Quant à l’anticipation de l’échappement immunitaire et mise à jour vaccinales, cela restera le point faible car :
    A) l’anticipation des mutations est impossible, de même que l’anticipation de leurs conséquences sur le virus et son hôte... ImageImageImage
    49/64
    B) En raison aussi des ressources très insuffisantes pour le testing et le séquençage à grande échelle (indispensable pour une surveillance et une anticipation suffisante de l’émergence/diffusion de nouveaux variants) Image
    50/64
    Le NERVTAG recommande donc d’œuvrer au renforcement des capacités de production vaccinale (la demande ne va faire que ↗️ au cours du temps et de l’évolution virale) ;
    ainsi qu’au recours PRUDENT et LIMITÉ aux antiviraux... Image
    51/64
    A propos des antiviraux, j’ai déjà exprimé mes réticences face au Molnupiravir en raison de son mode d’action (mutagène) :

    https://twitter.com/C_A_Gustave/status/1465071635111849992?s=20&t=zWaNFTerwwfJbzTHXcKoHw

    52/64
    Cet antiviral a d’ailleurs été rejeté par les autorités sanitaires françaises, au profit du Paxlovid...

    https://twitter.com/nicolasberrod/status/1469710951951781890?s=20&t=ujvjhoHvCa1n6RETox-UGg

    53/64
    A propos du Paxlovid, voici à nouveau mon thread.
    J’y évoquais la nécessité de limiter son déploiement aux seules populations ne pouvant être vaccinées, ou immunodéprimées, afin de limiter sa pression de sélection et ainsi préserver son efficacité

    https://twitter.com/C_A_Gustave/status/1491470648853544969?s=20&t=2JH-bRCuW9Ft7OsIV1KN2w

    54/64
    Le NERVTAG insiste également sur le risque+++ de sélection de variants résistants à ces antiviraux suite à leur déploiement. ImageImage
    55/64
    Le NERVTAG évoque enfin des tendances évolutives déduites des observations chez l’animal (où bcp plus de Coronavirus sont documentés) :
    A) échappement immunitaire et mise en péril de vaccinale (= ↘️ de la durée de protection ; voire inefficacité si échappement total) Image
    56/64
    B) Possibilité d’émergence de mutations capables d’↗️ la virulence et/ou changer les organes cibles de l’infection : Image

    57/64
    C) Le danger des vaccins atténués/inactivés.
    Contrairement à ce que bcp de réfractaires à la vaccination ARNm ont pu demander, les vaccins dits « classiques » (inactivés/atténués) sont certes plus simples et anciens, mais potentiellement plus dangereux...
    58/64
    D’une part parce que l’ADE ("maladie renforcée par les anticorps") a été décrite avec ces vaccins inactivés/atténués (exemple du VRS dans les années 60) ;
    d’autre part parce qu’ils fournissent une source de recombinaison virale à l’origine de nouveaux variants Image

    59/64
    Sur la base de toutes ces données, le NERVTAG propose 4 scenarii pour l’évolution de la pandémie sur le moyen/long terme...
    60/64
    Scénario 1 = évolution vers un profil similaire au SRAS-CoV (2003) ou au MERS-CoV ImageImage
    61/64
    Scénario 2 = évolution vers un échappement immunitaire complet.
    Quid du délai ? (plus la circulation virale est tolérée à haut niveau, plus ce délai ↘️).
    Rejoint la situation où on refuserait les rappels vaccinaux réguliers (= ↘️↘️ de l’immunité acquise) ImageImageImageImage
    62/64
    Scénario 3 = émergence de variants résistants aux thérapies antivirales.
    Déjà le cas pour les anticorps monoclonaux (mAbs).
    Peut se superposer aux autres scenarii. ImageImage
    63/64
    Scénario 4 = évolution vers virulence ↘️
    Improbable car :
    A) transmission de SARS-CoV-2 avant apparition des symptômes (donc indépendante de la virulence)
    B) nécessite adaptation virus/hôte (absence de lésions/réponse immunitaire) = LONG+++ (seulement si possible 😅) Image

    64/64
    Contrairement aux médias qui vous parlent « d’apocalypse nucléaire » tous les jours, ce n’est pas du « fear mongering » !
    C’est simplement un document qui offre un peu de visibilité sur la suite de la pandémie.
    Savoir où l’on va est toujours préférable.

    • • •
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  • A propos des autotests.

    Alors clairement, ils ne se valent pas du tout. Petit retour d’expérience.

    Test fluorecare achété en boite de 5. Résultat négatif trois fois.

    La troisième fois prise d’un gros doute, je me reteste dans la foulée avec un test de chez Bozon biotech. Test positif avant même expiration des 15 mns. Confirmé par test pcr.

    J’en parle autour de moi, même expérience foireuse avec test fluorecare, avec positivité confirmée ensuite par test siemens clinitest et test pcr.

    Au niveau des prix : évidemment le prix unitaire des fluorecare était imbattable (1,80 le test). Les autres tournaient autour de 3€ pièce en supermarché (Bozon) ou 5€ (Siemens - en ligne) lors de leur achat et 8€ en pharmacie. Ça fait un budget quand même vu le nombre de kits à utiliser... A quand la gratuité des autotests ?

    Il semblerait qu’on s’oriente en service hospitalier sur des tests salivaires rapides pour omicron pour leur facilité d’utilisation et leur acuité. (à suivre)

  • « Nous, victimes de Nicolas Hulot et de PPDA, ne sommes pas les bourreaux, monsieur le président de la République »
    Tribune
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/08/nous-victimes-de-nicolas-hulot-et-de-ppda-ne-sommes-pas-les-bourreaux-monsie

    Quatorze femmes s’étant déclarées publiquement victimes de violences sexuelles de la part de l’ex-ministre et du journaliste Patrick Poivre d’Arvor réagissent, dans une tribune au « Monde », aux propos d’Emmanuel Macron, qui a salué la libération de la parole tout en s’inquiétant du risque d’une « société de l’inquisition ».

    Publié aujourd’hui à 02h42, mis à jour à 06h58 Temps de Lecture 3 min.

    Article réservé aux abonnés

    Tribune. Monsieur le président de la République, nous avons parlé des violences sexuelles que nous ont fait subir Nicolas Hulot et Patrick Poivre d’Arvor. « C’est bien que la parole se libère », avez-vous déclaré après nos témoignages [le 1er décembre]. Vous avez ajouté : « Nous ne voulons pas, non plus, d’une société de l’inquisition. »

    Quel est le rapport entre nos récits et l’Inquisition ? De nos intimités exposées naîtrait le risque de replonger la France dans une des périodes les plus sombres et les plus unanimement détestées de l’histoire occidentale ? L’Inquisition a emprisonné, torturé, supplicié, brûlé les hérétiques, ceux qui étaient soupçonnés de mettre en cause la toute-puissance divine et l’institution de l’Eglise. Le souvenir de ses juges ordonnant des traitements cruels pour des culpabilités inventées est resté comme le symbole de l’obscurantisme, de la terreur et de l’arbitraire.
    Lire aussi Article réservé à nos abonnés Affaire Patrick Poivre d’Arvor : 23 témoignages, 8 plaintes et un classement sans suite

    Vous nous mettez du côté des inquisiteurs, figures honnies de la mémoire collective, représentants des pires atrocités du passé. Nos récits porteraient en germe ces tribunaux de l’horreur et de l’injustice. Raconter nos histoires tristes serait nuisible au point qu’il vous faut affirmer votre volonté d’éviter ce très grave danger. Nous sommes des menteuses selon nos agresseurs, une menace pour le pays selon vous. De quel changement néfaste nos paroles seraient-elles les prémices ? Quel pouvoir avons-nous ? Pas celui de condamner, pas celui de priver de liberté. Nous ne sommes ni juges, ni puissantes, ni riches.
    Nos difficiles et coûteux témoignages

    Nous avons dit nos hontes les plus intimes, exposé nos larmes ravalées, expliqué nos silences imposés ou nos récits négligés. Ces témoignages ont été, pour beaucoup d’entre nous, difficiles et coûteux. Il nous a fallu des années pour avoir la force de les livrer. Nous l’avons fait pour soutenir les premières, celles qui avaient eu le courage de s’adresser à la justice. Par deux fois, l’institution judiciaire a classé les plaintes et ignoré nos témoignages sans chercher à savoir si d’autres femmes avaient pu être victimes des mêmes hommes.

    Nous avons parlé par devoir citoyen. Nous n’avons rien d’autre à y gagner que de dire une vérité, même dérangeante, et d’éclairer le pays sur le traitement des violences sexuelles, sur l’usage que font certains hommes de leur pouvoir, sur les complaisances qui les y autorisent, sur l’impunité dont ils jouissent. Nous l’avons fait dans le respect des institutions et des règles de la République.

    #blamer_la_victime #inquisition #victim_blaming #violophilie #backlash

  • L’intermodalité train-vélo dans la forêt à la gare de Driebergen-Zeist – Jeanne à vélo
    http://jeanneavelo.fr/2021/11/06/lintermodalite-train-velo-dans-la-foret-a-la-gare-de-driebergen-zeist


    #transport

    La dernière période de 16 jours sans train a eu lieu en février 2020. Pendant cette période, la gare et le passage à niveau temporaires ont été retirés et les derniers détails de la nouvelle gare ont été achevés. À partir du 17 février 2020, le nouveau parking à vélos souterrain, qui peut accueillir plus de 3 000 vélos, a pu être utilisé. L’ensemble de la nouvelle gare a été utilisé à partir du 2 mars 2020, soit 10 jours seulement avant que la pandémie n’arrête tout aux Pays-Bas. Les festivités d’inauguration prévues pour mai 2020 n’ont pas eu avoir lieu à cause du Covid. C’est aussi pourquoi je n’ai eu l’occasion de visiter la gare que maintenant, un an et demi plus tard.

  • Dissolution d’une association antiraciste : la mécanique infernale
    https://www.mediapart.fr/journal/france/281021/dissolution-d-une-association-antiraciste-la-mecanique-infernale

    Dans l’indifférence générale, le ministre de l’intérieur a annoncé, le 20 octobre, la dissolution de la Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI), une association lyonnaise qui accompagnait des personnes victimes d’islamophobie sur l’ensemble du territoire.

    Signé au nom d’Emmanuel Macron, le décret retient deux des sept motifs de dissolution prévus par le Code de la sécurité intérieure : d’une part, la « [provocation] à des manifestations armées ou à des agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens » ; d’autre part, le fait que l’association aurait « [provoqué ou contribué] par [ses] agissements à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine […], de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée » ou « [propagé] des idées ou théories tendant à justifier ou encourager cette discrimination, cette haine ou cette violence ».

  • LE MYTHE DE LA LIBIDO FEMININE FAIBLE

    Récapitulons : les femmes sont génitalement mutilées, lapidées, fémicidées, individuellement et collectivement violées, stigmatisées, slut shamed si elles prétendent prendre le contrôle de leur sexualité. Elles sont utilisées comme instrument masturbatoire disposable, soumises dans les rapports sexuels à des pratiques pornographiques dégradantes et dangereuses (étranglement, tirage de cheveux, etc.), privées de toute possibilité d’expérimenter une sexualité gratifiante par leur réduction au rôle de simples auxiliaires de la jouissance des dominants. Et vivent sous la menace toujours présente de leur violence. A cela s’ajoute la fatigue de la double journée, l’exaspération et le ressentiment envers un conjoint qui vous laisse assumer 80% des tâches domestiques et familiales, la charge mentale, les tue-le-désir des chaussettes sales qui traînent et autres promiscuités quotidiennes qui désérotisent le partenaire. Et on s’étonne—si même elles ne simulent pas un orgasme pour ménager l’ego masculin—qu’elles ne manifestent pas un enthousiasme démesuré pour les rapports sexuels standard ? Attribuer aux femmes des pulsions sexuelles faibles, c’est un peu comme de remplir la gamelle de son chat de navets, lui envoyer une décharge électrique à chaque fois qu’il s’en approche et en déduire qu’il n’a pas faim.

    Toutes les sociétés patriarcales sont obsédées par le contrôle de la sexualité des femmes, et toute manifestation d’autonomie sexuelle de leur part y est vécue comme menaçant leur existence même. Cette sexualité a donc toujours été férocement réprimée depuis des millénaires dans la quasi-totalité des cultures–ce qui fait d’elle une terra incognita.

    On ne peut donc pas avoir la moindre idée de ce que serait une sexualité féminine absolument libre—parce que, au moins dans les temps historiques, elle ne l’a jamais été. Nonobstant les slogans des 70s, la libération de la sexualité féminine—celle où les femmes feraient exactement ce qu’elles veulent sexuellement et surtout ne feraient pas ce qu’elles ne veulent pas–n’a toujours pas eu lieu : avec l’omniprésence du porno, on a de nouveau changé de norme, les femmes sont désormais tenues de « s’éclater » sexuellement mais le projet patriarcal qui sous-tend ces injonctions contradictoires est toujours le même : l’image de la « chaudasse » pornifiée et celle de la bonne mère asexuée ne sont que les deux faces d’une même entreprise immémoriale de répression de toute forme autonome de sexualité féminine.

    #féminisme #hétérosexualité #mâle-alphisme #viol #culture_du_viol #male_gaze #parasitisme #excision #slut_shaming #harem #éthologie #libido #harcelement

    • Pourquoi les parquets financiers étrangers ne semblent pas se soucier des sommes folles siphonnées des comptes publics haïtiens et qui ne peuvent que transiter ou sinon atterrir dans leurs systèmes bancaires ?

      Pourquoi le pays a attendu juillet pour enfin recevoir ses premières doses de vaccin anti-Covid ?

      Pourquoi le président s’est-il fait tuer dans sa chambre, dans la résidence sans doute la mieux protégée du pays sans que personne d’autre que son épouse ne soit blessée ?

      Oui “Haïti, c’est compliqué” et il faut continuer à poser sans relâche ces questions. Aux chefs haïtiens, à tous les échelons. Aux chefs blan (en créole tout non-Haitien est un blan, sans “c” quelle que soit sa couleur de peau).

      Il faut aussi poser ces questions à certains diplomates de carrière autoproclamés experts es Haiti qui cumulent les “missions”, et gloussent parfois devant le surréalisme atteint par la crise, en oubliant que la dangerosité des rues de Port-au-Prince, qu’ils évitent en circulant dans leurs voitures blindées, leur fait bénéficier -cerise sur leurs déjà copieux salaires- de primes de risque supérieures au montant que gagne un policier, quand celui-ci parvient à toucher sa paie.

      Il nous faut demander pourquoi car la jeunesse haïtienne qui ne demande qu’à vivre décemment dans son pays le mérite. “Le peuple souffre mais on vit. On exulte, on tombe, on se redresse, on continue, on crève de faim mais ça bouge et ça bouge tout le temps”. Extrait d’interview de Toto Bissainthe, chanteuse et comédienne, 1984.

  • Covid-19, une pandémie si moderne ?
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/Une-pandemie-si-moderne

    Lors du premier confinement, beaucoup ont pu être choqué·es par une méthode de protection des populations si archaïque. Se mettre en quarantaine, se confiner, c’est bien le sort commun de l’humanité.

    […]

    Or, depuis plus d’un an, les discours écologistes radicaux semblent ignorer tout cela. C’est une myopie regrettable car si la crise sanitaire a été l’occasion d’un déferlement technologique sans précédent, ni le confinement, ni le port du masque ne sont propres à nos sociétés industrielles. À l’instar des libertarien·nes US et des individus des sociétés libérales bien campés sur leur droit à la jouissance quoi qu’il arrive aux autres, beaucoup trop d’anti-tech ont critiqué sans discernement des outils très low-tech de protection des populations, les mettant dans le même sac que d’autres dimensions bien plus politiques de la gestion de la crise sanitaire (la concentration des pouvoirs, la répression inéquitable, les arbitrages douteux entre vie sociale et économie, les échanges à distance et la numérisation de nos vies, etc.).

    […]

    Le vaccin est une autre différence majeure d’avec les épidémies des sociétés préindustrielles. Son économie, ses risques au regard d’une évaluation exceptionnellement courte, ses bénéfices et notre incapacité collective à le proposer aux pays du Sud pourraient faire l’objet de débats. Mais avec qui ? Avec celles et ceux pour qui il était vital de conspuer le port du masque et le principe du confinement ?

    […]

    Il me semble plus facile de critiquer l’autoritarisme du pass vaccinal quasi-obligatoire quand on a défendu des techniques immémoriales et éprouvées de protection des personnes que quand on n’a rien proposé d’autre que le déni et la mauvaise foi.

    #Aude_Vidal #covid #santé #vaccin #pass_vaccinal #Histoire #maladie_infectieuse

  • Le mythe des « balles en caoutchouc » israéliennes – Un si Proche Orient
    https://www.lemonde.fr/blog/filiu/2021/05/16/le-mythe-des-balles-en-caoutchouc-israeliennes


    Echantillon de « balles en caoutchouc » israéliennes, avec en bas à droite le projectile d’acier dénudé
    Walled Off Museum, Bethléem, photo Jean-Pierre Filiu

    La police israélienne tire en fait sur les manifestants palestiniens des balles d’acier, recouvertes d’une pellicule de caoutchouc et capables d’infliger de graves blessures.

    Durant le récent cycle de violences à Jérusalem-Est, la presse internationale a régulièrement évoqué le tir par la police israélienne de « balles en caoutchouc » à l’encontre des manifestants palestiniens. Le correspondant du « Monde » sur place est l’un des rares journalistes à rappeler qu’il s’agit en fait de « balles de métal cerné de caoutchouc ». Cette pellicule de caoutchouc, dont la finesse peut être observée sur la photo ci-dessus, amortit à l’évidence l’impact du projectile. Mais, en cas de tir en pleine tête, les blessures peuvent être irréversibles, voire mortelles. C’est pourquoi il est important de démonter le mythe des « balles en caoutchouc » qu’utilisent les forces de sécurité israéliennes à Jérusalem-Est, alors que les balles réelles sont plutôt employées dans le reste des territoires palestiniens occupés.
    […]
    Les « balles en caoutchouc » peuvent tuer et, plus fréquemment, infliger des blessures sérieuses et durables. Le mythe de leur innocuité renvoie au mythe de la non-occupation de Jérusalem-Est. Il suffit, dans un cas comme dans l’autre, de gratter la surface pour que la cruelle réalité apparaisse.

  • Un média participatif poursuivi pour avoir publié un texte favorable au sabotage
    https://reporterre.net/Un-media-participatif-poursuivi-pour-avoir-publie-un-texte-favorable-au-
    + « Demain matin mercredi 7 avril, notre tribune de soutien et de défense de la liberté d’expression et de débat va être publiée sur #RICOCHETS (avec possibilité pour tout le monde de la signer) et sur de nombreux autres médias. »
    https://ricochets.cc/REPORTERRE-publie-l-article-traitant-de-sabotages-vise-par-le-prefet-de-la

    Le texte avait déjà circulé sur plusieurs sites et pages Facebook, sans déclencher une quelconque réaction des autorités. Celles-ci se sont réveillées avec Ricochets. Une enquête a été ouverte dès la publication de l’article sur le site. Un des membres de l’équipe d’animation a été perquisitionné et placé en garde à vue pendant vingt-huit heures. Entre-temps, la police a fouillé de fond en comble son domicile et emporté ses ordinateurs, son téléphone portable, ses clés USB et ses disques durs. Elle s’est aussi attardée sur sa bibliothèque. « Ils ont pris tous les livres qui avaient trait à l’écologie radicale, raconte à Reporterre ce bénévole. Je suis artiste, je fais des montages vidéo. En se saisissant de mon matériel, la police m’a privé de mon outil de travail », ajoute-t-il.

    D’impressionnantes investigations ont ensuite été engagées, menant les enquêteurs jusqu’en Belgique, où ils ont interrogé l’hébergeur du site. L’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH) aurait même apporté son expertise juridique aux enquêteurs.

    #repression #medias #automedias #liberté_d'informer #droit_d'informer

  • Carriers Warned Against Price Gouging Shippers with Suez Chaos – gCaptain
    https://gcaptain.com/carriers-warned-against-price-gouging-shippers-with-suez-chaos


    FILE PHOTO: Containers are seen at the Yangshan Deep-Water Port in Shanghai, China October 19, 2020.
    REUTERS/Aly Song/File Photo

    Ocean carriers have been warned not to take advantage of the capacity crunch resulting from the Suez blockage to “price-gouge” their customers.

    Following reports that shipping lines are predicting increases in spot rates and new surcharges due to the disruption, James Hookham, secretary general of the Global Shippers’ Forum (GSF), warned shippers “to be wary of this signalling of future prices and of demands for new surcharges”.

    He said: “This incident was not our [shippers’] fault and reasons why customers should be expected to pay extra, on top of record shipping rates, for goods delivered late and for reasons ultimately of the industry’s own making, should be challenged.

    The shipping industry is reminded that Suez is a canal in Egypt, not an excuse to price-gouge your customers.” he added.

    Meanwhile, carriers are busy recalculating the ETAs for their North Europe-bound vessels affected by the six-day canal blockage in an effort to mitigate port congestion.

    The backlog of some 350 vessels waiting to transit the waterway is expected to be cleared by this weekend, however, the arrival of delayed containerships into North Europe could coincide with vessels re-routed via the Cape of Good Hope.

    THE Alliance partners diverted four eastbound and two westbound sailings via Africa during the Suez Canal closure, 2M partners Maersk and MSC re-routed six eastbound and seven westbound and the Ocean Alliance re-directed four eastbound and four westbound ships.

    Moreover, The Loadstar understands this morning that alliance partners are also considering reducing the service speed of vessels “past the point of no return” in the voyage via the Cape to “allow some breathing space” for the arrival of cargo on delayed ships now en route through the canal.

    North Europe’s container hubs have been struggling to cope with the unrelenting flow of imports from Asia for almost a year. Hapag-Lloyd said yesterday the congestion in most European ports was “leading to persistent and extreme delays”.

    At Antwerp, the carrier advised, it was implementing a “seven-day cargo opening rule” – which effectively means it would not accept any export containers more than seven days prior to the vessel’s confirmed ETA at the PSA terminals.

    Data from the supply chain visibility company, project44, estimates the retail value of goods caught up in the Suez Canal blockage at over $83bn.

    The industry is bracing for the next phase of the crisis – a race to the ports around the world,” it said. “Just because your cargo is moving again doesn’t mean you can breathe easy. Understanding and monitoring port congestion over the next few weeks will inform us how large the shockwaves from this incident are going to be.

    And the impact on the supply chain will be felt more severely when carriers are obliged to blank sailings from Asia next month, a knock-on effect of ships being delayed at the canal.

    According to one forwarder source, there are already big gaps opening in carrier export options ex-China from mid-April, with carriers admitting that there is no tonnage available to plug the gaps.

    Indeed, a customer advisory from Maersk today warned shippers of a loss of capacity of “20%-30% over multiple weeks”.

    • … quelques conséquences des 6 jours de blocage du canal, dans un transport maritime déjà au bord de la surchauffe, le blocage déclenche une véritable réaction en chaînes :

      • déroutement par le Cap d’une partie des navires en attente -> délais
      • de l’ordre de 350 navires en attente de franchissement du canal
      • saturation des ports de destination (Europe) -> délais extrêmes et persistants
      • du fait des différents retards, manque de navires pour embarquer le fret au départ de la Chine

      au passage, une estimation de la valeur totale des marchandises impliquées dans le blocage : 83 Mds $

    • End of Suez Snarl Marks Beginning of New Stress on Global Trade – gCaptain
      https://gcaptain.com/end-of-suez-snarl-marks-beginning-of-new-stress-on-global-trade


      FILE PHOTO: Containers are seen aboard the CSCL Mercury at the Port of Felixstowe, in Felixstowe, Britain, November 17, 2020.
      REUTERS/Peter Cziborra/File Photo

      Now removed from the Suez Canal’s main channel, the Ever Given leaves in its wake several weeks or months of disruptions across a world economy where the pandemic revealed both the sturdy backbone of global trade and an Achilles’ heel.

      It’s not a cork-out-of-a-bottle moment,” said Peter Aylott, director of policy at the U.K. Chamber of Shipping. “We could still be days away from the canal being completely free.

      The canal reopening kicks off a new wave of stress on supply chains — the intertwined network of ships, ports, trucks, trains, and warehouses that shuttle products from a factory on one side of the planet to a retail shelf or production line on the other. A surge in e-commerce means even greater consumer demand for speed, putting added strain on transportation and boosting freight rates to record highs.

      Even a temporary clog in a major artery like the Suez is problematic because the world’s nearly 6,000 container ships run on schedules, with a finite number of steel boxes to go around. They can’t be repositioned to where demand pops up or quickly shifted away from regions where economic activity is slow. Capacity can be tweaked by adjusting the speed of vessels but also with a blunter tool: canceling sailings that aren’t possible anymore or aren’t economically viable. The Suez incident may unleash plenty of those.

      That leaves the owners of cargo — and all the logistics industries handling imports and exports — at the mercy of the container carriers.

      Are Shipping Containers Toppling Dominoes?
      The metaphorical dominoes have already been toppled,” said Lars Jensen of SeaIntelligence Consulting. “We will continue to see the unfolding of congestion issues in Europe as the cargo arrives, blank sailings resulting from the severe delay of many vessels, as well as a deterioration of the equipment situation.

      In the near term, ports from Europe to Asia are bracing to be inundated with goods held up near Egypt for almost a week.

      The Port of Rotterdam, Europe’s largest seaport, late last week counted 59 container ships ensnared in the Suez congestion that were headed its way, though it wasn’t possible to estimate when they’d arrive. In Spain, ports in Algeciras, Barcelona and Valencia were reviewing revisions to arrival schedules and preparing contingency plans for more working hours to handle the unpredictable flow of ships.

      The disruption spreads well beyond container shipping: scores of oil, gasoline, natural gas and other tankers and vessels were halted by the blockage, stunting normal supply and delivery routines across the energy and chemical sectors. Before the Ever Given ran aground, about 2 million barrels of crude and petroleum products transited the canal every 24 hours.

      Strained Ports
      In the near term, the traffic jam may hamper efforts by European gas buyers to restock inventories eroded by winter demand. That may present U.S. gas exporters with an opportunity to grab market share, said Andy Weissman, chief executive of EBW Analytics.

      Freight rates for bulk ships used to haul grains and metal may also remain elevated. The Baltic Dry index recently hit an 18-month high amid strong Chinese corn and soybean buying, and growing metal demand.

      Meanwhile, a Chinese logistics executive warned that the impact on global trade could linger as backlogs in Europe worsen.

      One Ship Vs One 747
      Ports are already struggling to handle normal shipping volumes because of the pandemic, and now they’ll need to cope with many delayed vessels all arriving at once or in quick succession, said Max Wei, general manager of international business at Speedaf Logistics Ltd.

      Under the best-case scenario, it will take a month of more to work through the congestion, he said.

      With ocean freight maxed out, importers are looking for other modes even if they are more expensive.

      Vivian Lau, a Hong Kong-based logistics executive, said the surge in demand for air freight is set to continue even after the Suez logjam clears. Online shopping and the scarcity of available containers are among reasons why sellers and buyers will continue to scramble.

      Over the weekend I was up trying to find a few 747s,” said Lau, vice chair and group chief executive officer of Pacific Air Holdings. “I was able to find one, I wasn’t able to find a few.

      In a sign of that demand, Abu Dhabi’s Etihad Airways will temporarily convert a fifth Boeing Co. 777-300ER jetliner to cargo duty.

      While the squeeze on air freight was already happening without the Suez blockage, Lau sees another legacy from the past week’s events: more debate on reshaping supply lines.

      You can’t just sit in one part of the world assuming that things are going to be running like clockwork and you don’t need to keep any inventory because they will arrive ‘just in time’,” she said. “The Suez Canal blockage is just another reminder.

      Is Rail An Alternative To Ships?
      Sigrid Nikutta, a DB Cargo management board member, said rail offers another option when barriers arise.

      During Covid, we have seen that trains can go through borders where roads were closed and we see this at the moment, when the seaway is closed trains can go on,” she said Monday in an interview with Bloomberg Television.

      The Suez-related turmoil may ripple beyond Europe and Asia.

      Charlotte, North Carolina-based Premier Inc. helps more than 4,000 hospitals manage purchasing and supplies. Last year, huge increases in demand caused shortages for items like gloves, gowns and masks. While crisis-level shortages have abated, it left U.S. hospitals and suppliers with less inventory on hand and more sensitive to fresh hiccups in the supply chain.

      For many, many, many products, there is no safety stock in the channel,” said David Hargraves, Premier’s senior vice president of supply chain.

      The Suez backlogs are just the latest in a series of cascading events that will delay a key input to plastic medical gear: resins. The company has warned member hospitals to prepare for “a higher number of shorter duration or sporadic shortages,” Hargraves said.

    • Convoys Resume as Suez Canal Races to Clear Huge Backlog of Ships – gCaptain
      https://gcaptain.com/suez-canal-racing-to-clear-huge-backlog-of-ships


      Members of security forces ride on a patrol boat as a ship is seen after sailing through Suez Canal as traffic resumes after a container ship that blocked the waterway was refloated, in Ismailia, Egypt, March 30, 2021.
      REUTERS/Hanaa Habib

      ISMAILIA, Egypt, March 30 (Reuters) – The Suez Canal expects 140 ships to pass on Tuesday after the freeing of a container ship stranded for nearly a week allowed it to reopen, but experts warned that disruptions to globalshipping and at ports could take months to resolve.

      The blockage threw global supply chains into disarray, threatening costly delays for firms already wrestling with COVID-19 restrictions, and nearly doubled rates for oil product tankers.

      Shipping convoys through the canal resumed on Monday evening after tugs pulled the 400-meter-long (430-yard) Ever Given containership free from the spot where it became wedged amid high winds on March 23.

      We want to reaffirm in a clear message to the world that everything is back to the way it was,” Egyptian President Abdel Fattah al-Sisi told reporters on Tuesday from a platform on the canal, as container ships passed behind him.

      The Ever Given’s grounding across a southern section of the canal forced a halt to all traffic, leading to a build-up of 422 ships at either end of the canal and along its course.

      Suez Canal Authority chairman Osama Rabie said 95 ships would pass by 1900 local time (1700 GMT) on Tuesday and a further 45 by midnight, reasserting that he hoped the build-up would be cleared in three to four days.

      We’ll work day and night and God willing we’ll get it done in the shortest time possible,” Rabie said.

      Knock-on effects to global shipping and at ports could take much longer to disentangle.

      Though the build-up around the Suez Canal might be cleared in four to five days, it could take several months to deal with backlogs at ports, Jan Hoffmann, an UNCTAD expert on logistics, told a briefing.

      Shipping group Maersk has also said disruptions to international shipping could last for months.

      About 15% of global shipping traffic moves through the canal. The estimated value of the cargo that had been held up by its closure was $89 billion, Hoffmann said.

      FATE
      Sisi said the Ever Given’s grounding had drawn attention to the importance of the waterway, which is the shortest shipping route between Europe and Asia.

      We didn’t hope for something like this, but fate was doing its work. It showed and reaffirmed the reality and importance” of the canal, Sisi said as he greeted staff on a visit to the Suez Canal Authority in Ismailia.

      In light of all the talk about alternatives and things of that kind – no, this is a global facility for international trade.

      Rabie has said the SCA will look at giving discounts to shippers affected by the stoppage.

      We need to study it in the right way because the number of ships is large, including ships that waited for one day, ships that waited for two days, and ships that waited for three days or four days — not all of them will take the same percentages,” he told a news conference late on Monday.

      He also said the canal was reinforcing its technical capabilities by bringing in more tug boats and dredging machinery.

      Rabie has suggested that the weather and human error could have played a role in grounding the Ever Given.

      On Tuesday, investigators boarded the ship, which is in a lake that separates two sections of the canal, according to a canal source and a shipping agent who did not give further details.

      The incident is expected to give rise to flurry of insurance claims, though the Japanese owner of the Ever Given said it had not received any claims or lawsuits over the blockage.

  • Pour la justice, refuser des relations sexuelles à son mari est une faute

    La justice française a sanctionné une femme de 66 ans d’un divorce pour faute en raison de son refus d’avoir des relations sexuelles avec son mari. Celle-ci conteste ce retour du « devoir conjugal » et a saisi la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).

    « C’est une condamnation d’une autre époque. Elle me scandalise. Je la vis comme un déni de justice », explique Barbara*. La justice française a sanctionné cette femme de 66 ans d’un divorce pour faute en raison de son refus d’avoir des relations sexuelles avec son mari. Une sanction rendue possible par une interprétation archaïque du Code civil mais aussi une jurisprudence constante en la matière. Le 5 mars, avec le soutien de plusieurs associations féministes, Barbara a saisi la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour faire condamner la France.

    Le début de l’affaire remonte à l’année 2011. Après vingt-sept ans de mariage, Barbara fait part à son mari – un magistrat – de son intention de divorcer, épuisée, dit-elle, par « les menaces, les coups, et bien d’autres comportements difficiles à dire ». L’année suivante, elle initie la procédure de divorce, et en 2015, elle assigne son mari en divorce pour faute.

    Elle lui reproche d’avoir pris, après la naissance de leur premier enfant, un poste loin de leur domicile des Yvelines, et de l’avoir laissée assumer seule l’éducation de leurs quatre enfants au quotidien. Elle l’accuse également d’avoir, à partir de 2002, commis des « violences verbales et physiques » à l’encontre d’elle-même et de leur fille cadette, en grande difficulté psychologique et physique, et reconnue personne handicapée en 2016.

    De son côté, son ex-conjoint – qui n’a pas souhaité nous répondre – conteste l’ensemble de ces accusations, qui ne sont, selon lui, corroborées par « aucun élément objectif », et dénonce au contraire « un comportement harcelant » de son épouse. Il a réclamé la reconnaissance d’un divorce pour faute en raison du refus de celle-ci « de consommer le mariage » depuis 2004 et « de son manquement au devoir de respect entre époux ».

    Dans une main courante déposée au commissariat de Versailles en 2014, Barbara avait elle-même expliqué avoir « cessé d’avoir des relations sexuelles » avec son époux « lorsqu’il a simulé un étranglement sur [leur fille – ndlr] ». Devant la justice, elle a fait valoir que l’absence de relations sexuelles résultait d’une part de son état de santé dégradé et d’autre part de « la violence » qu’elle impute à son époux. Elle a aussi argué que l’état de santé de leur fille cadette avait mobilisé toute son énergie.

    Elle a justifié, attestations et certificats médicaux à l’appui, de ses problèmes de santé à répétition depuis 1992, et notamment depuis un grave accident de travail intervenu en 2005, qui a entraîné de nombreuses séquelles. En 2012, elle a d’ailleurs été reconnue travailleuse handicapée.

    En 2018, le tribunal de grande instance de Versailles a écarté l’argument du refus de relations sexuelles en raison du handicap de Barbara : « L’épouse démontre un motif légitime à l’absence de rapports sexuels sur la durée », relevait-il. Il a rejeté les demandes respectives de divorce pour faute et prononcé le divorce pour altération définitive du lien conjugal. Les deux époux ont fait appel de ce jugement. L’ex-mari, s’appuyant sur un arrêt de la cour d’appel d’Amiens de 1996, a fait valoir que « s’il est admissible de refuser des relations sexuelles à son conjoint pour des raisons médicales pendant quelques semaines, cela ne l’est plus lorsque le refus s’est installé pendant plus d’une année et qu’il n’était pas prévu d’y mettre fin un jour ».

    L’année suivante, la cour d’appel de Versailles a, elle, prononcé le divorce pour faute aux torts exclusifs de Barbara, en raison de son refus d’avoir des relations sexuelles. Dans son arrêt, la cour estime que les déclarations dans sa main courante et le fait qu’elle « relate les sollicitations répétées de son mari à ce sujet et les disputes générées par cette situation » constituent un « aveu » qui permet d’établir les faits. Elle considère que les « éléments médicaux ne peuvent excuser le refus continu opposé par l’épouse à partir de 2004 à des relations intimes avec son mari, et ce pendant une durée aussi longue ». Ce refus constitue « une violation grave et renouvelée des devoirs et obligations du mariage, rendant intolérable le maintien de la vie commune », conclut la cour. La décision est devenue définitive depuis l’arrêt de rejet de la Cour de cassation, en septembre 2020.

    Barbara dit avoir reçu cette décision judiciaire « comme un coup de poing ». « J’ai été sonnée. Cette décision m’a tourmentée au point d’en perdre le sommeil des semaines durant, explique-t-elle à Mediapart. Plusieurs juges se sont exonérés de la valeur du consentement. Ils ont décidé collégialement de me condamner parce que je suis une femme mariée. Ce jugement implique-t-il que toute femme mariée doive subir les exigences sexuelles de son mari quand elle n’est pas d’accord ? Le mariage donne-t-il ce droit ? », interroge-t-elle.

    Pour elle, une telle décision « s’ancre dans la culture du viol, qui est encore très présente dans les esprits, au point que les juges la reconnaissent comme juste ». Par cette sanction, « la justice fait régresser le droit des personnes à disposer de leur corps. Voilà pourquoi il est nécessaire de la contester », dit-elle.

    Ses avocates, Lilia Mhissen et Delphine Zoughebi, dénoncent une décision « moyenâgeuse » et « scandaleuse ». « Nous devons en finir définitivement avec l’époque où l’homme disposait à sa guise du corps de son épouse. En 2021, le mariage ne peut plus être synonyme de servitude sexuelle », explique à Mediapart Me Mhissen. Cette décision est « d’autant plus scandaleuse », estime-t-elle, que leur cliente « souffre depuis de très nombreuses années de problèmes médicaux graves et récurrents qui ont conduit à la reconnaissance de son handicap ». « Alors que la société commence à peine à prendre conscience de l’horreur et de l’ampleur du viol conjugal, je ne peux comprendre ni accepter cette décision ni les conséquences du message envoyé par la justice », ajoute-t-elle.

    Comment expliquer qu’une telle sanction soit possible aujourd’hui ? La notion de « devoir conjugal » (le devoir de relations sexuelles dans un mariage) n’existe pas dans le Code pénal et a disparu du Code civil moderne, le code napoléonien en vigueur depuis 1804. Mais elle apparaît indirectement, à travers les articles 212, 215 et 242 du Code civil, qui prévoient que les époux s’obligent mutuellement à la « fidélité », à une « communauté de vie » et que le divorce peut être demandé lorsque l’un·e ne respecte pas les « devoirs et obligations du mariage ».

    Pour le juriste Daniel Borillo, enseignant-chercheur en droit privé à l’université de Paris-Nanterre et de Paris II, il s’agit de « résidus du droit canonique » (le droit de l’Église) qui imprègnent encore le Code civil actuel. « La notion de “devoir conjugal” existait en droit canonique : il y avait l’obligation de confirmer le consentement par l’union des corps, la “consommation”. Le Code civil napoléonien n’abandonne pas complètement cette notion, puisqu’il euphémise la notion de “consommation” par celle de cohabitation, c’est-à-dire le fait de partager le même toit, le même lit. » Quant à la notion de fidélité (l’obligation négative – renoncer à des relations sexuelles en dehors du mariage), elle implique, d’un point de vue juridique, « une obligation positive, entretenir des rapports sexuels avec le conjoint », souligne le juriste.

    En clair : aux yeux de la loi, refuser les rapports sexuels au sein du mariage peut être un motif de divorce pour faute, par le biais des obligations de fidélité et de cohabitation. Dans la pratique, cependant, ce motif est rarement retenu, parce qu’il est difficile de prouver le refus de relations sexuelles.

    Mais il reste soulevé par des avocats désireux de défendre les intérêts de leurs clients dans des procédures de divorce pour faute, explique Daniel Borillo : « C’est toujours un jeu d’avocats, car la plupart des gens ne savent pas qu’il y a une “obligation de sexualité” et l’avocat peut donc pousser facilement la partie adverse à l’aveu, qui sera le moyen de preuve. » Et une fois que la preuve est là, la jurisprudence est constante : « C’est une interprétation validée par la Cour de cassation », précise le juriste.

    Plusieurs décisions ont en effet sanctionné l’absence de relations sexuelles d’un·e conjoint·e. En 1964, la Cour de cassation a validé un divorce aux torts d’un conjoint qui était dans « l’incapacité à faire face aux devoirs de mari ». En 1996, la cour d’appel de Nancy a prononcé un divorce aux torts partagés en estimant que l’épouse avait « refusé fréquemment d’avoir des rapports intimes » et que son mari, « exprimant son aspiration à un minimum de vie personnelle au détriment d’une vie conjugale normale », avait « délaissé son épouse en s’abstenant fréquemment ». En 2011, la cour d’appel d’Aix-en-Provence a condamné un homme au divorce à ses torts exclusifs et à verser 10 000 euros de dommages et intérêts à son ex-épouse au motif que les rapports sexuels étaient insuffisants durant leurs vingt et un ans de mariage.

    La question du « devoir conjugal » est réapparue à l’occasion de la reconnaissance du crime de viol entre conjoints. Cette avancée a remis en question le fait que, au sein du mariage, « le consentement donné était un consentement à vie et que vous êtes en quelque sorte propriétaire du corps de votre conjoint·e et réciproquement », analyse Daniel Borillo. Si l’un des conjoints dénonce un « viol conjugal », ce n’est donc « plus seulement la justice civile qui rentre dans l’alcôve, mais aussi la justice pénale », poursuit-il. Cette reconnaissance du viol entre conjoints a été introduite par la jurisprudence (trois arrêts de la Cour de cassation en 1984, 1990 et 1992), puis formellement inscrite dans le Code pénal en 2006.

    C’est cette jurisprudence qu’invoquent les avocates de Barbara dans leur requête adressée à la CEDH, que Mediapart a consultée. Elles citent l’arrêt du 5 septembre 1990, dans lequel la Cour de cassation a reconnu, pour la première fois, le crime de viol entre époux dans le cadre du mariage. « Depuis 1990, la justice pénale a aboli le devoir conjugal et a reconnu que le mariage n’excluait pas la possibilité de poursuite et de condamnation d’un mari pour le viol de son épouse », explique à Mediapart Me Delphine Zoughebi. Pour l’avocate, « il est impensable que les juges civils puissent faire revenir le devoir conjugal par la petite porte. Les femmes doivent avoir le droit de consentir ou pas à des relations sexuelles ». « Aucune faute, pénale ou civile, ne saurait donc résulter du refus de relations sexuelles », soulignent Mes Mhissen et Zoughebi dans leur requête.

    Autre argument : les avocates estiment qu’en niant le droit de leur cliente de « consentir ou non à des relations sexuelles », la justice française n’a pas respecté le préambule de la Convention européenne des droits de l’homme qui consacre le droit à la dignité et à la liberté, ni ses articles 3 et 4, qui prévoient que nul ne peut être soumis « à des traitements inhumains ou dégradants », ni être « tenu en esclavage ou en servitude ».

    Elles arguent aussi que la justice française a violé le droit à la vie privée de leur cliente, garanti par l’article 8 de la Convention européenne. « L’ingérence de l’autorité judiciaire est d’autant plus préjudiciable » à Barbara que « son refus d’avoir des relations sexuelles était justifié par la violence de son époux », « ses problèmes de santé graves et récurrents » et « les problèmes de santé » de leur fille cadette « dès son plus jeune âge », écrivent-elles.

    « Ces problèmes de santé ont fragilisé » leur cliente, « de telle sorte qu’elle se trouvait dans un état de particulière vulnérabilité et que son intégrité physique nécessitait d’être protégée ». Or, la justice française « n’a pas tenu compte de la gravité de ses problèmes de santé, ni de leur récurrence », argumentent les avocates.

    Barbara est accompagnée et soutenue dans son combat par le Collectif féministe contre le viol (CFCV) et la Fondation des femmes. Dans une déclaration commune, les deux associations estiment que par ces décisions, « les juridictions françaises nient le droit des femmes de consentir ou non à des relations sexuelles ». « La communauté de vie ne saurait justifier la survie du “devoir conjugal”, insistent-elles. Le mariage n’est pas et ne doit pas être une servitude sexuelle. »

    L’enjeu est particulièrement important, puisque « dans 47 % des 95 000 viols et tentatives de viol par an, l’agresseur est le conjoint ou l’ex-conjoint de la victime », rappellent-elles en citant des chiffres officiels datés de 2018. « Il a fallu de nombreuses années de lutte pour en finir avec la zone de non-droit que représentait le lit conjugal, où l’on sait que se produit la majorité des viols. Il est fondamental qu’en France, les juges ne puissent plus imposer de manière directe ou indirecte aux femmes une obligation d’avoir des relations sexuelles. Laisser perdurer le “devoir conjugal”, c’est maintenir un outil d’intimidation pour les agresseurs sexuels violeurs au sein du couple et nier l’existence, dans notre code pénal, du crime aggravé de viol conjugal », estiment-elles.

    Selon elles, la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’homme « permettrait enfin de garantir le respect de la vie privée et de l’intégrité physique des femmes, y compris dans le mariage ».

    Pour Daniel Borillo, même s’il n’y a pas, concernant le « devoir conjugal », de « condamnation pénale », « il y a une sanction civile », à la tonalité « morale », qui peut impliquer « une sanction économique pour le fautif » et produire « des effets de condamnation sur le plan patrimonial ». Le juriste estime que pour éviter ces situations « archaïques et absurdes », il faut débarrasser la loi de « la notion de faute dans le divorce et de la notion de fidélité dans le mariage », c’est-à-dire des « vestiges du droit canonique ».

    https://www.mediapart.fr/journal/france/170321/pour-la-justice-refuser-des-relations-sexuelles-son-mari-est-une-faute

    #viol_conjugale #sexisme #justice #injustice #devoir_conjugale #divorce #viol #culture_du_viol

  • Covid 19 : « Pour anticiper la progression de l’épidémie, il faut regarder les bons indicateurs »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/27/covid-19-pour-anticiper-la-progression-de-l-epidemie-il-faut-regarder-les-bo

    Seuls les indicateurs d’amont doivent être considérés pour anticiper l’évolution et éviter prévisions et commentaires hasardeux, mettent en garde les professeurs Fanchon Bourasset, Bruno Mégarbane et Jean-Michel Scherrmann dans une tribune au « Monde ». Le choix de ne pas confiner dans l’immédiat reste une décision politique.

    Tribune. La diversité des marqueurs caractérisant l’évolution du Covid-19 entraîne des confusions dans l’interprétation de leur évolution, tant au niveau des spécialistes que des médias et du grand public. Ces marqueurs peuvent se classer en deux groupes dont la temporalité est bien différente.

    En amont, nous pouvons regrouper les marqueurs les plus précoces avec la détection virale dans les eaux usées et le nombre de cas détectés positifs qui sont publiés tous les jours.
    En aval, les indicateurs concernent la situation hospitalière, comme les nombres de patients hospitalisés et ceux admis en réanimation. Enfin, la publication du nombre de décès constitue l’ultime marqueur clinique du suivi de l’épidémie.

    Vitesse de progression
    Si l’on se place en février 2021, les nombres de patients admis à l’hôpital, de patients hospitalisés en réanimation et de patients décédés expriment l’activité épidémique des semaines antérieures. Il est donc normal que l’augmentation du nombre de cas moyens hebdomadaires de contaminations d’environ 10 000 à 25 000 observés entre fin novembre et actuellement se traduise par une hausse du nombre de patients admis à l’hôpital et des décès que nous observons depuis la mi-janvier.

    Ces indicateurs, dits « d’aval », nous informent sur l’évolution clinique des patients atteints par les formes graves de la maladie mais ne peuvent pas servir de sources prédictives quant à l’évolution de l’épidémie dans les prochains jours et les prochaines semaines. Bien entendu, ils ont une valeur incontournable sur la gestion de la pression qui se manifeste sur la capacité d’accueil hospitalier.

    En revanche, les marqueurs, dits « d’amont », expriment l’état de la progression épidémique le jour même et sont les plus appropriés pour estimer l’évolution de l’épidémie.

    Le suivi de l’évolution du nombre de cas détectés positifs peut être analysé de deux façons : par le nombre lui-même et par la vitesse à laquelle ce nombre évolue. L’évolution quotidienne de ce nombre est largement privilégiée par les observateurs. Son analyse peut prêter à discussion en raison de l’irrégularité des données liée à l’effet « week-end » où le nombre de tests chute et de sa dépendance au nombre de tests réalisés.

    Pour limiter ces effets, nous recommandons de mesurer à partir des nombres de cas de contamination cumulés leur vitesse de progression quotidienne et d’en établir une moyenne hebdomadaire. Cette dimension de vitesse nous a récemment permis d’analyser l’efficacité du confinement lors de la première vague pandémique de l’hiver 2020.

    #paywall

    • Evolution exponentielle contredite

      Cette méthode d’analyse de la vitesse de la progression de l’épidémie montre que le couvre-feu actuel, établi à une échelle locale puis nationale, a porté ses fruits par la stabilisation de la vitesse de progression épidémique au cours de la quinzaine suivant son application, et même par une baisse de sa progression à l’échelle nationale et de façon plus marquée dans certains territoires depuis ce début de semaine, contredisant ainsi toutes les hypothèses d’une évolution exponentielle de l’épidémie.

      Cette observation permet de justifier le choix gouvernemental du maintien d’un couvre-feu dont le renforcement pourrait induire une décroissance de la progression épidémique. De plus, le suivi de cet indicateur permettra de détecter très rapidement une éventuelle augmentation de la vitesse de progression épidémique que certains redoutent avec l’apparition progressive de variants du virus. Cette augmentation vient d’apparaître fin février et permet aux autorités de renforcer les mesures de prévention par zones territoriales.
      Article réservé à nos abonnés Lire aussi Xavier Lescure : « Engageons-nous collectivement vers une sortie raisonnée du confinement »

      En nous fondant sur cet indicateur, il est alors possible d’anticiper l’évolution des admissions à l’hôpital et en réanimation et des décès qui surviendraient dans les jours à venir. Cette baisse pourrait rester néanmoins limitée, en raison du nombre toujours élevé de contaminations et donc d’hospitalisations, avec un effet cumulatif à l’hôpital des patients les plus gravement infectés qui peuvent séjourner en réanimation pour une durée de temps relativement prolongée, allant en moyenne de 15 jours pour un patient en ventilation spontanée sous haut débit d’oxygène à 25 jours pour un patient intubé et ventilé mécaniquement.
      Efficacité du couvre-feu

      Il faut aussi rappeler que cette situation relativement favorable en comparaison avec les pays voisins est due à la poursuite des mesures de restrictions dans le cadre du couvre-feu. Il y a fort à parier que celui-ci, sans permettre une freination complète des contaminations, comme l’aurait fait un confinement plus strict du type de celui de mars-avril 2020, est capable de contenir l’épidémie et d’en empêcher une progression exponentielle.

      Répétons-le : la situation actuelle est probablement le fruit d’une certaine efficacité du couvre-feu qui permet d’éviter un confinement strict pour sauvegarder notre système de soins.
      Article réservé à nos abonnés Lire aussi Covid-19 : « La stratégie coréenne offre un remarquable équilibre entre équité et efficacité en préservant les libertés du plus grand nombre »

      Gageons aussi que ces mesures pourront rester tout aussi efficaces face à l’expansion quasi inéluctable des variants du SARS-CoV-2 (notamment britannique) sur le territoire national et auxquels les prédictions mathématiques attribuent une reprise quasi certaine de l’épidémie au cours du mois de mars avec une menace majeure sur les hôpitaux, en raison de la saturation existante des lits, comme d’ailleurs tous les ans au cours de la saison hivernale.

      C’est ainsi qu’il faut comprendre les alertes lancées par certains médecins hospitaliers qui voient une nouvelle épidémie, celle du variant britannique avec une expansion exponentielle une fois le seuil de 50 % de prévalence franchi.
      Importance des mesures barrières

      La question-clé reste de savoir dans quelle mesure ce qui s’est produit au Royaume-Uni, à un moment où le port du masque n’était pas obligatoire dans les transports en commun et où les bars et les pubs étaient ouverts, pourrait se reproduire en France avec le couvre-feu en place. Les modélisations demeurent une aide précieuse à la prédiction, mais dépendent fortement des hypothèses considérées et du poids de chaque facteur d’influence utilisé.

      Pour démentir ces scénarios noirs qui nous sont promis, rappelons, à cette occasion, l’importance des mesures barrières et du port universel du masque, notamment en espace clos. Des efforts sont encore demandés à la population, mais les enjeux sont majeurs pour les deux mois qui viennent, en permettant d’éviter le confinement strict et de conserver les écoles ouvertes.
      Lire la tribune : Face à la pandémie de Covid-19, « sommes-nous prêts, encore, à consentir ? »

      Ainsi, il ne faut donc pas se tromper d’indicateurs pour répondre à la question de la progression de la cinétique de l’épidémie : seuls les indicateurs « d’amont » doivent être considérés pour anticiper son évolution et éviter les prévisions et commentaires hasardeux et alarmistes. Le choix de ne pas confiner dans l’immédiat reste une décision politique.

      L’exécutif, éclairé à cette occasion, semble avoir utilisé les bons outils de prédiction. Pour échapper définitivement au confinement plus strict, il faut désormais compter à la fois sur la responsabilisation de la population dans l’application des recommandations sanitaires, mais aussi sur le bon vouloir des variants, capables aussi, à eux seuls, de bouleverser la cinétique épidémique.

      Les signataires : Fanchon Bourasset, professeure de neurosciences, université de Bourgogne ; Bruno Mégarbane, professeur de médecine intensive-réanimation, hôpital Lariboisière, université de Paris ; Jean-Michel Scherrmann, doyen honoraire, professeur de pharmacocinétique, faculté de pharmacie, université de Paris.

  • Une hackeuse a archivé l’intégralité de Parler grâce aux faiblesses du réseau social - Cyberguerre
    https://cyberguerre.numerama.com/9705-une-hackeuse-a-archive-lintegralite-de-parler-grace-aux-f

    Avec l’appui de tout un groupe, une hackeuse a pu télécharger près de 57 To de contenus publiés sur Parler, le réseau de la droite dure américaine, avant qu’ils soient mis hors ligne. Dans cette base de données se trouvent des vidéos, photos et données de géolocalisation. Elle pourrait être grandement utile pour les différentes enquêtes en cours sur l’assaut du Capitole, diffusé sur l’app par de nombreux militants pro-Trump.

    Parler n’est plus en ligne depuis le dimanche 10 janvier, après que son hébergeur, Amazon Web Service, a décidé de rompre le contrat qui les liaient. Mais le contenu du réseau social de la droite dure américaine, lui, est encore trouvable en ligne. Et pour cause, une utilisatrice de Twitter, @donk_enby, a archivé 56,7 téraoctets de contenus publiés sur la plateforme.

    D’après Vice, ce gigantesque jeu de données contient 412 millions de fichiers, dont 150 millions de photos et plus de 1 million de vidéos. Soit l’équivalent de 96 à 99 % de toutes les publications du réseau social de la droite dure, d’après différentes sources.

    Pour réussir ce travail de sauvegarde titanesque, la hackeuse a pu compter sur le soutien nécessaire de l’Archive Team, un groupe de hackers et de chercheurs dont l’objectif est de sauvegarder (bénévolement) les données des sites mourants. Elle avait commencé son travail de collecte 6 janvier, mais a dû considérablement accélérer la cadence et entamer un véritable contre-la-montre lorsque Amazon a annoncé son intention de débrancher Parler.

    Elle en a fait part publiquement : c’est alors que l’Archive Team lui a offert son aide. Le collectif a pris à sa charge le coût du stockage, et même créé un outil pour n’importe quel utilisateur de Twitter puisse mettre sa bande passante au service du téléchargement, souligne Vice. Quelques heures après le déploiement de l’outil, il permettait une vitesse de téléchargement de 50 Go par seconde.

    LES MÉTADONNÉES DES FICHIERS PUBLICS, UNE MINE D’OR
    Cette base de données ne comporte que des contenus publics, qui étaient accessibles à tout utilisateur de la plateforme. Les mots de passe, discussions privées et autres informations confidentielles des utilisateurs n’ont pas été compromis ou du moins, pas par ce biais. En revanche, chaque photo et vidéo s’accompagne de métadonnées, puisque Parler ne les retirait pas des fichiers, contrairement aux principaux réseaux sociaux. Concrètement, quand vous prenez une photo avec votre smartphone, votre appareil attache des données contextuelles au fichier de l’image : par exemple l’heure et la date à laquelle la photo a été prise, ainsi que votre géolocalisation à ce moment.

    Autrement dit, en analysant les métadonnées des photos et vidéos publiés sur Parler, n’importe qui peut tracer des itinéraires des utilisateurs de la plateforme ou identifier leurs attroupements. Le tout, heure par heure. C’est donc une mine d’or pour les chercheurs, enquêteurs et journalistes qui s’intéressent à l’assaut des supporters de Trump sur le Capitole : le média américain Gizmodo en a déjà fait la démonstration dans un article. Il faut dire que de nombreux utilisateurs de Parler impliqués dans l’attaque ont filmé et photographié les événements en direct. Une pratique peu précautionneuse qui a permis d’identifier bon nombre des protagonistes de l’assaut.

  • Countries lacking cardinal extreme points.... - Maps on the Web
    https://mapsontheweb.zoom-maps.com/post/640301256585412608/countries-lacking-cardinal-extreme-points

    Pays dont l’une des frontières est un méridien ou un parallèle et n’ont donc pas de point extrême (unique) dans l’une des directions cardinales.

  • De quel bois se chauffer ?
    https://laviedesidees.fr/De-quel-bois-se-chauffer.html

    À propos de : François Jarrige et Alexis Vrignon (dir.), Face à la puissance, Une #Histoire des énergies alternatives à l’âge industriel, La Découverte. Comment sortir de la #croissance énergivore ? La question n’est pas nouvelle, un groupe d’historiens recense les tentatives passées, toutes avortées, pour constituer des sociétés écologiques. Un répertoire d’idées pour l’avenir ?

    #énergie #écologie #industrie #pollution
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20210111_berard.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20210111_berard.docx

  • Crêpe Georgette publie un très bon thread sur les biais sexistes dans la justice en réponse au thread d’un proc.
    Je vous laisse « juges », et on commence par le thread du proc.
    https://twitter.com/SirYesS25095892/status/1343277586928037888

    Je lis qu’il faut CROIRE les femmes victimes de violences conjugales. CROIRE. Je suis procureur, je ne crois pas. Je prouve, ou je ne prouve pas. Je poursuis, ou je classe. Mon avis, ma reprobation, mon jugement de valeur, le tribunal s’en fiche. & il a raison

    Je rappelle que des hommes sont victimes. Des enfants. Parlons de violences intra familiales, de VIF pour aller plus vite. C’est plus neutre, moins marqué idéologiquement. Car je ne fais pas d’idéologie, je fais du droit.

    Il se peut que vous soyez victime. Depuis des mois des années peut être. Jusqu’à présent vous n’avez pas pu pas osé pas voulu en parler. Pour des raisons qui vous appartiennent. Que personne n’a le droit de juger. Et la vous avez franchi le pas.

    Vous avez poussé la porte d’une gendarmerie ou d’1 commissariat. Vous avez tout raconté. Peut être pleuré. On vous a envoyé voir un médecin. Ça a été très dur de déballer tout ca, et la vous avez peur. Pour vous quelque chose a basculé. Pour moi c’est le début du travail.

    Mon travail est de vous protéger. Pour ça je dois PROUVER ce que vous affirmez. Par tous moyens, témoignages, certificats medicaux, enquête d’environnement, constatations, tout ce que les enquêteurs vont pouvoir trouver. Et ils vont chercher !

    Même quand on ne se sent pas prêt(e) a franchir le pas, c’est bien de se confier, a ses amis, a son médecin. De prendre des photos si on est marqué, si la maison porte les traces du dernier petage de plombs... Tous ces petits éléments de preuve, que nous viendrons récolter.

    Pour vous protéger le Procureur doit faire bien plus que vous croire. Aucune parole n’est sacrée et ne peut se suffire a elle-même... Si elle se heurte a des dénégations, sans élément de preuve, elle restera lettre morte.

    La lutte contre les VIF est une noble lutte, que je porte depuis longtemps. Elle ne justifie pas tout. Ne demandez pas aux enquêteurs ou a la justice de croire les victimes, une condamnation basée sur ma seule croyance, celle de l’enquêteur ou celle du juge serait terrifiante.

    Perso, l’invisibilisation du côté patriarcal des violences et le coup de la symétrie avec des hommes violentés, ça te place vite le curseur.

    Réponse de Crêpe Georgette qui a donc mis plein de pièces dans la machine à produire des trolls mascus.
    https://twitter.com/valerieCG/status/1343549022305398788

    Me voilà de retour car « Monsieur je ne fais pas d’idéologie, je fais du droit » le mérite bien. (thread sur les biais judiciaires en matière de sexisme - rions (jaune) un peu).

    Les lois sont le produit d’une histoire ; si aujourd’hui nous différencions le viol (pénétration) des autres agressions sexuelles c’est le produit d’1 histoire où ce qui était considéré comme grave était de mettre enceinte 1 femme qui n’était pas la vôtre (ce n’est qu’un ex).

    Donc les lois sont elles mêmes le produit d’une idéologie et il faut être diantrement présomptueux pour penser qu’on les applique sans aucune idéologie. quelques ex issus du merveilleux livre Une culture du viol à la française de votre adorée moi-même ==>

    On sait que selon l’heure de la journée, les jugements sont différents, si un jury est entièrement blanc et juge un noir, il sera plus sévère que s’il y a un seul noir dans le jury, on sait qu’il existe ce qu’on appelle des stéréotypes judiciaires. je me cite ==>

    On a de beaux exemples de stéréotypes judiciaire sexistes au Canada en 2017, en Espagne avec un viol collectif, en France à Nanterre, ou en Italie (cas détaillés en screenshot)

    les NotAllJurists vont me répondre « ce ne sont que quelques brebis galeuses !! ». Mais on a aussi des enquêtes sur l’ensemble de raisons poussant par ex au classement sans suite (menées par des juristes et pas des abominables idéologues féministes) du viol . que nous disent-elles ?

    1. l’enquête a été insuffisante
    2. s’il y a viol conjugal ds 1 contexte de violences, on va confondre le viol avec les autres violences
    3. ds un contexte de séparation
    4. pour les tentatives de viol
    5. pour les victimes fragiles (maladie mentale, drogue, alcool

    On a aussi des études sur la correctionalisation des viols et que lit on de la bouche même d’un acteur de la chaine judiciaire ?
    Si la société toute entière souffre de préjugés sur les violences faites aux femmes, le système n’en est pas exempt.

    Revenons ensuite au merveilleux screen. la grande force des réactionnaires est de nous faire croire que nous serons biaisés alors qu’eux sont dans le fait le plus pur. (et le pire ca fonctionne). donc fions nous aux statistiques.

    Toutes les enquêtes de victimination (dont celles de l’ONDRP qu’il va être difficile de considérer comme féministe) prouvent que l’écrasante majorité des auteurs de violences sont des hommes, que les victimes soient des femmes, des hommes ou des enfants.

    arrêtons nous ensuite sur ce screen. Personne n’a demandé aux tribunaux de croire les victimes sur parole ; ce sont vos fantasmes. Et guess what vous pouvez croire une victime, même en tant que procureur et ne pas pouvoir condamner le coupable car il y a un manque de preuves.

    Continuons avec ce screen. Notez l’absence, idéologiquement marquée, du mot « pouvoir » qui fait porter à la victime la responsabilité (en ayant l’air de ne pas y toucher) de son sort
    la plupart des victimes ne portent pas plainte à cause de gens qui ne les croient pas et par peur.

    Enfin le pompon sur la Garonne, que dis-je l’Amazonie. Mesdames, entre 2 fouilles intégrales de votre téléphone auquel il a évidemment accès (c’est pour ca que les sites d’aide sont anonymes champion !), pensez a photographier votre pain dans la gueule !!

    vous noterez au passage que Monsieur « je fais du droit et pas de l’idéologie » appelle des violences sur conjoint un « petage de plomb ». (ca ira ensuite nous expliquer que le terme de féminicide n’est pas dans la loi).

    Incroyable l’Europe elle même (foutue idéologie !!) qui produit des rapports expliquant qu’hommes et femmes n’ont pas un accès égal à la justice à cause de biais et stéréotypes de genre.

    https://www.coe.int/en/web/genderequality/equal-access-of-women-to-justice

    Incroyable (bis) le Grevio a pointé les manquements de la France, entre autres au niveau judiciaire pour proteger les femmes victimes de violences. (c’est ou tous ces idéologues)

    https://www.lejdd.fr/Societe/violences-sexistes-et-sexuelles-ce-quil-faut-retenir-du-rapport-qui-pointe-les

    Enfin (et ca s’adresse à mes camarades féministes) certain-e-s arrivent (avec succès) à connoter négativement le terme idéologie et à faire croire qu’il ne serait pas neutre (donc négatif) de défendre les droits des femmes.
    Observons cette inversion de valeurs. Documentons-là.

    Magnifique exemple de stéréotype judiciaire puisqu’il est prouvé depuis longtemps (SI VOUS PRENIEZ LA PEINE DE LIRE SUR LE SUJET) que la part de mensonges en termes de violences conjugales/sexuelles est congrue. (2nd screen une étude US)

    enfin (je vais m’arrêter à un moment promis), les stéréotypes judiciaires sont aussi raciaux. la source : « Demographic differences in sentencing, United States Sentencing Commission, novembre 2017.
    donc travaillez sur vos biais au lieu de les nier

  • La fin d’un homme, la fin d’un monde _ Le blog de pierre verhas
    http://uranopole.over-blog.com/2020/12/la-fin-d-un-homme-la-fin-d-un-monde.html

    La fin d’un homme
    Depuis plusieurs mois, nous évoquons l’évolution de la situation de l’informaticien et journaliste australien Julian Assange, persécuté pour avoir publié les câbles diplomatiques secrets de Washington qui révélaient les crimes de guerre des Etatsuniens et de leurs alliés en Afghanistan et en Irak, accusé par la Suède d’un prétendu viol.
     
    « Vous vous souvenez du meurtre de sang froid de civils irakiens dans Collateral Murder ? Vous vous souvenez de la torture à Guantanamo Bay ? Vous vous souvenez de la corruption politique révélée par les câbles diplomatiques ? Ce sont quelques-unes des histoires qui ont fait la une en 2010, lorsque les principaux journaux internationaux, du New York Times au Guardian en passant par Der Spiegel, se sont associés à WikiLeaks pour exposer les crimes de guerre américains et une longue liste de vérités honteuses que nos gouvernements avaient gardées secrètes. » (Ex Berliner – EXB – journal berlinois en langue anglaise, 8 septembre 2020)
     
    Assange se trouvait à Londres lorsque la Justice suédoise demanda son extradition pour une accusation de viol. Sentant le piège et craignant d’être ensuite extradé de Suède vers les Etats-Unis, Assange s’est d’abord réfugié durant sept années à l’ambassade d’Equateur à Londres d’où il ne pouvait sortir et où, à son insu, ses moindres faits, gestes et paroles étaient notés par la CIA par l’intermédiaire d’une société de surveillance espagnole qui a clandestinement installé des dispositifs d’espionnage Quelques semaines après le renversement du président progressiste Rafaele Correa qui lui avait accordé l’asile et la nationalité équatorienne, exclu du pouvoir suite à des élections contestables, le nouveau président, Lénine (!) Moreno, sous la pression du gouvernement étatsunien, retire à Assange sa nouvelle nationalité et le fait expulser de sa « résidence » équatorienne. La police londonienne l’a transféré manu militari à la prison de haute sécurité de Belmarsch, où il côtoie des terroristes et de dangereux criminels. Il a d’abord été condamné par un tribunal londonien à 52 semaines de détention pour avoir échappé à la Justice anglaise en se réfugiant à l’ambassade d’Equateur. Cette période de détention a permis aux juges britanniques de préparer le procès de l’extradition d’Assange pour répondre à la demande de la puissance étatsunienne.
     
     

    L’expulsion manu militari de Julian Assange par la police londonienne révèle son traitement futur !
     
    Entre temps, la Justice suédoise a abandonné les poursuites contre le fondateur de Wikileaks, faute de preuves. À y réfléchir, cette affaire de viol avait un double objectif : discréditer Assange auprès de l’opinion publique et le livrer indirectement aux Etats-Unis. Tout cela pour ce qui est en définitive une banale relation sexuelle consentie non protégée !
     
    C’est d’ailleurs ce que dit Nils Melzer, rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture :
     
    « Je ne sais pas si Julian Assange a commis une agression sexuelle ou non, mais ce que je sais, c’est que la Suède ne s’est jamais souciée de le savoir. Ils voulaient utiliser ces allégations pour le discréditer. Et une fois qu’ils ont activement diffusé ces allégations aux quatre coins du monde, ils se sont ensuite assurés qu’il n’y aurait jamais de procès en bonne et due forme car, comme le procureur l’a finalement admis en novembre 2019, ils n’ont jamais eu suffisamment de preuves pour même porter plainte contre Julian Assange. »

    Nils Melzer est un éminent juriste suisse, professeur à Genève et aussi dans plusieurs pays étrangers, rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture et les traitements inhumains, a pris fait et cause pour Julian Assange.
     
    Un palais de justice qui fait partie d’un système carcéral.
     
    Une première série d’audiences du procès d’extradition britannique eut lieu fin février, début mars 2020. Elles se déroulèrent à Woolwich Court attenant à la prison de Belmarsch. Craig Murray a rédigé et publié le compte-rendu de ces audiences. Il commente :
    « Woolwich Crown Court est conçu pour imposer le pouvoir de l’État. Les tribunaux normaux de ce pays sont des bâtiments publics, délibérément placés par nos ancêtres en plein centre-ville, presque toujours à proximité d’une rue principale. Le but principal de leur positionnement et de leur architecture était de faciliter l’accès au public, avec la conviction qu’il est vital que la justice soit visible par le public.
     
    Woolwich Crown Court, qui accueille le Belmarsh Magistrates Court, est construit sur un principe totalement opposé. Il n’a pas d’autre but que d’exclure le public. Rattaché à une prison située dans un marais balayé par les vents, loin de tout centre social normal, une île accessible uniquement en naviguant dans un labyrinthe de routes à double voie, tout l’emplacement et l’architecture du bâtiment sont pensés pour décourager l’accès au public. Il est entouré par la même barrière de palissage en acier extrêmement résistant qui ceinture la prison. C’est une chose extraordinaire, un palais de justice qui fait partie du système carcéral lui-même, un lieu où l’on est déjà considéré comme coupable et incarcéré dès son arrivée. Le Woolwich Crown Court n’est rien d’autre que la négation physique de la présomption d’innocence, l’incarnation même de l’injustice coulée dans du béton, de l’acier, et des vitres blindées. Il a précisément la même relation à la justice que Guantanamo Bay ou la Lubyanka. Il n’est en réalité que l’aile de condamnations de la prison de Belmarsh. »

     
    Le tribunal est présidé par la magistrate Vanessa Baraitser qui se montre particulièrement hostile à l’égard de l’accusé et de sa défense.
     
    « … dans la salle d’audience elle-même, Julian Assange est confiné au fond du tribunal derrière un écran de verre pare-balles. Il a fait remarquer à plusieurs reprises au cours de la procédure qu’il lui était ainsi très difficile de voir et d’entendre les débats. La magistrate, Vanessa Baraitser, a choisi d’interpréter cela, avec une malhonnêteté étudiée, comme un problème dû au très faible bruit des manifestants à l’extérieur, par opposition à un problème causé par le fait qu’Assange est enfermé à l’écart dans une énorme boîte de verre pare-balles.
     
    Or, il n’y a aucune raison pour qu’Assange se trouve dans cette boîte, conçue pour contenir des terroristes extrêmement violents physiquement. Il pourrait siéger, comme le ferait normalement un accusé à une audience, au sein du tribunal à côté de ses avocats. Mais la lâche et vicieuse Baraitser a refusé les demandes répétées et persistantes de la défense pour qu’Assange soit autorisé à s’asseoir avec ses avocats. »

     
    Voilà donc comment la Justice britannique traite Julian Assange ! Public limité au strict minimum, enfermement de Julian Assange dans une cage de verre pour entraver les contacts avec ses avocats, attitude hostile de la présidente du tribunal. Le procès s’annonce très mal ! Un incident révélateur : à la seconde audience, un des avocats d’Assange, Baltasar Garzon, l’ancien juge espagnol qui a fait poursuivre le dictateur Pinochet et qui souhaitait poursuivre les crimes du franquisme, devait rejoindre Madrid. Il se leva et alla vers la cage de verre pour saluer et serrer la main d’Assange. Les gardiens assis à ses côtés l’en empêchèrent !
     
     

    Baltasar Garzon, évincé de son mandat de juge d’instruction, pour sa tentative d’exhumation du passé franquiste de l’Espagne est un des avocats de Julian Assange.
     
    Des décisions pré-écrites  
    La première série d’audiences s’acheva le 8 avril 2020 pour reprendre le 7 septembre, à Westminster cette fois. Craig Murray dans son compte-rendu de la dernière audience du 30 septembre écrit :
     
    « Baraitser a de nouveau suivi son cheminement habituel qui consiste à refuser chaque requête de la défense, à la suite de décisions pré-rédigées (je ne sais pas si elles sont écrites par elle ou si elle les a copiées), même lorsque l’accusation ne s’y oppose pas. Vous vous rappelez qu’au cours de la première semaine de l’audience d’extradition proprement dite, elle a insisté pour que Julian soit maintenu dans une cage de verre, bien que l’avocat du gouvernement américain n’ait émis aucune objection à ce qu’il siège dans le tribunal, et qu’elle ait refusé d’intervenir pour faire cesser ses fouilles à nu, ses menottes et la confiscation de ses documents, même si le gouvernement américain s’est joint à la défense pour contester sa déclaration selon laquelle elle n’avait pas le pouvoir de le faire (pour laquelle elle a ensuite été vivement réprimandée par l’Association internationale du barreau).
     
    Hier, le gouvernement américain ne s’est pas opposé à une motion de la défense visant à reporter la reprise de l’audience d’extradition. La défense a invoqué quatre motifs :
     
    1) Julian est actuellement trop malade pour préparer sa défense
2) En raison du confinement, l’accès à ses avocats est pratiquement impossible
3) Les témoins vitaux de la défense, y compris de l’étranger, ne pourraient pas être présents pour témoigner
4) Le traitement des problèmes de santé mentale de Julian a été interrompu en raison de la situation de Covid-19.
     
    Baraitser a rejeté catégoriquement tous ces motifs - bien que James Lewis ait déclaré que l’accusation était neutre sur la question - et a insisté pour que la date du 18 mai soit maintenue. Elle a déclaré que Julian pouvait être amené dans les cellules du tribunal de Westminster pour des consultations avec ses avocats. (Premièrement, en pratique, ce n’est pas le cas, et deuxièmement, ces cellules ont un passage constant de prisonniers, ce qui est très manifestement indésirable avec Covid19). »

     

    L’ancien diplomate Craig Murray a fait état de toutes audiences du procès Assange.
     
    Il y a deux constats : à chaque fois, la juge Baraitser présente des décisions écrites avant l’audience – est-ce de sa propre initiative ou lui ont-elles été dictées ? – et rejette systématiquement toute requête de la défense, même si l’accusation ne s’y oppose pas ! Se conformerait-elle à des instructions préalables, on peut raisonnablement se poser la question.
     
    Enfin, nulle mesure de protection d’Assange contre le Covid 19 n’a été prise aussi bien à la salle d’audience qu’à la prison de Belmarsch. Sans doute, son éventuelle contamination aurait arrangé pas mal de monde !
     
    _ Trois pas sur deux !
     
    Voici ce que conclut Craig Murray de ces trois semaines d’audience :
     
    « … dans cette salle d’audience, vous étiez en présence du mal. Avec un placage civilisé, un semblant de procès, et même des démonstrations de bonhomie, la destruction totale d’un être humain était en cours. Julian était détruit en tant que personne sous mes yeux. Pour le crime d’avoir publié la vérité. Il a dû rester assis là à écouter des jours entiers de discussions posées sur l’incroyable torture qui l’attendait dans une prison américaine de grande sécurité, privé de tout contact humain significatif pendant des années, à l’isolement dans une cellule de seulement 4,5 mètres carrés.
     
    4,5 mètres carrés. Retenez bien cela. Trois pas sur deux. De toutes les terribles choses que j’ai entendues, la plus effrayante était peut-être ce qu’a dit le directeur Baird en expliquant que la seule heure par jour autorisée pour sortir de la cellule est passée seul dans une autre cellule absolument identique, appelée "cellule de loisirs". Cela et l’infâme "expert" du gouvernement, le Dr Blackwood, décrivant comment Julian pourrait être suffisamment drogué et physiquement privé des moyens de se suicider pour le maintenir en vie pendant des années. »

     
    Le jugement sur l’extradition est annoncé pour le 4 janvier 2021.
     
    Nils Melzer estime : « Quelle que soit la décision, je pense qu’un appel sera interjeté auprès de la Haute Cour. Probablement par Julian Assange, car je ne m’attends pas à ce que la première instance refuse l’extradition. Mais même si un miracle se produit et que le juge refuse de l’extrader, les États-Unis feront certainement appel de cette décision. »
     
    Laissons la conclusion à Nils Melzer :
     
    « Nous parlons des droits de l’homme et non des droits des héros ou des anges. Assange est une personne, et il a le droit de se défendre et d’être traité avec humanité. Peu importe de quoi il est accusé, Assange a droit à un procès équitable. Mais ce droit lui a été délibérément refusé - en Suède, aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Équateur. Au lieu de cela, il a été laissé à pourrir pendant près de sept ans dans les limbes d’une pièce. Puis, il a été soudainement été traîné dehors et condamné en quelques heures et sans aucune préparation pour une violation de la liberté sous caution qui consistait à lui avoir accordé l’asile diplomatique d’un autre État membre des Nations unies sur la base de persécutions politiques, comme le veut le droit international et comme l’ont fait d’innombrables dissidents chinois, russes et autres dans les ambassades occidentales. Il est évident que ce à quoi nous avons affaire ici, c’est la persécution politique. En Grande-Bretagne, les violations de la liberté sous caution entraînent rarement des peines de prison - elles ne sont généralement passibles que d’amendes. En revanche, Assange a été condamné dans le cadre d’une procédure sommaire à 50 semaines dans une prison de haute sécurité - une peine clairement disproportionnée qui n’avait qu’un seul but : détenir Assange suffisamment longtemps pour que les États-Unis puissent préparer leur dossier d’espionnage contre lui.
     
    Que signifie le refus des États membres de l’ONU de fournir des informations à leur propre rapporteur spécial sur la torture ?  
    Qu’il s’agit d’une affaire arrangée d’avance. Un simulacre de procès doit être utilisé pour faire un exemple de Julian Assange. Le but est d’intimider d’autres journalistes. L’intimidation, d’ailleurs, est l’un des principaux objectifs de l’utilisation de la torture dans le monde. Le message que nous devons tous recevoir est le suivant : Voici ce qui vous arrivera si vous imitez le modèle de Wikileaks. »
     
    Une affaire arrangée d’avance ? Nils Melzer en est bien conscient et ne se fait guère d’illusions sur son propre sort :
     
    « En tout cas, je ne me fais pas d’illusions sur le fait que ma carrière aux Nations unies est probablement terminée. Ayant ouvertement affronté deux États P5 (membres du Conseil de sécurité des Nations unies) comme je l’ai fait, il est très peu probable qu’ils m’acceptent à un autre poste de haut niveau. On m’a dit que mon engagement sans compromis dans cette affaire avait un prix politique. Mais le silence a aussi un prix. Et j’ai décidé que je préfère payer le prix pour m’exprimer que le prix pour rester silencieux. »
     
    L’affaire Assange n’a jamais porté sur Julian Assange.
    Mais pour lui, le plus important est :
    « Mais l’affaire Assange n’a jamais porté sur Julian Assange. Il s’agit de l’éléphant dans la pièce que tout le monde semble ignorer : la mauvaise conduite officielle des états qu’Assange a exposé. En 2010, au moment des révélations, tout le monde était choqué par les crimes de guerre, la torture, la corruption, et le public du monde entier a commencé à en parler. Cela a rendu les États concernés très nerveux. Ce n’est donc pas un hasard si, quelques semaines plus tard, les autorités suédoises ont délibérément publié un gros titre dans la presse à sensation : Julian Assange est soupçonné de double viol. Immédiatement, le public du monde entier s’est désintéressé de la discussion des crimes des puissants, a changé d’orientation et a commencé à débattre du caractère et de la personnalité de Julian Assange : est-il un violeur, un narcissique, un hacker, un espion ? »  
     
    Ainsi, la fin d’un homme est programmée par l’Etat profond étatsunien avec comme supplétifs la Justice britannique et la Justice équatorienne.
     
    La fin d’un homme, la fin d’un monde.

    Pierre Verhas

  • Caractéristiques du #fascisme : Dix-sept critères
    http://www.gauchemip.org/spip.php?article3195

    Le fascisme répond à l’intérêt des privilégiés qui choisissent à un moment donné cette solution politique pour maintenir leurs profits ; dans ce contexte, l’Etat fasciste s’appuie sur l’extrême droite mais surtout sur des composantes patronales, militaires, religieuses, institutionnelles, conservatrices de droite (plus rarement de petits courants complémentaires venus de la gauche), post-féodales, petites bourgeoises, parfois populaires qui lui donnent une assise dans la société.

    L’arrivée au pouvoir du fascisme se réalise généralement grâce au soutien financier et médiatique du grand patronat. Une fois en charge des affaires du pays, le fascisme maintient le système capitaliste en radicalisant les options du libéralisme économique, en particulier avec des droits accrus pour les chefs d’entreprise.