• Gaza ou la fin de l’humanité
    https://reporterre.net/Gaza-ou-la-fin-de-l-humanite

    Décalons autrement le regard. Dans un livre marquant paru en 2009, Les guerres du climat (éd. Gallimard), l’anthropologue allemand Harald Welzer alertait sur le risque que la crise écologique conduise à une guerre généralisée. Mais l’auteur allait plus loin : alors que le chaos écologique — si on le laisse s’aggraver — créera de plus en plus de désordre géopolitique et de mouvements de population, les populations des pays riches tendront à accepter, pour protéger leur confort, l’abandon, voire la répression brutale des populations livrées à un sort misérable et leur demandant de l’aide. Comme le formule bien Pablo Servigne, « Welzer montre comment une société peut lentement et imperceptiblement repousser les limites du tolérable au point de remettre en cause ses valeurs pacifiques et humanistes, et sombrer dans ce qu’elle considérait comme inacceptable quelques années auparavant. (…) Les habitants des pays riches s’habitueront aussi probablement à des politiques de plus en plus agressives envers les réfugiés ou envers d’autres États, mais surtout ressentiront de moins en moins cette injustice que ressentent les populations touchées par les catastrophes. C’est ce décalage qui servira de terreau à de futurs conflits ». L’inhumanité avec laquelle nous acceptons des milliers de noyés en Méditerranée fait ici écho au silence que fait résonner le drame de Gaza.

    Mais prenons garde. Nul ne se relèvera de la barbarie où conduit l’égoïsme ou la lâcheté. Ce qui se passe en Palestine se déroule « aujourd’hui dans un contexte de fascisation mondialisée » constate le chercheur Omar Jabary Salamanca Lemire, cité par Mediapart. Accepter le massacre perpétré par l’État d’Israël, c’est préparer d’autres drames à venir, dans une course inextinguible à l’horreur menée par des monstres convaincus que la force est la seule puissance.

    Plus que jamais, la paix s’impose. Il faut le dire, calmement, sans crainte d’aucun discours de haine. La paix, maintenant. Et dire l’espoir, qui vaut pour la Palestine comme pour une humanité confrontée au destin écologique. Le mot nous en vient d’une écrivaine libanaise, Dominique Eddé : « En dehors d’une utopie, il n’y a pas de solution possible. » Nous appelons à l’utopie de la paix.

    • Soyons encore plus clair : ce qui se passe actuellement à Gaza signifie que plus aucun humain n’est en sécurité.
      Il n’y a plus de droit international, plus de droits de l’homme, il n’y a plus que la loi du plus fort, de celu qui a le plus gros gourdin et peut donc s’approprier sans peine ce qu’il veut, quand il le veut.

      Tout le monde regarde ce qui se passe et il devient clair que c’est le moment de ressortir les vieux dossiers des appétits colonisateurs.

      Qui va arrêter les Chinois s’ils envahissent Taïwan (on sait qu’ils y pensent très fort) ?
      Déjà, on laisse tomber sans vergogne les Ukrainiens qui étaient la grande cause de l’axe de bien .
      Personne n’a levé le petit doigt pour les Arméniens du Haut-Karabagh, alors qu’eux aussi sont survivants d’un génocide.

      Je pense que tout le monde est en train de sortir les couteaux.

    • Ça sourd de partout. Le dernier exemple local en date est la manière dont notre Darmanin revendique de s’asseoir sur les arrêts de la CEDH ou vante les mérites d’un projet de loi immigration qui -prometteuse amorce- permettrait l’expulsion immédiate de 4000 « délinquants étrangers ».

      Si nous avions encore des dents, ça ouvrirait de l’espace pour d’autres couteaux.

      #droit #droit_international #droit_du_travail #droit_au_séjour #droit_pénal #droits_sociaux #droits #barbarisation

    • Les suites de la première guerre d’Irak (1991) auraient pu nous mettre la puce à l’oreille (embargo). Puis la guerre de Serbie, et la façon dont l’OTAN a pris pour cible les infrastructures civiles. Puis la seconde guerre d’Irak, phosphore blanc, et uranium appauvri. Tout du long, le conflit en Palestine et au Liban a démontré notre totale inhumanité. Avec néanmoins le reste du monde qui prenait plus ou moins au sérieux la bonne volonté occidentale de mettre en oeuvre des organisations multilatérale pour encadrer ces abus. L’OMC, qui avait pour charge de réduire les barrières au commerce pourrait sans doute être qualifié par les historiens comme le cheval de troie d’un multilatéralisme fantasmé, auquel l’empire occidental n’a jamais eu l’intention honnête d’adhérer que tant qu’il en était le bénéficiaire ultime.

      Le niveau de dégueulasserie de l’Occident, qu’il s’agisse de Frontex, de la Libye, ou de l’Ukraine est insupportable. Mais apparemment, comme il est écrit dans cet article, nos populations s’en contrefoutent.

    • La Première Guerre du Golfe, nom arabe de l’article sur la Guerre Iran-Irak

      حرب الخليج الأولى - ويكيبيديا

      https://ar.wikipedia.org/wiki/%D8%AD%D8%B1%D8%A8_%D8%A7%D9%84%D8%AE%D9%84%D9%8A%D8%AC_%D8%A7%D9%84%D

      La Première Guerre du Golfe (حرب الخليج الأولى) ou La Guerre Iran-Irak, que le gouvernement irakien de l’époque appelait Qadisiyah de Saddam (قادسية صدام), tandis qu’en Iran, elle était connue sous le nom de La Sainte Défense (En persan : Défense sacrée دفاع مقدس)

      Le lien WP derrière Qadisiyah de Saddam renvoie à un article Utilisation moderne du nom Qadisiyah.

    • et donc, très logiquement,
      • la première guerre du Golfe WP[fr] se traduit en arabe par la seconde guerre du Golfe WP[ar] et en persan par guerre du Golfe Persique WP[fa]
      • la guerre d’Irak WP[fr] (ou seconde guerre du Golfe) se traduit par la guerre d’Irak WP[ar] et WP[fa]

    • Le niveau de dégueulasserie de l’Occident, qu’il s’agisse de Frontex, de la Libye, ou de l’Ukraine est insupportable. Mais apparemment, comme il est écrit dans cet article, nos populations s’en contrefoutent.

      Certes mais le problème fondamental pour les assigné·es à la misère c’est le choix entre la fin du monde ou la fin du mois. La populace (euh pardon) la population n’en a effectivement rien à carrer de la politique étrangère des nations de l’Occident.
      #nimby

    • Précision tout de même : je ne cautionne pas la passivité de la « population » par le fait qu’elle a bien trop d’autres soucis à gérer. Je rajouterai même que cette passivité (ce manque de « compassion », terme que je réprouve car beaucoup trop consensuel à mon goût) est sciemment entretenu par le discours extrêmement droitisé qui a cours depuis 2007 (Sarkozy) et qui veut nous convaincre que nous avons (nous aussi) des « valeurs » à défendre (la « civilisation »). La terminologie est d’ailleurs éloquente puisque les médias ont banalisé la notion de « Forteresse Europe ». Tout comme pour les citoyens de l’état hébreu, tout est fait pour que nous développions une mentalité d’assiégés.
      Maintenant, quand on se tourne vers « la population » qui est confrontée à des problèmes de précarité de plus en plus prégnants (comment faire bouillir la marmite jusqu’au 30 du mois sans risquer le dépôt de bilan) ne nous étonnons pas du manque d’empathie par rapport aux problèmes du Proche-Orient. C’est une illustration flagrante de ce qui est dit ici :

      « Welzer montre comment une société peut lentement et imperceptiblement repousser les limites du tolérable au point de remettre en cause ses valeurs pacifiques et humanistes, et sombrer dans ce qu’elle considérait comme inacceptable quelques années auparavant. (…) Les habitants des pays riches s’habitueront aussi probablement à des politiques de plus en plus agressives envers les réfugiés ou envers d’autres États, mais surtout ressentiront de moins en moins cette injustice que ressentent les populations touchées par les catastrophes. C’est ce décalage qui servira de terreau à de futurs conflits ».

      Donc, à mon avis, la situation créée par la crise climatique (pandémies incluses), due à une surexploitation des ressources planétaires ne va aller qu’en empirant. En attendant, observons les parties émergés des gros icebergs qui se rapprochent (inflation, effondrement des services publics, corruption en tous genres). Ça nous permettra encore un temps d’oublier que ce qui se passe là-bas risque d’arriver en Europe et beaucoup plus rapidement qu’on ne saurait l’envisager. En fait, si les gros salopards aux manettes ont dressé leurs nervis à bien fracasser du contestataire, ce n’était pas par soucis d’esthétique idéologique. Non. C’est que ça va leur servir à maintenir leurs privilèges. Cela prouvera aussi leur capacité d’anticipation sur l’avènement du #capitalisme_de_désastre.

    • Israël perd cette guerre | Tony Karon et Daniel Levy
      https://www.contretemps.eu/israel-perd-cette-guerre

      Tony Karon et Daniel Levy analysent – dans cet article d’abord publié par The Nation – les logiques politiques et militaires de l’opération du 7 octobre et de la guerre menée à Gaza, en interrogeant les effets à moyen terme sur Israël et ses soutiens, ainsi que sur la résistance palestinienne. Ils considèrent que malgré la violence déchaînée contre les Palestiniens, Israël ne parvient pas à atteindre ses objectifs politiques. Et que si les effets de la situation présente sont catastrophiques pour les vies palestiniennes, Israël ne s’oriente pas vers une victoire ni vers une stabilisation de la situation.

    • Béligh Nabli : " Cette guerre est perdue d’avance pour #Israël car :
      1/le #Hamas ne sera jamais totalement détruit ou prendra une autre forme
      2/ Avec la diffusion des images des milliers de morts de civils, le coût politique et symbolique de la guerre affecte l’image d’Israël
      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1736452226170732544/pu/vid/avc1/640x360/wE6OokWAcazeOY99.mp4?tag=12


      https://twitter.com/Chronikfr/status/1736452816539881717

    • Il ne s’agit plus désormais de savoir qui va perdre ou gagner la guerre. L’essentiel, c’est qu’il y ait la guerre, et surtout qu’elle soit permanente, cruelle, dévastatrice en vies humaines, qu’elle crée un état d’urgence illimité et totalitaire grâce une économie administrée par les classes dominantes qui elles, absorberont la totalité des richesses produites par le travail des #surnuméraires.

  • Guerre au Proche-Orient : à #Beyrouth, #Mona_Fawaz résiste par la #cartographie

    Professeure d’urbanisme et cofondatrice du #Beirut_Urban_Lab, la chercheuse cartographie le conflit à la frontière entre le #Liban et Israël. Et montre ainsi le « déséquilibre profond » entre les attaques visant le territoire libanais et celles ciblant le sol israélien.

    « Je suis entrée dans le centre de recherche ; tous mes collègues avaient les yeux rivés sur les nouvelles, l’air horrifié. C’est là que nous nous sommes dit que nous ne pouvions pas simplement regarder : il fallait agir, et le faire du mieux possible », se rappelle Mona Fawaz, professeure d’urbanisme à l’Université américaine de Beyrouth (AUB) et cofondatrice du Beirut Urban Lab, un laboratoire de recherche interdisciplinaire créé en 2018 et spécialisé dans les questions d’#urbanisme et d’#inclusivité.

    Lundi 4 décembre, dans ce centre de recherche logé à l’AUB, près de deux mois après l’attaque sans précédent du groupe militant palestinien Hamas en Israël et le début des bombardements intensifs de l’armée israélienne sur la bande de Gaza, elle revoit l’élan impérieux qui a alors saisi ses collègues du Beirut Urban Lab, celui de cartographier, documenter et analyser.

    « Certains ont commencé à cartographier les dommages à #Gaza à partir de #photographies_aériennes. Personnellement, j’étais intéressée par la dimension régionale du conflit, afin de montrer comment le projet colonial israélien a déstabilisé l’ensemble de la zone », y compris le Liban.

    La frontière sud du pays est en effet le théâtre d’affrontements violents depuis le 8 octobre entre #Israël et des groupes alliés au #Hamas emmenés par le #Hezbollah, une puissante milice soutenue par l’#Iran. Qualifiés de « #front_de_pression » par le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, les #combats sur le #front_libanais, qui visent notamment à détourner l’effort militaire israélien contre Gaza, ont tué au moins 107 personnes du côté libanais, dont 14 civils. Du côté israélien, six soldats et trois civils ont été tués.

    C’est ainsi que l’initiative « Cartographier l’escalade de violence à la frontière sud du Liban » est née. Le projet répertorie le nombre de #frappes quotidiennes et leur distance moyenne par rapport à la frontière depuis le début du conflit, en s’appuyant sur les données collectées par l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled : https://acleddata.com). Sur son écran d’ordinateur, Mona Fawaz montre une #carte_interactive, une des seules en son genre, qui révèle un déséquilibre saisissant entre les attaques revendiquées par Israël, au nombre de 985 depuis le début du conflit, et celles menées depuis le Liban : 270 frappes répertoriées sur le sol israélien.

    L’occasion pour Mona Fawaz de questionner les expressions répétées dans les médias, qui façonnent la compréhension du conflit sans remettre en cause leurs présupposés. « On parle de tirs transfrontaliers, par exemple, alors même qu’il y a un déséquilibre profond entre les deux parties impliquées », souligne-t-elle. « Une distorsion médiatique » que la chercheuse dénonce aussi dans la couverture de l’offensive israélienne contre l’enclave palestinienne.

    Une « lutte partagée » avec les Palestiniens

    Pour Mona Fawaz, il est important de documenter un conflit dont les racines vont au-delà des affrontements présents. « La création de l’État d’Israël en 1948 a provoqué une perturbation majeure au sud du Liban, brisant [ses] liens historiques, sociaux, politiques et économiques » avec la Galilée, explique-t-elle.

    Des bouleversements que la chercheuse, originaire du village de Tibnine, dans le sud du pays, connaît bien, puisqu’ils ont marqué son histoire familiale et personnelle. Elle explique que la proximité entre les populations était telle qu’au cours de la « #Nakba » (la « catastrophe », en arabe) en 1948 – l’exode massif de plus de 700 000 Palestinien·nes après la création de l’État d’Israël –, sa mère a été évacuée de son village aux côtés de Palestinien·nes chassés de leurs terres. « Les déplacés ne savaient pas où s’arrêteraient les Israéliens, raconte-t-elle. Dans cette région du Liban, on a grandi sans sentir de différences avec les Palestiniens : il y a une lutte partagée entre nous. »

    En 1982, Mona Fawaz, qui avait alors à peine 9 ans, vit plusieurs mois dans son village sous l’occupation de l’armée israélienne, qui a envahi le pays en pleine guerre civile (1975-1990) afin de chasser du Liban l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Elle se souvient des scènes d’#humiliation, des crosses des fusils israéliens défonçant le mobilier chez son grand-père. « Ce n’est rien par rapport à ce que Gaza vit, mais il y a définitivement un effet d’association pour moi avec cette période », explique-t-elle.

    Dans le petit pays multiconfessionnel et extrêmement polarisé qu’est le Liban, l’expérience de la chercheuse n’est cependant pas générale. Si une partie des Libanais·es, notamment dans le sud, est marquée par la mémoire des guerres contre Israël et de l’occupation encore relativement récente de la région – les troupes israéliennes se sont retirées en 2000 du Sud-Liban –, une autre maintient une défiance tenace contre la #résistance_palestinienne au Liban, notamment tenue responsable de la guerre civile.

    Celle qui a ensuite étudié au Massachusetts Institute of Technology (MIT), à Boston (États-Unis), pour y faire son doctorat en aménagement urbain à la fin des années 1990, explique ensuite qu’il a fallu des années aux États-Unis pour réaliser que « même le soldat qui est entré dans notre maison avait été conditionné pour commettre des atrocités ». Si l’ouverture à d’autres réalités est une étape indispensable pour construire la paix, c’est aussi un « luxe », reconnaît la chercheuse, qui semble hors de portée aujourd’hui. « L’horreur des massacres à Gaza a clos toute possibilité d’un avenir juste et pacifique », soupire-t-elle.

    Le tournant de la guerre de 2006

    Peu après son retour au Liban en 2004, Mona Fawaz se concentre sur les questions de l’informalité et de la justice sociale. Un événement majeur vient bouleverser ses recherches : le conflit israélo-libanais de 2006. Les combats entre Israël et le Hezbollah ont causé la mort de plus de 1 200 personnes du côté libanais, principalement des civil·es, en seulement un mois de combat.

    Du côté israélien, plus de 160 personnes, principalement des militaires, ont été tuées. Cette guerre va être une expérience fondatrice pour le Beirut Urban Lab. C’est à ce moment que ses quatre cofondateurs, Mona Fawaz, Ahmad Gharbieh, Howayda Al-Harithy et Mona Harb, chercheurs et chercheuses à l’AUB, commencent leurs premières collaborations sur une série de projets visant à analyser l’#impact de la guerre. L’initiative actuelle de cartographie s’inscrit en continuité directe avec les cartes quotidiennes produites notamment par #Ahmad_Gharbieh en 2006. « Le but était de rendre visible au monde entier le caractère asymétrique et violent des attaques israéliennes contre le Liban », explique Mona Fawaz.

    Dans les années qui suivent, les chercheurs participent à plusieurs projets en commun, notamment sur la militarisation de l’#espace_public, le rôle des réfugié·es en tant que créateurs de la ville ou la #privatisation des #biens_publics_urbains, avec pour objectif de faire de la « donnée un bien public », explique Mona Fawaz, dans un « pays où la collectivité n’existe pas ». « Nos recherches s’inscrivent toujours en réponse à la réalité dans laquelle nous vivons », ajoute-t-elle. Une réalité qui, aujourd’hui dans la région, est de nouveau envahie par la guerre et les destructions.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/121223/guerre-au-proche-orient-beyrouth-mona-fawaz-resiste-par-la-cartographie

    #résistance

    ping @visionscarto @reka

    • #Beirut_Urban_Lab

      The Beirut Urban Lab is a collaborative and interdisciplinary research space. The Lab produces scholarship on urbanization by documenting and analyzing ongoing transformation processes in Lebanon and its region’s natural and built environments. It intervenes as an interlocutor and contributor to academic debates about historical and contemporary urbanization from its position in the Global South. We work towards materializing our vision of an ecosystem of change empowered by critical inquiry and engaged research, and driven by committed urban citizens and collectives aspiring to just, inclusive, and viable cities.

      https://beiruturbanlab.com

      –—

      Mapping Escalation Along Lebanon’s Southern Border Since October 7

      Since October 7, the Middle East has occupied center stage in global media attention. Already rife with uncertainty, subjected to episodic bouts of violence, and severely affected by an ongoing project of ethnic cleansing for 75 years in Historic Palestine, our region is again bearing the weight of global, regional, and local violence. As we witness genocide unfolding and forceful population transfers in Gaza, along with an intensification of settler attacks in the West Bank and Jerusalem and the silencing of Palestinians everywhere, the conflict is also taking critical regional dimensions.

      As part of its effort to contribute to more just tomorrows through the production and dissemination of knowledge, the Beirut Urban Lab is producing a series of maps that document and provide analytical insights to the unfolding events. Our first intervention comes at a time in which bombs are raining on South Lebanon. Titled Escalation along Lebanon’s Southern Border since October 7, the platform monitors military activity between the Israeli Armed Forces and Lebanese factions. Two indicators reflect the varying intensity of the conflict: the number of daily strikes and the average distance of strikes from the border.

      The map uses data from the Armed Conflict Location and Event Data (ACLED) crisis mapping project, which draws upon local reporting to build its dataset. Since ACLED updates their dataset on Mondays, site visitors can expect updates to our mapping and analysis to be released on Tuesday afternoons. Please refer to ACLED’s methodology for questions about data sources and collection.

      As of November 14, the frequency and distribution of strikes reveals a clear asymmetry, with northward aggression far outweighing strikes by Lebanese factions. The dataset also indicates a clear escalation, with the number of incidents increasing day by day, particularly on the Lebanese side of the border.

      We see this contribution as an extension of our previous experiences in mapping conflicts in Lebanon and the region, specifically the 2006 Israeli assault on Lebanon.

      https://beiruturbanlab.com/en/Details/1958/escalation-along-lebanon%E2%80%99s-southern-border-since-october-7
      #cartographie_radicale #cartographie_critique #visualisationi

  • Hamas’s Goal in Gaza: The Strategy That Led to the War—and What It Means for the Future by Leila Seurat
    https://www.foreignaffairs.com/israel/hamass-goal-gaza

    Article passionnant dont je copie ici les derniers paragraphes conclusifs

    In the weeks since Hamas launched its attack, much international attention has focused on the unprecedented massacre of Israeli civilians. Far less noted has been what the assault revealed about strategic shifts within Hamas itself. By forcing Israel to launch a huge war in Gaza, the October 7 operation has overturned the prevailing understanding of Gaza as a territory that had been liberated from Israeli occupation and whose status quo as an isolated enclave could be sustained indefinitely. However great the cost to the Gazans themselves, for Hamas, the war has already achieved the goals of positioning Gaza as a key piece of the Palestinian liberation struggle and of bringing that struggle to the center of international attention.

    In turn, for the Palestinians, the war has reconnected Gaza to some of the central traumas of their historical experience. Presented by Israel as an emergency humanitarian measure, the forced displacement of Gaza’s populations to the southern end of the coastal strip—as well as plans mooted within the Netanyahu administration to relocate Gazans to the Sinai Desert—has reframed the situation in Gaza within the much longer history of Palestinian expulsion that has unfolded since 1948. These current efforts to displace or remove the Gazans are all the more significant since most of those being forced to move come from families who were already refugees from the 1948 crisis. For many of them—including hundreds of thousands who have refused to leave the northern part of the strip—the situation is repeating these earlier upheavals. As they see it, the only way to avoid the risk of a second nakba (or “catastrophe”) is to remain in Gaza, no matter how great the destruction. 

    With Gaza once more under intense shelling after the collapse of the seven-day cease-fire, Israel and the United States have been discussing various scenarios for the “day after.” Although the two countries disagree on many issues, including the possibility of government by the Palestinian Authority leader Mahmoud Abbas, which Israel rejects, both countries are adamant about the total eradication of Hamas. But this goal itself may be based on an understanding of the organization that does not take account of its current reality. So far, despite a five-week onslaught by one of the most powerful armies in the world—one in which an overwhelming majority of Gazans have been forced to leave their homes and more than 17,000 have been killed—Hamas shows few signs of having been eradicated. Not only has it managed to maintain itself; it has also asserted its autonomy from the organization’s outside leadership as well as its Arab allies and Iran, which was not warned of the attack. The Gazan organization’s ability to remain a force even now, with a highly structured leadership, a media presence, and a network of support, calls into serious question all the current debates about the future governance of the Gaza Strip. 

    For the time being, as its forces have failed to fulfill its objectives in Gaza, Israel has stepped up military operations in the West Bank through daily raids, mass arrests, and sweeping crackdowns. Not only does this raise the prospect of a two-front war after years of Israeli efforts to separate the occupied Palestinian territories from the Gaza Strip. It also suggests that the Israeli military itself may help further Hamas’s own goal of reconnecting Gaza with the broader struggle for Palestinian liberation.

    #Gaza #Hamas

  • Thread mastodor sur le nettoyage ethnique de Gaza par le pouvoir israëlien, par
    Erin Conroy @chargrille@progressives.social

    Politely (or impolitely) calling my senators and representatives & supposedly anti-fascist president to tell them, repeatedly, to stop backing a corrupt autocrat while he murders hundreds of children every week & conducts a genocide out in the open, & stop giving him tens of billions of $ in weapons to keep at it, makes me fucking miserable and depressed, how about you.

    https://progressives.social/@pvonhellermannn@mastodon.green/111554226704377285


    Black and white photograph of Eleanor Roosevelt holding up a large printed out sheet of the Declaration of Human Rights. She is holding it to her left side, looking on it herself, face in profile. Taken on 10th December 1948

    Either “bear hug diplomacy” is a lie, or else he tried but is so weak he has zero effective power to stop Netanyahu’s ethnic cleansing, or else he wants Netanyahu to starve 2.3 million people to death and bomb the most densely populated place on earth until it is unlivable.

    If this is what “self-defense” looks like then I am against self-defense.

    George Zimmerman was not supposed to be a role model for anybody.

    “Israel’s military is pushing ahead with its punishing air & ground offensive in Gaza, bolstered by a US veto derailing UN Security Council efforts to end the war.

    Another boost came Saturday with word that Washington had approved an emergency sale of $106 million worth of tank ammunition.

    Unable to leave tiny Gaza, more than 2 million Palestinians faced more bombardment, even in areas that Israel had described as safe zones.”

    IDF’s “rounding up” all Palestinian men

    https://www.youtube.com/watch?v=zR_C5kh8CDs


    YouTube
    Israel presses on with its Gaza offensive after US veto derails Security Council efforts to halt war
    Israel’s military is pushing ahead with its punishing air and ground offensive in Gaza, bolstered by a U.S. veto derailing U.N. Security Council efforts to e..
    .

    My mental state is of course not the point. The point is all the people that Netanyahu is murdering with our support, despite the fact that 75% of Democratic voters want a permanent cease fire, and 61% of the entire US public wants a permanent #ceasefire.

    Yet the Biden Admin just vetoed the UN Security Council effort to achieve such a ceasefire.

    Today, the fascists governing Israel are now “rounding up” [cattle term] all Palestinian men in Gaza. Will the West Bank be next?

    “Biden administration has opposed an open-ended cease-fire...State Department bypassed Congress...to sell Israel nearly 14,000 rounds of tank ammunition worth over $106m”

    “Several men & a teenage boy told the AP Saturday they were beaten by Israeli troops, given only minimal water, & often prevented from using the bathroom while being detained & interrogated for five days. [Photos of] men stripped down to their underwear...hands tied behind their backs in Gazan streets”

    https://www.usatoday.com/story/news/world/israel-hamas/2023/12/09/israel-hamas-war-updates/71862557007
    The Biden administration has opposed an open-ended cease-fire, arguing it would allow Hamas to continue its fight against Israel. The State Department bypassed Congress under emergency provisions to sell Israel nearly 14,000 rounds of tank ammunition worth over $106 million. Image: Smoke rises following an Israeli bombardment in the Gaza Strip, as seen from southern Israel. December 8, 2023.
    ALT

    Updated 5:49 AM PST, Dec 9, 2023
    “The United States vetoed a United Nations resolution Friday backed by almost all other Security Council members & dozens of other nations demanding an immediate humanitarian cease-fire in Gaza.

    The vote in the 15-member council was 13-1, with the United Kingdom abstaining. The United States’ isolated stand reflected a growing fracture between Washington & some of its closest allies over Israel’s monthslong bombardment of Gaza”

    AP News · 1 j
    US blocks UN resolution demanding humanitarian cease-fire in Gaza
    Par EDITH M. LEDERER

    https://apnews.com/article/israel-palestinians-un-resolution-ceasefire-humanitarian-6d3bfd31d6c25168e82
    Reporters raise their hands to ask questions as Foreign Ministers, from left, Turkish Foreign Minister Hakan Fidan, Palestinian Minister of Foreign Affairs Riyad al-Maliki, Qatari Prime Minister and Minister of Foreign Affairs Sheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani, Saudi Foreign Minister Prince Faisal bin Farhan, Jordan’s Minister of Foreign Affairs Ayman Safadi, and Egyptian Foreign Affairs Minister Sameh Shoukry, attend a news conference about the Israel-Hamas war, and pressure to reduce civilian casualties, Friday, Dec. 8, 2023, in Washington. (AP Photo/Jacquelyn Martin)

    “France and Japan were among those supporting the call for a cease-fire.

    In a vain effort to press the Biden administration to drop its opposition to calling for a halt to the fighting, the foreign ministers of Egypt, Jordan, the Palestinian Authority, Qatar, Saudi Arabia and Turkey were all in Washington on Friday. But their meeting with Secretary of State Antony Blinken took place only after the U.N. vote.”

    US’s “deputy ambassador Robert Wood [complained the resolution] would allow Hamas to continue to rule Gaza...

    “Hamas has no desire to see a durable peace, to see a two-state solution,” Wood said”

    Netanyahu to Likud 3/2019:

    “Anyone who wants to thwart the establishment of a #Palestinian state has to support bolstering Hamas & transferring money to #Hamas. This is part of our strategy - to isolate the Palestinians in #Gaza from the Palestinians in the West Bank.”

    https://apnews.com/article/israel-palestinians-un-resolution-ceasefire-humanitarian-6d3bfd31d6c25168e82
    @chargrille@progressives.social to @w7/voa on here, Oct 21, 2023 18:15: “Anyone who wants to thwart the establishment of a #Palestinian state has to support bolstering Hamas and transferring money to #Hamas,” #Netanyahu told a meeting of his #Likud party’s Knesset members in March 2019. “This is part of our strategy - to isolate the Palestinians in #Gaza from the Palestinians in the West Bank.” Link to the Nation article: “We Must Not Let the Truth Become a Casualty...”
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    "The council called the emergency meeting to hear from Secretary-General Antonio Guterres, who for the first time invoked Article 99...which enables a U.N. chief to raise threats he sees to international peace & security. He warned of an “humanitarian catastrophe” in Gaza & urged the council to demand a humanitarian cease-fire.

    Guterres said he raised Article 99 [for the 1st time since 1971] because “there is a high risk of the total collapse of the humanitarian support system in Gaza.”

    UN Secretary-General said Gaza is at “a breaking point,” & pointed to desperate risk of mass starvation; defense “can never justify the collective punishment of the Palestinian people.”
    ...
    "intense, widespread & ongoing Israeli attacks from air, land & sea...have hit 339 education facilities, 26 hospitals, 56 health care facilities, 88 mosques & 3 churches...“nowhere in Gaza is safe,” Guterres said

    Israeli has destroyed or damaged 60% of Gaza’s housing & forced 85% of Gazans into homelessness.

    "Riyad Mansour, the Palestinian U.N. ambassador, told the council that Israel’s objective is “the ethnic cleansing of the Gaza Strip” & “the dispossession & forcible displacement of the Palestinian people.”

    Anyway the Biden Admin had the power to abstain from this vote instead of vetoing it.

    It also did not have to rush more weapons to Netanyahu in the midst of the IDF rounding up Palestinians, stripping them to their underwear, & forcing them to kneel in the streets of Gaza.

    Biden’s use of emergency powers to avoid Congressional review in order to send Israel more tank rounds “directly contradicts a promise Blinken made to Congress during his confirmation hearing": i.e., that after Trump used the same maneuver to supply Saudi massacres in Yemen, US would “come back to regular order” wrt human rights in arms deals

    Also: John Hudson: “NEW: U.S. officials concede that the United States is not conducting real-time assessments of Israel’s adherence to the laws of war”


    Haaretz.com & @haaretzcom “Anyone who wants to thwart the establishment of a Palestinian state has to support bolstering Hamas and transferring money to Hamas,” Netanyahu told his Likud party’s Knesset members in March 2019. “This is part of our strategy" Photo of Netanyahu and other men in control in Israel.
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    Stephen Semler @stephensemler Trump used this emergency authority to enable Saudi war crimes in Yemen. Now Biden’s using the same one to fuel Israeli war crimes in Gaza. During his confirmation hearing, said arms sales would “come back to regular order” re human rights. He was lying. [Text in image: December 9, 2023 5:09 PM UTC US skips congressional review to approve emergency sale of tank shells to Israel By Humeyra Pamuk, Mike Stone] 10:52 AM - Dec 9, 2023 - 5,728 Views
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    Akbar Shahid Ahmed @AkbarSAhmed - 12h Former State official Josh Paul says the last 24 hours should spark more alarm about the US’s Gaza policy. Between the UN veto & sped-up arms transfers, he says it’s time for “serious consideration” of whether Washington’s stated desire to reduce civilian casualties is “sincere.” Akbar Shahid Ahmed @AkbarSAhmed - 12h Paul says Biden’s decision to use emergency powers to send Israel more tank rounds “directly contradicts a promise Blinken made to Congress during his confirmation hearing.” Blinken told senators the US would “come back to regular order” w/ arms deals given human rights concerns. Shahid Ahmed @AkbarSAhmed In October, I broke the news that Paul quit State after > 11 years overseeing arms deals, including hugely controversial ones, like sales to Saudi Arabia amid the Yemen war. He told me then he left because Biden wouldn’t allow any real debate re: Israel. [photo of Biden & Netanyahu surrounded by US & Israeli flags]
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    J ohn Hudson @John Hudson - 6n NEW: U.S. officials concede that the United States is not conducting real-time assessments of Israel’s adherence to the laws of war & John Hudson @John_Hudson - 6h Despite that, the United States has flooded Israel with weapons since Oct. 7, transferring at least 15k bombs, including 2k pound bunker buster bombs. John Hudson @John_Hudson - 6h In the first month and a half, Israel dropped more than 22,000 guided and unguided bombs on Gaza that were supplied by Washington, according to previously undisclosed U.S. intelligence John Hudson @John_Hudson Read more in our report here, with @missy ryan @michaelbirnbaum @ahauslohner: Link to washingtonpost.com 3:54 PM - Dec 9, 2023 from Washington, DC - 24.5K Views
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    While doing no checks for compliance with Netanyahu-led coalition’s adherence to the laws of war, “the US has flooded Israel with weapons since Oct. 7, transferring at least 15k bombs, including 2k pound bunker buster bombs”

    Worse, HuffPo reporter says “US officials told me they worry Israel is taking arms to attack Lebanon & Israel won’t share its plans for the weapons”

    Israel won’t share its plans for the weapons including whether they will use them in Lebanon

    The Biden Administration’s decisions over the last 24 hours or so are extremely alarming.

    "Former State official Josh Paul says the last 24 hours should spark more alarm about the US’s Gaza policy. Between the UN veto & sped-up arms transfers, he says it’s time for “serious consideration” of whether Washington’s stated desire to reduce civilian casualties is “sincere.”

    No one talks enough about Netanyahu cabinet’s intent to starve 2.3 million Gazans to death.

    “The hunger war has started.” A bag of flour goes for $120 in Gaza...Thousands of people pounce on aid trucks when they arrive; crowds ransacked a warehouse where food had piled up before distribution."

    “Almost no one in #Gaza has enough food. In some areas, 9 out of 10 people have gone a full day & night with nothing to eat” (@WFP_Media)

    Read the Gaza Food security report here👉
    https://www.wfp.org/publications/gaza-food-security-assessment-december-2023


    @ Gregg Carlstrom @glcarlstrom - Dec 8 “The hunger war has started.” A bag of flour goes for $120 in Gaza. There’s a black market for sugar. Forget about eggs. Thousands of people pounce on aid trucks when they arrive; crowds ransacked a warehouse where food had piled up before distribution. [link to ] ©WFPMedia reply: The latest #Gaza Food Security Assessment is out. The results are alarming. Almost no one in #Gaza has enough food. In some areas, 9 out of 10 people have gone a full day and night with nothing to eat. Read the Gaza Food security report here - bit.ly/3NbsB3V 12:06 AM - Dec 9, 2023 - 18.4K Views
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    “The suffering is really apocalyptic,” said Khaled Abu Shaban, 38, an aid worker near Khan Younis. Israel’s intensive shelling has forced agonizing choices...Should he venture out to the supermarket or search for well water, at risk of being killed? Or should he let his young daughters go to sleep hungry & thirsty?"

    His 7-year-old cheered Wednesday, he said, when he brought home a tomato..."we are searching for water & anything that we can chew in the 21st century”

    https://apnews.com/article/israel-palestinians-war-southern-gaza-humanitarian-conditions-4da8410ab2e849


    RAFAH, Gaza Strip (AP) — The roads are so ravaged that the dead and wounded arrive by donkey cart. Desperate relatives rush bloodied and dust-covered people, many of them children, to the hospital. Naseem Hassan, a 48-year-old Palestinian medic in the Gaza Strip’s southern town of Khan Younis, said it had become impossible to walk through Nasser Hospital, with people spread out everywhere. Some patients, terrified or semiconscious, tugged at his sleeve when he squeezed through the halls. They groaned, slept and died on those bloodstained floors, he said. His skeletal staff at the 350-bed hospital has struggled to cope with an influx of over 1,000 patients. Without fresh bandages and gauze, Doctors Without Borders said, patients’ wounds have become seriously infected, in many cases septic.
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    That 7 yo is going to starve to death if we let the Israeli government do whatever it wants. We need a #Ceasefire.

    “There is hunger, there is nothing: There is no flour, no water,” said Etimad Hassan, who sleeps pressed together with 21 family members in a small tent in Deir al-Balah. Her voice trembled with rage. “We are not animals.”

    "Without cooking gas, Palestinians chop down whatever trees they find for firewood.

    "Adding to the misery, there is little to no treatment available for the 14% of Gaza’s population suffering from diabetes, high blood pressure & other chronic heart conditions, said the [WHO].

    “Asthmatics do not find inhalers. Diabetics do not find insulin,” said Ebraheem Matar, a doctor at Al-Aqsa Martyrs Hospital in Deir al-Balah. “Hypertensive patients do not find receptor blockers.”

    “Hassan said her husband abruptly stopped taking his blood pressure medication when he ran out, a withdrawal doctors warned would increase his risk of heart attack. “I’m worried it will kill him,” she said.

    Junaid said he spends his days begging for food in the streets & scouring pharmacies & health clinics for any anti-inflammatory medication to blunt his throbbing headaches. He checked five pharmacies Thursday & returned home empty-handed.”

    “Tens of thousands of Palestinians in Gaza, many of whom already fled fighting two or three times, have set off for the southern city of Rafah on the Egyptian border. The Israeli military air-dropped fliers and called and texted evacuation warnings to thousands of civilians across Khan Younis while pressing deeper into the city.

    Misery spans the horizon in the southern border town. Thousands of people sleep in the cold outside. Others crowd together wherever they find space.”

    “You find displaced [families] in the streets, in schools, in mosques, in hospitals,” said Hamza Abu Mustafa, a schoolteacher in Rafah"

    “Chaotic scenes of sickness & filth unfold at the UN shelters in Rafah, bursting at the seams. The UN humanitarian office said Wednesday that poor sanitation has led to rampant cases of scabies, lice & diarrhea, raising fears that more serious diseases may soon spread. Aid workers have reported outbreaks of the liver disease hepatitis A”

    https://apnews.com/article/israel-palestinians-war-southern-gaza-humanitarian-conditions-4da8410ab2e849

    • It may sound daft to suggest that a group of armed irregulars, numbering in the low tens of thousands, besieged and with little access to advanced weaponry, is a match for one of the world’s most powerful militaries, backed and armed by the United States. And yet, an increasing number of establishment strategic analysts warn that Israel could lose this war on Palestinians despite the cataclysmic violence it unleashed since the Hamas-led attack on Israel on October 7. And in provoking the Israeli assault, Hamas may be realizing many of its own political objectives.

      Both #Israel and #Hamas appear to be resetting the terms of their political contest not to the pre–October 7 status quo, but to the 1948 one. It’s not clear what comes next, but there will be no going back to the previous state of affairs.

      The surprise attack neutralized Israeli military installations, breaking open the gates of the world’s largest open-air prison and leading a gruesome rampage in which some 1,200 Israelis, at least 845 of them civilians, were killed. The shocking ease with which Hamas breached Israeli lines around the Gaza Strip reminded many of the 1968 Tet Offensive. Not literally—there are vast differences between a US expeditionary war in a distant land and Israel’s war to defend an occupation at home, waged by a citizen army motivated by a sense of existential peril. Instead, the usefulness of the analogy lies in the political logic shaping an insurgent offensive.

      In 1968, the Vietnamese revolutionaries lost the battle and sacrificed much of the underground political and military infrastructure they had patiently built over years. Yet the Tet Offensive was a key moment in their defeat of the United States—albeit at a massive cost in Vietnamese lives. By simultaneously staging dramatic, high-profile attacks on more than 100 targets across the country on a single day, lightly armed Vietnamese guerrillas shattered the illusion of success that was being peddled to the US public by the Johnson administration. It signaled to Americans that the war for which they were being asked to sacrifice tens of thousands of their sons was unwinnable.

      The Vietnamese leadership measured the impact of its military actions by their political effects rather than by conventional military measures such as men and materiel lost or territory gained. Thus Henry Kissinger’s 1969 lament: “We fought a military war; our opponents fought a political one. We sought physical attrition; our opponents aimed for our psychological exhaustion. In the process we lost sight of one of the cardinal maxims of guerrilla war: The guerrilla wins if he does not lose. The conventional army loses if it does not win.”

      That logic has Jon Alterman of the not-exactly-dovish Center for Strategic and International Studies in Washington, D.C., to see Israel as being at considerable risk of losing to Hamas:

      Hamas’s concept of military victory…is all about driving long-term political outcomes. Hamas sees victory not in one year or five, but from engaging with decades of struggle that increase Palestinian solidarity and increase Israel’s isolation. In this scenario, Hamas rallies a besieged population in Gaza around it in anger and helps collapse the Palestinian Authority government by ensuring Palestinians see it even more as a feckless adjunct to Israeli military authority. Meanwhile, Arab states move strongly away from normalization, the Global South aligns strongly with the Palestinian cause, Europe recoils at the Israeli army’s excesses, and an American debate erupts over Israel, destroying the bipartisan support Israel has enjoyed here since the early 1970s.

      Hamas, Alterman writes, seeks “to use Israel’s far greater strength to defeat Israel. Israel’s strength allows the country to kill Palestinian civilians, destroy Palestinian infrastructure, and defy global calls for restraint. All those things advance Hamas’s war aims.”

      Such warnings have been ignored by the Biden administration and Western leaders, whose unconditional embrace of Israel’s war is rooted in the delusion that Israel was just another Western nation peacefully going about its business before it suffered an unprovoked attack on October 7—it’s a comforting fantasy to those who prefer to avoid recognizing a reality they’ve been complicit in creating.

      Forget “intelligence failures”; Israel’s failure to anticipate October 7 was a political failure to understand the consequences of a violent system of oppression that leading international and Israeli human rights organizations have branded as apartheid.

      Twenty years ago, former Knesset Speaker Avrum Burg warned of the inevitability of violent backlash. “It turns out that the 2,000-year struggle for Jewish survival comes down to a state of settlements, run by an amoral clique of corrupt lawbreakers who are deaf both to their citizens and to their enemies. A state lacking justice cannot survive,” he wrote in The International Herald Tribune.

      Even if the Arabs lower their heads and swallow their shame and anger forever, it won’t work. A structure built on human callousness will inevitably collapse in on itself.… Israel, having ceased to care about the children of the Palestinians, should not be surprised when they come washed in hatred and blow themselves up in the centers of Israeli escapism.

      Israel could kill 1,000 Hamas men a day and solve nothing, Burg warned, because Israel’s own violent actions would be the source of a replenishing of their ranks. His warnings have been ignored, even as they’ve been vindicated many times over. That same logic is now playing out on steroids in the destruction being visited on Gaza. The grinding structural violence Israel expected Palestinians to suffer in silence meant that Israeli security was always illusory.

      The weeks since October 7 have affirmed that there can be no return to the status quo ante. This was likely Hamas’s goal in staging its deadly attacks. And even prior to this, many in Israel’s leadership were openly calling for the completion of the Nakba, the ethnic cleansing of Palestine; now those voices have been amplified.

      Late November’s mutually agreed humanitarian pause saw Hamas release some hostages in exchange for Palestinians held in Israeli jails and an increase in humanitarian supplies entering #Gaza. When Israel resumed its military onslaught and Hamas returned to launching rockets, it was clear that Hamas has not been militarily defeated. The mass slaughter and destruction Israel has wrought in Gaza suggests an intention to make the territory uninhabitable for the 2.2 million Palestinians who live there—and to push for expulsion via a militarily engineered humanitarian catastrophe. Indeed, the IDF’s own estimate is that it has so far eliminated less than 15 percent of Hamas’s fighting force. This in a campaign that has killed more than 21,000 Palestinians, mostly civilians, 8,600 of them children.

      October 7 and Palestinian politics

      Israel’s military will almost certainly oust Hamas from governing Gaza. But analysts such as Tareq Baconi, who has studied the movement and its thinking over the past two decades, argue that it has sought for quite some time to break out of the shackles of governing a territory sectioned off from the rest of Palestine, on terms set by the occupying power.

      Hamas has long shown a desire to break out of its Gaza governance role, from the mass unarmed March of Return protests in 2018 violently suppressed by Israeli sniper fire to efforts thwarted by the United States and Israel to transfer governance of Gaza to either a reformed Palestinian Authority, agreed-upon technocrats, or an elected government, while it focused on refocusing Palestinian politics in both Gaza and the West Bank on resistance to, rather than custodianship of, the occupation status quo. If a consequence of its attack were losing the responsibility for governing Gaza, Hamas might see that as advantageous.

      Hamas has tried to nudge Fatah onto a similar path, urging the ruling party in the West Bank to end Palestinian Authority (PA) security collaboration with Israel and more directly confront the occupation. Losing municipal control of Gaza is therefore far from a decisive defeat for Hamas’s war effort: For a movement dedicated to liberating Palestinian lands, governing Gaza had begun to look like a dead end, much as permanent limited self-governance in discontiguous islands of the West Bank has been for Fatah.

      Hamas, Baconi says, likely felt compelled to take a high-stakes gamble to shatter a status quo it deemed a slow death for Palestine. “All this still does not mean that Hamas’s strategic shift will be deemed successful in the long run,” he wrote in Foreign Policy.

      Hamas’s violent disruption of the status quo might well have provided Israel with an opportunity to carry out another Nakba. This might result in a regional conflagration or deal Palestinians a blow that could take a generation to recover from. What is certain, however, is that there is no return to what existed before.

      Hamas’s gambit, then, may have been to sacrifice municipal governance of a besieged Gaza to cement its status as a national resistance organization. Hamas is not trying to bury Fatah: The various unity agreements between Hamas and Fatah, particularly those led by prisoners of both factions, demonstrate that Hamas seeks a united front. The PA is unable to protect West Bank Palestinians from the increasing violence of Israeli settlements and entrenched control, let alone to meaningfully respond to the bloodshed in Gaza. Under the cover of Western backing on Gaza, Israel has killed hundreds of Palestinians, arrested thousands, and displaced entire villages on the West Bank, all the while escalating its state-sponsored settler attacks. In so doing, Israel has further undermined Fatah among the population and pushed it in the direction of Hamas.

      For years, settlers protected by the IDF have attacked Palestinian villages with the aim of forcing their residents to leave and tightening Israel’s illegal grip on the occupied territory—but the expansion of this since October 7 is causing even Israel’s US accomplices to blanche. Biden’s threat of visa bans against settlers involved in violence against West Bank Palestinians is an evasion: Those settlers are far from individual rogue actors; they are armed by the state and aggressively protected by the IDF and the Israeli legal system, because they are implementing a state policy. But even Biden’s miscast threat makes clear that Israel is at odds with his administration.

      Hamas has a pan-Palestinian perspective, not a Gaza-specific one, and so it intended October 7 to have transformative effects across Palestine. During the 2021 “Unity Intifada” that sought to connect the struggles of Palestinians in both the West Bank and Gaza with those inside Israel, Hamas took actions in support of that goal. Now, the Israeli state is accelerating that connection with a paranoid campaign of repression against any expression of dissent from among its Palestinian citizens. Hundreds of Palestinians in the West Bank have been detained, including activists and teens posting on Facebook. Israel is all too aware of the potential for escalation in the West Bank. In that sense, the Israeli response has only brought the people of the West Bank and Gaza closer.

      It’s clear Israel never intended to accept a sovereign Palestinian state anywhere west of the Jordan River. Instead, Israel is intensifying long-standing plans for securing its control of the territory. That and growing Israeli encroachment into the Al Aqsa Mosque are a reminder that Israel is actively fueling whatever uprising follows in the West Bank, East Jerusalem, and even within the ’67 lines.

      Ironically, then, the US insistence on the Palestinian Authority’s being put in control of Gaza after Israel’s war of devastation—and its belated, feeble warnings over settler violence—reinforces the idea of the West Bank and Gaza being a single entity. Israel’s 17-year policy of cleaving a pliant West Bank run by a co-opted PA from a “terrorist-run Gaza” has failed.

      Israel after October 7

      The Hamas-led raid punctured myths of Israeli invincibility and its citizens’ expectation of tranquility even as the state chokes the life out of Palestinians. Just weeks earlier, Prime Minister Benjamin Netanyahu was boasting that Israel had successfully “managed” the conflict to the point that Palestine no longer featured on his map of a “new Middle East.” With the Abraham Accords and other alliances, some Arab leaders were embracing Israel. The US was promoting the plan, with Presidents Donald Trump and Joe Biden both focused on “normalization” with Arab regimes that were willing to leave the Palestinians subject to ever-tightening Israeli apartheid. October 7 served up a brutal reminder that this was untenable, and that Palestinians’ resistance constitutes a form of veto power over the efforts of others to determine their fate.

      It’s too soon to measure the impact of October 7 on Israeli domestic politics. It has made Israelis more hawkish, but at the same time more distrustful of their national leadership after the colossal failure of intelligence and response. It took significant mass mobilization against the government by the families of Israelis held captive in Gaza to achieve a pause in military action and secure a hostage-release deal. Dramatic, high-profile internal dissent over the hostages and what’s required of Israel to secure their return could raise pressure for further release deals and even a full-blown cease-fire, despite a determination to continue the war among much of the political and military leadership. Israeli public opinion remains confused, angry, and unpredictable.

      Then there’s the war’s impact on Israel’s economy, whose growth model is based on attracting high levels of foreign direct investment to its tech sector and other export industries. Last year’s social protest and uncertainty over the constitutional fracas was already being cited as a reason for the 68 percent year-on-year drop in FDI reported over the summer. Israel’s war, for which 360,000 reservists have been mobilized, adds a new level of shock. Economist Adam Tooze wrote in his Substack:

      The tech lobby in Israel estimates that a tenth of its workforce has been mobilized. Construction is paralyzed by the quarantining of the Palestinian workforce in the West Bank. Consumption of services has collapsed as people stay away from restaurants and public gatherings are limited. Credit card records suggest that private consumption in Israel fell by nearly a third in the days after the war broke out. Spending on leisure and entertainment crashed by 70%. Tourism, a mainstay of the Israeli economy, has come to an abrupt halt. Flights are canceled and shipping cargo diverted. Offshore the Israeli government ordered Chevron to halt production at the Tamar natural gas field, costing Israel $200 million a month in lost revenue.

      Israel is a wealthy country with the resources to weather some of this storm, but with its wealth comes fragility—and it has much to lose.

      Israeli forces have poured into Gaza with a battle plan, but no clear war plan for Gaza after their invasion. Some Israeli military leaders aim to maintain “security control” of the sort they enjoy in the PA’s West Bank domain. In Gaza, this would pit it against a better-drilled insurgency supported by most of the population. Many in Israeli government circles advocate forcibly displacing much of Gaza’s civilian population into Egypt, by engineering a humanitarian crisis that makes Gaza unlivable. The US has said it has ruled that out, but no smart gambler would discount the possibility of the Israelis’ seeking forgiveness rather than permission for more mass-scale ethnic cleansing in line with Israel’s long-term demographic goals of reducing the Palestinian population between the river and the sea.

      US officials have reached for the prayer books of yore, speaking hopefully of putting 88-year-old Mahmoud Abbas, the head of PA, back in charge of Gaza, with the promise of some renewed pursuit of the chimeric “two-state solution.” But the PA has no credibility even in the West Bank because of its acquiescence to Israel’s ever-expanding occupation. Then, there’s the reality that preventing genuine Palestinian sovereignty in any part of historic Palestine has long been a point of consensus in the Israeli leadership across most of the Zionist political spectrum. And Israel’s leaders have no need to abide by the expectations of a US administration that may well be voted out next year. And they have a proven ability to wag the dog even if Biden were reelected. The US has chosen to ride shotgun in Israel’s war machine, whose destination may not be clear, but it’s certainly not any kind of Palestinian state.

      The global impact of October 7

      Israel and the United States may have convinced themselves that the world has “moved on” from the Palestinian plight, but the energies unleashed by the events since October 7 suggest that the opposite is true. Calls for solidarity with Palestine have echoed along the streets of the Arab world, serving in some countries as a coded language of dissent against decrepit authoritarianism. Across the Global South and in the cities of the West, Palestine now occupies a symbolic place as an avatar of rebellion against Western hypocrisy and an unjust postcolonial order. Not since the illegal US-led invasion of Iraq have so many millions around the world taken to the streets to protest. Organized labor has flexed its internationalist muscles to challenge arms deliveries to Israel and reminded itself of its power to change history, and legal mechanisms such as the International Criminal Court, the International Court of Justice, and even US and European courts are being used to challenge government policies that enable Israel’s war crimes.

      Panicked by a world aghast at its actions in Gaza, Israel and its advocates have reverted to charges of antisemitism against those who would challenge Israel’s brutality—but everything from the mass marches to the vocal Jewish opposition to the opinion surveys on Biden’s handling of the crisis indicate that equating solidarity with antisemitism is not only factually wrong; it is unconvincing.

      Several countries in Latin America and Africa have symbolically cut ties, and the deliberate bombing of a civilian population and preventing access to shelter, food, water, and medical care has left even many of Israel’s allies aghast. The extent of violence the West is willing to countenance against a captive people in Gaza offers the Global South a stark reminder of accounts unsettled with the imperial West. And when French President Emmanuel Macron and Canadian Prime Minister Justin Trudeau publicly implore Israel to stop “bombing babies,” Israel is in danger of losing even parts of the West. It has become difficult in the short term for Arab and Muslim countries to maintain, much less expand public ties.

      Yoking itself to Israel’s response to October 7 has also burst the bubble on US fantasies of reclaiming hegemony in the Global South under a “we’re the good guys” rubric. The contrast between its response to Russia-Ukraine and Israel-Palestinian crises respectively has produced a consensus that there is hypocrisy at the very heart of US foreign policy, producing such extraordinary spectacles as Biden being castigated, face-to-face at an APEC Summit, by Malaysian Prime Minister Anwar Ibrahim for his failure to stand up against Israel’s atrocities

      Ibrahim specifically warned that Biden’s response to Gaza had raised a serious trust deficit with those the United States hopes to court as allies in its competition with Russia and China. Having demonstrated to Arab allies that their Washington patron will side with Israel, even when it is bombing Arab civilians, will likely reinforce the trend of Global South states diversifying their geopolitical portfolios.

      The political question

      By shattering a status quo that Palestinians find intolerable, Hamas has put politics back on the agenda. Israel has significant military power, but it is politically weak. Much of the US establishment supporting Israel’s war assumes that violence emanating from an oppressed community can be stamped out by applying overwhelming military force against that community. But even Defense Secretary Lloyd Austin signaled skepticism over that premise, warning that Israel’s attacks killing thousands of civilians risked driving “them into the arms of the enemy [and replacing] a tactical victory with a strategic defeat.”

      Western politicians and media like to fantasize that Hamas is an ISIS-style nihilistic cadre holding Palestinian society hostage; Hamas is, in fact, a multifaceted political movement rooted in the fabric and national aspirations of Palestinian society. It embodies a belief, grimly affirmed by decades of Palestinian experience, that armed resistance is central to the Palestinian liberation project because of the failures of the Oslo process and the intractable hostility of its adversary. And its influence and popularity have grown as Israel and its allies keep thwarting a peace process and other nonviolent strategies for pursuing Palestinian liberation.

      Israel’s campaign will leave Hamas’s military capacity diminished. But even if it were to kill the organization’s top leaders (as it has done previously), Israel’s response to October 7 is affirming Hamas’s message and its standing among Palestinians across the region and beyond. Large protests in Jordan with pro-Hamas chants, for instance, are unprecedented. It requires no approval or support of the Hamas actions of October 7 to acknowledge the enduring appeal of a movement that seems capable of making Israel pay some kind of a price for the violence it visits upon Palestinians every day, every year, generation after generation.

      History also suggests a pattern in which representatives of movements dismissed as “terrorist” by their adversaries—in South Africa, say, or Ireland—nonetheless appear at the negotiating table when the time comes to seek political solutions. It would be ahistorical to bet against Hamas, or at least some version of the political-ideological current it represents, doing the same if and when a political solution between Israel and the Palestinians is revisited with seriousness.

      What comes after the horrific violence is far from clear, but Hamas’s October 7 attack has forced a reset of a political contest to which Israel appears unwilling to respond beyond devastating military force against Palestinian civilians. And as things stand eight weeks into the vengeance, Israel can’t be said to be winning.

      #Palestine

    • Tony Karon
      Tony Karon is the editorial lead of Al Jazeera’s AJ+, a former senior editor at Time magazine, and was an activist in the anti-apartheid liberation movement in his native South Africa.

      Daniel Levy
      Daniel Levy is the president of the U.S./Middle East Project and a former Israeli negotiator with the Palestinians at Taba under prime minister Ehud Barak and at Oslo B under prime minister Yitzhak Rabin.

      https://en.wikipedia.org/wiki/Tony_Karon

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Daniel_Levy_(diplomate)

  • « Déluge d’Al-Aqsa » : bain de sang, sacrifice et invitation au suicide | Passa Palavra
    https://passapalavra.info/2023/11/150718

    Pour l’« anti-impérialisme » d’aujourd’hui, qui est plutôt un alter-impérialisme, les élites russes et arabes sont des alliés objectifs, tout comme les prolétaires israéliens et américains sont des ennemis naturels.

    #anti-impérialisme #Hamas #Palestine #alter_impérialisme #impérialisme

  • Israel Knew Hamas’s Attack Plan More Than a Year Ago
    https://www.nytimes.com/2023/11/30/world/middleeast/israel-hamas-attack-intelligence.html

    #Israeli officials obtained #Hamas’s battle plan for the Oct. 7 terrorist attack more than a year before it happened, documents, emails and interviews show. But Israeli military and intelligence officials dismissed the plan as aspirational, considering it too difficult for Hamas to carry out.

    The approximately 40-page document, which the Israeli authorities code-named “Jericho Wall,” outlined, point by point, exactly the kind of devastating invasion that led to the deaths of about 1,200 people.

    The translated document, which was reviewed by The New York Times, did not set a date for the attack, but described a methodical assault designed to overwhelm the fortifications around the Gaza Strip, take over Israeli cities and storm key military bases, including a division headquarters.

    Hamas followed the blueprint with shocking precision. The document called for a barrage of rockets at the outset of the attack, drones to knock out the security cameras and automated machine guns along the border, and gunmen to pour into Israel en masse in paragliders, on motorcycles and on foot — all of which happened on Oct. 7.

    The plan also included details about the location and size of Israeli military forces, communication hubs and other sensitive information, raising questions about how Hamas gathered its intelligence and whether there were leaks inside the Israeli security establishment.

    The document circulated widely among Israeli military and intelligence leaders, but experts determined that an attack of that scale and ambition was beyond Hamas’s capabilities, according to documents and officials. It is unclear whether Prime Minister Benjamin Netanyahu or other top political leaders saw the document, as well.

    [...]

    Officials privately concede that, had the military taken these warnings seriously and redirected significant reinforcements to the south, where Hamas attacked, Israel could have blunted the attacks or possibly even prevented them.

    [...]

    Underpinning all these failures was a single, fatally inaccurate belief that Hamas lacked the capability to attack and would not dare to do so. That belief was so ingrained in the Israeli government, officials said, that they disregarded growing evidence to the contrary.

    • Selon le « New York Times », des responsables israéliens ont eu connaissance, il y a plus d’un an, d’un plan d’attaque inédit du Hamas
      https://www.lemonde.fr/international/live/2023/12/01/en-direct-guerre-israel-hamas-l-armee-israelienne-annonce-avoir-repris-le-co

      [...] Or, en juillet, une analyste de l’unité d’élite du renseignement 8200, avait averti qu’un exercice militaire que venait de conduire le Hamas ressemblait en plusieurs points au plan de l’attaque prévu dans le document « Jericho Wall ». Mais un colonel de la division militaire responsable de Gaza avait écarté ce scénario, le qualifiant de « totalement imaginaire ».

      « Je réfute catégoriquement l’idée que ce scénario soit imaginaire (…) il s’agit d’un plan pour une guerre » pas simplement pour une attaque « contre un village », écrit cette analyste dans des e-mails cryptés consultés par le journal. « Nous avons déjà eu une expérience similaire il y a cinquante ans sur le front sud à propos d’un scénario qui semblait imaginaire. L’histoire pourrait se répéter si nous ne sommes pas prudents », a écrit l’analyste de manière quasi prophétique à ses collègues, en référence à la guerre de Kippour, en 1973.

      D’après le « Times », si le document « Jericho Wall » a circulé au sein de la hiérarchie militaire israélienne, on ignore si le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, et son cabinet l’ont consulté.

      #Hamas #Israël

    • Les cibles sont proches de la frontière et souvent très à gauche politiquement… c’est à dire le noyau dur des opposants à la politique fachiste de Netanyahu et de ses sbires.

      De là à penser qu’ils ont estimé que c’était une bonne affaire de sacrifier un tas de gauchistes pour obtenir le prétexte qu’ils cherchaient délibérément depuis des mois pour lancer leur épuration ethnique de Gaza…

    • 03:52
      Selon le « New York Times », des responsables israéliens ont eu connaissance, il y a plus d’un an, d’un plan d’attaque inédit du Hamas

  • Tal Bruttmann, historien : « Le Hamas a conçu, en amont, une politique de terreur visuelle destinée à être diffusée dans le monde entier »

    Le spécialiste de la Shoah estime, dans un entretien au « Monde », que l’attaque perpétrée par le Hamas le 7 octobre contre Israël n’est ni un pogrom ni un génocide mais un massacre de masse, et il met en garde contre les analogies avec le nazisme.

    L’historien Tal Bruttmann, spécialiste de la Shoah et de l’antisémitisme, est notamment l’auteur de La Logique des bourreaux (Hachette, 2003), et, avec Stefan Hördler et Christoph Kreutzmüller, d’Un album d’Auschwitz. Comment les nazis ont photographié leurs crimes (Le Seuil, 304 pages, 49 euros).

    Pour qualifier les attaques du Hamas, les hommes politiques, les historiens et les éditorialistes ont parlé de massacre, d’attentat, de pogrom, voire de génocide. En tant qu’historien, comment qualifieriez-vous cet événement ?

    Le mot qui est revenu le plus souvent est « pogrom », mais les attaques du Hamas ne relèvent pas, à mon sens, d’une telle qualification. Ce terme russe désigne non pas les crimes de masse contre les juifs, mais la destruction des biens qui sont en leur possession, accompagnée de violences contre les personnes. Ce qui caractérise le #pogrom, c’est le fait qu’une majorité, excitée, voire incitée, par le pouvoir en place, s’attaque violemment à une minorité qui vit en son sein.

    Au XIXe et au début du XXe siècle, il y a eu, en Europe, beaucoup de pogroms antijuifs, notamment en Russie ou en Roumanie, mais ce terme ne convient pas aux attaques du Hamas. D’abord, parce qu’elles visaient non pas à détruire les biens des Israéliens, mais à tuer des juifs ; ensuite, parce que les juifs, en Israël, ne forment pas une minorité, mais une majorité ; enfin, parce que le Hamas n’est pas un peuple, mais une organisation terroriste. Pour moi, ces attaques sont des massacres de masse : le but était de tuer le plus de juifs possible.

    Certains ont utilisé le terme de génocide. Est-il, selon vous, pertinent ?

    Dans l’imaginaire occidental, le #génocide est devenu l’alpha et l’oméga du crime, alors qu’il n’est pas plus grave, en droit international, que le #crime_de_guerre ou le #crime_contre_l’humanité. Personnellement, en tant qu’historien, je n’utilise pas cette qualification juridique dont la définition est d’une immense complexité : je la laisse aux magistrats et aux tribunaux. C’est à eux d’établir, au terme d’une enquête, si les #massacres qui leur sont soumis sont, ou non, des génocides.

    L’écrivaine Elfriede Jelinek, Prix Nobel de littérature, a comparé le Hamas aux nazis. Que pensez-vous de cette analogie ?

    Il faut faire attention aux mots : la haine des #juifs ne suffit pas à caractériser le #nazisme. Le régime de Vichy ou le Parti populaire français [PPF, 1936-1945] de Jacques Doriot étaient profondément antisémites, mais ils n’étaient pas nazis pour autant : être nazi, c’est adhérer à l’idéologie politique élaborée par Adolf Hitler après la première guerre mondiale et mise en œuvre par le IIIe Reich à partir de 1933.

    Le #Hamas est évidemment profondément antisémite : sa charte initiale, qui fait explicitement référence aux #Protocoles des sages de Sion_ [un faux qui date du début du XXe siècle], affirme que les juifs sont à l’origine de la Révolution française, de la révolution bolchevique et de la première guerre mondiale. Il faut cependant prendre le Hamas pour ce qu’il est : un mouvement islamiste nationaliste qui n’est pas plus nazi qu’Al-Qaida, l’Iran ou Marine Le Pen.

    La Shoah est incontestablement le pire épisode de l’#histoire de l’antisémitisme, mais cela n’en fait pas la clé à partir de laquelle on peut comprendre toutes les #violences_antijuives. Parfois, elle nous empêche même de saisir la singularité des événements : à force d’associer l’#antisémitisme à la Shoah, on oublie que cette haine a pris, au cours de l’histoire, des formes très différentes.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/11/29/tal-bruttmann-historien-le-hamas-a-concu-en-amont-une-politique-de-terreur-v

    avec des extraits de Un album d’Auschwitz :
    https://archive.is/jO7UX

    #histoire #images #photos #films #attentat #attentat_massacre #islamisme #nationalisme #shoah #Extermination_des_juifs_par_les_nazis

    • Il est clair Tal Bruttmann et du coup ça permet de ne pas avoir un sac fourre tout d’où tu tires des mots chargés de sens et inappropriés pour un oui ou un non.

  • إعلام العدو : القسام غرزت أصبعاً في عين الجيش الإسرائيلي بعد ظهور عناصرها في غزة – موقع قناة المنار – لبنان
    https://almanar.com.lb/11302040

    Tout aussi peu reprise également (au contraire de la presse arabe -et israélienne), ces commentaires sur le fait que la libération, dimanche soir, des otages/détenus israéliens s’est effectuée en plein coeur de Gaza Ville, dans le nord, là où l’armée israélienne prétend maîtriser la situation... Même sans comprendre l’arabe, les vidéos accessibles en suivant le lien sont très instructives...

    أصاب ظهور عناصر كتائب القسام بكامل لباسهم وعتادهم العسكري في ميدان فلسطين وسط مدينة غزة، الواقعة في شمال القطاع، الصهاينة بالصدمة والذهول ونسف رواية جيشهم حول السيطرة على شمال القطاع، والاستعداد للانتقال إلى المرحلة التالية من الحرب في الجنوب.

    وبعد 50 يوما قام خلالها هذا الجيش “الأقوى في الشرق الأوسط والأكثر فتكا في العالم”، بإلقاء 40 ألف طن من المتفجرات، سقطت غالبيتها على شمال القطاع ودمرت 60% من بيوته ومبانيه وبنيته التحتية وقتلت وجرحت عشرات الآلاف من سكانه وتسببت بتهجير غالبيتهم، بعد كل ذلك طلعت عناصر كتائب القسام محاطة بجماهيرها وحاضنتها الشعبية لتؤكد أنها ما زالت بكامل عنفوانها وما زالت تمسك بزمام الأمور في الميدان، على امتداد مساحة القطاع في الجنوب والوسط والشمال، موجهة صفعة أخرى لنتنياهو وغالانت وغانتس وقيادة جيشهم وجنرالاته.

    موقع “واللا” الإسرائيلي عنون شريط الفيديو الذي بثته حركة حماس لعملية تسليم الأسرى وسط غزة، في صفحته على الشبكة بأنه “أصبع في عين الجيش الإسرائيلي”، يثبت من هو “صاحب البيت” الحقيقي في غزة.

    وفي التفاصيل، كتب المراسل العسكري للموقع، أمير بوحبوط أنه “تحت أنظار مئات المؤيدين ووسط صيحات النصر جرى أمس تحرير المختطفين في إطار الدفعة الثالثة، بجانب “نصب المقاومة” في مدينة غزة، حيث يظهر تمثال قبضة اليد التي تمسك بميداليات أسماء الجنديين هدار غولدين وأورون شاؤول اللذين تحتجز جثتيهما في غزة منذ عام 2014″.

    وأشار الموقع إلى مشهد سيارة “التويوتا” البيضاء التي تنتصب فوقها الرشاشات ويعتليها عناصر حماس المسلحين، مستذكرا أنها من طراز السيارات المعروفة من عملية السابع من تشرين الأول/أكتوبر الماضي، التي استقلها مقاتلو حماس لدى دخولهم إلى الكيان الإسرائيلي، وتساءل إذا ما كانت جيش الاحتلال يسيطر حقا على شمال قطاع غزة.

    وفي وقت سابق، كان الموقع قد نشر شهادات لجنود من جيش الاحتلال الإسرائيلي يتحدثون خلالها عن مشاهدتهم لعناصر من حماس وهم يخرجون من بين أنقاض المنازل المهدمة ويقومون بكسر عصي “الإعلام الإسرائيلية” وتمزيقها، وهو ما يشير إلى مدى سيطرة حماس في هذه المواقع، على حد تعبير “واللا”.

    ونقل الموقع على لسان الجنود قولهم “الآن فقط ندرك كم من مقاتلي حماس بقي في المواقع التي ظننا أننا نحتلها، وكم من المهام تنتظر الجيش الإسرائيلي في المساحة الجغرافية للمناورة العسكرية البرية”.

    وتعليقا على رمزية ما حدث في ميدان فلسطين وسط مدينة غزة ومن ظهور عسكري لمقاومي القسام، كتب مدير مركز السياسات اليهودي، يديديا شتيرن، في مقال نشره موقع “واينت” أنه “في المواجهة بين إسرائيل، القوة الأقليمية العظمى مدنيا وعسكريا، مقابل حماس، الأضعف من بين أعدائنا وبعد 50 يوما من يوم السبت المخيف، والتي تجند خلالها “العضل” الإسرائيلي بتصميم كبير، الجنود وأبناء عائلاتهم الذين أثبتوا استعدادا لمواصلة المهمة حتى الحسم، وذلك إلى جانب القوة الأعظم في العالم التي تؤيدنا بشكل غير مسبوق، ورغم تمكننا من احتلال أكثر من نصف وجه الأرض في قطاع غزة وتدميرها، ما زالت حماس ليس أنها لم تنكسر فقط بل هي تتحكم بسردية الحرب أيضا”.

    شتيرن، الذي يصف قضية الاسرى الصهاينة بـ”كعب أخيل” الإسرائيلي ويحاول أن يعلل بواسطتها قضية الضعف الصهيوني، يعترف بفشل جيش العدو في تحقيق أهدافه رغم الحشد والاستعداد والدعم والوقت الذي أتيح له لهذا الغرض، مما اضطره إلى الموافقة على هدنة تشمل إبرام صفقة تبادل أسرى مع حماس، تيسر خلالها ظهور كتائبها المسلحة مثلما ظهرت متماسكة ومتعافية وتملك ناصية السيطرة حتى في المواقع التي يدعي الجيش الإسرائيلي احتلالها.

  • Israël : le calvaire d’Esther, violée et mutilée par les terroristes du Hamas
    https://www.leparisien.fr/international/israel/israel-le-calvaire-desther-violee-et-mutilee-par-les-terroristes-du-hamas

    Les cas de viols et de mutilations sexuelles commis lors des massacres du 7 octobre sont en train de faire surface. Alors que les survivantes peinent encore à parler, l’une d’elles, qui participait au festival Tribe of Nova, a accepté de nous raconter ce qu’elle a subi.

    Dans les déliés de cette courte conversation, Esther (le prénom a été changé) n’est jamais vraiment là. Assise dans son lit, elle cherche du regard le moindre recoin de la pièce, pour fuir les yeux de son interlocuteur. Qui n’en est même pas vraiment un, pour elle : « À l’intérieur, je suis à moitié morte », dit la jeune femme de sa voix tremblante et mécanique.
    Elle a choisi « Esther » pour apparaître comme victime de sévices sexuels. En hébreu, l’une des significations métaphoriques de ce prénom désigne celle qui est « cachée ». La Bible raconte l’histoire de cette princesse juive qui se dissimulait pour ne pas être conduite au harem. « Prise de force par le roi, elle finit par utiliser sa position de nouvelle épouse pour éviter le massacre des #juifs », dit-elle en secouant la tête. « Moi, je ne vais sauver personne, je ne tiens même pas debout. »

    « Je serai toujours l’image vivante du pogrom »

    C’est en un rien de temps qu’Esther a été arrachée au monde des vivants. Le 7 octobre, lorsque la violence du #Hamas a déferlé sur le désert de Be’eri, son petit ami les a entraînées, elle et sa marraine, sous une bâche du bar de la rave party, pour passer inaperçus en faisant les morts. Elle tremblait trop de peur, les terroristes l’ont vue.
    Depuis, Esther n’a pas réussi à se lever. « Littéralement, puisque ma jambe ne répond plus à ma volonté », précise-t-elle. En langage médical, elle a subi une « lésion du pédicule nerveux innervant le membre inférieur. » Dans son souvenir, elle a été violée et en même temps tabassée devant son copain, forcé de regarder avec un couteau sous la gorge : « C’était si douloureux que j’ai perdu connaissance, ils ont arrêté lorsqu’ils m’ont crue morte. » Puis sont arrivées les #mutilations. L’un d’eux s’est mis à utiliser un couteau, ou un tesson de verre, comment savoir ? Elle en garde une paralysie, qui pourrait ne jamais disparaître. « Et même si je remarche, je boiterai. Je serai toujours l’image vivante du #pogrom. »

    Des cas similaires ont été relevés par les médecins légistes sur les cadavres — ou ce qu’il en reste. Nombre d’entre eux ont été tellement dégradés que le travail d’identification continue, six semaines après le massacre, sur la base militaire de Shura. Reconvertie en morgue, elle accueille des conteneurs réfrigérés qui y font office de chambres mortuaires. La plupart de ces #viols, particulièrement cruels, avec des objets, ont été faits post mortem.
    À l’image de la manière dont les terroristes se sont acharnés sur le corps encore chaud de la marraine d’Esther. « Ils ne l’ont pas violée de manière traditionnelle, on va dire, raconte encore la survivante. Peut-être parce qu’elle était beaucoup moins jeune que la moyenne de la rave. C’était une fêtarde, qui aimait sortir avec nous pour danser dans la nature. »

    Une stratégie pour jeter la honte sur la société ?

    Même lorsqu’elle évoque son deuil, sa voix est vierge de sanglots. Les mots s’abattent de façon clinique, froide, « comme s’il ne s’agissait pas de son histoire », observe un psychiatre hospitalier. « C’est typique du syndrome de stress post-traumatique, en particulier lors d’un viol », poursuit le médecin, expert de ces sujets. « Le cerveau de la victime met sa subjectivité et toutes ses émotions sur pause pendant l’agression, comme un animal qui se fige, pris dans le danger », poursuit-il. « Elles disent que c’est comme si elles s’étaient détachées de leur corps, laissé à l’agresseur, afin de protéger leur intégrité psychique. » Le problème survient lorsque certaines restent bloquées dans cette dissociation.

    Encore peu couverte, la question de #crimes_sexuels de masse commis ce jour-là plonge la nation israélienne dans la souffrance supplémentaire de l’incompréhension. Ces profanations des attributs sexuels féminins interpellent Noémie Issan, philosophe franco-israélienne. Selon elle, « alors que les informations sortent au compte-gouttes pour protéger les rares qui ont survécu et les familles des victimes, il est difficile de savoir si ce sadisme a découlé d’un ordre, comme un élément de stratégie » destiné à jeter la honte sur la société, à la déliter. « Je n’ai pas honte, glisse Esther. Pour ressentir ça, il faudrait que je sois plus que demi-vivante. »

    https://archive.is/LLQeY

    #7_oct #7_octobre_2023

    • #BigGrizzly n’a pas eu le clavier très léger sur cette remarque. J’ai fait l’effort de lire ce texte, avec ses détails horribles. Et j’espère - même si quelque part ce serait mieux pour elle - que ce n’est pas un mensonge de plus dans la longue liste au "crédit" des autorités israéliennes. Quand bien même tout y serait vrai (c’est bien peu sourcé, et l’anonymat n’arrange rien), la présentation (et la publication dans ce type de presse) est clairement manipulée. Quelques exemples :
      – "En hébreu, l’une des significations métaphoriques de ce prénom désigne celle qui est « cachée ». La Bible raconte l’histoire de cette princesse juive qui se dissimulait pour ne pas être conduite au harem" . Conduite au harem, voilà qui sent bon le sable chaud de l’islamophobie...
      – « Je serai toujours l’image vivante du pogrom » C’est en un rien de temps qu’Esther a été arrachée au monde des vivants. "Pogrom", comme "terroriste" n’est pas choisi au hasard. Et la phrase suivante !...
      – Des cas similaires ont été relevés par les médecins légistes sur les cadavres — ou ce qu’il en reste. Nombre d’entre eux ont été tellement dégradés qe le travail d’identification continue, six semaines après le massacre : : peut-être faudrait-il signaler que la presse israélienne elle-même reconnaît que les médecins légistes n’ont pas pu (voulu ?) faire le travail...
      – "crimes_sexuels de masse" (c’est toi le hashtag, Colporteur ?), espérons des faits, moins de manipulations, et si possible moins d’affects...

    • sur le terme pogrom, j’ai l’impression que cette remarque de l’historien Omer Bartov n’a pas été référencée sur @seenthis

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/10/27/omer-bartov-historien-israel-ne-semble-disposer-d-aucun-plan-politique-il-ne

      Au sujet de ces attaques, Israël et ses partisans ont parlé de « pogrom » et ont, de façon plus générale, fait référence à la Shoah. Que pensez-vous de cette comparaison ?
      Recourir au mot « pogrom » est faux et trompeur. Le terme est par ailleurs surdéterminé sur le plan idéologique. Le mot « pogrom » désignait des agressions commises contre les communautés juives, tout particulièrement dans le sud de la Russie et en Ukraine. Des foules étaient incitées à s’attaquer à ces communautés, parfois avec le soutien des autorités. Depuis, ce terme a aussi été utilisé pour désigner des actes perpétrés ailleurs par d’autres populations contre d’autres minorités.

      L’intention première du sionisme était de fonder un Etat majoritairement juif sur le sol duquel les pogroms ne seraient par définition plus possibles, puisque les autorités politiques, militaires et de maintien de l’ordre seraient toutes juives. Il est donc parfaitement anachronique de recourir à ce terme pour désigner l’attaque terroriste perpétrée par le Hamas. Mais la raison pour laquelle on utilise aujourd’hui ce mot a à voir avec la référence intentionnelle ou subconsciente à la violence antijuive et spécifiquement à la Shoah, cet événement historique qui est précisément à l’origine de la fondation de l’Etat d’Israël.

      En parlant de « pogrom », on attribue au Hamas, et par extension à toutes les autres organisations palestiniennes, ou même aux Palestiniens en général, un antisémitisme féroce caractérisé par une propension à la violence vicieuse, irrationnelle et meurtrière, dont l’unique objectif serait de tuer des juifs. En d’autres termes, conformément à cette logique, il n’y aurait pas lieu de négocier avec les Palestiniens. C’est la logique du « eux ou nous » : si nous ne les tuons pas, ce sont eux qui nous tueront. Dans une telle logique, il importe au moins de les enfermer derrière des murs et des clôtures barbelées.

    • dans Haaretz (au moins) le terme pogrom a été employé à de multiples reprises pour désigner les exactions commises par des soldats ou des colons israéliens contre des palestiniens en Cisjordanie, y compris en l’absence d’homicides, au moins depuis 2021 (sans doute avant)
      https://www.haaretz.com/opinion/editorial/2021-09-30/ty-article-opinion/a-pogrom-and-silence/0000017f-e3d0-d7b2-a77f-e3d7bac80000
      https://www.haaretz.com/israel-news/twilight-zone/2022-11-18/ty-article-magazine/.highlight/theres-only-one-way-to-describe-this-settler-attack-a-pogrom/00000184-89c7-d9ce-a1f6-9be796390000
      et ensuite
      https://www.haaretz.com/opinion/2023-03-19/ty-article-opinion/.premium/the-pogrom-against-palestinians-that-brought-the-occupation-home-to-jewish-israelis/00000186-f983-d711-a9de-fdebab2b0000
      https://www.haaretz.com/opinion/editorial/2023-06-23/ty-article-opinion/.premium/standing-orders-for-a-pogrom-against-palestinians/00000188-e459-d5fc-ab9d-ff79bc690000
      https://www.haaretz.com/israel-news/2023-03-04/ty-article/.premium/israeli-settlers-threaten-another-hawara-pogrom-on-saturday-night/00000186-ad5d-de2a-a1ee-af5f092f0000
      etc.

      pour ma part, je trouvais ça un peu léger, non pas que les persécutions et les meurtres de palestiniens me paraissent anodins, mais parce que l’aspect quotidien ou presque, étalé dans le temps en "petites" quantités me semblait distinct de ce que furent les pogroms (y compris ceux contre des ouvriers italiens en France en 1893), avec leur aspect éruptif, ou la répétition ne venait qu’après des moments d’accalmie. de ce point de vue, ce qui a lieu en Cisjordanie ressemble aussi à ce que fut le traitement des esclaves dans les états du sud US, une terreur continue, le meurtre autorisé au premier prétexte.

      qu’aujourd’hui on puisse décrire les crimes du 7 octobre, dont on sait, sans détails suffisants, qu’ils ont aussi été le fait de civils palestiniens et pas seulement de soldats du Hamas ou du Djihad, sans compter les morts et blessés dus à l’armée israélienne, là aussi sans qu’on sache dans quelle proportion), ne devrait surprendre personne. de là à dire qu’ils faut tuer les palestiniens, il y a une marge, faite pour être franchie de part et d’autre, israéliens et pro-israéliens, palestiniens et pro-palestiniens. mais ce n’est pas obligatoire, y compris au sein des quatre catégories citées.

      sinon, cette survivante parle dans des termes qui sont les siens, visiblement religieux. je ne m’en étonne pas plus que lorsque je vois un gazaoui qui découvre son fils mort avoir pour premier réflexe de se prosterner pour prier. rien de mieux que la terreur et le désespoir pour renouer pour renouer avec sa religion (sens et consolation, aussi insuffisants soient-ils) lorsque l’on dispose de ce secours.

      Reddit quant à Omer Bartov il dit également dans ce même article

      De nombreux universitaires qui se disent de gauche et autres soutiens de la Palestine ont salué les massacres haineux perpétrés par le Hamas et se sont exprimés avec virulence contre le droit d’Israël à défendre ses citoyens en ripostant contre le mouvement islamiste, qui utilise les populations civiles comme boucliers humains dans la bande de Gaza, très densément peuplée. Même ceux qui ne saluent pas explicitement les massacres ont fait preuve d’un manque total d’empathie pour les centaines de victimes et les otages juifs. Et de fait, bien souvent, les déclarations condamnant les bombardements israéliens sur Gaza n’évoquent même pas l’attaque du 7 octobre.

      Omer Bartov, historien : « Israël ne semble disposer d’aucun plan politique, il ne dispose que d’un plan militaire très hasardeux »
      https://archive.is/Fcbjs

    • Habituellement, les récits de violences sexuelles font l’objet d’avertissement, de trigger warnings, de précautions.
      Habituellement, les témoignages de violences sexuelles font l’objet d’euphémisations, de conditionnels, de réécritures, voire de mise sous silence, en donnant carrément la parole à l’agresseur.
      Habituellement, le pathos dans les violences sexuelles est mal vu, parce qu’empêchant la bonne distance aux faits, à la froide compréhension que les journalistes souhaitent nous donner accès.

      Ces transgressions aux bonnes habitudes journalistiques doivent pouvoir s’expliquer.
      Par exemple, il se peut que le fait que nous soyons dans le contexte du viol parfait, le seul qui mérite d’être condamné sans jugement, sans présomption d’innocence. La victime bien blanche, l’agresseur bien « autre », étranger, et même arabislamiste, carrément.

      Un snuff movie, sous sa forme d’image ou sous sa forme textuelle, reste un snuff movie. Et en imposer le visionnage reste une violence.

      Et n’allez pas m’accuser de vouloir cacher quoi que ce soit. Je ne nie rien de tout ce qui est écrit, filmé, ni de l’horreur, ni des souffrances.

      A quel moment ceux qui relaient vont-ils cesser de nier le double standard que les transgressions que j’évoque représentent ? Hier, je lisais un texte tout en pudeur du récit d’une famille massacrée sous des tonnes de gravats, récit que l’on sait pouvoir multiplier par milliers. A quel moment est-ce que le Parisien et tous les autres vont-ils accepter de rendre la pareille à ces victimes là, moins blanches, moins conformes, moins susceptibles d’empathies de la part de leurs lecteurs ?

      Hier, colporteur, ton partage m’a mis mal à l’aise, oui, parce qu’une fois de plus, sans remords et sans vergogne, on me fout sous le nez ce qui ne ressort qu’avec difficultés quand le bourreau est du bon côté du manche, à savoir l’horreur crue que représente la barbarie débridée.

    • Même ceux qui ne saluent pas explicitement les massacres ont fait preuve d’un manque total d’empathie pour les centaines de victimes et les otages juifs.

      Concurrence victimaire.
      A chaque fois que tu réclames la prise en compte des victimes palestiniennes, n’oublie pas de rappeler que tu penses aussi aux victimes israéliennes, sinon, ton propos est disqualifié.

      Tiens, à chaque fois que tu parles des victimes d’Hiroshima, si tu veux être pris au sérieux, et ne pas être pris en flagrant délit de double standard, tu te dois de rappeler toutes les victimes de Pearl Harbour. Sinon, c’est la preuve que ton propos est malveillant.

      Procès d’intention crétin.

      Mais je comprends. L’ensemble de ces 75 années d’occupation sont une immense démonstration de la malveillance et de la crétinerie humaine.

    • Le titre du Parisien, calvaire, viol, mutilation, est explicite.
      L’entretien Bartov date du 27 octobre. Son refus de caractériser le 7 octobre comme un pogrom est discutable, comme le montre l’utilisation répétée du terme par des israéliens à propos d’actes antérieurs commis par des israéliens. Sa manière de parler du « droit d’Israël à défendre ses citoyens » est dans ce passage discutable (après 19 jours de bombardements massifs...) mais ses propos critiquer l’orientation exclusivement militaire le passage qui suit immédiatement critique aussi l’état d’esprit de nombreux israéliens et de leurs soutiens : 3A l’inverse, les soutiens d’Israël, pour l’essentiel des juifs, qui se sentent profondément trahis par leurs collègues de gauche et leur absence totale d’empathie pour les victimes du 7 octobre, et qui peuvent eux-mêmes se montrer ambivalents face aux destructions immenses actuellement infligées à Gaza par les forces israéliennes, refusent généralement de reconnaître les causes politiques plus profondes de cet état des choses". Le manque d’empathie pour les morts et blessés du 7 octobre ne peut être nié qu’en raison du déferlement compassionnel médiatique et gouvernemental qui l’accompagnait et de l’absence de toute empathie, pour les palestiniens, les tutsis et tant d’autres.

      je crois avoir été parmi les premiers ici à signaler le témoignage dune kibboutzim discrètement épargnée par un combattant du Hamas le 7/10, qui semble contredire la thèse qu’’instruction aurait été donnée de tuer le maximum de civils, comme celui d’une autre indiquant que ce sont des tirs de char des FDI qui ont tué une partie des habitants de son kibboutz, élément tout à fait contradictoire avec la propagande israélienne à l’époque et aujourd’hui.

      Merci d’éviter de me chercher systématiquement des poux dans la tête pour me couper la langue.

      edit selon Physicians for Human Rights, des viols ont bien eu lieu le 7 octobre confirme
      https://seenthis.net/messages/1029266#message1029298

    • De l’indifférenciation à l’indifférence. Sur les viols de masse le 7 octobre en Israël.
      https://k-larevue.com/de-lindifferenciation-a-lindifference-sur-les-viols-de-masse-le-7-octobre

      Que dire des crimes sexuels perpétrés par les hommes du Hamas le 7 octobre – documentés un peu plus chaque jour par le travail d’un groupe israélien de gynécologues, médecins légistes, psychologues et juristes du droit international ? Et comment comprendre l’occultation de la violence faite aux femmes ce jour-là par une partie de l’opinion mondiale – supposées « féministes » comprises ? Cette occultation ne revient-elle pas à faire une deuxième fois violence à ces femmes, comme si leur calvaire ne comptait pas et était dépourvu de signification ?

      Chaque viol est un acte. La « femme », s’il est possible de la définir, se caractérise par le fait de savoir que cet acte en quoi le viol consiste peut toujours lui arriver à elle. Elle est cet être humain qui vit, grandit, évolue et se transforme avec ce savoir intime qu’elle peut toujours se faire violer. « Sachante », cela la rend alors plus directement interrogative : comment un tel acte est-il réellement possible ? Comment fait-on pour violer une femme ? La question se pose, parce que le viol comme destruction du corps de l’autre a ceci de spécifique que l’agent destructeur use pour y parvenir de son propre corps : l’homme qui viole le plus souvent ne recourt pas à des outils, des prolongations techniques du corps humain, mais se sert de son corps propre comme d’une arme ; et plus précisément, non pas d’une partie corporelle que la fermeté constitutive rend toujours potentiellement disponible pour servir d’arme, tels le pied ou le poing, mais de son pénis, qui doit se durcir pour pouvoir devenir un moyen de destruction. Le viol à proprement parler, celui qui déchire les parties intimes de la femme par pénétration sauvage, ne peut effectivement s’accomplir que si l’homme est en érection. Qu’est-ce qui, face à une femme hurlant de terreur et de douleur, produit, puis soutient cette érection ? Quel est le processus psycho-physiologique qui rend possible cet acte ?
      Quiconque s’attèle à une enquête dans son entourage masculin se trouve peu renseigné. Interrogez les hommes autour de vous sur la question de savoir comment ces hommes-là font pour bander, et vous obtiendrez une fin de non-recevoir, dont le plus étrange est qu’elle n’est absolument pas soupçonnable d’insincérité : le viol, c’est le crime de l’autre par excellence, avec qui on n’a rien de commun. Comme si les hommes qui violent faisaient partie d’une autre espèce avec laquelle ils ne partagent rien et qu’ils ne comprennent pas.
      Les femmes, quant à elles, n’y comprennent rien non plus. Pour elles, en matière de sexualité, les hommes sont tout aussi compliqués qu’elles-mêmes. Rien de simple dans l’érection d’un homme. La sexualité leur est tout aussi désirable qu’à elles, tout aussi peu évidente également – et ce savoir partagé entre hommes et femmes se maintient contre une société qui ne cesse de colporter le fantasme d’une sexualité simple, directe et quasi-animale pour les hommes et fort compliquée pour les femmes.
      Aussi l’affirmation qui parfois est censée servir d’explication à la possibilité du viol, selon laquelle les hommes sont constitutivement et potentiellement tous des violeurs, en vérité tous excités devant n’importe quel corps de femme nue ou potentiellement dénudable et seulement tenus en respect par la crainte de sanction, n’éclaire-t-elle strictement rien. Pour quiconque d’un peu sincère, le mystère du « comment » reste entier. Peut-être même est-ce cette incompréhension absolue qui est à l’origine de la thèse étrangement rassurante de « tous des violeurs ». Comme un refus de se confronter au caractère abyssal de la question, qui ne vise pas seulement la possibilité de l’érection en vue de la destruction d’une femme, mais aussi le mystère qu’un homme puisse accepter de jouir en réalisant cette œuvre destructrice à laquelle, il faut le répéter, celui qui l’accomplit assiste à chaque seconde.
      On n’a donc aucune hypothèse à présenter pour expliquer comment ont fait les membres des commandos du Hamas pour user de leur intimité comme arme pendant leurs raids sur le festival de musique et les vingt villages israéliens à la frontière de la Bande de Gaza. On peut en revanche dire une petite partie de ce qui a été fait aux femmes, et émettre une interprétation qui éclaire non pas les faits, mais leur occultation par l’opinion mondiale. Comme cette occultation revient à faire une deuxième fois violence à ces femmes, comme si leur calvaire ne comptait pas, était dépourvu de sens et de signification, commençons par les faits.

      Le viol, l’un des objectifs – occulté – de l’attaque du 7 octobre…

      On sait désormais partiellement, grâce au travail courageux d’un groupe de professionnelles israéliennes – gynécologues, médecins légistes, juristes du droit international et psychologues[1] –, ce qu’ont fait les hommes du Hamas : ils ont violé de façon répétée, et l’ont fait en groupe. Ils ont tellement violé que l’on voit l’entrejambe des pantalons des femmes kidnappées rouges de sang, et des flaques de sang entre les jambes de femmes et de filles assassinées après les viols. Ils les ont tant violées que certaines, retrouvées mortes, ont eu les os pelviens brisés. Ils ont violé des adolescentes, des femmes et des femmes âgées. Ils ont coupé des seins. Ils ont mutilé les parties sexuelles de leurs victimes – en ce cas, y compris des hommes. Ils ont torturé les femmes après le viol. Ils se sont filmés le faisant. Ils ont envoyé les vidéos des viols et tortures aux proches, qui durent y assister à distance, là où ils n’étaient pas contraints d’assister en direct à ce qui était fait à leurs amies, compagnes, épouses, mères, sœurs et filles. Ces femmes, ils les ont presque toutes tuées après les viols, ou laissées pour mortes[2]. La plupart des victimes survivantes dont on a connaissance à l’heure actuelle, ou plutôt qu’on espère encore vivantes, sont les femmes qui ont été entraînées, déjà violées, à Gaza. On a trouvé un glossaire arabe – hébreu sur l’un des combattants morts du Hamas, indiquant, entre autres, des phrases utiles en hébreu pour faciliter l’acte de violer : « enlève ton pantalon », « retourne-toi » … Les terroristes ayant survécu et été faits prisonniers expliquent à ce propos que le viol était l’un des objectifs de l’attaque.

  • Sur le fil de RFI, enfin des informations sur pourquoi le Hamas a interrompu la délivrance des otages et ce qu’il a (peut-être ...), pu obtenir.
    Chercher 7h25

    https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20231126-en-direct-guerre-isra%C3%ABl-hamas-un-3e-jour-de-fragile-tr%C3%AAve-d%C

    7h25 : Comment l’Égypte a réussi à sauver la trêve

    Les négociateurs égyptiens sont intervenus samedi soir pour sauver la trêve entre le Hamas et Israël. Les brigades al-Qassam, le bras armé du Hamas, avaient annoncé qu’elles suspendaient l’échange d’otages et de prisonniers ce quoi à quoi Israël avait répondu par la menace d’une reprise des hostilités à partir de minuit, rappelle Alexandre Buccianti, notre correspondant au Caire. C’est un peu en catastrophe que les services secrets égyptiens, en charge du dossier Gaza-Israël, sont intervenus. Forts de leur connaissance des commandants sur le terrain des brigades al-Qassam et de moyens de communication sûrs, les Égyptiens ont appris que la principale raison de la suspension de l’accord était la non livraison d’aide humanitaire au nord de Gaza. Une aide qui ne peut entrer que par Israël étant donné que l’armée israélienne a coupé la bande de Gaza en deux. Après contact avec les responsables sécuritaires israéliens qui échangent régulièrement avec les Égyptiens, la question a été résolue avec l’entrée d’Israël de camions d’aide humanitaire au nord de Gaza. La seconde question était le survol de drones au-dessus du sud de Gaza qui faisait craindre au Hamas une détection de ses positions au moment de la libération des otages. L’Égypte a obtenu de superviser le non survol grâce à des moyens électroniques. Il y avait enfin les modalités de libération des prisonniers palestiniens, les plus anciens d’abord. Trois heures seulement avant la fin de l’ultimatum israélien, les Égyptiens ont annoncé être parvenus à un accord.

    #Israël #Hamas #Crimes-contre-l'humanité #Trève

  • « Il convient de tout faire pour prolonger la trêve, de façon qu’elle se transforme en un véritable cessez-le-feu », une tribune d’ex-diplomates français
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/11/25/guerre-israel-hamas-il-convient-de-tout-faire-pour-prolonger-la-treve-de-fac

    L’horrible massacre perpétré le 7 octobre par le Hamas, mouvement qualifié de terroriste par les Etats-Unis et l’Union européenne, marque le début d’une « guerre totale » dont on peut déjà mesurer les conséquences désastreuses. Par-delà l’opacité de la situation, nourrie par les déclarations difficilement vérifiables de part et d’autre, les amalgames destinés à disqualifier l’adversaire, des propos outranciers ou mensongers et le déchaînement le plus souvent haineux des réseaux sociaux, il est clair que les populations civiles en sont les principales victimes.

    Depuis le 8 octobre, tandis que près de 240 otages israéliens, mais également d’autres nationalités, notamment française, sont aux mains du Hamas, la bande de Gaza subit des bombardements massifs indiscriminés et disproportionnés, occasionnant des morts, essentiellement civils, des déplacements de la population, un cauchemar humanitaire insoutenable. Des deux côtés, on s’accuse de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, et même de génocide. Les risques d’un embrasement de la Cisjordanie et de l’extension de la guerre vers le Liban, voire vers l’Iran, sont de plus en plus évidents.
    Par-delà cet affrontement, Israéliens comme Palestiniens ressentent cette guerre comme impliquant un enjeu majeur : leur existence sur cette terre qu’ils estiment, d’un côté comme de l’autre, leur appartenir.

    Exigence prioritaire

    Face à cette situation, que faire ? Pérenniser la trêve est un objectif immédiat et accessible. Elle répond à l’exigence prioritaire, réclamée par une grande partie de l’opinion israélienne, malgré les réticences du premier ministre, Benyamin Nétanyahou. La trêve de quatre jours négociée efficacement par l’intermédiaire du Qatar est un élément très positif. Il convient de tout faire pour la prolonger de façon qu’elle conduise à la libération complète des otages et se transforme en un véritable #cessez-le-feu.

    Cela n’a pas, jusqu’ici, été rappelé en termes suffisamment forts et explicites, malgré les appels du secrétaire général des Nations unies, qu’il convient de soutenir. En effet, le droit international condamne toute mesure de sanctions punitives à caractère collectif sur les populations civiles, entre autres le blocus total décidé immédiatement par le gouvernement israélien sur l’approvisionnement en biens essentiels. De même, il convient de condamner les attaques aériennes sur des objectifs civils comme des lieux de culte, des hôpitaux, des écoles. Israël s’en défend, affirmant que ces lieux cachent des installations militaires. Le fait que des édifices des Nations unies, d’ONG, voire d’Etats tiers comme la France, aient été touchés, invalide quelque peu cette argumentation. Il appartiendra à la Cour pénale internationale de faire la lumière, à terme, sur ce point.

    Le bilan de six semaines de combats dans la bande de #Gaza est effectivement accablant : plus de 13 000 morts, essentiellement des civils, dont 5 300 enfants ; la moitié du patrimoine immobilier de l’enclave détruit.
    #Israël, sous le vocable de « guerre totale », développe une stratégie punitive aussi brutale que vaine, et de plus en plus contestée. « Eradiquer le Hamas » relève plus du slogan que d’un objectif réaliste. En 2006, Israël avait déjà proclamé qu’il voulait « éradiquer le Hezbollah », avec le succès que l’on sait.

    Réfléchir au « jour d’après »

    Une telle stratégie est illusoire. Le Hamas, qui a déjà été visé par cinq campagnes militaires meurtrières, renaîtra immanquablement. L’armée ne pourra pas venir à bout d’une mouvance soutenue par une grande partie de la population palestinienne, à Gaza comme en Cisjordanie, face à une Autorité palestinienne disqualifiée. Emanation des Frères musulmans, le #Hamas, qui dispose de bases arrière dans le monde arabo-musulman, n’aura aucun mal à recruter de nouveaux combattants parmi des jeunes sans espoir, et à reconstituer son stock d’armement. Il restera un acteur incontournable.

    Il convient, dès maintenant, de réfléchir au « jour d’après ». Le règlement de la guerre à Gaza passe par une solution politique de la question palestinienne sur la base du droit international.

    La solution à deux Etats est devenue de plus en plus difficile à bâtir. Son assise possible s’est réduite comme peau de chagrin du fait de l’annexion du grand Jérusalem et de l’encouragement à la construction de colonies juives en Cisjordanie, qui regroupent maintenant près de 500 000 habitants. Cette solution vaut toutefois d’être tentée.

    La solution à un seul Etat binational, évoquée avant même le 7 octobre, reprend de l’actualité. Mais le dilemme est toujours le même. Soit Israël, Etat par essence démocratique, accepte le principe de l’égalité des droits, avec le risque de perdre la majorité pour la population juive, actuellement à égalité avec la population arabe sur le territoire de la Palestine historique ; soit Israël refuse un tel principe, perd une part essentielle de son âme et s’expose à une accusation d’apartheid.

    Cohabitation nécessaire

    Une mise en garde devrait être vigoureusement exprimée à l’égard de toute tentation de transfert de population vers les pays voisins, qui ne peut qu’être assimilée à un nettoyage ethnique inacceptable et qui, en toute hypothèse, ne saurait régler le problème de la sécurité d’Israël. La volonté de « détruire » l’Etat d’Israël est également inacceptable.
    Il est clair que, après ce choc traumatique subi de part et d’autre, et cette « #guerre_totale » condamnée à échouer, la sécurité d’Israël ne peut être assurée que par le juste règlement de la question palestinienne et l’affirmation de droits égaux entre deux populations qui doivent cohabiter.

    Un renouvellement des classes politiques va s’opérer de part et d’autre, tant celles qui sont en place actuellement ont perdu de leur légitimité. Du côté palestinien, des élections devront, dès que possible, être organisées et associer toutes les forces politiques en présence.
    Un fort engagement de la communauté internationale, notamment des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et des pays arabes, est indispensable. La France, qui a perdu beaucoup de sa crédibilité au Moyen-Orient et a vu son image se dégrader fortement dans le monde arabo-musulman, doit y prendre part. Encore faudrait-il qu’elle mène une politique équilibrée, cohérente et indépendante des pressions extérieures. Or, malgré un certain rééquilibrage, ce n’est pas ainsi que celle-ci est perçue par de nombreux pays et par l’opinion publique. Cette politique demande du courage et de la lucidité, par-delà les réactions émotionnelles que suscite cette « guerre totale ».

    Liste des signataires : Yves Aubin de la Messuzière, ancien ambassadeur, ancien directeur Afrique du Nord - Moyen-Orient au ministère des affaires étrangères (MAE) ; Charles-Henri d’Aragon, ancien ambassadeur ; Denis Bauchard, ancien ambassadeur, ancien directeur Afrique du Nord - Moyen-Orient au MAE, ancien président de l’Institut du monde arabe ; Jean-Claude Cousseran, ancien ambassadeur, ancien directeur Afrique du Nord - Moyen-Orient au MAE, ancien directeur général de la DGSE ; Serge Degallaix, ancien ambassadeur ; Didier Destremau, ancien ambassadeur ; Yves Doutriaux, ancien ambassadeur, conseiller d’Etat honoraire ; Jean Felix-Paganon, ancien ambassadeur, ancien directeur Afrique du Nord - Moyen-Orient au MAE, ancien directeur des Nations unies ; Michel Foucher, ancien ambassadeur, ancien directeur du Centre d’analyse, de prévision et de stratégie du MAE ; Patrick Gautrat, ancien ambassadeur ; Stéphane Gompertz, ancien ambassadeur, ancien directeur Afrique au MAE ; Stanislas de Laboulaye, ancien ambassadeur, ancien directeur général des affaires politiques et de sécurité au MAE ; Bernard Miyet, ancien ambassadeur, ancien secrétaire général adjoint des Nations unies ; Nicolas Normand, ancien ambassadeur ; Alain Remy, ancien consul général à Jérusalem, ancien ambassadeur ; Hadelin de La Tour du Pin, ancien ambassadeur ; Pierre-Jean Vandoorne, ancien ambassadeur ; Nada Yafi, ancienne ambassadrice.

  • Encore un petit peu de négationnisme pro-israélien ? Hop : Andrew Roberts, « British historian, journalist and broadcaster. Author of ’Napoleon the Great’, ’Churchill : Walking with Destiny’, ’George III’. Member of the House of Lords », t’explique que le Hamas est pire que les nazis, parce que les nazis n’aimaient pas tellement tuer les juifs, en fait : What Makes Hamas Worse Than the Nazis
    https://freebeacon.com/culture/what-makes-hamas-worse-than-the-nazis

    Ça t’explique que les Nazis étaient moins pires que le Hamas, parce qu’ils n’utilisaient pas de caméros Go-Pro pour filmer leurs exactions.

  • Fermes, coopératives... « En #Palestine, une nouvelle forme de #résistance »

    Jardins communautaires, coopératives... En Cisjordanie et à Gaza, les Palestiniens ont développé une « #écologie_de_la_subsistance qui n’est pas séparée de la résistance », raconte l’historienne #Stéphanie_Latte_Abdallah.

    Alors qu’une trêve vient de commencer au Proche-Orient entre Israël et le Hamas, la chercheuse Stéphanie Latte Abdallah souligne les enjeux écologiques qui se profilent derrière le #conflit_armé. Elle rappelle le lien entre #colonisation et #destruction de l’#environnement, et « la relation symbiotique » qu’entretiennent les Palestiniens avec leur #terre et les êtres qui la peuplent. Ils partagent un même destin, une même #lutte contre l’#effacement et la #disparition.

    Stéphanie Latte Abdallah est historienne et anthropologue du politique, directrice de recherche au CNRS (CéSor-EHESS). Elle a récemment publié La toile carcérale, une histoire de l’enfermement en Palestine (Bayard, 2021).

    Reporterre — Comment analysez-vous à la situation à #Gaza et en #Cisjordanie ?

    Stéphanie Latte Abdallah — L’attaque du #Hamas et ses répercussions prolongent des dynamiques déjà à l’œuvre mais c’est une rupture historique dans le déchaînement de #violence que cela a provoqué. Depuis le 7 octobre, le processus d’#encerclement de la population palestinienne s’est intensifié. #Israël les prive de tout #moyens_de_subsistance, à court terme comme à moyen terme, avec une offensive massive sur leurs conditions matérielles d’existence. À Gaza, il n’y a plus d’accès à l’#eau, à l’#électricité ou à la #nourriture. Des boulangeries et des marchés sont bombardés. Les pêcheurs ne peuvent plus accéder à la mer. Les infrastructures agricoles, les lieux de stockage, les élevages de volailles sont méthodiquement démolis.

    En Cisjordanie, les Palestiniens subissent — depuis quelques années déjà mais de manière accrue maintenant — une forme d’#assiègement. Des #cultures_vivrières sont détruites, des oliviers abattus, des terres volées. Les #raids de colons ont été multipliés par deux, de manière totalement décomplexée, pour pousser la population à partir, notamment la population bédouine qui vit dans des zones plus isolées. On assiste à un approfondissement du phénomène colonial. Certains parlent de nouvelle #Nakba [littéralement « catastrophe » en Arabe. Cette expression fait référence à l’exode forcé de la population palestinienne en 1948]. On compte plus d’1,7 million de #déplacés à Gaza. Où iront-ils demain ?

    « Israël mène une #guerre_totale à une population civile »

    Gaza a connu six guerres en dix-sept ans mais il y a quelque chose d’inédit aujourd’hui, par l’ampleur des #destructions, le nombre de #morts et l’#effet_de_sidération. À défaut d’arriver à véritablement éliminer le Hamas – ce qui est, selon moi, impossible — Israël mène une guerre totale à une population civile. Il pratique la politique de la #terre_brûlée, rase Gaza ville, pilonne des hôpitaux, humilie et terrorise tout un peuple. Cette stratégie a été théorisée dès 2006 par #Gadi_Eizenkot, aujourd’hui ministre et membre du cabinet de guerre, et baptisée « la #doctrine_Dahiya », en référence à la banlieue sud de Beyrouth. Cette doctrine ne fait pas de distinction entre #cibles_civiles et #cibles_militaires et ignore délibérément le #principe_de_proportionnalité_de_la_force. L’objectif est de détruire toutes les infrastructures, de créer un #choc_psychologique suffisamment fort, et de retourner la population contre le Hamas. Cette situation nous enferme dans un #cycle_de_violence.

    Vos travaux les plus récents portent sur les initiatives écologiques palestiniennes. Face à la fureur des armes, on en entend évidemment peu parler. Vous expliquez pourtant qu’elles sont essentielles. Quelles sont-elles ?

    La Palestine est un vivier d’#innovations politiques et écologiques, un lieu de #créativité_sociale. Ces dernières années, suite au constat d’échec des négociations liées aux accords d’Oslo [1] mais aussi de l’échec de la lutte armée, s’est dessinée une #troisième_voie.

    Depuis le début des années 2000, la #société_civile a repris l’initiative. Dans de nombreux villages, des #marches et des #manifestations hebdomadaires sont organisées contre la prédation des colons ou pour l’#accès_aux_ressources. Plus récemment, s’est développée une #économie_alternative, dite de résistance, avec la création de #fermes, parfois communautaires, et un renouveau des #coopératives.

    L’objectif est de reconstruire une autre société libérée du #néolibéralisme, de l’occupation et de la #dépendance à l’#aide_internationale. Des agronomes, des intellectuels, des agriculteurs, des agricultrices, des associations et des syndicats de gauche se sont retrouvés dans cette nouvelle forme de résistance en dehors de la politique institutionnelle. Une jeune génération a rejoint des pionniers. Plutôt qu’une solution nationale et étatique à la colonisation israélienne — un objectif trop abstrait sur lequel personne n’a aujourd’hui de prise — il s’agit de promouvoir des actions à l’échelle citoyenne et locale. L’idée est de retrouver de l’#autonomie et de parvenir à des formes de #souveraineté par le bas. Des terres ont été remises en culture, des #fermes_agroécologiques ont été installées — dont le nombre a explosé ces cinq dernières années — des #banques_de_semences locales créées, des modes d’#échange directs entre producteurs et consommateurs mis en place. On a parlé d’« #intifada_verte ».

    Une « intifada verte » pour retrouver de l’autonomie

    Tout est né d’une #prise_de_conscience. Les #territoires_palestiniens sont un marché captif pour l’#économie israélienne. Il y a très peu de #production. Entre 1975 et 2014, la part des secteurs de l’agriculture et de l’#industrie dans le PIB a diminué de moitié. 65 % des produits consommés en Cisjordanie viennent d’Israël, et plus encore à Gaza. Depuis les accords d’Oslo en 1995, la #production_agricole est passée de 13 % à 6 % du PIB.

    Ces nouvelles actions s’inscrivent aussi dans l’histoire de la résistance : au cours de la première Intifada (1987-1993), le #boycott des taxes et des produits israéliens, les #grèves massives et la mise en place d’une économie alternative autogérée, notamment autour de l’agriculture, avaient été centraux. À l’époque, des #jardins_communautaires, appelés « les #jardins_de_la_victoire » avait été créés. Ce #soulèvement, d’abord conçu comme une #guerre_économique, entendait alors se réapproprier les #ressources captées par l’occupation totale de la Cisjordanie et de la #bande_de_Gaza.

    Comment définiriez-vous l’#écologie palestinienne ?

    C’est une écologie de la subsistance qui n’est pas séparée de la résistance, et même au-delà, une #écologie_existentielle. Le #retour_à_la_terre participe de la lutte. C’est le seul moyen de la conserver, et donc d’empêcher la disparition totale, de continuer à exister. En Cisjordanie, si les terres ne sont pas cultivées pendant 3 ou 10 ans selon les modes de propriété, elles peuvent tomber dans l’escarcelle de l’État d’Israël, en vertu d’une ancienne loi ottomane réactualisée par les autorités israéliennes en 1976. Donc, il y a une nécessité de maintenir et augmenter les cultures, de redevenir paysans, pour limiter l’expansion de la #colonisation. Il y a aussi une nécessité d’aller vers des modes de production plus écologiques pour des raisons autant climatiques que politiques. Les #engrais et les #produits_chimiques proviennent des #multinationales via Israël, ces produits sont coûteux et rendent les sols peu à peu stériles. Il faut donc inventer autre chose.

    Les Palestiniens renouent avec une forme d’#agriculture_économe, ancrée dans des #savoir-faire_ancestraux, une agriculture locale et paysanne (#baladi) et #baaliya, c’est-à-dire basée sur la pluviométrie, tout en s’appuyant sur des savoirs nouveaux. Le manque d’#eau pousse à développer cette méthode sans #irrigation et avec des #semences anciennes résistantes. L’idée est de revenir à des formes d’#agriculture_vivrière.

    La #révolution_verte productiviste avec ses #monocultures de tabac, de fraises et d’avocats destinée à l’export a fragilisé l’#économie_palestinienne. Elle n’est pas compatible avec l’occupation et le contrôle de toutes les frontières extérieures par les autorités israéliennes qui les ferment quand elles le souhaitent. Par ailleurs, en Cisjordanie, il existe environ 600 formes de check-points internes, eux aussi actionnés en fonction de la situation, qui permettent de créer ce que l’armée a nommé des « #cellules_territoriales ». Le #territoire est morcelé. Il faut donc apprendre à survivre dans des zones encerclées, être prêt à affronter des #blocus et développer l’#autosuffisance dans des espaces restreints. Il n’y a quasiment plus de profondeur de #paysage palestinien.

    « Il faut apprendre à survivre dans des zones encerclées »

    À Gaza, on voit poindre une #économie_circulaire, même si elle n’est pas nommée ainsi. C’est un mélange de #débrouille et d’#inventivité. Il faut, en effet, recycler les matériaux des immeubles détruits pour pouvoir faire de nouvelles constructions, parce qu’il y a très peu de matériaux qui peuvent entrer sur le territoire. Un entrepreneur a mis au point un moyen d’utiliser les ordures comme #matériaux. Les modes de construction anciens, en terre ou en sable, apparaissent aussi mieux adaptés au territoire et au climat. On utilise des modes de production agricole innovants, en #hydroponie ou bien à la #verticale, parce que la terre manque, et les sols sont pollués. De nouvelles pratiques énergétiques ont été mises en place, surtout à Gaza, où, outre les #générateurs qui remplacent le peu d’électricité fournie, des #panneaux_solaires ont été installés en nombre pour permettre de maintenir certaines activités, notamment celles des hôpitaux.

    Est-ce qu’on peut parler d’#écocide en ce moment ?

    Tout à fait. Nombre de Palestiniens emploient maintenant le terme, de même qu’ils mettent en avant la notion d’#inégalités_environnementales avec la captation des #ressources_naturelles par Israël (terre, ressources en eau…). Cela permet de comprendre dans leur ensemble les dégradations faites à l’#environnement, et leur sens politique. Cela permet aussi d’interpeller le mouvement écologiste israélien, peu concerné jusque-là, et de dénoncer le #greenwashing des autorités. À Gaza, des #pesticides sont épandus par avion sur les zones frontalières, des #oliveraies et des #orangeraies ont été arrachées. Partout, les #sols sont pollués par la toxicité de la guerre et la pluie de #bombes, dont certaines au #phosphore. En Cisjordanie, les autorités israéliennes et des acteurs privés externalisent certaines #nuisances_environnementales. À Hébron, une décharge de déchets électroniques a ainsi été créée. Les eaux usées ne sont pas également réparties. À Tulkarem, une usine chimique considérée trop toxique a été également déplacée de l’autre côté du Mur et pollue massivement les habitants, les terres et les fermes palestiniennes alentour.

    « Il existe une relation intime entre les Palestiniens et leur environnement »

    Les habitants des territoires occupés, et leur environnement — les plantes, les arbres, le paysage et les espèces qui le composent — sont attaqués et visés de manière similaire. Ils sont placés dans une même #vulnérabilité. Pour certains, il apparaît clair que leur destin est commun, et qu’ils doivent donc d’une certaine manière résister ensemble. C’est ce que j’appelle des « #résistances_multispécifiques », en écho à la pensée de la [philosophe féministe étasunienne] #Donna_Haraway. [2] Il existe une relation intime entre les Palestiniens et leur environnement. Une même crainte pour l’existence. La même menace d’#effacement. C’est très palpable dans le discours de certaines personnes. Il y a une lutte commune pour la #survie, qui concerne autant les humains que le reste du vivant, une nécessité écologique encore plus aigüe. C’est pour cette raison que je parle d’#écologisme_existentiel en Palestine.

    Aujourd’hui, ces initiatives écologistes ne sont-elles pas cependant menacées ? Cet élan écologiste ne risque-t-il pas d’être brisé par la guerre ?

    Il est évidemment difficile d’exister dans une guerre totale mais on ne sait pas encore comment cela va finir. D’un côté, on assiste à un réarmement des esprits, les attaques de colons s’accélèrent et les populations palestiniennes en Cisjordanie réfléchissent à comment se défendre. De l’autre côté, ces initiatives restent une nécessité pour les Palestiniens. J’ai pu le constater lors de mon dernier voyage en juin, l’engouement est réel, la dynamique importante. Ce sont des #utopies qui tentent de vivre en pleine #dystopie.

    https://reporterre.net/En-Palestine-l-ecologie-n-est-pas-separee-de-la-resistance
    #agriculture #humiliation #pollution #recyclage #réusage #utopie

    • La toile carcérale. Une histoire de l’enfermement en Palestine

      Dans les Territoires palestiniens, depuis l’occupation de 1967, le passage par la prison a marqué les vécus et l’histoire collective. Les arrestations et les incarcérations massives ont installé une toile carcérale, une détention suspendue. Environ 40 % des hommes palestiniens sont passés par les prisons israéliennes depuis 1967. Cet ouvrage remarquable permet de comprendre en quoi et comment le système pénal et pénitentiaire est un mode de contrôle fractal des Territoires palestiniens qui participe de la gestion des frontières. Il raconte l’envahissement carcéral mais aussi la manière dont la politique s’exerce entre Dedans et Dehors, ses effets sur les masculinités et les féminités, les intimités. Stéphanie Latte Abdallah a conduit une longue enquête ethnographique, elle a réalisé plus de 350 entretiens et a travaillé à partir d’archives et de documents institutionnels. Grâce à une narration sensible s’apparentant souvent au documentaire, le lecteur met ses pas dans ceux de l’auteure à la rencontre des protagonistes de cette histoire contemporaine méconnue.

      https://livres.bayard-editions.com/livres/66002-la-toile-carcerale-une-histoire-de-lenfermement-en-pal
      #livre

  • Crimes sexuels de guerre : une histoire de la #violence

    Israël a récemment annoncé l’ouverture d’une enquête sur de possibles #crimes_sexuels commis par le #Hamas. Le viol comme arme de guerre est aussi mis en avant dans le cadre de la guerre en Ukraine. L’invasion russe peut-elle servir de modèle pour comprendre les mécanismes de ces #violences ?

    Avec

    - #Sofi_Oksanen Écrivaine
    - #Céline_Bardet Juriste et enquêtrice criminelle internationale, fondatrice et directrice de l’ONG « We are Not Weapons of War »

    Israël a récemment ouvert une enquête sur d’éventuels crimes sexuels perpétrés par le Hamas. Parallèlement, l’utilisation du viol comme arme de guerre a été évoquée dans le contexte du conflit en Ukraine. Peut-on utiliser l’invasion russe comme un modèle pour comprendre les mécanismes de ces violences ?
    Le viol, arme de guerre traditionnelle des Russes ?

    Par son histoire familiale et ses origines estoniennes, l’écrivaine finlandaise Sofi Oksanen a vécu entre l’URSS et la Finlande et a grandi avec des récits de guerre lors de l’occupation soviétique des États baltes. Ces thèmes sont aujourd’hui centraux dans ses écrits. Selon elle, « dans la stratégie de guerre russe, il y a toujours eu des violences sexuelles. L’invasion en Ukraine est une sinistre répétition de la guerre telle que l’ont toujours menée des Russes. Et pourquoi n’ont-ils jamais cessé ? Car on ne leur a jamais demandé de le faire. »

    Les crimes sexuels font partie intégrante de la manière dont les Russes font la guerre. Elle déclare même dans son dernier ouvrage La guerre de Poutine contre les femmes que des soldats russes demandent la permission à leur famille pour commettre des viols : « ils sont adoubés et encouragés à commettre des crimes sexuels et des pillages. » Céline Bardet, juriste et enquêtrice internationale, insiste-t-elle sur la nécessité de documenter et de punir ces féminicides pour ce qu’ils sont. Elle dresse un parallèle avec la guerre en Syrie : « les femmes se déplaçaient par peur d’être violées. Quand on viole des hommes, on veut aussi les féminiser et les réduire à néant. »

    Comment mener une enquête sur les violences sexuelles en temps de guerre ?

    « J’ai créé depuis longtemps un site qui publie des rapports sur la situation. J’ai voulu écrire ces livres, car je voulais rendre accessible, faire comme une sorte de guide pour permettre de comprendre les crimes de guerre et comment les documenter. Sur les sites, il est difficile de relier les point entre eux pour comprendre la manière dont la Russie mène ses guerres. Elle conquiert et s’étend de la même manière. Il faut reconnaître ce schéma pour mieux le combattre. », explique Sofi Oksanen.

    Une opération hybride se déroule actuellement à la frontière entre la Finlande et la Russie : « la Russie nous envoie des réfugiés à la frontière. Cela s’était déjà produit en 2015, en Biélorussie également. Loukachenko a beaucoup recouru à ce moyen de pression. La Finlande a alors fermé sa frontière ». La Russie est également accusée de déportation d’enfants en Ukraine : « ces violences sont documentées. Concernant l’acte d’accusation émis par la CPI, beaucoup de gens en Ukraine y travaillent, mais avec des zones occupées, le travail de la justice prend plus de temps », déclare Céline Bardet.

    Concernant les violences effectuées contre des femmes par le Hamas le 7 octobre, Céline Bardet émet néanmoins des réserves sur la potentielle qualification de « féminicide de masse » : « les éléments ne sont pas suffisants pour parler de féminicide de masse. Pour le considérer ainsi, il faut prouver une intention particulière de commettre des violences contre des femmes, car elles sont des femmes. Pour le moment, le féminicide n’est d’ailleurs pas une définition pour le droit international ».

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/france-culture-va-plus-loin-l-invite-e-des-matins/crimes-sexuels-de-guerre-une-histoire-de-la-violence-3840815
    #crimes_sexuels #viols_comme_arme_de_guerre #viols #guerre #viol_de_guerre #Bosnie #Bosnie-Herzégovine #Rwanda #génocide #outil_génocidaire #Libye #hommes #Ukraine #humiliation #pouvoir #armée_russe #torture #impunité #patriarcat #déshumanisation #nettoyage_ethnique #violence_de_masse #violences_sexuelles_dans_la_guerre #systématisation #féminicide #féminicides_de_masse #intentionnalité

    #podcast #audio

    Citations :
    Sofi Oksanen (min 30’54) : « Ce qui m’a poussée à écrire ce livre c’est que, vous savez, les #procès, ça coûte très cher, et ce qui m’inquiète c’est que certains crimes sexuels vont être marginalisés et ne sont pas jugés comme ils le devraient. Ils ne vont pas être jugés comme étant des crimes assez importants pour faire l’objet de poursuites particulières. Or, si on ne les juge pas, ces crimes, l’avenir des femmes et des enfants ne sera qu’assombri ».
    Céline Bardet (min 32’08) : « La justice c’est quoi ? C’est la poursuite au pénal, mais c’est aussi de parler de ces crimes, c’est aussi de donner la parole à ces survivantes et ces survivants si ils et elles veulent la prendre. C’est documenter ça et c’est mémoriser tout cela. Il faut qu’on sache ce qui se passe, il faut qu’on parle pour qu’en tant que société on comprenne l’origine de ces violences et qu’on essaie de mieux les prévenir. Tout ça se sont des éléments qui font partie de la justice. La justice ce n’est pas que un tribunal pénal qui poursuit quelqu’un. C’est énormément d’autres choses. »
    Sofi Oksanen (min 33’00) : « Je suis complètement d’accord avec Céline, il faut élargir la vision qu’on a de la justice. C’est bien d’en parler à la radio, d’en parler partout. Il faudrait peut-être organiser des journées de commémoration ou ériger un #monument même si certaines personnes trouveraient bizarre d’avoir un monument de #commémoration pour les victimes des violences sexuelles. »

    ping @_kg_

    • Deux fois dans le même fleuve. La guerre de Poutine contre les femmes
      de #Sofi_Oksanen

      Le 22 mars 2023, l’Académie suédoise a organisé une conférence sur les facteurs menaçant la liberté d’expression et la démocratie. Les intervenants étaient entre autres Arundhati Roy, Timothy Snyder et Sofi Oksanen, dont le discours s’intitulait La guerre de Poutine contre les femmes.
      Ce discours a suscité un si grand intérêt dans le public que Sofi Oksanen a décidé de publier un essai sur ce sujet, pour approfondir son analyse tout en abordant d’autres thèmes.
      L’idée dévelopée par Sofi Oksanen est la suivante : la Russie ressort sa vieille feuille de route en Ukraine – comme l’impératrice Catherine la Grande en Crimée en 1783, et comme l’URSS et Staline par la suite, à plus grand échelle et en versant encore plus de sang. La Russie n’a jamais tourné le dos à son passé impérialiste. Au contraire, le Kremlin s’est efforcé de diaboliser ses adversaires, s’appuyant ensuite sur cette propagande pour utiliser la violence sexuelle dans le cadre de la guerre et pour déshumaniser les victimes de crimes contre les droits de l’homme. Dans la Russie de Poutine, l’égalité est en déclin. La Russie réduit les femmes au silence, utilise le viol comme une arme et humilie ses victimes dans les médias en les menaçant publiquement de représailles.
      Un essai coup de poing par l’une des grandes autrices européennes contemporaines.

      https://www.editions-stock.fr/livre/deux-fois-dans-le-meme-fleuve-9782234096455
      #livre #Russie #femmes

    • #We_are_NOT_Weapons_of_War

      We are NOT Weapons of War (#WWoW) est une organisation non-gouvernementale française, enregistrée sous le statut Loi 1901. Basée à Paris, elle se consacre à la lutte contre les violences sexuelles liées aux conflits au niveau mondial. Fondée en 2014 par la juriste internationale Céline Bardet, WWoW propose une réponse globale, holistique et efficace à l’usage endémique du viol dans les environnements fragiles via des approches juridiques innovantes et créatives. WWoW travaille depuis plus de 5 ans à un plaidoyer mondial autour des violences sexuelles liées aux conflits et des crimes internationaux.

      L’ONG française We are NOT Weapons of War développe depuis plusieurs années la web-application BackUp, à vocation mondiale. BackUp est un outil de signalement et d’identification des victimes et de collecte, sauvegarde et analyse d’informations concernant les violences sexuelles perpétrées dans le cadre des conflits armés. Il donne une voix aux victimes, et contribue au recueil d’informations pouvant constituer des éléments de preuves légales.

      https://www.notaweaponofwar.org

      #justice #justice_pénale

  • En direct, guerre Israël-Hamas : les 13 otages israéliens ont été remis à la Croix-Rouge et sont en route vers la frontière égyptienne
    https://www.lemonde.fr/international/live/2023/11/24/en-direct-guerre-israel-hamas-la-treve-a-officiellement-commence-israel-doit

    Treize otages, en plus des douze Thaïlandais, ont bien été remis à la Croix-Rouge, annonce un porte-parole de l’ONG

    Un porte-parole de la Croix-Rouge a déclaré sur franceinfo que treize otages avaient été remis à l’ONG, en plus des douze Thaïlandais. Des sources officielles égyptiennes, citées par des médias israéliens, ont confirmé cette information.

    le titre omet 12 otages, puis l’intertitre distingue les otages des thaïlandais. ça doit être la langue de la coalition internationale.

    • Plus d’un otage du 7 octobre sur dix serait ThaÏlandais.
      https://www.lemonde.fr/international/live/2023/11/25/en-direct-guerre-israel-hamas-14-otages-seront-liberes-en-echange-de-42-pris

      Selon la Thaïlande, vingt de ses ressortissants sont encore retenus en otage dans la bande de Gaza

      Alors que dix Thaïlandais figurent parmi les vingt-quatre otages libérés vendredi par le Hamas, le ministère des affaires étrangères thaïlandais « estime maintenant à vingt, le nombre de ressortissants thaïlandais encore détenus » par le mouvement islamiste armé. [« Il reste approximativement 215 otages dans Gaza », a déclaré un porte-parole de l’armée israélienne, Doron Spielman, samedi matin.]

      Parmi les dix otages thaïlandais libérés, quatre personnes n’avaient jamais été confirmées en tant qu’otages par les autorités israéliennes, a précisé le ministère dans un communiqué.

      Les Thaïlandais libérés « resteront à l’hôpital pendant au moins quarante-huit heures, tandis que l’ambassade du royaume thaï prendra toutes les dispositions nécessaires pour leur retour en Thaïlande et celui de leurs familles dès que possible », précise le communiqué, ajoutant que du personnel diplomatique se trouvait avec le groupe d’otages libérés et avait prévenu leurs proches.

      La semaine dernière, le gouvernement thaïlandais avait reçu l’assurance du Hamas que ses ressortissants retenus en otage étaient « saufs ». Outre les #otages, Bangkok a recensé 39 citoyens morts dans l’attaque du 7 octobre, un bilan qui fait de la Thaïlande l’un des pays les plus touchés par le conflit. Le pays a depuis organisé le rapatriement de plus de 8 500 de ses ressortissants, selon le ministère des affaires étrangères.

      Quelque 30 000 Thaïlandais étaient employés en Israël, principalement dans le secteur agricole, le 7 octobre, selon les autorités de Bangkok.


      Des travailleurs thaïlandais pris en otage par le #Hamas, puis libérés dans le cadre d’un accord entre #Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas, posent avec un membre de la mission thaïlandaise après un examen médical, à Tel Aviv, en Israël, dans cette image diffusée le 25 novembre 2023. MINISTRY OF FOREIGN AFFAIRS THAILAND / VIA REUTERS

      ils sont d’abord annoncés 12, puis 10 [edit ce qui laisse un ou deux otages à la nationalité inconnue, dont, a priori un Philippin]. ni correcteurs, ni exactitude, incohérence partout. on ne compte plus sur l’attention du lecteur mais sur l’inattention générale. on pourra bien dire ensuite que c’est à l’école que le niveau baisse.

      edit

      Les étrangers, dix Thaïlandais et un Philippin, ont fait l’objet de négociations séparées, à l’écart de celles menées par le gouvernement israélien. Quatre des Thaïlandais n’avaient jamais été officiellement comptabilisés comme otages. Selon le quotidien américain New York Times, le citoyen philippin qui les accompagnait, pris pour l’un des leurs, aurait été libéré par erreur.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/11/25/israel-entre-soulagement-et-amertume-apres-la-liberation-des-premiers-otages

      #pogrom #7oct #7_octobre_2023 #ouvriers #ouvriers_immigrés #ouvriers_Thaïlandais

    • Pour libérer une partie de ses ressortissants retenus à Gaza, le gouvernement thaïlandais s’est appuyé sur l’Iran, Brice Pedroletti(Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est)
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/11/25/pour-liberer-une-partie-de-ses-ressortissants-retenus-a-gaza-le-gouvernement

      (en comment plus de devoir concéder une trève, Israël se fait refiler des prolos thaïlandais)_

      Bangkok s’est livré à une intense activité diplomatique, principalement avec Téhéran, soutien du Hamas au Proche-Orient, pour récupérer dix des travailleurs agricoles capturés par le Hamas le 7 octobre.

      La libération de dix otages thaïlandais, vendredi 24 novembre, dans le cadre de la #trêve de quatre jours agréée entre Israël et le Hamas, couronne un mois d’activité diplomatique frénétique de la part d’un pays qui se veut neutre et ami de tous mais qui est peu investi au Proche-Orient. Le gouvernement de Srettha Thavisin n’est entré en fonctions que fin août, et la crise des otages a été son baptême du feu. Trente-neuf Thaïlandais sont morts sous les balles du Hamas le 7 octobre. Vingt autres restent à ce jour captifs à Gaza. Tous faisaient partie des 30 000 ouvriers agricoles thaïlandais employés dans des kibboutz israéliens dans le cadre d’un accord entre les deux pays.

      La grande majorité d’entre eux sont originaires de l’Isan, la grande région pauvre du nord-est du pays qui se trouve être le bastion du Pheu Thai (« Parti pour les Thaïlandais »), le parti de l’ancien premier ministre Thaksin Shinawatra, qui a pris la tête de la coalition formée à l’issue des élections du 14 mai.
      Le gouvernement de M. Thavisin a immédiatement missionné sur ce dossier le nouveau président de l’Assemblée, Wan Muhamad Noor Matha, « Wan Noor », un politique de confession musulmane longtemps représentant des provinces du Sud, peuplées majoritairement de Thaï-Malais, sunnites comme lui, et un proche allié du Pheu Thai. Wan Noor a activé ses réseaux, notamment en #Malaisie, où le Hamas dispose d’une présence.
      Saiyid Sulaiman Husaini, l’influent leader d’une association chiite thaïlandaise, a ensuite organisé le déplacement à Téhéran, le 27 octobre, de conseillers de Wan Noor. L’Iran est le principal soutien politique et financier du Hamas au Proche-Orient. A cette occasion, les émissaires du président de l’Assemblée ont reçu de représentants du Hamas l’assurance que les otages thaïlandais seraient libérés dès qu’Israël consentirait à une trêve.
      Après cette première percée, le ministre des affaires étrangères thaïlandais, Parnpree Bahiddha-Nukara, également premier ministre adjoint, s’est rendu au Qatar le 31 octobre. Il y a rencontré, en sus de son homologue qatari, le ministre des affaires étrangères iranien, Hossein Amir Abdollahian, qui lui a fourni « le soutien total de l’#Iran ».

      Le lendemain, le chef de la diplomatie thaïlandaise a fait une halte au Caire pour s’assurer de la coopération de l’Egypte. Les consultations se sont poursuivies jusqu’à la dernière minute. Wan Nor a accueilli, jeudi 23 novembre, à Bangkok, le ministre adjoint des affaires étrangères iranien, Ali Bagheri Kani, pour discuter là encore du dossier des otages. Vendredi soir, dès l’arrivée des ex-otages thaïlandais en Israël, où ils resteront quarante-huit heures sous surveillance médicale, Bangkok a exprimé ses remerciements à « tous ceux à qui [la Thaïlande] a demandé de l’aide, à savoir les gouvernements du Qatar, d’Israël, d’Égypte, d’Iran, de Malaisie et le Comité international de la Croix-Rouge ».

    • Les ouvriers agricoles thaïlandais, victimes collatérales des attaques du Hamas, 13/10/2023

      Les ressortissants du royaume représentent le premier contingent de travailleurs agricoles étrangers en Israël mais sont souvent particulièrement exposés au danger dans leur travail. Par Brice Pedroletti(Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est)


      Un travailleur thaïlandais, qui a pu quitter Israël, arrive à l’aéroport de Bangkok, le 12 octobre 2023. SAKCHAI LALIT / AP

      Avec 21 morts [39, en fait, voir ci-dessus] et 16 personnes présumées kidnappées, la Thaïlande se retrouve au deuxième rang des pays étrangers pour le nombre de victimes derrière les Etats-Unis. Un lourd bilan, qui s’explique par le nombre de #migrants thaïlandais travaillant dans l’#agriculture en Israël : ils sont environ 30 000 à être employés dans des fermes et des kibboutz, dont 5 000 autour de la bande de Gaza. Ce n’est pas la première fois que cette population compte des victimes : deux ouvriers thaïlandais étaient morts, en mai 2021, après des tirs de roquettes.

      La plupart de ces migrants sont des hommes, originaires de l’Isan, la grande région rurale du nord-est de la Thaïlande, la plus pauvre du royaume, comme Somkuan Pansa-ard. Agé de 39 ans et employé dans une plantation de fruits depuis moins d’un an, l’homme avait eu le temps de parler à sa mère samedi 7 octobre alors que des assaillants fondaient sur son lieu d’habitation. Sa famille a appris dimanche qu’il n’avait pas survécu.

      Une partie des travailleurs thaïlandais tués l’auraient été dans le kibboutz Alumim, où la plupart des habitants auraient eu la vie sauve après de longues heures de combat. « Dans ce kibboutz, les gardes ont réussi à tuer un certain nombre de terroristes du Hamas et à les empêcher d’atteindre les principales zones d’habitation. Malheureusement, un groupe de terroristes a réussi à atteindre les quartiers d’habitation de plusieurs travailleurs agricoles thaïlandais et les a massacrés », rapporte le canal Telegram israélien South first responders qui archive les images envoyées par des équipes de premiers secours. Une vidéo montre l’intérieur de baraquements sens dessus dessous, avec d’épaisses traînées de sang sur le sol.

      Des Népalais tués aussi

      Parmi les victimes du kibboutz Alumim figurent aussi dix étudiants #népalais, selon Katmandou. Quatre autres, présents au même endroit ce jour-là, ont survécu. Ils faisaient partie d’un programme de onze mois de stages payés qui concernaient 269 étudiants venus de plusieurs universités du pays. La plupart des 5 000 Népalais vivant en Israël sont eux employés dans les services de santé ou d’aide à la personne.
      La veille de l’attaque, la page Facebook d’un des Népalais qui fait partie de la liste des victimes, Ganesh Nepali, montrait des images du kibboutz, sous le titre « vue nocturne d’Alumim », avec un cœur et deux drapeaux d’Israël : on y voit la haute barrière de sécurité, le ciel qui vire au rose, des allées paisibles bordées de bosquets de fleurs. Ironie du sort, trois jours auparavant, le 3 octobre, il avait écrit un long poste de commentaire sur le couvre-feu qui venait d’être décrété à Nepalgunj, une bourgade népalaise à la frontière indienne, après des incidents entre communautés hindoues et musulmanes locales, en s’accablant de « l’incapacité des personnes religieuses à accepter la culture de l’autre, ce qui conduit à des guerres de religion ».

      Les Thaïlandais font partie des travailleurs étrangers qui ont remplacé les Palestiniens en Israël à mesure que l’emploi de ceux-ci était soumis à des restrictions. Un accord bilatéral en 2012 a formalisé leur recrutement, avec un quota annuel passé à 6 500 ouvriers par an depuis 2022. Ils sont employés pour des contrats de deux ans, renouvelables jusqu’à un maximum de cinq ans et trois mois. Payés environ 1 500 dollars (1 422 euros), ils doivent s’acquitter d’au moins un mois et demi de salaire en « frais d’agence ».

      Pas d’abri contre les roquettes

      Depuis le week-end, l’un de ces travailleurs a livré sur X, anciennement Twitter, sous le pseudonyme de SuperBallAI, le récit de sa fuite avec d’autres migrants. « Plus de vingt-quatre heures se sont écoulées depuis l’incident, et les travailleurs thaïlandais se trouvant dans les zones dangereuses n’ont toujours pas reçu d’aide ni de plan d’évacuation vers une zone sûre », écrit-il le 8 octobre, avant de montrer tout un groupe de migrants qui partent sur un tracteur. Il s’indigne ensuite que son employeur l’ait #revendu à un autre sans son accord.

      S’il a finalement réussi à être rapatrié en Thaïlande par un vol arrivé le 12 octobre, il a par ses tweets rappelé une réalité dérangeante : le traitement parfois désinvolte des droits de ces travailleurs étrangers par leurs employeurs. Dans un rapport datant de 2021 sur les droits bafoués des migrants thaïlandais à la santé, l’ONG israélienne de défense des droits des migrants Kav LaOved déplorait que « dans les zones ciblées par les tirs de roquettes lors des escalades du conflit, récemment dans la région de Gaza, les employeurs demandent souvent aux travailleurs de continuer à travailler dans les champs ou dans la ferme, sans abri, même si cela est interdit par le commandement du front intérieur israélien. Cette situation a entraîné de nombreuses blessures et de nombreux décès parmi les travailleurs. Le rapport demande que des abris soient mis à la disposition de tous les travailleurs situés à proximité des zones de combat. » Rien n’indique que ces recommandations aient été suivies.

      Un deuxième vol de rapatriés thaïlandais, dont certains blessés, est arrivé à Bangkok vendredi 13 octobre, après un premier qui a atterri jeudi. Au moins 5 000 Thaïlandais ont postulé pour quitter le pays depuis les événements de samedi.

  • Mitchell Plitnick 🔥🕎 sur X :
    https://twitter.com/MJPlitnick/status/1727769437032391059

    #Israel has used the October 7 attack by #Hamas to destroy many norms. The biggest ones have gotten the most notice, those that are part of genocide and ethnic cleansing. But there’s more, and it’s going to have profound effects on warfare going forward.

    Israel has intentionally targeted civilians, hospitals, ambulances, schools, journalists, UN shelters, humanitarian workers, and civilian infrastructure of all kinds. They’ve done these things before but never on this scale and never so openly.

    Israel has made no effort to hide these acts. On the contrary, they have tried to justify them as intentional acts. They’ve been supported in this by the US and EU. In the future, other countries will do the same and opposition will only reinforce the already widely held view that there are no rules, just what the US will allow its friends and forbid others.

    The US and #Israel have struck what could be a mortal blow to the fledgling effort to establish international laws that protect civilians.

    Congratulations.

  • Henry Laurens : « On est sur la voie d’un processus de destruction de masse » à Gaza, entretien avec Rachida El Azzouzi (19 novembre 2023).

    Pour l’historien, spécialiste de la Palestine, professeur au collège de France, « l’effondrement des conditions sanitaires et l’absence de ravitaillement à destination des populations concernées peuvent indiquer que l’on est sur la voie d’un processus de destruction de masse » dans la bande de Gaza.

    L’historien et universitaire Henry Laurens est l’un des plus grands spécialistes du #Moyen-Orient. Professeur au Collège de France où il est titulaire de la chaire d’histoire contemporaine du #monde_arabe, il a mis la question palestinienne au cœur de son travail. Il est l’auteur de très nombreux livres dont cinq tomes sans équivalent publiés entre 1999 et 2015, consacrés à La question de Palestine (Fayard).
    Dans un entretien à Mediapart, il éclaire de sa connaissance l’exceptionnalité du conflit israélo-palestinien et le « corps à corps que même l’émotion n’arrive pas à séparer » dans lesquels les deux peuples sont pris depuis des décennies. Il dit son pessimisme quant à la résolution du conflit qui peut durer « des siècles » : « Vous ne pouvez espérer de sortie possible que par une décolonisation, mais à horizon immédiat, cette décolonisation n’est pas faisable. Dans les années 1990, elle l’était. Il y avait 30 000 colons. Aujourd’hui, ils sont 500 000 dont quelques dizaines de milliers qui sont des colons ultrareligieux et armés. »

    Plus d’une vingtaine de rapporteurs de l’organisation des Nations unies (ONU) s’inquiètent d’« un génocide en cours » à Gaza. Est-ce que vous employez ce terme ?

    Il y a deux sens au terme de « génocide ». Il y a le #génocide tel que défini par l’avocat polonais Raphael Lemkin en 1948, la seule définition juridique existante, aujourd’hui intégrée au protocole de Rome créant la #CPI [Cour pénale internationale – ndlr]. Lemkin a été obligé, pour que ce soit voté par les Soviétiques et par le bloc de l’Est, d’éliminer les causes politiques du génocide – massacrer des gens dans le but de détruire une classe sociale –, parce qu’il aurait fallu reconnaître le massacre des koulaks par les Soviétiques.

    La définition de Lemkin implique que ceux qui commettent un génocide appartiennent à un autre peuple que celui des victimes. D’où le problème aussi qu’on a eu avec le #Cambodge, qu’on ne pouvait pas appeler un génocide parce que c’étaient des Cambodgiens qui avaient tué des Cambodgiens. Là, on est dans une définition étroite. C’était le prix à payer pour obtenir un accord entre les deux Blocs dans le contexte du début de la #guerre_froide.

    Vous avez ensuite une définition plus large du terme, celui d’une destruction massive et intentionnelle de populations quelles qu’en soient les motivations.

    Il existe donc deux choses distinctes : la première, ce sont les actes, et la seconde, c’est l’intention qui est derrière ces actes. Ainsi le tribunal international pour l’ex-Yougoslavie a posé la différence entre les nettoyages ethniques dont la motivation n’est pas génocidaire parce que l’#extermination n’était pas recherchée, même si le nombre de victimes était important, et les actes de génocide comme celui de Srebrenica, où l’intention était claire.

    On voit ainsi que le nombre de victimes est secondaire. Pour Srebrenica, il est de l’ordre de 8 000 personnes.

    L’inconvénient de cette #logique_judiciaire est de conduire à une casuistique de l’intentionnalité, ce qui ne change rien pour les victimes. 

    Au moment où nous parlons, le nombre de victimes dans la bande de #Gaza est supérieur à celui de Srebrenica. On a, semble-t-il, dépassé la proportion de 0,5 % de la population totale. Si on compare avec la France, cela donnerait 350 000 morts.

    Le discours israélien évoque des victimes collatérales et des boucliers humains. Mais de nombreux responsables israéliens tiennent des discours qui peuvent être qualifiés de génocidaires. L’effondrement des conditions sanitaires et l’absence même de ravitaillement à destination des populations concernées peuvent indiquer que l’on est sur la voie d’un processus de destruction de masse avec des controverses à n’en plus finir sur les intentionnalités. 

    La solution à deux États n’est plus possible.

    La crainte d’une seconde « #Nakba » (catastrophe), en référence à l’exil massif et forcé à l’issue de la guerre israélo-arabe de 1948, hante les #Palestiniens. Peut-on faire le parallèle avec cette période ?

    La Nakba peut être considérée comme un #nettoyage_ethnique, en particulier dans les régions autour de l’actuelle bande de Gaza où l’#intentionnalité d’expulsion est certaine. Des responsables israéliens appellent aujourd’hui à une #expulsion de masse. C’est d’ailleurs pour cela que l’Égypte et la Jordanie ont fermé leurs frontières.

    Dans l’affaire actuelle, les démons du passé hantent les acteurs. Les juifs voient dans le 7 octobre une réitération de la Shoah et les Palestiniens dans les événements suivants celle de la Nakba.

    Faut-il craindre une annexion de la bande de Gaza par Israël avec des militaires mais aussi des colons ?

    En fait, personne ne connaît la suite des événements. On ne voit personne de volontaire pour prendre la gestion de la bande de Gaza. Certains responsables israéliens parlent de « dénazification » et il y a une dimension de vengeance dans les actes israéliens actuels. Mais les vengeances n’engendrent que des cycles permanents de violence.

    Quelle est votre analyse des atrocités commises le 7 octobre 2023 par le Hamas ?

    Elles constituent un changement considérable, parce que la position de l’État d’Israël est profondément modifiée au moins sur deux plans : premièrement, le pays a subi une invasion pour quelques heures de son territoire, ce qui n’est pas arrivé depuis sa création ; deuxièmement, le 7 octobre marque l’échec du projet sioniste tel qu’il a été institué après la Seconde Guerre mondiale, un endroit dans le monde où les juifs seraient en position de sécurité. Aujourd’hui, non seulement l’État d’Israël est en danger, mais il met en danger les diasporas qui, dans le monde occidental, se trouvent menacées ou, en tout cas, éprouvent un sentiment de peur.

    Le dernier tome de votre série consacrée à « La question de Palestine » (Fayard) était intitulé « La paix impossible » et courait sur la période 1982-2001. Vous étiez déjà très pessimiste quant à la résolution de ce conflit, mais aussi concernant l’avenir de la région, comme si elle était condamnée à demeurer cette poudrière. Est-ce que vous êtes encore plus pessimiste aujourd’hui ? Ou est-ce que le #conflit_israélo-palestinien vous apparaît soluble, et si oui, quelle issue apercevez-vous ?

    La réelle solution théorique serait d’arriver à un système de gestion commune et équitable de l’ensemble du territoire. Mais un État unitaire est difficile à concevoir puisque les deux peuples ont maintenant plus d’un siècle d’affrontements.

    Qu’en est-il de la solution à deux États, dont le principe a été adopté en 1947 par l’ONU, après la fin du mandat britannique ? Est-elle possible ?

    La solution à deux États n’est plus possible dès lors que vous avez 500 000 colons, dont quelques dizaines de milliers qui sont des #colons ultrareligieux et armés. Vous avez une violence quotidienne en #Cisjordanie. La sécurité des colons ne peut se fonder que sur l’insécurité des Palestiniens. Et l’insécurité des Palestiniens provoque la violence qui engendre l’insécurité des colons.

    C’est un cercle vicieux et vous ne pouvez espérer de sortie possible que par une décolonisation, mais à horizon immédiat, cette #décolonisation n’est pas faisable. Dans les années 1990, elle l’était. Il y avait 30 000 colons. On pouvait, sans trop de dégâts, faire une décolonisation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. 

    Aujourd’hui, nous sommes dans une position de domination, et cette solution peut prendre des siècles parce qu’il y a l’exceptionnalité juive qui crée une exceptionnalité israélienne qui elle-même crée une exceptionnalité palestinienne. C’est-à-dire que sans être péjoratif, les Palestiniens deviennent des juifs bis.

    Qu’entendez-vous par là ?

    Nous sommes depuis le 7 octobre devant un grand nombre de victimes. Mais ces dernières années, nous en avons eu bien plus en Irak, en Syrie, au Soudan et en Éthiopie. Cela n’a pas provoqué l’émoi mondial que nous connaissons aujourd’hui. L’émotion a été suscitée parce que les victimes étaient juives, puis elle s’est déplacée sur les victimes palestiniennes. Les deux peuples sont dans un corps à corps que même l’émotion n’arrive pas à séparer.

    Les années 1990 ont été marquées par les accords d’Oslo en 1993. Relèvent-ils du mirage aujourd’hui ?
     
    Non, on pouvait gérer une décolonisation. Mais déjà à la fin des accords d’Oslo, il n’y a pas eu décolonisation mais doublement de la #colonisation sous le gouvernement socialiste et ensuite sous le premier gouvernement Nétanyahou. Ce sont l’occupation, la colonisation, qui ont amené l’échec des processus. Il n’existe pas d’occupation, de colonisation pacifique et démocratique.

    Aujourd’hui, c’est infiniment plus difficile à l’aune de la violence, des passions, des derniers événements, des chocs identitaires, de la #haine tout simplement. Qui plus est, depuis une trentaine d’années, vous avez une évolution commune vers une vision religieuse et extrémiste, aussi bien chez les juifs que chez les Palestiniens.

    La Palestine fonctionne en jeu à somme nulle, le progrès de l’un se fait au détriment de l’autre.

    Vous voulez dire que le conflit territorial est devenu un conflit religieux ?

    Il a toujours été religieux. Dès l’origine, le mouvement sioniste ne pouvait fonctionner qu’en utilisant des références religieuses, même si ses patrons étaient laïcs. La blague de l’époque disait que les sionistes ne croyaient pas en Dieu mais croyaient que Dieu leur avait promis la Terre promise.

    Le projet sioniste, même s’il se présentait comme un mouvement de sauvetage du peuple juif, ne pouvait fonctionner qu’en manipulant les affects. Il était de nature religieuse puisqu’il renvoyait à la Terre sainte. Vous avez une myriade d’endroits qui sont des #symboles_religieux, mais qui sont aussi des #symboles_nationaux, aussi bien pour les #juifs que pour les #musulmans : l’esplanade des Mosquées, le tombeau des Patriarches, le mur des Lamentations. Et puis il y a les gens qui se sentent mandatés par Dieu.

    De même, les musulmans ont cherché des alliés en jouant sur la solidarité islamique. Dès les années 1930, la défense de la mosquée Al-Aqsa est devenue un thème fédérateur.

    Pourquoi est-il devenu difficile d’invoquer une lecture coloniale du conflit depuis les massacres du Hamas du 7 octobre ?

    Le sionisme est à l’origine un corps étranger dans la région. Pour arriver à ses fins, il a eu besoin d’un soutien européen avant 1914, puis britannique et finalement américain. Israël s’est posé comme citadelle de l’#Occident dans la région et conserve le #discours_colonial de la supériorité civilisatrice et démocratique. Cet anachronisme est douloureusement ressenti par les autres parties prenantes.

    Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, les responsables sionistes n’hésitaient pas à se comparer à la colonisation britannique en Afrique noire avec la nécessité de mater les protestations indigènes. 

    La Palestine fonctionne en jeu à somme nulle, le progrès de l’un se fait au détriment de l’autre. La constitution de l’État juif impliquait un « transfert » de la population arabe à l’extérieur, terme poli pour « expulsion ». La #confiscation des #terres détenues par les Arabes en est le corollaire. Les régions où ont eu lieu les atrocités du 7 octobre étaient peuplées d’Arabes qui ont été expulsés en 1948-1950.

    Dire cela, c’est se faire accuser de trouver des excuses au terrorisme. Dès que vous essayez de donner des éléments de compréhension, vous vous confrontez à l’accusation : « Comprendre, c’est excuser. » Il faut bien admettre que le #Hamas dans la bande de Gaza recrute majoritairement chez les descendants des expulsés. Cela ne veut pas dire approuver ce qui s’est passé.

    Le slogan « From the river to the sea, Palestine will be free » (« De la rivière à la mer, la Palestine sera libre ») utilisé par les soutiens de la Palestine fait polémique. Est-ce vouloir rayer de la carte Israël ou une revendication légitime d’un État palestinien ?

    Il a été utilisé par les deux parties et dans le même sens. Les mouvements sionistes, en particulier la droite sioniste, ont toujours dit que cette terre devait être juive et israélienne au moins jusqu’au fleuve. Le parti de l’ancêtre du Likoud voulait même annexer l’ensemble de la Jordanie.

    Chez certains Palestiniens, on a une vision soft qui consiste à dire que « si nous réclamons un État palestinien réunissant la bande de Gaza et la Cisjordanie, nous considérons l’ensemble de la terre comme la Palestine historique, comme partie de notre histoire, mais nous ne la revendiquons pas dans sa totalité ».

    Israël depuis sa fondation n’a pas de #frontières définies internationalement. Il a toujours revendiqué la totalité de la Palestine mandataire, voire plus. Il a ainsi rejeté l’avis de la Cour internationale de justice qui faisait des lignes d’armistice de 1949 ses frontières permanentes.

    Cette indétermination se retrouve de l’autre côté. La libération de la Palestine renvoie à la totalité du territoire. D’autres exigeaient la carte du plan de partage de 1947. Pour l’Organisation de libération de la Palestine (#OLP), faire l’#État_palestinien sur les territoires occupés en 1968 était la concession ultime.

    Les Arabes en général ont reçu sans grand problème les réfugiés arméniens durant la Grande Guerre et les années suivantes. Ces Arméniens ont pu conserver l’essentiel de leur culture. Mais il n’y avait pas de question politique. Il n’était pas question de créer un État arménien au Levant.

    Dès le départ, les Arabes de Palestine ont vu dans le projet sioniste une menace de dépossession et d’expulsion. On ne peut pas dire qu’ils ont eu tort…

    Le mouvement islamiste palestinien, le Hamas, classé #terroriste par l’Union européenne et les États-Unis, est aujourd’hui le principal acteur de la guerre avec Israël…

    Définir l’ennemi comme terroriste, c’est le placer hors la loi. Bien des épisodes de décolonisation ont vu des « terroristes » devenir du jour au lendemain des interlocuteurs valables. 

    Bien sûr, il existe des actes terroristes et les atrocités du 7 octobre le sont. Mais c’est plus une méthodologie qu’une idéologie. C’est une forme de guerre qui s’en prend aux civils selon les définitions les plus courantes. Jamais un terroriste ne s’est défini comme tel. Il se voit comme un combattant légitime et généralement son but est d’être considéré comme tel. Avec l’État islamique et le 7 octobre, on se trouve clairement devant un usage volontaire de la cruauté.

    La rhétorique habituelle est de dire que l’on fait la guerre à un régime politique et non à un peuple. Mais si on n’offre pas une perspective politique à ce peuple, il a le sentiment que c’est lui que l’on a mis hors la loi. Il le voit bien quand on dit « les Israéliens ont le droit de se défendre », mais apparemment pas quand il s’agit de Palestiniens.

    D’aucuns expliquent qu’Israël a favorisé l’ascension du Hamas pour qu’un vrai État palestinien indépendant ne voie jamais le jour au détriment de l’#autorité_palestinienne qui n’administre aujourd’hui plus que la Cisjordanie. Est-ce que le Hamas est le meilleur ennemi des Palestiniens ? 

    Incontestablement, les Israéliens ont favorisé les #Frères_musulmans de la bande de Gaza dans les années 1970 et 1980 pour contrer les activités du #Fatah. De même, après 2007, ils voulaient faire du Hamas un #sous-traitant chargé de la bande de Gaza, comme l’Autorité palestinienne l’est pour la Cisjordanie. 

    Le meilleur moyen de contrer le Hamas est d’offrir aux Palestiniens une vraie perspective politique et non de bonnes paroles et quelques aides économiques qui sont des emplâtres sur des jambes de bois. 

    Quel peut être l’avenir de l’Autorité palestinienne, aujourd’hui déconsidérée ? Et du Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas, pressé par la base de renouer avec la lutte armée et le Hamas ?

    Le seul acquis de l’Autorité palestinienne, ou plus précisément de l’OLP, c’est sa légitimité diplomatique. Sur le terrain, elle est perçue comme un sous-traitant de l’occupation israélienne incapable de contrer un régime d’occupation de plus en plus dur. Elle est dans l’incapacité de protéger ses administrés. Le risque majeur pour elle est tout simplement de s’effondrer.

    Le Hamas appelle les Palestiniens de Cisjordanie à se soulever. Un soulèvement généralisé des Palestiniens peut-il advenir ?

    En Cisjordanie, on a surtout de petits groupes de jeunes armés totalement désorganisés. Mais la violence et la répression sont devenues quotidiennes et les violences permanentes. À l’extérieur, l’Occident apparaît complice de l’occupation et de la répression israéliennes. L’Iran, la Chine et la Russie en profitent.

    Le premier tome de votre monumentale « Question de Palestine » s’ouvre sur 1799, lorsque l’armée de Napoléon Bonaparte entre en Palestine, il court jusqu’en 1922. Avec cette accroche : l’invention de la Terre sainte. En quoi cette année est-elle fondatrice ?

    En 1799, l’armée de Bonaparte parcourt le littoral palestinien jusqu’à Tyr. En Europe, certains y voient la possibilité de créer un État juif en Palestine. Mais l’ouverture de la Terre sainte aux Occidentaux est aussi l’occasion d’une lutte d’influences entre puissances chrétiennes. 

    Dans le tome 4, « Le rameau d’olivier et le fusil du combattant » (1967-1982), vous revenez sur ce qui a été un conflit israélo-arabe, puis un conflit israélo-palestinien. Est-ce que cela peut le redevenir ?

    Jusqu’en 1948, c’est un conflit israélo-palestinien avant tout. En 1948, cela devient un #conflit_israélo-arabe avec une dimension palestinienne. À partir de la fin des années 1970, la dimension palestinienne redevient essentielle.

    Ben Gourion disait que la victoire du sionisme était d’avoir transformé la question juive en problème arabe. Les derniers événements semblent montrer que le #problème_arabe est en train de redevenir une #question_juive.

    Le rôle des États-Unis a toujours été déterminant dans ce conflit. Que nous dit leur position aujourd’hui ? 

    La question de Palestine est en même temps une question intérieure pour les pays occidentaux du fait de l’histoire de la Shoah et de la colonisation. Il s’y ajoute aux États-Unis une dimension religieuse du fait du biblisme protestant et du « pionniérisme ». Les Palestiniens leur semblent être quelque part entre les Indiens et les Mexicains…

    La « République impériale » vient encore de montrer son impressionnante capacité de projection militaire dans la région, mais aussi son incapacité à obtenir un règlement politique satisfaisant.

    Pourquoi ce conflit déclenche-t-il autant de passions et clive-t-il autant dans le monde entier, où comme en France, le président appelle à « ne pas importer le conflit » ?

    C’est un conflit gorgé d’histoire. La Terre sainte est celle des trois religions monothéistes. Le conflit lui-même porte avec lui la mémoire de la Shoah et de la colonisation, d’où l’extraordinaire position d’exceptionnalité des acteurs.

    Vous avez écrit cinq tomes sur la question de Palestine. Après l’ultime « La Paix impossible », quel pourrait être le sixième ?
     
    Peut-être le retour de la question juive, mais c’est loin d’être une perspective encourageante.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/191123/henry-laurens-est-sur-la-voie-d-un-processus-de-destruction-de-masse-gaza

    #discours_génocidaire #religion (s) #sionisme

  • Comment le Hamas est devenu le visage violent de la résistance palestinienne | Entretien avec #Tareq_Baconi
    https://aurdip.org/comment-le-hamas-est-devenu-le-visage-violent-de-la-resistance-palestinienne

    les Palestiniens n’ont pas été récompensés de leurs concessions par la moindre forme d’autodétermination. À la place, leur concession a été utilisée pour étouffer toute voix palestinienne effectivement capable d’obtenir des concessions d’#Israël. La leçon durable acquise par le #Hamas auprès de l’#OLP, c’est qu’on ne peut pas concéder, qu’on ne peut assurément pas engager quelque forme de négociation que ce soit, à partir d’une position de faiblesse.

    Et nous voyons cet enseignement revenir avec le Hamas dans les années ultérieures lorsqu’il envisage réellement des négociations avec Israël, mais continue à dire qu’il ne déposera pas ses armes tant que les négociations ne seront pas terminées. À la différence de l’OLP, qui a fait des concessions puis s’est attendue à en être récompensée, le Hamas a vraiment compris que ces parties n’étaient pas de bonne foi dans la négociation et qu’aucune concession n’est possible à partir d’une position de faiblesse. Les concessions ou les négociations doivent partir d’une position de résistance armée.

    #Palestine

    • Quant à la tactique spécifique de l’attentat-suicide, c’est une pratique acquise auprès du #Hezbollah. En 1994, le gouvernement israélien a raflé des centaines de responsables et de membres du Hamas et les a déportés au Liban. C’était en fait un déplacement forcé de Palestiniens sous souveraineté israélienne hors des limites de l’État. Le résultat a été l’inverse de ce qui était attendu car, au lieu de chasser le Hamas et de le repousser dans l’ombre, l’opération a braqué un projecteur sur la situation difficile des Palestiniens et a permis au Hamas de commencer réellement à s’organiser et à entrer en relation avec le Hezbollah au Liban.

      C’est là que le mouvement a rencontré pour la première fois la tactique de l’attentat-suicide. Quand le mouvement a adopté cette tactique dans les années 90, il se centrait sur un élément. Sa priorité était d’entraver les discussions d’Oslo, parce qu’il était convaincu, à juste titre, que ces négociations ne feraient pas progresser les droits des Palestiniens, qu’elles consolideraient les défaites palestiniennes. Le recours aux attentats-suicides servait très précisément à compromettre les négociations, à gêner pour ainsi dire l’OLP qui s’appuyait, pour négocier, sur l’idée qu’elle sécurisait les territoires palestiniens et assurait la sécurité des Juifs israéliens, et à exercer une pression sur le gouvernement israélien pour l’éloigner des négociations, d’une manière ou d’une autre.

      C’était donc en grande partie une tactique de sabotage, ce n’était pas une tactique franche. Elle suscitait des questionnements moraux et stratégiques colossaux à l’intérieur du mouvement pour savoir s’il devait, ou pas, adopter cette politique. Mais, rétrospectivement, cette politique — là encore, en mettant de côté les aspects éthiques — est réellement parvenue à entraver les négociations.

      le texte de Baconi vaut pour l’histoire du Hamas, du moins n’ai-je rien lu de si détaillé et analytique. mais il est pas dépourvu d’affirmations discutables et souffre d’un angle mort bien trop conventionnel. il affirme deux fois que le génocide est inscrit dans la nature de l’état colonial israélien (là où Sambar, par exemple soulignait que la politique d’expulsion n’était pas une politique d’extermination et sans que la propension aux crimes, de guerre, contre l’humanité, du colonialisme ne démontre une "nécessité" du génocide d’"inférieurs" qui sont aussi une main d’oeuvre et une clientèle), et n’évoque qu’une fois l’antisémitisme (de manière banale, il n’en parle qu’en terme de "chantage à", la chose même ne le concerne en rien, il se refuse à la penser).
      or, avant même l’invention allemande au XIXe de l’antisémtisme, à l’instar de la judéophobie chrétienne, la judéophobie est inscrite dans la tradition musulmane (dhima), un archaïsme qui reste présent et depuis lequel on fait de part et d’autre bouillir les marmites de l’avenir.

      on pourra lire en regard, cet entretien de Laurens, historien de la Palestine, qui conclue lucidement sur un retour de la « question juive »
      https://seenthis.net/messages/1028271

      #attentats_suicide

  • « Le Hamas est une création d’Israël »
    https://www.telepolis.de/features/Juedische-Identitaet-verstehen-Ein-Wegweiser-abseits-von-Vorurteilen-95344

    Dans cet article sur l’identité juive Daniela Dahn cite une interview de The Intercept avec un général israëlien qui décrit comment se passait la transmission d’argent du gouvernement d’Israël aux islamistes . C’était une conjuration d’ennemis jurés dans le but de torpiller la solution à deux États. Ils ont mis 35 ans pour y arriver mais on ne peut que constater le succès du complot. Ils sont responsables pour les victimes des deux côtés du conflit.

    Si on considère que le Hamas n’aurait pas atteint la position qu’il occupe aujoutd’hui sans ce soutien, on doit accepter la conclusion que le gouvernement d’Israël porte a responsabilité pour les tueries du Hamas depuis au moins trente ans.

    Cette tragédie confirme la déclaration de la chanson Solidaritätslied
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Solidarit%C3%A4tslied

    Reden erst die Völker selber
    Werden aie schnell einig sein.

    Les manifestants israëliens contre le gouvernement de droite ont raison. Il est toujours possible de retourner sur le chemin de la paix.

    https://www.youtube.com/watch?v=L6pISIqyX_Y&pp=ygURc29saWRhcml0w6R0c2xpZWQ%3D

    „21.11.2023 Daniela Dahn
    ...
    Die Hamas muss vernichtet werden“, heißt es. Wer genau ist da zum Töten freigegeben? Die Hamas hatte sich als Zweig der Muslim-Bruderschaft zu Beginn der ersten Intifada von der weitgehend säkularen PLO abgespalten. Weil sie die Zweistaatenlösung, zu der sich der Realist Jassir Arafat schweren Herzens durchgerungen hatte, nicht mittragen wollte. Das kam einigen israelischen Führern sehr gelegen, da sie bekanntlich den Palästinensern auch keinen souveränen Staat gönnten.

    Seit 1987 förderte daher Israel den Aufstieg der islamischen Hamas. Brigadegeneral Yitzak Segev sagte dem Investigativ-Portal The Intercept, er habe von der israelischen Regierung ein Budget für die Hamas bekommen, das an die Moscheen übergeben wurde. „Die Hamas ist, zu meinem großen Bedauern, eine israelische Kreation.“ Ministerpräsident Jitzchak Rabin habe dies später als fatalen Fehler eingestanden.

    Auszug aus : Jüdische Identität verstehen: Ein Wegweiser abseits von Vorurteilen

    Les chrétiens et l’occident y sont également pour quelque chose.

    Palestinalied (la chanson des croisés allemands) de Walther von der Vogelweide
    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Chant_de_Palestine

    Paroles

    8. Dans le royaume dont il a parlé
    Existe une justice absolue,
    Où l’orphelin sera vengé
    La veuve pourra faire un procès
    Et les pauvres s’armer
    Contre la violence qu’on leur a faite
    Là, le bien sera récompensé
    ...
    11. Chrétiens, Juifs et profanes
    Affirment que c’est leur héritage !
    Dieu et sa Trinité jugent de cela.
    Tout le monde lutte pour cela.
    Mais nous sommes dans notre droit,
    Et c’est ce droit qu’Il nous accorde.

    Tradition

    C’est l’unique chanson de Walther von der Vogelweide dont, non seulement le texte, mais aussi la mélodie originale sont parvenus à l’époque moderne.

    #Israël #Palestine #Hamas #OLP #histoire #complot #croisades

  • Gaza. Des Palestiniens ont été torturés et sommairement exécutés par les forces du Hamas durant le conflit de 2014- L’En Dehors
    http://endehors.net/news/gaza-des-palestiniens-ont-ete-tortures-et-sommairement-executes-par-les-fo

    Gaza. Des Palestiniens ont été torturés et sommairement exécutés par les forces du Hamas durant le conflit de 2014 https://t.co/gQZE1oyPdP L’En Dehors (@endehors2) November 21, 2023 @Mediarezo Actualité / #Mediarezo

  • ★ Libertaires contre toutes les guerres - Le Libertaire GLJD

    La guerre qui oppose au Moyen-Orient un gouvernement israélien d’extrême-droite et le Hamas qui aspire à créer une dictature théocratique, a déjà fait plus de 12 000 morts à ce jour. Les colons israéliens s’en donnent aujourd’hui à cœur joie en Cisjordanie et étendent leur colonisation en tuant au passage de nombreux Palestiniens. A Gaza, l’armée israélienne bombardent et tuent des milliers de civils en réponse aux agissements criminels et terroristes du Hamas le 7 octobre dernier. Si les anarchistes sont toujours du côté des opprimés, de toutes les victimes civiles, des résistants à toutes les guerres, ils ne peuvent éluder un problème récurrent, notamment celui de la Palestine depuis l’après Seconde Guerre mondiale. A ce titre, il nous paraît intéressant d’étudier une alternative à la situation actuelle en proposant à nos lecteurs un texte tiré du site « Kurdistan au féminin » (...)

    #Anarchisme #Paix #Liberté #Justice #anticléricalisme #antimilitarisme #émancipation #internationalisme
    #Palestine #Gaza #Cisjordanie #hamas #Israël #haine #massacre #bombardements #destruction #morts #nationalisme #colonialisme #racisme #antisémitisme...

    https://le-libertaire.net/libertaires-contre-toutes-les-guerres

    https://le-libertaire.net/anarchistes-pour-la-paix

    https://le-libertaire.net/palestine-israel-pour-un-reel-processus-de-paix

  • Le directeur d’un cimetière israélien : nous accueillons un tué toutes les heures. 5 militaires tués ces dernières heures. – Site de la chaîne AlManar-Liban
    https://french.almanar.com.lb/2785807

    Apparemment, seule Al-Manar donne cette « info »...

    Le directeur d’un cimetière militaire israélien a déclaré que 50 cadavres de militaires israéliens tués dans les combats terrestres dans la bande de Gaza ont été enterrés dans son cimetière ces deux derniers jours.

    « Nous traversons des moments très difficiles. Il y a des funérailles toutes les heures, voire toutes les heures et demie. Je suis censé ouvrir un grand nombre de tombes. Rien que dans le cimetière du Mont Herzl, nous avons enterré 50 soldats en 48 heures », a dit David Aron Baroch, le directeur du cimetière du Mont Herzl, dans une vidéo diffusée sur le site du ministère de la Sécurité israélien, selon le site web de la chaine de télévision qatarie al-Jazeera.

    Le chiffre livré par ce directeur ne concorde pas avec celui véhiculé par l’armée israélienne. Samedi, cette dernière a fait état de la mort de 6 soldats dans les combats terrestres dans la bande de Gaza, portant à 58 le chiffre des militaires israéliens tués depuis le lancement de l’offensive terrestre israélienne le 27 octobre dernier. Ce dimanche, elle a rendu compte de la mort de 5 officiers et soldats, tués dans les combats au nord de Gaza, portant le chiffre à 63.

    Dans l’une de ses interventions, le porte-parole des Brigades al-Qassam du Hamas, Abou Ubaida a assuré que le chiffre réel des tués israéliens dans les combats terrestres est supérieur à celui affiché par les autorités de l’occupation israélienne

    Selon l’armée israélienne, des combats violents se déroulent dans le quartier al-Zeytoun à Gaza et dans le camp de Jabalia où une école de l’UNRWA a fait l’objet samedi d’un raid israélien meurtrier qui a causé un carnage parmi les déplacés palestiniens qui s’y étaient abrités.

    Les raids israéliens se poursuivent contre Jabalia où une quatrième mosquée a été bombardée ce dimanche. Selon le Bureau médiatique du gouvernement de Gaza, depuis le début de l’offensive israélienne contre la bande de Gaza, il y a 44 jours, 76 mosquées ont été détruites totalement, 176 partiellement, ainsi que 3 églises.

    Les Brigades al-Qods du Jihad islamique ont rapporté avoir visé avec des obus de mortier des militaires israéliens sur l’axe ouest de Beit Lahia, au nord-ouest de la bande de Gaza, et avoir frappé un véhicule militaire israélien avec un obus RPG dans l’entourage de l’Université ouverte al-Qods à l’est du camp al-Shati’. Elles ont aussi fait état d’accrochages à Beit Hanoun au nord-ouest de la bande de Gaza.

    • En fait Manar cite jazira arabe, lien à l’appui :
      مدير مقبرة عسكرية إسرائيلية : نستقبل جنازة كل ساعة ودفنّا 50 جنديا في يومين | أخبار | الجزيرة نت
      https://www.aljazeera.net/news/2023/11/19/%d9%85%d8%af%d9%8a%d8%b1-%d9%85%d9%82%d8%a8%d8%b1%d8%a9-%d8%b9%d8%b3%d9%8

      Avec une vidéo d’un reportage en hébreu

      Le texte de jazira :

      شف مدير مقبرة عسكرية إسرائيلية عن أن عدد قتلى الجيش الإسرائيلي في المعارك التي تدور في قطاع غزة كبير، مؤكدا أن 50 جنديا دفنوا في المقبرة التي يعمل فيها خلال اليومين الماضيين.

      وأكد مدير مقبرة “جبل هرتزل العسكرية” ديفيد أورن باروخ -في مقطع فيديو نشرته وزارة الأمن الإسرائيلية أمس السبت- أن المقبرة تستقبل عددا كبيرا من القتلى بمعدل جنازة كل ساعة أو كل ساعة ونصف الساعة.

      وقال باروخ “نحن نمر الآن بفترة صعبة جدا، هناك جنازة كل ساعة، أو ساعة ونصف الساعة. يفترض مني أن أفتح عددا هائلا من القبور. فقط في مقبرة جبل هرتسل دفنا 50 جنديا خلال 48 ساعة”.

      وأوضح أن عمله ينصَبُّ على تجهيز القبور لقتلى الأجهزة الأمنية الإسرائيلية والعناية بها

  • Comment le Hamas a imposé son hégémonie sur le mouvement national palestinien
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/11/19/comment-le-hamas-a-impose-son-hegemonie-sur-le-mouvement-national-palestinie

    Les massacres perpétrés le 7 octobre constituent l’aboutissement d’un long processus scandé par trois inflexions majeures. D’abord tourné vers la prédication, le mouvement islamiste s’est imposé sur l’échiquier politique palestinien. Depuis le 7 octobre, son aile militaire est aux commandes.

    (...) « Le Hamas a cette capacité de s’adapter à la situation », juge la politiste. En atteste sa réaction face au succès populaire de la « marche du retour », le 30 mars 2018, qui voit des milliers de Palestiniens se rassembler pacifiquement contre le blocus. Pris au dépourvu, le Hamas finit par encadrer les cortèges qui se heurtent aux tirs israéliens, au prix de centaines de victimes, près de la clôture de sécurité enserrant Gaza. L’échec de cette mobilisation referme cette option d’action politique.

    [...]
    Le 7 octobre porte la marque des deux chefs de guerre, Yahya Sinouar et Mohammed Deif, mais la barbarie de l’assaut a déconcerté les spécialistes. « Il s’est passé quelque chose de nouveau. Jusqu’à présent, le Hamas ne tolérait pas de tels agissements », assure Laetitia Bucaille. Il faudra sans doute attendre longtemps avant de connaître l’ensemble du processus de décision qui a mené à cette déflagration.

    https://archive.ph/PRZPJ

    aux origines du Hamas
    https://seenthis.net/messages/1021663

    #Hamas #Brigades_Ezzedine_Al-Qassam #histoire