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Le portail des copains

  • Lust Stories 2 | Frédéric Landy
    https://www.jssj.org/article/justice-spatiale-justice-sexuelle-lust-stories-2

    Les injustices spatiales peuvent être sexuelles. Par-delà la question des minorités sexuelles et de leur place fragile dans un espace social dominé par l’hétérosexualité, il existe d’autres injustices, fondées non sur les préférences sexuelles, mais sur les inégalités socio-économiques. Source : Relevé sur le Net...

  • Le violeur est étranger ? Plus besoin de preuves ! | Alizée Vincent
    https://www.arretsurimages.net/chroniques/les-enerve-es/le-violeur-est-etranger-plus-besoin-de-preuves

    Le traitement médiatique du cas de Claire Geronimi, victime de viol par un homme sous obligation de quitter le territoire français (OQTF), est aux antipodes de celui réservé aux femmes victimes de puissants. Quand le mis en cause est immigré, on parle de « femme violée », de « crime ». Quand il s’agit de profils comme Patrick Poivre d’Arvor, Gérard Depardieu, Sébastien Cauet ou Gérald Darmanin, on parle de « plaignantes », ou d’"accusatrices". Source : Arrêt sur images

  • La tribune de soutien à Gérard Depardieu « rappelle furieusement l’Ancien Régime » | Geneviève Sellier
    https://www.huffingtonpost.fr/life/article/la-tribune-de-soutien-a-gerard-depardieu-rappelle-furieusement-l-anci

    En France, le génie est au-dessus des lois. C’est valable pour les réalisateurs, les metteurs en scène, pour tous les artistes à partir du moment où ils ont une certaine aura. Ils ont le droit de faire ce qu’ils veulent, sous prétexte d’exprimer leur subjectivité géniale. En France, le talent artistique donne un pouvoir qui n’existe pas ailleurs. Source : HuffPo

  • Premières leçons d’une catastrophe | Thomas Vescovi et Dominique Vidal
    https://www.france-palestine.org/Premieres-lecons-d-une-catastrophe?mibextid=xfxF2i

    Trente ans après Oslo, le 7 octobre symbolise également la radicalité prégnante dans les deux sociétés : comme en 1967, voire 1948, Israéliens et Palestiniens s’estiment catégoriquement comme plus légitimes que leurs voisins à vivre entre la mer Méditerranée et le Jourdain. La parenthèse d’Oslo et des deux États est bel et bien terminée. Source : Association France Palestine Solidarité

  • « Affaire du 8 décembre » : l’inquiétante condamnation de militants comme terroristes - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2023/12/affaire-du-8-decembre-linquietante-condamnation-de-militants-comme-terrorist

    Pour Me Raphaël Kempf, la décision dans son ensemble est dangereuse. « Ce jugement signe l’extension à la sphère politique et militante de la notion de terrorisme. Les juges disent que le fait d’exprimer un ressentiment à l’égard de l’institution policière pourrait constituer un acte de terrorisme. Le fait de vouloir s’en prendre à des véhicules de police au cours d’une manifestation peut désormais constituer une intention terroriste. C’est-à-dire que l’intention de commettre des dégradations matérielles au cours d’une manifestation constituera un acte de terrorisme. C’est extrêmement dangereux et contraire au droit. »

  • Palestine : naufrage et asphyxie du débat public
    https://www.acrimed.org/Palestine-naufrage-et-asphyxie-du-debat-public

    Retour sur deux mois d’un traitement médiatique indigne.

    Dans sa guerre coloniale sans merci infligée aux Palestiniens, l’État d’Israël tue une majorité de civils, dans une proportion et avec une rapidité plus importantes que lors des attaques américaines les plus intenses en Afghanistan, en Syrie ou en Irak, insiste le New York Times [1]. Le 12 décembre, dans les pas de nombreux acteurs parmi lesquels l’historien israélien Raz Segal et plusieurs experts de l’ONU [2], la Fédération internationale pour les droits humains adoptait une résolution « reconnaissant les actions d’Israël contre le peuple palestinien comme étant un "génocide en cours" ». Plus de 19 000 morts à Gaza selon les données du ministère de la Santé du Hamas – dont The Lancet réaffirma qu’elles n’étaient pas surestimées et « relev[a] même des bilans sous-estimés » [3] –, parmi lesquels plus de 5 350 enfants d’après l’Unicef, qui recense en outre au moins 9 000 enfants blessés et 3 500 autres portés disparus [4].

    Gaza est dévastée. Des zones urbaines gigantesques sont désormais inhabitables. Les ONG dénombrent près d’1,9 million d’habitants contraints aux déplacements forcés. Famine et épidémies surviennent à mesure que persiste le siège israélien. Le système de santé a périclité. Un tapis de bombes s’abat sans discontinuer sur l’enclave, détruisant toujours davantage d’habitations, d’hôpitaux, d’établissements scolaires et de lieux culturels dont, récemment, le siège des archives de Gaza, symptôme parmi d’autres d’un projet de « destruction de la culture du peuple palestinien » [5]. Des dizaines de journalistes ont été tués. La seule UNRWA (agence onusienne pour les réfugiés palestiniens) compte 134 morts parmi ses employés [6]. Et la crainte est réelle, ainsi que l’étaye Gilbert Achcar dans Le Monde diplomatique, « que la guerre en cours ne débouche [...] sur une nouvelle nakba, comme les Palestiniens l’ont très tôt pressenti et comme l’ont ouvertement annoncé des politiciens israéliens, avec à la clé un problème de réfugiés sur le sol égyptien ou, tout au moins, de "déplacés internes" dans des camps au sud de Gaza. » [7] Quant à la Cisjordanie, l’Autorité palestinienne y recense plus de 260 Palestiniens tués par les colons et l’armée depuis le 7 octobre alors que s’intensifient les agressions et les spoliations répondant aux souhaits d’une annexion du territoire occupé planifiée par le gouvernement israélien [8].

    Face à un tel carnage, la complaisance, l’indifférence, la partialité, l’occidentalo-centrisme et le déni de nombreux grands médias français n’en finissent plus de sidérer. Et s’ils ne sauraient être uniformément frappés d’un même sceau d’indignité, loin de là, les exemples à l’appui de l’incurie du débat public français sont légion.

    Au service d’une « guerre juste »

    Pendant les semaines ayant suivi les massacres du 7 octobre, les médias dominants se sont massivement fait le relai de la propagande de guerre israélienne. L’idée d’une riposte « inéluctable » et « légitime » a constitué l’alpha et l’oméga du débat autorisé, ostracisant les appels au cessez-le-feu et disqualifiant les marques de solidarité envers le peuple palestinien, suspectées de bienveillance à l’égard du Hamas et/ou de soutien au terrorisme.

    Les préparations et l’armement des soldats israéliens firent l’objet de reportages écrits et audiovisuels suintant la fascination morbide. L’offensive terrestre fut feuilletonnée et les bombardements, minimisés, faisant office de simples décorums de plateaux ou commentés comme une action « annexe » à ce qui constituerait, dans un futur proche, la « véritable » réponse israélienne.

    La question de la conduite d’une guerre par un gouvernement d’extrême droite fut bien souvent euphémisée, ou simplement esquivée par un commentariat « militaire » omniprésent, renforçant la dépolitisation d’un récit médiatique structurellement étanche à l’analyse de l’oppression coloniale depuis des décennies. Au lendemain du 7 octobre, le cadrage médiatique fut donc résolument hostile à toute forme de contextualisation historique des massacres perpétrés par le Hamas, taxée de perspective relativiste ou « monstrueuse ». Un espace-temps médiatique figé, dans lequel se sont dissous les uns après les autres, presque instantanément, les crimes de guerre israéliens.

    Pétrie de partis pris et d’inculture, l’information se mit au garde-à-vous face au gouvernement français, dont les déclarations et les positions diplomatiques furent longtemps – et restent souvent – exemptées de toute critique digne de ce nom. De la même manière, les positions des gouvernements occidentaux, alignés pour la plupart d’entre eux sur le soutien indéfectible des États-Unis à Benyamin Netanyahou – notamment leur rôle majeur dans l’approvisionnement à flux tendu de l’armée israélienne en munitions lourdes – ne furent discutées qu’à la marge dans le commentaire « géopolitique », lequel fut largement pollué par la surreprésentation d’experts décriés par une partie de la sphère universitaire, en plus de l’omniprésence, en particulier sur les chaînes de commentaire, d’acteurs militaires et de porte-parole de l’armée israélienne aux dépens, notamment, des voix palestiniennes.

    À mesure que le nombre de morts gazaouis était relativisé et que la déshumanisation des vies palestiniennes se normalisait dans les récits journalistiques – dépersonnalisées, criminalisées ou réduites à des « victimes collatérales » –, les arbitres de la compassion légitime s’érigèrent le droit de sonder les cœurs de leurs opposants, cloués au pilori pour un défaut supposé d’empathie à l’égard des victimes israéliennes et des otages. Dans le même temps, ces combattants autoproclamés de la « raison » jonglèrent avec les invitations de l’audiovisuel privé et public pour exonérer l’État israélien de toute responsabilité dans la mort décrétée « involontaire » des enfants palestiniens sous les bombes.

    En dépit d’une diffusion répétée de fausses informations et d’appels va-t’en-guerre, la télévision de propagande i24News – ayant nettement impacté le traitement de BFM-TV, chaîne du même groupe (Altice) – ne vit jamais sa légitimité questionnée, ni par l’Arcom, ni par les pouvoirs publics. Parfois dans sa roue, rédactions et commentateurs ont diffusé sans aucun recul de faux témoignages [9] à propos des atrocités commises le 7 octobre, sur lesquels Libération a enquêté, ayant pour certains « irrigué la presse mondiale, ainsi que les déclarations de responsables politiques occidentaux ». En France, la fake news des quarante bébés tués et décapités a par exemple été largement diffusée sans le moindre filtre.

    Enfin, et comme toujours par temps de guerre, si les conditions d’enquête sont contraintes, on ne peut que déplorer la marginalisation d’informations et de reportages d’envergure s’agissant des traitements dégradants et inhumains – parfois filmés par l’armée israélienne elle-même – infligés à des Palestiniens de Gaza ou de Cisjordanie, dont certains ont pourtant été étayés par des ONG, médias ou agences de presse français [10] et mis en lumière par des acteurs du soutien au peuple palestinien s’exprimant sur les réseaux sociaux, où circulent des images vérifiées qui n’auront jamais percé les écrans des grandes télévisions.

    Quant au journalisme politique, il a joué chaque jour à guichet fermé l’affligeant spectacle de sa médiocrité. Deux mois passés à diaboliser La France insoumise – tout en ménageant la place de l’extrême droite au sein du cercle dit « républicain » –, rabâchant à la lettre les mêmes invectives contre son positionnement originel certes discutable et critiquable, mais pourtant explicité publiquement des dizaines de fois. Deux mois à ne présenter les argumentaires de ce courant politique qu’au prisme de leurs visées stratégiques fantasmées ou de leurs intentions supposées – forcément coupables. Deux mois à multiplier les interrogatoires entretenant volontairement la désinformation et les stigmates. Deux mois à abîmer le traitement nécessaire de l’antisémitisme en traquant ce fléau dans toute déclaration critiquant les pressions et la politique israélienne, au point que BFM-TV manipula les déclarations d’un ancien Premier ministre. Deux mois à arbitrer les élégances en imputant principalement à la gauche la responsabilité d’une dégradation du débat public et d’une violence verbale et symbolique dont certains commentateurs ont pourtant déployé les formes les plus crasses en continu, et ce, dans des dispositifs construits sur (et pour) le business du clash.

    Face à la catastrophe humanitaire en cours à Gaza, et au fil des multiples cris d’alarmes lancés notamment par les ONG humanitaires, les agences et le secrétaire général de l’ONU, nombre d’interlocuteurs ont petit à petit réussi à créer des brèches dans le mur de la propagande israélienne. L’histoire des « boucliers humains », le conte de l’armée « morale » attachée à « prévenir » et à « préserver les civils » en leur garantissant des « couloirs humanitaires », la fable des conséquences meurtrières « non intentionnelles » des bombardements, etc. ne se racontent plus aussi facilement. Toutefois, la permanence de tels éléments de langage dans le débat public – où ces derniers, loin d’être irrémédiablement disqualifiés, ont encore libre cours – témoigne des frontières pour le moins étanches qui séparent les chefferies éditoriales des réalités de terrain, celles-là mêmes qui « pollue[nt] l’esprit de l’éditorialiste » selon l’adage désormais bien connu de Christophe Barbier [11] ; mais aussi, de leur adhésion idéologique – sans qu’elle soit toujours présentée et pensée comme telle – au récit d’une « guerre de civilisation » du Bien, menée par l’État d’Israël pour la défense des « valeurs occidentales ». Endossé par nombre de gouvernements occidentaux, ce cadrage s’est imposé d’autant plus « naturellement » dans la sphère médiatique française que cette dernière n’en finit pas de se droitiser et de tolérer les problématiques et les mots d’ordre de l’extrême droite, à mesure que dérivent les classes dirigeantes.

    Face à cela, et même si les jours qui passent s’accompagnent d’une moindre voire d’une sous-médiatisation de la guerre en cours, en particulier dans l’audiovisuel, les brèches existent bel et bien. Mais elles s’avèrent encore insuffisantes pour infléchir structurellement nombre de lignes éditoriales et pour pouvoir considérer ces dernières à la hauteur de la situation historique.

    Résister au maccarthysme

    Ainsi le périmètre du débat public sur la situation au Proche-Orient a-t-il été passablement contraint. Des pressions retentissent et se répercutent sur l’ensemble des terrains où sont censés se jouer les échanges d’idées : le milieu universitaire, les secteurs associatifs et militants, les lieux culturels, les institutions de la représentation politique, les réseaux sociaux et, bien sûr, les médias traditionnels.

    Parce qu’ils sont de facto la vitrine de masse et les principaux co-organisateurs du débat public, ces derniers ont un rôle majeur dans le rabougrissement de la parole autorisée et la pauvreté de l’information politique, comme dans le climat maccarthyste qui entrave et tétanise depuis plusieurs semaines des chercheurs, des militants, des journalistes et des citoyens.

    Le 15 novembre, un millier d’universitaires spécialistes des sociétés du Moyen-Orient et des mondes arabes dénonçaient dans une tribune des « faits graves de censure » et d’« intimidations » ayant cours dans l’espace public. Renonçant pour beaucoup à s’engager sur un terrain médiatique où triomphent les fast-thinkers et « des collègues non spécialistes [ayant], quant à elles et eux, pu librement multiplier tribunes, articles et communiqués sans réelle contradiction », ces universitaires pointent l’« annulation d’événements scientifiques » et une « police de la pensée [...] dans le monde académique français » comme autant de manifestations d’une « répression des paroles et d’expressions de pensées non hégémoniques ».

    Répression à laquelle il convient d’ajouter l’ostracisation et la déprogrammation d’artistes, d’humoristes et d’intellectuels, les interdictions et les attaques de manifestations en soutien au peuple palestinien – qu’il s’agisse d’événements, de marches ou de rassemblements –, les pressions politiques et judiciaires contre des militants, les sanctions de chefferies éditoriales contre des journalistes. Un climat de peur intellectuelle qui, partout, aura généré des phénomènes d’autocensure mais également des craintes, un isolement et une sensation d’impuissance aux effets extrêmement délétères, tant à l’échelle collective qu’individuelle.

    Bien entendu, les médias dominants demeurent aveugles et sourds à un phénomène qu’ils contribuent à alimenter. Une nouvelle fois, les alertes et les enquêtes sont marginalisées [12], quand bien même les atteintes à la liberté d’expression ont été dénoncées par des organisations de défense des droits humains [13] ou, à l’échelle internationale, par plusieurs experts des Nations Unies : « Les appels pour la fin des violences et des attaques à Gaza, pour un cessez-le-feu humanitaire ou pour la critique des politiques et des actions du gouvernement israélien ont été, dans de trop nombreux contextes, assimilés à tort à un soutien au terrorisme ou à l’antisémitisme. Cela étouffe la liberté d’expression, y compris l’expression artistique, et crée une peur de participer à la vie publique » [14].

    Où se trouvent désormais les faux impertinents qui tapissaient il y a quelques mois encore la Une de leurs hebdomadaires de cris d’alarme contre la « cancel culture » ? Sur quels plateaux retentit le concert d’indignation des détracteurs professionnels de la « nouvelle censure » ? Aux abonnés absents, ces fabricants de peurs sont en partie, aujourd’hui, ceux-là mêmes qui cimentent la chape de plomb.

    En période de crise, les chefferies médiatiques serrent les rangs et les commentateurs les plus en vue mettent à jour, d’une manière plus flagrante encore que d’ordinaire, le rôle d’acteurs politiques qu’ils incarnent et endossent dans l’espace public. La guerre au Proche-Orient en a donné une illustration spectaculaire. Et son traitement médiatique, tant du point de vue de l’information internationale que du commentaire de « l’actualité » du champ politique français, ne s’inscrit pas dans un terrain vierge. Il hérite, au contraire, d’une désertion – matérielle, informationnelle et intellectuelle – de la région par la plupart des rédactions françaises avant le 7 octobre. Il pâtit, également, d’un suivisme à l’égard de l’agenda gouvernemental et de contraintes économiques qui asphyxient les conditions de production de l’information – de surcroît concrètement empêchées à Gaza – et alimentent la « low-costisation » du débat public. Il manifeste, enfin, l’hégémonie persistante du « cercle de la raison » et les effets de plusieurs décennies de normalisation médiatique de l’extrême droite. Une extrême droite dont les visions du monde infusent dans les cadrages de l’information, et qui est parvenue à doper nombre de séquences d’emballements dont les effets se mesurent encore aujourd’hui – dans la séquence actuelle, il n’est par exemple pas inutile de penser au lourd héritage des cabales successives de la scène politico-médiatique contre « l’islamo-gauchisme » entre 2020 et 2022 [15].

    Ainsi, si la guerre au Proche-Orient a d’ores et déjà profondément reconfiguré la société et le champ politique français – et y laissera des traces indélébiles –, elle restera aussi dans les mémoires tout à la fois comme un symptôme et un accélérateur de la droitisation, de l’occidentalo-centrisme et de la lâcheté d’une (grande) partie des médias dominants.

    Post-scriptum : Difficile de conclure ce texte sans rendre un hommage appuyé aux nombreux journalistes palestiniens, mais aussi aux journalistes français et internationaux qui tentent de faire leur travail dignement. Celles et ceux qui, sur place ou non, gardent les pratiques de reportage et d’enquête chevillées au corps pour le droit d’informer, malgré l’adversité des terrains et la dureté de leurs réalités. Celles et ceux qui militent publiquement pour ouvrir Gaza aux reporters. Celles et ceux qui élèvent la voix pour appeler à « la fin des crimes d’Israël ». Celles et ceux qui envoient des lettres comme des grains de sable à leurs consœurs et confrères qui ne sont pas encore morts sous les bombes.

    • « Bye bye Fisheyelemag ! Ma 62e chronique pour le magazine photo ne paraîtra pas : elle parlait des images de Gaza, qui contredisent le récit propagandiste israélien. Triste fin pour ce qui fut une belle collaboration et un passionnant observatoire.

      Cette censure inattendue confirme malheureusement l’analyse d’Acrimed sur le traitement médiatique de la guerre israélienne. Oubliez la mauvaise plaisanterie de la ’’culture cancel’’ woke : c’est une chape de plomb qui s’est abattue sur le paysage culturel. »

      https://twitter.com/gunthert/status/1737744666882195859

    • Ma 62e chronique pour le magazine Fisheye ne paraîtra pas. Elle parlait du retour des images de guerre dans notre actualité, et bien sûr de Gaza. D’abord accepté par le rédacteur en chef Eric Karsenty, le texte a finalement été refusé en bloc la veille du bouclage par le directeur de publication Benoît Baume, qui estimait qu’il présentait « un point de vue extrêmement à charge contre Israël ». Ce reproche confirme l’analyse que je développe dans cet article.

      http://imagesociale.fr/11440

  • Elias Sanbar
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20/l-invite-de-8h20-du-we-du-vendredi-15-decembre-2023-1303967

    L’invité du Grand Entretien d’Ali Baddou et Marion L’Hour est #Elias_Sanbar, ancien Ambassadeur de la Palestine auprès de l’UNESCO. Commissaire de l’exposition « Ce que la #Palestine apporte au monde » à l’Institut du Monde Arabe, à Paris jusqu’au 31 décembre 2023.

    10 semaines de massacres avant de donner la parole à un palestinien

    edit "C’est très très dur. Nous sommes obligés de nous faire violence pour en discuter. Si nous nous laissions aller, nous serions dans le silence absolu /.../ C’est que nous sommes un peuple de trop. /.../ Toute notre histoire depuis 48 est celle là."

    #Israël #media #France

  • Images de guerre : l’arme des faibles - Par André Gunthert | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/chroniques/le-regard-oblique/images-de-guerre-larme-des-faibles

    Cette chronique d’André Gunthert, à propos de la circulation des images de guerre en Ukraine et à Gaza, devait être publiée dans le média spécialiste de la photographie « Fisheye Magazine ». Mais le média l’a supprimée à la veille de l’envoi du magazine à son imprimeur, comme nous le racontons dans cet article. Nous la publions donc en intégralité, sans retouche.

    Tu m’étonnes que sa tribune n’a pas été publiée. Elle reprend tous les éléments à charge contre l’état israélien.

    Gaza : « Fisheye » censure une chronique critique envers Israël - Par Loris Guémart | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/articles/gaza-fisheye-censure-une-chronique-critique-envers-israel

    Mise en abyme spectaculaire du propos même du texte du chercheur

  • Travailler sur le Covid Long m’a appris à devenir un meilleur journaliste | Ed Yong
    https://cabrioles.substack.com/p/travailler-sur-le-covid-long-ma-appris

    Couvrir le Covid Long m’a conforté dans l’idée que la science n’est pas la force objective et neutre que l’on présente souvent de façon trompeuse. Il s’agit au contraire d’une entreprise humaine, sans cesse bousculée par notre culture, nos valeurs et nos politiques. En tant que maladies épuisant l’énergie et affectant les femmes de manière disproportionnée, le Covid Long et l’EM/SFC sont facilement dépréciés par une société sexiste qui banalise la douleur des femmes et par une société capitaliste qui valorise les personnes en fonction de leur productivité. Ce mépris social entraîne une négligence scientifique, et l’absence de recherche alimente un scepticisme encore plus grand. Je n’ai compris cette dynamique qu’après avoir interrogé des spécialistes des sciences sociales, des spécialistes du handicap et des patient·es elleux-mêmes, dont la voix est souvent absente ou minimisée dans les médias. À l’instar de la pandémie dans son ensemble, le Covid Long n’est pas seulement un problème de santé. Il s’agit d’un problème social, qui doit être compris comme tel.

    · Note de Cabrioles : Si notre travail vous a été utile vous pouvez nous soutenir en suivant ce lien https://ko-fi.com/cabrioles ?. Même les petits dons nous aident. Milles mercis pour votre soutien.

    #Covid_Long

  • Covid-19 : les séquelles du virus commenceraient à apparaître dans la mortalité française – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/sante/covid-19-les-sequelles-du-virus-commenceraient-a-apparaitre-dans-la-morta

    Troisième cause de mortalité en 2021, le coronavirus pourrait aussi être responsable de la hausse de la mortalité des maladies vasculaires, selon une étude publiée par la Drees ce mardi 19 décembre.

    Mais à 20h, ils t’ont dit que la population française vivait de plus en plus vieux, et que ça justifiait toutes les atteintes aux retraites et aux assurances chômage !

    • BigGrizzly, tu racontes n’importe quoi. Les statisticiens de l’OFCE te parlaient de leur prévision à 2050, et il se peut tout à fait qu’ils aient pris en compte les baisses conjoncturelles, qui à n’en pas douter ne sont que conjoncturelles, et pas du tout appelées à suivre la tendance de court terme observée.

      C’est comme le climat. On fait les prévisions de températures en prolongeant les courbes de tendance, puis on conclut qu’on n’a pas besoin de faire quoi que ce soit, parce que tout ira bien en 2050.
      Pour l’espérance de vie, on prolonge sur la base des 50 dernières années, et on dit que ça va continuer, même si la tendance semble être modifiée depuis 5 ans.
      En fait, les stats, tu en fais ce que tu veux, quand tu parles au 20h.

    • Quatre ans après son apparition, les dégâts causés par le Covid sur le corps humain restent incertains. Les chiffres commencent toutefois à parler à travers l’étude des #causes_de_mortalité en France, publiés par Santé publique France (#SPF) ce mardi 19 décembre, au moment où une énième vague de Covid déferle à l’approche de Noël. En 2021, le pays a enregistré la mort de 660 168 personnes – environ 7 000 de moins que l’année précédente –, dont 60 895 dues au Covid-19, ce qui en fait la troisième cause de mortalité derrière les tumeurs et les maladies cardiovasculaires, note la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) dans une étude parue ce mardi 19 décembre.

      Mais les effets du coronavirus ne se résumeraient ni aux décès directs ni aux affections de longue durée appelées Covid long. _« Les décès dus aux maladies cardio-neurovasculaires, aux maladies de l’appareil digestif et aux #maladies_endocriniennes, nutritionnelles et métaboliques augmentent en 2021 », note la Drees. Avant la survenue de la #pandémie, la tendance était plutôt à la baisse du nombre de décès pour ces pathologies, de 2015 à 2019. Quel est donc le rôle du Sars-Cov-2 dans ces hausses ? Plusieurs résultats pointent les conséquences à terme du Covid sur le #diabète ou encore les vaisseaux sanguins.

      « Le virus continue à avoir une atteinte vasculaire »

      Les indices sont particulièrement probants pour ces derniers. Dès 2021, le suivi des vétérans américains mettait à jour le #risque_cardiovasculaire un mois après l’infection. « On fait semblant que la crise du #Covid est résolue. Mais ce n’est pas le cas. Même si les infections n’ont plus de conséquences directes massives sur les hospitalisations, le virus continue à avoir une #atteinte_vasculaire. Sur le long terme, quand on a un patient qui développe une #maladie_cardiovasculaire, les lésions engendrées par le Covid participent probablement à cette aggravation », avance auprès de Libération David Smadja, professeur d’hématologie à l’université Paris-Cité et à l’hôpital Georges-Pompidou. Le scientifique connaît bien le sujet, pour avoir déjà mis en évidence que les patients aux vaisseaux sanguins les plus touchés par le virus étaient ceux ayant le plus de risque de décéder à l’hôpital.

      Piste similaire dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire de SPF publié ce mardi 19 décembre. La hausse des décès due aux pathologies circulatoire, digestive ou endocrine « pourrait être liée à des effets indirects de l’épidémie de Covid-19 (retard de prise en charge, isolement social plus important jouant sur les comportements, hausse de la consommation nocive d’alcool, difficultés d’#accès_aux_soins, séquelle pour ceux dont la Covid-19 est en cause associée, etc.) », pointe l’institution.

      Cette interprétation est renforcée par les premières analyses des morts de 2022 qui confirment ces tendances. Avec 675 000 décès, l’Institut national de la statistique et des études économiques anticipe une #surmortalité de 54 000 décès par rapport aux chiffres estimés en l’absence d’épidémie de Covid-19 ou d’autres événements inhabituels. Les morts dus aux maladies circulatoires et endocriniennes seraient toujours en hausse.

      Port du masque tombé en désuétude

      Une tendance de fond est-elle en train de s’installer ? « La question se pose. Ce #surrisque qu’on observe est-il constant au cours du temps, auquel cas on va avoir une accumulation, ou bien est-ce que cet effet va s’estomper au fur et à mesure ? » s’interroge à haute voix l’épidémiologiste Mircea Sofonea.

      Pourtant, l’idée que le Covid favorisait l’apparition d’autres pathologies, y compris plusieurs mois après l’infection, est une hypothèse qui n’a jamais suffi pour engendrer une #politique publique de réduction de la circulation virale à long terme. Le gouvernement n’a pas pris de mesures pour assainir l’#air intérieur des lieux collectifs. Le port du #masque est tombé en désuétude, y compris en cas de symptômes. Le suivi de l’épidémie a été abandonné avec la politique de #tests massifs. Les chercheurs ont les pires difficultés pour financer leurs études sur le virus. Début décembre, Emmanuel Macron a prononcé un discours « pour présenter sa vision pour l’avenir de la recherche française », où il a surtout été question d’« enjeux de gouvernance », de « modèle économique » et de « contrats d’objectifs ».

      Olivier Monod

      Existe-t-il en matière de covid des calculs sur les coûts comparés de différentes politiques de santé ? À vue d’oeil, on sait que des tests et un suivi épidémiologique, des purificateurs d’air, des masques, des soignants, des arrêts de travail pour s’isoler en cas d’infection, c’est trop cher. Mais structurer tranquillement la politique pour faire mourir moins vieux et faire mourir plus vite (ce qu’on commence à expérimenter en grand avec la déglingue est-il possible sans trop d’arrêts maladie, de prise en charge de handicaps, de pathologies ? Sans trop de conséquences financières ? Un processus dans lequel tous les paramètres sont variables, ça se calculerait comment ?

      #mortalité #économie #recherche #santé #médecine #covid_long #RDR #post-covid

    • Une amie coiffeuse à domicile, même âge que nous, qui nous raconte son début d’automne, avec une perte de parole et de vue d’un oeil, pendant 20 minutes, en pleine nuit. Après passage aux urgences (sans se presser, elle n’était pas au courant qu’un AVC, c’est urgence sans tarder...). Plutôt qu’AVC, ils ont requalifié ça en AIT. Dans le même temps, un lupus (maladie autoimmune) qui se déclare, grosse fatigue et tout et tout... elle trouve un traitement qui lui permet de remonter la pente. Ouf. Elle n’a obtenu le traitement que parce qu’elle a insisté... le médecin voulait lui demander de revenir au printemps pour cela... apparemment, on peut vivre 6 mois sans traitement de ce bidule.

      Aucun rapport avec le Covid, évidemment. Et ça ne sert à rien d’en parler, les gens te disent qu’il faut arrêter de tout expliquer par le Covid. Ils n’ont pas tort. Hier, quand la moitié de l’équipe m’annonçait avoir manger qq chose d’avarié la veille, du fait de leurs indispositions de ventre, on m’a dit la même chose, la grippe, la gastro, le rhume, le VRS... Même quand tu leurs expliques que dans les labos, malgré les tests capables de tout détecter en un test, ils ne trouvent que du Covid (normal, c’est le plus contagieux, les autres maladies n’ont pas la possibilité de se diffuser).

      Et comme en plus, plus personne ne peut aller voir un médecin... Personne ne sait jamais de quoi il est tombé malade. Et quand ils vont voir un médecin, il ne dit rien.

      Ceci dit, il semble que les derniers variants fonctionnent mieux avec les derniers tests. Parce que malgré tout, je vois quelques personnes qui disent qu’ils sont positifs, et qu’ils le disent parce qu’ils se sont testés.

  • Féministes : un cessez-le-feu immédiat et durable- une urgence, non un débat !
    https://mars-infos.org/feministes-un-cessez-le-feu-7306

    [Texte du nouveau collectif national de Juives Féministes Décoloniales, Kessem.] Ne nous y trompons pas : c’est bien l’installation d’une esthétique et habitude génocidaire dans les médias occidentaux qui nous est soumise. C’est pourquoi tant de personnes mondialement s’y reconnaissent : elles savent que la libération de la Palestine de l’injustice est cruciale pour leur propre avenir. Source : Marseille Infos Autonomes

  • La directive européenne sur les travailleurs « ubérisés » rejetée par plusieurs Etats membres, dont la France
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/12/22/la-directive-europeenne-sur-les-travailleurs-uberises-rejetee-par-plusieurs-

    Plusieurs gouvernements des pays de l’UE ont décidé de ne pas valider un texte prévoyant de reconnaître le statut de salariés à plusieurs millions de chauffeurs VTC ou livreurs à vélo. La réglementation avait pourtant fait l’objet d’un accord européen dix jours plus tôt.

    https://archive.is/RQwnT

    #travail #chauffeurs #livreurs #uberisation #autoentrepreneurs #sans-papiers #droit #salaire

    • Interrogé sur le sujet cette semaine au Sénat, le ministre du travail, Olivier Dussopt, avait marqué son désaccord : « cette directive est très différente du projet du Conseil adopté le 12 juin dernier. Quand vous passez de trois critères sur sept à deux critères sur cinq, quand vous allez vers une directive qui permettrait des requalifications massives, y compris de travailleurs qui tiennent à leur statut d’indépendants, nous ne pouvons pas la soutenir. » Le ministre a mis en avant la troisième voie proposée par la France, qui consiste en une instance de dialogue social réservée à ces autoentrepreneurs.

  • Dissidences juives | Mayday
    https://audioblog.arteradio.com/blog/98875/podcast/218201/182-dissidences-juives

    Peut-on être indigné.e.s par l’invasion de la bande de Gaza et aussi avoir peur pour sa famille en Israel ? Peut-on être Jui.f.ve et antisioniste ? Peut-on vouloir la paix pour le peuple juif et ne pas vouloir d’un état hébreu ? Cette semaine Mayday a écouté Juifs et Juives parler de leur rapport à Israél, à la colonisation de la Palestine et à leur judéité en France. Durée : 58 min. Source : Radio Canut

    https://sons-audioblogs.arte.tv/audioblogs/v2/sons/98875/218201/podcast_218201_xK0Y1.mp3

  • Rien de bon ne vient de la France | Mbaye Lo
    https://www.ritimo.org/Rien-de-bon-ne-vient-de-la-France

    La France n’est pas un problème nouveau pour l’Afrique. Depuis le XIXe siècle, elle fait obstacle à l’autodétermination du continent. (...) Le problème va au-delà de l’aspect économique et englobe aussi des dimensions culturelles et éducatives. Les critiques libérales de la domination culturelle française ont tendance à traiter l’Afrique avec condescendance : elles dénigrent souvent l’influence de la France, mais échouent à fournir une feuille de route claire pour la libération. De nombreuses élites tirent leur inspiration du livre de Frantz Fanon Les damnés de la terre, mais n’annoncent pas pour autant d’étapes concrètes pour démanteler l’hégémonie économique de la France dans la région. Source : Africa is a (...)

    • Tant qu’il n’y aura pas de coordinateur au #PIAL de Linselles, les parents d’Hugo ne pourront lancer aucune démarche. « A priori plusieurs dizaines d’enfants sont concernés sur notre secteur », relate Nicolas Karasiewicz, le père d’Hugo.

      Un recours en justice si la situation ne s’améliore pas

      Une situation qui s’est rapidement fait sentir sur les résultats du jeune garçon, qui présente une vraie fatigue visuelle, et des notes en baisse.

      « J’aimerais qu’on puisse concrètement avoir une date, savoir quand le coordinateur du PIAL va arriver pour lancer les recrutements, s’exclame le père qui ne décolère pas. Il faut informer les familles, faire en sorte que la situation revienne à la normale, que des recrutements soient effectués en urgence pour apprivoiser les examens sereinement : il faut que ça bouge ! »

      Le manque d’AESH n’étant pas propre au territoire, Nicolas a pu s’entretenir avec des parents faisant face à la même difficulté que lui : « certains parents recrutent eux mêmes les AESH, mais à leurs frais. C’est loin d’être une solution et loin d’être satisfaisant », gronde-t-il.

      Lassé de voir cette situation stagner, le père du jeune garçon se dit « prêt à poursuivre cette affaire en justice s’il le faut ».

      Contactés à plusieurs reprises, le département du Nord et le rectorat n’ont pas donné suite à nos sollicitations.

      À lire aussi
      #Handicap intellectuel. Près de 8000 personnes sans solution dans le Nord : « On est invisibles »

      #élève #école #école_inclusive (elle se revendique telle...) #AESH

    • Il me semble que c’est pour partie différent, @sombre. De fait, l"école inclusive" est un thème introduit dans la loi de 2013. Ça vient sanctionner le fait que l’on dit privilègier désormais la « situation de handicap » et les manières de compenser celle-ci plus que « le » handicap. Il n’y jamais eu assez de personnel (AVS, puis AESH) pour doter les élèves qui se voient notifier un accompagnement par les MDP. Mais le dispositif, loin d’être en déshérence, monte en charge (132 000 AESH actuellement). Le plus souvent sans formation initiale, voire continue, des personnels, et avec des salaires de merde (de nombreuses luttes ont eu lieu à ce sujet ces dernières années). Ce qui n’est pas pour rien dans le difficultés rencontrées pour recruter.
      Une des solutions employées, dans le cas de Paris, c’est d’av voir ouvert le recrutement effectué par le Recorat et les PIAL (pôle inclusif d’accompagnement localisés, sic) aux animateurs périscolaires (payés par la Ville). Vu la cherté des loyers, il faut bien deux salaires de ce genre...
      Le « taux de couverture » des notifiés #MDPH, à savoir celleux qui disposent effectivement d’une AESH, varie très fortement selon les régions (de 30 à... 65%, à #Paris).

      Ils flexibilisé la chose à fond en créant des « AESH mutualisés » (en théorie jusqu’à 8 élèves en même temps...). Quant dire que l’intérêt de l’élève n’est pas prioritaire. Il s’agit de produire un bilan comportant un taux de couverture « en progression ». Ils en sont même au point de prévoir, pour s’affranchir de cette contrainte, de vouloir s’approprier une prérogative des MDPH, fixer le nombre d’heure d’attribution d’une AESH aux élèves concernés.

      Cela reste un secteur d’emploi en pleine croissance, ce qui rend difficile de mettre sous le tapis ses aspects contradictoires. C’est un des seuls domaines où il y a des luttes dans l’éducation nationale. Et des avancées susceptibles de faire tache d’huile. Ainsi le rectorat de Paris a, pour la première fois cette année, mis en place une semaine de formation initiale par laquelle passe les vagues incessantes de recrutés, formation suivie d’une formation continuée sur l’année, dont des groupes de travail axés sur les pratiques professionnelles qui peuvent permettent à des AESH de partager leurs difficultés. Un cadre d’échange collectif avec supervision, comme il devrait en exister partout et continûment (ce qui n’est pas le ca ici non plus) dans les métiers de la relation.

      de la doc
      https://www.sudeducation75.org/?s=aesh

      #emploi_précaire #salaire #formation

    • Pas tout à fait. Il s’agit de faire mine de répondre (c’est un effet réelle) à ce qui désormais considéré comme un besoin social en dépensant le moins possible. Là c’est 135 000 salaires, et ça va augmenter. D’où cette « recherche de productivité » où l’employeur peut dire « 8 heures c’est 8 heures » (d’attribution d’AESH) à propos d’heures où une AESH accompagne 4 élèves à la fois (une intensification du travail destructrice).
      C’est des mécanismes très contradictoires. Il y a par exemple des collèges où l’on met tous les élèves avec notifications MDPH dans les mêmes classes (école inclusive on vous dit) afin de ne aps avoir à réclamer des AESH au rectorat, au risque de ne pas les avoir.

      Tout cela va bouger (vers une tendance à l’abandon sous couvert d’accompagnement) avec cette saloperies de classe de niveau, où se retrouveront la très grande majorité des élèves en situation de handicap.

    • Intensification destructrice du travail de l’employé·e qui aura pour conséquence une dégradation de la prestation de service public, à savoir l’inclusion et l’instruction des élèves en situation de handicap.
      On est bien dans le cas d’une réduction des moyens en affamant la bête service public, tout comme lorsqu’on fait des économies sur l’entretien du réseau ferroviaire, on dégrade la prestation de service public de transport en commun en mettant la vie des usagers en danger.

  • Du rempart au boulevard : Macron et l’extrême droite | Sébastien Fontenelle
    https://lmsi.net/Du-rempart-au-boulevard-Macron-et-l-extreme-droite

    Quasiment toutes les digues ont sauté, et la différence entre ce qu’Elizabeth Borne s’obstine à nommer les « valeurs macronistes » et celles de l’extrême-droite semble réduite à néant. Dans ce moment d’effroi, il nous paraît utile de reprendre la généalogie de cette alliance quasiment scellée, et de revenir sur la question des relations entre Macron et Marine Le Pen. Source : Les mots sont importants

  • Toni Negri : pour la multitude, Michael Löwy
    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2023/12/18/toni-negri


    Antonio Negri et Michael Hardt (2013) © CC BY-SA 4.0/ParkaProjects/WikiCo

    En 1997, Toni Negri décide de revenir en Italie, malgré la peine de prison qui l’y attendait, dans l’espoir que son retour susciterait un débat conduisant à une amnistie générale des (milliers de) prisonniers politiques italiens. Ce fut un acte de courage et de générosité comme on en voit rarement… L’écrivain Erri de Luca va lui rendre à cette occasion un émouvant hommage public : « Cher Toni Negri, qui a préféré la prison en Italie aux universités de la moitié du monde […] je veux avant tout te remercier de ton sacrifice. Tu rends l’honneur à un pays qui n’a comme fierté qu’un exercice comptable. »

    Le rêve d’amnistie du philosophe optimiste s’est révélé une illusion, et il se trouve condamné à huit années et demi de prison… Mais il ne se laisse pas démonter et termine, derrière les barreaux, la rédaction du livre Empire, avec son ami Michael Hardt (éditions Exil, 2000). On en connaît les principales thèses controversées : l’Empire c’est le marché capitaliste global, qui ne reconnait plus des frontières nationales. Son adversaire principal n’est plus « l’ouvrier-masse » de l’industrie, mais le travailleur immatériel, cognitif, souvent précaire, qui a vocation a devenir hégémonique. Il a connu un immense succès, transformant le philosophe incarcéré en une « star » internationale. Après deux années, il accède à une semi-liberté, constamment sous la surveillance de la police, avec des perquisitions nocturnes dessin domicile. C’est à cette époque que Judith Revel, brillante universitaire française, deviendra, pour le reste de ses jours, sa compagne. 

    Ce n’est qu’en 2003 qu’il sera finalement libéré – après avoir fait, au total, onze années de prison. Déçu par le recul des luttes en Italie et en conflit avec ses anciens disciples, il décide de revenir à Paris et de s’installer en France. Ayant finalement récupéré son passeport, il pourra maintenant voyager, un vieux rêve qui se réalise. Il fera des nombreux voyages en Amérique Latine, notamment au Brésil et au Venezuela. Hugo Chávez lui rend hommage comme un des inspirateurs, par son livre sur le pouvoir constituant, de la Révolution Bolivarienne. Il sera aussi invité en Chine, où il aura droit à une (décevante) séance avec des réprésentants du Comité Central du PCC. S’il admire le post-modernisme éclatant de Shanghai, il ne pense pas moins que « le Thermidor du PCC a développé le capitalisme avant de développer la démocratie »

    En 2004 paraîtra son deuxième ouvrage avec Hardt, Multitude (La Découverte), qui va lui aussi susciter beaucoup de débats et de polémiques. Francis Fukuyama s’empresse de proclamer que la multitude dont parle Negri est « une horde barbare qui veut détruire le monde civilisé »… Aux yeux de Negri, la multitude est la nouvelle forme que prend l’opéraisme, c’est l’universalisation de la Italian Theory des années 1960-70. Leur troisième livre, Commonwealth (2009, traduit par Elsa Boyer, Gallimard, 2014), sera dénoncé par le Wall Street Journal comme a dark, evil book. Cette théorie du commun est, à ses yeux, une « ontologie marxienne de la révolution », et un premier pas pour un programme politique de la multitude. En 2017 paraît le dernier ouvrage avec Hardt, Assembly (Oup USA), qui proclame la supériorité des mouvements sociaux sur les partis, et de la démocratie directe des assemblées sur la démocratie représentative.

    d’autres fragments d’un tombeau pour Toni Negri
    https://seenthis.net/messages/1032212

    #Toni_Negri

    • Politisé au sein de la Jeunesse Catholique italienne dans les années 1950, il adhère en 1961 à l’operaismo de la revue Quaderni Rossi (Raniero Panzieri, Mario Tronti), qui propose un retour aux usines pour fonder, à partir des luttes locales, une politique ouvrière anticapitaliste. Le jeune Negri s’intéresse beaucoup à Kant, Hegel, Dilthey, Max Weber, Karl Mannheim – objets de ses premiers travaux philosophiques – mais reste indifférent à Marx, encore identifié au Diamat stalinien. Ce n’est qu’au cours des années 1960 qu’il va découvrir, grâce à Georg Lukacs et à ses amis operaistes, le Marx de la lutte de classes.

      Proche de Mario Tronti, dont les travaux mettent en avant le travail vivant comme subjectivité ouvrière subversive, il va s’en séparer lorsque celui-ci décide de rejoindre le PCI en 1967. C’est alors que le communiste Negri va fonder, avec des comités d’usine radicalisés, l’organisation Potere Operaio (1969) qui se définit comme « le parti de l’insurrection ». Il n’en poursuit pas moins une carrière académique brillante, devenant, à l’Université de Padoue, le plus jeune professeur universitaire italien. Son enseignement porte sur « Les Doctrines de l’État », à partir de trois grands penseurs anti-étatistes dont il se réclame : Condorcet, Jefferson et Lénine !

      Tout en travaillant avec les comités d’usine et rédigeant des tracts incendiaires, le philosophe de Padoue écrit un livre sur Descartes, défini comme « le principal idéologue de la révolution capitaliste en Europe continentale », et, d’une certaine façon, comme l’inspirateur du PC Italien, ce « parti cartésien ». Toni Negri est partisan de « l’illégalisme de masse » des mouvements sociaux, se traduisant par des actes de sabotage et des expropriations de supermarchés – dont une sera mise en scène par Dario Fo – mais reste opposé à la militarisation du mouvement. Ces désaccords conduiront à la scission de Potere Operaio et à la création, par Negri et les comités d’usine, d’un nouveau mouvement politique, Autonomia Operaia (1973), qui va jouer un rôle important dans les grandes grèves et mobilisations de l’année 1977 – le Mai 68 italien.

      Il fait, dans un opuscule de 1977, l’apologie du sabotage comme « la clé fondamentale de la rationalité ouvrière ». Mais il s’oppose au militarisme amoral et verticaliste des Brigades Rouges (BR), qui commencent leurs pratiques d’ »exécutions d’ennemis « à cette époque. Il refuse catégoriquement l’homicide politique : « Nous n’avons jamais tué. Nous laissons le meurtre à l’État ». Dans ses écrits, il commence à avancer la thèse de « l’ouvrier social », qui ne se limite plus aux seules usines, mais s’étend à toute la vie sociale urbaine.

      Inquiet d’apprendre l’enlèvement d’Aldo Moro par les Brigades Rouges, Negri s’associe aux tentatives de faire pression sur les Brigadistes pour qu’ils le libèrent. En vain, puisque, comme on le sait, celui-ci sera assassiné par ses ravisseurs. Peu après, en 1979, le philosophe sera arrêté sous l’accusation absurde d’être « le cerveau intellectuel des Brigades Rouges » et donc le responsable de l’assassinat d’Aldo Moro.

      pour cette première nécro honorable en français d’Antoine Lenoir, je dis #toctoc @rezo

  • In the Shadow of the Holocaust | The New Yorker
    https://www.newyorker.com/news/the-weekend-essay/in-the-shadow-of-the-holocaust

    Just three years after the Holocaust, Arendt was comparing a Jewish Israeli party to the Nazi Party, an act that today would be a clear violation of the I.H.R.A.’s definition of antisemitism.

    #instrumentalisation #sionisme

  • Le monde d’après | Mona Chollet
    https://www.la-meridienne.info/Le-monde-d-apres

    Toute la circulation de la compassion est détraquée dans cette guerre. Le dispositif idéologique qui s’est mis en place exige constamment des soutiens des Palestiniens qu’ils fournissent des preuves de leur empathie pour les civils israéliens tués, tout en semblant s’acharner, simultanément, à essayer de décourager cette compassion. En la refusant obstinément aux Palestiniens, d’abord, et ce, depuis des décennies. Source : La méridienne