Reka

géographe cartographe information designer - rêveur utopiste et partageur de savoirs

  • Farkha, le village Palestinien écolo et autogéré qui résiste aux colons - MOUAIS
    https://mouais.org/farkha-le-village-palestinien-ecolo-et-autogere-qui-resiste-aux-colons

    (...)

    C’est que le petit village de Farkha, 1 800 habitants, est devenu une flamme ardente socialiste dans une Palestine ravagée par l’occupation israélienne, les colonies et le néolibéralisme de l’Autorité Palestinienne. « On est le premier écovillage du pays depuis 2019, grâce à notre coopérative oléicole, notre éco-ferme communale, notre coopérative des femmes, nos jardins urbains… On est devenus autosuffisants et autogestionnaires », explique Mostafa autour d’un feu de camp en bas de la maison familiale. « Chaque habitant s’aide lui-même et les autres, on ne dépend plus des Israéliens ni du gouvernement palestinien. Même la police est partie il y a trois ans, car on gérait tous les problèmes nous-mêmes et qu’ils n’avaient plus rien à faire » ajoute-t-il, amusé.
    Économie de la résistance et démocratie directe

    Plantés sur 4 hectares, 10 000 oliviers communaux produisent une huile certifiée biologique et Fairtrade, exportée vers des boutiques solidaires à l’étranger. Elle permet de financer les autres projets municipaux, comme la ferme de panneaux solaires qui alimentent un tiers des foyers et toutes les installations de la commune. L’éco-ferme « Qamar al-Ard » (« Lune de la terre ») regorge de fruits et légumes locaux, bio eux-aussi. « C’est une expérimentation, et la transition n’était pas facile. Beaucoup d’agriculteurs étaient sceptiques au début, mais on veut montrer l’exemple », explique Mostafa. Son père Baker, maire avant lui, avait sillonné l’Europe et le monde à la rencontre d’autres écovillages et éco-fermes pour apprendre les méthodes de production naturelles.

    « Fellah » désigne le paysan qui cultive un lopin de terre pour sa famille, mais par extension, la tradition agricole palestinienne – et une identité paysanne enracinée et résistante. À Farkha, on baigne en plein dedans : quasiment chaque famille a sa propre « mazraa manzaliyé » (ferme domestique ou jardin urbain), parfois avec des chèvres ou des moutons. « Nous pratiquons ainsi l’iqtisad al-muqawama (économie de la résistance), qui nous permet de boycotter toutes les autorités coloniales et les bailleurs de fonds internationaux », explique le maire.

    La politique locale est tout aussi collective et horizontale : le conseil municipal est doublé de comités dédiés aux différentes facettes de la vie quotidienne. Chaque habitant de Farkha est membre d’un moins un comité, qui se réunissent chaque semaine. Et tous les vendredis, ils participent à une journée de travaux collectifs : récoltes, rénovations, constructions… « En ce moment, on répare les maisons abandonnées du vieux village de l’époque ottomane. Le but c’est d’y déménager la mairie, d’y installer une maison d’hôtes, une presse d’huile d’olive… » s’enthousiasme Mostafa. Les murs du village sont ornés de graffitis de la faucille et le marteau, mais aussi du drapeau kurde ou catalan, avec des slogans internationalistes.

    « Même si je suis maire, je ne prends aucune décision sans l’approbation des habitants, ma fonction est surtout symbolique. En vérité, les gens s’administrent tous seuls ». L’inspiration pour ce modèle politique vient des années 50. À l’époque, le Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP, communiste-nationaliste) et le Parti Populaire de Palestine (communiste-internationaliste) règnent en maître dans la région de Selfit, la grande ville voisine. « On l’appelait ‘petite Moscou’ », s’amuse Mostafa. « Aujourd’hui encore, des gens s’appellent Lénine ou Guevara, même s’ils ne sont plus communistes ». Farkha a conservé son ancrage, même si une grande partie des habitants soutient aussi le Fatah de Mahmoud Abbas ou d’autres partis. « L’idée, c’est de prendre notre propre destin en mains », explique-t-il. Musulmans ou athées, politisés ou pas, de gauche ou pas : les habitants partagent en commun l’identité paysanne et solidaire du village.

    Contre la corruption et le collaborationnisme de l’Autorité Palestinienne, crée lors des Accords d’Oslo en 1993 et dirigée par Mahmoud Abbas, Farkha oppose un idéal politique utopique. « Nous n’avons aucune haine envers le peuple juif et ne comprenons pas la leur. Nous rêvons d’un état démocratique laïc, partagé, avec les mêmes droits pour tous », affirme le maire – tout comme la totalité des Palestiniens rencontrés lors de mon séjour d’un mois. Pour lui, l’attaque du Hamas est le résultat logique du siège israélien total de 17 ans sur Gaza. « Je ne voterais jamais pour eux et ne crois pas en leur projet politique. Mais aujourd’hui, ce sont les seuls qui se battent encore, et une explosion était devenue inévitable ». Impossible, ici, de parler du 7 octobre sans aborder les 76 longues années écoulées depuis la Nakba de 1948 : L’occupation israélienne, les massacres, l’apartheid, et la colonisation soutenue par l’État.

    Résister à l’expansion coloniale

    Une menace palpable plane sur les collines d’oliviers de Farkha. Elle devient visible quand Mostafa et moi montons sur le toit d’une maison du vieux village, perchée en hauteur. Il me faut quelques secondes pour comprendre ce que voient mes yeux. À l’horizon, la mer Méditerranée scintille d’argent et d’azur. Peu avant, les gratte-ciels et la pollution de Tel Aviv, métropole coloniale. Puis, à quelques kilomètres de nous, une masse grise : les usines d’Ar’iel, la 4e plus grande colonie israélienne, désignée comme « capitale de la Samarie » par Benjamin Netanyahu. Industries, aires résidentielles s’étendent sur 15 000 km2 de terres confisquées aux Palestiniens depuis 1978. Et le monstre de béton continue de s’étendre. « On a perdu l’accès à 1200 dunums [1,2 hectares] et un millier d’oliviers, cela représente une perte de 135 000 shekels [35 000€] par an juste en huile d’olive », se désole Mostafa. « Mais le problème n’est pas tant l’argent : c’est notre culture qui est sous assaut. Je préfère qu’ils me tuent plutôt que ce qu’ils abattent un seul de mes arbres », dit-il.

    La tactique des colons est bien rodée. D’abord, un berger vient avec son troupeau à un point d’eau ou sur une colline, chasser les Palestiniens aux alentours. Il installe une cabane ou un avant-poste, le connecte à une route, à l’eau. Puis, la cabane devient maison, village, ville. « Ils veulent toute la terre, ils pensent qu’elle leur appartient depuis des millénaires », soupire-t-il. « Doucement, ils grignotent nos terres, se rapprochent du village. Il n’y a plus qu’une seule colline entre eux et nous », soupire-t-il. Nous partons à la rencontre de Bassem Rizkallah, un agriculteur dont la ferme, au creux d’une vallée, est entouré par les colons – qui le harcèlent. « La dernière fois, mes caméras de sécurité ont filmé comment ils ont volé deux vaches », témoigne-t-il. À l’entrée de sa ferme, une plaque en marbre commémore un « martyr » tué par l’armée israélienne dans les années 2000.

    « Il y a eu plusieurs morts ici pendant les deux intifada. Depuis, l’Autorité Palestinienne nous a confisqué nos armes et tout moyen de résister, c’est la deuxième force occupante qui collabore avec Israël », lance un Mostafa écœuré. « Maintenant, tout ce que nous pouvons faire, c’est nous interposer et espérer qu’ils ne nous tirent pas dessus ». C’est que, après le 7 octobre, le gouvernement d’extrême-droite de Benjamin Netanyahou, dominé par deux ministres colons (Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir) a distribué des milliers de fusils d’assaut aux colons, qui se sont constitués en milices – portant même l’uniforme de l’armée. « Nous ne savons plus si ce sont des soldats ou des colons qui nous attaquent. Bon, cela ne fait plus vraiment de différence, puisque l’armée et la police participent maintenant activement à leurs côtés », se désole le jeune maire.

    Depuis le 7 octobre, la situation est passée de mauvaise à catastrophique.

    (...)

  • #critique de l’urbanisme et critique sociale : Guy Debord, théoricien révolutionnaire
    https://metropolitiques.eu/Critique-de-l-urbanisme-et-critique-sociale-Guy-Debord-theoricien.ht

    Dans les années 1950 et 1960, Guy Debord et l’Internationale situationniste ont observé l’emprise du capitalisme sur les villes. Quelles théories de l’urbanisme ont-ils formulé ? Leurs critiques radicales aident-elles à changer de regard sur les villes et l’aménagement de l’espace ? Guy Debord (1931-1994) déclarait, lors de la fondation de l’Internationale lettriste en 1952, que « tout ce qui maintient l’ordre des choses contribue au travail de la police » (Debord 1953, p. 95). Avec Gilles Ivain, alias #Essais

    / #urbanisme, #politique, #aménagement, critique

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_brenu.pdf

    • citation supprimée de l’entrée dans Wikipedia (de) sur Guy Debord trop révolutionnaire ? source identifiée :
      https://comptoir.org/2015/03/23/guy-debord-reac-ou-revolutionnaire

      « Il est juste de reconnaître la difficulté et l’immensité des tâches de la révolution qui veut établir et maintenir une société sans classes. Elle peut assez aisément commencer partout où des assemblées prolétariennes autonomes, ne reconnaissant en dehors d’elles aucune autorité ou propriété de quiconque, plaçant leur volonté au-dessus de toutes les lois et de toutes les spécialisations, aboliront la séparation des individus, l’économie marchande, l’État. Mais elle ne triomphera qu’en s’imposant universellement, sans laisser une parcelle de territoire à aucune forme subsistante de société aliénée. Là, on reverra une Athènes ou une Florence dont personne ne sera rejeté, étendue jusqu’aux extrémités du monde ; et qui, ayant abattu tous ses ennemis, pourra enfin se livrer joyeusement aux véritables divisions et aux affrontements sans fin de la vie historique. » (Guy Debord, Préface à la quatrième édition italienne de La Société du spectacle)

      https://de.m.wikipedia.org/wiki/Diskussion:Guy_Debord

  • #Macédoine_du_Nord : la nouvelle présidente refuse d’utiliser le nom officiel du pays

    Lors de sa prestation de serment, #Gordana_Siljanovska-Davkova, première femme présidente de la Macédoine du Nord, a refusé de prononcer le nouveau nom du pays adopté après un accord « historique » avec la Grèce.

    Fraîchement élue, la première femme présidente de la Macédoine du Nord a refusé de prononcer le nouveau nom du pays utilisé depuis un accord conclu en 2018 avec la Grèce. « Je déclare que j’exercerai la fonction de présidente de Macédoine de manière consciencieuse et responsable, que je respecterai la Constitution et les lois et que je protégerai la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de la Macédoine », a déclaré dimanche 12 mai Gordana Siljanovska-Davkova devant les députés du Parlement et des invités lors de sa prestation de serment.

    Dans le texte officiel, qu’elle a répété, c’est bien le nom constitutionnel de Macédoine du Nord qui est employé. Skopje a conclu en 2018 un accord « historique » avec la Grèce, en acceptant d’ajouter la mention géographique « du Nord » au nom du pays, pour mettre fin à une querelle de longue date avec son voisin, qui bloquait pour cette raison son adhésion à l’OTAN et ses négociations d’adhésion à l’Union européenne (UE).

    Depuis, le pays est devenu membre de l’OTAN. Mais la formation de droite nationaliste VMRO-DPMNE, dont Gordana Siljanovska-Davkova était la candidate au dernier scrutin présidentiel, s’opposait à cet accord avec la Grèce.

    Départ de l’ambassadrice de #Grèce

    Athènes a vivement réagi aux propos de Gordana Siljanovska-Davkova. Sa déclaration est une « violation flagrante de l’accord de Prespa et de la Constitution du pays voisin, qui est conforme à ses obligations internationales », a écrit dans un communiqué le ministère des affaires étrangères grec.

    « La Grèce déclare catégoriquement que la poursuite des progrès dans ses relations bilatérales avec la Macédoine du Nord et le parcours européen de cette dernière dépendent de la mise en œuvre intégrale de l’accord de Prespa et, surtout, de l’utilisation du nom constitutionnel du pays voisin », a ajouté le ministère. L’ambassadrice de Grèce à Skopje a quitté la cérémonie au Parlement en signe de protestation, ont rapporté les médias locaux, en citant l’ambassade grecque.
    Skopje rappelée au respect de ses engagements

    Dans un premier temps, la prise de fonctions de la présidente macédonienne a été saluée depuis Bruxelles par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel. Mais dans un second message posté sur X, la présidente de la Commission européenne a jugé « primordial » que la Macédoine du Nord « continue sur la voie des réformes et respecte pleinement ses engagements » dans la perspective d’une adhésion à l’UE.

    Le VMRO-DPMNE est également arrivé largement en tête des élections législatives, qui se sont déroulées aussi le 8 mai, s’assurant 58 des 120 sièges au Parlement en battant l’Union sociale-démocrate de Macédoine (SDSM), au pouvoir depuis 2017. Le retour au pouvoir de l’opposition de droite dans ce pays pauvre des Balkans de 1,8 million d’habitants risque de raviver les tensions avec la Grèce mais aussi avec la Bulgarie, qui pose ses propres conditions pour faire avancer les négociations d’adhésion de la Macédoine du Nord à l’UE.

    Elue le 8 mai pour un mandat de cinq ans, en battant avec 65 % des voix le chef de l’Etat sortant social-démocrate, Stevo Pendarovski, Mme Siljanovska-Davkova est la première femme à accéder à cette fonction depuis la proclamation d’indépendance de ce petit pays des Balkans en 1991. Cette professeure universitaire à la retraite, qui a fêté samedi son 71e anniversaire, a assuré qu’elle serait la présidente de « tous les citoyens » et a appelé à l’« unité » dans le pays.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/05/12/macedoine-du-nord-la-nouvelle-presidente-refuse-d-utiliser-le-nom-officiel-d

    #toponymie #toponymie_politique

    via @reka

  • La mobilisation de l’eau en #Ukraine
    https://laviedesidees.fr/La-mobilisation-de-l-eau-en-Ukraine

    Les infrastructures de l’eau en Ukraine sont mobilisées depuis le début de la guerre russe en Ukraine dès 2014. Touchés par les bombardements, pris dans les combats, mais aussi marqués par les difficultés économiques, les systèmes et les humains résistent mais risquent d’atteindre leurs limites.

    #International #eau
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240514_lambroschini.pdf

  • L’eau : les tensions d’une ressource
    https://laviedesidees.fr/L-eau-les-tensions-d-une-ressource

    Des sécheresses plus longues aux inondations plus fréquentes, l’eau devient chaque jour un sujet plus central. Les perturbations croissantes du cycle de l’eau mettent à rude épreuve les modes de gestion actuels, aussi bien techniques que politiques, hérités d’une période de moindre tension.

    #Société #International #eau #Sciences #Deux_dossiers_sur_la_Home

  • Le troubadour occitan Henri Gougaud est mort
    https://actualitte.com/article/117095/auteurs/le-troubadour-occitan-henri-gougaud-est-mort

    J’ai adoré le disque qu’il a fait à partir de poèmes des troubadours occitans du XIIe et XIIe siècle, qu’il a traduit en français. Une belle leçon d’amour et de révolte. Le style du chant est daté, mais les textes sont magnifiques.

    « Je voudrais si c’était possible, donner à dieu tout ce que j’ai
    Mon chagrin, ma vie malhabile, moi je ferai dieu comme il est
    Lui donnerait ce que j’ai pris. Si les méchants et les rapaces ont le meilleur de tous les biens, que ceux-là lui en rendent grâce, pour ma part je n’en ferai rien. Dieu a moi ne m’a rien donné qu’une âme que je lui rendrai. »

    L’écrivain, poète, conteur et chanteur Henri Gougaud est mort ce 6 mai à l’âge de 87 ans. Né dans les terres rouges de l’Aude, il s’est voulu un descendant direct des troubadours occitans, portant en lui la poésie et l’art du conte et de l’imagination avec passion.

  • Pour une politique écoféministe

    Dans son livre « Pour une politique écoféministe. Comment réussir la #révolution_écologique », qui paraît aujourd’hui aux éditions le passager clandestin et aux Éditions Wildproject, la chercheuse et activiste australienne #Ariel_Salleh déconstruit le système « productif-reproductif » capitaliste et patriarcal à partir d’un #matérialisme_incarné, pour déjouer la #domination croisée de la Nature et des femmes. Extraits choisis.

    https://www.terrestres.org/2024/05/10/pour-une-politique-ecofeministe

    #écoféminisme #féminisme #écologie #patriarcat #production #reproduction #capitalisme #livre

    • Pour une politique écoféministe

      La moitié de la population mondiale pratique au quotidien des valeurs dites féminines – qui s’avèrent être aussi des valeurs écologiques. Loin de tout essentialisme, Ariel Salleh met en évidence le rôle majeur des femmes, mais aussi des paysan·nes et des peuples autochtones, dans le soin et le maintien des milieux de vie, un travail vital mais invisible aux yeux du capital. Là où le prolétariat de Marx a échoué, elles et ils sont en mesure de constituer une nouvelle classe révolutionnaire – le moteur manquant d’une véritable révolution écologique.

      Engagée dans les luttes contre l’exploitation des terres aborigènes dans les années 1970, Ariel Salleh priorise le rôle des femmes des Suds. Selon elle, l’écoféminisme est la synthèse de quatre révolutions – écologique, féministe, socialiste et décoloniale – qui ne pourront pas aboutir les unes sans les autres.

      Un manuel politique pour refonder le mouvement écologiste.

      https://www.lepassagerclandestin.fr/catalogue/boomerang/pour-politique-ecofeministe

  • Nigeria and Uganda | Into the woods - ZAM
    https://www.zammagazine.com/investigations/1802-nigeria-and-uganda-into-the-woods

    Western “green” funds used for “merrymaking with ministers” while forests are cut down
    Amid hundreds of millions paid by donors to the Ugandan government for forest-saving projects, a powerful logging syndicate linked to the same government continues the desertification. In Nigeria, also despite much “green” funding, the government itself clears out the trees. Forest communities are impoverished in the process.

    Selling out the trees and the poor

    Forests in Nigeria and Uganda disappeared faster during anti-deforestation programmes
    Amid millions spent to “save trees”, large elite timber logging networks were given free reign by authorities
    Bans on using wood impoverished communities while letting timber tycoons off the hook

    #forêts #greenwashing #corruption cc @odilon

  • Au procès de Nuremberg,un acte d’accusation en cartes et graphiques
    https://www.visionscarto.net/cartes-graphiques-au-proces-nuremberg

    par RJ Andrews Data storyteller, RJ Andrews accompagne les organisations pour résoudre des problèmes complexes à l’aide de métaphores visuelles et de graphiques d’information. Ses livres sont disponibles sur le site de Visionary Press. Cet article, traduit par Isabelle Saint-Saëns, a été initialement publié en anglais, dans Chartography, sous le titre « This Chart Kills Fascists - Information graphics from the Nuremberg trials » (12 avril 2024). En regardant la série Masters of the (...) Billets

    #Billets_

  • « Il ne peut pas y avoir de coexistence entre un dominant et un dominé »
    https://lesjours.fr/obsessions/israel-hamas-palestine-guerre/ep12-interview-rami-elhanan-bassam-aramin

    L’un est Israélien, l’autre Palestinien. Les deux ont perdu une fille dans le conflit et militent pour la paix. Entretien croisé avec Rami Elhanan et Bassam Aramin.

  • L’#urbicide : nouvelle dimension de la #guerre

    Le mot n’apparaît pas dans le dictionnaire. Il n’est pas non plus mentionné par le droit international. Pourtant, le terme est de plus en plus mobilisé pour parler de la guerre à #Gaza ou en #Ukraine. L’urbicide, littéralement le #meurtre_des_villes, est une nouvelle dimension de la guerre.

    L’urbicide, littéralement le meurtre des villes, c’est l’#annihilation d’une ville pour détruire un #symbole. #Gaza, #Marioupol, #Alep, #Hiroshima, #Dresde ou #Guernica, chaque guerre à sa “#ville_martyre” qui la résume, qui synthétise son horreur.

    Et si le mot vient d’un roman de science-fiction des années 60, s’il a pris son sens contemporain avec la #guerre_de_Yougoslavie, j’y reviendrai, les exemples antiques sont peut-être ceux qui nous renseignent le mieux sur la nature et le sens profond de l’urbicide : faire disparaître l’ennemi.

    Deux exemples, l’un grec, l’autre romain. En Grèce, Isocrate raconte comment Thèbe souhaite “rendre invisible” la ville de #Platée. Platée très connue alors pour sa victoire retentissante contre l’empire perse. Comment il s’agissait pour Thèbes de procéder à l’#effacement de la cité, et donc de son #existence_politique : Personne ne devait se souvenir de son passé.

    Autre exemple, Romain celui-ci, plus marquant peut être : c’est #Carthage. L’histoire est bien connue. Rome décide de raser Carthage au sol, et la légende raconte que le sol de la ville est stérilisé avec du sel et labouré afin que plus rien n’y repousse. La ville n’est pas l’objet de la guerre, mais bien le moyen d’annihiler symboliquement son adversaire. Un espace où mettre en scène sa victoire à venir et la négation de son ennemi ;

    D’ailleurs cette #mise_en_spectacle est au cœur des bombardements de la Seconde Guerre mondiale, à Guernica, à Dresde, à Hiroshima, c’est avant tout la #puissance_militaire qui est mise en avant dans la #destruction de la ville. Elle devient le #paysage, le théâtre de la guerre.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/a-la-source/l-urbicide-une-nouvelle-dimension-de-la-guerre-5470618
    #disparition #destruction #destruction_totale #urban_matters
    #podcast #audio

  • Comment résistent les Amérindiens ?
    https://laviedesidees.fr/Comment-resistent-les-Amerindiens

    Les #Amérindiens ont du mal à se mobiliser contre une industrie pétrolière dont ils dépendent à bien des égards. Mais peut-on étudier ces mobilisations avec les seuls outils de la science politique, sans s’appuyer sur l’anthropologie de l’Amazonie ?

    #International #anthropologie #économie_politique #mobilisation
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240508_amazonie.pdf

  • It’s Time to Stop Ignoring the Sexual Violence Happening in Gaza
    https://www.thenation.com/article/world/sexual-violence-gaza

    Since Israel launched its war on Gaza, Gazan men and women have provided extensive testimony as to the nature of sexual assault perpetrated by the Israeli military. And although gendered violence pervaded everyday life for Palestinians in both the West Bank and Gaza prior to the current ongoing assault, feminists who rally around the reports of rape of Israeli women, like Sheryl Sandberg and Hillary Clinton, have not lent Palestinian women the same level of concern.

  • « Demande solennelle à celles et ceux qui mènent les interviews : s’il vous plaît, pouvez-vous indiquer que de nombreux spécialistes des génocides, historiens mais aussi juristes, parmi lesquels des Israéliens, évoquent clairement un génocide à Gaza ? Voici quelques exemples » | Ludivine Bantigny
    https://threadreaderapp.com/thread/1787960346030076047.html

    https://video.twimg.com/amplify_video/1787900021104353280/vid/avc1/480x270/3TK17LDITjfQok4l.mp4?tag=14

    "Dénoncer des crimes c’est légitime, ce qui est insupportable c’est d’avoir des élus de la République qui viennent leur expliquer qu’il y a un génocide en cours, un génocide est un terme qui a une définition légale et il faut l’utiliser." Sciences Po : #SophiaAram dans #CàVous

    Dès la mi-octobre, l’historien israélien Raz Segal, spécialiste reconnu de l’histoire des génocides, qualifiait déjà la situation dramatique à #Gaza de « cas d’école de génocide ». Sept mois plus tard, cette situation est d’autant plus abominable.

    L’un des excellents spécialistes israéliens de l’histoire de la Shoah, Amos Goldberg, professeur à l’Université de Jérusalem, insiste sur le génocide qui se mène « sans aucun doute possible » à Gaza.

    C’est dès le 17 octobre (le 17 octobre !) que 800 universitaires, spécialistes de droit international et de l’étude des génocides, ont signé une déclaration publique alertant sur la possibilité d’un génocide à Gaza. L’ horreur est incommensurable depuis.

    Des chercheurs universitaires de par le monde documentent la situation à Gaza et prennent des positions publiques à partir de ces analyses pour évoquer un génocide. Exemple ici : le département de sociologie de la Toronto Metropolitan University
    Craig Mokhiber, avocat spécialisé dans le droit humanitaire international à l’ONU, lançait cet appel en décembre : « Je vous écris dans un moment de grande détresse pour le monde. Une fois encore, nous assistons à un génocide qui se déroule sous nos yeux »...

    • « Qu’il y ait débat sur la caractérisation de génocide ou risque de génocide est légitime, même si le niveau d’horreur devrait amoindrir l’importance de la discussion sémantique. Mais comment est-il possible de laisser, devant une telle audience à la télévision, l’équivalent de ça ? »


      Si le débat était vraiment tenu en plateau, en citant ces spécialistes, est-ce que Sophia Aram pourrait dire tranquillement que c’est « délirant », de « la folie », qu’"on ne peut pas parler de génocide" ? Dirait-elle de ces juristes et historiens : « Ces gens n’ont aucune raison » ? Non.

      Il pourrait y avoir des rappels historiques. Le génocide des Herero et des Nama est reconnu par l’Allemagne. Le massacre de Srebrenica est qualifié de génocide par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et la Cour internationale de justice. S. Aram le sait-elle ?

      Il faudra poursuivre ce thread, pour les raisons dramatiques que l’on sait. Avec les manifestations, ces interpellations documentées sont une des choses que nous pouvons faire, dans notre impuissance désespérée, pour faire cesser les horreurs qui se déroulent sous nos yeux.

      À vous qui avez lu ce fil jusqu’ici, je partage ce témoignage poignant du médecin Dr.Gabor Mate. Il explique avoir pleuré tous les jours après sa visite à Gaza. Comme nous pleurons, parlons, documentons, manifestons, écrivons, autant qu’il est possible.

      Et les mots du poète palestinien, professeur de littérature Refaat Alareer, tué à Gaza le 6 décembre 2023 :
      « Si je dois mourir, vous devez vivre, pour raconter mon histoire. »
      https://youtube.com/watch?v=BrHRgC

      https://twitter.com/LBantigny/status/1788097242789757133

    • Il y a un autre mot qu’on n’utilise pas assez, c’est #pogrom.

      Des pogroms, il y en a plusieurs par semaine depuis des mois, en Cisjordanie, et c’est comme si ça n’avait pas lieu. On continue à te parler du massacre du 7 octobre et à t’accuser de faire le jeu du Hamas parce que tu n’utilises pas le mot « terroriste », comme si c’était de ta faute les 50000 morts palestiniens qui ont suivi l’attaque du 7 octobre. Tu aurais dit « terrorisme », tout se serait résolu, et il n’y aurait pas eu autant de morts. Mais comme il y a cette injustice fondamentale, tout le reste n’existe pas, et n’a pas d’importance, et pire est justifié de fait. Les pogroms sur les palestiniens qui ont leurs biens et leurs maisons incendiés, ou même qui sont tout simplement exécutés par des colons israéliens, ces pogroms ont lieu quotidiennement, mais c’est normal. Comme une grosse pluie d’orage, on va pas y passer 107 ans, comme on dit. Par contre, vous n’avez toujours pas utilisé le mot terrorisme pour désigner les agissements du Hamas (devant Science Po hier, le député LFI Boyard interpellé par la tête de noeud/de liste LR).

  • Des rois colonisés
    https://laviedesidees.fr/Antoine-Perrier-Monarchies-du-Maghreb

    Comment s’organisaient les monarchies marocaines et tunisiennes sous le Protectorat français ? En étudiant les structures administratives et les droits des fonctionnaires dans ces deux pays, Antoine Perrier met en lumière des dynamiques souvent négligées de l’histoire coloniale du #Maghreb.

    #Histoire #monarchie

  • https://medium.com/@anastasia.bizyayeva/every-map-of-china-is-wrong-bc2bce145db2

    GPS uses the World Geodesic Standard 1984 (or WGS-84) as its reference standard. The National Geospatial Intelligence Agency (NGA) in the U.S. maintains WGS-84. This means that de facto, most of the world has subscribed to American mapping conventions. There are a few countries that have established their own geodesic data, including Russia and China. China’s datum is called GCJ-02, which translates to ‘Topographic map non-linear confidentiality algorithm’ (the name ‘GCJ’ comes from the Chinese ‘guó-cè-jú’). Here’s where it gets interesting — GCJ-02 is based on WGS-84, but with a deliberate obfuscation algorithm applied to it. The effect of this is that there are random offsets added to both latitude and longitude, ranging from as little as 50m to as much as 500m. Going back to our map examples, this explains why sometimes street view and satellite view look aligned, while at other times they completely diverge; why sometimes the offset looks like it’s applied in a northwestern direction, sometimes south, sometimes southeast, etc. Now we know what’s happening with our map — satellite images in China differ from the GPS coordinates that we have for locations within the country because of a random offset (random direction and random amount) applied by an obfuscation algorithm. This answers the question of ‘what’ is happening, but next on our agenda is answering ‘why’ this approach is taken by the Chinese government.

    cc @fil @reka

  • Acquitté, Mimmo Lucano rêve de propager le modèle d’accueil de son village à travers l’Europe

    Lourdement condamné en septembre 2021 pour « association de malfaiteurs aux fins d’immigration irrégulière », l’ancien maire calabrais Mimmo Lucano a été presque totalement blanchi par la justice le 12 avril. Il salue une « #victoire_morale » et se présente aux élections municipales et européennes qui se tiendront en juin.

    L’ancienL’ancien maire de Riace garde le sourire, malgré le véritable « périple judiciaire » qu’il a dû traverser ces dernières années. Domenico Lucano, que tout le monde surnomme « Mimmo », insiste : sa propre personne ne compte pas. Il regrette surtout que l’image de Riace, petite commune de Calabre où il vit, et dont il a été le maire entre 2004 et 2018, ait été entachée par les accusations dont il a fait l’objet.

    À travers son acquittement récent, et quasi total, il estime que l’accueil de l’autre est enfin reconnu « comme une solution et une renaissance », notamment pour les terres désertées par la population. « C’est avant tout une victoire morale », souligne-t-il. Ce modèle vertueux d’accueil et de solidarité, ce « Village global » qu’il a contribué à développer au fil des ans, Mimmo Lucano aimerait le voir élargi à toute l’Europe, à l’heure où celle-ci tend plutôt à se barricader.

    Pour tenter d’y parvenir, il a choisi de se présenter aux prochaines élections municipales, à Riace, qui se tiendront en même temps que les élections européennes, pour lesquelles il est également candidat sur une liste d’alliance entre les Verts et la gauche italienne. « Ce qu’on voudrait, c’est une nouvelle Europe qui deviendrait le salut du monde. Pas celle des barbelés, dont les politiques ont provoqué la mort de dizaines de milliers de personnes », dit-il. Entretien.

    Mediapart : Vous sortez d’un sacré feuilleton judiciaire…

    Domenico Lucano : Oui. Un périple judiciaire. C’est mon histoire, mais c’est surtout celle d’une petite communauté, celle de Riace. Un petit bout de la périphérie européenne, avec sa mer Méditerranée, une sorte d’autoroute des pays arabes vers l’Europe. Mais c’est aussi la mer de la tragédie du monde. La Méditerranée a malheureusement changé de couleur, passant du bleu, du vert, au rouge, la couleur du sang. Le sang de beaucoup d’hommes et de femmes qui ne sont pas arrivés au bout de leur chemin. La mer est devenue un piège à leur tentative de bonheur. Elle a pris la couleur de la mort. Au cœur de l’histoire de Riace, il y a surtout un combat, devenu très médiatique, pour l’accueil de l’autre et pour un idéal politique différent.

    Beaucoup de réfugiés afghans fuyant les talibans sont arrivés en Calabre. Je pense aussi à cette tragique nuit d’hiver, le 26 février 2023, durant laquelle les secours ne sont pas venus. Le ministère de l’intérieur a organisé l’arrivée de la douane plutôt que celle des gardes-côtes, qui avaient pourtant les moyens de les sauver. Quatre-vingt-quatorze personnes ont perdu la vie, après avoir passé cinq jours en mer, dont beaucoup d’enfants. En 2022, l’actuel ministre de l’intérieur a utilisé ces mots terribles s’agissant des migrants : il s’agit de « charges résiduelles ». Le gouvernement italien fêtait l’anniversaire de Salvini pendant que les familles pleuraient leurs morts. C’est sans doute le moment le plus déplorable. Il ne sert à rien d’être parmi les grandes puissances mondiales ou de surveiller sa croissance économique quand on est capables d’un tel cynisme face à la vie humaine. La droite a montré son vrai visage.

    La droite et l’extrême droite ?

    Je crois qu’il n’y a pas de différence en Italie. « Extrême » est un adjectif, mais la droite est le lieu commun de la déshumanisation. On a vu différentes tentatives du ministère de l’intérieur pour empêcher les migrants de débarquer en Italie. Le paradoxe, c’est de constater qu’un gouvernement indigne, qui s’illustre par son inhumanité, grimpe dans les sondages. Faire face à ce gouvernement en Italie, en usant d’une parole libre, ne provoque en retour que des coups de matraque. C’est du jamais-vu. Il y a une dérive de la droite en Italie.

    Ce contexte politique vous a aussi valu une lourde condamnation en 2021 – 13 ans de prison et 500 000 euros d’amende, pour « association de malfaiteurs aux fins d’immigration irrégulière ». Comment l’avez-vous vécue ?

    Le 4 octobre 2018, à l’aube, j’ai vu des voitures arriver chez moi pour m’arrêter. Cela a marqué le début d’une histoire hallucinante, qui a duré presque sept ans. Quand j’ai été condamné en première instance le 30 septembre 2021, le sentiment qu’il s’agissait d’un procès politique s’est vite propagé en Italie. On m’a contraint à m’éloigner de Riace durant onze mois, alors que j’avais donné ma vie pour cette terre. Il y a eu une manifestation d’ampleur à Rome, un ex-sénateur a lancé une collecte de fonds destinée à régler l’amende dont je faisais l’objet.

    La collecte a rencontré un succès fou. Mais je lui ai dit que je n’en voulais pas. Je voulais simplement continuer d’accueillir les réfugiés à Riace, et on a construit le « Village global », avec une crèche pour 12 enfants immigrés et plein d’activités. On a tout fait pour continuer de faire exister ce monde-là. J’ai donc vécu cette condamnation avec sérénité, parce que j’ai pu profiter de la solidarité de la population italienne et du reste du monde, qui se raccrochait à la seule perspective de la fraternité.

    Je suis conscient que le fait qu’un petit village de Calabre puisse devenir un exemple pour l’accueil des personnes exilées a beaucoup gêné. Le modèle « Riace » a fait peur au système néolibéral. Mais l’ennemi n’est pas l’étranger ou celui qui lui vient en aide : ce n’est autre que cette nouvelle vague de fascisme qu’il y a en Europe et dans le monde, qui ne cherche qu’à fermer les frontières et à créer des forteresses. Je regrette d’avoir vu après tant d’années de propagande une forme d’égoïsme s’installer dans l’esprit des gens, tel un consensus politique.

    Comment vous sentez-vous aujourd’hui, après cette réhabilitation par la justice ?

    Je vais bien. Deux de mes enfants sont à Rome, le troisième habite avec mon épouse, et je suis seul à Riace. La plupart de mes proches ont vécu l’acquittement comme une libération. Au niveau local, il y a eu une solidarité immédiate, y compris de la part de personnes qui ne partageaient pas ma vision politique. Mais le plus merveilleux dans cette fin de feuilleton, ce n’est pas l’acquittement en soi, ce sont les motivations des juges. Ces derniers ont attendu 90 jours pour les rendre publiques et signifier au reste de monde qu’on ne touchera pas au message politique pour lequel je me suis battu.

    Ils ont rétabli la vérité et confirmé que je n’avais pas pensé à profiter une seconde du système d’accueil que j’avais mis en place à Riace, ni que j’avais pu m’enrichir par ce biais. Ce n’est donc pas un acquittement technique ou juridique. C’est un acquittement moral. Et pour la première fois dans l’histoire des migrations, l’immigration en Italie peut enfin être regardée sous une lumière totalement opposée à celle proposée par certains politiciens. L’accueil de l’autre est enfin reconnu comme une solution et une renaissance. C’est avant tout une victoire morale, et cela vaut plus que tout.

    Vous avez fait le choix de revenir en politique, en vous présentant aux municipales à Riace mais aussi aux européennes, sur la liste des Verts et de l’Alliance de gauche (Alleanza Verdi e Sinistra) – élections qui se tiendront toutes deux les 8 et 9 juin prochains. Est-ce que votre acquittement a joué dans votre décision ?

    Non, car je n’ai jamais perdu ce désir d’engagement politique. La politique, pour moi, se résume à l’espoir, et je n’ai jamais été fatigué à l’idée de continuer d’espérer. Dès le départ, le Village global a été conçu comme un laboratoire politique au niveau local. Cela a d’ailleurs été l’opportunité de multiples réunions, prises de décision collectives et autres activités communes. C’est dans cette démarche que nous avons donc voulu réunir la gauche au-delà du Parti démocrate (Partito Democratico), dont Elly Schlein est la secrétaire.

    Ça n’a pas été facile. Les responsables du parti n’en ont pas tenu compte, alors on a trouvé une coalition a gauche du Parti démocrate. Les Verts et l’Alliance de gauche italienne m’ont demandé si je voulais participer aux européennes. Et avec tous les camarades de Riace, on a dit oui. C’était une envie partagée, parce que les positions qu’ils défendent contre la guerre, en faveur de l’accueil des exilés ou encore pour une loi pour le salaire minimum en Italie correspondaient à mes choix politiques. Un jour, j’aimerais qu’il y ait un panneau « Village de l’accueil » un peu partout dans les communes d’Europe !

    Mais force est de constater que l’on observe plutôt une politique de rejet en Europe…

    À Riace, on a réussi à l’échelle d’une toute petite réalité. Un village de quatre cents habitants est désormais connu pour sa politique d’accueil. À l’échelle européenne, nous ne serons peut-être plus là pour observer ce changement de paradigme. Mais je suis persuadé que d’une petite chose peut naître une grande chose. Je suis heureux que figure sur notre liste la candidate Ilaria Salis, arrêtée par Viktor Orbán en Hongrie pour son engagement contre le fascisme. Nous avons une histoire similaire, elle se bat pour le respect des droits humains. Lorsque j’ai vu les images d’elle à la télévision, la montrant menottée, j’ai été fier de la savoir à mes côtés dans cette aventure au niveau européen.

    Le pacte migratoire européen a été adopté dans la douleur il y a peu. Êtes-vous inquiet de voir cette politique de repli concrétisée à l’échelle européenne à travers ces textes ?

    Ce pacte est absurde. Je n’en partage pas les objectifs, évidemment. On voit partout des tentatives d’affaiblir le droit d’asile, y compris en Italie, ou de créer des sortes de voies de déportation vers des pays tiers comme l’Albanie, où le respect des droits humains n’est pas garanti. C’est triste quand on voit ce qu’on a été capables de faire à notre petite échelle. Je pense que la droite souffre d’un syndrome de la peur de l’être humain. C’est ce qu’on observe en Italie mais aussi en Europe. Ce qu’on voudrait, c’est une nouvelle Europe qui deviendrait le salut du monde. Pas celle des barbelés, dont les politiques ont provoqué la mort de dizaines de milliers de personnes.

    Pourquoi vous présenter à deux élections, à deux échelles différentes ?

    C’est une question redoutable (rires). Je ne veux pas devenir un bureaucrate. Je mettrai la même conviction à l’échelle européenne et je ne ferai de concession à personne : les profits de la politique ne m’intéressent pas. Et j’ajouterai que paradoxalement, je suis d’accord avec la manière dont Matteo Salvini m’a défini un jour, lorsqu’une personne lui a demandé ce qu’il pensait de moi. Il a répondu : « Il vaut zéro. » Ça me convient assez bien, je considère que je ne suis personne. Ce qui est sûr, c’est que j’ai à cœur de poursuivre mon engagement au niveau local et européen. En Italie, la loi permet d’être à la fois maire et député européen.

    Alors, bien sûr, les possibilités sont multiples : je peux être élu maire de Riace, être élu député européen ou les deux, ou pas élu du tout. Je continuerai dans tous les cas à développer le modèle Riace, et j’aimerais élargir ce modèle d’accueil à d’autres communes en Italie, et à d’autres États en Europe, un modèle en faveur de l’accueil qui permet aussi de contrer le déclin démographique. Et pour aller plus loin, j’aimerais également créer une collectivité de communes qui partagerait une monnaie unique, pour nous permettre de sortir de ce néolibéralisme, qui détruit notre économie et notre démocratie, tout en valorisant le travail fourni au sein de la communauté.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/040524/acquitte-mimmo-lucano-reve-de-propager-le-modele-d-accueil-de-son-village-

    #Riace #Mimmo_Lucano #Domenico_Lucano #accueil #réfugiés #migrations #Italie #Calabre #justice #acquittement #entretien #interview #solidarité #criminalisation_de_la_solidarité #villes-refuge #périple_judiciaire #condamnation #réhabilitation #libération #acquittement_moral #engagement_politique

    –—

    Ce fil de discussion est la suite de celui-ci :
    11 octobre 2023, verdict en cour d’appel pour le #procès contre #Mimmo_Lucano, ancien maire de #Riace
    https://seenthis.net/messages/1020950

    signalé par @olaf ici :
    https://seenthis.net/messages/1052451

    ping @_kg_

  • Histoire de la cartographie du XXe siècle : Visionscarto publie ce matin la version française d’un remarquable opus de Gilles Palsky publié initialement en anglais, qui explore l’œuvre de deux cartographes radicaux avant l’heure, Frank Horrabin, socialiste britannique, et Alexander Radó, communiste hongrois.

    Des cartes pour dénoncer l’impérialisme

    https://www.visionscarto.net/es-cartes-pour-denoncer-l-imperialisme

    par Gilles Palsky, Professeur de géographie
    université de Paris I Panthéon-Sorbonne

    « Horrabin et Radó envisageaient les cartes comme des outils permettant de dénoncer et de combattre l’impérialisme bourgeois. Ils présentaient leurs travaux comme des projets nouveaux, différents des atlas ordinaires, qu’ils voulaient ancrés dans l’actualité et offrant des approches dynamiques. »

    #cartographie_radicale #précurseurs #rado #horrabin #histoire_de_la_cartographie

  • L’attachement à la propriété
    https://laviedesidees.fr/Eric-Fabri-Pourquoi-la-propriete-privee

    Pour quelles raisons estime-t-on que nos sociétés sont plus libres, prospères ou démocratiques grâce à l’institution de la propriété privée – et non pas malgré elle ?

    #Philosophie #liberté #propriété #idéologie #oppression
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240502_propriete.pdf

  • Le rôle des cartes dans la contestation
    https://www.visionscarto.net/cartes-et-contestations

    Les cartes sont un support important pour faire avancer l’action politique, en ce qu’elles servent avec efficacité « l’expression de la dissidence ». Ce ne sont pas des documents scientifiques neutres ; elles contribuent à façonner une vision du monde non exempte de biais sélectifs. Même lorsque les autrices et les auteurs des cartes prétendent produire des représentations exactes, les données et les relations qu’elles et ils choisissent de modéliser sont soigneusement sélectionnés pour (...) Billets

    #Billets_

  • Exposition virtuelle : « L’utérus, un organe d’hommes ? »
    https://www.visionscarto.net/exposition-virtuelle-uterus

    Depuis l’été 2023, le site Muséa accueille une nouvelle exposition virtuelle sur l’un des organes de la reproduction. Intitulée L’Utérus, un organe d’hommes ?, cette exposition vise à exposer l’utérus au prisme des sciences humaines et sociales (SHS). Portée par cinq chercheuses issues de plusieurs institutions et champs disciplinaires, elle met en lumière les discours et représentations autour de l’organe, en considérant le temps long et la variété des contextes géographiques. Plusieurs (...) Billets

    #Billets_

  • Infrastructures mortifères. La frontiérisation de la ligne ferroviaire entre Vintimille et Nice
    https://www.visionscarto.net/infrastructure-frontiere

    Il y a des corps qui dérangent. Il y a des morts dont on ne parle pas. Il y a des victimes pour lesquelles on crée des catégories à part quand on essaie d’en comptabiliser le nombre : un carré pour les « accidents », un rond pour les « suicides », un triangle pour les « clandestins ». C’est ce que l’on peut voir dans un schéma tiré d’un dossier sur les « accidents de personnes » sur la ligne ferroviaire Vintimille-Nice compilé par le syndicat CGT des cheminots de la SNCF et confié par un (...) Billets

    #Billets_