La Rotative

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  • Commissariat de Joué-lès-Tours : le RAID débarque, les médias s’emballent
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    Des arrestations ont eu lieu à Joué-lès-Tours ce mercredi 14 octobre, en lien avec les évènements survenus le 20 décembre 2014, et qui avaient conduit à la mort de Bertrand Bilal Nzohabonayo. L’occasion pour les médias d’en remettre une couche sur le caractère supposé « djihadiste » d’une affaire entachée de doutes.

    Sans faire mention des doutes qui entourent cette version, doutes formulés d’abord par des témoins de la scène puis par le procureur de la République de Tours lui-même, les médias locaux et nationaux reprennent à l’unisson une même version : celle du djihadiste Bertrand Bilal Nzohabonayo se ruant sur les policiers en criant « Allah Akbar ». Voici quelques exemples du traitement de ces arrestations.

    Pour France 3 Centre-Val de Loire, le journaliste D. Cros se charge d’écrire, sans nuance aucune, que ces arrestations ont eu lieu « dans l’enquête sur l’attaque au nom de l’islam contre le commissariat de Joué-les-Tours » puis que « Le 20 décembre 2014, un homme était entré dans le commissariat et avait blessé violemment, à l’arme blanche, trois policiers en criant "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand) ».

    La Nouvelle République écrit que « Les faits remontent à dix mois : le 20 décembre 2014, Bertrand Nzohabonayo avait blessé à l’arme blanche trois policiers dans le commissariat de la commune, en criant « Allah Akbar » (Dieu est le plus grand) » avant de mentionner les doutes de la familles sur le sujet.

    (...)

    Bien sûr tout cela est une reprise de la même dépêche AFP mais on vous laisse apprécier avec quelle précaution travaillent les journalistes malgré la complexité de l’affaire.

    Notons que France Bleu, premier média à avoir publié l’information, a l’honnêteté d’au moins mentionner un doute sur cette partie de l’affaire. Le journaliste, X. Louvel, écrit ainsi : « Avait-il crié Allah Akbar (Dieu est grand en arabe) lors de l’agression ? Les témoins de la scène ne l’ont pas tous entendu. Ses parents sont persuadés qu’il n’avait rien d’un terroriste. Il n’était pas fiché, contrairement à son frère connu pour des positions radicales ». Même le proc’ de Tours, lors de sa conférence de presse du 31 décembre, n’évoquait pas ce supposé « Allah Akbar ».