Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • Les éditeurs sont ringards parce qu’ils utilisent le mauvais logiciel
    http://blog.tcrouzet.com/2015/04/02/revolutionner-lecriture-ou-comment-ecrire-avec-ulysses

    Travailler avec un logiciel qui implique de penser la forme revient à se placer dans un paradigme éditorial archaïque, et donc doublement archaïque puisqu’il implique autant les outils d’écriture que ceux de diffusion. Désormais, il est impossible pour un auteur de savoir comment ses textes seront lus : sur papier, smartphone, liseuse, tablette, des apps comme Wattpad ou Feedly voire par mail… Il me paraît vital de prendre en compte cette évolution, au moment même de l’écriture, et même en amont quand on rêve à ses textes futurs.

    J’ai fait comme tout le monde. J’ai écrit avec Apple Works, avec Wordstar, avec Word Perfect, puis avec Word, auquel je suis resté fidèle presque vingt-cinq ans, puis j’ai découvert Ulysses et tout a changé. Passer de Word à Ulysses a été pour moi aussi transformateur que de passer du manuscrit au traitement de texte, pas moins.

    Dans mon prochain essai, au titre éventuel de e-critures, je montrerai comment, au cours des siècles, la technique influence l’écriture, comment changer d’outil c’est changer le texte même. En attendant sa parution, je voudrais simplement vous montrer comment sans Ulysses je ne serais pas en train d’écrire One minute, mon feuilleton quotidien qui vient de fêter ses trois premiers mois.

    • Je me souviens de photos d’"hypermarchés" du livre aux États Unis, des gondoles à perte de vue de best sellers.
      Quand un marché est aussi formaté et quand vous n’achetez plus que des produits c’est faire la part belle aux Ebooks and co.
      C’est un peu la tentation française avec les grands libraires généralistes, réduire la culture à sa dimension marchande.

      Le nombre de librairies indépendantes augmentent aux Etats-Unis, et les jeunes lisent davantage
      http://actudirect.com/etats-unis/le-nombre-de-librairies-independantes-augmentent-aux-etats-unis-et-les-j

    • Ce serait quand même dommage de se priver d’un extrait de récit né dans les conditions éditoriales censées nous libérer de la ringardise :

      « Il faut avouer qu’elle a du talent. Où va-t-elle chercher ses révélations ? Il a sa petite idée. Elle n’est que la façade sexy d’un réseau de hackers. Une interface moderne pour déballer les poubelles conjugales des puissants ou mettre à jour les scandales inhérents au modèle démocratique. Peut-être un mal nécessaire en attendant la révolution.

      Pawan referme son portable. Il ne veut pas savoir de quoi il s’agit cette fois. La stupeur collective pourrait le figer dans une adoration malsaine. Il s’est fait prendre avec l’adultère du président américain. Il résiste à la tentation contrairement aux vulgaires toxicos. »

      Dingue.
      Gérard de Villiers 3.0.
      L’avenir est juste derrière nous ...

    • @l_l_de_mars Oui, c’est très étonnant cette propension de ces fameux auteurs du futur, entendre sachant se servir d’un ordinateur, peut-être même configurer une base de données, de se prendre eux-mêmes comme sujet d’étude et du coup d’en tirer des théories vraiment extraordinaires. Finalement le contenu, ce qui est écrit, devient ultra secondaire en comparaison de la puissance des vecteurs qui portent le texte. Tout comme l’imbécile regarde le doigt du sage quand ce dernier montre la Lune, ici on s’intéresse à l’interface du traitement de texte, beaucoup moins au texte (ce qui est naturellement plus difficile). Finalement, faute de contradicteurs sans doute, on oublie que de telles contributions sont aussi importantes que celles de photographes syndiqués en clubs d’amateurs qui s’interrogent sur l’ouverture et la focale qui ont été utilisées pour prendre telle ou telle photographie. D’un très beau coucher de soleil ou d’un panier contenant trois chatons.

    • @philippe_de_jonckheere il ne s’intéresse pas qu’à l’interface, notre oiseau, il est beaucoup plus con que ça : il pense qu’en continuant à écrire comme un tâcheron des années soixante mais en remplaçant l’intégralité du décor de ses personnages par les gadgets voués à l’obsolescence qui nous entourent, il va rendre son pensum moderne. Un peu comme si un chansonnier remplaçait les péniches passant devant le soleil couchant par des fusées passant devant Alpha du Centaure, en gardant son vieux dictionnaire de rimes pourri et ses références miteuses aux romances éternelles.

      Sinon, pour le sage, je suis pas sûr. À mon avis, le sage, à l’imbécile, il montre son cul.

    • @l_l_de_mars

      Sinon, pour le sage, je suis pas sûr. À mon avis, le sage, à l’imbécile, il montre son cul.

      Donc la Lune.
      Sinon pour le reste, entièrement d’accord, en fait je faisais surtout allusion à ce que je sais de son incessant bavardage à propos du texte numérique (lequel discours tient à peu près dans cet axiome : si c’est numérique, c’est bien, si c’est pas numérique, c’est pas bien) bavardage dans lequel il est surtout connu pour se prendre comme unique objet d’étude, c’est encore pire que Robbe-Grillet professant à propos du nouveau roman et du coup faisant cours sur lui-même. Au moins Robbe-Grillet savait deux ou trois choses à propos de l’écriture et de la littérature.