• Prison| Fondation Copernic
    http://www.fondation-copernic.org/spip.php?article639

    Au 1er février 2012, la France a atteint un niveau record de 65 699 détenus pour 56 150 places disponibles, soit un taux d’occupation général de 115 %, ce taux pouvant atteindre jusqu’à 200 % dans une quinzaine d’établissements. Près de 1 000 détenus dorment encore, à l’heure actuelle, sur des matelas à même le sol. Un surveillant pénitentiaire a la charge, en moyenne, de 80 à 90 détenus.

  • Il faut changer de monde (2010)
    http://anarsonore.free.fr/spip.php?breve196

    « Il viendra un temps où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui » , tels ont été les derniers mots d’August Spies. Aujourd’hui, malgré la chape de plomb des médias, malgré les répressions violentes ou insidieuses, malgré les trahisons des politiques et des appareils syndicaux, partout, presque partout dans le monde, des hommes et des femmes se lèvent pour s’opposer au capitalisme et à l’Etat. Ils le font parfois dans la confusion, parfois avec les illusions sur les institutions, mais il le font souvent avec courage, avec détermination, avec la volonté de réussir.

  • Plus dure sera la chute… | Yovan Menkevick
    http://reflets.info/plus-dure-sera-la-chute

    (Ce deuxième tour des présidentielles n’est peut être pas pathétique pour rien du côté du président sortant. Parce qu’au delà d’avoir pratiqué une politique du coup de menton, divisé les citoyens, démonté les services publics, enfoncé le pays dans le marasme économique, fait exploser le chômage, laissé l’industrie disparaître, cautionné les thèses d’extrême droite, N.S a surtout servi la cause de ses puissants amis qui l’ont hissé au pouvoir. Et aujourd’hui, sa réélection est avant tout une affaire de survie personnelle, tant les affaires judiciaires le cernent. Que risque-t-il s’il n’est pas réélu et perd son immunité présidentielle ? Petit rappel des affaires en cours…) Le mensonge est pratiqué par l’exécutif comme une seconde nature. Au point que Nicolas Sarkozy peut affirmer une chose un jour et dire son contraire le lendemain, voire, et c’est nouveau, s’excuser sur un plateau de télévision d’avoir menti. « Je n’ai jamais dit fête du vrai travail« , donnera ensuite « c’est une expression malheureuse, je n’aurais pas dû l’employer« . Mais là, nous sommes encore dans du mensonge de campagne, avec des fausses affirmations tellement nombreuses que plus personne ne peut les relever : « François Hollande est soutenu par Tariq Ramadan, Hollande a proposé de construire 700 (...)

    • de fil en aiguille cette réflexion sur l’#urbanisme et ce que signifie une #ville vivante, et l’idée de calculer ça avec des méthodes de #GIS :

      Any city that looks too regular or that exists only on the large scale must be treated with suspicion: it may be alive, but there are primary reasons to warrant checking if human activity and movement are indeed taking place on all scales. A living geometry encourages movement and the utilization of space (not to be confused with people putting up with a hostile geometry because they have no other choice). If that is not happening, then the city is dead. Although hundreds of millions of persons have been forced to live in dead urban regions, that does not make those places any more alive in an essential sense. Those dead regions actually look very neat and ordered from the air.

      http://permaculture.org.au/2012/03/27/geospatial-analysis-and-living-urban-geometry

      American suburbanites accepted the burden of buying and maintaining a front lawn that they themselves never use, and which is meant strictly for the visual promotion of the suburban icon for private development companies. The front lawn is a fiercely private realm that cannot be used by others. As a result, no one uses this wasted space on any regular basis. In Europe, the same wasteful philosophy, replacing natural connections by formal, visual typologies, has led to the useless garden. Bearing no relation to older gardens that give pleasure to pedestrians, we see in Europe pieces of green that are inaccessible, isolated, and usually constrained by an unnatural formalistic geometry (both in their overall shape, and in the shape of their physical built supports such as planters).

  • A qui les archives de Michel Foucault ?
    http://passouline.blog.lemonde.fr/2012/04/29/a-qui-les-archives-de-michel-foucault

    Sous la houlette du banquier Jean-Claude Meyer, On y fera appel à la générosité de quelques fondations (Louis Roederer, Pierre Bergé, Total, Lagardère, l’Oréal, Getty, Louis Vuitton et autres foucaldiens de choc) pour acquérir le fonds Foucault.

    Quelle triste ironie ...
    On rendra donc hommage à

    Daniel Defert, qui partagea la vie du philosophe et hérita de leur propriété, a en effet décidé, à 75 ans et au lendemain d’une opération du cœur, de s’en séparer ;

    mais pas à n’importe quel prix, hein ...
    beurk !

  • Marc Saint-Upéry « Le peuple est-il de droite ? », Mouvements 4/2007 (n° 52), p. 93-104.
    http://www.cairn.info/revue-mouvements-2007-4-page-93.htm

    Ce qui pourrait être en train de s’installer avec Sarkozy, donc, c’est la consolidation d’une auto-stylisation idéologique de la droite dure et sans complexe comme camp du bon sens anti-élitiste : la vraie France plébéienne contre l’arrogance dominatrice et sermonneuse des bobos et des nouvelles classes moyennes « privilégiées » qui font régner la dictature du politiquement correct et de la pensée 68 sur des masses populaires fondamentalement saines. Avec cette opération (déjà esquissée antérieurement par le biais du discours raffarinesque de la « France d’en bas »), on entrerait pour de bon dans la logique tout à fait américaine des « culture wars » et du « populisme de marché » comme substitut et inversion symbolique de la lutte de classe, soit un brouillage extrêmement pervers des cartes socio-politiques.

    Analyse qui date, des dernières élections présidentielles précisément, mais qui me semble intéressante.

  • Rase-dock et cherche-mémoire : Tanner et les hommes du port de Gênes | Julia Z. (Article11)
    http://www.article11.info/?Rase-dock-et-cherche-memoire

    Il se dit qu’Alain Tanner a davantage appris sur les cargos que dans les salles obscures. À 18 ans, en 1947, le futur cinéaste s’échappe de Genève et découvre Gênes, son port et ses dockers. 50 ans plus tard, il réalise « Les Hommes du port », documentaire-hommage à l’expérience autogestionnaire de ces derniers, unique trace auto-biographique du cinéaste au sein de sa production. (...) Source : Article11

  • La démocratie maintenant ! Pour un Front républicain contre Sarkozy et l’extrême droite | Pascal Maillard
    http://blogs.mediapart.fr/edition/2012-ils-sengagent/article/250412/la-democratie-maintenant-pour-un-front-republicain-co

    Et ce serait une grave erreur d’analyse que de soutenir la thèse selon laquelle Nicolas Sarkozy et l’UMP courent conjoncturellement après les voix du Front National avec seulement une visée électoraliste. La pensée d’extrême droite est structurelle chez Nicolas Sarkozy. Elle fait système. La politique sécuritaire qu’il conduit depuis 10 ans et la xénophobie d’Etat qu’il a mises en œuvre pendant son quinquennat en sont les illustrations les plus fortes.

  • Pour les économistes l’immigration n’est pas un problème | Telos
    http://www.telos-eu.com/fr/article/pour-les-economistes-l-immigration-n-est-pas-un?q=node/2274
    Des chiffres qu’il est toujours utile de rappeler

    En 2010, le solde migratoire (différence annuelle entre les entrées et les sorties du territoire) se situe aux environ de 75 000 personnes. En termes relatifs, ce solde était donc de 1,2 pour mille, c’est-à-dire environ deux fois moins que celui observé au cours des années 1960 dans notre pays, et d’un niveau incomparable aux sommets atteints par certains de nos voisins tels que l’Allemagne (10 pour mille au début des années 1990), le Royaume-Uni ou les États-Unis (5 pour mille) et sans aucune commune mesure avec les taux espagnols du début des années 2000 (15 pour mille entre 2002 et 2007). On se trouve donc bien loin de l’image d’une invasion migratoire.

  • Un « socialisme gourmand » pour en finir avec la gauche triste | Agnès Rousseaux (Basta !)
    http://www.bastamag.net/article2273.html

    La gauche militante serait-elle encore trop austère, le socialisme trop grisâtre et l’écologie trop culpabilisante ? Pour contrecarrer la « mauvaise jouissance » et l’assouvissement immédiat du désir consumériste que véhicule le capitalisme, le politologue Paul Ariès prône un « socialisme gourmand ». Ou comment articuler plaisirs et revendications dans le cadre d’expérimentations alternatives, premières étapes vers une rupture avec le système prédateur actuel. Source : Basta !

  • Le plan de bataille des marchés : entretien avec le stratège
    http://www.fakirpresse.info/Le-plan-de-bataille-des-marches,359.html

    Vous dites non seulement François Hollande ne va pas tenir ses promesses, mais en plus c’est lui qui va devoir flexibiliser le marché du travail, c’est lui qui doit remettre en cause ce que vous appeler « the famous CDI » le fameux CDI, contrat à durée indéterminée.

    N.D. : C’est lui qui va devoir le faire dans la mesure où c’est lui qui sera élu. En d’autres termes, de toute façon, qui que soit le prochain président de la république française, c’est un travail qu’il va devoir faire, parce que tout simplement il y aura la pression des pairs dans la zone euro, c’est-à-dire de l’Italie, de l’Allemagne, de tous les autres pays. Quand vous regardez bien l’Allemagne au milieu des années 2000 a fait ce genre de réformes, l’Italie, l’Espagne sont obligés de le faire aujourd’hui, la Grèce aussi. Pourquoi la France pourrait-elle s’en dispenser ?

    F.R. : Quel type de réforme ?

    N.D. : Quelles réformes ? J’y viens. C’est le package typique de réformes qui a été imposé à la Grèce, qui est demandé aussi à l’Italie, qui est demandé aussi à l’Espagne, et c’est, si vous voulez, si on fait référence aux années 80, c’est ce qu’on appelle l’économie de l’offre, c’est ce qu’avaient fait en leur temps Reagan et Thatcher. L’Europe continentale a estimé qu’elle pouvait ne pas adopter ce modèle, c’est un choix de société, c’est un choix politique. Il se trouve qu’aujourd’hui le modèle traditionnel français, le modèle du CDI que vous mentionnez est en train d’arriver en bout de course. Il est à bout de souffle, quelque part. Et donc ce qu’il faut faire maintenant, c’est tout simplement le genre de réformes qui a été faite en Espagne récemment.

    #arnaque #PS #élection #fb #tw

  • L’UE approuve le transfert aux USA des données des passagers européens
    http://www.lemonde.fr/technologies/article/2012/04/19/le-parlement-europeen-accepte-le-transfert-aux-usa-des-donnees-de-ses-passag

    Réuni en session plénière à Strasbourg, le Parlement européen a approuvé, jeudi 19 avril, le projet d’accord sur le transfert des données des passagers aériens de l’Union européenne vers les Etats-Unis. 409 eurodéputés ont voté pour, 226 contre, et 33 se sont abstenus.

    Les débats au Parlement ont été vifs, portant essentiellement sur l’équilibre à adopter entre luttre contre le terrorisme et protection de la vie privée. Certains ont également fait valoir qu’un mauvais accord est meilleur qu’aucun accord.

    Dans le nouvel accord, les PNR devraient être stockées cinq ans, sur une base de données « actives », avant de rejoindre une base"dormante", pour dix ans supplémentaires.

    #surveillance

  • The Geometry of God : The Striking Kaleidoscopic Patterns of European Cathedral Ceilings | Brain Pickings
    http://www.brainpickings.org/index.php/2012/04/16/david-stephenson-heavenly-vaults

    Many of these structures, particularly the Gothic cathedrals, were constructed in an era actively occupied with ordering the heavens and expressed in their mathematical nature was a microcosm model of the universe — perhaps a paradoxical proposition that rationality and logic could explain or convey the might of God to which these temples of worship aimed to attest.

    #religion #design

  • Une chronique parue en novembre dans La Décroissance.
    Contrepoint à la célébration unanime par les médias de l’engagement de Sciences-Po pour la promotion de l’égalité des chances et des diversités.

    Feuille de vigne
    Alain Accardo

    Quand, dans les années 1960, la sociologie de l’éducation et de la culture a commencé à mettre en évidence le fait, jusque-là méconnu, que le système scolaire et universitaire apportait une contribution décisive à la reproduction des rapports sociaux de domination, la plupart des enseignants poussèrent les hauts cris en refusant d’admettre que la sélection qu’ils croyaient opérer en toute neutralité et égalité républicaines était étroitement surdéterminée par l’origine sociale des candidats et de leurs juges. On alla même jusqu’à soupçonner les sociologues critiques de vouloir gauchistement mettre le feu à la Sorbonne et dynamiter les grandes écoles.
    Cinquante ans plus tard, c’est le mythe de la libération par l’Ecole qui a fait long feu. Personne d’informé ne peut plus croire à l’égalité des chances de tous les enfants en matière scolaire. Les statistiques, enquête après enquête, sont impitoyables : la réussite sourit massivement aux héritiers culturels et ces derniers ne sont généralement pas des petits pauvres. Au point que la République, pour ne pas paraître bafouer délibérément ses propres principes, a autorisé certains établissements prestigieux à ouvrir, à côté des filières traditionnelles, très sélectives (concours malthusien, mention « Très bien » au Bac, etc.), des voies, d’un accès nettement plus facile, réservées à quelques élèves méritants venus de lycées de zones défavorisées.
    Science Po-Paris est un de ces établissements huppés qui ont accepté de passer des CEP (Convention d’Education Prioritaire) avec les déshérités de banlieue. Le Directeur de cet Institut a présenté en septembre dernier le bilan de son traitement de faveur durant la décennie 2001-2011 : 860 étudiant(e)s en tout ont été hissé(e)s à bord de l’Arche salvatrice et, une fois diplômé(e)s, ont été recruté(e)s à des postes de haut niveau, de préférence dans de grandes entreprises privées (L’Oréal, HSBC, GDF-Suez, Barclays Capital, etc.), beaucoup plus que dans la Fonction publique aux emplois de laquelle Science Po est pourtant censée préparer traditionnellement.
    Aux yeux des dirigeants de Science Po Paris, loin d’apparaître comme la feuille de vigne soulignant plus qu’elle ne la masque l’indécence de notre système de sélection des « élites », l’existence d’une poignée de miraculés scolaires, qu’elle a mis dix ans à sauver du naufrage, serait un indice éclatant de la bonne santé de notre société. Avec l’intrépidité intellectuelle des grands esprits concluant hardiment de quelques-uns à tous, le Directeur en question a déclaré : « La France va bien, ses jeunes vont bien, dès lors qu’on leur fait confiance ». Voilà qui va enthousiasmer les milliers de jeunes, diplômé(e)s ou non, qui pointent au chômage ou qui galèrent de petits boulots en emplois précaires, ou qui poursuivent au fond d’une ZEP obscure une morne scolarité sans avenir.
    Encore que, s’agissant des heureux élus distingués par Science Po, on soit en droit de se demander si c’est vraiment un si beau cadeau qu’on leur a fait de les vouer à une vie de larbins du patronat capitaliste, à un travail de mercenaires préposés à la gestion et la communication de grandes entreprises féroces avec leurs concurrentes, implacables avec leurs propres personnels et tendres à leurs seuls gros actionnaires. Bien sûr, les happy few qui ont bénéficié du dispositif de repêchage doivent penser qu’ils ont eu bien de la chance. Mais si leur passage par Science Po n’a pas définitivement éteint leur intelligence, ils finiront par se poser la question de savoir pourquoi un système social qui sacrifie une grande partie de sa jeunesse aux exigences de la « guerre économique », mériterait d’être servi et défendu ; ils se demanderont si les bataillons de jeunes qui végètent dans leurs établissements de banlieue, ne doivent compter que sur la compassion mesurée des écoles comme Science Po Paris, et pourquoi ces écoles, au lieu de former des élites dévouées au bien public, se préoccupent davantage de former des petits-bourgeois carriéristes, serviteurs inconditionnels du libéralisme économique et politique.
    Alors peut-être les meilleurs d’entre eux se mettront-ils à rêver de mettre le feu à Science Po et autres asiles d’aliénation sociale…

    * Chronique pour La Décroissance (novembre 2011)

  • @seenthis J’ai essayé cette après-midi de poster un message qui ne comportait aucun lien mais une citation, collée, d’un article provenant d’une revue papier que j’avais en .doc. Le message ne passe pas, c’est une question de forme ou de principe ?

  • Walter Benjamin 1/4
    Quatre émissions des Nouveaux chemins de la connaissance
    http://www.franceculture.fr/emission-les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance-walter-benjamin-14-bi

    Nouvelle diffusion de la semaine du 10 au 14 octobre 2011

    A l’occasion d’une semaine consacrée à Walter Benjamin, Adèle Van Reeth reçoit Philippe Ivernel à propos de la biographie et des correspondances de Walter Benjamin.

  • Thierry Paquot : « La lenteur est aussi une vitesse » (L’An 02)
    http://www.lan02.org/2012/03/la-lenteur-est-aussi-une-vitesse

    Il faut préciser que le « temps », philosophiquement parlant, ne fait l’objet d’analyses spécifiques qu’avec Jean-Marie Guyau, Henri Bersgon, Gaston Bachelard et surtout Martin Heidegger, qui avec, Sein und Zeit (1927) révolutionne fondamentalement la manière de le penser. C’est chacun d’entre nous qui présentifie le temps en lui donnant un contenu, en le transformant de temps « présent », « disponible » en un « temps pour ». Si l’être humain est un « être jeté pour la mort », c’est-à-dire que dès sa naissance le compte à rebours est déclenché et que l’issue fatale ne peut être ignorée, son destin est alors marqué par les manières dont il va « habiter le temps », pour reprendre le titre d’un remarquable essai de Jean Chesneaux. Selon les cultures, les religions, les modes de vie, l’appréciation du temps, sa mesure, ses représentations sont différentes, ce dont l’écologie temporelle à construire doit tenir compte. C’est du reste cette diversité des rythmes et des temporalités qui assure à l’humanité sa richesse. Source : L’An 02

  • Affaire Mohamed Merah : de l’importance de la lecture de Michel Foucault

    "L’utilisation politique des délinquants - sous la forme de mouchards, d’indicateurs, de provocateurs - était un fait acquis bien avant le XIXe siècle . Mais après la Révolution, cette pratique a acquis de tout autres dimensions : le noyautage des partis politiques et des associations ouvrières, le recrutement d’hommes de main contre les grévistes et les émeutiers, l’organisation d’une sous-police - travaillant en relation directe avec la police légale et susceptible à la limite de devenir une sorte d’armée parallèle -, tout un fonctionnement extra-légal du pouvoir a été pour une part assuré par la masse de manoeuvre constituée par les délinquants : police clandestine et armée de réserve du pouvoir. Il semble qu’en France, ce soit autour de la Révolution de 1848 et de la prise de pouvoir de Louis-Napoléon que ces pratiques aient atteint leur plein épanouissement . On peut dire que la délinquance, solidifiée par un système pénal centré sur la prison, représente un détournement d’illégalisme pour les circuits de profit et de pouvoir illicites de la classe dominante. L’organisation d’un illégalisme isolé et refermé sur la délinquance n’aurait pas été possible sans le développement des contrôles policiers. Surveillance générale de la population, vigilance « muette, mystérieuse, inaperçue... c’est l’oeil du gouvernement incessamment ouvert et veillant indistinctement sur tous les citoyens, sans pour cela les soumettre à aucune mesure de coercition quelconque... Elle n’a pas besoin d’être écrite dans la loi . » Surveillance particulière et prévue par le Code de 1810 des criminels libérés et de tous ceux qui, déjà passés par la justice pour des faits graves, sont légalement présumés devoir attenter de nouveau au repos de la société. Mais surveillance aussi de milieux et de groupes considérés comme dangereux par des mouchards ou des indicateurs dont presque tous sont d’anciens délinquants, contrôlés à ce titre par la police : la délinquance, objet parmi d’autres de la surveillance policière, en est un des instruments privilégiés. Toutes ces surveillances supposent l’organisation d’une hiérarchie en partie officielle, en partie secrète (c’était essentiellement dans la police parisienne le « service de sûreté » qui comprenait outre les « agents ostensibles » — inspecteurs et brigadiers — les « agents secrets » et des indicateurs qui sont mus par la crainte du châtiment ou l’appât d’une récompense ). Ils supposent aussi l’aménagement d’un système documentaire dont le repérage et l’identification des criminels constituent le centre : signalement obligatoire joint aux ordonnances de prise de corps et aux arrêts des cours d’assises, signalement porté sur les registres d’écrou des prisons, copie de registres de cours d’assises et de tribunaux correctionnels adressée tous les trois mois aux ministères de la Justice et de la Police générale, organisation un peu plus tard au ministère de l’Intérieur d’un « sommier » avec répertoire alphabétique qui récapitule ces registres, utilisation vers 1833 selon la méthode des « naturalistes, des bibliothécaires, des négociants, des gens d’affaires » d’un système de fiches ou bulletins individuels, qui permet d’intégrer facilement des données nouvelles, et en même temps, avec le nom de l’individu recherché, tous les renseignements qui pourraient s’y appliquer. La délinquance, avec les agents occultes qu’elle procure mais aussi avec le quadrillage généralisé qu’elle autorise, constitue un moyen de surveillance perpétuelle sur la population : un appareil qui permet de contrôler, à travers les délinquants eux-mêmes, tout le champ social. La délinquance fonctionne comme un observatoire politique. Les statisticiens et les sociologues en ont fait usage à leur tour, bien après les policiers. Mais cette surveillance n’a pu fonctionner que couplée avec la prison. Parce que celle-ci facilite un contrôle des individus quand ils sont libérés, parce qu’elle permet le recrutement d’indicateurs, et qu’elle multiplie les dénonciations mutuelles, parce qu’elle met des infracteurs en contact les uns avec les autres, elle précipite l’organisation d’un milieu délinquant clos sur lui-même, mais qu’il est facile de contrôler : et tous les effets de désinsertion qu’elle entraîne (chômage, interdictions de séjour, résidences forcées, mises à la disposition) ouvrent largement la possibilité d’imposer aux anciens détenus les tâches qu’on leur assigne. Prison et police forment un dispositif jumelé ; à elles deux elles assurent dans tout le champ des illégalismes la différenciation, l’isolement et l’utilisation d’une délinquance. Dans les illégalismes, le système police-prison découpe une délinquance maniable. Celle-ci, avec sa spécificité, est un effet du système ; mais elle en devient aussi un rouage et un instrument. De sorte qu’il faudrait parler d’un ensemble dont les trois termes (police-prison-délinquance) prennent appui les uns sur les autres et forment un circuit qui n’est jamais interrompu. La surveillance policière fournit à la prison les infracteurs que celle-ci transforme en délinquants, cibles et auxiliaires des contrôles policiers qui renvoient régulièrement certains d’entre eux à la prison. Il n’y a pas une justice pénale destinée à poursuivre toutes les pratiques illégales et qui, pour ce faire, utiliserait la police comme auxiliaire, et comme instrument punitif la prison, quitte à laisser dans le sillage de son action le résidu inassimilable de la « délinquance ». Il faut voir dans cette justice un instrument pour le contrôle différentiel des illégalismes. Par rapport à lui, la justice criminelle joue le rôle de caution légale et de principe de transmission. Elle est un relais dans une économie générale des illégalismes, dont les autres pièces sont (non pas au-dessous d’elle, mais à côté d’elle) la police, la prison et la délinquance. Le débordement de la justice par la police, la force d’inertie que l’institution carcérale oppose à la justice, cela n’est pas chose nouvelle, ni l’effet d’une sclérose ou d’un progressif déplacement du pouvoir ; c’est un trait de structure qui marque les mécanismes punitifs dans les sociétés modernes. Les magistrats ont beau dire ; la justice pénale avec tout son appareil de spectacle est faite pour répondre à la demande quotidienne d’un appareil de contrôle à demi plongé dans l’ombre qui vise à engrener l’une sur l’autre police et délinquance. Les juges en sont les employés à peine rétifs. Ils aident dans la mesure de leurs moyens à la constitution de la délinquance, c’est-à-dire à la différenciation des illégalismes, au contrôle, à la colonisation et à l’utilisation de certains d’entre eux par l’illégalisme de la classe dominante." ( Michel Foucault , Surveiller et punir )

  • Du nouveau dans l’affaire Maurice Audin
    http://images.math.cnrs.fr/Du-nouveau-dans-l-affaire-Maurice.html

    Maurice Audin était un mathématicien algérois. Etudiant brillant, il travaillait à une thèse en analyse fonctionnelle à la faculté d’Alger, quand il fut arrêté en juin 1957 par l’armée française, torturé, et assassiné par un militaire, probablement en juin 1957 [3]. Il a alors vingt-cinq ans, est marié à Josette Audin avec qui il a eu trois enfants [4]. Les circonstances exactes de sa mort sont à ce jour encore inconnues. Cependant, récemment, Nathalie Funès, journaliste au Nouvel Observateur, a retrouvé un document signé du colonel Godard, alors commandant de la zone Alger-Sahel, et nommant l’assassin de Maurice Audin. De plus, le colonel Godard écrit que Maurice Audin a bel et bien été exécuté par un militaire. Ce qui est la toute première source écrite d’origine militaire qui n’accrédite pas la fable (vérité officielle) de l’évasion de Maurice Audin. Elle relate sa découverte dans un livre émouvant « Le camp de Lodi » [5] et aussi dans son article du Nouvel Observateur daté du 1er mars « Révélations sur l’affaire Audin ».

  • Libertés universitaires : le scandale de la CP-CNU

    25 Mars 2012 Par Jérôme VALLUY

    http://blogs.mediapart.fr/blog/jerome-valluy/250312/libertes-universitaires-le-scandale-de-la-cp-cnu
    La Commission Permanente (CP-CNU) du Conseil National des Universités, instituée par le gouvernement Sarkozy, vient de commettre ce mercredi 21 mars 2012 une trahison (de plus) en avançant vers la mise en œuvre du décret du 23 avril 2009 combattu par l’immense majorité des enseignants-chercheurs.

  • IDEX : l’envers du décor (Sauvons l’Université !)
    http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article5440

    Ou comment les Idex entendent bouleverser l’enseignement supérieur et la recherche en France. Les « Initiatives d’excellence » (Idex) ont, dès leur lancement, fait l’objet d’une mise en scène très orchestrée par le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche : annonce de financements en milliards, d’un concours avec jury international, émerveillement calculé devant le gigantisme des institutions ainsi réunies, dramatisation du calendrier (avec pré-sélection puis publication finale) et de la concurrence entre les projets, insistance politique sur l’excellence de ceux-ci, mise en avant des gagnants, consolation et « rattrapage » de certains perdants – le tout par deux fois, puisque deux vagues ont eu lieu au cours des dix-huit derniers mois. La presse n’a pas manqué de se faire l’écho du théâtre de cette lutte d’excellence, et certains échecs ont été, régionalement, très mal vécus [1]. En l’occurrence, cette médiatisation inhabituelle d’un sujet concernant l’enseignement supérieur et la recherche a contribué à opacifier ce qui est en jeu dans les Idex. Et pour cause, ceux-ci ont été montés en secret – concurrence oblige –, la plupart du temps sans que les conseils des institutions lancées dans la course soient même informés du contenu des projets (...) Source : Sauvons l’Université (...)

    • très bonne analyse. Son apport réside notamment dans la mise en évidence des conséquences internes aux universités du mécanisme des IDEX alors que les critiques s’étaient jusque là focalisées sur les conséquences en termes d’équilibre du paysage national des universités. D’autre part, les sommes en jeu sont finalement très faible et ne valent pas que les universités y perdent leur âme (même si les gains à l’échelle d’une discipline ou d’un labo qui verrouilleront une thématique seront non négligeables).

  • Unesco : le bassin d’Arcachon, prochaine victime ?
    http://www.ladepechedubassin.fr/actualite/Unesco%20:-le-bassin-d-Arcachon,-prochaine-victime%20-2771.html

    Souvent une étonnante compréhension du milieu et de ses contraintes avait généré ces productions originales que les habitants avaient su développer : architecture, lieux de travail, formes d’agriculture, pêche, façons de vivre, musique. Les dernières décennies du XXe siècle auront vu la destruction de ces cultures et de ces sociabilités. Si la responsabilité de ces #ethnocides maintenant bien décrits, incombe à la mondialisation, il faut bien avoir à l’esprit que l’effet Unesco est l’un des outils de cette mondialisation. Un outil planétaire et insidieux car il se pare de discours convenus, un jargon maintenant bien maîtrisé par les élus et les fameuses « élites », où s’articulent pêle-mêle la biodiversité, le développement durable, la protection du patrimoine, la reconnaissance nationale, pourquoi pas la création d’emploi, et autre arguments promotionnels magiques. La réalité est beaucoup plus triviale et ces bons mots servent souvent à recouvrir les activités prédatrices. Parmi elles, l’impact du #tourisme international.