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  • Le phénomène ThinkerView ou le triomphe de l’info non-formatée
    https://www.marianne.net/medias/le-phenomene-thinkerview-ou-le-triomphe-de-l-info-non-formatee

    Attirant des centaines de milliers d’internautes, ThinkerView se pose en "anti-chaîne info" et semble surtout répondre à un besoin inassouvi de comprendre la complexité du monde.

    C’est devenu une sorte de must de l’interview. Un endroit privilégié où l’on s’adresse à ceux qui ne regardent plus la télé. En témoigne le geste d’Edwy Plenel annonçant le 24 mai qu’il profite de son passage sur ThinkerView pour lancer une offre d’abonnement à Mediapart, avec un accès gratuit le week-end suivant son intervention en direct. Un signe marketing de l’intérêt porté à « la chaîne qui monte », comme l’a qualifiée l’ex-directeur de la rédaction du Monde. L’influence médiatique a dérivé vers le Web, et une chaîne YouTube peut connaître plus de retentissement que tout autre canal. Alain Juillet en fut sidéré après sa visite en 2018 dans le décor noir à la lumière soignée de ThinkerView. « J’ai été invité par l’intermédiaire d’amis qui travaillent dans l’intelligence économique et qui m’ont incité à accepter, confie cet ancien directeur du renseignement à la DGSE. En arrivant dans la cave faisant office de studio, je me suis demandé ce que je faisais là. Mais j’ai découvert un monde à l’impact effarant. J’avais déjà fait des passages télé, mais jamais connu ça. Des gens m’arrêtent depuis dans la rue parce qu’ils m’ont vu sur ThinkerView. »

    Son interview, un panorama de la géopolitique mondiale, approche les 900 000 vues. Pour plus de deux heures de décryptage, ce que l’on ne voit nulle part ailleurs. Un livre atteste l’effet ThinkerView : Crépuscule, de Juan Branco. Best-seller de ce printemps, il est numéro un des ventes dès sa sortie. Ignoré par les médias mainstream, ce pamphlet contre la Macronie est paru une semaine après que son auteur s’est retrouvé dans le fauteuil de l’interviewé. « Il est impossible de mesurer l’impact sur les ventes mais l’effet amplificateur paraît évident », remarque Florent Massot, coéditeur de Crépuscule. Branco a rapidement accumulé plus de 1 million de vues, l’audience record de la chaîne, supérieure à celle de bon nombre de programmes de télévision. Mais dans ce format long qui parvient à captiver l’auditoire. « Thinker view, c’est l’antichaîne info », estime Pierre Conesa, ancien haut fonctionnaire du ministère de la Défense, invité pour des entretiens où il explique comment la propagande fausse notre vision des conflits. Avec une liberté de ton rare.

    « L’intervieweur pose des questions simples auxquelles on peut répondre de façon directe », résume l’analyste. ThinkerView, c’est d’abord cet intervieweur qui n’apparaît pas à l’écran et se fait appeler Sky. Il refuse de nous rencontrer et déclare quand on lui demande d’où il vient : « Tu ne vas rien savoir sur moi. » Pas même son identité. On découvrira toutefois qu’il est un fils de médecin, d’une quarantaine d’années, qui ne dément pas se prénommer Bertrand. La page Wikipédia de ThinkerView lui accole le nom de « Calinou », patronyme à l’imaginaire affectueux renvoyant à une culture revendiquée par Sky, celle des hackeurs.
    Rejet du journalisme du "star system"

    « Ce milieu écrit sous pseudo depuis que les journalistes de reflets.info ont été menacés de mort et convoqués à la DGSE pour avoir enquêté sur la surveillance numérique, rappelle Fabrice Epelboin, spécialiste du Web qui enseigne à Sciences-Po et publia sur Reflets. Je connais Bertrand depuis longtemps, mais, réflexe typique de hackeur pour ne pas mettre l’autre en danger, je ne veux pas savoir son nom. Il a raison de ne pas le divulguer, et ça s’inscrit dans son rejet en bloc du journalisme du star system. »

    Ledit Bertrand « n’aime pas les journalistes ». Du moins ceux d’aujourd’hui, car il « regrette le temps où les gens prenaient le temps de se parler », comme dans « Italiques », l’émission de l’ORTF à laquelle participait Marc Ullmann. Ce journaliste, décédé en 2014, apparaît comme son mentor. Il l’a accueilli au Club des vigilants, un think tank créé en 1999 avec le but d’apprivoiser l’avenir en agissant pour le mieux afin d’éviter le pire. Là où Bertrand imagina ThinkerView, lancé en 2013 avec l’aide d’amis travaillant comme lui dans la sécurité informatique et le soutien de Marc Ullmann.

    Le premier interviewé fut Jacques Blamont, pionnier de la recherche spatiale et auteur d’Introduction au siècle des menaces. Dans sa vidéo inaugurale, il parle d’ « une humanité qui va dans le mur » alors que la technologie avance à une vitesse exponentielle inédite. « Le genre de considérations qui échappe totalement au public », soulignait cet octogénaire, répondant aux objectifs de ThinkerView : « Ecouter les points de vue peu médiatisés afin d’élargir nos prismes de lecture » et « appréhender toute la complexité des enjeux actuels et futurs de notre monde. »

    « C’est une chaîne lanceuse d’alerte », considère Stéphanie Gibaud, qui a consacré un livre (la traque des lanceurs d’alerte, Max Milo Editions) aux poursuites dont sont victimes ceux qui ont déclenché l’alarme. Invitée à ThinkerView en juin 2017, elle appréciait déjà ce « média qui pousse à la réflexion en présentant des regards inhabituels. On y découvre la collapsologie, les dysfonctionnements de notre système économique, mais aussi des esquisses de solution pour le futur ». Depuis six ans, plus de 150 interviews ont été réalisées, avec dès la troisième, l’apparition d’un logo représentant un cygne noir. Une référence à la théorie selon laquelle un événement aussi rare qu’imprévisible peut avoir des conséquences colossales.
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    Comme à la recherche de ces tournants clés, ThinkerView accueille une large palette d’invités. Un banquier peut annoncer que « la réalité du risque est camouflée à tous les niveaux » d’un système financier où l’on joue déraisonnablement sur les effets de levier. Le ministre conseiller de l’ambassade de Russie se voit interroger sur l’usine à trolls qui s’activa depuis son pays à influencer des élections à l’étranger. Des experts en énergie nous informent sur la réalité du pétrole de schiste, et des hackeurs, sur la possibilité d’une cyberdictature. Un policier apporte son expérience dans la lutte contre le terrorisme, un ingénieur avertit de l’impasse écologique où nous mène le high-tech, un taxi dénonce le sacrifice de sa profession, un général explique pourquoi la guerre revient tandis qu’un illustre physicien livre un cours magistral sur le boson de Higgs. Autant d’intervenants qui font dire aux fidèles de la chaîne qu’elle relève du service public. « La diversité et la qualité des invités qui ont le temps de développer une pensée complexe me permettent de mieux saisir ce monde dans lequel on vit », note Jean-Philippe, un artisan de 52 ans.
    Démarche de hackeur

    On peut s’étonner que ThinkerView ait su attirer depuis ses débuts des personnalités qui vont de l’homme d’affaires libanais Michel Eléftériadès au professeur de l’université de Berkeley Peter Dale Scott, de l’activiste des mers Paul Watson au footballeur Lilian Thuram en passant par le philosophe Edgar Morin, le mathématicien Cédric Villani ou encore Marc Luyckx Ghisi, conseiller de Jacques Delors à la Commission européenne en charge de la prospective. « Bertrand a un gros carnet d’adresses et un culot qui lui permet de brancher n’importe qui », indique son ami Olivier Delamarche, analyste financier avec qui il a cofondé en 2014 Les Econoclastes, un think tank multidisciplinaire très porté sur la macroéconomie. Un des terrains de prédilection de ThinkerView qui a sollicité à maintes reprises des représentants de ces éconoclastes.

    Mais, « la plupart du temps, les invités nous sont proposés par la communauté qui nous suit comme on regarderait une série, avec des gens qui interagissent entre eux, explique Bertrand, pour signifier l’importance de la connectivité avec un public partie prenante du programme grâce à Internet. On est partout, du livreur de pizza au banquier international, et des poissons pilotes sortent du banc pour dénicher des auteurs ou des personnalités intéressantes. » En établissant éventuellement le contact. Avec cette méthode, ThinkerView, forte de sa communauté et de son audience, arrive aujourd’hui à recevoir à peu près qui elle veut.

    Tout a longtemps dépendu d’un engagement bénévole. Un précieux apport technique a été offert par Les Parasites, collectif de jeunes cinéastes qui réalisait les émissions et a aidé à concevoir ce décor graphique sur fond noir immédiatement reconnaissable. Il peut s’installer n’importe où, par exemple au ministère de Mounir Mahjoubi pour l’entretien de ce dernier. Les Parasites ont également permis d’obtenir en 2018 une subvention du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) de 50 000 €.

    “LA QUALITÉ A UN COÛT, MAIS IL EST ESSENTIEL DE RESTER GRATUIT. C’EST LA DÉMARCHE DU HACKEUR QUI MET TOUT SUR LA TABLE ET LAISSE FAIRE CE QU’ON VEUT.” BERTRAND

    « Sans cela on aurait arrêté, mais si la communauté arrive à nous faire tenir, on ne redemandera pas cette aide », signale Bertrand. Car un système de crowdfunding est utilisé depuis un an pour financer une équipe qui s’est professionnalisée. Et la communauté répond présente en apportant chaque mois de quoi payer les techniciens, le matériel, un studio, ainsi qu’un salaire pour Sky. En mai 20 000 € ont été récoltés grâce à plus de 2 000 donateurs. De quoi pérenniser un modèle économique où certains paient pour que chacun puisse en profiter. « La qualité a un coût, mais il est essentiel de rester gratuit, insiste Bertrand. C’est la démarche du hacker qui met tout sur la table et laisse faire ce qu’on veut. »
    Soupçons de conspirationnisme

    Depuis six mois, la presse se penche sur ce phénomène, avec des articles dans les Inrocks et sur Francetvinfo. A chaque fois, on cherche à percer ce mystère incarné par Sky, et on conclut sur un soupçon de conspirationnisme en s’appuyant sur Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, qui diagnostique chez ThinkerView « une culture complotico-compatible » ou un « tropisme procomplotiste ». Dans M, le magazine duMonde, un article a également été consacré à cette chaîne qui a connu une hausse significative de ses abonnées sur YouTube depuis le mouvement des « gilets jaunes ». « Il a été modifié dans la version Web après parution, relate Laureen Ortiz, son auteur, une journaliste qui a travaillé aux Etats-Unis pour Libération et l’AFP. Il a été ajouté que ThinkerView avait des relents conspirationnistes et que Les Econoclastes produisaient des analyses biaisées, sans dire en quoi. A mon sens, de l’idéologie est venue se mêler à l’affaire, alors que je me borne au terrain et me fie à mon instinct. Or, j’ai surtout senti chez Sky une sorte de résistance à l’esprit libre, voire anar. »

    Découvrant le relookage conspi de son article, Laureen a publié un commentaire toujours en ligne indiquant que des ajouts avaient été effectués sans son accord, et elle a réclamé que sa signature soit retirée. Cette suspicion de conspirationnisme repose sur le reproche fait à ThinkerView d’avoir invité une poignée d’individus catalogués dans une indéfinie mouvance complotiste, comme le sulfureux panafricaniste Kemi Seba ou le journaliste Laurent Obertone qui a publié des enquêtes sur la délinquance et l’immigration dont Marine Le Pen a fait la promotion.

    « Ils représentent des courants de pensée très importants dans la société, objecte Fabrice Epelboin. Même s’ils peuvent mettre mal à l’aise, ne pas leur donner la parole ne fait qu’accroître leur crédit en laissant monter le sentiment qu’il y a des choses à cacher. » « Appréhender la réalité, c’est la regarder intégralement, même quand ça dérange votre idéologie, ajoute Alain Juillet. Cela ne m’étonne pas que l’on taxe ThinkerView de conspirationnisme, car cet anathème tombe vite aujourd’hui pour qui sort de la pensée unique. Mais une autre perception se met en place chez un public qui ne veut plus se faire manipuler et préfère s’informer sans se limiter à une seule lorgnette ne proposant qu’une vision partielle et partiale. »

    Alors on peut toujours aller chercher des poux à ThinkerView, trouver que son intervieweur a laissé dérouler certains discours sans les contredire, ou qu’il ferait parfois mieux de se taire, mais cette chaîne comble un vide médiatique en répondant à un besoin de connaissance. Sans œillères, et en incitant à remettre en question ce qui se dit à l’écran grâce à la plate-forme Captain Fact qui offre la possibilité de réfuter les affirmations d’un intervenant. Le succès de ThinkerView devrait plutôt interpeller notre profession, que Sky fustige tout en l’idéalisant, lui qui a interviewé Denis Robert, Paul Moreira ou Elise Lucet, en partisan de l’investigation. « Je respecte la vraie presse et ceux qui ont dédié leur vie à ce boulot comme à une passion, mais la majorité des journalistes est tenue en laisse ou affamée », déplore l’homme dans l’ombre. À la profession de démontrer sa capacité à produire une info débridée.

    #masculinisme

  • Sans oublier le patron de l’extrême droite autrichienne, Strache, leur mentor, pris la main dans le pot de confiture de l’argent de Poutine

    A Milan, Salvini lance les souverainistes à la conquête de l’Europe - L’Express
    https://www.lexpress.fr/actualites/1/actualite/a-milan-salvini-lance-les-souverainistes-a-la-conquete-de-l-europe_2078823.

    A une semaine du scrutin européen, la mission s’annonce délicate pour M. Salvini et sa principale alliée Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (RN) en France, qui souhaitent réussir l’alliance de douze partis nationalistes et identitaires, dont les positions divergent pourtant sur de nombreux points comme la discipline budgétaire ou la répartition des migrants déjà présents dans l’UE.

  • Emma, du blog à la BD
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/emma-du-blog-a-la-bd



    C’est en ce moment, Emma y parle #femmes #féminisme #capitalocène #gilets_jaunes et appelle à un grand soulèvement populaire

    La bloggeuse et autrice de bandes dessinées #Emma connue pour « La #Charge_mentale », s’intéresse aujourd’hui à l’écologie en publiant : « Un autre regard sur le climat » (Massot Editions, mai 2019)

    • Pourquoi faut-il que les bandes dessinées qui ont quelque chose à nous dire soient si régulièrement minables, hideuses, à peine à moitié faites, ringardissimes ?
      Pitié, les allégories façon caricatures du XIXe avec un étiquetage de chaque terme !
      Pitié, les dessins inutiles de personnages qui causent frontalement par impuissance à mettre en scène quoique ce soit !
      Pitié, l’enchainement des cases sans aucune forme de pensée en bande dessinée !
      Pitié le dessin inconsistant jusqu’à l’écoeurement sous le prétexte qu’on l’aura tellement subordonné à l’idée qu’il véhicule qu’on n’aura développé pour lui aucune espèce de pensée !
      Faut arrêter de faire de la bande dessinée si on aime pas ça, si on la méprise et qu’on la prend pour un simple moyen de faire passer plus doucement un discours. Faites des récits, des essais, les gens. Foutez la paix aux bandes.

      je renote ici un truc dit sur Seenthis il y a quelques mois :

      Que quelques humiliés de classe culturelle s’imaginent, et avancent, qu’on sauve la bande dessinée du regard condescendant porté sur elle par la pédagogie, par les grands sujets historiques ou sociaux, ceci ne fait qu’exposer la parfaite nullité de leur regard sur notre discipline et sa puissance propre : il y a mille fois plus à apprendre dans deux pages de Bertoyas, de Bicéphale ou de Musturi, PAR la bande elle-même comme pratique du monde sur lui, que dans l’intégralité des pensums thésards qui rougissent de fierté d’aborder des grandes questions .
      Moyens archaïques de narration, placés, toujours, dix crans au-dessous de tout plan de recherche, ils en sont le reflet timoré, désuet et lourd à l’encre, ce qui est tout-à fait, hélas logique, puisque les bandes sont invitées à l’illustrer et non à en être le cadre expérimental ou déictique.
      Ce rapport instrumentalisant aux bandes est hanté par l’objet , le faisant déborder toute la sphère discursive. Faye et bien d’autres ont pu dire dans les années 70 qu’un tel rapport à la forme atteignait vite cette aporie : il n’y aurait de roman plus moderne que de science-fiction... Mais c’est qu’on pouvait être soucieux de ce qu’une forme prise pouvait faire et changer du monde, probablement parce qu’on n’y méprisait pas le fait même d’écrire .
      Il faudrait être fou, pense-t-on à juste titre, pour consacrer sa vie à une pratique dont on a honte. Et pourtant, nos publieurs de bande dessinée la méprisent plus encore que ceux auxquels leur mode de réévaluation est censé répondre. S’il s’appliquait au cinéma, ce principe éditorial reviendrait à sanctifier le journal de vingt heures en exigeant de Kerrigan, de Maddin ou d’Ishii un bon sujet ancré . Mais c’est exactement sur des valeurs inverses que s’est bâtie l’histoire du cinéma, et c’est devant Fellini ou Tarkovski que les documentaristes ont eu tant de peine à exister ; c’est seulement parce qu’ils accordent un supplément de puissance à leur discipline que Epstein, Franju, Le Tacon, Massart, Ruiz, Pelechian, ou Lucien Castaing-Taylor et Verena Paravel apparaissent là où les autres documentaristes sont minorés.
      S’imaginer qu’on sauve (comme si elles devaient l’être) les bandes par l’Histoire, le social, la pédagogie, « les grands sujets », c’est croire que ce qui sauve la peinture du XXe siècle c’est le réalisme socialiste ou que le meilleur de la littérature du XXe, c’est Maurice Druon.

      Emma, dans le genre, c’est trop beau pour être vrai.

    • Si je te comprends @l_l_de_mars, c’est qu’une question de terminologie, le mot bd serait utilisé à mauvais escient. Peut-être. Je ne connais pas Emma ni son travail, je l’entendais à la radio (alors que j’étais en train de peindre ou de cartographier, c’est selon que l’on soit cartographe ou peintre) et je trouvais plutôt bien ce qu’elle disait. Et elle le disait plutôt bien. Maintenant je ne sais pas dans quel contexte elle travaille, je ne peux pas parler pour elle, mais si cette façon de faire une narration est celle où elle est le plus à l’aise et qu’elle respecte une certaine déontologie, pourquoi pas, on n’est pas obligé·e de lire, on peut passer à côté simplement et vaquer à ses occupations. Ce n’est pas plus facile d’écrire un essai que de faire une bande dessinée. Ou cet autre mode d’expression qui n’a pas de nom. Ou alors ça veut dire quoi, qu’il faut se taire au prétexte qu’on n’est pas expert·e dans tel ou tel medium ?

    • @l_l_de_mars je serais en partie d’accord si on parle de gens qui voudraient « sauver la BD » en lui faisant dire des choses « intelligentes ». Sauf que tu prêtes des intentions à des gens qui n’ont rien à voir avec ce qu’elles affirment = méthode de l’homme de paille. Par exemple Emma a dit plein de fois qu’elle ne sait pas dessiner et elle n’a aucune intention autour de la BD (ni la sauver ni quoi que ce soit).

      Non, écrire un essai, ce n’est pas pareil que de résumer des propos en dessin. C’est juste une visualisation parmi d’autres, comme on ferait des schémas, des graphes, etc. Le fait est que ça a permit de faire comprendre des choses à des milliers de gens qui n’auraient JAMAIS lu un essai sur le même sujet. Alors oui, c’est pas aussi complet/complexe qu’un essai, qu’une thèse, ou qu’un article de magazine de dizaines de page : c’est de la vulgarisation : tenter de résumer des idées sans trop les travestir, par un moyen accessible au plus de monde (texte court, dessin, schémas, vidéos youtube, que sais-je…). Et là chacun choisi son moyen préféré : on en a rien à foutre.

    • @odilon
      Par exemple Emma a dit plein de fois qu’elle ne sait pas dessiner et elle n’a aucune intention autour de la BD (ni la sauver ni quoi que ce soit).

      Ah bin alors tout va bien.
      Elle a pas d’intention, c’est pas grave. la bédé c’est comme des schémas. Bin oui, je suis con. Un power point, quoi. Mais plus cool. Plus de gauche. Et quand ça bouge, c’est des films, hop ! Le montage ? la direction d’acteurs ? On s’en branle ! Ce qui compte, c’est le message ! Qu’est-ce qu’on en a à foutre du reste, c’est de la vulgarisation ! C’est LE BIEN, lldemars, tu comprends pas ? Les romans, qu’est ce qu’on en à foutre si on sait écrire une phrase qui tient debout, composer une structure ? On s’en branle, c’est pour raconter. Raconter des trucs, quoi. Faites chier les artistes, on s’en fout de l’importance que vous accordez à vos foutaises d’artistes. Nous on aime bien qu’on nous raconte des trucs, et les schémas des bédées, l’action des films ou les personnages des romans, c’est juste pour faire passer.
      Un détail, quand même, parce qu’il faut arrêter de prendre le dessin pour rien : quand tu fous un pavé de texte au-dessus de la tête d’une figure, tu ne « résumes pas des idées » (et pourquoi il faudrait les résumer ? Mystère), tu te contentes de les décorer avec un truc inutile. Que le dessin soit là ou pas, c’est kif kif, parce qu’à lui, tu ne fais rien dire. Tu pourrais le remplacer par un poil scotché sur la page, une virgule de merde ou le portrait de Trump, l’idée qu’il y a dans la bulle ne serait ni plus ni moins « résumée », ni plus ni moins dites. Tu pourrais arracher le dessin, le texte n’y gagnerait ni n’y perdrait rien. Il ne sert à rien. Sauf à enjoliver un peu pour attirer l’oeil. C’est pathétique. C’est la vision la plus conne et la plus réductrice du dessin qu’on puisse imaginer.
      Alors autant dire que oui, quand le dessin est aussi consternant, exsangue, maigrichon, sans vie, sans invention, sans la moindre trace de vitalité, de présence, on se demande bien pourquoi on devrait être clément une fois de plus pour cette façon de faire les choses, qui est la règle dans la bd politique.
      il se trouve que la bande dessinée s’invente entre les cases, ce n’est pas une stupide suite de dessins bavardisés, c’est une discipline riche, passionnante, belle, qui mérite mieux que cet usage de grossier personnage. Mais qui s’en fout ? C’est que de la bédé on va pas se casser le cul à essayer de savoir ce qu’on peut faire avec. On, va juste faire comme d’habitude, on va causer, on rajoute juste quelques guirlandes pour attirer le couillon (sinon il lit pas, le couillon, c’est bien connu, et la bédé, c’est pas vraiment de la lecture, c’est pour ça), et on appellera ça bd. Pourquoi s’emmerder avec des exigences quand tout le monde s’en fout absolument ?
      Voilà. On en est là.
      Y’a pas de raisons de s’emmerder avec des enjeux, les formes, c’est juste pour décorer.

      Franchement, j’aurais bien poursuivi cette conversation, mais à quoi bon ? Merde.
      Vous aimez les trucs ni faits ni à faire dès l’instant où ils soutiennent des idées qui vous conviennent ? Grand bien vous fasse. Un tel monde est un monde de pure communication, et c’est le dernier endroit au monde où j’ai envie de perdre mon temps.

    • @philippe_de_jonckheere assigné ? où j’ai dit ça ? où aurais-je dit que c’était « soit ça soit ça » et rien d’autre ? Non mais faut arrêter d’imaginer des trucs tout blanc et tout noir…

      @l_l_de_mars mais tout médium est un support, qui n’est pas forcément investi par de l’artistique. Bien sûr que oui « un texte » peut servir/devenir de l’art OU PAS. Et donc c’est totalement pareil pour n’importe quel médium : « une vidéo » peut devenir de l’art, suivant comment c’est monté, comment les gens jouent dedans, OU PAS. Et pareil pour « un dessin », « une chanson »…

      En gros ce que tu dis, c’est que tout texte, dessin, film, chant, etc, devrait être pensé par un⋅e artiste/en tant qu’artiste, sinon ça n’a aucun intérêt. Bah il semblerait que non, on peut prendre un support, juste pour échanger de manière non artistique avec les autres : si si ça existe !

      Si toi ta seule manière d’échanger avec les autres c’est par l’art, parce que t’es un artiste complet à 100%, super, vraiment. Mais c’est pas la vocation de tout le monde, et possible que ça te rende triste ou t’agace, mais c’est bien comme ça : l’art n’est pas la seule manière d’échanger entre êtres humains, c’est une parmi d’autres. Et les différents supports d’échange n’appartiennent pas aux artistes, l’écriture n’appartient pas aux écrivain⋅es, la vidéo n’appartient pas aux cinéastes, le chant n’appartient pas aux musicien⋅nes, etc. Et une personne qui pense en tant qu’artiste n’a pas les mêmes besoins ni priorité qu’une personne qui pense en tant qu’éducation populaire par exemple (et ça peut être dans la même personne) (et désolé de la lourdeur mais je suis obligé de préciser : attention je ne pense pas que les livres d’Emma soit de l’éducation populaire hein, c’était juste un exemple, ils s’inscrivent plutôt dans une démarche de Sachant par le haut qui vulgarise des idées aux gens, ce qui n’a rien à voir avec l’éduc pop)

      Et sinon, aussi, faut arrêter les grandiloquences manichéennes, où c’est là encore « soit ça soit ça ». :D
      Que je sache, ce n’est pas parce qu’on affirme que tout médium peut être utilisé par tout le monde, que ça peut être utilisé aussi pour autre chose que de l’art, qu’on pense que l’art est caduque et qu’alors ça ne doit être utilisé QUE pour de la « communication ». Il n’y a absolument rien qui empêche que tout soit possible. Juste ça dépend des gens, on n’échange pas tous de la même manière.

      (Et qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit : bien sûr que la forme fait partie du contenu, et qu’il y a de quoi critiquer le fait de vouloir faire passer un message progressiste sous une forme réactionnaire, ou propagandiste. Mais il y a aussi différentes facilités de lecture des différents médiums : là aussi tu mets dans la bouche des autres des choses pas dites, car ce n’est pas une histoire d’être « couillon », lire un texte, une image, une peinture : ça s’apprend, ce n’est pas inné, donc même sans être couillon on peut ne pas savoir lire des choses.)

      Bon mais je crois que par écrit comme ça, c’est assez probable que ça ne fera que quiproquo sur quiproquo et ça exacerbe souvent les clivages. (Le médium influe sur le contenu, donc.) À l’oral en vrai, je suis sûr qu’on serait un peu plus d’accord, même si pas sur tout. :p

    • hé bé, si je m’attendais à ce que ça vous fasse causer à ce point. C’est souvent surprenant, Seenthis. Bref, d’une certaine façon, ça me fait plaisir.

      @odilon désolé, j’écris tard et je fais un autre texte en même temps (c’est le bouclage du Pré Carré 13) en pleine nuit. Je veux pas t’attribuer ceci ou cela, j’ai cliqué sur le bidulon automatique et zouiche.

      @rastapopoulos qu’elle fasse ou pas une oeuvre d’art, je m’en fous. Qu’elle fasse au moins une bande dessinée, et on en reparle. Distinguer fond et forme est d’une parfaite inutilité pour penser quoi que ce soit, en plus d’être épistémiquement faux et aberrant pour un travail plastique, aussi chargé soit-il scripturairement. Je vais pas ici réécrire ce que je fais ailleurs au long (feuilleton théorique de Pré Carré 5 à 14 « Dessiner », articles dans du9 ou essais chez Adverse poru ceux qui voudraient en savoir plus long), mais franchement, faudra un jour arrêter avec ces foutaises. Une image n’est pas un pot de confiture avec du sens dedans. pour ceux que ça intéresse, un essai là :https://www.du9.org/dossier/a-propos-de-lart-invisible-de-scott-mccloud

      @aude_v le boulot intelligent et le soin en bandes (pas de mot spécifique qui me vienne) de Guillaume n’est pas la règle, hélas, mais c’est finalement bien plus fréquent qu’on ne l’imagine.
      Que ce rapport au travail en bandes déserte la bd politique ne dit qu’une chose : trop de gens portent crédit entre une séparation fond et forme ; qu’ils reconduisent en faisant de la merde dont la fameuse forme n’a plus aucune raison d’être sinon de signifier cette séparation même. Cette séparation EST politique. Elle rêve d’efficacité, d’univocité, de monosémie. Et elle fait de l’image son point d’impensé.
      Mes propres camarades, trop souvent, on partagé cette vision stérile du monde des productions, qui touchait tout : des maisons érigés selon de belles règles éthiques et historiques laides comme des foutus chalet suisses. Des affiches que rien n’aurait distingué d’affiche skinhead si on avait pas écrit en gros dessus le propos. Des textes prépompidoliens stylistiquement quand ils étaient écrits en solo (la faute à une fixette sur René Char et ce genre de mausolées, sans doute) ou complètement vidés de toute existence quand le collectif avait limé toute aspérité et ambiguité possible (sans gommer celle-de fond : pourquoi rendre illisible un travail destiné à emporter vivement l’adhésion ?)
      tout ça est en train de changer depuis quelques années, et je m’en réjouis pas seulement artistiquement, mais également en termes de cohérence politique : on ne renverse pas le vieux monde avec les images de ce vieux monde.

      Je l’allume, Emma, parce que ce travail est un usage sans considération d’une approche singulière du monde qui en reconduit la grossièreté en tant qu’usage : on continue de mépriser les bandes à ce titre comme en tant d’autre, et son travail est une des clés de ce mépris. il est plein de ce mépris de fond. La bd, c’est bon pour faire passer ses idées, la bd, ça n’a pas d’idée propre.
      Mais je le répète, la bd, ça pense, ça produit du sens, ert ça n’est pas qu’une suite de dessins qui causent, ce sont des articulations, des mouvements de fonds, des agencements à la fois linéaires et tabulaires, des intrications scripturaires et plastiques indénouables, des solutions intellectuelles, poétiques, formelles, narratives, impossibles à produire par d’autres moyens.

      Quand à la grille d’analyse de Madmeg, pas de surprise. Son monde est sans aspérité, et ses yeux se ferment quand, pour le même genre de raisons ou conséquentes de cette approche fonctionnaliste j’allume Squarzoni, Davodeau, Vandermeulen et, chaque jour, des dizaines d’autres trous-du-cul de tous genres possibles sur papier ou en conférence. Autant dire que l’argument est au mieux comique.
      Oui, le féminisme aurait besoin d’autre chose que de Stromquist dont le seul mérite graphique est, au moins, de nous épargner l’académie mollasse et effectivement nunuche qui rend indistinct visuellement des dizaines de blog bd.

    • Un autre dessinateur qui dessine à la truelle, je trouve Yann Lindingre


      Lindingre sur francecul aussi tiens :
      https://www.franceculture.fr/personne-yan-lindingre
      http://www.fluideglacial.com/leblog/#
      Yann Lindingre était rédac chef de Fluide Glacial, ah ben oui là tout de suite ça vous enlumine un C.V
      https://www.lesrequinsmarteaux.com/auteur/lindingre
      je me souviens de Lindingre dans le talk-show des informés de France-info je sais pas ce qu’il aller foutre dans cette émission de merde.
      #dessin_cracra

    • @vanderling même combat avec ce genre de cochonneries (je précise que je ne me suis pas appuyé toute l’oeuvre de Lindingre. Rien n’exclut qu’il ait fait d’autres trucs, dans d’autres dimensions, que ce que j’ai pu voir en bandes ou en dessin de presse). Lindingre, et tout ce qui de près ou de loin fonctionne sur la pompe à gros lourds issue de la tradition Charlie qui me navre Lindingre, Bert, Riss, Charb, Luz, quelques milliers d’autres parmi lesquels je n’ai aucune espèce de raison de trier. Le dernier avatar que j’aie vu passer et très probablement le dessinateur le plus miteux est Marsault. Ce qu’ils « disent » est hors de mon propos (ce serait encore un autre problème, au cas par cas) .
      J’ai déjà, sur seenthis, écrit un truc sur la caricature, je ne sais plus où. (je vais vous retrouver ça) Quand il avait été publié dans CQFD (pour lequel ça avait été écrit au départ), ce texte m’avait valu quelques courriers de mes collaborateurs verts. Le journal dans lequel je bosse depuis plus de quinze ans n’est pas le dernier à avoir (et à) véhiculer ce genre de merdes. La nouvelle équipe tend à changer ça. Je sais pas encore si ça va dans une direction complètement féconde (la poésardie légère et le lyrisme appuyé ne font pas non plus exception au désastre ; c’est le pôle Pierrot Lunaire, pas plus aimable que l’autre. J’ai pas envie de choisir entre Bigard et le mime Marceau)

    • @vanderling si, dans le cadre dont je parle, tu ne peux pas les rassembler, c’est bien la démonstration que le cadre dont je parle est un point aveugle de l’analyse du dessin de presse et de la bande dessinée.
      Je ne sais pas ce qu’est un puriste. Je suppose que ça ne dépend que de qui le montre du doigt. En gros, ça parle de tes exigences, pas des miennes.

    • @aude_v Hm. Oui, et aussi pas oui, et aussi oui. Sa modestie ne fait qu’effleurer le problème car le dessin n’est « moche » que relativement au confort fonctionnaliste dans lequel il s’installe (ce que serait, absolument, un dessin moche est une notion folle, déshistoricisée, placé selon une hiérarchie qui m’échappe, qui n’ a pas de raison d’être retenue).

      (Mais tout le monde dessine et à vrai dire les non-dessinateurs ne sont que des gens qui ont arrêté, à 12 ans ou plus tard.) Et ça tombe plus vite sur les femmes

      je dirais : ça tombe plus vite sur les femmes comme tout le reste (comme le tout d’une société où tenir tête est un attribut masculinisé. Bref, je vais rien t’apprendre là-dessus ni à qui que ce soit ici)
      Si le dessin est abandonné, c’est à l’âge où, après t’y avoir invité copieusement dans la première enfance, il t’es dit qu’il est temps de passer à des séries de signes plus sérieux. Maintenant, on va écrire. fini de dessiner, on est grand. Rabattre le dessin comme activité dans le champ des signes n’a aucune espèce d’évidence ontologique, mais marque le début des malentendus historiques (métaphysiques, sociaux, artistiques, etc.) Et évidemment, ça signifie également que le régime de l’age adulte passe par la congédiation de certains principes de plaisir : l’implicite, c’est que le sens se gagne comme un renoncement au plaisir. Je fais court, sans doute trop, mais on peut voir ici naître une longue chaîne de malentendus qui ne sont pas pour rien dans le traitement de la bande dessinée comme activité (de signifiance) et comme discipline (comme cadre d’advention).

      même quand elles se présentent aussi modestement qu’Emma :
      Dessinatrice de trucs moches mais qui veulent dire des choses. Féministe inclusive, antiraciste, anticapitaliste.

      le problème qui se pose dans ce regard sur son propre travail est multiple, du point de vue du plaisir (pas d’ivresse ni d’abandon à dessiner) et des conséquences visiblement de cette formalité abrégée, comme de celui du sens (un dessin duquel on n’attend rien qu’il puisse produire en lui-même).

      J’ajoute que je n’ai pas lu Branco. Que si je le faisais, je serais aussi attentif à sa façon d’écrire (c’est à dire, ici, si je te suis bien, de s’écrire) que je le suis de n’importe quel livre. Je cause préférentiellement su Seenthis de Bd notamment parce que j’estime que dans ce domaine il y a un travail de réflexion à faire dans lequel je me sens plus de compétences que dans d’autres.

    • Lindingre, et tout ce qui de près ou de loin fonctionne sur la pompe à gros lourds issue de la tradition Charlie qui me navre Lindingre, Bert, Riss, Charb, Luz, quelques milliers d’autres parmi lesquels je n’ai aucune espèce de raison de trier

      dixit...@l_l_de_mars Berth avec un H que j’adore ? ah ben non y’a aussi Bert tout court :
      https://www.du9.org/chronique/journal-de-jo-manix-mars-1994

  • "Vous devriez arrêter de manifester monsieur, ça ne vous réussit pas"
    https://www.rue89strasbourg.com/vous-devriez-arreter-de-manifester-monsieur-ca-ne-vous-reussit-pas-

    Lundi 29 avril, cinq personnes ont été jugées après avoir été interpellées en marge de l’acte 24 des Gilets jaunes. Récit d’audiences absurdes, marquées par les premières applications de la loi anti-casseurs et des accusations souvent floues.

    Une mère célibataire à la barre

    À la barre, Clara a la gorge nouée. Cette mère célibataire, avec deux enfants à charge, ne parvient pas à s’exprimer pour se défendre. Elle est accusée de « participation à un attroupement après sommations », « violence avec lancée de projectile contre un agent dépositaire de l’autorité publique sans Interruption temporaire du travail (ITT) » et « outrage à agent dépositaire de l’autorité publique ».

    Cette bénévole dans une association d’aide aux SDF s’effondre lorsqu’elle entend le président du tribunal énoncer son délibéré : 2 mois d’emprisonnement sans mandat de dépôt. « Vous serez convoquée par un juge d’application des peines pour procéder à un aménagement (Travail d’intérêt général ou bracelet électronique, ndlr). », rassure le président du tribunal.

    Opinel et feu de détresse

    Le plus penaud des accusés, c’est le boulanger. Rémi n’a même pas manifesté. Il a été arrêté avant même de rejoindre le cortège. Le trentenaire célibataire a eu le malheur de laisser son Opinel dans son sac. Il a donc été placé en garde à vue pendant 48 heures pour « participation à une manifestation en étant porteur d’une arme ». La possession d’un feu de détresse l’accable selon la procureure, qui demande trois mois d’emprisonnement.

    Dans ses écrits, Me Mohamed Aachour dénonçait une « fouille non légale ». « La loi (anti-casseurs, ndlr) autorise la fouille dans un périmètre délimité et ses abords immédiats. Moi je ne sais pas ce que sont les abords immédiats. Vous pourriez faire jurisprudence en définissant cette notion floue. » Le président du tribunal écarte ces propos et suit la demande du substitut du procureur : Rémi est condamné à trois mois d’emprisonnement ferme.

    « Ils font ça pour dissuader de manifester »

    Sandra, 51, attend depuis des heures dans le palais de justice. « Moi je viens pour Yannick », explique-t-elle, inquiète. Cette figure locale des Gilets jaunes a déjà été condamnée à onze reprises au cours des dernières années. Interpellé le 20 novembre, il a écopé de quatre mois de prison pour avoir bloqué une autoroute. Le substitut du procureur décrit « un meneur ou un organisateur avec un risque de renouvellement (des délits, ndlr) fort ». Il demande un mandat de dépôt pour une détention provisoire dans l’attente de son procès, repoussé au 29 mai.

    Autre absurdité issue de la loi anti-casseur : il est reproché à Yannick Krommenacker d’avoir dissimulé son visage pendant la manifestation. « Je suis asthmatique, je me suis protégé, mon dossier médical le prouvera », assure-t-il. Cet adepte des Live Facebook ne souhaite pas se cacher. Lors de l’acte 24, Rue89 Strasbourg l’a croisé à de nombreuses reprises en train de filmer et de diffuser sur les réseaux sociaux. Il porte même son nom et prénom sur son pull.

    « Vous devriez arrêter »

    Yannick Krommenacker sort finalement libre de la salle d’audience 101 du TGI. Mais il est placé sous contrôle judiciaire, interdit de territoire sur toute l’Eurométropole et obligé de pointer deux fois par semaine au commissariat de Haguenau. « Vous devriez arrêter de manifester, monsieur. Ça ne vous réussit pas. », conclut le président du tribunal. Le militant exprime son incompréhension :

  • La mondialisation de l’alimentation préhistorique a duré trois millénaires
    Les paysans ont commencé à transformer les régimes alimentaires à travers le vieux monde il y a 7 000 ans.

    Depuis le début de l’archéologie, les chercheurs ont balayé le monde à la recherche de preuves des premières cultures domestiquées. En extrayant minutieusement des morceaux d’orge, de blé, de mil et de riz calcinés dans les restes de foyers et de feux de camp antiques, ils ont publié des études affirmant qu’une région ou un pays en particulier avait été l’un des premiers à cultiver des céréales anciennes.
    Xinyi Liu, professeur adjoint d’anthropologie des arts et des sciences, université de Washington à Saint-Louis

    À présent, une équipe internationale de scientifiques, dirigée par Xinyi Liu de l’Université de Washington à Saint-Louis, a consolidé les résultats de centaines d’études afin de dresser une carte détaillée de la manière dont les anciennes cultures céréalières se sont répandues dans des poches isolées. civilisations à travers le vieux monde.

    "Le fait même que la" mondialisation alimentaire "dans la Préhistoire a duré plus de trois mille ans indique peut-être que l’un des principaux moteurs du processus était les besoins perpétuels des pauvres plutôt que des choix culturels plus éphémères des puissants au néolithique et à l’âge du bronze », a déclaré Liu, professeur adjoint d’anthropologie des arts et des sciences.

    Paru dans la revue Quaternary Science Reviews, l’étude illustre le consensus scientifique actuel sur le processus de mondialisation de l’alimentation préhistorique qui a transformé les régimes alimentaires en Eurasie et en Afrique du Nord il y a 7 000 à 3 500 ans.

    Les co-auteurs incluent des chercheurs de l’Université de Cambridge au Royaume-Uni ; Université Zheijiang en Chine ; l’Institut lituanien d’histoire ; la Smithsonian Institution ; et l’Académie chinoise des sciences sociales à Beijing.

    L’étude suggère que la mondialisation alimentaire à l’époque de la préhistoire n’était pas motivée par les appétits exotiques des élites dirigeantes, mais par l’ingéniosité incessante de paysans pauvres qui recherchaient de nouveaux moyens de mettre un peu plus de nourriture sur leurs tables.

    "Les récents développements de la recherche déplacent l’attention de la chronologie et des voies vers les moteurs du processus de" mondialisation de l’alimentation "et prennent en compte le contexte dans lequel les innovations agricoles et alimentaires ont vu le jour et les agents impliqués", a déclaré Liu. "Ces études soulignent le rôle joué par les principaux agents de la production agricole, les agriculteurs ordinaires du passé."
    champ de millet
    Le mil, une base de l’alimentation ancienne, est toujours cultivé dans les contreforts des montagnes à travers l’Eurasie. (Photo : Xinyi Liu)

    En essayant de nouveaux types de semences, en labourant les champs un peu plus en amont ou en aval ou en décalant les temps de plantation et de récolte, les paysans ont utilisé une méthode empirique pour surmonter les défis climatiques et élargir les limites géographiques de la plantation de certains grains. . Progressivement, cette expérimentation a considérablement amélioré les rendements, car les agriculteurs ont appris à prolonger la saison de croissance en plantant des cultures de printemps et d’automne dans les mêmes champs.

    Alors que beaucoup de gens sont au courant de la propagation mondiale des cultures vivrières à la suite de l’exploration du Nouveau Monde - un processus connu sous le nom de Columbian Exchange - - Liu affirme que le processus de mondialisation alimentaire préhistorique a eu un impact tout aussi dramatique sur la culture vivrière dans le Vieux Monde.

    Le blé et l’orge se sont déplacés du sud-ouest de l’Asie vers l’Europe, l’Inde et la Chine, tandis que le mil et le mil ont pris la direction opposée : de la Chine à l’ouest. Rice a parcouru l’Asie de l’Est, du Sud et du Sud-Est ; Les mil et le sorgho africains ont traversé l’Afrique subsaharienne et l’océan Indien, a déclaré Liu.

    « Tandis que la plupart des aliments exotiques dont nous jouissons aujourd’hui sont le résultat de réseaux commerciaux modernes, le processus de mondialisation alimentaire a clairement ses racines dans la préhistoire », a déclaré Liu. « La mondialisation de l’alimentation était bien amorcée avant le Columbia Exchange et la révolution islamique agricole. Cela remonte à des millénaires, même la plus ancienne preuve matérielle d’un contact transeurasien, tel que la Route de la soie. »

    L’étude de Liu retrace les parcours de la ferme aux céréales de la ferme à la table, qui sillonnent les continents de l’Ancien Monde en trois vagues distinctes :

    Avant 5000 av. J.-C., les premières communautés agricoles se formèrent dans des poches isolées de contreforts fertiles et de bassins versants de ruisseaux où les conditions étaient optimales pour la culture de céréales sauvages originaires de la région. Les dispersions de cultures sont généralement limitées aux régions voisines largement compatibles en termes de climat et de saisonnalité.

    Entre 5000 et 2500 av. J.-C., les agriculteurs ont trouvé des moyens de faire pousser la culture de divers grains dans de vastes régions où des systèmes météorologiques compatibles avec les cultures étaient confinés à l’intérieur et séparés par des systèmes montagneux majeurs, tels que ceux associés au plateau tibétain et aux montagnes de Tianshan.

    Entre 2500 et 1500 avant JC, les paysans ont trouvé le moyen de dépasser les barrières naturelles et climatiques qui ont longtemps séparées l’est et l’ouest, le nord et le sud - maîtrisant la culture de céréales qui avaient évolué pour prospérer dans les altitudes extrêmes du plateau tibétain ou sous les pluies diluviennes des moussons asiatiques. Des systèmes agricoles précédemment isolés ont été mis en place, ouvrant la voie à un nouveau type d’agriculture dans laquelle les plantations de cultures locales et exotiques permettent des cultures multiples et des saisons de croissance prolongées.

    « L’ensemble du processus ne concerne pas seulement l’adoption, mais aussi le« rejet », qui reflète toute une gamme de choix faits par différentes communautés, parfois motivés par l’opportunité écologique dans des environnements inédits, parfois par un conservatisme culinaire », a déclaré Liu. "Comme le dit le vieil adage chinois : Ce qui a été longtemps uni, s’effondrera et ce qui a été longtemps divisé, finira par se réunir."


    https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0277379118307807?via%3Dihub

    Prehistoric food globalization spanned three millennia | The Source | Washington University in St. Louis
    https://source.wustl.edu/2019/02/prehistoric-food-globalization-spanned-three-millennia

    #Néolithique #diffusion_agriculture #Agriculture #8000BC
    #Anthropocene #Paleogeography #Global_Archaeobotany
    #Food_globalisation

    Xinyi Liu, Penelope J. Jones, Giedre Motuzaite Matuzeviciute, Harriet V. Hunt, Diane L. Lister, Ting An, Natalia Przelomska, Catherine J. Kneale, Zhijun Zhao, Martin K. Jones. From ecological opportunism to multi-cropping : Mapping food globalisation in prehistory. Quaternary Science Reviews, 2019 ; 206 : 21

    DOI : 10.1016/j.quascirev.2018.12.017

  • Grand #débat : des intellectuels pris en otage - Libération
    https://www.liberation.fr/debats/2019/03/19/grand-debat-des-intellectuels-pris-en-otage_1716086

    En le regardant parler pendant huit heures, écoutant certes chacun et répondant en effet aux questions, j’ai compris à quoi nous servions. Comme les maires, nous constituions le mur sur lequel le Président faisait ses balles, jouissant de la puissance de ses muscles et de la précision de ses gestes et donc de la propre expression, cent fois ressentie, de son moi. Nous étions son faire-valoir.

    Sur les questions économiques et sociales, là où il y aurait en effet pu avoir débat, c’est-à-dire discussion animée sur des solutions diverses, la porte a été systématiquement refermée. La réponse aux toutes premières questions a clairement indiqué la voie : il n’y aura ni augmentation des dépenses publiques (ici litanie sur la dette léguée aux générations futures) ni augmentation des impôts des plus aisés (là refrain sur le poids de la pression fiscale) ni grand plan d’investissement dans la transition écologique et sociale (Nicolas Sarkozy l’a fait, et cela n’a rien changé…) ni expérimentation du revenu de base. Fermez le ban.

    • Avec toutes ces boules à facettes, je propose que ce soit un jour sur deux la salle de bains collective parce que danser c’est bien mais se laver c’est pas mal aussi, faudra repeindre les machins romains dorés en jaune, c’est moins cher. Et virer ces chaises qui sont d’un triste.

    • Frédéric Lordon ainsi que Gérard Noiriel ont refusé cette prise d’otage. La réponse de Lordon :

      Cher Monsieur Macron,

      Vous comprendrez que si c’est pour venir faire tapisserie le petit doigt en l’air au milieu des pitres façon BHL, Enthoven, ou des intellectuels de cour comme Patrick Boucheron, je préférerais avoir piscine ou même dîner avec François Hollande. Au moins votre invitation ajoute-t-elle un élément supplémentaire pour documenter votre conception du débat. Savez-vous qu’à part les éditorialistes qui vous servent de laquais et répètent en boucle que la-démocratie-c’est-le-débat, votre grand débat à vous, personne n’y croit ? Vous-même n’y croyez pas davantage. Dans une confidence récente à des journalistes, qui aurait gagné à recevoir plus de publicité, vous avez dit ceci : « Je ressoude, et dès que c’est consolidé je réattaque ». C’est très frais. Vous ressoudez et vous réattaquez. C’est parfait, nous savons à quoi nous en tenir, nous aussi viendrons avec le chalumeau.

      En réalité, sur la manière dont vous utilisez le langage pour « débattre » comme vous dites, nous sommes assez au clair depuis longtemps. C’est une manière particulière, dont on se souviendra, parce qu’elle aura fait entrer dans la réalité ce qu’un roman d’Orwell bien connu avait anticipé il y a 70 ans très exactement – au moins, après la grande réussite de votre itinérance mémorielle, on ne pourra pas dire que vous n’avez pas le sens des dates anniversaires. C’est une manière particulière d’user du langage en effet parce qu’elle n’est plus de l’ordre du simple mensonge.

      Bien sûr, dans vos institutions, on continue de mentir, grossièrement, éhontément. Vos procureurs mentent, votre police ment, vos experts médicaux de service mentent – ce que vous avez tenté de faire à la mémoire d’Adama Traoré par experts interposés, par exemple, c’est immonde. Mais, serais-je presque tenté de dire, c’est du mensonge tristement ordinaire.

      Vous et vos sbires ministériels venus de la start-up nation, c’est autre chose : vous détruisez le langage. Quand Mme Buzyn dit qu’elle supprime des lits pour améliorer la qualité des soins ; quand Mme Pénicaud dit que le démantèlement du code du travail étend les garanties des salariés ; quand Mme Vidal explique l’augmentation des droits d’inscription pour les étudiants étrangers par un souci d’équité financière ; quand vous-même présentez la loi sur la fake news comme un progrès de la liberté de la presse, la loi anti-casseur comme une protection du droit de manifester, ou quand vous nous expliquez que la suppression de l’ISF s’inscrit dans une politique de justice sociale, vous voyez bien qu’on est dans autre chose – autre chose que le simple mensonge. On est dans la destruction du langage et du sens même des mots.

      Si des gens vous disent « Je ne peux faire qu’un repas tous les deux jours » et que vous leur répondez « Je suis content que vous ayez bien mangé », d’abord la discussion va vite devenir difficile, ensuite, forcément, parmi les affamés, il y en a qui vont se mettre en colère. De tous les arguments qui justifient amplement la rage qui s’est emparée du pays, il y a donc celui-ci qui, je crois, pèse également, à côté des 30 ans de violences sociales et des 3 mois de violences policières à vous faire payer : il y a que, face à des gens comme vous, qui détruisent à ce point le sens des mots – donc, pensez-y, la possibilité même de discuter –, la seule solution restante, j’en suis bien désolé, c’est de vous chasser.

      Il y a peu encore, vous avez déclaré : « Répression, violences policières, ces mots sont inacceptables dans un Etat de droit ». Mais M. Macron, vous êtes irréparable. Comment dire : dans un Etat de droit, ce ne sont pas ces mots, ce sont ces choses qui sont inacceptables. À une morte, 22 éborgnés et 5 mains arrachées, vous vous repoudrez la perruque et vous nous dites : « Je n’aime pas le terme répression, parce qu’il ne correspond pas à la réalité ». La question – mais quasi-psychiatrique – qui s’en suit, c’est de savoir dans quelle réalité au juste vous demeurez.

      Des éléments de réponse nous sont donnés par un article publié il y a de ça quelques jours par le Gorafi sous le titre : « Le comité de médecine du ministère de l’intérieur confirme que le LBD est bon pour la santé ». On peut y lire ceci : « Christophe Castaner s’est réjoui des résultats des tests du comité de médecins et a aussitôt signé une ordonnance qualifiant de rébellion et outrage à agent toute personne qui mettrait en cause la fiabilité de cette étude ». M. Macron, voyez-vous la minceur de l’écart qui vous tient encore séparé du Gorafi ? Vous êtes la gorafisation du monde en personne. Sauf que, normalement, le Gorafi, c’est pour rire. En réalité, personne ne veut vivre dans un monde gorafisé. Si donc le macronisme est un gorafisme mais pour de vrai, vous comprendrez qu’il va nous falloir ajuster nos moyens en conséquence. Et s’il est impossible de vous ramener à la raison, il faudra bien vous ramener à la maison.

      Tous les glapissements éditorialistes du pays sur votre légitimité électorale ne pourront rien contre cette exigence élémentaire, et somme toute logique. En vérité, légitime, vous ne l’avez jamais été. Votre score électoral réel, c’est 10%. 10% c’est votre score de premier tour corrigé du taux d’abstention et surtout du vote utile puisque nous savons que près de la moitié de vos électeurs de premier tour ont voté non par adhésion à vos idées mais parce qu’on les avait suffisamment apeurés pour qu’ils choisissent l’option « ceinture et bretelles ».

      Mais quand bien même on vous accorderait cette fable de la légitimité électorale, il n’en reste plus rien au moment où vous avez fait du peuple un ennemi de l’État, peut-être même un ennemi personnel, en tout cas au moment où vous lui faites la guerre – avec des armes de guerre, et des blessures de guerre. Mesurez-vous à quel point vous êtes en train de vous couvrir de honte internationale ? Le Guardian, le New-York Times, et jusqu’au Financial Times, le Conseil de l’Europe, Amnesty International, l’ONU, tous sont effarés de votre violence. Même Erdogan et Salvini ont pu s’offrir ce plaisir de gourmets de vous faire la leçon en matière de démocratie et de modération, c’est dire jusqu’où vous êtes tombé.

      Mais de l’international, il n’arrive pas que des motifs de honte pour vous : également des motifs d’espoir pour nous. Les Algériens sont en train de nous montrer comment on se débarrasse d’un pouvoir illégitime. C’est un très beau spectacle, aussi admirable que celui des Gilets Jaunes. Une pancarte, dont je ne sais si elle est algérienne ou française et ça n’a aucune importance, écrit ceci : « Macron soutient Boutef ; les Algériens soutiennent les Gilets Jaunes ; solidarité internationale ». Et c’est exactement ça : solidarité internationale ; Boutef bientôt dégagé, Macron à dégager bientôt.

      Dans le film de Perret et Ruffin, un monsieur qui a normalement plus l’âge des mots croisés que celui de l’émeute – mais on a l’âge de sa vitalité bien davantage que celui de son état civil –, un monsieur à casquette, donc, suggère qu’on monte des plaques de fer de 2 mètres par 3 sur des tracteurs ou des bulls, et que ce soit nous qui poussions les flics plutôt que l’inverse. C’est une idée. Un autre dit qu’il s’est mis à lire la Constitution à 46 ans alors qu’il n’avait jamais tenu un livre de sa vie. M. Macron je vous vois d’ici vous précipiter pour nous dire que voilà c’est ça qu’il faut faire, lisez la Constitution et oubliez bien vite ces sottes histoires de plaques de fer. Savez-vous qu’en réalité ce sont deux activités très complémentaires. Pour être tout à fait juste, il faudrait même dire que l’une ne va pas sans l’autre : pas de Constitution avant d’avoir passé le bull.

      C’est ce que les Gilets Jaunes ont très bien compris, et c’est pourquoi ils sont en position de faire l’histoire. D’une certaine manière M. Macron, vous ne cessez de les y inviter. En embastillant un jeune homme qui joue du tambour, en laissant votre police écraser à coups de botte les lunettes d’un interpellé, ou violenter des Gilets Jaunes en fauteuil roulant – en fauteuil roulant ! –, vous fabriquez des images pour l’histoire, et vous appelez vous-même le grand vent de l’histoire.

      Vous et vos semblables, qui vous en croyez la pointe avancée, il se pourrait que vous finissiez balayés par elle. C’est ainsi en effet que finissent les démolisseurs en général. Or c’est ce que vous êtes : des démolisseurs. Vous détruisez le travail, vous détruisez les territoires, vous détruisez les vies, et vous détruisez la planète. Si vous, vous n’avez plus aucune légitimité, le peuple, lui, a entièrement celle de résister à sa propre démolition – craignez même que dans l’élan de sa fureur il ne lui vienne le désir de démolir ses démolisseurs.

      Comme en arriver là n’est souhaitable pour personne, il reste une solution simple, logique, et qui préserve l’intégrité de tous : M. Macron, il faut partir. M. Macron, rendez les clés.

  • Révolution culturelle au NPA : "On observe que la frontière entre emploi et chômage se brouille..."
    Bientôt : « l’Insee a raison de pas qualifier les #chômeurs d’inactifs. Et d’ailleurs... le travail se limite t-il à l’emploi ? »
    https://npa2009.org/actualite/social-autres/assurance-chomage-grave-recession-annoncee

    Comme attendu, les « négociations » ont buté sur la question des contrats courts. Il est important de s’arrêter en détail sur cette question car l’examen de quelques chiffres permet de démonter les idées reçue sur la « générosité » du régime d’assurance #chômage et sur les chômeurs qui « déconnent »…

    On observe que la frontière entre emploi et chômage se brouille et si la catégorie A des demandeurEs d’emploi – ceux qui ne travaillent pas une seule heure – reste stable, les catégories B et C explosent. Comme le rappelle Claire Vivés, sociologue, un demandeur d’emploi sur trois et un allocataire sur deux travaillent, et ceci bien que travailler ne rapporte que 10 % de revenu supplémentaire aux allocataires de l’assurance chômage. En effet, les règles de cumul ne permettent pas de gagner plus que ce que l’on percevait comme salaire auparavant.

    La place centrale des contrats courts

    Dans une étude récente l’Insee livre des chiffres éclairants. En moyenne donc, en 2017, 1,2 million de personnes occupaient un emploi en contrat court, CDD et intérim compris. Si, en moyenne, en 2017, 4,5 % des personnes en emploi étaient en contrat court, soit un contrat de moins de trois mois, près de 75 % des embauches (hors intérim) réalisées sur une année se faisaient sous ce type de contrat, selon une analyse de l’Insee, publiée le 6 février. Parmi les personnes en contrat court, 57 % sont en CDD, et 43 % effectuent une mission d’intérim. En outre, toujours en 2017, 18 % des salariéEs en contrat court à temps partiel souhaitaient travailler davantage et étaient disponibles pour le faire, contre 6 % dans l’emploi total. Plus globalement, ajoute l’Insee, « 29 % des salariés en contrat court (32 % pour l’intérim court et 27 % pour les CDD courts) souhaitent trouver un autre emploi, en remplacement ou en complémentarité de leur emploi actuel ». Ils ne sont que 11 % parmi l’ensemble des personnes occupant un emploi.

    Les jeunes basculeraient plus souvent vers l’inactivité, ou une reprise/poursuite d’études. Ces transitions fréquentes entre emploi en contrat court, chômage et inactivité se traduisent par un taux d’inscription à Pôle emploi plus élevé : 55 % des personnes en contrat court y sont inscrites, contre 40 % des personnes en CDD ou en intérim et 7 % de l’ensemble des personnes occupant un emploi. « Cela dit, les réembauches et renouvellements de contrats chez le même employeur étaient par ailleurs fréquents en 2017, puisque 60 % des personnes en contrat court travaillaient encore dans la même entreprise trois mois plus tard ».

    Taxations et surcotisations sur les contrats courts

    Claire Vivés montre que 1 % de malus sur les CDD de moins d’un mois ne rapporterait que 250 millions, De même les surcotisations qui ont été brièvement appliquées en 2014 sur l’intérim n’ont pas eu d’effet. Le patronat refuse toute mesure réelle de lutte contre la précarité, et toute hausse générale du taux des cotisations, qui n’ont pas augmenté depuis 2003. Or augmenter la cotisation d’assurance chômage de 1 % sur tous les contrats rapporterait 5 milliards, car le CDI demeure majoritaire en termes d’emplois. L’égalité des salaires hommes-femmes, 6 milliards (comme en Islande) et le déplafonnement des cotisations pour les salaires au-delà de 13 000 euros/mois, 800 millions, soit au total près de 12 milliards ! Le déficit (2 milliards en 2018 et 0,9 milliard prévu en 2019) est réglé !

    Et maintenant ?

    Il n’y aura pas d’accord signé sur le dos des chômeurEs comme en 2014 (800 millions d’euros de baisse de droits), mais les « partenaires sociaux » laissent en connaissance de cause la main au gouvernement pour mettre en œuvre son plan de baisse supplémentaire de droits. Le choix patronal renvoie en partie à des débats internes au Medef sur l’utilité de continuer à continuer à participer à la gestion de ce régime. Sans compter que le développement des assurances complémentaires au forfait minimal permettrait aussi de mettre la main sur un gros pactole (37 milliards de cotisations…).

    Avec la suppression des cotisations salariales et leur remplacement par la CSG, le gouvernement a la main sur le financement du régime. La baisse des droits est donc programmée (1,3 milliard/an), la voie vers le forfait minimal est ouverte, les outils pour faire accepter n’importe quoi aux chômeurEs sont en place !

    Tout est donc fait pour dégrader sensiblement les conditions de vie des chômeurEs et de l’ensemble des salariéEs. Depuis le début de l’année, plusieurs actions et/ou occupations (réunissant associations, intermittentEs, syndicats de Pôle emploi) ont eu lieu dans plusieurs villes. La dernière en date a eu lieu vendredi 22 février avec l’occupation du bâtiment de Pôle emploi abritant le centre de contrôle de la recherche d’emploi dans le 18e arrondissement de Paris, avec intervention policière au bout. Ce sont ces actions qu’il faudra continuer pour aller demander des comptes à la direction de Pôle emploi et à Mme Pénicaud !

    La France est-elle trop généreuse avec les chômeurs ? Claire Vives, sociologue rattachée à l’IDHES, chercheuse au Centre d’études de l’emploi et du travail
    https://www.franceculture.fr/economie/la-france-est-elle-trop-genereuse-avec-les-chomeurs

    #chômeurs_en_activité_à_temps_réduit #travail #droits_sociaux

  • Accros des écrans
    http://www.radiopanik.org/emissions/tire-ton-plan/accros-des-ecrans

    Amine trotte avec son micro à la recherche de témoignage d’accros,

    Brahim gère à la technique, bien aidé par la programmation musicale de Lina.

    Nihlaine et MK-R pour leur première nous gratifièrent d’une petite fiction sur la gsm-punition.

    Penelope se confie sur sa vie en Ardenne sans téléphone.

    Imane nous questionne et met en débat notre intelligence et nos usages des dits Smart-phones,

    Yasmine nous propose notre premier « carnet de », moment délicieux d’un enfant qui se confie.

    Mariam et Chaïma Nous rejoigne et prenne goût au débat.

    Soumaya gentiment cède sa place à Widad qui défonce tout le monde dans le débat.

    Widad 1, reste du monde 0.

    A voir avec le retour la semaine prochaine de Memet et de Jihad, le combat sera moins facile.

    http://www.radiopanik.org/media/sounds/tire-ton-plan/accros-des-ecrans_06189__1.mp3

  • soundtrack du 21/01
    http://www.radiopanik.org/emissions/soundtrack-de-minuit/soundtrack-du-21-01

    Tonight’s guest programmer is Otto Lindholm.

    Playlist:

    Chrysenthemum - Jean-Luc Fafchamps Un Saltador - Rafael Anton Irisarri Alive & Ready (feat. Merlin Nova) - Ben Vince Epure - Eliane Radigue No Ceiling In The Mansion - Brett Naucke Boletus Felleus - Jonny Greenwood Mono No Aware - William Basinski & Lawrence English Altra - Lucrecia Dalt CNN Predicts a Monster Storm - Laurie Anderson & Kronos Quartet Abiquiu - Félicia Atkinson Fly - Low Sleep like it’s winter - Jim O’Rourke Homage to Dick Raaijmakers - Thomas Ankersmit Saboten - Susumu Yokota Gloaming - Sarah Davachi Some absolute means - Ian William Craig Odi et Amo - bis - Johan Johansson Feel Fist Life - Jon Hopkins 3/4 Basta Contrabass - Otto Lindholm Connector - Penelope Trappes Upon (...)

    http://www.radiopanik.org/media/sounds/soundtrack-de-minuit/soundtrack-du-21-01_06049__1.mp3

  • Dans la jungle de #Bornéo, des tribus se rebellent contre les bulldozers
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/01/14/dans-la-jungle-de-borneo-tribus-rebelles-contre-bulldozers_5408689_3244.html

    Dans l’Etat de #Sarawak, en #Malaisie, une poignée de nomades de l’ethnie #penan résiste à l’anéantissement d’une #forêt qui a été détruite à 80 % ces trente dernières années.

    #paywall c’est pas précisé mais #industrie_palmiste #peuples_autochtones

    • Les deux hommes font partie d’un petit groupe de nomades penan, dont le chef Peng et sa famille élargie sont sans doute, au cœur de la jungle de l’Etat malaisien de Sarawak, parmi les derniers représentants de chasseurs-cueilleurs que compte encore cette ethnie. Ils forment aussi le dernier carré de résistance contre les entreprises d’exploitation forestière qui, avec le soutien des gouvernements locaux, ont de longue date mis à sac la forêt primaire.

      En une trentaine d’années, 80 % des forêts pluviales des deux Etats malaisiens de Bornéo, Sabah et Sarawak, ont disparu, détruites par le commerce du bois ou remplacées par d’immenses champs de palmiers à huile.

      Cette industrie florissante, dont on connaît désormais les effets pour le moins négatifs sur les sols et les nappes d’eau souterraines, ne cesse de prospérer en raison d’un appétit global croissant pour l’huile de palme : rien que dans l’Union européenne, la croissance de la consommation de ce produit de plus en plus utilisé dans la confection des biocarburants a explosé ces dernières années : de 14,6 millions de tonnes dans le monde, en 1995, elle est passée à de 61,1 millions en 2015 ! La Malaisie est, après l’Indonésie, le deuxième producteur mondial de ce « carburant ».

      Ici, dans ce lieu-dit de Long Tevenga, au milieu d’une vaste zone de forêt vierge encore épargnée, se joue l’un des ultimes combats des peuples autochtones contre les bulldozers des compagnies d’abattage du bois.

  • Lettres au Pape et à la Congrégation du Bon Secours 2 janvier 2019 - FNLP (Fédération Nationale de la Libre Pensée)
    https://www.fnlp.fr/news/625/17/Lettres-au-Pape-et-a-la-Congregation-du-Bon-Secours.html

    Nous avons écrit à deux reprises, le 17 octobre 2014, puis le 12 janvier 2015 (courriers joints), à la Congrégation du Bon-Secours pour lui demander de prendre ses responsabilités ses responsabilités dans l’affaire des morts cachées et de l’inhumation massive sans aucune autorisation d’environ 800 très jeunes enfants dans les bâtiments appartenant à la congrégation à Tuam en Irlande dans les années 1925 à 1961. Nous n’avons reçu aucune réponse à ce jour, ceci laissant entendre que la Congrégation du Bon-Secours considère qu’elle n’a aucune responsabilité morale ni aucun remords quant à ce scandale.

    La ministre de la Jeunesse du gouvernement de la République d’Irlande, Madame Katherine Zappone, a remis une lettre en main propre au pape François lors de la visite qu’il a effectuée cette année en Irlande, demandant à ce que l’Eglise « contribue de manière substantielle aux dépenses » pour les recherches et l’inhumation décente, lesquelles sont estimées aux environs de 12 millions d’euros. En réponse, le pape n’a apparemment offert que ses prières, mais a décliné toute contribution financière.

    Il est tout à fait abusif que la totalité du coût de ces opérations soit à la charge des contribuables irlandais, en particulier au vu de la richesse immense de l’Eglise. Selon le quotidien australien The Australian du 14/7/2018, le Cardinal Pell avait apparemment découvert 1,1 milliard d’euros d’actifs non comptabilisés pour le seul Vatican.

    Peu importe quel bras de l’Eglise paie, alors nous demandons au Pape François de montrer de manière tangible que ses paroles sont sincères en versant rapidement 6 millions d’euros au gouvernement irlandais. Sinon ces mots seront interprétés comme vides et dénués de repentir quant à l’obscénité des actions commises par l’Ordre du Bon-Secours à l’égard de ces enfants innocents.

    Christian Eyschen, Porte-Parole de l’AILP
    Paris, le 2 janvier 2019

    #Tuam #Irlande #religions #pape #inhumation #église #argent #enfants #évêques #silence #crimes #Paris #bon_secours
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    L’Association internationale de la Libre Pensée interpelle monsieur Jorge Mario Bergoglio dit le pape François

    Monsieur l’Evêque de Rome,

    Vous êtes par cette dénomination de votre fonction le chef de tous les catholiques dans le monde et vous avez sous votre responsabilité l’ensemble des épiscopats catholiques et des congrégations religieuses relevant de votre obédience religieuse.

    Vous n’ignorez pas le drame épouvantable du couvent de Tuam en Irlande où le monde entier a appris que des squelettes d’enfants et de nouveau-nés ont été découverts dans une cuve en béton, à côté d’un ancien couvent catholique dans le comté de Galway. Entre 1925 et 1961, ce lieu, le Centre Sean Ross , a accueilli des jeunes mères célibataires tombées enceintes hors mariage. L’historienne Catherine Corless , en réalisant des recherches sur les archives a découvert que 796 enfants avaient été enterrés sans cercueil ni pierre tombale, secrètement par les sœurs du couvent de Bon-Secours.

    La responsabilité de la congrégation catholique du Bon Secours , dont le couvent de Tuam dépendait et dont le siège est à Paris, est totalement engagée. L’épiscopat catholique d’Irlande a déclaré vouloir apporter sa totale participation à l’établissement de la vérité en apportant son concours à la Justice.

    La Fédération nationale de la Libre Pensée française avec le soutien de centaines de personnalités françaises a interpellé la Congrégation du Bon Secours à Paris pour qu’elle ouvre toutes ses archives à la justice. L’accusé de réception en recommandé fait foi que cette demande a été bien reçue par son destinataire. Mais cette congrégation garde le silence depuis.

    La Libre Pensée française, devant ce silence inadmissible, a publié et envoyé une lettre ouverte à l’Archevêque Georges Pontier, Président de la Conférence des Evêques de France pour lui demander d’exiger auprès de cette Congrégation l’ouverture de ses archives. Nous avons aussi l’accusé de réception en recommandé de cette demande.

    Par l’intermédiaire du journal catholique La Croix en date du 26 février 2015, la Conférence des Evêques de France a répondu à la Libre Pensée : « La congrégation des Sœurs du Bon Secours de Notre-Dame Auxiliatrice de Paris est une congrégation de droit pontifical fondée à Paris en 1824. Elle n’est donc dépendante, en droit ecclésiastique, ni de l’évêque de Paris, ni du Président de la Conférence des évêques de France. » 

    En clair, la responsabilité émane directement de vos services au Vatican. L’Eglise catholique fonctionnant sur le principe hiérarchique d’autorité, l’Association internationale de la Libre Pensée vous demande d’ordonner à la Congrégation du Bon Secours d’ouvrir ses archives pour aider la Justice à faire toute la lumière sur les véritables responsables de cette tragédie.

    Recevez l’expression de notre profond attachement à l’établissement de la Justice humaine.
     
    Christian Eyschen, pour l’AILP
    Paris, le 3 avril 2015

    ------------------------
    Interpellation
     
    La presse a largement fait état d’une découverte horrible  : On estime à près de 800 le nombre de cadavres d’enfants morts entre 1925 et 1961 ensevelis dans une cuve en béton dans un ancien couvent catholique de la ville de Tuam en Irlande, dans l’ouest du pays. Géré par les Sœurs du Bon-Secours-de-Notre-Dame-Auxiliatrice-de-Paris, une congrégation religieuse catholique française, le centre Sean Ross était spécialisé notamment dans l’accueil des enfants abandonnés par leur mère après leur naissance hors mariage. Il a fermé en 1961 avant d’être détruit. « Quelqu’un m’avait mentionné l’existence d’un cimetière pour nouveau-nés, mais ce que j’ai découvert était bien plus que cela », a déclaré l’historienne Catherine Corless, à l’origine de cette découverte. C’est en réalisant des recherches sur les archives de cet ancien couvent de Tuam, aujourd’hui reconverti en lotissement, que l’historienne a découvert que 796 enfants avaient été enterrés sans cercueil ni pierre tombale.

    La congrégation Notre-Dame-du-Bon-Secours est une congrégation française, plus précisément qui a son siège à Paris. Bon-Secours-Generalat est le siège social de la Congrégation International du Bon Secours situé dans la Maison Mère au 28 rue Notre-Dame-des-Champs dans le Vème arrondissement.

    Il est impossible qu’il n’y ait aucune archive de la « province d’Irlande » et plus particulièrement du couvent de Tuam sur une aussi longue période (1925-1961) au siège social. L’Eglise catholique en Irlande a déclaré vouloir participer à l’enquête.

    Alors les responsables de la Congrégation doivent transmettre spontanément l’ensemble des archives relatives à cette question aux autorités de la République d’Irlande. S’ils ne le faisaient pas, ils se rendraient complices de ce crime. La Congrégation du Bon-Secours a-t-elle quelque chose à répondre ? Nous attendons, avec intérêt, sa réponse ou son silence. 
     
    Premiers signataires :
    Baubérot Jean, Historien et sociologue
    Bonnemayre Jean-Marie, Président du Comité National des Associations Familiales Laïques (CNAFAL)
    Besson Philippe, membre du Conseil International de l’Association Internationale de la Libre Pensée
    Bougelot Michelle-Marie, auteur du livre « Le Bon Pasteur, nous y étions ! ».
    Bourget Jacques-Marie, journaliste et écrivain
    Brito, dessinateur de presse
    Combes André, historien
    Dauphiné Quentin, syndicaliste enseignant
    Eyschen Christian, Porte-parole de l’Association internationale de la Libre Pensée
    Forget Philippe, essayiste
    Gauthier Florence, historienne
    Godicheau François, historien
    Gozlan David, Secrétaire général de la Fédération nationale de la Libre Pensée
    Guglielmi Philippe, Président d’honneur de Laïcité-Liberté
    Lacroix-Riz Annie, historienne
    Lalmy Pascal-Eric, Secrétaire national du PRG à la laïcité
    Lengagne Guy, ancien ministre
    Mac Kenna Anthony, Professeur des Universités
    Masson Henri, Vice-président (ex-président) d’Espéranto-Vendée, auteur.
    Olivier-Utard Françoise, historienne
    Pierre Jean-Sébastien, Président de la Fédération nationale de la Libre Pensée
    Pras Yves, Président du Mouvement Europe et Laïcité (CAEDEL)
    Quillardet Jean-Michel, Président de l’Observatoire international de la laïcité contre les dérives communautaires
    Raynaud Jean-Marc, responsable des Editions Libertaires
    Riedinger Jean, Secrétaire de l’Observatoire Chrétien de la Laïcité
    Robyn Johanès, Président de l’Union des Athées
    Romero Jean-Luc, conseiller régional d’Île-de-France, responsable associatif
    Ruff Pierre-Yves, responsable des Editions Théolib
    Schiappa Jean-Marc, Président de l’Institut de Recherches et d’Etudes de la Libre Pensée (IRELP)
    Sodoyez Bernard, Président du Groupe La Barre d’Abbeville
    Turbet Jean-Laurent, bloggueur
     
    Paris, le 17 octobre 2014

  • Building a Quantum Future in Canada
    https://hackernoon.com/building-a-quantum-future-in-canada-bb556e376e69?source=rss----3a8144eab

    An Interview with Christian Weedbrook, CEO of Xanadu Quantum TechnologiesChristian Weedbrook addressing senior technologists in Montreal. Photo Courtesy: Morgan StanleyChristian Weedbrook is the Founder and CEO of Xanadu, a quantum technologies company powered by light. Xanadu designs and integrates quantum silicon photonic chips into existing hardware to create truly full-stack quantum computing. Their methods will solve today’s toughest business problems significantly faster than ever imagined.Xanadu just launched the world’s first dedicated machine learning software for quantum computers, called Penny Lane (yes, after the Beatles song). Envisioned as the “TensorFlow of quantum computing,” the hardware-agnostic platform comes with built-in support for existing qubit and photonic quantum (...)

    #startup #technology #machine-learning #quantum-future #quantum-computing

  • Débat : La #foule n’est pas le #peuple

    On a entendu, depuis un mois, beaucoup d’approximations sur ce que la #démocratie est censée être, du côté des #gilets_jaunes et des responsables politiques qui entendent récupérer leur mouvement, mais aussi du côté de certains journalistes et chroniqueurs.

    Au nom du peuple…

    Certains affirment à satiété depuis un mois que « les gilets jaunes sont le peuple ». C’est un raccourci problématique à plusieurs égards. Dans un système démocratique, « le peuple », c’est la communauté formée par l’ensemble des citoyens. C’est une abstraction, un idéal qui permet de penser le vivre en commun.

    Il reste à savoir ce que veut le peuple. Par convention, on peut s’en approcher par le suffrage universel. Aux présidentielles de 2017, rappelons que 37 millions de citoyens se sont rendus aux urnes. On peut insister sur l’importance de l’abstention et du vote blanc et nul, mais 37 millions, cela reste 100 fois plus que les plus importantes mobilisations de gilets jaunes.

    La règle majoritaire est une approximation de ce que « veut » le peuple. En France, pour certaines élections du moins, notamment pour les présidentielles, le mode de scrutin veille à ce qu’une majorité se dégage. Au second tour, on contraint les électeurs à choisir entre deux candidats seulement, de sorte que le vainqueur puisse clamer avoir été élu par une majorité. C’est là encore une illusion, mais les électeurs jouent habituellement le jeu. Ainsi, ils confirment toujours le résultat de l’élection lors des élections législatives, car ils savent que – en France du moins – l’existence d’une majorité claire est indispensable au bon fonctionnement des institutions et à la conduite de l’action publique.

    Certes, cette majorité est un peu artificielle, et Emmanuel Macron a sans doute perdu de vue qu’il a été élu par de nombreux citoyens qui entendaient, avant tout, s’opposer à Marine Le Pen. En outre, la démocratie ne s’épuise pas dans le vote, et la majorité ne peut pas tout imposer. Les citoyens doivent pouvoir s’exprimer entre deux élections. C’est la raison pour laquelle la démocratie garantit le droit de s’exprimer, de s’engager dans un parti, un syndicat ou une association, de manifester, de faire grève, de signer une pétition. Par ailleurs, les droits des minorités doivent être défendus par la Constitution et le droit, et par les autorités.

    Distinguer les revendications légitimes

    En France, la démocratie reste largement fondée sur la représentation. Les mécanismes de démocratie participative jouent un rôle modeste, les corps intermédiaires sont traditionnellement considérés avec suspicion, les juges ont une influence relativement modeste, et les élus ont une grande autonomie d’action. En effet, les députés ne sont pas censés représenter leurs électeurs, mais la Nation, et le Président jouit d’importantes prérogatives, dans une approche de sa fonction très gaullienne, voire bonapartiste.

    La crise des gilets jaunes est sans doute l’occasion de repenser tout cela, et de donner plus de poids à des mécanismes de démocratie participative et délibérative. Elle est aussi une salutaire mise en garde pour les gouvernants qui ont trop fait abstraction de la manière dont certaines mesures ont été perçues par la population. Réforme de l’ISF, baisse des APL, hausse de la CSG pour les retraités, limitation à 80 km/h ou fiscalité sur le gazole sont autant de décisions qui ont suscité de fortes récriminations qui n’ont pas été entendues, au nom de l’idée que le Président avait un mandat clair et un projet pour la France, et qu’il devait garder le cap.

    Il n’en reste pas moins qu’une minorité, même très mobilisée, même bénéficiant d’un soutien de l’opinion publique, ne peut pas se substituer à la majorité et effacer les résultats des élections. Les gilets jaunes sont un mouvement d’ampleur, mais on n’a jamais eu plus de 300 000 personnes dans la rue. La foule n’est pas le peuple et 300 000 personnes ne peuvent pas décider pour le peuple.

    Que faire, en effet, si 300 000 personnes défilent pour demander l’interdiction de la chasse, et si la semaine d’après 300 000 défilent pour demander son maintien ? Quand les opposants au mariage pour tous ont défilé en masse, et durablement, le gouvernement aurait-il dû retirer sa loi ? Comment distinguer les revendications légitimes, qui doivent être prises en compte, des autres ?

    Dans le cas du mouvement des gilets jaunes, le gouvernement aurait dû comprendre plus tôt qu’il était l’expression d’un fort mécontentement chez une partie substantielle du corps électoral. Les premières réactions – ou l’absence de réaction – n’ont fait que mettre de l’huile sur le feu et cultiver chez les citoyens mobilisés l’idée qu’ils étaient déconsidérés.

    Il n’en reste pas moins que, dans une démocratie représentative, on ne peut laisser la rue gouverner, sinon toute réforme – qui fait généralement des gagnants qui s’ignorent et des perdants qui se mobilisent – serait exclue.
    La logique du « tout ou rien »

    En outre, comment intégrer la violence à cette équation ? Une manifestation violente est-elle plus ou moins légitime qu’une manifestation pacifique ? Certains estiment que la violence est un indice du degré de mécontentement des manifestants (de « désespoir », diraient ceux qui les soutiennent) et que le gouvernement doit être plus à l’écoute en cas de débordements. Mais, une fois encore, peut-on gouverner un pays ainsi ?

    Ce qui caractérise le mouvement des gilets jaunes depuis le premier jour, c’est la méconnaissance des règles habituelles de la mobilisation, qui doit opérer à travers un ensemble d’outils démocratiques et pacifiques : pétitions, tribunes dans la presse, manifestations (déclarées et encadrées), contacts avec les élus, grèves…

    Le mouvement avait trouvé, avec le gilet jaune, un marqueur de mobilisation très astucieux : chaque automobiliste français était équipé de cet accessoire visible, facile à porter ou à mettre en évidence sur son tableau de bord. Mais les initiateurs du mouvement ont choisi d’emblée d’opter pour des formes d’action illégales : manifestations non déclarées en préfecture et dépourvues de responsable et de service d’ordre, blocages de routes et de commerces, violences envers les automobilistes récalcitrants et les forces de l’ordre, dégradations et incendies volontaires…

    Ils ont en outre, par principe, refusé de rencontrer les représentants de l’État et cherché à imposer leurs revendications de manière unilatérale, dans une logique du « tout ou rien ». Si n’importe quelle organisation – mouvement politique, syndicat, association, collectif – s’était rendue coupable du dixième des exactions commises par le mouvement des gilets jaunes, elle aurait sans doute été rapidement dissoute.

    En l’espèce, l’impunité règne, car le mouvement n’a pas de structure et de représentants officiels : chacun peut s’improviser porte-parole des gilets jaunes auprès de médias très complaisants, sans endosser la moindre responsabilité, ou se livrer à une surenchère sur les réseaux sociaux.

    La question de la violence, nœud du #conflit

    Certains commentateurs relativisent cette violence structurelle. Ils opposent la violence du gouvernement, qui étrangle de taxes les classes laborieuses et fait montre d’arrogance, et celle des manifestants. Ils comparent les débordements des gilets jaunes à ceux des supporters de foot les soirs de victoire ou à ceux du Nouvel An. Ils renvoient dos à dos casseurs et forces de l’ordre. Le citoyen qui se promène aujourd’hui dans les rues désolées de Paris, Bordeaux, Saint-Étienne ou Toulouse, entre carcasses de voitures brûlées, barricades et devantures de magasins défoncées, pourra difficilement considérer que ce ne sont que les inévitables effets collatéraux d’un mouvement fondamentalement non violent.

    La question de la violence est le nœud de ce conflit. Elle en constitue alternativement la légitimité (« Il faut prendre en compte les revendications de ces gens en colère ») et l’illégitimité (« On ne cède pas aux casseurs et aux factieux »). Car, sitôt que le pouvoir accède à des revendications exprimées avec violence – et le gouvernement n’a eu d’autre choix que de le faire, pour que la pression retombe –, on encourage d’autres groupes sociaux à adopter des comportements inciviques et délictueux.

    Pourquoi faire grève des semaines durant ou se réunir pacifiquement – à la manière du mouvement Nuit debout – pendant des mois sans rien obtenir si, en mettant à sac les Champs-Élysées ou en incendiant une préfecture, l’on provoque un recul immédiat du gouvernement ? La manière dont certains lycéens se sont récemment « mobilisés » – en brûlant des voitures et en s’équipant pour en découdre avec les forces de l’ordre – montre que le recul face à la violence crée des effets de contagion difficilement contrôlables.

    Les sondages, un outil à manier avec prudence

    Les partisans des gilets jaunes argueront que le gouvernement n’a pas cédé à la violence, mais à l’opinion publique. Que les sondages établissent que les citoyens ont pris fait et cause pour les gilets jaunes, contre le Président. Mais qu’en est-il réellement ? D’abord, que veut dire « soutien aux gilets jaunes » ? On ne reviendra pas ici sur l’inanité de certains sondages. Interroger les gens sur leur comportement passés ou futurs (« pour qui avez-vous/allez-vous voter ? » ou sur leurs préférences « quelle est votre sensibilité politique ? ») a du sens, mais interroger les gens sur des questions vagues ou très complexes, donne des résultats qui doivent être considérés avec prudence.

    Éprouver une forme de sympathie pour des citoyens qui protestent contre la hausse des taxes, réclament plus de pouvoir d’achat et de services publics, s’élèvent contre des réformes impopulaires, et dénoncent le mépris des élites, ne revient pas à valider l’ensemble de leurs revendications ou à souscrire à un changement de pouvoir ou de régime.

    On rappellera alors que 80 % des Français désapprouvent l’action du Président. Mais qui peut se dire satisfait de son action alors que la France vit une situation insurrectionnelle, que les citoyens sont empêchés de circuler à leur guise ou de travailler, que les chaînes de télévision passent en boucle des images de guérilla urbaine ? Le citoyen de bonne foi ne peut que constater que le Président s’y prend mal pour gouverner le pays.

    Pour autant, est-ce que les 80 % de sondés seraient prêts à porter Jacline Mouraud ou Éric Drouet au pouvoir, ou l’un des leaders de l’opposition ? Jean‑Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Laurent Wauquiez et Olivier Faure soufflent sur les braises depuis le début du mouvement, en espérant tirer leur épingle du jeu et rejouer la présidentielle, mais les citoyens ne sont pas dupes : les sondages les plus récents montrent qu’aucun ne tire bénéfice du mouvement et ne constitue une alternative politique crédible.
    Une vaste majorité attachée aux institutions et à la paix sociale

    Nul ne sait où va ce mouvement. La mobilisation est numériquement en baisse, mais les plus radicaux pensent leur heure venue et ne vont sans doute pas relâcher la pression. Les échauffourées ne sont plus le fait de gilets jaunes, mais d’extrémistes, de casseurs et d’opportunistes.

    Les chercheurs en sciences sociales n’aiment pas faire de prédictions : ils sont scientifiquement mal équipés pour cela et préfèrent plus prudemment « prédire le passé », en analysant le déroulement d’événements dont on connaît l’issue. On peut néanmoins penser que, à ce stade du mouvement, l’opinion publique va se retourner.

    L’émotion passée, les citoyens français, dont la vaste majorité est attachée aux institutions, à l’ordre public et à la paix sociale, s’entendront sans doute pour considérer qu’une insurrection hebdomadaire n’est pas le moyen le plus sûr d’améliorer le sort des Français, et que le coup de semonce à l’endroit du gouvernement était suffisant. Désormais, rares sont les personnalités et les acteurs de la société civile qui affichent leur soutien à un mouvement marqué par une ligne politique confuse, par sa fascination pour la violence et par son refus de la négociation.

    Les Français ont, dans un premier temps, largement approuvé les gilets jaunes parce qu’ils partageaient leurs revendications, étaient déçus par le gouvernement ou manifestaient une certaine sympathie pour un mouvement inédit. Certains étaient sans doute aussi mus par une forme de suivisme, de culpabilité de classe, de griserie médiatique ou de romantisme révolutionnaire. D’autres refusaient d’afficher leur soutien à un gouvernement sourd aux revendications, et désapprouvaient le discours de ceux qui affichaient leur mépris pour cette mobilisation populaire ou dénonçaient un peu rapidement la « peste brune ».

    On rappellera aussi que le mouvement des gilets jaunes n’a, initialement, guère laissé le choix au quidam. Face à un barrage, il était contraint, plus ou moins aimablement, d’enfiler son gilet jaune, de prêter allégeance à la cause, d’y contribuer éventuellement par une obole, afin de pouvoir aller travailler ou conduire ses enfants à l’école. Nombreux étaient les automobilistes qui arboraient un gilet jaune dans leur véhicule, « au cas où ».
    « Ce qui n’était encore que le sentiment d’une partie de la nation parut ainsi l’opinion de tous… »

    Face à ces pressions, face à la quasi-unanimité des responsables politiques, des commentateurs et des leaders d’opinion, il semblait difficile pour le citoyen de faire part de ses doutes. Mais, sauf à penser que l’électorat modéré, qui a dominé les élections l’an passé, s’est subitement volatilisé ou a radicalement changé d’orientation politique, on peut faire l’hypothèse qu’une partie des citoyens a dissimulé ses préférences.

    Il y a près de deux siècles, Tocqueville avait révélé les falsifications auxquelles pouvaient conduire certaines contraintes, en prenant l’exemple du sentiment religieux durant la Révolution française. Selon lui, les pressions qui s’exerçaient sur les croyants, qui jugeaient malvenu d’exprimer leur attachement au christianisme, avaient fait apparaître l’opinion publique comme antireligieuse, alors qu’elle ne l’était pas.

    Ce phénomène s’entretenait de lui-même, la faiblesse supposée du nombre des croyants au sein de la société française les incitant à continuer de taire leurs convictions :

    « Ceux qui niaient le christianisme élevant la voix et ceux qui croyaient encore faisant silence, il arriva ce qui s’est vu si souvent depuis parmi nous, non seulement en fait de religion, mais en tout autre matière. […] Ce qui n’était encore que le sentiment d’une partie de la nation parut ainsi l’opinion de tous, et sembla dès lors irrésistible aux yeux mêmes de ceux qui lui donnaient cette fausse apparence. » (De la démocratie en Amérique. Laffont, p. 1045)

    https://theconversation.com/debat-la-foule-nest-pas-le-peuple-108487
    #terminologie #mots #vocabulaire

    #violence

  • Melissmell : . . . . . Pendez votre dieu, comme vous pendez les femmes,
    Pendez le diable, par la queue, comme vous pendez les femmes par les yeux . . . . .

    https://www.youtube.com/watch?v=PQb0pyJmeG8&feature=youtu.be

    Depuis 2004, Melissmell a progressivement pris une place à part et essentielle dans le paysage rock Français. Rarement déclinée de cette façon au féminin, sa poésie vient transcender le réalisme dont elle témoigne... Accompagnée de Matu ( François-Régis Matuszenski) et de Bayrem Ben Amor, elle chante « Le pendu », extrait de son nouvel album « L’Ankou », réalisé par le talentueux Rennais Bruno Green (Détroit), enregistré en grande partie au studio Real World de Peter Gabriel. ... Merci à tous les trois, à Chloé et VSCOM.

    MeliSsmelL : https://www.facebook.com/melissmell ?

    image et son : Jean-Philippe Boisumeau / Denis Piednoir réalisation et production : Jean-Philippe Boisumeau

    #Femme #Melissmell #dieu #religion #Chanson #musique

    De la bonne, ça craque à l’oreille. Du François Villon.

  • #Moose_Jaw_tunnels reveal dark tales of Canada’s past

    One of the strangest stories in 20th-century Canadian history is coming to light thanks to excavations under the streets of Moose Jaw.

    For more than 75 years, city officials denied rumours of a network of tunnels located under this sleepy city, once one of the wildest frontier towns in the Canadian West.

    Now part of the network has been restored and is open to tourists. Promoted as The Tunnels of Little Chicago, the underground maze has become the city’s most popular tourist attraction, with more than 100,000 visitors to date.

    Local researchers have interviewed many of the city’s senior citizens to get at the long-hidden truth.

    “All of the accounts agreed on the main points,” said Penny Eberle, who has been closely involved in the restoration project.

    Eberle says work on the tunnels began in about 1908 after several Chinese railway workers were savagely beaten at the CPR railyards by whites who believed the Chinese were taking their jobs.

    This was the time when Western Canada was gripped by hysteria about the “yellow peril,” and Ottawa imposed its infamous head tax on Chinese would-be immigrants.

    Terrified and unable to pay the head tax, the Chinese workers literally went underground, digging secret tunnels where they could hide until the situation improved.

    Evidence suggests the tunnels were used for many years. The railway workers managed to bring women to live with them and even raised children in rat-infested darkness.

    Access to the tunnels was gained from the basements of buildings owned by legal Chinese immigrants. The underground residents would do work for above-ground laundries and restaurants and would obtain food and other supplies in payment.

    Because the tunnels were built adjacent to heated basements, they were livable in winter.

    The tunnels acquired a whole new purpose in the 1920s, when the United States and much of Canada embarked on Prohibition.

    As a major CPR terminus linked to the United States by the Soo Line, Moose Jaw was ideally situated to become a bootlegging hub. The city’s remote location also made it a good place to escape U.S. police.

    Moose Jaw became something of a gangsters’ resort, with regular visitors from the Chicago mob.

    “They came to lay in the sun,” says Laurence (Moon) Mullin, an 89-year-old Moose Jaw resident, who worked as a messenger in the tunnels as an 11-year-old boy.

    It didn’t hurt that the entire local police force, including Chief Walter Johnson, was in cahoots with the bootleggers. Local historians say Johnson ran Moose Jaw like a personal fiefdom for 20 years, and even the mayor dared not interfere.

    Mullin liked the bootleggers who frequently paid five cents rather than four, the official price, for the newspapers he sold on a downtown corner.

    The tunnels were used for gambling, prostitution and warehousing illegal booze. Mullin says one tunnel went right under the CPR station and opened into a shed in the rail yards. It was possible to load and unload rail cars without any risk of being seen by unfriendly eyes.

    Mullin says that Chief Johnson would occasionally stop by his newspaper stand. As Johnson paid his nickel he would whisper into Mullin’s ear: “There’s going to be a big storm tonight.”

    Mullin knew what those words meant: an imminent raid by Allen Hawkes of the Saskatchewan Liquor Commission, who did not share Johnson’s tolerant attitudes.

    The boy would rush to a hidden door under the Exchange Cafe, give a secret knock, run down a tunnel to a second door, and knock again. There he would be admitted to a room full of gamblers.

    “The smoke was so thick you could have cut it with a sharp knife and brought it out in squares,” he says, chuckling. “But everyone seemed quite comfortable.”

    Some say the bootleggers strong-armed the Chinese to take over the tunnels, but Mullin denies this. He says the Chinese and bootleggers worked together.

    There are anecdotes about Al Capone himself. Moose Jaw resident Nancy Gray has written that her late father Bill Beamish, a barber, was called to the tunnels several times to cut Capone’s hair.

    Mullin says he never saw Capone but did meet Diamond Jim Brady, whom he describes as Capone’s right-hand man.

    He says Brady was always impeccably dressed in a grey suit and liked to show off the gun he wore under his armpit; the diamonds embedded in his front teeth sparkled when he smiled.

    Mullin says he and the other messenger boys got 20 cents for every errand. The gangsters didn’t allow them to touch booze but taught them how to play poker.

    “The best teachers I had in this world were those men that weren’t supposed to be any good.”

    The boys held Brady in special awe: “He’d always tell us to stay on the straight and narrow. He had eyes just like a reptile and when he looked at you he almost paralysed you. I think he was absolutely fearless.”

    Mullin says some rotgut whisky was made in Saskatchewan but all the good stuff came from the Bronfman distillery in Montreal.

    As recently as the 1970s local officials denied the existence of the tunnels, but the denials became difficult to maintain when part of Main Street collapsed, leaving an unsuspecting motorist planted in a deep hole.

    “I always said some day a truck is going to break through, and it did,” Mullin says. Guided tours of the tunnels begin daily at the Souvenir Shop, 108 Main St. N. in downtown Moose Jaw. Tours last 45 minutes and cost $7 for adults. Senior, student and child rates, as well as group rates, also offered. Wheelchair access not available. Information: (306) 693-5261

    https://www.theglobeandmail.com/life/moose-jaw-tunnels-reveal-dark-tales-of-canadas-past/article4158935
    #migrations #chinois #Canada #souterrain #sous-terre #histoire #tunnels #tourisme #dark_tourism

  • « J’étais en colère contre les médias qui racontaient la guerre »
    Jean-Michel Frodon — 5 novembre 2018 à 16h08 — mis à jour le 5 novembre 2018 à 16h08
    Réalisateur du documentaire « Samouni Road », tourné à Gaza, Stefano Savona explique pourquoi il a fait appel à des images d’animation.
    http://www.slate.fr/story/169368/samouni-road-entretien-stefano-savona-realisateur-documentaire-gaza

    (...) Vous prenez conscience de cette distorsion dès le montage de Piombo fuso ?

    Oui, plus on travaillait avec Penelope [Penelope Bortoluzzi, monteuse et productrice des films de Savona, également cinéaste], plus on se rendait compte des limites de la position dans laquelle je me trouvais. Nous ne voulions pas faire un film de dénonciation de plus, nous savons qu’ils ne servent à rien. Après avoir fait traduire l’ensemble de ce que racontaient les gens que j’avais filmés, on découvrait la qualité des témoignages, allant bien au-delà de la plainte ou de la dénonciation. Je reconnaissais la manière de s’exprimer des paysans siciliens auxquels je consacre depuis vingt ans une enquête documentaire, Il Pane di San Giuseppe. Ces paysans palestiniens traduisaient un rapport au monde au fond très semblable, à la fois ancré dans la réalité et très imagé.

    Comment un nouveau projet a-t-il émergé de ces constats ?

    Un an après, en 2010, j’ai reçu un message m’annonçant que le mariage qui semblait rendu impossible par la tragédie de janvier 2009, et en particulier la mort du père de la fiancée, allait avoir lieu. C’est elle qui m’a contacté : « On va se marier, viens ! ». Je suis donc reparti, même s’il était encore plus difficile d’entrer à Gaza. Il a fallu emprunter des tunnels, mais au prix de pas mal de tribulations je suis arrivé à Zeitoun le jour même du mariage, que j’ai filmé. Et je suis resté plusieurs semaines. (...)

    #Gaza

    • Je viens de voir ce film intelligent, sensible, puissant, ni partisan, ni démonstratif. Il interroge pourtant des notions difficiles comme celles, notamment, du rapport entre la réalité et la fiction, de la construction de la mémoire, du regard de l’enfant sur la violence, de l’assignation sociale genrée, du droit à la terre.
      #Stefano_Savona #mémoire

  • We condemn the destruction of Gaza cultural centre in Israeli airstrike
    Mike Bartlett, Jonathan Chadwick, Caryl Churchill, EV Crowe, April De Angelis, Elyse Dodgson, Vicky Featherstone, David Greig, Stephen Jeffreys, Phyllida Lloyd, Rufus Norris, Penelope Skinner, Richard Twyman, Sacha Wares
    The Guardian, le 16 août 2018
    https://www.theguardian.com/world/2018/aug/16/we-condemn-the-destruction-of-gaza-cultural-centre-in-israeli-airstrike

    #Palestine #Theâtre #Gaza #solidarité #Grande-Bretagne #BDS #Boycott_culturel

  • Sans soutien, le Rassemblement national (ex-FN) va disparaître « fin août », selon Marine Le Pen
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/15011-sans-soutien-le-rassemblement-national-ex-fn-va-disparaitre-fin-aou

    Ils n’avaient qu’à pas manger à la même table que le Diable, et comme ça on verra un peu plus les contours de la dictature dans laquelle on évolue.... De toute manière ils ne veulent plus sortir de l’€uro, le FN est un parti politique à géométrie variable... Mais je trouve quand même cela regrettable...

    Le Rassemblement national n’a que quelques mois d’existence et pourtant, il menace déjà de dsiapraître | REUTERS,

    image d’illustration

    nvitée de la matinale de Jean-Pierre Elkabbach sur CNews, Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (Ex-Front national), a expliqué que la saisie des deux millions d’euros d’aide publique due à son parti par des juges équivalait à une « condamnation à mort ». Critiquant des juges « politisés » et une « violation extrêmement grave », Marine Le Pen a (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • Trump signs ’right to try’ drug bill | TheHill
    http://thehill.com/policy/healthcare/389908-trump-signs-right-to-try-bill-for-terminally-ill-patients

    President Trump signed a bill Wednesday allowing terminally ill patients access to experimental medical treatments not yet approved by the Food and Drug Administration (FDA)

    Dubbed “right to try,” the law’s passage was a major priority of Trump and Vice President Pence, as well as congressional Republicans.

    “Thousands of terminally ill Americans will finally have hope, and the fighting chance, and I think it’s going to better than a chance, that they will be cured, they will be helped, and be able to be with their families for a long time, or maybe just for a longer time,” Trump said at a bill signing ceremony at the White House, surrounded by terminally ill patients and their families.

    Des médicaments à l’efficacité douteuse et au prix astronomique.

    #escroc

  • Immigration : Marine Le Pen rallie Nicolas Dupont-Aignan
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/14874-immigration-marine-le-pen-rallie-nicolas-dupont-aignan

    Personellement je pense que c’est une très bonne chose, plus on aurras d’opposants organisés face à Emmanuel Macron et son parti « En marche vers la dictature… » et mieux cela sera...

    La présidente du FN Marine Le Pen (D), et le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, lors d’une

    rencontre au siège du Front national, le 29 avril 2017 / afp.com/GEOFFROY VAN DER HASSELT

    Du côté des Républicains en revanche, une rencontre avec l’homme fort de Debout la France est exclue, tout comme un potentiel ralliement.

    C’est ce vendredi matin sur les antennes de BFMTV et de RMC que le leader de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, a expliqué que Marine Le Pen, présidente du Front National, avait "signé" sa proposition de référendum sur l’immigration. Arrivé en (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • Palestine runners cross the finish line at the 2018 London Marathon Middle East Monitor - April 23, 2018 at 1:05 pm
    https://www.middleeastmonitor.com/20180423-palestine-runners-cross-the-finish-line-at-the-2018-lond

    Palestinian long distance runner and founder of Runners for Freedom, Mohammad Alqadi, crossed the finish line at the London Marathon yesterday for the second time.

    Crowds cheer for Palestinian runner Mohammad Alqadi as he heads into the finish line at London Marathon #Gaza pic.twitter.com/82EdXEwq1z

    — Palestine Observer (@PalObserver) April 22, 2018

    Carrying a Palestinian flag, Alqadi set off on the 42 kilometre run to raise funds for Penny Appeal to provide clean and safe water for the people of Gaza. Some 90 per cent of the water in the Gaza Strip is not safe to drink, he explained in his appeal through which he aimed to raise awareness about the issue and help Gaza’s besieged population.

    #GAZA

  • Une étude de l’université de York révèle que « La compassion a aidé les Néandertaliens à survivre ».

    https://www.york.ac.uk/news-and-events/news/2018/research/neanderthals-compassion-york

    L’étude, menée par l’Université de York, révèle que les soins de santé néandertaliens étaient non calculés et très efficaces - ce qui remet en question nos notions selon lesquelles ils étaient brutaux par rapport aux humains modernes.

    Personnellement, je ne croyais plus depuis longtemps que Neandertal était une brute épaisse. J’avais déjà vu quelque part qu’il existait de l’entraide chez Homo Sapiens ; pourquoi pas chez Neandertal ?

    En effet, Penny Spikins, maître de conférences en archéologie de l’origine humaine à l’Université de York a déclaré qu’
    « ils se souciaient sincèrement de leurs pairs, peu importe le niveau de maladie ou de blessure, plutôt que d’aider les autres par intérêt personnel. »

    L’article poursuit en évoquant que la plupart des archéologues ont eu connaissance d’une blessure grave, avec des pathologies mettant en évidence des blessures handicapantes et des conditions de vie dans des état de dépendance. Dans certains cas, les blessures se sont produites bien avant la mort et auraient nécessité une surveillance, un massage, une gestion de la fièvre et des soins d’hygiène, selon l’étude.

    L’analyse d’un homme âgé d’environ 25-40 ans au moment du décès a révélé une liste importante de problèmes de santé, y compris une maladie dégénérative de la colonne vertébrale et des épaules. Son état aurait fait grandement diminuer sa force au cours des 12 derniers mois de la vie et a sévèrement restreint sa capacité à participer au activités du groupe. Pourtant, les auteurs de l’étude affirment qu’il en est resté membre puisque ses restes articulés ont ensuite été soigneusement enterrés.

    Ainsi selon le Dr Spikins "la signification sociale du modèle des soins de santé plus large a été négligée et les interprétations d’une réponse limitée ou calculée quant aux soins de santé ont été influencées par les préjugés sur les Néandertaliens comme étant « différents » et même brutaux. Cependant, un examen détaillé de cette théorie dans son contexte social et culturel révèle une image différente.

    « La similitude entre les soins de santé néandertaliens et ceux des périodes postérieures a des implications importantes. Nous soutenons que les soins de santé organisés, bien informés et bienveillants ne sont pas uniques à notre espèce, mais qu’ils ont plutôt une longue histoire évolutive. »


    Neanderthals were genuinely caring of their peers. Pic credit : Allan Henderson

    #préhistoire #Néandertal #santé #Université_de_York #Spikins
    L’étude a été partiellement soutenue par la Fondation John Templeton et publiée en la revue World Archaeology

  • « Nègre de merde » : le FN relance son business
    https://la-bas.org/4979

    Les insultes racistes de Davy Rodriguez, l’assistant parlementaire FN, collaborateur des députés Marine Le Pen et Sébastien Chenu, tournent partout en vidéo, mais l’événement, c’est le nouveau nom de la boutique, LE RASSEMBLEMENT NATIONAL. « J’ai beaucoup réfléchi, j’ai beaucoup consulté », a dit Marine Le Pen. Ah oui ? Donc c’est tout à fait consciemment qu’elle établit un lien historique avec LE RASSEMBLEMENT NATIONAL POPULAIRE, un important parti collaborationniste, fasciste et antisémite créé en 1941 par Marcel DÉAT, ex-socialiste devenu admirateur d’Hitler et de Pétain et condamné à mort à la Libération.Continuer la (...)

    #Articles #Extrême_droite

  • @raspa
    Ça, c’est pour compléter ta lecture de Beauté Fatale :

    Un invincible été » Rencontre avec Diglee, illustratrice et féministe
    http://uninvincibleete.com/2018/02/rencontre-diglee

    La BD « girly », ça n’existe pas !

    J’ai l’impression que c’est un peu passé, mais il y a véritablement eu cette vague d’appellation « girly », ses figures de proue malgré elles étant donc des dessinatrices comme Diglee, Pénélope Bagieu et Margaux Motin, et ce qu’a dit Diglee d’une manière extrêmement percutante, c’est que la définition de la BD « girly », c’est quand même un drôle de concept. En effet, ça voulait dire quoi ?

    « Ça voulait dire que des femmes partageaient des anecdotes de leur vie sur un ton humoristique en BD. Exactement comme Boulet, et on n’a jamais dit qu’il faisait de la BD pour mecs. »

    C’est encore une fois une histoire de référentiel, que je retrouve beaucoup dans la littérature en ce moment, tout comme au cinéma. Pendant des décennies — voire des siècles ? — on a considéré que l’être humain par défaut était l’homme, de préférence blanc, hétéro, cisgenre. Parce que ce sont ces voix qu’on a privilégiées, ces hommes ont pu raconter leurs histoires de leur propre manière, imposer leur vision du monde, et il est hyper difficile d’imprimer un autre mouvement à la narration. Si une femme écrit une histoire d’amour, on va dire que c’est de la littérature féminine, et c’est tout de suite déconsidéré : il n’y a qu’à voir comment les soeurs Brontë ont galéré, comme peu d’hommes lisent Jane Austen, comme la saga Outlander est considérée comme un truc de minette (alors que bon, pas du tout !), comme on a conseillé à Joanne Rowling de devenir J.K. Rowling pour cacher son genre au premier abord.

    Pourtant, il me semble qu’on n’a jamais dit de Stendhal que son Le Rouge et le Noir était une littérature « de bas étage » (car c’est souvent dégradant, de faire des choses féminines, vous avez remarqué ?), qu’il écrivait des choses neuneu sans profondeur. De mon côté, ça me pose beaucoup de questions, parce que quand j’écris de la fiction, c’est en général des histoires d’amour et pendant un moment je me suis dit que ce n’était pas de l’écriture légitime, parce que j’étais une femme et que c’était neuneu. Et puis en y réfléchissant, des classiques écrits par des hommes qui sont des histoires d’amour, il y en a pléthore !

    Ça me fait dire qu’il faut trouver un autre terme pour désigner ces BD qui tendent à renforcer les clichés sur le genre de leur auteur⋅e. Je suis incapable de signaler des blogueurs-auteurs de BD hommes dans ce cas-là, mais il y en a sûrement. Côté femmes, certaines citées dans l’article sont dans ce cas pour moi, Margaux Motin et Soledad Bravi notamment pour ce que je connais (il y a une liste de plein d’autrices plus loin dans l’article). Les sujets sont des anecdotes dites féminines dont il y a clairement des choses à tirer (relations de couple, garde alternée des enfants, gestion quotidienne d’une famille et d’un logement...) mais sans que ça soit "travaillé" ou "bien vu" (de mon point de vue, vu que des milliers de lectrices adorent). Du coup ça se traduit en "hihihi je suis pestouille avec mon mec", "je suis trop bien sapée en toute circonstances (tout en prétendant ne pas l’être)", le tout sur fond de modèles féminins parfaitement inaccessibles (corps parfaitement parfait inexistant dans la réalité, vêtements à la mode, pratiques culturelles inatteignables socialement ou économiquement pour plein de gens). Avant je trouvais ça inintéressant (sous l’étiquette girly, en me disant "encore un truc gnangnan de magazines féminins", maintenant ça me met en colère, tellement je trouve que ça fait passer les femmes pour des débiles (sans contribuer 1 seconde à légitimer ces sujets qui n’ont pas voix au chapitre). Et je peux plus appeler ça girly. Zut alors (mais c’est très bien).
    C’est d’autant plus dommage que ça n’est absolument pas corrélé aux talents de ces dessinatrices. En regardant les productions des deux que j’ai cité, je me rends compte que je trouve le trait de Soledad Bravi vraiment chouette, avec une capacité à transmettre des émotions tout en épure que j’aime beaucoup...

    Bref, je vais continuer à lire des autrices de BD qui abordent des sujet pas spécialement féminins, et celles qui les abordent de façon intéressante (Aude Picault <3, Marjane Satrapi <3 ou Marguerite Abouët <3 pour ne citer qu’elles)

    • @georgia peut-être qu’on peut réserver le terme « girly » à des bd non pas faites « par » des femmes mais « pour » les femmes, et qui promeuvent une vision très consensuel de la femme (ou de la fille) telle qu’on l’attend. Des BD qui jouent et renforcent les stéréotypes de genre. Même pas anti-féminisme, mais juste pas du tout questionné.
      A vrai dire, c’est comme ça que j’ai toujours compris le terme. Et pour son équivalent masculin, ou plutôt... « viriliste », du coup, il y a Marsault dans un genre totalement assumé, mais aussi beaucoup d’autres je pense, y compris des BD qu’on ne se verrait pas critiquer. Le stéréotype masculin est peut-être encore plus répandu que le stéréotype féminin, vus le nombre de héros grand public qui le diffusent. Titeuf pourrait être du lot...

    • @raspa Ton exemple de Titeuf me fait penser à un autre bon exemple du genre : Le Petit Spirou.
      Validation à longueur de « gags » que les petits garçons sont en droit de passer leur temps à faire des bêtises, à regarder des filles nues et à lorgner sur leur institutrice, à acheter des magazines érotiques en douce, à faire tourner en bourrique les adultes... Pendant que leurs copines de classe sont soit inexistantes, soit des objets sexuels.
      Mais bon, c’est de « l’humouuuuur »...