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  • L’Europe et la guerre en Ukraine
    https://www.lutte-ouvriere.org/mensuel/article/leurope-guerre-ukraine-165627.html

    En affirmant qu’il ne fallait pas exclure l’envoi de troupes occidentales en Ukraine, que les Européens ne devaient pas être lâches face à Poutine qui, s’il gagnait la guerre en Ukraine, menacerait toute l’Europe, Macron a suscité des inquiétudes dans les classes populaires. Au-delà des propos d’un politicien en campagne électorale, où va la guerre en Ukraine  ? Celle-ci peut-elle s’étendre à l’Europe  ? Quels enjeux se cachent derrière les discours des dirigeants européens qui prétendent faire basculer le continent dans une «  économie de guerre  »  ?
    Les États-Unis et, derrière eux, la France et les États européens font déjà la guerre à la Russie par procuration. Il y a une répartition des rôles  : l’Ukraine fournit la chair à canon, et les puissances impérialistes occidentales les armes. Malgré les livraisons d’armes occidentales, les pertes humaines considérables et les rafles qui se généralisent dans le pays pour fournir le front en chair fraîche alors que des hommes en âge de se battre fuient la réquisition, les troupes ukrainiennes sont incapables de reconquérir les territoires occupés dans l’est du pays. En face, affichant le même mépris pour la vie des soldats et s’appuyant sur un appareil militaro-industriel hérité du passé mais centralisé et vaste, Poutine n’a pas réussi à conquérir l’Ukraine mais occupe quelque 20 % de son territoire.

    Cette situation est instable et peut évoluer de plusieurs façons. Sans même parler d’une révolte – dont aucune prémisse n’est apparente – des classes populaires russes et ukrainiennes refusant les sacrifices que leurs gouvernements leur imposent, le front peut s’effondrer du côté de l’Ukraine, incapable d’aligner autant de soldats que la Russie. L’évolution de la guerre dépend des choix que feront les deux principaux protagonistes, Poutine d’un côté, et les dirigeants de l’impérialisme américain, parrains de Zelensky, de l’autre. Chacun, avec ses contraintes et ses objectifs, peut chercher à intensifier la guerre ou, au contraire, chercher à trouver une issue négociée, peut-être déjà en discussion, qui satisfasse les deux camps. Pour assurer son pouvoir, Poutine doit apparaître comme un protecteur efficace des intérêts de la bureaucratie et des oligarques russes. Du côté des dirigeants américains, une victoire complète en Ukraine n’est pas vitale, leur domination sur cette ancienne république soviétique faisant partie des multiples opérations permettant à l’impérialisme le plus puissant de maintenir sa suprématie et de développer les affaires de ses capitalistes. S’ils ont eu jusqu’à présent toutes les raisons de poursuivre une guerre menée avec la peau des Ukrainiens, un changement du rapport de force pourrait les pousser à trouver un accord qui gèlerait les frontières sur les lignes de front actuelles. Pour les prochains mois, les choix américains sont en outre conditionnés par la rivalité entre Trump et Biden, et, derrière eux, les appareils politiques du Parti républicain et du Parti démocrate, pour accéder à la Maison-Blanche.

    Dans cette affaire, Macron et les dirigeants européens ne sont que des seconds couteaux, obligés de s’adapter à la situation engendrée par la guerre en Ukraine pour défendre les intérêts de leurs capitalistes respectifs.
    Poutine réagit aux pressions de l’impérialisme

    L’offensive de Poutine contre l’Ukraine en février 2022 était une réaction prévisible aux pressions grandissantes des puissances impérialistes pour prendre le contrôle, économique et politique, des pays issus de l’éclatement de l’Union soviétique. Si Poutine a déclenché l’invasion, les puissances impérialistes ont provoqué l’enchaînement qui l’y a poussé. Entre 1999 et 2004, les anciennes Démocraties populaires et les trois États baltes ont intégré l’OTAN, cette alliance militaire dirigée par les États-Unis. L’OTAN dispose désormais de nombreuses bases militaires, de milliers de soldats, d’avions, de canons, de tanks, aux frontières mêmes de la Russie.

    En février 2014, après les événements du Maïdan, le renversement du président pro-russe Ianoukovitch et deux décennies d’oscillations entre la Russie et l’Occident, l’Ukraine a fini par basculer du côté occidental. L’alignement immédiat du nouveau pouvoir ukrainien derrière l’impérialisme américain a poussé Poutine à passer à l’offensive pour défendre les intérêts des privilégiés russes, au profit de qui il avait restauré, dans les années 2000, un appareil d’État puissant. La russophobie active des nouveaux dirigeants de Kiev a servi de prétexte au rattachement de la Crimée à la Russie et à la sécession du Donbass pro-russe. À partir de 2014, les États-Unis ont pris en main l’armée ukrainienne, la finançant massivement, lui fournissant armes, drones, munitions, formant et encadrant soldats et officiers. Le New York Times vient de rendre public ce qui était caché au grand public  : la CIA disposait depuis 2014 de douze bases en Ukraine, aux frontières avec la Russie.

    Cette mainmise politique et militaire des États-Unis sur l’Ukraine accompagnait une mainmise économique des financiers occidentaux sur les riches terres agricoles ukrainiennes, sur les entreprises clés encore étatisées, la grande distribution, le secteur bancaire et d’autres industries. La guerre en cours accélère la transformation de l’Ukraine en une semi-colonie du capital occidental.

    Depuis dix ans, la politique de Poutine en Ukraine est donc une réaction de défense du chef des bureaucrates russes, pour ne pas laisser la bourgeoisie des pays impérialistes les réduire à la portion congrue. En dépit de leur brutalité et de la dictature qu’ils exercent contre leur propre population, Poutine et ses généraux ne menacent pas «  la sécurité de l’Europe  », pour reprendre la formule de Macron. À l’inverse, ce sont plutôt les puissances impérialistes qui apparaissent comme une menace pour la sécurité de l’État russe. Ce qui est d’ailleurs le cas pour celle de tous les États de la planète qui, sans être eux-mêmes des puissances capitalistes développées, ont les moyens démographiques, militaires, économiques de ne pas se soumettre purement et simplement aux diktats et aux intérêts des maîtres du monde capitaliste.
    États-Unis  : les limites de la guerre avec la peau des Ukrainiens

    Au début de la guerre, les dirigeants occidentaux étaient prudents. Macron s’exclamait alors  : «  Il ne faut pas humilier la Russie  », et prétendait jouer les médiateurs. Les dirigeants occidentaux répétaient  : «  Il n’est pas question de déployer des troupes de l’OTAN  » (secrétaire général de l’OTAN, mars 2022), car «  Nous ne sommes pas en guerre avec la Russie  » (Macron, 2 mars 2022). Ces dirigeants prétendaient avoir des lignes rouges infranchissables  : «  pas de livraison de chars  », puis «  pas de livraison d’avions de combat  ». Ils ont franchi ces lignes rouges les unes après les autres.

    Aujourd’hui, malgré leurs dénégations, tous les pays qui livrent des armes à l’Ukraine ont des formateurs et des conseillers militaires sur place. La déclaration de Macron a eu le mérite de lever le voile sur cette présence. S’ils ne rendent public aucun chiffre, les États-Unis disposent de plusieurs milliers de ces conseillers militaires. Comme le formule un haut fonctionnaire américain, cité par le New York Times  : «  Est-ce qu’ils appuient sur les gâchettes  ? Non. Est-ce qu’ils contribuent au ciblage  ? Absolument.  »1 Aux conseillers militaires, il faut ajouter les agents de la CIA. Dans l’article déjà cité du New York Times, on apprend que sous la présidence de Trump, qui affirme pourtant aujourd’hui vouloir retirer les forces américaines d’Europe, les effectifs des bases de la CIA en Ukraine ont été multipliés par dix.

    Mais des conseillers militaires, même très nombreux, ne remplacent pas des soldats en première ligne capables d’appuyer sur les gâchettes. Or les difficultés de Zelensky et de l’appareil d’État ukrainien à remplacer les troupes mises hors de combat en première ligne, ou épuisées après deux ans de guerre, sont de plus en plus évidentes. La corruption ne frappe pas que l’armée russe. Les ventes de passe-droits pour éviter l’enrôlement aux enfants des privilégiés et l’enrichissement trop visible des profiteurs de guerre ont conduit Zelensky à limoger un grand nombre de ministres et de hauts gradés ces derniers mois. Cette corruption à grande échelle, comme les rafles des agents recruteurs, contribuent à dresser la population la plus modeste contre cette guerre et ceux qui en profitent.

    La crainte d’un effondrement du front dans les prochains mois préoccupe les états-majors occidentaux. «  Sans l’aide américaine, un effondrement en cascade le long du front est possible cette année  », alertait un officier américain cité par le New York Times à la mi-mars. Cette crainte est désormais relayée dans les médias grand public, surtout sous l’angle de la faiblesse des livraisons d’armes et de munitions occidentales à l’Ukraine. Cette campagne médiatique est en partie destinée à justifier l’accélération de la production d’armes et le passage de l’Europe à une «  économie de guerre  » dont Macron et la plupart des dirigeants européens se font les champions. Elle est également destinée à peser sur les discussions qui se déroulent au sein même de l’appareil d’État américain, sur fond de la campagne présidentielle où Trump et le camp républicain font campagne sur le thème «  Le Maine avant l’Ukraine  » et sur l’opportunité de poursuivre l’aide américaine à l’Ukraine.
    Les hésitations américaines sur fond de campagne présidentielle

    Dans un article de la revue du département d’État, Foreign Affairs, intitulé «  Espionnage et art politique  »2, le directeur de la CIA, William J. Burns, plaide pour le maintien de l’aide américaine. À ceux, du côté des républicains, qui affirment que l’aide militaire à l’Ukraine coûte trop cher et envisagent un repli, il répond  : «  Représentant moins de cinq pour cent du budget de défense américain, il s’agit d’un investissement relativement modeste, avec des retombées géopolitiques importantes pour les États-Unis et des retombées notables pour l’industrie américaine.  » Il ajoute  : «  Maintenir le flux d’armes placera l’Ukraine dans une position plus forte si une opportunité de négociations sérieuses se présente. Si les États-Unis se retiraient du conflit à ce moment crucial et cessaient leur soutien à l’Ukraine, ce serait une erreur historique.  » Le chef de la CIA considère que les retombées politiques et matérielles pour les capitalistes américains valent bien quelques dizaines de milliards de dollars, l’État américain n’ayant pas, à ses yeux, de comptes à rendre pour les centaines de milliers de victimes russes ou ukrainiennes ou pour la destruction de tout un pays.

    Pour les États-Unis, la guerre en Ukraine et la rivalité avec la Russie de Poutine ne sont que l’un des nombreux points chauds dans leur lutte permanente pour la suprématie mondiale et le maintien de l’ordre impérialiste. Ce conflit s’ajoute aux guerres engendrées partout par la politique américaine, en particulier pour garder le contrôle du Moyen-Orient, et à la rivalité économique agressive avec la Chine, qui peut se transformer à tout moment en affrontement militaire. Du point de vue du maintien de la suprématie américaine, la rivalité avec la Chine compte plus que l’avenir de l’Ukraine.

    En tout état de cause, il serait hasardeux de chercher à prévoir l’attitude d’un Trump de retour à la Maison-Blanche. Les politiciens américains en campagne ont plusieurs fois annoncé le retrait de leur engagement dans tel ou tel conflit, sous prétexte d’un redéploiement de leurs troupes ou du retour à un certain isolationnisme, avant de mener une tout autre politique au pouvoir. Obama avait ainsi promis en 2011, juste avant que la guerre civile ne fasse exploser la Syrie, le retrait des troupes américaines d’Irak et du Moyen-Orient. Trump répète qu’il veut retirer les troupes américaines d’Europe et laisser les pays européens supporter seuls le coût de la guerre contre la Russie. En pleine campagne présidentielle, les républicains ont bloqué la reconduction de l’aide militaire à l’Ukraine, contribuant à la réduction des livraisons d’armes. Trump au pouvoir aura à choisir entre ses promesses de campagne, sa démagogie isolationniste et les nécessités du maintien de la domination américaine sur le monde.
    Négocier avec Poutine ou intensifier la guerre  ?

    Nous l’avons affirmé maintes fois  : les dirigeants des puissances impérialistes ne souhaitent pas la chute de Poutine, et encore moins la déstabilisation de l’appareil d’État russe, qui libérerait des forces centrifuges incontrôlables sur de vastes territoires. Poutine et les dirigeants impérialistes collaborent depuis plus de dix ans en Syrie pour écraser les milices islamiques que leurs guerres successives, en Afghanistan pour les deux camps, en Irak pour les Occidentaux, ont fait surgir. L’armée russe joue un rôle de gendarme irremplaçable en Asie centrale et dans le Caucase. L’attitude compatissante des dirigeants américains, lors du terrible attentat contre une salle de concert près de Moscou, revendiqué par la branche de l’État islamique dite du Khorasan (selon le nom perse d’une ancienne province centrée sur l’actuel Afghanistan), a rappelé que la guerre n’empêche pas la collaboration.

    Depuis deux ans, les discussions entre Poutine et les dirigeants américains n’ont sans doute jamais cessé. Dans l’article déjà cité, Burns, le directeur de la CIA, raconte qu’il a été envoyé en février 2022 à Moscou par Biden, pour tenter de convaincre Poutine et ses conseillers de renoncer à l’invasion. En vain car, dit-il, «  Ils surestimaient largement leur propre position et sous-estimaient la résistance de l’Ukraine et la détermination occidentale.  » Deux ans plus tard, les réalités de la guerre ont fait bouger les lignes. Poutine n’a pas réussi à conquérir l’Ukraine, mais l’armée ukrainienne, armée par les Occidentaux mais aux troupes usées, est en difficulté pour contenir sa poussée.

    Le temps des «  négociations sérieuses  », pour reprendre la formule de Burns, est-il en vue  ? Les Occidentaux vont-ils au contraire augmenter le nombre de leurs conseillers militaires en Ukraine et intensifier les livraisons d’armes  ? Sont-ils capables de produire massivement ces armes avant que les troupes russes n’enfoncent les lignes de front  ? Et, surtout, quelle sera la réaction des classes populaires ukrainiennes face à l’enrôlement forcé et à une nouvelle loi de mobilisation  ? Cela fait partie des nombreuses interrogations que les experts des plateaux de télévision formulent, sans avoir de réponse.

    Au fond, les dirigeants des pays européens, qui subissent depuis le début les multiples bouleversements, en particulier économiques, engendrés par la politique américaine en Ukraine, n’ont pas plus de réponse. Contraints de s’aligner derrière les décisions américaines, ils tentent de se mettre en ordre de bataille, chacun au service de ses propres capitalistes. Chacun vise à prendre la plus grosse part du marché de la guerre et des futurs marchés de reconstruction. Le marché de la reconstruction de l’Ukraine a été l’objet de deux conférences internationales, alors même que la guerre fait toujours rage. Quant à l’industrie de l’armement, déjà nourrie par la multiplication des guerres dans le monde, les dirigeants européens s’emploient à la développer encore davantage en organisant le passage à une «  économie de guerre  ».
    «  L’économie de guerre  », jackpot    pour les industriels et les banquiers

    Dans toute l’Europe, depuis deux ans, les budgets consacrés aux commandes de matériels de guerre ont partout explosé. En 2023, l’État français a passé des commandes pour un montant exceptionnel de 20 milliards d’euros. Sous le premier quinquennat de Macron, la moyenne annuelle était de 15 milliards, contre moins de 10 milliards sous Hollande. Lors de sa dernière conférence de presse, le 27 mars, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, a dressé la liste des commandes en attente de livraison  : 2 milliards d’euros pour Safran, 3 milliards pour le missilier MBDA, 4 milliards pour Naval Group, 5 milliards chacun pour Airbus Defence and Space, Airbus Helicopters, Dassault, 6 milliards pour Thales, etc. Lecornu est arrivé à un total de 34 milliards d’euros de commandes en cours. C’est Noël tous les jours pour les marchands d’armes. Ce montant est supérieur aux deux plans cumulés de coupes budgétaires décidés par Bruno Le Maire pour 2024 et 2025. Il représente le coût de la construction de cent hôpitaux neufs.

    Mais le problème des chefs de l’armée, c’est qu’entre la commande et la livraison le délai est trop long. Les industriels prennent les commandes mais tardent à les honorer. Les raisons avancées sont multiples  : capacité de production insuffisante, manque de travailleurs formés, manque de matières premières, manque de pièces détachées, concurrence entre les producteurs, concurrence entre l’industrie civile et l’industrie militaire. Même si les cadences ont été augmentées – le temps de production d’un canon Caesar serait ainsi passé depuis le début de la guerre en Ukraine de 30 à 15 mois, le nombre de canons produits chaque mois est passé de 2 à 8 – les capitalistes ne se sont pas précipités pour réaliser les investissements très coûteux nécessaires pour augmenter significativement la production. Et, surtout, il en va de l’industrie militaire comme de tous les secteurs de l’économie capitaliste  : faute de planification, parce que les étapes de la production sont morcelées entre une multitude de sous-traitants répartis partout sur la planète, et qui fournissent des industriels concurrents, produire dans les délais la quantité commandée est une gageure. L’industrie de l’armement se heurte aux mêmes obstacles que l’industrie automobile, confrontée il y a deux ans à une pénurie de semi-conducteurs. Les fournisseurs vendent en priorité au plus offrant, qu’il soit du secteur militaire ou pas. L’anarchie de l’économie capitaliste n’épargne pas le secteur militaire.

    Pour pouvoir forcer la main aux différents industriels, ou leur faciliter la tâche, le gouvernement a réinscrit dans la dernière loi de programmation militaire la possibilité d’imposer des réquisitions «  de personnels, de stocks ou d’outils de production  ». Ainsi le 27 mars, entouré d’une brochette d’officiers et du directeur général de l’Armement, Lecornu a menacé  : «  Pour la première fois, je n’exclus pas d’utiliser ce que la loi permet au ministre de faire, c’est-à-dire, si le compte n’y était pas en matière de cadence et de délais de production, de faire des réquisitions ou de faire jouer le droit de priorisation.  »

    Accélérer le tournant vers cette économie de guerre est l’un des objectifs des postures guerrières de Macron. Au lendemain des déclarations de son patron, Lecornu a précisé les pistes d’ores et déjà envisagées  : «  Des entreprises françaises vont créer des partenariats avec des entreprises ukrainiennes pour produire sur le sol ukrainien des pièces détachées, peut-être même des munitions demain.  » Il souhaite créer «  une alliance stratégique de production industrielle et militaire avec l’Ukraine, en envoyant sur le terrain des experts en armement et des industriels de la défense3  ». Si l’envoi massif de troupes françaises et européennes en Ukraine n’est sans doute pas à l’ordre du jour à court terme, l’installation sur le sol ukrainien des capitalistes de l’armement est en route. Ils pourront profiter d’une main-d’œuvre qualifiée sous-payée, tout en étant au plus près des champs de bataille pour ajuster leurs matériels.

    Quelle que soit l’évolution de la guerre en Ukraine, la guerre est une réalité que les classes populaires paient déjà. En Russie et en Ukraine, elles la paient avec leur sang et en subissant des coupes drastiques dans les quelques budgets sociaux encore en place. En Ukraine, avec la mise sous tutelle des entreprises publiques ou des ressources du pays par des capitalistes occidentaux. Elles la paieront pendant des décennies sous la forme du remboursement de la dette de guerre. Dans les autres pays européens, elles la paient par la militarisation des budgets, car les États occidentaux paient rubis sur l’ongle les industriels de la guerre qui construisent les engins livrés en Ukraine, avant de présenter la note à ce pays. Elles la paient encore par la militarisation des esprits. Aucune paix ne sera possible tant que régnera l’impérialisme.

  • Middle East: Israelis and Palestinians caught in imperialism’s bloody trap | Internationalist Communist Union
    https://www.union-communiste.org/en/2024-01/102-middle-east-israelis-and-palestinians-caught-in-imperialisms-b

    The following text is a translation of the forum delivered in Paris, France by our comrades of Lutte Ouvrière on 25 November 2023: Israéliens et Palestiniens dans le piège sanglant créé par l’impérialisme
    https://www.lutte-ouvriere.org/publications/brochures/israeliens-et-palestiniens-dans-le-piege-sanglant-cree-par-limperial

    It’s impossible to know how many have fallen victim to this war so far: more than 14,000 dead [publisher’s note: by 20 December 2023, almost 20,000] according to the Palestinian Health Minister and tens of thousands of wounded with nowhere to be treated. For weeks now, the two million inhabitants of Gaza have been totally under siege, deprived of food, medication and fuel to power generators. Without electricity, hospitals cannot function, telephone and internet connections are down. Gaza is completely cut off from the rest of the world and starvation threatens. The fear of epidemics is the only reason the Israeli government has allowed a slow trickle of fuel trucks to enter Gaza.

    For 75 years, Israeli governments have pursued the same policy of terror against the Palestinians, a policy that goes with land dispossession and denial of basic rights. The present scenes of war and mass exodus, with thousands of Palestinians fleeing the bombs, are reminders of many other such scenes in the past. The State of Israel was founded on that policy. And, since its army cannot break the Palestinian revolt, it has to carry out regular military operations and bloodshed, as it is currently doing in Gaza. Hamas has countered this State terror with a policy that follows the same logic as that of the Israeli leaders, only with a lot fewer resources. On October 7, by indiscriminately killing men, women and children, Hamas commandos attacked a population that they considered collectively responsible for their government’s decisions. The Hamas leaders not only showed contempt for the lives of Israeli civilians, but also for the lives of their own people because they knew perfectly well that they were exposing them to retaliation from the Israeli army.

    The Israeli state can achieve its mass killings in Gaza because it benefi ts from the complicity of the leaders of the major Western powers, notably the United States. Neither Biden nor Macron has spoken of barbarity or terrorism. Those terms are reserved for Hamas. To convey the image of leaders seeking to appease , they are content to call on Israel to show more moderation, but they do nothing to force it to do so.

    If the leaders of the United States have never really acted to put an end to the Israeli-Palestinian confl ict, it is because they actually have an interest in its permanence. The tense situation makes Israel their loyal agent, the policeman they need in this region to defend their interests, so interested are they, in its oil wealth and strategic position.

    These continual wars, drowning the region in blood, are not the result of some ancestral hatred between Jews and Arabs. They are the product of a long history of manoeuvres by imperialist powers, which have deliberately set peoples against one another and created the conditions for a permanent state of war, to ensure their domination over the Middle East. This began at the beginning of the 20th century, at the time of the First World War, and continues today.

    How imperialist powers divided up the Middle East
    Before 1914, the land now occupied by Palestinians and Israelis was part of the vast Ottoman Empire which, at the height of its power, stretched from the Arab peninsula to the Balkans and encompassed most of the Middle East. The absence of internal borders encouraged much mixing of populations. For centuries, Jews, (mainly Muslim) Arabs, a large Christian minority, Druze and many other peoples and faiths lived side-by-side in relative peace.

    At the start of the 20th century, the Ottoman Empire had begun to decline both economically and politically. When the First World War broke out in 1914, and it sided with Germany side, British and French leaders saw this as an opportunity to chop the old empire up and share out its remains. In March 1916, this led to the signing of the Sykes-Picot agreement, named after its British and French negotiators. The zone comprising present-day Lebanon and Syria were to belong to France, and the British would be accorded control over present-day Iraq and Jordan. As for Palestine, uncertain about what choice to make, they decided it would be placed under international control.

    The agreement was supposed to remain secret but, because it was signed in Moscow under the Tsar’s patronage – he had hoped to pick up a few crumbs – Russian diplomats had a copy and it was made public by the Bolsheviks when they came to power in October 1917. Publishing the agreement was a revolutionary act. By not adhering to the methods of diplomatic secrecy, they revealed the true war aims of the imperialist powers and the tactics they used to deceive workers and oppressed nationalities alike.

    During this period, there was a great deal of imperialist manoeuvring around the world, particularly in this part of it. At the very moment when British leaders were making an agreement with French diplomats on how they would divide up the Ottoman Empire, they promised the region to the Sharif of Mecca, Hussein, a representative of the powerful Arab Hashemite family. Claiming to want to “liberate the Arabs from the Turkish yoke”, the British leaders committed to creating a large kingdom that would encompass the majority of the Ottoman Empire’s Arab provinces. They helped Hussein to build an army, supplied him with weapons and one of those British leaders, going by the name of Lawrence of Arabia, was prepared to to risk his own life for this, by participating in camel-back fi ghting.

    Concurrently however, they also promised Palestine to the small Zionist movement present in Europe at the time, but which had little importance in the region. However, British diplomats knew exactly what they were doing.

    The Zionist movement
    Theodor Herzl, a Viennese journalist of Jewish origin, was the founder of Zionism. He was well-integrated into Austrian society and didn’t particularly claim to be Jewish until he had to cover the Dreyfus affair in 1896. The mass anti-Semitic demonstrations he saw at the time plus the fact that it was happening in France – supposedly one of the most advanced, enlightened countries in Europe – led him to think that the only way for Jews to escape from antisemitism would be for them to have their own state, “a Jewish state”. This was the title of a political work he then wrote, which became the programme of the World Zionist Organization, founded in 1897.

    This nationalist movement had to solve a problem that stemmed from the fact that Jews were scattered across the world: so where should a Jewish state be built? Palestine was the land which, according to the Bible, had been promised by “God” to the Jews. It was mentioned early on in the movement.

    But because the majority of Zionists were not particularly religious, much like Herzl himself, other countries such as Argentina and Uganda were considered. A congress fi nally settled the question in 1903 by choosing Palestine. Zionists could thus at least claim biblical tradition.

    At a time when the world was divided among a few great colonial powers, Herzl tried to gain the support of one of them. He spent the end of his life meeting ministers and heads of state, extolling the way in which the Zionist movement could serve their interests. The future Jewish state in Palestine could, he wrote, be “part of Europe’s bulwark against Asia, an outpost of civilization opposing barbarism”.

    From the very beginning, Zionism appeared as a colonial project. All the more so because Palestine was not “a land without a people for a people without a land” as the Zionists claimed. It had long been inhabited by Arab populations. To solve this problem, Herzl, with his typical colonialist outlook, envisaged the possibility of “transferring” populations, i. e. ethnic cleansing in today’s language. The Zionist organisation quickly acquired the means to begin to take over the land. It set up a Jewish National Fund to collect donations for the purchase of land in Palestine for Jewish settlement. These plots were bought from absentee landlords living in cities far from the deprived countryside, and Arab peasants were squeezed out without any say in the matter. This kind of colonisation was bound to arouse the hostility of the local population, who soon realized that the Zionist movement posed a threat.

    In 1914, the 80,000 Jews present in Palestine were a very small minority out of a total of 750,000 mostly Palestinian Arab people living there. Until the First World War, British leaders had shown no particular sympathy for Zionism, nor had they done anything to encourage it. Their attitude changed when, during the confl ict, they realized that they could make use of the movement.

    On November 2, 1917, the Secretary of State for the Foreign Offi ce, Lord Balfour, addressed a letter to a representative of the Zionist movement, Lord Rothschild, in which he conveyed a “declaration of sympathy with the Jewish Zionist aspirations” and stated: “Her Majesty’s Government is favourable to the establishment in Palestine of a national home for the Jewish people”.

    With this “Balfour Declaration”, as it came to be known, British diplomats were promising Palestine a second time over, knowing full well that they were stirring up confl ict between Jews and Arabs. But they intended to play on these opposing interests, which they themselves were helping to create, to better impose their control over the region. They were already past masters at this, having put the method into practice in many of their colonies.

    The post-war division of the Middle East
    At the end of the war, with the dismantling of the defeated Ottoman Empire on the agenda, Arab leaders were hopeful that the promises made to themwould be kept. The Allies intended otherwise. In the aftermath of a war during which the right of peoples to self-determination had been discussed, it was no longer possible to use an overtly colonial vocabulary. The League of Nations, a forerunner of the UN created after the First World War, therefore decided that France and the United Kingdom would be granted “mandates” over the region, a hypocritical formula designed to present the establishment of a protectorate regime as benevolent aid. Syria would be separated from Lebanon, and both would be placed under French trusteeship, while Iraq and Palestine were placed under British mandate, a clause providing specifi cally for the application of the Balfour Declaration.

    Imposing this on the Arab leaders, who felt cheated, was another matter. In July 1920, French troops bombed and occupied Damascus. Riots broke out in Palestine and Iraq. By way of consolation, and to calm things down a little, the British rulers installed Faisal, one of the sons of Hussein, the Sharif of Mecca, on the throne of an Iraqi kingdom, and placed his brother Abdallah at the head of Transjordan (which today corresponds to Jordan).

    The imperialist powers rejected the creation of a great Arab kingdom (as promised) since they would have found it more diffi cult to control. They imposed instead, a division of the Middle East and drew borders according to their diplomatic and military calculations and with complete disregard for the aspirations of the peoples. Those borders are still those of today’s states.

    Palestine under British mandate
    Palestine thus came under British Mandate. A predominantly British administration was set up, headed by a Governor General. It accepted that the Jews of Palestine should set up their own institutions, with an executive council appointed by an assembly that was elected by all those who had registered as Jews. In 1929, a Jewish Agency, set up by the World Zionist Organization, played the role of de facto government for the Palestinian Jewish population.

    The Arab populations never obtained equivalent institutions. This was how the British administration deliberately exacerbated opposition between Jews and Arabs so that it could act as indispensable arbiter.

    It was under these conditions that a Jewish society began to emerge, completely cut off from the Arab society. Coming mainly from Eastern Europe, especially the Russian Empire, where there was a strong labour movement, activists professing to be socialists were its main architects.

    But their socialism applied only to Jews, totally excluding the Arab populations. The way in which the kibbutz, a collective form of farming, was developed is a case in point. Within the kibbutz, an egalitarian spirit was supposed to reign, embodying a socialist ideal. There were no wages, everything was shared. But the real aim was to conquer the country.

    Kibbutzim were set up on land purchased from absentee landlords, driving out the Arab peasants who lived there.

    In 1920, these “socialist Zionist” organisations created a trade union, the Histadrut (General Confederation of Jewish Workers in Eretz Israel). The Histadrut grew rapidly: by 1923, it organised almost half of Palestine’s Jewish wage-earners, rising to 70% of them by 1927. But the Histadrut was more than just a trade union. In fact, its real aim was to organise an exclusively Jewish economy, capable of doing without the Arab population, and or even ousting them. The Histadrut organised a health insurance fund, canteens, labour exchanges, a buying and selling cooperative, a construction company and even a bank. But all these organisations were reserved exclusively for

    Jews. They had to learn Hebrew, the language of the Bible that had fallen into disuse and that the Zionists wanted to impose as the language of the new Jewish nation that these so-called socialists wanted to create.

    The Histadrut organised pickets to oppose the employment of Arab workers in companies run by Jews who didn’t understand the need to develop “Jewish labour”, the main watchword of the movement. In addition to the pickets, it also organized a militia, the Haganah (“defense” in Hebrew). More than a trade union, the Histadrut was in fact the embryo of a state apparatus. Arabs had no place in this society.

    In 1930, the vast majority of “socialist Zionist” movements united to form the Labour Party, Mapai, headed by David Ben-Gurion, who had also been the leader of the Histadrut since its foundation. Mapai quickly gained control of Jewish institutions in Palestine and in 1935 Ben-Gurion became chairman of the Jewish Agency.

    Among the currents that emerged from the socialist movement, the only organisation to break with Zionism and attempt to reach out to the Arab masses was the Palestinian Communist Party. Founded in 1920, it was the fi rst communist party in the Middle East. It remained weak and never exceeded a thousand members. Its members had to operate in a diffi cult context, as a gulf of hatred began to open up between Jews and Arabs. The majority of its activists were Jewish, and faced hostility from Zionists in their own communities. They were also subjected to particularly harsh repression by the British authorities, were often arrested and sometimes arbitrarily expelled from Palestine.

    The policy of the Communist Party sought to unite Jewish and Arab workers in a single organisation and in a common struggle against British colonialism and the Arab feudal classes. Was such a policy possible? Certainly, the militants who tried to implement it did not lack courage. But the policy that the Stalinist Communist International forced them to follow.

    The Great Arab Revolt of 1936
    From 1936 onwards, rising tensions led to very real popular uprisings by the Arab masses. The Great Arab Revolt, as it came to be known, began in April 1936 with clashes between Jews and Arabs. A strike movement by Arab workers began to spread, spurred on by local committees. Their leaders demanded an end to Jewish immigration, as well as the election of a representative assembly.

    Challenging the British occupation, the movement had an anti-colonial character, but it also expressed the social revolt of the Arab working classes against misery, against living conditions that had worsened with the economic crisis since the early 1930s. In the countryside, peasants took up arms and formed militias to attack Jewish settlements, but also large Arab landowners. These landowners put pressure on them and grabbed a large part of every harvest through the rents they charged to their sharecroppers, or through the debts the peasants contracted and were unable to repay.

    The privileged classes had many reasons to feel threatened by this explosive popular revolt. From the very start of the movement, an Arab High Committee was formed to try and take over the leadership. It brought together all the Palestinian nationalist parties, each linked to a different family of notables. At its head was the Grand Mufti of Jerusalem, a title that made him the highest religious authority. He himself came from one of the most powerful families of notables, the Husseinis. By calling for a boycott of Jewish-owned businesses, the High Committee’s aim was to limit mobilisation to the fi ght against the Jewish presence. This would be less of a social threat to the privileged Arab classes. It also played a moderating role by calling in October for an end to the general strike. But the revolt continued, taking on an insurrectional form.

    To overcome the Arab revolt, Mandate authorities had to deploy a contingent of 30,000 soldiers in Palestine. They waged a war of terror. More than 20,000 homes of insurgent families were blown up. Part of the old Arab town of Jaffa was destroyed and villages were razed to the ground. Planes were used to bomb insurgent-held areas. Nearly 50,000 Palestinians were arrested and rounded up in fourteen detention camps, and many, including members of the Arab High Committee, were deported to British colonial possessions, particularly the Seychelles. The number of Palestinians killed, wounded or exiled totalled 10% of the population.

    While Palestinian leaders were keen to present the Arab revolt as a struggle against the Jews, Zionist organizations adopted the same nationalist logic and helped the British repress the Arab population. The Haganah received weapons. Jewish militiamen were trained in combat techniques by the British army, and even integrated into units specially formed to carry out commando operations. This collaboration was so extensive that, by 1939, the Mandatory Police numbered almost 21,000 Jews, i. e. 5% of the Jewish population present in Palestine.

    Could this period of uprising have seen Jews and Arabs converge in a common struggle against the British colonial presence? In any case, the from the late 1920s onwards was far removed from the internationalism that would have been needed to overcome the obstacles they faced. The Communist Party was forced to adopt an opportunist course, fi rst towards Arab nationalism, then towards Zionism, from the moment the USSR sought an alliance with Britain. These policies varied according to the diplomatic interests of the leaders of the Stalinist bureaucracy. They led to the departure of many militants and, a number of times, to splits between the Arab and Jewish sectors of the party. The policies pursued by the Zionist organisations and the leaders of the Arab revolt did not permit such a thing. This period was an important stage in the evolution that led the two peoples into confronting each other, a trap from which they were never to escape.

    The Second World War and its consequences
    British leaders showed no gratitude to the Zionists for their help against the Arab uprising. As the Second World War approached, they sought to pacify the Arab nationalists to avoid them giving their support to Germany.

    Accordingly, in 1939, the British authorities published a new White Paper in which, for the fi rst time, they declared their intention to “create the conditions which will enable the independent Palestine state to be established within a period of ten years”. In the same paper, they also affi rmed their intention to severely limit Jewish immigration and land purchases by Zionists. With the outbreak of war, the measures restricting immigration, far from being eased, were further tightened. In September 1939, the Mandate authorities decided to ban refugees from “enemy countries” or “enemy occupied countries” from entering Palestine. This was aimed at German and Polish Jews, precisely those most in need of refuge! This was remarkably cynical, but the British were not the only ones to adopt such an attitude. At the same time, all western countries, including the USA, adopted measures to restrict immigration, affecting both Jews and all opponents of Nazism desperately seeking asylum.

    When we speak of capitalism’s responsibility in the tragedies of today, we must remember that it was the crisis of this system that plunged humanity into the horror of the Second World War and led to the barbarity of the extermination camps where six million Jews died. We also need to remember the attitude of the Allies in the aftermath of World War Two. More than 100,000 survivors of the extermination camps refused to return to the countries where they had lived before the war, due to the particularly virulent antisemitism. Named “displaced persons” by the Allies, they found themselves in refugee camps, waiting for a country willing to accept them. But obtaining an entry visa wasn’t much easier than it had been before the war. Between 1945 and 1948, the United States allowed only 25,000 European Jews to enter its territory. In this context, it’s easy to understand why, having survived the extermination camps, tens of thousands of Jews now hoped to fi nd in Palestine a place to rebuild their lives.

    For decades, Zionism had remained an ultra-minority movement among European Jews who, in general, had no intention of settling in an impoverished region where they were not welcome. It took the barbarity of Nazi ersecution and extermination camps for tens of thousands of Jews to turn, in desperation, to Zionist organizations. These organizations promised them that the only way to avoid reliving such horrors was to create a Jewish state that would protect them.

    It was a legitimate aspiration. But there was no need for it to be done against the Arab populations, by robbing them of their land and their right to live in Palestine, a right which was even more legitimate because of their long-standing presence. In fact, there was room in the Palestinian territories for the two peoples to live in harmony, provided this was done with respect for each other’s rights. This could, again, have been the occasion for a joint struggle against British colonialism, which had just shown that it cared as little about the fate of the Jews as it did about the fate of the Arabs. But the Zionist organisations’ policy was a continuation of the policy they had pursued during the Mandate years and at the time of the Arab revolt in the 1930s. Thanks to the thousands of immigrants arriving from Europe, the Zionist movements found the troops they needed to impose the creation of a Jewish state against British imperialism, but also against the Arab populations.

    In the aftermath of the war, British leaders still intended to stay in Palestine. They increased their military presence to 100,000 soldiers and tried to prevent the arrival of Jews. The Zionists responded by setting up clandestine networks to transport Jews from Europe to Palestine. Those arrested were placed in camps on the island of Cyprus before being sent back to Europe.

    Zionist organisations took military action against the British army – what we would today call terrorist action – without which the state of Israel would not have been created. The Haganah was a veritable army, which the British had helped to train militarily. An extreme right-wing organisation, the Irgun, kidnapped British soldiers, killed them and rigged their corpses with explosives, in order to claim even more victims. It even went so far as to blow up the King David Hotel, the headquarters of the British forces. The head of its military wing was Menachem Begin, later to become Prime Minister of Israel. The leaders of the Zionist organizations also relied on their own diplomatic action, seeking in particular, the support of the United States. Faced with this pressure and unable to put an end to the unrest in Palestine, the British government resigned itself to withdrawing its troops, leaving the region’s fate in the hands of the UN.

    The birth of Israel and the expulsion of the Palestinians
    On November 29, 1947, the UN voted on a partition plan for Palestine, providing for the creation of a Jewish state and an Arab state, the fi rst outline of a two-state solution. The Jews, who represented only a third of the population and occupied just over 10% of Palestinian territory, were granted control over 55% of Palestine. The plan was voted for not only by the United States, but also by the Soviet Union, the two superpowers sharing the same desire to reduce British infl uence in the Middle East.

    The Arab states opposed any idea of partition and rejected the plan, which greatly benefi ted the Jewish populations. The leaders of the Jewish Agency, on the other hand, declared their acceptance of the UN plan. But, in reality, they had no intention of accepting the proposed borders and planned to occupy as much territory as possible. They also aimed to drive out as many Arabs as possible, so that Jews would form the majority in the future Jewish state. To carry out this ethnic cleansing, the Daleth plan was carefully drawn up. Its implementation began in December 1947, before the British had even left. In April 1948, Zionist militias began carrying out full-scale military campaigns, systematically blowing up villages along certain routes, such as between Tel Aviv and Jerusalem. Two hundred Arab villages were thus emptied of their population. Irgun militiamen massacred 254 inhabitants of the village of Deir Yasin, killing men, women and children. Their aim was to terrorize the Palestinian Arabs into fl eeing as soon as the Haganah militiamen arrived. Cities such as Haifa, Tiberias, Jaffa and Acre lost over 90% of their Arab inhabitants.

    On May 14, 1948, a few hours before the departure of the British troops, and ignoring the transition period provided for in the UN plan, Ben-Gurion proclaimed the birth of the State of Israel. The very next day, the armies of several Arab states entered Palestine. The fi rst Arab-Israeli war began. Arab armies were defeated everywhere. They lacked the experience, morale and determination of the troops mobilized by the nascent State of Israel. Their numbers were even smaller, with a maximum of 25,000 soldiers, compared with an Israeli army that, by the end of May 1948, had amassed 35,000, rising to 100,000 by the end of December 1948. And on top of this, the Israeli army benefi ted from the delivery of modern arms and equipment from Czechoslovakia, a concrete expression of Soviet support, which counted for a great deal against the under-equipped Arab armies.

    After the signing of a series of armistices, the war ended in July 1949, but no subsequent peace agreement was signed. In the face of public opinion, the Arab heads of state were not keen to offi cially recognize the existence of Israel. They continued to declare themselves in favour of an independent Arab Palestine, but in reality, they could live with the new situation. They divided up the territories which, according to the UN plan, were to constitute the Palestinian state. King Abdallah of Transjordan annexed the West Bank. Egypt, for its part, took control of the Gaza Strip, establishing an administration there, but without offi cially integrating it into its borders. Nothing remained of the Arab state that the UN had voted to create.

    At the end of the war, the State of Israel controlled 78% of the territory of former Palestine and West Jerusalem. More than 700,000 Palestinians had been expelled from their lands, in what Palestinians call the Nakba (the Catastrophe). Some 370 Palestinian villages were given Israeli names to erase all traces of the previous inhabitants. The expelled Palestinians found refuge in neighbouring countries. By 1950, Jordan, Lebanon and Syria were home to almost 300,000 Palestinian refugees in 35 camps.

    At fi rst, these camps were an endless succession of large tents. As the prospect of a return became more remote, the tents were gradually replaced by permanent structures. These camps still exist today, constituting actual small towns with thousands, sometimes tens of thousands of inhabitants. The Jenin camp, in the West Bank, is home to over 15,000 people. The largest is Ain al-Hilweh, in Lebanon, home to over 54,000 registered refugees, but very likely more than 100,000 in reality.

    Israel: religion, segregation, racism...
    Between 1948 and 1951, the new Israeli state welcomed over 550,000 immigrants. The first came from Europe - they were called Ashkenazi Jews. They were followed by Jews from the Middle East and North Africa, the Sephardic Jews (today, the term Mizrahi Jews is used). But the Jews who came from Arab countries were held in no better regard than the Arabs of Israel. They were Jews, and that makes a difference, compared with the Palestinian Arabs – more on that later - but they were to constitute the poorest strata of Israeli society, occupying the lowest-skilled, lowest-paid blue-collar jobs.

    The Labour Party leaders of Israel had in fact created a state like any other, with its own social classes and based on exploitation. They claimed to be socialists, but did not build a socialist society. They were not even capable of founding a secular republic resembling those that existed in the most highly-developed countries. The ruling Labour Party actually created a state in which religion played a central role.

    Seeking the support of rabbis and clerics, Labour Prime Minister Ben- Gurion abandoned the idea of giving Israel a constitution because, for the Jewish clerics, the only reference text possible was the Bible! Ben-Gurion did not limit himself to this symbolic decision. He gave the clerics considerable powers, leaving birth and death registers, marriages, divorces and all family matters to the rabbinical courts. As a result, mixed marriages between Jews and non-Jews are still not possible in Israel. The only recourse is to marry abroad, with the result that children are considered “illegitimate”. Divorce is not recognised either, and only a husband has the right to break the marriage by repudiating his wife. Even today, couples who do not agree at all with these outdated practices are forced to resort to them in order to separate; and for this too, they must go before a rabbi to justify themselves...

    Since 1948, rabbis have been the ones to regulate all social life. The weekly day of rest is Saturday because it’s the Sabbath, when, according to religious requirements, no activity is possible. And to this day, the extremely religious continue to fi ght for everything in Israel to shut down on the Sabbath: transport, cinema, etc. The education system is made up of a network of secular schools, but there is another network of religious schools and yet another one of ultra-Orthodox schools. All these schools benefi t from state funding, and in all schools, including secular ones, religious classes have been made compulsory.

    No Jew can avoid dealing with religious institutions, but the thorny problem of determining who is a Jew has yet to be resolved... This is all the more important given that, under the Law of Return passed in 1950, any Jew born in Paris, New York or elsewhere who wishes to live in Israel - to make Aliyah, a term taken from religious vocabulary and used by Zionists - can acquire Israeli citizenship and thus obtain more rights than Palestinians who have lived there for several generations... So who determines who is a Jew, if not the rabbis! And as there are a lot of rabbis, including a chief rabbi for the Ashkenazi Jews and another for the Sephardic Jews, the debates can last long time... Ethiopian Jews had to wait until 1975 for their “Jewishness” to be offi cially recognized! However, as black people, they are subject to racism and the same discrimination as Arabs and other African immigrants. A country that sets out to distinguish between Jews and non-Jews, especially in a war situation, is inevitably plagued by racism.

    The Arabs who had not fl ed when Israel was created, remained under a military status until 1966. This status made them dependent on a military governor, to whom they had to apply for travel passes, and who could also confi scate their property and land. Once this special regime came to an end, Palestinian Arabs still could not enjoy the same rights as Jews. The law in fact distinguishes between different nationalities (Jews, Druze, Circassians, Christians, Arabs... ) among Israeli citizens. Different rights are granted to them and only Jews are considered to be full citizens. Considered potential enemies from within, Israeli Arabs are also barred from military service and are thus denied access to certain benefi ts.

    Yes, in the theocratic sense, Israel is a Jewish state where religion plays as important a role as it does in Saudi Arabia, with every aspect of segregation that this entails. But the Saudi regime was created by heads of Bedouin families who had always claimed to be Muslim, whereas the Israeli state was created by militants who claimed to be socialists, many of whom were atheists. However, its Labour leaders were fi rst and foremost nationalists, who chose to ally themselves with the most reactionary forces, thus strengthening the religious currents of the right and far right, which would later be able to oust them from power and to play an increasingly important role.

    Israel becomes imperialism’s police force in the Middle East
    Labour leaders also consciously chose to become imperialism’s police force in the region, in order to gain support against the Arab states.

    Following the Second World War, there was popular discontent throughout the Middle East against imperialism and the regimes linked to it. In 1951, King Abdullah of Transjordan, called out for having annexed the West Bank, was assassinated by a Palestinian. In Egypt, in 1952, the pro-British monarchy was overthrown by a group of nationalist offi cers. Among them was Gamal Abdel Nasser, the man who eventually became head of the new regime. In July 1956, he nationalised the Suez Canal, previously controlled by France and the United Kingdom. The news was greeted with enthusiasm by the Egyptian people.

    The British and French leaders, the Conservative Antony Eden and the Socialist Guy Mollet, decided to organise a military intervention to regain control of the canal or even overthrow Nasser. To this end, they received offers of service from Israeli Prime Minister Ben-Gurion. Fearing for its safety, Israel launched an offensive against Egypt on October 29 1956. Its troops crossed the Sinai desert and raced towards the canal. Under the pretext of arbitration, a Franco-English expeditionary force parachuted into the canal zone on November 5. Everything seemed to be going smoothly, and Operation Musketeer, as it was called, looked as if it would be a success... but the very next day, it was clear that the three musketeers had encountered a problem and lost! In fact, the American and Soviet superpowers reacted immediately, demanding, one after the other, an end to the military intervention. The French and British governments were obliged to comply with their injunctions and withdraw their soldiers.

    American imperialism wanted to demonstrate to its allies, who were also its rivals, that from then on, it would be the one to decide the fate of both the region and the governments in power there.

    Apparently, Ben-Gurion hoped to keep the conquered territories. This time round, it wasn’t possible. The Israeli army withdrew its troops and Egypt regained possession of the Sinai desert. Defeated militarily, Nasser nevertheless emerged politically strengthened from this showdown. In the eyes of the Arab masses, it made him the champion of the struggle against imperialist domination and he enjoyed high popularity in the years that followed. Nasser was a nationalist leader who sought to loosen the grip f imperialism for the sole purpose of serving the interests of the Egyptian ruling classes. Other regimes in the Arab world, notably Syria and Iraq, tried to follow suit. In the face of this and after the Suez experience, the leaders in Washington were convinced that they could use Israel to defend their interests against the Arab states. The Israeli government had demonstrated that it was ready and that it was capable of mobilising its population in a war against an Arab state by presenting it as necessary to Israel’s survival. It took another few years for American leaders to verify Israel’s ability to play the role of a police force for the imperialist order in the region and to decide to give it their unconditional support.

    The decisive and defi nitive turning point, at least up until now, came in June 1967. The Israeli army took advantage of one of its regular episodes of tension with Syria and Egypt to launch a lightning offensive, winning a crushing victory in less than a week, which is why it was named the Six-Day War. Backed by strong American support, the Israeli state was then able to adopt a particularly uncompromising attitude towards the Arab states, deciding to retain control of the conquered territory.

    East Jerusalem was annexed and the reunited city became Israel’s capital. The Golan Heights, on the border with Syria, were occupied before being annexed a few years later, in 1981. The other occupied territories, the West Bank and Gaza, were not annexed. Offi cially, Israeli leaders claimed they wanted to use them as leverage for future peace negotiations. But they had an additional problem. Over 300,000 Palestinians fl ed to Jordan, especially those whose villages or refugee camps had been destroyed. The majority of the inhabitants, i. e. more than one million people, of the territories conquered in 1967, chose to remain, unlike those in 1948. Annexing these territories would therefore have greatly increased the proportion of non-Jewish citizens in Israel, which was totally unacceptable to the Israeli government.

    An administration of the Occupied Territories was set up under Israeli military command. The Labour governments of the day soon began to encourage the creation of Jewish settlements to reinforce and secure their presence. In the following years, this settlement policy was to play a considerable role in the increasingly right-wing evolution of Israeli society as a whole, as we shall see later.

    The Arab states discredited, the Palestinians revolt
    The Six-Day War also had many political consequences for the Palestinians. It brought Nasser and all Arab heads of state into serious disrepute among the labouring masses of the Middle East. This was particularly true in the young Palestinian generation who had grown up in the camps after 1948.

    These young people, like everyone in their families, had experienced very diffi cult living conditions, but they were able to benefi t from education and basic training. In fact, the UN had set up UNRWA, a special agency for Palestinian refugees, which had opened schools in all the camps. As a result, the school enrolment rate for Palestinians was the highest in the Middle East, even though they were treated as pariahs in whichever country they lived. Not only were these schools secular but they were also co-educational, which was exceptional for the time.

    These men and women were deprived of any future prospects, trapped in refugee camps, but they received an education that made them acutely aware of their situation and understand its causes.

    All the conditions needed to forge a generation of rebels, even revolutionaries, were met. Tens of thousands of young Palestinians joined the struggle, determined to fi ght and risk their lives. They wanted to fight for their rights as Palestinians, but many also wanted a revolution that would encompass the entire Arab world. Becoming fedayeen, as they were known (“fi ghters ready to sacrifi ce themselves”), they joined Palestinian organisations and the armed militias these had formed.

    All the Palestinian movements were grouped together within the Palestine Liberation Organization (PLO), formed in 1964. Initially, the PLO emanated from the Arab states, particularly Egypt. But after the 1967 defeat which demonstrated the military failure of the Arab states, certain Palestinian groups decided to lead armed struggles themselves with their own resources.

    They formed commandos that entered Israel to carry out attacks. In March 1968, fedayeen from Yasser Arafat’s Fatah movement were able to defeat Israeli forces who outnumbered them and had launched an attack on the Jordanian village of Karameh. The Battle of Karameh gave Fatah a special aura, strengthening its infl uence within the PLO to such an extent that Arafat succeeded in taking over its leadership in 1969.

    When the Arab masses looked at the Palestinians they saw the example set by the fedayeen and admired their courage. The Palestinians were sowing the seeds of revolution in a period of turmoil and rising protest. Their leadership may not have actively sought it but the Palestinians awakened the hopes of those in the Arab world who were exploited and who recognized themselves in the Palestinians’ struggle. In the 1970s, the Palestinians had reached a position from which they could have become the vanguard of a revolution with the objective of putting an end to imperialism’s stranglehold over the region. And if it had spread throughout the Middle East, it could have swept away the Arab ruling classes and their dictatorial and corrupt regimes.

    Because the Palestinians were scattered over numerous countries, they could have given impetus to this. To do so would have required an organisation with the will to lead the Arab masses with such a program. But the PLO’s policy had nothing to do with making the most of this revolutionary potential, quite the opposite.

    Arafat was a fi ghter who led the military operations at Karameh. But he was fi rst and foremost a petty-bourgeois nationalist and the armed struggle he advocated was not intended to overthrow imperialism, or even to change the social and political order of the Middle East. He limited his objective to creating a state that would represent the Palestinian bourgeoisie among other Arab bourgeoisies. A state with its own fl ag, its own administrative and military apparatus, that would exist within the framework of the imperialist order and its state borders.

    The PLO demanded the creation of this state over the entire territory occupied by Israel, agreeing only to allow room, according to the movement’s charter, for Jews “who had lived normally in Palestine until the beginning of the Zionist invasion”. How far back in time? And what would become of the others? By refusing to recognise the right of the Jews now living in Palestine to their own national existence, the Palestinian leaders were helping to strengthen the Israeli governments’ own reactionary nationalism, which claimed that the Palestinians wanted to “throw the Jews into the sea” and presented their war policy as the only possible response to such a threat.

    Moreover, Arafat called for an armed struggle that consisted of organising attacks on Israeli soldiers, bombings, machine-gunning buses and hostagetaking, sometimes in schools. These actions could only serve to reinforce the Israeli population’s refl ex of national unity behind its government. But this was not Arafat’s concern, since he knew that Palestinian commandos would not be enough to defeat the Israeli army. By organising armed action, he sought recognition from the Arab states and to gain their diplomatic support on the international stage. And beyond that, he sought the recognition of major world powers as he wanted to bring them to accept the creation of a Palestinian state.

    There was another political reason behind the actions carried out by the commandos. The fact that they were clandestine due to Israeli repression made it possible to justify setting up a military apparatus far from the control of the Palestinian masses. This aspect was of no little importance in the eyes of Arafat who was thus laying the foundations for a future state apparatus that would be capable of ruling – and, if necessary, repressing – its own population.

    It is true that within the PLO, certain organisations claimed to be Marxist – the PFLP (Popular Front for the Liberation of Palestine) of George Habash, and the DFLP (Democratic Front for the Liberation of Palestine) of Nayef Hawatmeh, a splinter group from the PFLP. But despite claiming to be Marxist, neither of these groups considered that workers had a role to play as a class in their struggle and especially not a leading role. They stuck solely to the struggle against Israel, contributing to the escalation in the organisation of high-profi le attacks and hostage-taking. For example, the PFLP created a unit specialized in hijacking airplanes. It may have seemed more radical, but it proposed no policy that really differed from that of Arafat’s Fatah and it, too, was trying to make a place for itself in the diplomatic game by seeking the support of Arab states.

    The Black September Massacre
    The Arab states turned out to be enemies capable of being just as ferocious against the Palestinians as the Israeli state. They were wary of the fedayeen who belonged to organisations and militias that local authorities had no control over and that did not hesitate to stand up to them. The Palestinian fedayeen acted independently and did not necessarily follow the policies of the PLO leaders and even though the PLO sought alliance with the Arab states, the Palestinian fedayeen represented a threat that Arab leaders sought to reduce by all means.

    The fi rst time this happened was in Jordan, where Palestinians made up half the population. Some had even come to occupy positions of responsibility within the state apparatus. There were 40,000 fedayeen in the Palestinian militias and they openly defi ed the Jordanian authorities against whom they behaved increasingly like an independent, even competing power. Palestinian militants had no reason to respect King Hussein of Jordan, the heir to the Hashemite family whose power was conferred by the British, and whose regime was based on feudal structures.

    Determined to dismantle the fedayeen organisations, Hussein launched his army against the Palestinian camps on September 12, 1970, using tanks and aircraft. Despite the Jordanian army’s military superiority, it took several days to overcome the resistance of the fedayeen. But they had been left to their own devices by the PLO leadership, which wanted to gain time. The Jordanian army disarmed the Palestinian fi ghters and carried out massacres to encourage as many of them as possible to fl ee to another country. In all, more than 5,000 people were killed.

    These “Black September” massacres, as they came to be known, did not prevent Arafat from taking part, on September 27, in a “reconciliation” meeting organised by Nasser on the eve of his death. While fi ghting was still going on, Arafat spectacularly shook hands with Hussein, as if it had all been a simple misunderstanding, paid for by thousands of deaths on the Palestinian side. By this gesture and by his attitude during these events, Arafat wanted to demonstrate to all the Arab heads of state that he was reliable, responsible leader and that he had no intention of jeopardizing their power, whatever the price to be paid for his movement.

    The majority of Palestinian fi ghters in Jordan took refuge in Lebanon, and the PLO, driven out of Jordan, set up its headquarters in the capital, Beirut. It was in this country that another decisive act in the fedayeen movement took place.

    Palestinians at the heart of Lebanon’s civil war
    Lebanon was known as the “Switzerland of the Middle East” because a bourgeoisie, mainly consisting of Maronite Christians, enjoyed brazen prosperity. But thousands of men and women lived in shanty towns on the outskirts of Beirut, in conditions that were no better than those of the Palestinian camps.

    As a result, the political and social situation in Lebanon was, for the majority of its population, in no way comparable to that in peaceful Switzerland. The Palestinians found themselves at the heart of the civil war that broke out in 1975. In its early stages, it pitted the most reactionary faction of the privileged Christian strata, the Phalangists of the far-right militias, against the poorest masses, including the Palestinians. Even though the latter were involved, Arafat refused to take up the fi ght politically. In June 1975, he declared that the “real battlefi eld” was in Palestine, and that what was happening in Lebanon was “a marginal battle that would divert [the Palestinian revolution] from its true path”.

    Despite all of Arafat’s efforts, Lebanon became a battleground for the PLO, because it could not stand aside, a battleground where the PLO became associated with a coalition of so-called “Palestinian-progressive” forces, a battleground where it had to fi ght an Arab state, Syria, which had hitherto appeared to be among those most committed to the Palestinian cause. When the Syrian army entered Lebanon in June 1976, it lent its support to the far-right Christian militias at a time when they seemed to be in diffi culty, preventing the predominance of the Palestinians and their allies. Syrian leaders sought to ensure that their own interests prevailed in Lebanon. But by playing the role of gendarme guaranteeing regional stability and capable of keeping the Palestinians under control, Syria also showed the imperialist powers it was a responsible and necessary interlocutor.

    Following Syria, it was Israel that fi nished destroying the PLO forces in Lebanon. From 1978 onwards, the Israeli army began to make incursions into Lebanon, occupying the south of the country. In June 1982, more than 100,000 Israeli soldiers launch d a major offensive that took them as far as Beirut. The declared aim was to completely destroy the PLO’s military capabilities. The Lebanese capital was besieged and bombarded day and night. Following an agreement reached under the patronage of an American emissary, Arafat managed to leave Beirut and found refuge in Tunis. But there was nothing left of the PLO’s military strength in Lebanon: 15,000 fedayeen were evacuated, but had to agree to disarmament, before being dispersed throughout the Middle East.

    Once the fi ghters had left and the Palestinians were no longer in a position to defend themselves, far-right Christian militias entered the Sabra and Shatila camps on the outskirts of Beirut and carried out massacres that lasted two days, from September 16 to 18, 1982. This took place with the complicity of the Israeli military, who allowed the Christian militiamen to cross their lines and even lit the camps at night so that the massacres could continue. The Palestinians counted over 3,000 victims, most of them women and children.

    The Israeli government was led at the time by Begin, the former Irgun terrorist, and his Defence Minister, Ariel Sharon, who gained the nickname, “the butcher of Beirut”. They succeeded in expelling PLO fi ghters from Lebanon. As a result, they paved the way for the fundamentalist Islamist movement Hezbollah (Party of God). Created in 1982, this fundamentalist, ultra-reactionary, anti-communist party, which assassinated militants who opposed it, gained increasing popularity by waging a guerrilla war against the presence of Israeli soldiers in southern Lebanon. The Israeli army was fi nally forced to evacuate southern Lebanon in May 2000, after 22 years of occupation. Since then, Hezbollah has established itself on the Israeli border and become one of the main parties in Lebanon.

    This series of defeats and massacres had considerably weakened the PLO. But the leaders of the major world powers had no wish to see it disappear. In 1974, Arafat was even granted an observer seat at the UN, and was able to address the General Assembly. For Western heads of state, Arafat was a responsible interlocutor who had to be kept in reserve in case he was needed to stop a Palestinian uprising. Which is exactly what happened at the end of the 1980s when the intifada broke out in the territories occupied by Israel.

    The 1987 intifada and its consequences
    During the fi rst twenty years of Israeli occupation, the West Bank and Gaza did not experience any major uprisings. Although the territories were not annexed, they were integrated into the Israeli economy. Palestinians easily obtained work permits that allowed them to travel to Israel and take up the lowest-paid jobs in construction, catering, factories and farms. But to obtain a work permit, you had to go through the military administration, as you did for any other administrative procedure. The Israeli army claimed it was practicing a humane occupation, but there’s no such thing as a humane occupation that respects people! Palestinians had to endure arbitrary treatment and constant humiliation. Those suspected of sympathy for the PLO were persecuted, along with their families. The Israeli army used blackmail to force some to collaborate and denounce other Palestinians, sometimes even within their own families. Thousands of Palestinians were arrested, arbitrarily detained, beaten and tortured. Adopting a common practice of the British occupation forces during the Mandate period, the Israeli army systematically blew up the homes of PLO militants, depriving whole families of housing.

    This oppressive situation eventually led to an explosion of anger throughout the Occupied Territories, particularly among young people. The fi rst Intifada (uprising in Arabic), as the revolt came to be known, began in December 1987. Every day for months, young Palestinians, often under the age of 15, confronted the Israeli army with slingshots as their only weapons. It became known as the “war of the stones”. The Israeli Minister of Defense, the Labour Party’s Itzhak Rabin, instructed his troops to “break the bones” of the stone-throwers.

    But this repression, which resulted in thousands of deaths, further fuelled Palestinian anger and hatred. It was the Israeli army that became worn down and demoralised. Young soldiers performing their military service were less and less able to understand why they were being turned into torturers. Some oldiers even decided to stop serving in the Occupied Territories. These “refuseniks”, as they were called, were often sentenced to prison.

    This development led the Israeli leadership to change its attitude towards the Palestinian organisations, with whom it entered into negotiations, something it had totally refused to do until then. On September 13 1993, under the auspices of US President Clinton, Arafat and the Labour Party’s Rabin who had become Prime Minister after winning the elections a year earlier, signed the fi rst Oslo agreement, named after the Norwegian capital where most of the negotiations had taken place.

    The Oslo Accords and the establishment of the Palestinian Authority
    The text provided for the establishment of a Palestinian Authority on autonomous zones and a timetable for negotiations leading to the creation of a Palestinian state within the borders of the West Bank and Gaza. This was a resurrection of the Arab state of 1947 that had never seen the light of day. In September 1995, the Oslo II agreement defi ned the status of the West Bank which was divided into three zones. Only zones A and B were managed by the Palestinian Authority, while the third zone, representing over 60% of the West Bank territories, including all the settlements, remained under the control of the Israeli army.

    After years of occupation and humiliation, Palestinian expectations were high and they felt they had won a victory. But the Israeli leaders were certainly wary of that feeling. They would continue to control the situation and continue to show that the balance of power was still in their favour. No sooner were the agreements with the PLO signed, than Rabin organised the fi rst closures of the Occupied Territories, cutting off the West Bank and Gaza from the rest of the world, and prohibiting Palestinians from entering Israel.

    This fi rm attitude towards the Palestinians was also intended as a gesture to the Israeli right and far right. The latter engaged in hate campaigns against Rabin, calling for his assassination. One of them fi nally succeeded in 1995. Yet Rabin had never been a “dove”, as the more moderate Israeli leaders were called. He had always been a “hawk”, in other words, a proponent of the hard line, of intransigence towards the Palestinians. But the mere fact that he had recognised the PLO as an interlocutor, made him a man to be shot, quite literally, in the eyes of the nationalist far right.

    Did Israeli leaders really consider going so far as to recognise a genuine Palestinian state? Given their attitude during the seven-year period from 1993 to 2000, this is doubtful. There was talk of a so-called “peace process” because, unlike in the previous period, Israeli emissaries agreed to meet PLO representatives at successive summits, but there was nothing to show for it. Because the intifada put Israeli leaders in a diffi cult position, they had been forced to concede an embryonic state to the Palestinians through the establishment of the Palestinian Authority, with its headquarters in Ramallah on the West Bank, its administration and, above all, its police force. Of the 135,000 civil servants that the Palestinian Authority fi nally totalled, half worked in the various security services. This police force quickly gained the reputation of being worse than the Israeli army with whom it collaborated to repress militants who stirred things up too much. From this point of view, the Israeli leaders had achieved their goal. None of Rabin’s successors after 1995 wanted to extend this very limited autonomy, which turned part of the Palestinian population into guardians of order and auxiliaries of the Israeli army.

    During the period of the so-called peace process, the living conditions and repression of the majority of the population in the Occupied Territories only worsened and the creation of settlements never ceased. The West Bank was referred to as a “leopard-skin” territory, due to the fragmentation caused by the presence of Jewish settlements, which could never come under Palestinian control.

    Even though the Palestinian Authority was a phantom, and not offi cially recognised as a state in its own right, it served the interests of a privileged few within its limited means. There were those who could profi t from patronage and civil servants in a position to obtain bribes. There were even some real members of the bourgeoisie, descendants of the old families of Palestinian notables, who, living in the Gulf States, got their hands on the import-export companies that sprang up after 1995. The Palestinian Authority had its ‘new rich,’ its ‘new nabobs,’ as they were called, while the majority of the Palestinian population was unemployed and living conditions were worsening. Among Palestinians, the disappointment was as strong as the expectations were high and it brought Fatah into disrepute. The Islamist Hamas organisation thus grew, also benefi ting from the fact that it had never agreed to recognise the Oslo Accords.

    From the Muslim Brotherhood to the birth of Hamas
    The founding members of Hamas came from the Muslim Brotherhood, which emerged in Egypt before the Second World War. When they set up an Islamist association in Gaza in 1970, the Israeli occupation authorities allowed them to develop their activities in order to diminish the infl uence of the PLO. They were able to open places of prayer, which were also social centres, with dispensaries, sports halls and meal distribution that benefi ted the inhabitants of the refugee camps. In 1978, the Israeli administration authorised the creation of an Islamic university in Gaza, which trained thousands of Islamist militants over the years. In the 1980s, to assert their control over the population, the Muslim Brotherhood engaged in intimidation campaigns against “unbelievers”, those who drank alcohol or openly displayed atheism. The Israeli administration turned a blind eye, as it was delighted to see PLO militants attacked by the Islamists, who took no action against the Israeli occupation.

    But with the outbreak of the fi rst intifada, the Muslim Brotherhood realised that, if they wished to retain infl uence, they could no longer confine themselves to religious propaganda, even if this meant losing the relative immunity they had previously enjoyed. In December 1987, they created Hamas (acronym for the Islamic Resistance Movement). They transformed their association into a party clearly committed to fi ghting the Israeli occupation and openly calling for the creation of a Palestinian state, based on Islamic law.

    In 1993, Hamas broke away from the PLO by expressing its opposition to the Oslo Accords. But its infl uence remained limited in those years, when the majority of Palestinians were still welcoming the creation of the Palestinian Authority. This changed with the outbreak of the second intifada in September 2000.

    The second intifada
    The second intifada was not a spontaneous outburst of anger as the fi rst had been. . Many of the most outraged young people joined Hamas and other Islamist organizations that had opposed the Oslo Accords, such as Islamic Jihad, which also stemmed from the Muslim Brotherhood. The actions they were suggested included committing suicide attacks with the aim of killing as many people as possible, by blowing themselves up in public places, such as on buses. This desperate form of struggle was particularly sterile. But the Islamist organisations were trying to give themselves an image as fi ghters, and thus increase their infl uence among the Palestinians.

    The increase in suicide bombings created a sense of terror among Israelis and fuelled hatred of the Palestinians. Right-wing leader Ariel Sharon became Prime Minister in February 2001, building on these feelings and presenting himself as the man who would bring security by stepping up repression against the Palestinians.

    Reverting to the policy of Israeli governments prior to the Oslo Accords, he refused all contact with the PLO and launched a ferocious crackdown. The Israeli army deployed tanks in the West Bank, bombed Palestinian towns and even bulldozed entire neighbourhoods. The headquarters of the Palestinian Authority in Ramallah, where Arafat was based, was besieged for two years, at times having no water or electricity.

    Sharon had no intention of annexing the entire West Bank. He began building a wall, dubbed “the separation barrier” by the Israeli authorities, which he claimed would put an end to terrorist attacks by separating Israelis and Palestinians once and for all. Its demarcation allowed for 65 Israeli settlements to be included on the Israeli side, along with 11,000 Palestinians and the also vast majority of East Jerusalem’s 250,000 Palestinians.

    Continuing the occupation of Gaza was becoming too diffi cult and costly. Sharon announced a plan for unilateral disengagement, without discussing its implementation with the Palestinian Authority.

    The Israeli army left Gaza and its Jewish settlements were dismantled. Sharon did not hesitate to send in the army to dislodge the settlers who refused to leave. In August 2005, to justify his decision, he declared on Israeli television: “We cannot hold onto Gaza forever. More than a million Palestinians live there […] in uniquely crowded conditions in refugee camps […] with no hope on the horizon”. Well aware of the situation of the Gaza inhabitants, Sharon knew that he was taking the risk of paving the way to power for the Islamists of Hamas. It was probably even part of his calculation,

    as it was a way of weakening the PLO. In any case, the Israeli state kept control of Gaza’s border crossings, airspace and sea, transforming a territory just over 12 km wide and 42 km long into a vast prison to which it held the keys.

    Gaza: a population under Israeli blockade and Hamas dictatorship
    At the end of the second intifada, a violent struggle for power, accompanied by armed clashes, pitted the discredited Fatah against Hamas. With the help of its police force and the support of Israel, Fatah managed to hold on to power in the West Bank. When Arafat died in 2004, his successor as President of the Palestinian Authority was Mahmoud Abbas, leader of Fatah. But he is a president who, in reality, controls little outside Ramallah, his “capital”.

    With its superior forces, Hamas succeeded in taking power in Gaza in 2007 and completely eliminating Fatah. It controls a small state apparatus, with 40,000 offi cially registered civil servants. A signifi cant proportion, as in the West Bank, belongs to the armed militias that impose their dictatorship on Gazans and enforce the moral order of the Islamists.

    The strengthening of Islamist organizations and their reactionary ideas among the Palestinian population represents a considerable setback in every respect. The PLO brought together secular, even socialist organizations, as we have seen, and within them there were no religious distinctions between militants, despite the fact that Christians represent 15% of the Palestinian population living in Israel. The weight acquired by Islamism is a setback for women, many of whom, thanks to their education and participation in the political struggle, had acquired a place on an equal footing with men within Palestinian organizations.

    But above all, the Gazans have had to endure the terrorist policies of Israel’s rulers. At times, they have subjected the Gaza Strip to an almost total blockade. Lack of fuel to power generators led to regular power cuts, which also deprived the inhabitants of drinking water, as water desalination plants were no longer able to operate. For over ten years, the majority of Gaza’s inhabitants survived exclusively on food aid distributed by humanitarian organisations.

    The Gazans have also suffered from the military operations and bombardments that have followed one another over the last 15 years. Each time, Israeli leaders claim to want to weaken Hamas. But because of the permanent state of war, they have enabled Hamas to consolidate its power and silence all dissent. It is with the consent of Israeli leaders that Qatar and Iran have been able to send funds to Hamas so that it could pay its civil servants.

    Allowing Hamas to remain in power in Gaza was a way to weaken the Palestinian Authority. For Israeli leaders, it was a continuation of the policy that led them to encourage the development of Islamist groups to counter the PLO in the 1970s.

    The Palestinian population has paid a heavy price for this cynical calculation. But the Israeli Jewish population has also paid the price because the strengthening of Hamas and other Islamist groups has caused a similar political shift in Israel, with the growing infl uence of the nationalist and religious far right.

    Netanyahu increasingly hostage to the far right
    The current head of the Israeli government, Benjamin Netanyahu, has managed, with a few interludes, to hold on to the post of Prime Minister since 2009, breaking the record for longevity previously held by Ben-Gurion. But to do so, he has had to fi nd support on the far-right, which he has helped to strengthen and on which he has become increasingly dependent.

    In order to retain a majority in the Knesset (the Israeli parliament) after the November 2022 elections, Netanyahu had to form a coalition government with ultra-nationalist and religious right-wing parties. Many in Israel refer to the latter as the Jewish version of Hamas.

    The largest of these, the Religious Zionism party, increased their vote from 4% to 10% in the legislative elections to become the third political force. Its leader, Bezalel Smotrich, a supporter of Jewish settlement development in the West Bank and himself a resident of a settlement, became Finance Minister. What’s more, a ministry was created especially for him, within the Ministry of Defence, to enable him to support the creation of Jewish settlements in the West Bank.

    He claims to support the annexation of Judea and Samaria, the biblical names for the West Bank, into a Greater Israel. He makes no secret of his racism, declaring it unacceptable that his wife give birth next to an Arab woman. And to complete the picture, he calls himself a “homophobic fascist”.

    The leader of the far-right Jewish party, Itamar Ben-Gvir, has taken over as head of a National Security super ministry. In the past, this Jewish settlement activist, who himself lives in a West Bank settlement, has been convicted of incitement to racial hatred and supporting Jewish terrorist organisations. He claims to support the transfer of part of Israeli’s Arab population to neighbouring countries.

    In the coalition agreement concluded with these parties, Netanyahu explicitly pledged to promote a “policy whereby sovereignty will be applied to Judea and Samaria”. So, without using the term, Netanyahu’s government intends to implement a policy of de facto annexation.

    There are currently 151 settlements in the West Bank, home to 475,000 Israelis. Last May, Smotrich announced his intention to double their number to one million settlers. To this must be added the 230,000 inhabitants of the settlements built around East Jerusalem. Of Israel’s 7 million Jews, settlers now account for around 10%, a considerable numerical weight that gives them a strong voice in political life.

    Almost always set up on hillsides so as to dominate the surrounding areas where Palestinians live, these settlements eventually became veritable cities, some with tens of thousands of inhabitants. To make their voices heard, they grouped together and set up administrative structures, which fi nally gained offi cial recognition, to express their demands to the public authorities, to organise the implementation of projects and to manage the budgets allocated to them.

    For decades, settlers have been creating new settlements without waiting for offi cial government authorisation, driving Palestinians off their land, repeatedly attacking them and terrorizing them with pogroms. They then demand that these settlements be connected to the electricity grid and motorways. All Israeli governments, whatever their political stripe, have almost always backed down in the face of settler pressure.

    Faced with this policy, the situation became explosive in the West Bank, where angry demonstrations by Palestinians greatly increased during 2022. The Israeli authorities responded with increasingly violent repression.

    And then there are the particularly high numbers of arrests. According to the Israeli Prison Service, on November 1, there were almost 7,000 Palestinians in detention, and over 10,000 according to Palestinian organisations. More than 2,000 of them are held under administrative detention, which can be arbitrarily extended without limit.

    In Israel itself, the situation has become increasingly explosive. For a long time, Israel prided itself in having granted political rights and opportunities for social advancement to the nearly 2 million Israeli Arabs who make up 20% of its population. They make up almost half the staff – doctors, nurses and employees – in health establishments. But, in reality, they have remained second-class citizens in a state that has made their status increasingly clear to them in recent years.

    In towns that have remained “mixed”, where Jews and Arabs live, the authorities have brought in settlers from the West Bank, granting them housing and subsidies to maintain a Jewish majority among the inhabitants. Anger has built up among Palestinians, even in Israeli cities. Violent riots even broke out there for the fi rst time since the creation of Israel when, in May 2021, there was a new bombing campaign in Gaza. They were followed by the lynching of Palestinians and destruction of stores and places of worship organized by far-right groups, sometimes with the support of the police. Since October 7, the far-right militias have increased in number, armed by National Security Minister, Ben Gvir.

    A permanent state of war and its consequences
    Netanyahu’s policy towards the Palestinians is basically in line with that of his predecessors over the past 75 years. This boils down to making the population believe that all it takes to guarantee Israel’s security is to be able to use force and to have the strongest, most modern army.

    The state of Israel has been able to develop the most powerful army in the Middle East, based on its ability to mobilise its population. We saw how, after October 7, the State was able to mobilize over 350,000 soldiers in record time. But this means that Israelis have to live armed and ready to fi ght. The army, considered as “the people’s army”, occupies a central place in Israeli life. Conscripts are obliged to do military service – 24 months for women and 32 months for men – and many spend one month a year in the reserves. Thus a large part of society is permeated with the values of the army. The infl uence acquired by the extreme right is also a consequence of the regimentation of individuals.

    Israel can only meet the cost of maintaining its military apparatus with American aid. It amounts to 4 billion dollars per year, the highest amount granted to a US ally. In spite of the high level of aid, the Israeli state is nevertheless obliged to devote a large part of its own budget to military costs – buying missiles and ammunition, and not forgetting the three submarines ordered from Germany last year. Faced with such expenditure, the Israeli state has to economise without reducing its funding for the colonisation of the West Bank. This has led to a severe reduction of the social protection system in the past years. As a result, Israel has become one of the developed countries with the highest poverty rates. According to an offi cial report, 20% of the Israeli population lives below the poverty line. The Israeli population is paying a heavy price for the colonial and militaristic policies of its governments. And part of the population is aware of it.

    The demonstrations that took place in Israel’s main cities every Saturday for the fi rst 9 months of the year showed that a signifi cant proportion of the population no longer felt comfortable with the policies of their government. The demonstrators were opposed to a draft reform of the judicial system drawn up by Netanyahu in order to keep the promises he made to his far-right provided for a reduction in the powers of the Supreme Court. This institution has often been seen as a relative counterweight, notably for its opposition to the creation of certain settlements or to certain religious movements.

    Part of the population was concerned about the government’s desire to increase its power through this reform, all the more so, because of the weight of the extreme right within the government. There was every reason to expect attacks on the rights of women, homosexuals and on public freedoms in general.

    Among those who started the demonstrations were a number of prominent fi gures, including former ministers, ex-heads of the security services and retired generals… This explains why the organisers of this mobilisation set political limits which went no further than the slogan “defense of democracy”. As far as they were concerned, the mobilisation was limited to weakening Netanyahu, as some of his rivals hoped to use it to come to power. There was no question of going any further, and certainly not of questioning the policy towards the Palestinians. But the demonstrations did express the hostility of a section of the population to the settlers, their organisations and the changes they were imposing on Israeli society.

    After the Hamas attacks on October 7, the situation changed completely. The desire to challenge the government gave way to the feeling that it was necessary to close ranks in support. A cabinet of national unity has been formed: it includes Benny Gantz, former Chief of Staff and one of the leading fi gures in Netanyahu’s opposition. The government remains in place but, as long as military operations continue, the war cabinet will run the country. Thanks to Hamas and its attacks, Netanyahu can wage war on the Palestinians while benefi ting from the popular support he had previously lost. The Palestinian and Jewish populations are going to pay dearly and for many years, for the consequences of this latest bloodbath.

    All workers and people exploited in the Middle East must fight!
    Breaking this endless chain of wars will require a split from the policies that have led the two peoples into a dead end.

    On several occasions in recent years, a section of the Israeli population has expressed its concern and its desire to leave this vicious circle of war behind. It did so against its government during the Lebanon war, after the Sabra and Shatila massacres and, more recently, against Netanyahu and his far-right government. At present, despite the state of war, support for Netanyahu is not unanimous.

    There is room in the region for both peoples to live and coexist in peace. This is certainly what the majority of them wants. But this can only happen on condition that each of the peoples is recognised as having equal rights and national existence, starting with the Palestinians, who have been oppressed for 75 years. The Zionist program of imposing a Jewish state on Arab populations has led to a terrible impasse. Considered by Zionists to be the only way to protect Jews from persecution, the Israeli state has led Jews to build a system of oppression and apartheid which guarantees them no security, and in which they themselves fear for their freedoms.

    As for the Jews in the rest of the world, they have not been better protected from anti-Semitism since the creation of Israel. This is evident in the current abusive blame of all Jews for the policies of an Israeli government that many of them disagree with.

    It must be stated again: the Jews from Israel and all over the world will not be at peace nor will they be secure as long as the Palestinians are oppressed and the policy of colonisation continues! A people that oppresses another cannot be free. For the Palestinians, limiting the struggle to demanding the creation of a Palestinian state has led them into an impasse. Within the imperialist system, the Palestinian Authority can be nothing more than what it is today. We’ve seen how it could enable a minority of bourgeois to get richer but, on the other hand, it couldn’t meet the needs and interests of the poorest Palestinian masses, those living in refugee camps in the villages of the West Bank and Gaza. And what about those living in camps in Lebanon and Jordan who are demanding the right to return, and in any case the right to live elsewhere than in refugee camps. To all these people, a Palestinian state reduced to the limits of the West Bank and Gaza would have nothing to offer! Not even an end to national oppression, since the creation of such a state would not put an end to the Israeli government’s policy of domination and military aggression.

    As revolutionary communists, we recognise the right of every people, Palestinian and Jewish alike, to their own existence, in the form they choose. But, within the framework of imperialism, of the divisions and borders it has imposed on the peoples of the region and of the oppression under which they are all kept, such a perspective is impossible.

    It can only become possible if workers take the lead in the struggles of the peoples of the region, with the aim of overthrowing all the ruling classes of the region, those of Israel and the Arab states.

    The working class is the only revolutionary class of our time, the only class that has nothing to gain from maintaining a system based on exploitation, a system that endlessly produces and maintains inequalities and many forms of oppression. And, because it is an international class, it’s the only class that has nothing to gain from maintaining the national states that serve to defend the interests of the rich.

    To overthrow imperialism, such a revolution will have to become part of the struggle of workers throughout the world. It will then be possible to build a political and social organisation that meets the interests of workers and exploited people, an organisation in which the production of wealth will be determined by the needs of the greatest number. And this can only be done by creating a true socialist federation of peoples in the Middle East and across the globe.

    A working class capable of such a struggle already exists in the Middle East! It’s made up of the Palestinian workers who are exploited by Palestinian bosses in the West Bank, the 150,000 Palestinians who, before the current war, went daily to Israel to work on building sites and in restaurants. There are also Israeli workers, some of whom went on strike a few months ago against the judicial reform draft of Netanyahu’s government. Like every worker in the world, they have to face exploitation and, particularly at the present time, infl ation. And there are also over 200,000 immigrant workers in Israel today, from Romania, Thailand, the Philippines, Eritrea and Sudan.

    The working class, in Israel like everywhere else in the world is international! The working class is divided, not everyone has the same living conditions.

    It is also divided by the apartheid regime established by the Israeli state. But, everywhere and always, militants have had to fi ght with the aim of uniting workers in the same struggle and the same organisations. This was the fi rst struggle of the communist movement founded by Marx. In 1848, in the Communist Party Manifesto, Marx defi ned what distinguished communists from all other working-class parties : “In the national struggles of the proletarians […] they [communists] bring to the front the common interests of the entire proletariat, independently of all nationality”.

    Today, as revolutionary communists, we have to affi rm that, from Tel Aviv to Ramallah, from Beirut to Cairo, all workers have the same interests and must unite in a common struggle against Netanyahu and Hamas to overthrow imperialism and all those who exploit them. And that this is the struggle of workers the world over.

    Workers will need a party with a revolutionary communist programme that consciously sets itself this objective if they are to see this revolutionary struggle through to the seizure of power. And, if events in the Middle East show us anything, it’s that workers need a worldwide revolutionary party. We are convinced that these ideas will eventually give rise to such parties because they represent the future and the only hope for the peoples of the Middle East and for all humanity.

    We have absolutely no infl uence over events in the Middle East, but we have a responsibility here to at least make this prospect known and to contribute on our modest scale to putting all our revolt and militant energy into building the revolutionary party that the working class needs.

  • Le vrai changement, ce sont les travailleurs qui l’imposeront ! | éditorial de LO

    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/le-vrai-changement-ce-sont-les-travailleurs-qui-limposeront-728730.h

    C’est une technique de vente connue de tous les commerçants pour appâter les clients : il faut changer sa vitrine régulièrement pour donner l’illusion du renouvellement. Le remaniement ministériel en est la version politique.

    Et, dans les médias, ça marche du tonnerre ! C’est tout juste si les chroniqueurs politiques n’ont pas fait passer le nouveau chef du gouvernement Gabriel Attal, ministre depuis 2017, pour un nouveau-né de la politique !

    Des jours durant, ils ont commenté les crocs-en-jambe politiciens, s’extasiant sur la carrière fulgurante de tel ou tel. Et ils ont, bien sûr, adoré l’arrivée façon « guest star » de Rachida Dati, une fidèle de Sarkozy, au ministère de la Culture.

    Politiciens et journalistes aux ordres, chacun joue son rôle dans cette comédie qui ne fait plus rire personne. Dans le rôle de la bourgeoise, la nouvelle ministre de l’Éducation, qui met ses enfants dans une école privée pour riches, en critiquant l’Éducation nationale… que ses amis ont saccagée.

    Que ces politiciens viennent de gauche, de droite ou d’extrême droite ne change rien : ils sont tous issus du même moule, tous défenseurs du système capitaliste où la bourgeoisie se construit un petit paradis sur l’enfer des travailleurs.

    Dans son discours de passation de pouvoir, Borne a assuré qu’elle partait avec « le sentiment du devoir accompli ». Eh oui, ces politiciens ont le sentiment d’accomplir leur devoir quand ils font passer la retraite à 64 ans, quand ils attaquent les droits des chômeurs et pourrissent la vie des travailleurs immigrés, avec ou sans papiers, en réduisant leurs droits aux allocations familiales et au logement ! Autrement dit, quand ils cognent sur les travailleurs !

    Quand il leur arrive, élections obligent, de faire quelques promesses aux travailleurs, ils les oublient aussitôt arrivés au pouvoir. Tous n’ont-ils pas dit et répété qu’« il faut que le travail paye » ? Mais pour assurer le pouvoir d’achat de tous les salariés, il faudrait imposer l’indexation des salaires sur le coût de la vie, ce dont ils ne veulent pas entendre parler !

    Les prix des produits alimentaires flambent de 20 % en deux ans et l’électricité de 40 % en un an. Des millions de foyers ne peuvent pas se chauffer normalement. Plusieurs milliers de salariés sont licenciés ou vont l’être à Casino, Minelli, Naf Naf, Habitat, Lejaby. Au moins trois personnes sont mortes de froid parce qu’elles n’ont pas trouvé de toit ces derniers jours. Et ils osent parler de devoir accompli !

    Si Borne et ses congénères ont le sentiment d’avoir fait le travail, c’est qu’ils ont bien servi la grande bourgeoisie. Et en effet, ses affaires prospèrent plus que jamais. 100 milliards ont été redistribués aux actionnaires cette année. Record battu pour le CAC 40.

    Tant que la bourgeoisie domine l’économie du haut de ses milliards et détient les grandes entreprises, l’écurie qui anime le cirque politicien peut porter la casaque de gauche, de droite ou d’extrême droite, nous, travailleurs, serons les exploités et les sacrifiés.

    Nos conditions de travail et de vie seront attaquées. Nous serons voués à la concurrence opposant les travailleurs les uns aux autres et les peuples entre eux. Nous serons empoisonnés par l’individualisme, le racisme et la xénophobie engendrés par ces oppositions. Et nous irons de crise en crise et de guerre en guerre où nous serons appelés à donner notre peau pour assurer la survie de cet ordre injuste, barbare et stupide.

    Nous sommes très nombreux à voir que la société va dans le mur, mais beaucoup se sentent impuissants face au déferlement d’attaques et d’horreurs. Et nous le serons si chacun reste isolé en croyant impossible de contester les dirigeants actuels.

    L’histoire démontre le contraire : les travailleurs constituent une force quand ils décident d’agir à leur niveau, pour leurs intérêts, parce qu’ils font tourner toute la société.

    Le grand patronat et ses politiciens nous rabaissent en permanence pour que nous ne soyons pas conscients de cette force collective. Mais sans les travailleurs, la grande bourgeoisie ne pourrait rien faire, il n’est même pas sûr qu’elle saurait se faire à manger ! Sans la bourgeoisie et ses politiciens, les travailleurs s’en sortiraient parfaitement et ils pourraient débarrasser la société des tares du capitalisme en supprimant la propriété privée des grandes entreprises et le marché.

    Entrevoir un autre avenir est possible. Ce qui manque, c’est un parti révolutionnaire qui regroupe les travailleurs conscients de pouvoir et devoir prendre la société en main.

  • Halte à la guerre d’Israël contre le peuple palestinien ! | éditorial de Lutte Ouvrière
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/halte-la-guerre-disrael-contre-le-peuple-palestinien-727970.html

    La trêve à Gaza n’aura duré qu’une semaine, le temps d’échanger 80 des otages israéliens enlevés par le Hamas contre 210 des milliers de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

    Après avoir détruit et occupé le nord, tuant 15 000 personnes et chassant 1,7 million d’habitants, l’armée israélienne se lance désormais contre le sud. Sous prétexte « d’éliminer le Hamas » et de « poursuivre la guerre jusqu’à la victoire », Netanyahou et ses ministres d’extrême droite semblent prêts à anéantir Gaza.

    Ils sont lancés dans une fuite en avant meurtrière contre les Palestiniens. À Gaza ceux-ci sont écrasés sous les bombes. En Cisjordanie, ils sont livrés à l’arbitraire des colons israéliens qui les chassent de leurs terres, coupent les routes d’accès à leurs villages, quand ils ne les abattent pas froidement. À Jérusalem Est, l’armée traque ceux qui affichent leur solidarité avec Gaza. Les quartiers arabes sont bouclés, leurs commerces fermés, leurs maisons souvent détruites.

    La violence et les humiliations quotidiennes de cette occupation coloniale nourrissent une révolte légitime. Depuis le 7 octobre, et faute d’autres perspectives politiques, le Hamas apparaît comme le champion de la cause palestinienne. Mais c’est l’armée israélienne qui fait naître dans toute la Palestine des générations de révoltés, prêts à se battre et à mourir pour ne plus subir un enfermement à perpétuité, en l’absence de tout perspective.

    Pour justifier le massacre commis à Gaza, Netanyahou, ses chefs militaires et leurs parrains occidentaux n’ont que la sécurité d’Israël à la bouche. Mais la population juive israélienne n’aura ni paix ni sécurité tant qu’elle restera complice de l’oppression des Palestiniens. Sa jeunesse passe ses meilleures années sous l’uniforme et se salit en participant à l’oppression coloniale. L’extrême droite et les colons les plus extrémistes pèsent de plus en plus sur la vie politique et sur les libertés.

    De Macron à Biden, les dirigeants des grandes puissances « regrettent la rupture de la trêve » et exhortent Netanyahou à faire « moins de morts civils au sud qu’au nord ». Quelle hypocrisie ! Sans le soutien inconditionnel des États-Unis, sans les quatre milliards de dollars d’aides militaires versées chaque année, les dirigeants israéliens n’auraient pas l’armée la plus puissante du Moyen-Orient. Ils n’auraient pas pu déverser 40 000 tonnes de bombes sur Gaza en 45 jours.

    Pour contrôler cette région stratégique et ses richesses, la France, la Grande-Bretagne puis les États-Unis n’ont cessé de dresser un peuple contre un autre, de tracer des frontières arbitraires, d’installer des régimes dévoués, d’abattre ceux qui n’étaient pas assez obéissants au prix de guerres sanglantes.

    Pour faire diversion, les dirigeants américains reparlent d’une « solution à deux États ». Il faut un cynisme sans limite pour ressortir cette formule quand Gaza est un champ de ruines et la Cisjordanie morcelée par les colonies. Depuis 75 ans, ils ont laissé tous les gouvernants israéliens empêcher la formation d’un État palestinien en annexant ou colonisant des régions entières. Même l’Autorité palestinienne, créée après les accords d’Oslo, a été réduite à une force de police.

    Pendant que les morts s’accumulent, les tractations se déroulent pour savoir quel appareil répressif encadrera les Palestiniens. Tous les protagonistes de ces marchandages, du Hamas à Israël, de l’Arabie saoudite à l’Égypte, en passant par le Qatar, la Turquie ou l’Iran, ont le plus grand mépris pour la population palestinienne. Pour eux, Gaza n’est qu’une arène pour accroître leur influence dans un Moyen-Orient transformé en poudrière par les grandes puissances.

    Les États arabes, tout comme le Hamas, ne sont pas en lutte contre l’ordre impérialiste qui opprime les peuples, ils veulent s’y faire une place ! Il ne pourra pas y avoir d’issue pour les Palestiniens tant que les grands groupes industriels et bancaires imposeront leur loi du profit à la planète.

    Ici en France, les politiciens au service de ces grands bourgeois et leurs médias utilisent le conflit en Palestine pour attiser les divisions entre travailleurs comme ils le font après chaque meurtre ou attentat. Ils présentent tous ceux qu’indigne le sort des Palestiniens comme des antisémites et inventent un choc de civilisation. 

    C’est une propagande révoltante qui ne peut qu’attiser la haine. C’est un piège dans lequel il ne faut pas tomber car cette division est un moyen de mieux nous exploiter aujourd’hui et de nous embrigader demain sur les champs de bataille.

    Par-delà les frontières nationales, leurs origines ou leur religion, les travailleurs subissent partout le même système capitaliste, un système qui nous enfonce dans la barbarie et qu’il faut se préparer à renverser.

  • Non à la campagne raciste contre les immigrés ! | éditorial de Lutte Ouvrière
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/non-la-campagne-raciste-contre-les-immigres-727841.html

    N’importe quel crime, n’importe quel drame est instrumentalisé par les démagogues de droite et d’extrême droite pour alimenter les préjugés anti-immigrés et anti-musulmans, de plus en plus présents dans notre société.

    Des délinquants poignardent des jeunes dans un bal de campagne et tuent Thomas, 16 ans : pour eux, c’est la faute des Arabes ! Il y a une recrudescence des actes antisémites, un jeune fanatisé qui assassine un enseignant : pour eux, c’est la faute des musulmans !

    L’extrême droite accuse en permanence les immigrés, leurs enfants et petits-enfants de détester la France, la liberté, l’égalité et la fraternité !

    Ces amalgames racistes sont odieux. Comme si la délinquance, les vols, la drogue ou le terrorisme étaient nés avec l’immigration et propres à une communauté particulière !

    Il y a bien des violences dans la société. Une des plus fréquentes est perpétrée au sein du foyer familial. Une femme est tuée tous les trois jours. Cette violence-là détruit des enfants et des familles entières, mais comme elle n’entre pas dans le schéma raciste et communautariste de l’extrême droite, celle-ci s’en moque. 

    La violence d’une minorité de jeunes délinquants existe, bien sûr, et elle contribue grandement à pourrir la vie des classes populaires. Sur un point de deal, un guetteur de 16 ans peut gagner plus que son père ou sa mère auxiliaire de vie, agent d’entretien ou cuisinier. C’est de l’argent facile et sans principe.

    Mais c’est ainsi que tout le système capitaliste fonctionne, avec l’appât du gain et l’enrichissement extravagant d’une toute petite minorité de grands bourgeois sur le dos des exploités condamnés à la précarité et à la pauvreté. 

    Alors, oui, notre société produit des bandes de jeunes de 15, 18 ou 20 ans qui vivent selon leurs propres règles : le rapport de force, les provocations et la violence. Quelques-uns, mus par la même rage finissent par vouloir entrer au panthéon des djihadistes en se transformant en terroristes.

    Cette déshumanisation fait partie des pires maux de la société, et il faut la combattre. Pour y parvenir et offrir une vraie perspective à la jeunesse, il faut remettre en cause les mécanismes à la base de la société capitaliste : l’exploitation, la domination par l’argent et la mise en concurrence des travailleurs.

    À l’inverse, les défenseurs du système bourgeois entretiennent un climat de « guerre de civilisations ». C’est le cas de l’extrême droite et de ses perroquets à droite et au gouvernement. C’est aussi le cas des organisations intégristes qui prêchent le djihad. Et il y a des assassins en puissance des deux côtés.

    Du côté de l’extrême droite, on l’a vu ce week-end à Romans-sur-Isère, avec l’expédition punitive tentée par quelques dizaines d’apprentis nazis contre un quartier populaire et immigré et les nombreux appels à des « ratonnades ».

    Le même danger se manifeste dans d’autres pays. En Irlande, une émeute d’extrême droite a ciblé un quartier immigré. Aux Pays-Bas, le politicien Geert Wilders, islamophobe revendiqué, est arrivé en tête des élections législatives. En Hongrie, en Italie, en Slovaquie et en Pologne, l’extrême droite est au pouvoir. En Allemagne, elle pèse de plus en plus lourd.

    C’est dans ce climat nauséabond que le projet de loi Asile et immigration arrive à l’Assemblée nationale. Porté par Darmanin, il réduit le droit des étrangers à l’aide médicale, complique leur régularisation, quand bien même ils travaillent ici depuis des années dans les cuisines des restaurants, sur les chantiers, dans l’aide à la personne ou la sécurité. Et alors que tous enrichissent leurs patrons et paient des cotisations sociales, les allocations familiales et logement leur seraient refusées pendant cinq ans.

    Au-delà de l’attaque qu’elle constitue contre les immigrés, cette loi va conforter la xénophobie.

    C’est un grave danger pour le monde du travail, composé de femmes et d’hommes de toutes origines et de toutes croyances. Il n’est pas rare que 5, 10 ou 20 nationalités se côtoient dans une même entreprise. Les amalgames, les préjugés, la suspicion et la défiance mutuelle ne peuvent conduire qu’à la division et la paralysie face aux attaques patronales.

    La propagande contre les immigrés sert à masquer la domination de classe. Elle cache le responsable de l’évolution catastrophique, barbare de la société : le grand patronat.

    Alors qu’à l’échelle de la planète, les travailleurs de différentes origines sont de plus en plus mêlés, alors que la crise et les guerres condamnent de plus en plus de femmes et d’hommes à l’exil, les démagogues veulent nous opposer les uns aux autres. Ne les laissons pas nous intoxiquer. Les seuls ennemis des travailleurs sont leurs exploiteurs, les capitalistes !

  • Israéliens et Palestiniens dans le piège sanglant créé par l’impérialisme | Conférence de Lutte Ouvrière (25 novembre 2023)
    https://www.lutte-ouvriere.org/publications/brochures/israeliens-et-palestiniens-dans-le-piege-sanglant-cree-par-limperial

    Sommaire :

    Les puissances impérialistes se partagent le Moyen-Orient
    Le mouvement sioniste
    Au lendemain de la guerre, le partage du Moyen-Orient
    La Palestine sous mandat britannique
    La Grande révolte arabe de 1936

    La Seconde Guerre mondiale et ses conséquences
    Naissance d’Israël et expulsion des Palestiniens
    Israël : religion, ségrégation, racisme…
    Israël devient le gendarme de l’impérialisme au Moyen-Orient

    Face au discrédit des États arabes, la révolte des Palestiniens
    Le massacre de Septembre noir
    Les Palestiniens au cœur de la guerre civile libanaise
    L’intifada de 1987 et ses conséquences
    Les accords d’Oslo et la mise en place de l’Autorité palestinienne
    Des Frères musulmans à la naissance du Hamas
    La deuxième intifada

    Gaza : la population soumise au blocus israélien et la dictature du Hamas

    Netanyahou de plus en plus otage de l’extrême droite

    L’état de guerre permanente et ses conséquences

    Pour une lutte de tous les travailleurs et exploités du Moyen-Orient !

  • Contre l’antisémitisme, le racisme et la xénophobie, et contre les dirigeants de la bourgeoisie qui les attisent ! | Portail de Lutte Ouvrière
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/contre-lantisemitisme-le-racisme-et-la-xenophobie-et-contre-les-diri

    Yaël Braun-Pivet, la présidente macroniste de l’Assemblée, et Gérard Larcher, le président Les Républicains du Sénat, qui ont appelé à manifester contre l’antisémitisme, se sont dits « heureux » et « rassurés par ce sursaut républicain ».

    Le Pen et le Rassemblement national sont, eux aussi, très heureux de « l’excellent accueil » qui leur a été fait. Un peu moins heureux et très gênés de manifester avec l’extrême droite, les dirigeants écologistes, du PS et du PC, se sont quand même, eux aussi, félicités de l’événement.

    Alors, oui, le petit monde dirigeant est satisfait : son opération politicienne est réussie !

    Bien sûr, beaucoup de manifestants étaient là sincèrement, sans arrière-pensée, pour affirmer leur solidarité avec leurs proches, amis ou voisins de confession juive. Pour redire leur attachement au combat contre l’antisémitisme et, pour certains, contre tous les racismes.

    Le malheur, c’est que cette manifestation ne fera pas reculer l’antisémitisme d’un pouce. Elle s’inscrit dans une campagne de propagande révoltante qui pourrait au contraire attiser les haines communautaires

    S’il s’agissait de s’unir derrière des valeurs universelles, pourquoi les organisateurs ont-ils seulement dénoncé l’antisémitisme ? Pourquoi ne pas dénoncer aussi les provocations et les agressions contre les musulmans ou les Arabes, que ni le gouvernement ni les médias ne se soucient d’ailleurs de recenser ?

    S’il s’agissait d’exprimer sa solidarité avec les victimes de la guerre israélo-palestinienne, pourquoi n’évoquer que les victimes et les otages israéliens ? Pourquoi ne pas dénoncer le massacre de masse qui continue en ce moment même à Gaza et fait, chaque jour, des centaines de morts supplémentaires ?

    Ce parti pris pour le gouvernement israélien et cette façon de nier l’oppression fondamentale dont sont victimes les Palestiniens sont insupportables. Pire, cela va de pair avec une propagande contre les musulmans et les immigrés, accusés d’être des antisémites et des terroristes en puissance.

    Si Le Pen a d’ailleurs tant tenu à manifester, c’était aussi pour faire entendre cette petite musique anti-arabe.

    Oui, l’antisémitisme est un fléau à combattre. La haine des Juifs fait partie des pires saletés que continue de véhiculer la société capitaliste en crise. « L’antisémitisme est le socialisme des imbéciles », fustigeait en son temps le socialiste allemand August Bebel, à propos de ceux qui assimilaient les capitalistes et les banquiers aux Juifs.

    Au 19e et au 20e siècle, de la Russie tsariste à la République française, ces préjugés attisés par l’extrême droite ont été utilisés par tous les gouvernants pour détourner la colère populaire et assurer leur domination.

    Ils servirent à Hitler pour conquérir le pouvoir. Dans ces années 1933-1939, quand fuir l’Allemagne nazie était devenu, pour les Juifs, une question de vie ou de mort, les États-Unis et les prétendues démocraties leur fermèrent les portes parce qu’ils avaient une politique anti-immigrés et faisaient eux aussi dans l’antisémitisme !

    Pendant la guerre, Hitler perpétra le plus important génocide du 20e siècle en exterminant six millions de Juifs. L’État français prêta son concours à cette barbarie en livrant 75 000 Juifs aux nazis.

    Dans ces années-là, ce fut l’honneur du mouvement ouvrier révolutionnaire que de combattre l’antisémitisme, comme il luttait contre le racisme et la xénophobie. Il faut continuer !

    Les Juifs ne peuvent être confondus ni avec les capitalistes ni avec les assassins qui gouvernent Israël. Les Palestiniens ne peuvent pas être assimilés au Hamas, de même que les travailleurs d’ici ne sont pas identifiables à Macron.

    Partout, dans tous les peuples, il y a des exploités et des exploiteurs. Et partout, il y a des travailleurs qui se battent contre leurs propres dirigeants et exploiteurs. C’est en faisant de tous ces combats une lutte pour chasser la grande bourgeoisie du pouvoir, c’est-à-dire renverser le capitalisme, que les travailleurs s’uniront pour changer leur sort et jetteront les préjugés racistes et moyenâgeux dans les poubelles de l’histoire. 

    Aucune unité ni solidarité avec ceux qui nous dirigent et nous exploitent en divisant la classe ouvrière et en dressant les peuples les uns contre les autres ! Unité et solidarité de classe entre travailleurs de tous les pays et de toutes origines !

  • Silence, on assassine un peuple ! | éditorial de Lutte Ouvrière
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/silence-assassine-un-peuple-727344.html

    À Gaza, depuis trois semaines, l’armée israélienne massacre indistinctement hommes, femmes, enfants, vieillards et malades… Combien sont-ils à avoir perdu la vie ? 8000 ? Combien de disparus sous les décombres, combien d’autres tués faute de soins, par ce blocus impitoyable, et combien de vies brisées par ce carnage ?

    « Chacun attend son tour pour mourir », a témoigné, désespéré, un habitant de Gaza qui a écrit son numéro de téléphone et leur nom sur le corps de ses enfants à même la peau, pour qu’ils puissent être identifiés en cas de bombardement.

    Mais ni Biden, ni Macron, ni aucun autre dirigeant des grandes puissances occidentales ne parleront de barbarie ou de terrorisme. Ces termes sont réservés au Hamas. Le massacre, méthodique, de l’armée israélienne est appelé « guerre ». Et cette guerre est en train de s’intensifier avec des opérations terrestres dans la bande de Gaza.

    Seuls les États-Unis pourraient retenir le bras d’Israël. Ils ne le font pas, parce que, depuis des décennies, l’État d’Israël est leur allié le plus sûr dans la région. Et cela n’a rien à voir avec la nécessité de protéger le peuple juif, victime du plus grand génocide du XXe siècle. C’est, comme toujours, pour des intérêts bien calculés.

    À de multiples reprises, l’État israélien a démontré aux grandes puissances qu’il pouvait relayer leurs intérêts. Armé et financé par les Américains, Israël est ainsi devenu le poste avancé de l’impérialisme, le plus fidèle et le plus fiable dans cette région cruciale pour le pétrole et le commerce.

    Malgré la colonisation, la spoliation et l’oppression des Palestiniens, les États-Unis ont donc systématiquement couvert Israël. La France a suivi, tout en se distinguant par quelques gestes symboliques de compassion vis-à-vis des Palestiniens. 

    Alors aujourd’hui, Netanyahou a les mains libres pour mener, comme il dit, « une guerre existentielle, longue et difficile ». Mais qui sait si cette fuite en avant guerrière restera circonscrite à Israël et la bande de Gaza ?

    La Cisjordanie bouillonne. Le Liban, la Jordanie, le Yémen, la Syrie, voire l’Iran, peuvent basculer ou être entraînés dans la guerre à tout moment. Les régimes arabes qui se sont rapprochés d’Israël ces dernières années sont sous la pression de leur population, et même les dictatures les plus féroces peuvent être déstabilisées.

    Le mur d’incompréhension qui se dressait entre Juifs et Arabes va se trouver renforcé par des dizaines de milliers de cadavres. Après cela, qui osera parler de paix ?

    Quand les armes se tairont, ce sera la paix des cimetières et des prisons pour les Palestiniens, le temps qu’une nouvelle génération de révoltés reprenne le combat. Ce genre de paix-là n’en est une pour personne ! Même pour les Israéliens, ce ne sera pas la paix. Car vivre avec la main sur la gâchette, ce n’est pas vivre en paix.

    Depuis trois quarts de siècle, les dirigeants israéliens assurent aux juifs qu’ils leur garantissent la paix et la sécurité. On voit aujourd’hui ce qu’il en est ! En 75 ans, le pays a été en guerre de façon quasiment ininterrompue. Tant que les droits des Palestiniens seront bafoués à Gaza, en Cisjordanie, en Israël, comme dans les nombreux camps de réfugiés au Liban, en Syrie ou en Jordanie, les Israéliens ne connaitront pas la sécurité.

    Pour parvenir à la paix, il ne suffira pas que les Palestiniens et les Israéliens se choisissent d’autres dirigeants et qu’ils abandonnent leur politique nationaliste consistant à éliminer le peuple voisin. Il faudra même plus que la reconnaissance du droit des Palestiniens à disposer de leur propre État : il faudra le renversement de l’ordre impérialiste.

    Car celui-ci a non seulement créé et entretenu le chaos dans la région en multipliant des divisions artificielles, mais il condamne les peuples des pays pauvres à la misère, la dépendance et l’exploitation, comme c’est le cas pour la population travailleuse des pays du Moyen-Orient.

    Derrière la cause palestinienne et le droit d’Israël à exister, il y a la cause de tous les travailleurs. Car la lutte contre l’impérialisme, c’est-à-dire contre le capitalisme, est le seul chemin qui permettra aux peuples de vivre réellement ensemble et sur un pied d’égalité au Moyen-Orient et à l’échelle du monde.

    Ceux qui veulent agir pour mettre fin à l’engrenage sanglant ont un rôle à jouer : participer à la construction d’un parti pour renverser les exploiteurs à l’échelle internationale. Un parti capable de réunir travailleurs musulmans, juifs, catholiques, athées… soucieux de lutter contre les divisions créées par le racisme et l’antisémitisme. Un parti défendant l’idéal d’égalité, de fraternité et de paix pour tous les opprimés de la planète. Un parti visant l’édification de la seule société susceptible d’y parvenir : une société socialiste.

  • #Palestiniens | Histoire d’un peuple qui a Israël pour adversaire et les États arabes comme ennemis
    https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/les-palestiniens-histoire-d-un

    #Israël #Palestine | Comment l’impérialisme, en transformant un peuple en geôlier d’un autre, a poussé les deux dans une impasse tragique
    https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/israel-palestine-comment-l

  • Hausse des prix : les ministres s’agitent, les capitalistes décident | #editoLO
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/hausse-des-prix-les-ministres-sagitent-les-capitalistes-decident-726

    « On ne reviendra pas aux prix d’avant », a reconnu Bruno Le Maire alors que l’inflation se maintient officiellement à 5 % par an.

    Le carburant frise les 2 euros le litre. Les prix de l’alimentaire ont pris 20 % en deux ans. Ceux qui se sont saignés pour acheter leur logement voient leur taxe foncière exploser. Chaque passage au supermarché, chaque plein à la pompe, chaque facture deviennent sources d’angoisse.

    Mois après mois, de nouvelles fractions de travailleurs sous-payés, de chômeurs mal indemnisés, de jeunes sans revenu ou de retraités aux petites pensions, sont poussés vers la pauvreté. Le cri d’alarme lancé par le président des Restos du cœur vaut mieux que toutes les statistiques : en France, des millions de personnes ne pourraient manger à leur faim sans les associations caritatives.

    Borne et Le Maire prétendent combattre l’inflation. Mais, s’ils savent brandir le gros bâton pour obliger les titulaires du RSA à travailler 15 heures par semaine contre une aumône de 600 euros par mois, ils refusent d’imposer quoi que ce soit aux capitalistes.

    La proposition avortée d’Elisabeth Borne d’autoriser la vente à perte du carburant est une leçon de choses. La mesure à peine annoncée, les patrons de la grande distribution l’ont sèchement rejetée. Vendre à prix coûtant pour se faire de la pub, pas de soucis ; vendre à perte, c’est niet !

    Le gouvernement annonce-t-il une taxe sur les richissimes sociétés d’autoroutes ? En moins d’une demi-heure, les patrons de Vinci, Eiffage et autres concessionnaires privés répondent qu’ils la répercuteront sur les automobilistes !

    Les ministres s’agitent, mais ce sont les capitalistes qui décident. Ce sont eux qui fixent leurs prix dans le secret des affaires.

    L’inflation n’est pas un phénomène mystérieux. Elle résulte de la guerre entre capitalistes pour accaparer la plus grande part de profits. Les plus puissants, dans l’énergie ou le transport maritime, ont augmenté leurs prix. Chaque événement, pandémie, guerre, sécheresse, bouscule les rapports de force entre eux et sert de prétexte pour augmenter les prix. À chaque étape, industriels, distributeurs ou spéculateurs répercutent ces hausses en ajoutant leur propre marge. Au bout de la chaîne, les classes populaires sont saignées.

    Le prix du carburant s’envole parce que les raffineurs ont multiplié leur marge par dix depuis 2021. Et le gouvernement en est encore à se demander s’ils ne feraient pas des « super-marges » ! Du côté de l’alimentaire, industriels et grande distribution s’accusent mutuellement d’avoir augmenté leurs prix. Ils parlent en connaisseurs car ils l’ont tous fait et sont tous des profiteurs !

    Sous l’Ancien régime, les rois créaient de nouveaux impôts pour améliorer leur train de vie. Aujourd’hui, les capitalistes s’octroient de superbes marges que nous payons au quotidien. Ces rois des temps modernes sont des parasites et des irresponsables. Leur avidité est en train de détraquer tout le système et de compromettre leurs propres affaires.

    Les prix flambent et les salaires sont bloqués, ce qui diminue la consommation. La hausse des taux d’intérêts imposée par les banques centrales renchérit les emprunts, et il devient impossible d’acheter un logement ou une voiture. Des petites entreprises font faillite faute de pouvoir renouveler un crédit. L’immobilier plonge dans la crise et la récession menace.

    Mais les rois du pétrole ou du luxe s’en fichent. La production peut s’effondrer, des millions de travailleurs dépendre de l’aide alimentaire ou se retrouver à la rue, ces gens-là continueront de sillonner la planète dans leurs jets privés, de se payer des bouteilles à 3000 euros et de racheter leurs concurrents à coup de milliards.

    Comble du cynisme, les industriels français se réjouissent d’avoir gagné en compétitivité parce que les salaires ont augmenté moins vite en France que chez leurs concurrents chinois, américains ou allemands. On ne saurait mieux dire que les profits des capitalistes sont réalisés en volant les travailleurs !

    Aux États-Unis, les travailleurs de l’automobile font grève pour des augmentations de salaires. Là-bas comme ici, la seule façon de ne pas tomber dans la pauvreté ou la déchéance, c’est d’imposer que les salaires rattrapent les 400 ou 500 euros perdus ces dernières années. Tous les salaires, toutes les pensions et les allocations doivent être indexés en temps réel sur la hausse des prix !

    Ces mesures ne sortiront pas du dialogue social. Pour les imposer, la seule classe utile dans la société, celle qui produit tout, celle des travailleurs, doit menacer la machine à profits des capitalistes.

  • Démocratie, démocratie parlementaire, démocratie communale
    https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/democratie-democratie-6501

    Sommaire

    #1789 : la bourgeoisie prend le pouvoir au nom du peuple, mais veut gouverner sans lui
    Constitution de #1791 : beaucoup d’élections, peu d’électeurs
    La révolution populaire commence dans les communes
    Les sans-culottes imposent la 1ère République.
    Élections à la Convention : un suffrage pas si universel que ça
    L’Assemblée bourgeoise sous la surveillance de la population parisienne
    Le mouvement populaire réprimé, retour au suffrage restreint

    Du 1er au 2nd empire : les fractions bourgeoises se disputent le monopole du pouvoir et ses avantages
    Naissance de l’appareil d’État bourgeois moderne
    La continuité du pouvoir bourgeois
    #Février_1848 : les ouvriers parisiens imposent la république aux républicains bourgeois
    La #république_bourgeoise, dictature sur la classe ouvrière
    Coup d’État de #Louis-Napoléon_Bonaparte : par peur du prolétariat, la bourgeoisie choisit le retour à l’Empire
    #Second_Empire : parlement et suffrage universel sous contrôle
    L’État au service du développement... et des profits capitalistes
    Pillage de l’État, surexploitation des travailleurs

    La démocratie parlementaire construite sur le massacre des Communards
    La #Commune_de_Paris : contre le pouvoir bourgeois, le pouvoir ouvrier
    La commune, structure de base d’un régime vraiment démocratique
    La #république_parlementaire, le régime idéal pour la bourgeoisie
    La bourgeoisie se rallie au #suffrage_universel, mais l’encadre
    3e République, État Français, 4e et 5e Républiques : la continuité de l’appareil d’État bourgeois
    La fabrication des majorités électorales
    Un parlement ligoté...
    ... et toujours sous haute surveillance
    La #bureaucratie d’État aux commandes
    Les gouvernements passent, les hauts fonctionnaires restent
    #Démocratie_bourgeoise : la #corruption permanente
    La #bourgeoisie domine toute la société
    L’État, un instrument aux mains des trusts
    L’information et la culture sous contrôle... ou sous influence
    La dictature des propriétaires des moyens de production
    De la dictature économique à la dictature politique

    La forme normale de la dictature du prolétariat : la démocratie la plus large
    Contre la dictature de la bourgeoisie, la dictature du prolétariat
    Contre la démocratie bourgeoise, la #démocratie_ouvrière
    L’exemple de la #révolution_russe et des #soviets : la démocratie pour les plus larges masses

    Les municipalités, institutions potentiellement les plus démocratiques
    Les communes placées sous le contrôle de l’État
    Le nouveau régime des lois de décentralisation de 1982
    Un marché très profitable pour les trusts
    Un mode de scrutin qui défavorise les minorités
    Le contrôle des #préfets, modifié, a été maintenu
    #Décentralisation, mais pas démocratisation
    Des possibilités d’intervention de la population
    Quand le PS et le PC se servaient des municipalités comme tribunes
    Mesurer la pénétration de nos idées dans la #classe_ouvrière
    Notre objectif : que la population résolve elle-même ses problèmes
    Un exemple : l’éducation scolaire de base des enfants des quartiers populaires
    Pour que ce soit la population qui commande, décide et exécute ses décisions

  • Hausse des prix : les ministres s’agitent, les capitalistes décident | éditorial de Lutte Ouvrière
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/hausse-des-prix-les-ministres-sagitent-les-capitalistes-decident-726

    « On ne reviendra pas aux prix d’avant », a reconnu Bruno Le Maire alors que l’inflation se maintient officiellement à 5 % par an.

    Le carburant frise les 2 euros le litre. Les prix de l’alimentaire ont pris 20 % en deux ans. Ceux qui se sont saignés pour acheter leur logement voient leur taxe foncière exploser. Chaque passage au supermarché, chaque plein à la pompe, chaque facture deviennent sources d’angoisse.

    Mois après mois, de nouvelles fractions de travailleurs sous-payés, de chômeurs mal indemnisés, de jeunes sans revenu ou de retraités aux petites pensions, sont poussés vers la pauvreté. Le cri d’alarme lancé par le président des Restos du cœur vaut mieux que toutes les statistiques : en France, des millions de personnes ne pourraient manger à leur faim sans les associations caritatives.

    Borne et Le Maire prétendent combattre l’inflation. Mais, s’ils savent brandir le gros bâton pour obliger les titulaires du RSA à travailler 15 heures par semaine contre une aumône de 600 euros par mois, ils refusent d’imposer quoi que ce soit aux capitalistes.

    La proposition avortée d’Elisabeth Borne d’autoriser la vente à perte du carburant est une leçon de choses. La mesure à peine annoncée, les patrons de la grande distribution l’ont sèchement rejetée. Vendre à prix coûtant pour se faire de la pub, pas de soucis ; vendre à perte, c’est niet !

    Le gouvernement annonce-t-il une taxe sur les richissimes sociétés d’autoroutes ? En moins d’une demi-heure, les patrons de Vinci, Eiffage et autres concessionnaires privés répondent qu’ils la répercuteront sur les automobilistes !

    Les ministres s’agitent, mais ce sont les capitalistes qui décident. Ce sont eux qui fixent leurs prix dans le secret des affaires.

    L’inflation n’est pas un phénomène mystérieux. Elle résulte de la guerre entre capitalistes pour accaparer la plus grande part de profits. Les plus puissants, dans l’énergie ou le transport maritime, ont augmenté leurs prix. Chaque événement, pandémie, guerre, sécheresse, bouscule les rapports de force entre eux et sert de prétexte pour augmenter les prix. À chaque étape, industriels, distributeurs ou spéculateurs répercutent ces hausses en ajoutant leur propre marge. Au bout de la chaîne, les classes populaires sont saignées.

    Le prix du carburant s’envole parce que les raffineurs ont multiplié leur marge par dix depuis 2021. Et le gouvernement en est encore à se demander s’ils ne feraient pas des « super-marges » ! Du côté de l’alimentaire, industriels et grande distribution s’accusent mutuellement d’avoir augmenté leurs prix. Ils parlent en connaisseurs car ils l’ont tous fait et sont tous des profiteurs !

    Sous l’Ancien régime, les rois créaient de nouveaux impôts pour améliorer leur train de vie. Aujourd’hui, les capitalistes s’octroient de superbes marges que nous payons au quotidien. Ces rois des temps modernes sont des parasites et des irresponsables. Leur avidité est en train de détraquer tout le système et de compromettre leurs propres affaires.

    Les prix flambent et les salaires sont bloqués, ce qui diminue la consommation. La hausse des taux d’intérêts imposée par les banques centrales renchérit les emprunts, et il devient impossible d’acheter un logement ou une voiture. Des petites entreprises font faillite faute de pouvoir renouveler un crédit. L’immobilier plonge dans la crise et la récession menace.

    Mais les rois du pétrole ou du luxe s’en fichent. La production peut s’effondrer, des millions de travailleurs dépendre de l’aide alimentaire ou se retrouver à la rue, ces gens-là continueront de sillonner la planète dans leurs jets privés, de se payer des bouteilles à 3000 euros et de racheter leurs concurrents à coup de milliards.

    Comble du cynisme, les industriels français se réjouissent d’avoir gagné en compétitivité parce que les salaires ont augmenté moins vite en France que chez leurs concurrents chinois, américains ou allemands. On ne saurait mieux dire que les profits des capitalistes sont réalisés en volant les travailleurs !

    Aux États-Unis, les travailleurs de l’automobile font grève pour des augmentations de salaires. Là-bas comme ici, la seule façon de ne pas tomber dans la pauvreté ou la déchéance, c’est d’imposer que les salaires rattrapent les 400 ou 500 euros perdus ces dernières années. Tous les salaires, toutes les pensions et les allocations doivent être indexés en temps réel sur la hausse des prix !

    Ces mesures ne sortiront pas du dialogue social. Pour les imposer, la seule classe utile dans la société, celle qui produit tout, celle des travailleurs, doit menacer la machine à profits des capitalistes.

  • Les migrants sont nos frères de classe ! | éditorial de Lutte Ouvrière

    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/les-migrants-sont-nos-freres-de-classe-726719.html

    Samedi, à Marseille, le Pape tenait une gigantesque messe dans le stade vélodrome. Grâce à l’argent du multimilliardaire Rodolphe Saadé, PDG du groupe de transport maritime CMA-CGM, il a même pu faire un tour dans les rues de la ville retransmis sur des écrans géants. En bon chrétien, le Pape a rappelé cette évidence que les migrants sont des êtres humains. Et tous les médias se sont émerveillés de ces propos. Quelle mascarade ! Le lendemain, à peine Macron s’était-il relevé de sa prosternation devant le Pape, que dans son allocution à la télévision, il confirmait le durcissement de sa politique envers les migrants.

    Oui, la politique de l’#Union_européenne (UE) vis-à-vis des migrants est abjecte. Alors que leur nombre est dérisoire au regard de la taille de l’Europe et de sa population, les dirigeants au pouvoir font croire que la situation serait ingérable. Mais de l’aveu même de l’agence européenne qui comptabilise les entrées irrégulières dans l’UE, il y en aurait eu 230 000 cette année, à peine quatre fois le nombre de gens venus écouter le Pape durant sa messe. Les pays européens ont les moyens de les accueillir, mais leurs dirigeants n’abandonneront pas la politique du bouc-émissaire qui leur permet de faire diversion devant le mécontentement qui grandit à cause de l’inflation et de la crise économique.

    Les prix ne cessent d’augmenter. « Ça va continuer », a dit Macron. Mais tout le monde sait qui est à l’origine de cette situation : il s’agit de TotalEnergies, des groupes de l’agroalimentaire comme Danone et Nestlé, de ceux de la distribution comme Carrefour et Leclerc ou encore de CMA-CGM qui a fait 25 milliards d’euros de bénéfices l’an dernier en faisant exploser les prix du transport de marchandises. Mais pour le gouvernement, il n’est pas question de s’en prendre à ces trusts. Il n’y a qu’à voir ce qui s’est passé avec les prix des carburants. Le gouvernement a évoqué l’idée d’autoriser la vente à perte pour faire baisser les prix. Cela a aussitôt été rejeté par les distributeurs et les pétroliers. Et immédiatement Macron a retiré son projet.

    Lui comme les autres dirigeants politiques de l’UE préfèrent pointer du doigt les migrants, prétendant qu’il n’est pas possible « d’accueillir toute la misère du monde ». Comme s’ils n’étaient pas responsables de la misère d’ici et d’ailleurs !

    Car d’où vient la misère que fuient les migrants ? La plupart des pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine sont des pays riches en matières premières. C’est là-bas que TotalEnergies va pomper son pétrole et que d’autres industriels vont chercher leurs matières premières. Ces pays ont été maintenus dans le sous-développement par le pillage des grands groupes capitalistes des pays impérialistes, ces mêmes groupes qui nous exploitent et nous rackettent ici avec l’inflation. En compensation de ce pillage, les cliques dirigeantes de ces pays ont reçu des miettes, non pour développer leur pays mais pour pouvoir se vautrer dans le luxe au milieu d’une misère noire. Et surtout, cet argent sert à mettre sur pied des armées, avec l’aide de celles des pays riches, capables de tenir les populations. C’est ce qu’a fait la France en Afrique. À tout cela s’ajoutent les catastrophes climatiques et les guerres que toute cette situation entraîne.

    Alors, travailleurs, ne nous laissons pas entrainer dans le piège de voir les migrants comme une menace. Ceux qui cherchent à nous dresser les uns contre les autres sont nos pires ennemis. Ces dirigeants politiques, ceux au pouvoir comme ceux qui espèrent y être, sont au service des plus riches et ils se moquent de nos vies tout autant que de celles des migrants.

    Par contre, les #migrants seront à côté de nous dans les entreprises et dans nos quartiers et deviendront nos sœurs et nos frères de classe. Et en tant que travailleurs, nous devons être pour la #liberté_de_circulation et d’installation et pour que tous les travailleurs, d’où qu’ils viennent, aient les mêmes droits. Il ne s’agit pas seulement d’une question d’#humanité, c’est aussi une question vitale pour le camp de la classe ouvrière. Celle-ci peut être une force considérable, avec une énergie révolutionnaire irrésistible, mais à la condition qu’elle soit soudée par une conscience de classe et par un parti porteur d’un programme pour renverser cet ordre social impérialiste qui pourrit notre vie ici et celle de milliards d’êtres humains de la planète.

    Prolétaires de tous les pays, unissons-nous !

    #liberté_d'installation

  • Maroc : une catastrophe naturelle aggravée par l’incurie et la misère | éditorial de Lutte Ouvrière
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/maroc-une-catastrophe-naturelle-aggravee-par-lincurie-et-la-misere-7

    En dix secondes, le tremblement de terre qui a secoué le Haut-Atlas a plongé des dizaines de milliers de Marocains dans le drame et changé leur vie à jamais. Avec plus de 2100 morts, des milliers de maisons écroulées et des dizaines de villages entièrement détruits, beaucoup ont tout perdu et se retrouvent littéralement sans rien. 

    La plupart des victimes comptent parmi les pauvres, parce que ce ne sont pas les palais de la monarchie ni les paradis pour touristes qui se sont effondrés. Ce sont les maisons et les villages construits en pisé, parfois accrochés à flanc de montagne. Et eux n’avaient aucune chance de résister au séisme !

    Même à Marrakech, ce ne sont pas les quartiers riches qui ont connu les destructions importantes. Les riads de Strauss-Kahn ou de Bernard-Henri Levy n’ont pas été touchés, ce sont les immeubles les plus vétustes de la Médina qui se sont écroulés.

    Et comme toujours, les plus pauvres, surtout dans les régions les plus reculées, se sont retrouvés abandonnés avec leurs morts et leurs parents ensevelis. Deux jours durant, ils étaient bien souvent seuls à déblayer les gravats à mains nues pour retrouver des survivants. Encore aujourd’hui, beaucoup restent dans une détresse absolue, à dormir à même le sol avec une couverture pour seule protection, sans eau, sans nourriture et sans interlocuteur officiel.

    Et le destin, invoqué par certains, a bon dos ! Le risque sismique et la fragilité des maisons étaient connus. Le tremblement de terre d’Al Hoceima en 2004 avait déjà fait 600 morts dans la région du Rif. Il y a 60 ans, celui d’Agadir en avait fait 12 000…

    Mais le roi, qui possède un splendide hôtel particulier de 1 600 mètres carrés sur le Champ-de-Mars, au pied de la tour Eiffel, est sans doute plus intéressé par l’évolution de l’immobilier parisien que par un plan de prévention et de sécurisation des villages, des maisons et des infrastructures… 

    Exactement comme lors du séisme qui a frappé la Turquie, en février 2023, causant plus de 50 000 morts et celui de janvier 2010 en Haïti - 250 000 morts -, la population est non seulement victime d’une catastrophe naturelle, mais aussi et surtout de la misère et du sous-développement.

    Aujourd’hui, tous les chefs de gouvernement font assaut de bons sentiments pour venir en aide aux Marocains : la France, les États-Unis, le Qatar, le Royaume-Uni, l’Espagne, Israël… jusqu’à l’Algérie voisine, opposée au Maroc sur la question du Sahara occidental. Cet œcuménisme humanitaire est d’une hypocrisie sans nom !

    Hier, le président algérien et Mohamed VI s’invectivaient et brandissaient un nationalisme agressif visant à creuser un sentiment de haine entre Algériens et Marocains. Et aujourd’hui, Tebboune s’intéresserait au sort des paysans marocains !

    Il y a la même hypocrisie du côté de Macron. Il ne veut pas rater l’occasion de se montrer généreux, mais il refuse toujours d’accorder plus de visas pour les Marocains qui veulent venir ici ! La France fait partie des grandes puissances qui maintiennent les travailleurs marocains dans la misère.

    Même s’il y a de la friture sur la ligne entre Macron et le roi du Maroc parce que ce dernier a ordonné le piratage du téléphone de son homologue, la France est, depuis l’indépendance, un soutien de la monarchie. Et le grand patronat français s’accommode parfaitement de la dictature et de la répression politique et syndicale féroce que fait régner Mohamed VI pour exploiter les travailleurs au maximum.

    Alors, il faut prendre tout le tapage fait autour de l’aide internationale pour ce qu’il est : du cinéma !

    L’exemple d’Haïti ou de la Turquie montre d’ailleurs qu’il y a un fossé entre les promesses d’aide et ce qui parvient réellement sur le terrain. La seule aide qui n’échappera pas aux victimes et qui répondra réellement à leurs besoins viendra de la solidarité entre travailleurs.

    Celle-ci s’est mise spontanément en place, au Maroc, au travers des réseaux familiaux ou associatifs, où elle a souvent devancé la présence gouvernementale. Elle s’organise aussi, ici, à l’initiative des travailleurs d’origine marocaine, et c’est tant mieux, parce qu’elle donnera du courage aux sinistrés pour surmonter cette catastrophe et reconstruire.

    Mais pour reconstruire sur du solide, il faudra bâtir une société dans laquelle les exploités puissent jouir des richesses qu’ils créent. Dans ce but, il faudra s’unir pour renverser tous les régimes au service exclusif de la grande bourgeoisie, les monarchies répressives comme les soi-disant démocraties occidentales !

  • Le Chili : de l’Unité populaire à la dictature militaire (1970-1973)

    #conférenceLO (27 septembre 1985) #archiveLO
    https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/le-chili-de-l-unite-populaire-a-la

    Sommaire

    Le Chili en 1970

    L’élection d’Allende
    – Les premières réformes et leurs limites
    – Ne pas toucher à l’appareil d’État
    – Les premières difficultés Recours à l’état d’urgence

    1972 : crise économique
    – Impuissance politique du gouvernement
    – Mobilisation ouvrière et coup d’arrêt aux réformes
    – La grève d’octobre 1972 et la riposte ouvrière

    Les militaires au gouvernement
    – Mars 1973 : la droite à l’offensive
    – La réponse de la classe ouvrière et des partis de gauche
    – Le coup d’État manqué du 29 juin
    – Le coup de force se prépare au grand jour : Allende couvre l’armée
    – La position des partis

    Derniers préparatifs. Le coup d’État du 11 septembre
    – La réaction des travailleurs
    – Et maintenant ?

    Annexe
    – Chili : bref historique

  • Italie, septembre 1920 : l’occupation des usines
    https://www.lutte-ouvriere.org/publications/brochures/italie-septembre-1920-loccupation-des-usines-159715.html

    Ce texte est la traduction d’une brochure éditée en Italie en septembre 2020 par le groupe l’Internazionale (Union communiste internationaliste)

    SOMMAIRE

    Le mouvement socialiste
    – La diffusion des idées socialistes
    – Le #socialisme en #Italie

    La #guerre et la crise de la #Deuxième_Internationale
    – La guerre et les socialistes
    – Un coup totalement inattendu  ?

    La ville de l’industrie et de la lutte des classes
    #Turin, ville ouvrière d’avant-garde

    Le développement des luttes et des organisations ouvrières
    – La croissance des #syndicats et du #Parti_socialiste après la guerre
    – Vers l’occupation des usines
    – Trois faits importants

    L’occupation des usines
    – Le début
    – Les travailleurs s’organisent
    – Les dirigeants réformistes retrouvent l’initiative
    – La révolution mise aux voix
    – Vers la fin

    Les prémisses de la révolution
    – Les conditions d’une #révolution_prolétarienne étaient-elles réunies  ?
    – Une crise profonde
    – Que signifie qu’il manquait un #parti_révolutionnaire  ?
    – Ce qui manqua concrètement
    – La révolution, il faut «  la vouloir faire  »

  • Rentrée : Macron prépare les prochains coups de bâton | éditorial de Lutte Ouvrière
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/rentree-macron-prepare-les-prochains-coups-de-baton-726236.html

    Alors que la période des vacances se termine, marquée par les épisodes de canicule, les urgences fermées, la flambée des prix et les menaces de guerre, le gouvernement se met en ordre de bataille pour la rentrée.

    Fier d’avoir imposé sa réforme en nous volant deux années de retraite, Macron prépare les prochains coups de bâton. Ils viseront tout le monde parmi les classes populaires.

    Sous prétexte que la dette de l’État atteint les 3000 milliards d’euros, le gouvernement s’apprête à tailler dans les dépenses dites sociales, RSA, Sécurité sociale ou indemnités chômage.

    Mais cette dette n’est pas la nôtre. Si l’État a emprunté 700 milliards d’euros supplémentaires en cinq ans, ce n’est pas pour protéger la population. C’est pour permettre aux groupes de l’énergie de vendre l’électricité ou l’essence au prix fort. C’est pour permettre aux Dassault, Thalès et autres marchands d’armes de s’enrichir avec la guerre en Ukraine. C’est pour garantir les intérêts des capitalistes français face à leurs concurrents américains ou chinois.

    Il n’y a pas à accepter que les malades payent 50 centimes supplémentaires sur chaque boite de médicaments, que les arrêts maladie soient traqués et les chômeurs moins indemnisés pour que les banquiers, les industriels de la pharmacie, de l’énergie ou de l’armement continuent à se gaver !

    Bruno Le Maire se vante d’avoir baissé les impôts de production des entreprises de 10 milliards d’euros et s’engage à les supprimer d’ici 2027. Mais les industriels en réclament toujours plus ! Et comme toujours, c’est à nous de payer la facture. Ainsi les communes, coincées entre la hausse des coûts et le baisse de leurs dotations, augmentent la taxe foncière. Et d’autres taxes sont en préparation.

    Elles s’ajouteront à la hausse des prix de l’alimentaire et de l’énergie. Ministres et économistes promettaient une baisse de l’inflation dans l’été. Maintenant, ils l’annoncent pour l’automne... Non seulement ils n’en savent rien, mais ils cherchent à camoufler que les industriels et la grande distribution font monter les prix pour s’assurer des profits toujours plus grands. Cette inflation est une forme d’impôt prélevé par la bourgeoisie sur l’ensemble des classes populaires.

    Depuis le 1er août, s’applique la dernière réforme de l’assurance-chômage. Elle réduit de 25 % la durée de l’indemnisation et durcit les conditions pour obtenir des droits au chômage. Elle est conçue pour obliger les chômeurs à accepter n’importe quel emploi à n’importe quel salaire. Mais Macron veut en rajouter une couche et reparle d’une réforme du marché du travail « pour produire plus en travaillant davantage » !

    Les jeunes des classes populaires sont les premiers visés. Tous les prétextes sont bons pour les pousser à travailler de plus en plus tôt. L’apprentissage a explosé avec plus de 800 000 jeunes dont le maigre salaire est entièrement pris en charge par l’État. La réforme des lycées professionnels vise à augmenter les temps de stages en entreprise au détriment de la culture générale et à adapter « l’offre à la demande », c’est-à-dire les métiers enseignés aux besoins immédiats des entreprises.

    Si Macron prétend faire de l’Éducation son domaine réservé, ce n’est pas pour offrir une éducation de qualité à la jeunesse des quartiers pauvres. C’est pour la mettre au pas ! Pour l’embrigader derrière les valeurs militaires, il a déjà instauré le Service national universel. En déplorant que 20 % d’enfants ne sachent pas lire ou écrire en sixième ou qu’il y ait trop d’échecs à l’université, il prépare le terrain pour envoyer ces jeunes-là à l’armée ou se faire exploiter au plus vite à l’usine.

    En annonçant « la restauration de l’autorité à l’école », en sommant les enseignants d’être « les gardiens des valeurs républicaines », de contrôler les idées et même les vêtements des élèves, il drague avant tout les électeurs d’extrême droite. Ses coups de menton ne rajoutent aucun moyen, aucun personnel à l’école et sont bien incapables de proposer un avenir digne à la jeunesse ouvrière.

    Le gouvernement ne se prépare pas seulement à nous faire trimer plus, à réduire notre accès aux soins, à nous priver de l’essentiel avec des salaires qui ne suivent pas la hausse des prix. Il prépare de plus en plus ouvertement la guerre générale que la crise de l’économie capitaliste et les rivalités entre les grandes puissances rendent inéluctable. C’est l’un des objectifs de la mise au pas des travailleurs et de la jeunesse. Cet engrenage dépasse la petite personne de Macron ou de ses concurrents qui s’agitent sur la scène. La seule voie pour l’enrayer est que les travailleurs renversent ce système capitaliste dément.

  • Contre le capitalisme, fauteur de crises et de guerres | Édito LO
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/contre-le-capitalisme-fauteur-de-crises-et-de-guerres-726115.html

    L’été et les vacances n’effacent pas les problèmes qui s’accumulent au-dessus de nos têtes. Climat, crise, guerre : où que le regard se tourne, on a l’impression d’être dans un scénario de film catastrophe.

    Les drames s’enchaînent, des canicules aux incendies géants, qui ont fait des dizaines de victimes à Hawaï, un État du pays le plus riche du monde, les États-Unis. Au Canada comme en Espagne, des dizaines de milliers de personnes ont tout perdu et doivent fuir l’avancée des flammes. Ces catastrophes, qui se répètent et s’aggravent, illustrent l’impasse du capitalisme, incapable de résoudre les problèmes générés par l’anarchie destructrice de cette économie orientée par le profit privé.

    S’ajoutent les tensions guerrières qui montent partout dans le monde. Tout près de nous, la guerre en Ukraine, commencée il y a un an et demi, aurait fait au moins un demi-million de victimes. Aux exactions de Poutine répond la tentative de contre-offensive de Zelensky, qui prévient qu’elle durera sans doute des mois. Franchissant un nouveau pas dans l’intensification de la guerre, les puissances occidentales lui promettent des avions de combat. Pour elles, la guerre peut bien s’enliser et les morts s’additionner, tant que cela leur permet d’affronter Poutine sans payer elles-mêmes le prix du sang, tout en testant leur arsenal sur le terrain.

    En Afrique, dans la région du Sahel, où la population subit déjà les exactions des bandes armées djihadistes, la crise menace de s’aggraver après le putsch des généraux au Niger. Les dirigeants français et américains s’abritent derrière la CEDEAO, coalition d’États africains voisins, pour menacer d’une intervention militaire. Ces deux puissances sont prêtes à tout pour défendre les intérêts de leurs capitalistes, chacune avec son calendrier et en fonction de leurs rivalités.

    Macron prétend restaurer « l’État de droit au Niger ». Quel mensonge ! Ce qu’il ne supporte pas, c’est que les putschistes – sortis du même moule que le gouvernement corrompu qu’ils remplacent – fassent mine de lui tenir tête. Ces putschistes, qui aujourd’hui dénoncent l’impérialisme français, trouveront peut-être demain un accord avec lui ou avec son rival américain. Mais quels que soient les calculs et les intérêts des uns et des autres, la population nigérienne paie le prix fort. Elle est frappée par les sanctions économiques, qui entraînent flambée des prix et pénurie de nourriture et de médicaments. Pour la population de ce pays, parmi les plus pauvres du monde, c’est déjà une condamnation à mort.

    Partout, les puissances impérialistes tentent de mettre le monde en ordre de bataille derrière elles. Le 18 août, Biden a réuni les dirigeants du Japon et de la Corée du Sud pour annoncer le renforcement de leur coopération militaire et affirmer que les trois pays formeront un bloc uni pour « la sécurité dans la région » face à la Chine et à la Corée du Nord. Les forces armées des États-Unis sont déjà présentes dans la zone, mais ces derniers rappellent ainsi aux populations du Japon et de la Corée du Sud qu’elles doivent se ranger derrière eux.

    En montrant ainsi leurs muscles, les impérialistes, États-Unis en tête, préparent le monde à une guerre générale pour mieux assurer leur domination sur la planète et endiguer la montée en puissance de la Chine. Le maintien de leur ordre mondial est à ce prix, la guerre économique débouchant sur la guerre tout court.

    C’est au nom de la défense de la liberté et des valeurs démocratiques qu’ils prétendent enrôler leurs populations, futures chairs à canon d’une guerre pour leurs intérêts. Ne marchons pas dans leurs mensonges !

    C’est ainsi que Macron justifie les 413 milliards de budget militaire. Le pays n’est pas sous les bombes, mais la facture est déjà présentée aux classes populaires. Pendant que les rois de l’économie de guerre, les Dassault, Thales et autres grands groupes, se frottent les mains et enregistrent des profits records, l’essentiel manque pour les quartiers populaires. Pas un sou ne doit servir à la sale guerre qu’ils préparent ! Réquisition des milliards des marchands de mort, pour répondre aux besoins de la population !

    Cet argent serait nécessaire, par exemple, pour le logement. L’incendie qui a fait trois morts dans une tour HLM de l’Ile-Saint-Denis, en banlieue parisienne, l’a cruellement rappelé. Sous le contrôle des travailleurs et des habitants, l’argent des profiteurs de guerre irait à la construction de millions de logements décents et abordables, pour éviter que d’autres familles meurent du mal logement.

    Nos intérêts de travailleurs sont à l’opposé de ceux de nos exploiteurs. Pour empêcher le monde de sombrer dans la barbarie, c’est contre leur domination qu’il faut partir en guerre !

  • Contre cette guerre qui menace de se généraliser | Éditorial LO du 31 juillet 2023
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/contre-cette-guerre-qui-menace-de-se-generaliser-725812.html

    Cela a beau être la période des vacances, pendant lesquelles on peut échapper au quotidien de l’exploitation, il est impossible de ne pas être préoccupé par les hausses de prix et par ce que sera la situation à la rentrée.

    Mais au même moment, à quelques milliers de kilomètres, des femmes et des hommes meurent sous les bombes ou sur les champs de bataille. On pourrait se dire que nous avons de la chance d’échapper à cette horreur. Mais ce serait refuser de regarder ce qui nous menace. Notre avenir ne se lit pas dans les lignes de la main, il se lit en regardant ce qui est en train de se passer en Ukraine. Car depuis que la guerre a repris entre ce pays et la Russie, avec l’offensive de Poutine il y a un an et demi, celle-ci menace de se généraliser.

    Tous les gouvernements s’y préparent. Les budgets militaires ont partout augmenté considérablement et la mise en condition de la population a déjà démarré. En France, le Service national universel (SNU) pour les jeunes prend de l’ampleur. Dans les familles populaires, des courriers anodins de la Caisse d’allocations familiales incitent désormais les parents à convaincre leurs enfants de participer au SNU. L’armée fait de la publicité devant les lycées. Dans certains endroits, elle a installé des canons de démonstration pour attirer l’attention des jeunes.

    À chaque fois, ce sont les classes populaires qui sont visées et, en particulier, les enfants des familles ouvrières. Car ce sont eux qui iront en priorité sur les champs de bataille de demain. On leur dira d’aller se battre « au nom de la liberté » et « pour la défense de la patrie », mais en réalité, ce sera pour défendre les intérêts des grandes puissances occidentales, c’est-à-dire des grands groupes capitalistes, les mêmes qui, ici, nous exploitent, s’enrichissent de façon éhontée et nous poussent à la misère. La guerre ne fait pas disparaître la lutte des classes, au contraire, elle l’exacerbe et la rend plus ignoble.

    En Ukraine, la guerre a franchi un nouveau cap dans l’horreur. Le président américain Biden a annoncé que les États-Unis enverraient des armes à sous-munitions à l’armée ukrainienne. Ces armes antipersonnel tueront aveuglément civils et militaires et mineront des régions entières pour des années.

    Si elles augmentent leur pression militaire contre la Russie, rien ne dit que les grandes puissances cherchent à éliminer Poutine. Sa dictature sur le peuple russe leur est utile. Elle contribue au maintien de la domination de l’impérialisme sur le monde. Il faut se rappeler que, quelques mois à peine avant l’invasion de l’Ukraine, l’armée russe était intervenue au Kazakhstan pour réprimer une révolte populaire contre la cherté de la vie. Aucune puissance occidentale n’y avait alors trouvé à redire. Et récemment, les États-Unis se sont bien gardés de soutenir Prigogine, le patron des mercenaires de Wagner, dans sa tentative de coup d’État. Ils ont même ordonné à Zelensky de ne pas profiter de la situation.

    La dictature de Poutine sur sa population ne dérange pas les grandes puissances. Pendant des années, de grands groupes comme Total, Auchan ou Renault ont investi des milliards d’euros en Russie. Ce que les grandes puissances n’ont pas toléré, c’est que Poutine n’accepte pas qu’elles mettent la main sur l’Ukraine.

    Aujourd’hui, personne ne peut prédire comment et par quels enchaînements la guerre se généralisera. Mais il est certain que ce sera le cas. Tous les préparatifs guerriers des pays riches en témoignent. Et le coup d’État au Niger suivi des menaces d’intervention de Macron montre que le monde est une poudrière.

    On sait aussi qui prendra les décisions dont dépendra le sort de millions d’êtres humains : les dirigeants des grandes puissances et leurs généraux d’extrême droite. Et ils se moquent bien de l’avis de la population. Il n’y a qu’à voir comment, ici, le gouvernement a imposé le recul de l’âge de la retraite alors que l’immense majorité de la population y était opposée. Plus encore lorsqu’il s’agit de la vie des populations, nous n’avons aucune confiance à leur faire. Au contraire, nous devons nous méfier de leur propagande qui vise à nous embrigader.

    Alors, pour un travailleur, il ne peut être question de faire confiance à ce régime et à ses projets guerriers. Nous devrons dire haut et fort que cette guerre n’est pas la nôtre, qu’elle ne se fait pas avec l’assentiment des exploités. Aucune union sacrée ! Aucune livraison d’armes ! Réquisition des profits de guerre et des profits déjà accumulés sur le dos de la population !

    • Aujourd’hui, personne ne peut prédire comment et par quels enchaînements la guerre se généralisera. Mais il est certain que ce sera le cas. Tous les préparatifs guerriers des pays riches en témoignent.

  • Le capitalisme conduit à la guerre, il faut le renverser ! | #éditoLO
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/le-capitalisme-conduit-la-guerre-il-faut-le-renverser-725726.html

    Même le plus naïf des travailleurs n’attendait rien du remaniement du gouvernement ni de la prise de parole de Macron, en direct de Nouvelle-Calédonie. Il sait brasser du vent, mais il n’est qu’un pantin au service des plus puissants.

    Ces puissants, chefs d’État et chefs militaires des grandes puissances impérialistes, se sont réunis ce mois-ci lors d’un sommet de l’Otan. Et cela pèsera bien plus sur l’avenir que les vaines gesticulations d’un Macron.

    En confirmant le réarmement à grande échelle, c’est la généralisation de la guerre qu’ils préparent. C’est un futur de mort et de destructions pour tous les exploités, ce que les hauts gradés appellent « la guerre de haute intensité ».

    Et tout près de nous, c’est déjà le quotidien des populations ukrainienne et russe. Au bout de seize mois, au moins 300 000 soldats ukrainiens et russes sont morts. Les images de cette guerre de tranchées rappellent les horreurs de la Première Guerre mondiale. Les armes sont plus sophistiquées et meurtrières, mais il s’agit toujours d’envoyer des soldats mourir pour regagner quelques centaines de mètres de terre calcinée.

    Poutine y mène une sale guerre fratricide. Mais le camp impérialiste, qui l’affronte par procuration, avec la peau des Ukrainiens, montre qu’il n’est pas en reste.

    La dernière décision en date des États-Unis, le pays maître du jeu impérialiste, est une étape de plus dans l’horreur, avec la livraison à l’#armée ukrainienne d’armes à sous-munitions. Elles sont particulièrement meurtrières pour les populations civiles, avec des centaines de petites charges qui peuvent exploser avant, pendant ou après le largage. Biden ose prétendre que cela a été une « décision très difficile à prendre ». Ces larmes de crocodile ne peuvent masquer que l’impérialisme américain est un expert en #arme_de_destruction_massive contre les populations.

    Sans parler des deux bombes atomiques qui tuèrent plus de 100 000 civils japonais en 1945, l’aviation américaine a déversé jusqu’à 260 millions de sous-munitions pendant la guerre du Vietnam, entre 1964 et 1973 ! Le Laos reste à ce jour l’endroit le plus infesté de sous-munitions de la planète, et ce n’est pas faute, pour les occidentaux ou leurs alliés régionaux, d’en avoir larguées ailleurs, de l’Irak à l’Afghanistan en passant par le Liban.

    Les protestations de ces grandes nations « démocratiques » contre la « guerre sale » menée par Poutine sont vraiment du cynisme ! Les puissances impérialistes prétendent venir en aide à un petit pays injustement attaqué par le bourreau Poutine. Mais elles ne cherchent qu’à asseoir leur domination et à agrandir leur sphère d’influence, pour mieux servir les intérêts de leurs classes dominantes respectives. Et la crise transformera tôt ou tard la guerre commerciale qu’elles livrent en guerre tout court. Alors, elles s’y préparent, comme le montre l’augmentation des #budgets_militaires partout dans le monde – 413 milliards d’euros rien qu’en France !

    Les travailleurs ont tout intérêt à se préparer eux aussi. Ils ont intérêt à s’armer de la conscience qu’il faut s’opposer à la guerre dans laquelle nos capitalistes voudront nous enrôler. Tout comme la #bourgeoisie ne peut obtenir ses profits sans travailleurs à exploiter, elle ne peut faire la guerre sans les convaincre de se laisser transformer en chair à canon.

    Pour les travailleurs, la seule certitude est que ceux qui, demain, les enverront « mourir pour la patrie » sont ceux qui font la guerre à leurs conditions d’existence aujourd’hui. Les politiciens au service du grand patronat, qui nous imposent de trimer deux ans de plus en osant prétendre que c’est pour sauver les retraites, expliqueront alors qu’il n’y a pas d’autre choix que la guerre pour sauver nos familles.

    Ils prétendront défendre la patrie ? Mais, derrière ce mot, les capitalistes et leurs représentants politiques ne mettent pas la préservation des écoles, des hôpitaux ou de l’usine et du bureau où nous travaillons. Ce sont eux, par leur politique au service du profit, qui les détruisent ! Les mêmes menteurs débiteront les mêmes mensonges sur l’intérêt du pays. Mais ce sera un poison plus violent. Ce sera une question de vie ou de mort.

    La #guerre qui se prépare ne sera jamais notre guerre, mais celle des capitalistes pour leurs profits. Notre intérêt de travailleurs est de ne pas nous laisser entraîner dans l’union sacrée derrière le grand patronat et ses représentants.

    Il est d’affirmer, au contraire, que la seule guerre qui vaille, pour nous travailleurs, est celle pour le renversement de nos exploiteurs, à commencer par ceux de notre propre pays.