ARNO*

Geek dilettante habitant une belle et grande propriété sur la Côte d’améthyste

  • Faia Younan à cœur ouvert
    http://fr.orientpalms.com/Faia-Younan-a-coeur-ouvert

    C’était l’été 2014. L’ambiance était chargée et désespérée. À l’époque Israël bombardait Gaza, au Liban le soi-disant État islamique avait enlevé des soldats libanais, en Syrie la guerre continuait dans plusieurs villes, et en Irak les habitants de Mossoul fuyaient leurs maisons. Ces quatre pays faisaient la Une des journaux.

    C’était étouffant de voir les pays auquel nous tenions le plus ainsi ravagés, nous étions si loin en Suède et nous ne pouvions rien faire. J’étais démoralisée en allant au travail. J’écrivais dans mon journal au lieu de travailler parce que j’étais furieuse, je sentais que le silence lui-même participait à ces crimes.

    Un jour j’étais assise avec ma famille dans le salon et nous regardions les informations, et toutes les chaînes racontaient la même chose. On a éteint la télé, il y a eu un moment de silence, et ma sœur Rihan a lancé : « tu sais je vais écrire ma propre version des informations… » et elle a commencé : « Et en Irak, c’est la même chose depuis 10 ans… et en Syrie depuis 3 ans… » Instinctivement je me suis mise à changer Bagdad (une chanson célèbre de Fairouz datant de la fin des années 1970), elle a continué à parler et j’ai continué à chanter, en même temps ; elle a parlé du Liban, j’ai chanté Li Beirut (Pour Beyrouth, une autre chanson emblématique de Fayrouz). Nous nous sentions mieux, nous sentions que nous avions trouvé notre voix.

    Il s’agit évidemment de la traduction en français de l’entretien réalisé par @diala :
    http://www.orientpalms.com/interview-faia-younan