• Une offensive israélienne à Rafah nuira aux chances de normalisation, avertit l’Arabie Saoudite - I24NEWS
    https://www.i24news.tv/fr/actu/israel/diplomatie-defense/artc-une-offensive-israelienne-a-rafah-nuira-aux-chances-de-normalisation-av

    Riyad considère aussi qu’accepter des relations avec Israël sans fondation d’un État palestinien porterait atteinte à son statut de leader du monde musulman et arabe

    L’Arabie Saoudite a averti Israël par l’intermédiaire des États-Unis qu’une opération militaire à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, serait « une grave erreur » qui retarderait la normalisation des relations entre les deux pays, a rapporté Kan jeudi, citant une source au sein de la famille royale saoudienne. Une telle opération ne servirait que l’Iran, qui a tout intérêt à ce que la situation à Gaza demeure explosive, selon la source.

    Israël doit faire des sacrifices pour parvenir à la paix et créer une alliance régionale avec les nations arabes, afin de lutter efficacement contre l’Iran et son mandataire au Liban, le Hezbollah, a expliqué la même source. Elle a également précisé que sans volonté d’Israël de créer les conditions pour qu’un État palestinien voie le jour, aucune relation ne pourrait être établie entre l’Arabie saoudite et l’État hébreu. Riyad considère en effet qu’accepter des relations avec Israël sans fondation d’un État palestinien porterait atteinte à son statut de leader du monde musulman et arabe.

    En début de semaine, le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est rendu dans le royaume saoudien pour défendre l’initiative américaine en faveur d’un accord de normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël. Il a lui aussi estimé que Jérusalem devra accepter la solution à deux États pour espérer normaliser ses relations avec Riyad « proche d’être conclu », selon lui.

    « Il y a deux voies à suivre pour l’Arabie saoudite et Israël : la division, la destruction, la violence et l’insécurité permanente ou l’intégration, la sécurité et la paix », a-t-il déclaré. « Je pense que nous sommes beaucoup plus nombreux à vouloir suivre cette voie positive ».

  • Whistleblower Josh Dean of Boeing supplier Spirit AeroSystems has died | The Seattle Times
    https://www.seattletimes.com/business/whistleblower-josh-dean-of-boeing-supplier-spirit-aerosystems-has-died

    Joshua Dean, a former quality auditor at Boeing supplier Spirit AeroSystems and one of the first whistleblowers to allege Spirit leadership had ignored manufacturing defects on the 737 MAX, died Tuesday morning after a struggle with a sudden, fast-spreading infection.

    #boeing #737_MAX #737MAX

    C’est un petit peu l’hécatombe chez les ingénieurs de Boeing.

  • Jordanie. La rue gronde contre les ambiguïtés de la monarchie
    Orient XXI> Nour Martin > 29 avril 2024
    https://orientxxi.info/magazine/jordanie-la-rue-gronde-contre-les-ambiguites-de-la-monarchie,7278

    Alors que la Jordanie est intervenue pour protéger Israël contre les drones et les missiles iraniens, dans la nuit du 14 avril, des défilés quotidiens de soutien à Gaza ont marqué la seconde moitié du mois de ramadan à Amman et les étudiants de toutes les universités s’apprêtent à se mobiliser ce mardi 30 avril. Les manifestants, durement réprimés, dénoncent l’ambivalence de la position des autorités qui tentent de reprendre la main. (...)

    #IsraelJordanie

  • هل اقترب موعد انهيار السلطة الفلسطينية؟ وما هو البديل؟ وأين سيذهب الرئيس عباس؟.. تطورات جديدة بملف السلطة وتهديدات إسرائيلية بفرض عقوبات والدول العربية ترفع يدها.. مصير مجهول وتحديات وخلافات تعصف بمقر المقاطعة من كل جانب | رأي اليوم
    https://www.raialyoum.com/%d9%87%d9%84-%d8%a7%d9%82%d8%aa%d8%b1%d8%a8-%d9%85%d9%88%d8%b9%d8%af-%d8%

    Chantage israélien : si Netanyahu est condamné à la Cour pénale internationale, on se venge sur l’Autorité palestinienne et on la fait disparaître. Les USA ont l’air d’accord...

    تعيش السلطة الفلسطينية بكافة مكوناتها “المدنية والعسكرية والأمنية وحتى السياسية”، حالة غير مسبوقة من التوتر والضبابية والمصير المجهول، في ظل التحديات الداخلية والخارجية القوية التي تضربها من كل جانب، ووضعتها بمرحلة حرجة وقريبة أكثر من أي وقت آخر من الانهيار.
    ورغم محاولات الرئيس الفلسطيني، محمود عباس، “المستميتة” لإبقاء خط السلطة يتماشى مع المطالب والتطلعات الأمريكية والأوروبية والعربية وفي بعض الأحيان الإسرائيلية، والذي ترفضه الكثير من المكونات الفلسطينية، إلا أن المرحلة الأخيرة شهدت الكثير من التحولات باتت تهدد السلطة ووجودها.
    ولعل أبرز هذه التحديات التي تواجهها السلطة في رام الله ما تفرضه إسرائيل من قيود صارمه على مراكز إحيائها المالية والتي تعد شريان الحياة الرئيسي لها، وباتت تتحكم فيه بشكل علني ويهدد استمرار عملها، وتقديم الخدمات للفلسطينيين.
    وما زاد “الطين بلة” في أزمة السلطة الفلسطينية التهديد الصريح والأخيرة الذي أطلقته إسرائيل، حين هددت بمعاقبتها في حال صدرت أوار اعتقال دولية رسمية من محكمة الجنايات بحق مسؤوليها، وهو ما سيفجر أزمة كبيرة داخل السلطة ويهدد بتعطيل كافة خدماتها ومواردها المالية، والأمر الذي سيقربها كثيرًا من حافة الانهيار التي تسكن فيه منذ سنوات طويلة.
    وحذّرت إسرائيل الولايات المتحدة، من أنها تعتزم اتخاذ “إجراءات انتقامية” ضد السلطة الفلسطينية ربما تؤدي إلى “انهيارها”، في حال أصدرت المحكمة الجنائية الدولية مذكرات توقيف بحق قادة إسرائيليين، حسب ما ذكر مسؤولون إسرائيليون وأميركيون لموقع “أكسيوس”.

  • Colombie. Le président Gustavo Petro annonce rompre les liens diplomatiques avec Israël
    La rédaction avec AFP -1er mai 2024
    https://www.leprogres.fr/politique/2024/05/01/le-president-gustavo-petro-annonce-rompre-les-liens-diplomatiques-avec-isr

    Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi vouloir rompre tout lien diplomatique avec Israël, qualifiant le Premier ministre Benjamin Netanyahou de « génocidaire ».

    « Demain, les relations diplomatiques avec l’État d’Israël seront rompues », a déclaré Gustavo Petro, premier président de gauche de l’histoire de la Colombie, dans un discours prononcé devant ses partisans à Bogota.

    Accusation de génocide

    Gustavo Petro avait déjà le 20 février accusé Israël de commettre un « génocide » des Palestiniens dans la bande de Gaza, exprimant alors sa « pleine solidarité » avec son homologue brésilien Luiz Inacio Lula Da Silva plongé dans une crise diplomatique pour avoir dressé une comparaison entre l’offensive israélienne et l’extermination des Juifs par les nazis.

    Le Brésil et la Colombie soutiennent la procédure historique intentée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ) à La Haye pour violation présumée de la Convention sur le génocide de 1948.

    Gustavo Petro avait ensuite annoncé suspendre l’achat d’armements fabriqués par Israël, l’un des principaux fournisseurs des forces de sécurité du pays sud-américain, réitérant ses affirmations concernant « un génocide » en cours à Gaza qui « rappelle l’Holocauste même si les puissances mondiales n’aiment pas le reconnaître ».

    #IsraelColombie

  • Prem Thakker sur X https://twitter.com/prem_thakker/status/1785397144515469402

    Shocking footage shows several officers at Washington University St. Louis beating a professor, slamming him, and dragging his limp body.

    SIUE history professor Steve Tamari is reportedly hospitalized with broken ribs and a broken hand.
    One doctor told him he’s lucky to be alive.

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1785395358073266176/pu/vid/avc1/480x270/UgOa5f9xdZH0be1Z.mp4?tag=12

  • Résister à la #monoculture_minière. Retour sur la #lutte de #Skouriès en #Grèce

    Du 15 au 24 juillet 2022, les opposant·es à la mine de Skouriès, dans la région de la #Chalcidique en Grèce, organisaient le 9e camp contre l’extractivisme intitulé « 10 jours de lutte et de liberté ». Une centaine d’activistes se sont ainsi réunis autour de projections, d’ateliers et de débats pour partager leurs expériences et leurs réflexions. L’occasion de revenir sur l’une des luttes sociales qui a marqué l’histoire contemporaine de la Grèce.

    Lancé au début des années 2000, le projet de #mine à ciel ouvert de Skouriès prévoit la création d’une mine d’#or et de #cuivre, d’une surface totale de 55 km², creusée au cœur du #mont_Kalavos. La concession est attribuée à l’entreprise canadienne #Eldorado_Gold qui, pendant 20 ans, va extraire les résidus d’or que contient encore la mine (0,82 grammes par tonne de roche extraite) et d’autres minéraux. Les conséquences environnementales de cette exploitation inquiètent les habitant·es : destruction d’une partie de la #forêt, redirection des cours d’eau et assèchement du mont Kavalos pour protéger la mine des inondations, pollution de l’air et de l’eau par le cyanure utilisé pour extraire l’or, #acidification des eaux de drainage à cause de l’#arsenic et du #plomb rejetés par les roches fracturées, etc. Depuis 16 ans, les opposant·es se battent ainsi contre la destruction de leur environnement et pour la liberté de définir, elles et eux-mêmes, leurs modes de vie et de subsistance.

    Alexandra, Ellie, Yannis et Giorgos font partie du comité de lutte de Megali Panayia (#CLMP). Situé au cœur de la péninsule de Chalcidique, à une centaine de kilomètres de Thessalonique, ce village de 2600 habitant·es est l’un des plus impactés par le projet de mine de Skouriès. Nous verrons, avec les membres du CLMP, que l’implantation du projet engage à la fois une profonde transformation de l’environnement local mais également des relations économiques et sociales qui s’y nouent. Pour se maintenir et empêcher la mobilisation des habitant·es, le projet de réouverture de la mine doit en effet devenir leur unique horizon. Nous chercherons ainsi à comprendre comment l’État grec et l’entreprise Eldorado Gold tentent d’imposer une monoculture minière en Chalcidique. Comment les habitant·es se sont-iels organisé·es pour y résister et à quelles épreuves la mobilisation a-t-elle dû faire face ?

    Cet article s’appuie sur un entretien collectif mené en juillet 2022 lors du camp organisé chaque année par le CMLP. À l’instar des soirées d’information et des débats qui ont régulièrement lieu dans les villes et les villages de la région de Macédoine, le camp « 10 jours de lutte et de liberté » vise à entretenir une mobilisation qui a souffert des décisions politiques des gouvernements de droite et de gauche, de la répression de la lutte et des désaccords stratégiques internes au mouvement. Une partie des habitant·es de la province d’Aristote, engagée dans la lutte depuis plus d’une décennie, résiste pourtant toujours contre le projet de mine de Skouriès et plus largement, nous le verrons, contre le monde qui va avec l’extractivisme. En analysant l’impact du projet sur les relations sociales et économiques des habitant·es de la région, cet article entend ainsi contribuer à entretenir la mémoire et à faire connaître l’actualité d’une lutte qui se poursuit à l’écart de la scène médiatique. Je tiens à remercier les membres du CMLP pour leur accueil chaleureux, leurs témoignages et la relecture des épreuves de ce texte.
    L’imposition d’une mono-culture minière

    À la sortie du village de Palaiochori, s’ouvre une route flambant neuve dont le gris de l’asphalte et le jaune des marquages tranchent avec le vert profond de la forêt et l’argile rouge feu de la terre dans laquelle elle a été creusée. Les rares véhicules que l’on y croise appartiennent pour la plupart aux ouvriers de la mine. Et pour cause, comme une allégorie de la mono-culture économique qui s’impose dans la région, la route n’a qu’une destination, le complexe construit par Hellas Gold.

    Les mines de Chalcidique, qui ont constitué la principale source de revenus du Royaume de Macédoine (VIIe s.-168 av. J.C.) et financé les expéditions militaires d’Alexandre le Grand (356-323 av. J.C.), ont attiré la convoitise de tous les régimes qui lui ont succédé. Si, comme le reconnaissent les opposant·es, la région est ainsi marquée par une véritable « culture minière », l’exploitation des mines ne s’impose cependant comme un modèle exclusif qu’à partir des années 1970. L’économie locale est alors basée sur des pratiques diversifiées associant l’agriculture, l’élevage, l’apiculture et la sylviculture. L’exploitation minière est maintenue à une petite échelle et les ouvriers alternent les mois de travail à la mine avec les activités saisonnières.

    En octobre 1973, le gouvernement de la junte militaire dirigé par Georgios Papadopoulos, engage une réforme de l’industrie minière qui sera conservée par le gouvernement démocratique instauré un an plus tard, à la chute de la dictature des colonels. La nouvelle loi encadre l’économie des régions minières : il est désormais interdit d’y développer des activités capables de concurrencer celles du secteur minier (notamment le tourisme). Les contrats signés par les ouvriers leur permettent cependant toujours de cumuler travail à la mine et travail agricole. En 1978, une grande grève éclate dans les mines de Kassandre. Les grévistes sont rapidement licenciés. Quatre ans plus tard, le gouvernement grec et l’Entreprise Grecque des Produits Chimiques et Fertilisants (GCCP & Fertilizers LTD), qui exploite les mines de Chalcidique depuis 1945, rappellent les mineurs en leur proposant un nouveau contrat : en échange de conditions de travail (4 heures d’extraction sur les 8 heures journalières) et de salaires exceptionnels, les ouvriers doivent se consacrer exclusivement à l’activité minière.

    En mars 1988, l’organisation marxiste-léniniste 17 Novembre, un des principaux groupes de lutte armée de l’époque, assassine le directeur de la GCCP & Fertilizers LTD, Alexandre Athanasiadis Bodosakis. Une partie de l’activité des mines de Kassandre est interrompue et plus de 900 ouvriers sont licenciés. Les anciens mineurs se tournent alors de nouveau vers les activités traditionnelles qu’ils avaient délaissées et la municipalité d’Aristote devient une des régions principales de la production apicole en Grèce (en 2011, on compte près de 50000 ruches).

    En 1995, le gouvernement lance l’idée d’une exploitation coordonnée, à l’échelle industrielle, des trois « mines de Kassandre » (Olympia, Stratoni et Skouriès), par une filiale de l’entreprise canadienne Kinross, TVX Gold. La résistance, menée par les habitant·es d’Olympias et des autres villages du golfe de Strymonikos, et le rejet du permis environnemental nécessaire à la poursuite de l’exploitation, conduit cependant les investisseurs à se retirer. En 2002, le Conseil d’État annule le projet, TVX Gold fait faillite et 472 mineurs se retrouvent au chômage. L’événement retarde les plans du gouvernement qui n’abandonne pas pour autant son idée initiale. L’État rachète ainsi rapidement la concession des mines de Kassandre et les revend à une entreprise créée pour l’occasion, Hellas Gold, détenue à 95 % par la firme canadienne Eldorado Gold et à 5 % par le magnat grec de la presse et du BTP, Fotios Bobolas.

    L’accord passé entre l’État grec et Hellas Gold, stipule que les activités susceptibles de gêner l’extraction minière ou d’entrer en contradiction avec les intérêts de l’entreprise ne peuvent pas s’établir dans les environs de la mine (tourisme, agriculture, énergies renouvelables). Le contrat prévoit en outre que Hellas Gold dispose d’un accès prioritaire et illimité à l’eau. Pour Ellie, comme pour ses camarades, c’est là l’une des conséquences principales du projet : « C’est une privatisation déguisée de l’eau. Cette montagne alimente la moitié de la Chalcidique en eau. Si l’entreprise veut tout utiliser, personne ne peut l’en empêcher. Et alors, on sera obligé d’acheter l’eau au supermarché. »

    L’agriculture sera l’une des premières activités impactées par cette rareté organisée et par la pollution aux sulfures de plomb et d’arsenic des nappes phréatiques et des cours d’eau. D’autres le sont déjà. À Stratoni, la pêche et la baignade sont interdites sur près de 2 kilomètres autour du rivage. À Olympias, les éleveurs sont légalement contraints de mélanger le lait de leurs chèvres avec du lait acheté à d’autres régions pour diminuer le pourcentage de métaux lourds qu’il contient. Les professions artisanales aussi disparaissent : électriciens et plombiers ne peuvent plus survivre comme indépendants et entrent donc au service de la mine ou quittent la région.

    La loi sur les territoires miniers, l’interdiction pour les ouvriers de cumuler plusieurs activités économiques, l’accaparement de l’eau et les pollutions, participent ainsi à la construction de ce que les membres du CMLP qualifient de « mono-culture minière ». Les habitant·es sont peu à peu placé·es dans la dépendance d’Hellas Gold qui s’impose comme l’unique employeur de la région.
    La mine au cœur du village

    Les opposant·es comprennent bien les raisons qui poussent des centaines de personnes à s’enrôler à la mine. Dans un pays étranglé par la crise économique, par la dette et les pressions de l’Union Européenne, « un mec qui a une famille et qui n’a pas de boulot, qui ne sait pas s’il va pouvoir travailler la semaine prochaine, il va faire tout ce qu’il peut pour protéger sa famille. Il ne va pas se révolter », m’explique Ellie. Or, Hellas Gold promet l’embauche rapide de centaines de mineurs et des salaires élevés. En 2012, près de 1200 personnes sont déjà employées. Les travaux n’ont pas commencé et elles n’ont pas de tâches assignées. Il ne s’agit en effet pas de répondre aux besoins réels de l’entreprise mais de limiter la résistance, en manageant les relations locales, en entrant au cœur du village.

    Les mineurs ne sont d’ailleurs pas choisis au hasard. L’entreprise recrute principalement dans les villages où l’activité touristique est proscrite par la loi de 1973 et dans les familles de tradition minière. Elle vise plus particulièrement les chômeurs de longue durée, les personnes endettées et les proches des opposant·es. Elle a même tenté de recruter ces derniers en leur proposant les postes les plus élevés. Ce « chantage au travail » clive la société locale1. En divisant les villages, les familles, les groupes d’ami·es, Hellas Gold tente de déplacer le conflit qui oppose les habitant·es à la mine, de transformer la controverse qu’elle a générée en une querelle civile.

    L’entreprise organise ainsi des séminaires destinés à apprendre aux mineurs à « gérer » la contestation et soutient officieusement l’organisation de manifestations en faveur du projet des mines de Kassandre. Le 20 mars 2012, lors d’une action de blocage de la route organisée par les opposant·es pour empêcher les experts archéologues de conduire des recherches exploratoires, près de 500 mineurs débarquent de bus estampillés « Hellas Gold », attaquent la manifestation et détruisent la cabane qui sert de point de ralliement au mouvement. Dans les années qui suivent, des groupes de mineurs se rassemblent régulièrement derrière les lignes de police lors des manifestations organisées par les opposant·es.

    Il faut ici remarquer le rôle joué par l’association des syndicats des mineurs de fonds et de surface des mines de Kassandre (OME) qui militent en faveur du projet porté par Hellas Gold. L’entreprise les utilise régulièrement comme levier pour réclamer l’allégement des contraintes politiques qui limitent son action. À plusieurs reprises, la maison-mère Eldorado Gold menace en effet de suspendre ses investissements en Grèce et de licencier ses employé·es si l’État n’accélère pas les procédures d’attribution des permis nécessaires au lancement de la mine. Au lieu de demander des comptes à la compagnie, les syndicats de mineurs se mobilisent alors contre le gouvernement et contre les opposant·es au projet.

    C’est par exemple le cas en 2015, lorsque le gouvernement formé par le parti de gauche Syriza annonce vouloir ré-évaluer l’impact environnemental de la mine de Skouriès. Bien que cette procédure ne remette pas fondamentalement en question le projet de développement des mines de Kassandre, Eldorado Gold annonce qu’elle licenciera 600 personnes à Skouriès et 500 à Olympias si le permis n’est pas rapidement réinstauré. Les syndicats publient aussitôt une adresse au gouvernement et organisent des manifestations en Chalcidique et à Athènes. Les banderoles et les bus affrétés pour permettre aux ouvriers de rejoindre la capitale sont (une fois encore officieusement) financés par l’entreprise.

    Le chantage au travail et la pression exercée par les syndicats permettent ainsi à Hellas Gold de créer une véritable mobilisation dirigée, non pas contre l’entreprise, mais contre les activistes qui s’opposent au projet des mines de Kassandre.
    La carotte et le bâton : l’alternative des élections et de la répression

    Une vingtaine de villages de la municipalité d’Aristote sont divisés entre les défenseurs de la mine et ses opposant·es qui s’organisent au sein d’un mouvement anti-mine dont fait partie le Comité de lutte de Megali Panagia. Cette assemblée ouverte, créée en 2006, lors du lancement par Hellas Gold du plan d’étude préalable au développement de la mine de Skouriès, se fonde sur des principes anti-capitalistes, anti-autoritaires et auto-gestionnaires.

    En 2012, Hellas Gold obtient le permis d’exploiter la mine de Skouriès après la validation, par le Conseil d’État, d’une étude d’impact environnemental controversée, au motif qu’il s’agit d’un « investissement particulièrement avantageux pour l’économie nationale ». Les conséquences de la crise économique et les pressions de l’Union Européenne ne sont pas étrangères à cette décision. La mobilisation explose et de grandes manifestations sont organisées avec les assemblées de soutien de Thessalonique, la deuxième ville de Grèce, située à une centaine de kilomètres de Skouriès. Le 4 novembre 2012, 7000 personnes défilent dans les rues du centre-ville. Le 9 mars 2013, elles sont plus de 12000.

    Des dizaines de comités locaux sont également créés dans la région d’Aristote mais leurs modes d’organisation et leurs motivations divergent. Certain·es habitant·es des villages touristiques entendent surtout protéger leurs investissements tandis que d’autres, partisan·nes du parti de gauche Syriza, souhaitent profiter de sa nouvelle notoriété nationale pour mobiliser une région qui ne dispose encore d’aucun groupe politique organisé. Le Comité de lutte de Megali Panagia n’exclut pas la discussion avec ces comités qui défendent une approche moins radicale de la lutte, davantage orientée vers l’idéal de la démocratie participative. La synthèse entre l’approche auto-gestionnaire et la perspective citoyenne s’avère pourtant difficile.

    En 2014, les comités citoyens suggèrent de participer aux élections municipales afin de destituer le maire de la municipalité d’Aristote, Christos Pachtas, ardent promoteur du projet des mines de Kassandre, et de le remplacer par un représentant de la lutte. Celui-ci ne pourra agir sans consulter l’assemblée générale des opposant·es : « L’assemblée devait être le véritable maire, l’outil, le véhicule », m’explique Ellie « Nous, on n’y croyait pas trop… ». Les membres du Comité de lutte de Megali Panagia, inquiet·es de la possible institutionnalisation du mouvement, rejettent l’idée mais « la pression était forte, c’était difficile de vraiment s’opposer à ce processus », ajoute Alexandra, « Nous on vote jamais dans notre assemblée mais on nous disait : ‘Vous êtes des anarchistes, vous votez pas, vous faites du mal à votre village.’ On nous poussait à voter pendant les assemblées générales ».

    Les comités citoyens décident ainsi de se focaliser sur la préparation des élections. La liste portée par le mouvement l’emporte mais le maire élu, Giannis Michos, quitte son poste quelques mois plus tard pour se consacrer à la gestion de l’entreprise de logistique qu’il dirige. Selon Ellie, la participation du mouvement aux élections municipales a eu d’importantes conséquences pour la mobilisation : « On a perdu de vue notre but initial. On s’est concentré sur les moyens de gagner l’élection et pas sur les moyens d’arrêter la mine ».

    Un événement national va lui aussi influencer le mouvement. En janvier 2015, Syriza remporte les élections législatives. Le parti, qui en avait fait l’un de ses arguments de campagne, suspend le permis d’exploitation d’Hellas Gold et demande une nouvelle évaluation de l’impact environnemental de son mode d’extraction. La compagnie menace alors, nous l’avons vu, de supprimer près de 1100 postes et pousse ainsi les syndicats de mineurs à se mobiliser. En janvier 2016, la cour administrative annule la décision du gouvernement et réinstaure le permis d’Hellas Gold. La déception est immense parmi les opposant·es qui avaient voté pour le parti en espérant l’annulation du projet. Les comités citoyens, qui s’étaient focalisés sur la possibilité d’une intervention politique, municipale et nationale, se démobilisent peu à peu.

    À cela s’ajoutent l’intense répression du mouvement, dont les manifestations sont régulièrement interrompues par les gaz lacrymogènes et les grenades assourdissantes, et le harcèlement policier et juridique des opposant·es (plus de 600 personnes seront traduites en justice) qui instillent un climat de terreur dans la région. L’un des événements les plus marquants est certainement l’enquête conduite, au mois de mars 2013, dans le village de Ierissos, à la suite d’une action de sabotage lors de laquelle des machines de chantier avaient été détruites. La police débarque alors dans le village et arrête près d’une centaine de personnes à qui elle impose un prélèvement ADN. Alexandra insiste sur l’impact de ce type d’interventions policières : « Très peu de gens se battent encore, beaucoup d’habitants ont peur de parler, de dire ce qu’ils pensent vraiment de la mine ».
    « No mining ! Nowhere ! » : combattre la nécropolitique

    Pourtant, si toutes les organisations citoyennes ont aujourd’hui cessé leur activité, le Comité de lutte de Megali Panagia continue à résister. « On a commencé tout seul et on est de nouveau quasiment seul, mais on a aussi retrouvé la dynamique d’auto-gestion autour de laquelle on s’était rassemblés », remarque Alexandra. « On va continuer, et pas seulement pour nous », ajoute-t-elle, « ce n’est que le premier d’un ensemble de projets de mines à ciel ouvert qu’ils veulent implanter en Chalcidique et en Macédoine. Ici, c’était un test, ils voulaient voir s’ils pouvaient casser la résistance, faire accepter le projet par la société locale. Ils essaient de paver la voie pour ce qui s’annonce ». Officiellement, Eldorado Gold compte en effet développer au moins deux autres projets de mines à ciel ouvert : Perama et Sapes, tous deux situés dans la région de la Thrace, au nord-ouest du pays.

    Il ne s’agit ainsi pas uniquement, pour les membres du CMLP, de défendre la municipalité d’Aristote contre les conséquences délétères de l’extractivisme mais de s’opposer à une logique économique et sociale globale. Ellie m’explique ainsi qu’iels ne croient pas à la possibilité d’un extractivisme durable :

    « La mine a apporté plus de peine, de souffrance et de pauvreté qu’elle n’a jamais apporté de conforts et de richesses. Au début de la mobilisation, en 2006, une pédiatre, une femme, a dit quelque chose de très important : « Je ne suis pas originaire de Megali Panagia mais je me suis mariée ici et j’y vis depuis les années 1980. Parce que je suis pédiatre, je suis entrée dans presque toutes les maisons du village. La première chose que j’ai remarqué quand je suis entrée dans vos maisons, c’est la richesse du salon. Un nouveau canapé, un nouveau frigo, de nouveaux meubles… La seconde image, la réalité cachée, était dans la chambre à coucher… Les bouteilles d’oxygène du mineur malade… » »

    L’impact environnemental et sanitaire du projet des mines de Kassandre, et la répression de la contestation, participent de ce que le politologue Achille Mbembe qualifie de « nécropolitique »2. Michel Foucault analyse la « biopolitique », qui vise l’accroissement de la vitalité de la population (par la prise en charge médicale, l’amélioration des conditions de vie et de l’hygiène publique), comme une forme moderne de gouvernement fondée sur le développement d’un contrôle individualisé des corps et des comportements. Mbembe montre cependant qu’elle s’adosse à une forme plus archaïque de souveraineté qui replace la mort au centre de l’organisation sociale : la nécropolitique est le pouvoir de décider quelles vies méritent d’être protégées et quelles vies peuvent être sacrifiées au bénéfice de la vitalité des premières.

    Dans son étude sur la lutte contre la construction de la centrale nucléaire de Kudankulam, en Inde, Raminder Kaur explique ainsi que l’exercice de la biopolitique concerne surtout les habitant·es relativement aisé·es des centres urbains3. La nécropolitique se dirige quant à elle davantage vers les marges péri-urbaines et rurales dont les habitant·es sont considéré·es comme une donnée accessoire par le récit dominant. Or, c’est bien cet enjeu de justice territoriale que soulève les membres du CMLP lorsqu’iels insistent, avec Ellie, sur la dimension politique de leur lutte : « Ce que nous voulons c’est l’arrêt total des mines de Chalcidique pour que la région trouve d’autres moyens, invente d’autres modes de vie. Nous voulons décider, par nous-mêmes, de ce que nous allons faire de nos villages ! »

    La politique de l’État grec ne va cependant pas dans ce sens. En février 2021, le gouvernement signe un nouveau contrat avec Hellas Gold stipulant qu’il abandonne l’ensemble de ses créances sur l’entreprise, que celle-ci dispose d’une liberté totale dans le choix de ses méthodes d’extraction et que le traitement des plaintes environnementales sera effectué par des auditeurs privés engagés par la firme.

    Dans ce contexte, comment trouver les ressources pour poursuivre la lutte ? « On a rencontré des gens qui se battent dans le monde entier, des gens incroyables venus de la zad en France, du No-Tav en Italie, d’Atenco au Mexique, de Standing Rock aux États-Unis, et pleins d’autres… Ce sont eux qui nous donnent la force de continuer ! », m’explique Yannis en souriant, « On partage nos expériences, nos luttes, pour qu’il n’y ait plus d’extractivisme nulle part ! »

    Pour plus d’informations sur le CMLP et la lutte contre le projet de mine de Skouriès, visiter epitropiagonapanagias.blogspot.com (http://epitropiagonapanagias.blogspot.com) ou la page Facebook.

    https://www.terrestres.org/2023/01/26/resister-a-la-monoculture-miniere-retour-sur-la-lutte-de-skouries-en-gre
    #résistance #extractivisme

  • Les hurlements du vent : enquête sur l’#extractivisme éolien au #Mexique

    À l’image des ruées vers l’or qui ont provoqué des désastres politique, sanitaire et environnementaux, la ruée contemporaine vers le vent conduit aux mêmes impasses. Au sud-est du Mexique, l’#Isthme_de_Tehuantepec fait l’objet d’un #investissement_industriel et capitaliste hors-norme. L’extractivisme vert s’y traduit par un #néocolonialisme économique qui nourrit la #violence et les #cartels.

    Certains paysages racontent des histoires hostiles : les sédiments hétéroclites d’un passé et un présent de pillages, de crimes, et de conflits divers. L’Isthme de Tehuantepec héberge certains de ces paysages. Cette bande de terre étroite située entre l’Atlantique et le Pacifique forme un passage entre l’Amérique Centrale et l’Amérique du Nord. Depuis des siècles, ce frêle couloir suscite des convoitises afin d’en faire une une zone stratégique où impulser le commerce transocéanique. Situé dans le sud du Mexique, l’Isthme est devenu célèbre grâce à son potentiel d’expérimentation et d’expansion des #mégaprojets d’#énergie_renouvelable à l’échelle mondiale, notamment pour le développement des #fermes_éoliennes.

    Au moins depuis le milieu des années 1990, des projets pilotes y avaient été installés pour tester la faisabilité des parcs énergétiques, permettant peu après la prolifération des centrales éoliennes. Aujourd’hui, plus de 30 parcs ont transformé le paysage local. Dans les textes scientifiques d’ingénierie environnementale, l’Isthme n’est plus que 44.000 mégawatts de capacité énergétique potentielle : sa densité culturelle et sa diversité naturelle sont traduites et réduites à un chiffre de puissance productive. Les analyses de risques des investisseurs parlent à leur tour d’une “zone économique spéciale” et de “retours de capitaux”. Ce qu’ils oublient trop souvent est que dans ce paysage de conditions météorologiques optimales, de promesses pour l’avenir du climat et la stabilité économique, il y a des êtres, humains ou pas, qui y habitent depuis longtemps. Dans ces paysages, il y a aussi des vies en résistance.

    L’Isthme n’est plus que 44.000 mégawatts d’énergie potentielle : sa densité culturelle et sa diversité naturelle sont réduites à un chiffre de puissance productive.

    Plusieurs reportages journalistiques et études approfondies existent sur les énergies renouvelables, le colonialisme vert, les communautés autochtones de Oaxaca ou même les impacts environnementaux récents dans la région de l’Isthme1. Rappelons que derrière chaque éolienne, il y a une mine à ciel ouvert qui bouleverse un lieu et ses conditions de vie2. Dans l’Isthme, une poignée d’entreprises minières et cimentières3 ainsi que quelques chaînes de commercialisation et de production agro-industrielle4, toutes appartenant à l’oligarchie économique du Mexique et du reste du Globe, branchent leurs profits au vent de l’Isthme, accaparant un tiers de l’énergie produite.

    Plus de la moitié de la capacité énergétique des parcs est contrôlée par cinq compagnies, dont quatre européennes5 – la plupart mettant en avant leur image verte, alors même qu’elles ouvrent des puits de fracking et construisent des oléoducs ailleurs. L’extractivisme éolien doit enfin être abordé dans le contexte plus large du Couloir Trans-océanique, un complexe de développement industriel censé “moderniser” la région à travers la construction de ports d’importation et d’exportation, de chemins de fer, de puits d’exploitation d’hydrocarbures, de raffineries, de mines et d’usines6. Les investissements colossaux visent à transformer l’Isthme de Tehuantepec en une étroite bande du Progrès, une de ces lignes de connexion globale qui font transiter le capital d’un côté à l’autre, un espace ne reliant plus deux mers mais les divers pôles de développement par des flux économiques dictés par la même logique prédatrice du Globe.

    Les investissements colossaux visent à transformer l’Isthme en une étroite bande du Progrès, une de ces lignes de connexion globale qui font transiter le capital d’un côté à l’autre.

    Les camarades de StopEDF Mexique ont co-organisé récemment une tournée en Europe pour ouvrir des espaces de parole dédiés à des participant.es direct.es des luttes les plus emblématiques de l’Isthme contre l’expansion des éoliennes et du Couloir Trans-océanique. Nous avons voulu faire un geste inverse mais complémentaire : aller là-bas, rencontrer les lieux, les personnes et entendre leurs histoires. En janvier 2023, nous avons réalisé une brève enquête pour rassembler des témoignages fragmentés de la situation actuelle et pour repérer les singularités et les récurrences à San Mateo del Mar, San Francisco Pueblo Viejo et Juchitán de Zaragoza. Cet article est donc une collecte de rumeurs, un écho parmi d’autres qui rassemble les sons que nous avons trouvés au cours de notre marche. Nous avons vu une mosaïque complexe de violences juxtaposées qui pourtant sont affrontées jour après jour avec le digne espoir d’arriver à tisser, ensemble, quelque chose de commun. Ce sont certaines de ces histoires que nous souhaitons partager ici.
    Faire subsister des mondes fragiles

    La route qui mène à San Mateo del Mar est étrangement peuplée et animée, transitée de tous les côtés par des mototaxis, des calèches tirées par des chevaux, des motos avec trois personnes à bord, des vaches rachitiques, des femmes seaux à la main et paniers sur la tête. La rectitude infinie du chemin interpelle et invite à consulter une carte : comment est-ce qu’on peut avancer si longtemps dans la même direction, au milieu de l’océan ? San Mateo del Mar se trouve sur une mince langue de terre d’une trentaine de kilomètres de long qui sépare l’océan Pacifique de l’Amérique du Nord de la lagune supérieure du Golfe de Tehuantepec. De l’autre côté de la lagune, vers l’Est, une autre péninsule s’étend dans la direction inverse, formant une courbe inusitée, interrompue à peine par un estuaire d’un peu plus de 2 km de large.

    C’est dans le périmètre de ce Golfe que des projets de fermes éoliennes ont commencé à voir le jour de manière dispersée il y a désormais plus de vingt ans. Dans certains cas comme celui de La Ventosa, les pales et les poteaux blancs immaculés de 80 mètres de haut s’étalant sur des terrains vides, clôturés et surveillés par caméras, sont une réalité bien installée. En revanche, dans des lieux comme San Mateo del Mar ou San Francisco, des villages situés dans la péninsule opposée, les fermes éoliennes sont visibles seulement dans la ligne lointaine de l’horizon. Cette trêve apparente était précairement maintenue, traversée par les bémols et les antagonismes entre la survie de la cohésion communautaire, les forces de désagrégation sociale et diverses expressions de résistance – des vecteurs multidirectionnels qui demeurent ancrés dans les traits du paysage.

    Regardant vers le soleil levant, les habitant.e.s de San Mateo appellent la mer à gauche « la mer morte », et celle de droite « la mer vivante ». Sur la première, les gens sèment des bâtons blancs en bois, parfois éloignés de la côte de plusieurs dizaines de mètres, pour ancrer leurs cayucos, des canoës colorés d’une capacité de deux ou trois personnes, taillés dans un tronc, propulsés par la force de la rame et celle du vent. Avec des pièces de nylon cousues à la main à partir de bâches ou de sacs en plastique, les pêcheurs improvisent les voiles, hissées chaque aube pour la recherche de poissons. De l’autre côté, celui de la mer vivante, les rafales soufflent avec plus de vigueur et quand les conditions sont favorables, on peut voir les filets de pêche être tirés et placés depuis la rive avec l’aide d’un papalote, un cerf-volant. À San Mateo del Mar, on utilise le vent pour pêcher, les mangroves pour chercher des crevettes, le sable et les pierres pour chasser des crabes. On mange du poisson et des fruits de mer matin, midi et soir. Plusieurs fois par an, des pétales de fleurs sont laissés à la merci de la marée, pour rendre hommage à cet océan qui permet encore leur subsistance. La communauté vit du vent et de la mer, de ces deux mers. Ces eaux sacrées, nous dit-on, sont l’assise de leur travail et leurs rituels.

    Cinq villages occupent la péninsule. San Mateo est le quatrième, l’avant-dernier au bout de la péninsule. Comme beaucoup d’autres communautés du Mexique qui maintiennent leur héritage autochtone, il est petit : environ 75 kilomètres carrés de ville pour moins de quinze mille habitant.e.s, dont la plupart d’origine ikoots. Au centre, une placette accueille les assemblées du village, le siège des discussions publiques et de la prise de décisions. C’est là qu’advient le changement des autoridades – les personnes mandatées pour l’organisation du village -, un événement toujours accompagné de la cérémonie du passage du bâton de commandement, un exercice rituel où les gens prient à portes closes pendant une nuit entière pour reconnaître la rotation des responsabilités communautaires. Le lendemain, elles se rassemblent devant la mairie ou aux alentours, écoutant de près et de loin les mots en ombeayiüts, la langue locale. Là-bas, les habitant.e.s choisissent leur gouvernement à main levée avec un système tournant de cargos, de services à la communauté, qui depuis l’arrivée de l’État-nation et de la démocratie libérale, se juxtapose aux partis politiques de l’administration municipale. Cependant, selon la logique représentative de l’État, la participation politique est réduite à une visite occasionnelle aux urnes. Au sein de cette communauté, en revanche, la légitimité du président en charge ne dépend pas de son registre électoral, mais plutôt de l’accord collectif et du rituel de passage.

    L’assemblée et les mécanismes de prise de décisions associés sont des pratiques collectives fondamentales pour faire exister la communauté. Néanmoins, le commun ne se tisse pas seulement avec l’exercice de la parole et la gestion du pouvoir : il déborde les étroites limites du dialogue, du consensus et de la (dés)identification politique7. Le commun est acté au jour le jour, dans le travail quotidien, les cérémonies et les fêtes de villages. Témoins d’un de ces moments, nous nous retrouvons à six heures du matin à la « Maison du peuple ». Les rayons timides du soleil commencent à peine à dissiper l’abîme de la nuit. Pourtant, les hommes et les femmes du village sont déjà rassemblés depuis quelques heures pour contribuer à l’organisation de la « Fête de la Candelaria », l’une des festivités les plus importantes du pays, un mélange inouï d’héritage préhispanique, de liturgie chrétienne et de traditions autochtones. Une soixantaine de femmes vêtues de robes tissées avec la technique artisanale du telar de cintura est assise sur des chaises en plastique dans la cour du bâtiment. Leurs regards sont fiers, leurs cheveux soignés, laissant à découvert les rides que le soleil et le temps ont creusé sur leur bronzage. Le concert polychromatique de l’aube façonne les feuilles et la silhouette des troncs et des visages, ajoutant de la solennité au pliage de leurs habits. Plusieurs hommes, tous vêtus de pantalons malgré la chaleur, sont également assis, tandis que cinq autres sont debout et servent aux personnes qui sortent d’une petite salle un breuvage marron, transporté à deux mains dans des jícaras8. Une écume dense dépasse la circonférence des tasses : c’est l’atole de espuma, une boisson préhispanique à base de maïs qui a été préparée pendant la nuit par celles et ceux qui avaient assumé ce rôle pour collaborer à l’événement. À l’intérieur de la pièce, la pénombre règne. Des hommes et des femmes discutent devant une table, reçoivent les offres monétaires et notent minutieusement les montants sur un livre ouvert. À côté, contre un mur, se dresse un autel avec quelques bougies allumées, des fleurs, une croix chrétienne et le grand masque d’un serpent. C’est la rencontre de plusieurs mondes – l’expérience du fil tiré par les mains qui, ensemble, nouent leurs vies avec leurs paysages, leurs passés, leurs mondes et leurs destins.

    Le commun ne se tisse pas seulement avec l’exercice de la parole et la gestion du pouvoir : il est acté au jour le jour, dans le travail quotidien, les cérémonies et les fêtes.

    Tout le monde participe d’une manière ou d’une autre à garder en vie ces moments qui perpétuent la vie communautaire. Il s’agit de pratiques collectives que certain.e.s appellent depuis un moment la comunalidad – des pratiques qui rendent possible à la fois la subsistance des personnes, des lieux et des liens entre les un.e.s et les autres9. La comunalidad émerge en ce sens de la rencontre d’histoires parfois récentes, parfois ancestrales. Elle a des racines qui creusent les profondeurs de la terre, bien ancrées dans des anciennes coutumes et des souvenirs lointains, mais elle pousse aussi à partir de ses réactualisations constantes. Des rencontres passées qui donnent lieu à des rencontres futures et façonnent d’autres pratiques, d’autres présents. Ivan Illich avait bien remarqué que contrairement à l’homogénéisation de certain projets d’urbanisation et d’aménagement, l’habiter n’est pas un parking de corps transposables n’importe où dans un espace standardisé, mais plutôt une série de pratiques plurales, vernaculaires, attachées à leurs milieux d’existence10. Les langues, les usages, les mémoires, les reliefs topographiques et les êtres multiples qui peuplent ces paysages composent ensemble des trames communes, toujours singulières, jamais interchangeables. Le commun nomme ainsi moins un principe politique qu’un mode d’habiter qui ouvre et entretient des mondes pluriels.

    On a appris à San Mateo que ces mondes sont aussi riches que fragiles. Ces derniers temps se lèvent des menaces persistantes de mort, des menaces directes et explicites pour certaines des habitant.e.s ; et silencieuses et sous-jacentes pour les agencements communs. Chaque année, il y a moins de personnes consacrées à la prière ou capables d’assumer la charge de diriger l’organisation de la fête. Les jeunes, avec des possibilités toujours plus restreintes de continuer à vivre comme auparavant, partent au nord, vers les villes ou aux Etats-Unis. Celles et ceux qui restent ou retournent se retrouvent souvent mêlé.e.s à la dépendance des drogues fortes, comme le cristal, qui envahit la région. Les terres sont à leur tour toujours plus inaccessibles, avec des contrats privés qui érodent la gestion agraire communautaire. Pareil avec la pêche : les conflits prolifèrent du fait de la démarcation des zones de droits de pêche exclusifs et excluants. Même les assemblées sont fragmentées par l’intrusion des partis politiques. Ernesto de Martino parlait de la dissolution de ces attachements comme de ‘la perte ou la fin du monde’ : la destruction des liens qui nous tiennent ensemble11. Dans l’Isthme de Tehuantepec, nous avons pu observer comment la perte de ces mondes est étroitement liée à l’expansion de cet autre monde, dont les fermes éoliennes font partie.
    Les vecteurs dégénératifs de l’habiter colonial : partis politiques, cartels et entreprises d’aménagement

    « Vous allez prendre vos hamacs et les attacher aux poteaux des moulins. Leurs pales vont tourner, et vous deviendrez riches sans lever le petit doigt ! » – disaient les ingénieurs et les représentants des projets pour convaincre les paysan.ne.s de vendre leurs terres au projet. Les habitant.e.s se souviennent des ambassadeurs des compagnies transnationales et des délégués des bureaux gouvernementaux venus parler du développement des fermes éoliennes. Ils se sont présentés à l’école, à la mairie et dans les quartiers, avec des promesses d’un futur d’abondance, proposant de grosses sommes d’argent pour louer 50 ans avec une clause de renouvellement automatique les terres communales de San Mateo, de San Francisco ou celles autour de Juchitan. Le projet : installer des centaines d’éoliennes dans les alentours des localités ainsi que sur la Barra de Santa Teresa, une maigre frange de terre qui traverse la lagune, considérée comme un territoire sacré par les communautés adjacentes. Les promoteurs se promenaient de village en village, accompagnés de leurs gardes armés, pour inviter les paysan.ne.s à des réunions où l’alcool coulait à flots – sous l’influence de l’alcool, la fumée des illusions ou simplement de la nécessité économique, certain.e.s ont signé des contrats de vente ou de location avec les développeurs. À San Mateo on a offert environ 25 000 pesos par mois pour l’école. Une grosse somme, ou du moins ce qu’il paraît avant quelques calculs : “il y a environ 300 enfants, ça ferait quoi… 80 pesos par enfant ? Alors imaginez que chaque enfant vient d’une famille assez large, disons 6 minimum : les 25.000 pesos se réduisent à un peu plus de 10 pesos par personne… 10 pesos par mois… 10 pesos par mois pour perdre nos terres à jamais !” – disaient les habitant.e.s, fiers d’avoir réussi à repousser le projet.

    « Vous allez prendre vos hamacs et les attacher aux poteaux des moulins. Leurs pales vont tourner, et vous deviendrez riches sans lever le petit doigt ! »

    Au niveau des autorités et des institutions publiques, le capital engagé, les bénéfices escomptés ont fait de toute position de pouvoir un poste potentiellement corruptible : des votes ont été achetés pour prendre le contrôle sur l’administration, changer les réglementations d’usage du sol, ou pour contourner la supervision agraire ou environnementale. Des consultations délibérément mal informées, sans traduction dans les langues autochtones, reposant sur des outils numériques presque inexistants dans les communautés et sans quorum représentatif furent utilisées pour justifier les installations, en dépit même des inquiétudes soulevées dans la rue et les tribunaux.

    Cette intrusion est advenue à travers la collusion de l’industrie énergétique avec un écosystème d’acteurs que nous pourrions regrouper en trois grands groupes : les partis politiques et leurs postes dans l’administration, les cartels du crime organisé et leurs branches locales, et les compagnies de construction appartenant aux oligarchies régionales et nationales. Ces acteurs ont opéré chacun à leur manière comme des vecteurs dégénératifs, dirigeant l’injection de capital vers la désagrégation des communautés, fragmentant les pratiques qui faisaient tenir leurs mondes. Grâce à l’organisation collective, dans certains cas comme ceux de San Mateo del Mar ou de San Francisco, les parcs éoliens n’ont pas encore vu le jour, mais la présence de ces vecteurs était devenue perceptible dans le quotidien des habitant.e.s.

    D’abord, dans les pratiques d’organisation politique. Les assemblées ressentent désormais des divisions importantes : les conflits entre les groupes cherchant le pouvoir sont toujours plus fréquents et violents, et parfois des candidats externes aux communautés prennent des postes dans l’administration à travers des processus frauduleux, soutenus par tel ou tel parti politique, toujours favorables aux projets d’aménagement. En 2020, par exemple, San Mateo a vécu un de ces épisodes. Les habitant.e.s se souviennent en chuchotant du “Massacre” : au cours d’une assemblée communautaire, 15 personnes furent assassinées à coups de machette, bâtons, pierres et armes à feu par un groupe d’hommes cagoulés. L’événement remontait à 2017, quand une personne n’ayant pas accompli ses cargos força sa candidature au gouvernement de la municipalité en achetant des votes et sans être reconnue par l’assemblée. Une fois au pouvoir, des contrats permettant la privatisation et l’aménagement des terres ont été signés, déclenchant l’intensification des confrontations entre des groupes antagonistes au sein de la communauté. Dans d’autres lieux, comme San Francisco, les partis au pouvoir ont retiré des programmes d’assistance sociale aux familles d’un village, pour les diriger vers leurs partisans dans un autre village, creusant ainsi le conflit entre les deux communautés. On nous le dit à plusieurs reprises : dans une logique de représentation où le politique n’est qu’un marché de votes et un vacarme d’opinions, “les partis sont là pour ça : pour partir12, pour diviser”.
    Une guerre contre des manières de vivre et de s’organiser

    La création et la prolifération de groupes d’intimidation se propageant dans la région pour favoriser tel ou tel parti politique s’accompagne d’un renforcement des mafias locales qui parfois sont directement liées aux parcs éoliens – par exemple, dans la composition des corps de sécurité qui surveillent en continu les infrastructures ou en ce qui concerne les “groupes de choc13” qui sont mobilisés pour réprimer et intimider celles et ceux qui se manifestent contre le projet. Certaines entreprises deviennent donc des alliées des sicarios14de la zone : il y a quelques années, par exemple, des compagnies ont engagé un groupe de tueurs à gage. Aujourd’hui, ce même groupe a consolidé sa présence et opère désormais comme la branche locale de l’un des cartels du crime organisé les plus redoutés du pays : le Cartel Jalisco Nueva Generación. La collusion avec le pouvoir politique et le capital issu des projets de développement a donc permis d’augmenter le pouvoir et le marge de manœuvre des mafias locales, amenant plus de drogues, plus d’armes, achetant plus de politiciens et de policiers.

    Enfin, avec l’argent qui arrive par millions, la main sur les autorités corruptibles et sur les armes, les cartels et les développeurs ont impulsé ensemble la spéculation immobilière et industrielle dans la région. Ceci, à travers une modification du régime agraire, l’obtention de permis de construction et des titres des terrains concernés. Les nouveaux plans d’aménagement prévoient la construction d’un couloir industriel dont les éoliennes ne sont que l’avant-poste. C’est ainsi que les groupuscules du crime organisé, agissant avec les investisseurs venus d’ailleurs sont devenus eux-mêmes des sociétés entrepreneuriales, finançant la création de nouvelles sociétés de pêcheurs et d’éleveurs, créant des comités de « travailleurs organisés » en faveur des parcs ou contrôlant l’expansion de franchises très rentables partout dans la ville. À San Francisco, une nouvelle société de pêche essaie d’accaparer l’usage des eaux, alors qu’une entreprise entend imposer la construction des autoroutes non réglementaires, contre la volonté de l’assemblée locale. À San Mateo, les groupes derrière la violence et les abus d’autorité étaient liés à des entreprises d’aménagement mangeuses des terres. À Juchitan, on retrouve les noms des familles des cartels aux postes de pouvoir dans l’administration, ainsi qu’à la tête de franchises très lucratives. Les politiciens, les narcotrafiquants et les entrepreneurs se mêlent jusqu’à devenir indiscernables.

    “C’est une guerre contre nos manières de vivre et de nous organiser” – résuma l’enseignant zapotèque15 d’un lycée en expliquant la situation actuelle. Il y a deux décennies, le mouvement zapatiste avait déjà décrit l’expansion du Monde-Un de la marchandise comme une guerre contre la diversité irréductible des modes de vie qui peuplent la planète : leur anéantissement par uniformisation à la citoyenneté globale du consommateur universel ; leur déchirement par la fragmentation en des identités fixées et scindées16. Cette guerre porte aujourd’hui les drapeaux de la transition énergétique. Depuis leurs bureaux en Europe ou aux États-Unis, les banquiers distribuent tranquillement des crédits pour l’innovation technoscientifique et la gestion d’une planète propre et bien organisée. Les plus avant-gardistes commencent à déplacer leurs investissements vers des compagnies zéro charbon, projetant fièrement dans les salles de leurs gratte-ciels les vidéos de ces projets de technologie de pointe qui permettent de rêver d’un autre monde, un monde exactement comme celui d’aujourd’hui, c’est à dire, un monde sans attachements, où l’on est libre de vendre nos milieux d’existence et il n’y a pas d’autre appartenance que celle achetée avec l’argent ou gagnée par la violence, mais cette fois-ci aussi branché à la machine zéro charbon des parcs éoliens et des fermes solaires.

    Le mouvement zapatiste a déjà décrit l’expansion du Monde-Un de la marchandise comme une guerre contre la diversité irréductible des modes de vie qui peuplent la planète. Cette guerre porte aujourd’hui les drapeaux de la transition énergétique.

    En étudiant les plantations des Caraïbes, Malcom Ferdinand parlait de l’habiter colonial comme un mode d’habiter basé sur l’anéantissement de mondes-autres, leurs milieux de vie et d’organisation. L’Isthme de Tehuantepec montre la réactualisation et l’extension de ce mode d’habiter : une voie à sens unique, une transition, effectivement, mais une transition vers un seul mode d’habiter basée sur la prolétarisation et la spoliation. Et pourtant, comme face à toutes les guerres, il y a des expériences d’organisation et de résistance capables de semer des alternatives parmi les décombres. Comme ce fut rappelé à plusieurs reprises, après 500 ans de colonisation les communautés sont encore là, en train d’exister, de subsister et de résister.
    Résister : les nouveaux assemblages du commun

    Certains processus de lutte dans l’Isthme de Tehuantepec sont désormais connus à l’international. Les assemblées populaires et des peuples autochtones font partie des multiples plateformes d’organisation intercommunautaire permettant la coordination de contre-pouvoirs populaires, de brigades d’information, de ressources juridiques contre les entreprises et le gouvernement pour défendre la vie et le territoire. Dans certains cas, ce furent des processus fructueux, ralentissant ou même forçant l’abandon de certains méga-projets. Dans d’autres, ce fut un déchaînement de violence. Et pourtant, malgré les conditions extrêmes, les expériences de résistance et de réactualisation du commun se répandent : projets d’écoles, collectifs culturels et éducatifs de femmes, de radios, réhabilitations des écosystèmes…. Dans un des villages, un groupe de femmes conçoit des campagnes informatives sur les risques des méga projets extractivistes, soutient des actions de reforestation des mangroves, et réalise des peintures murales sur les questions de genre, de droits reproductifs et de changement climatique. Elles orchestrent aussi la construction d’un foyer d’organisation communautaire avec des ateliers de sciage et de menuiserie qui ont pour but de former les jeunes, récupérer les métiers artisanaux et ouvrir une alternative de vie qui permette de garantir leur subsistance sans émigrer, sans nourrir les rangs du travail exploité, et sans gonfler les cadres armés des cartels.

    Malgré les conditions extrêmes, les expériences de résistance et de réactualisation du commun se répandent : projets d’écoles, collectifs culturels et éducatifs de femmes, de radios, réhabilitations des écosystèmes….

    De l’autre côté de cette même région, une radio communautaire participe à sa façon à l’articulation du commun avec un format de diffusion où les habitant.e.s sont en même temps ses auditeur.rice.s et ses participant.e.s. Depuis le toit de l’école, une antenne rudimentaire attachée à des fils tendus en métal émet à quelques dizaines de kilomètres à la ronde de la musique, des discussions en direct sur les impacts de tel ou tel projet, des radio-romances et des campagnes d’information sur les sujets d’actualité concernant la vie locale. Il ne s’agit pas de la consommation d’un contenu venu d’ailleurs ou de l’usage d’un service impersonnel, mais de la participation collective à un outil convivial visant à promouvoir leurs langues et leurs traditions.

    Plus loin, l’assemblée communautaire a fondé une société de transport local, achetant des voitures pour faire l’aller-retour vers les villes les plus proches. Les habitant.e.s ont également créé une coopérative de tortillas pour à la fois partager le travail de production et réduire la dépendance des biens de consommation externes. Plus récemment a débuté l’installation d’une station de purification d’eau. Et, malgré le fait que depuis quelques années l’électricité a été coupée par un village voisin à cause des conflits pour la terre liés directement à l’expansion industrielle, on essaye de trouver des alternatives avec l’installation de petits panneaux solaires – des initiatives dont la taille contraste avec l’ampleur industrielle des fermes éoliennes.

    Enfin, dans une des villes de l’Isthme, au sein d’un quartier populaire marqué par la précarité et la violence, une maison communautaire est en train d’être construite. Des murs gris, en ciment brut, des câbles exposés, des chambres sans portes et des sols non carrelés coexistent avec des jeunes plantes, des colonnes stables, des cadres de portes en bois arqués et des volets de fenêtres solennels. Sous le plafond, des planches de bois précieux reposent alignées de manière impeccable sur des poutres monumentales. Et dans les murs, les corniches et les modillons laissent voir une espèce de soin et d’extravagance inespérée. C’est une maison érigée avec les décombres du tremblement de terre de 2017. Après la catastrophe, le collectif a parcouru les rues pour collecter les fragments d’histoires de la ville effondrée, afin d’aménager un espace dédié précisément à la reprise des liens collectifs.

    Ce sont ainsi des couches de souvenirs, les vestiges de bâtiments autrefois somptueux qui ont été repris par morceaux, déplacés et re-signifiés pour construire une autre maison pour héberger un autre avenir. À l’intérieur de ce chantier en cours, se dressait un autel rudimentaire avec une croix et deux larges portraits, l’un avec le visage d’Emiliano Zapata, l’autre avec celui du Che Guevara. C’était un autel dédié à la Santa Cruz de la Barricada. On nous a dit que cette festivité, invoquant les ancêtres et les esprits des montagnes et des rivières, déclenche la récupération, la transmission et la réinvention des traditions – une manière de retrouver le sol qui fait grandir le commun. Là-bas, la tradition n’existe pas sans résistance, et la communauté n’existe pas sans travail communautaire. L’essence ne précède jamais ses modes de subsistance.

    Une maison communautaire est en train d’être érigée avec les décombres du tremblement de terre. Ce sont des couches de souvenirs, les vestiges de bâtiments autrefois somptueux qui ont été repris par morceaux, déplacés et re-signifiés pour construire une autre maison pour héberger un autre avenir.

    Comme Zapata et le Che avec la Santa Cruz de la Barricada, le commun et les traditions se réactualisent toujours. Elles ne restent jamais simplement en arrière, elles ne visent pas uniquement l’avant, elles se transforment face à des menaces constantes et grâce à des rencontres avec les autres. C’est ainsi qu’on trouve le véritable pari d’autres mondes possibles. Face à l’aménagement, le réagencement : le commun qui se réinvente par un habiter singulier, non interchangeable. Dans l’Isthme de Tehuantepec, des assemblées, des blocages de rue, des campagnes de diffusion, des ateliers pour enfants, des radios communautaires, des rites et des fêtes populaires sont organisés pour affirmer que malgré l’avancée de l’ignominie – là-bas, ni le vent, ni la vie n’ont un prix.

    https://www.terrestres.org/2024/04/17/les-hurlements-du-vent-enquete-sur-lextractivisme-eolien-au-mexique
    #vent #énergie #énergie_éolienne #extractivisme_vert #capitalisme

  • 1874, la naissance de l’impressionnisme | ARTE - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=NhFkNAFD-y8


    Disponible jusqu’au 26/09/2024

    En 1874, Monet, Renoir, Degas et leurs camarades organisent leur première exposition collective en toute indépendance. Redonnant vie à ces jeunes peintres dressés contre l’académisme de leur époque, ce documentaire-fiction retrace l’avènement de la révolution impressionniste, en marge d’une exposition au musée d’Orsay. 

    En 1862, Claude Monet, jeune caricaturiste converti à la peinture de paysage par Eugène Boudin, débarque à Paris pour parfaire sa formation. Dans l’atelier de Charles Gleyre, l’indocile se lie d’amitié avec Alfred Sisley, Auguste Renoir et Frédéric Bazille. À une époque où le Salon officiel – qui n’expose que les œuvres adoubées par l’Académie des beaux-arts – constitue la principale voie de réussite, l’organisation du Salon des refusés, en 1863, éveille l’espoir du quatuor. Une œuvre au goût de scandale, en particulier, suscite leur admiration : Le bain (Le déjeuner sur l’herbe) d’Édouard Manet. Comme eux, Camille Pissarro, Edgar Degas, Berthe Morisot ou encore Paul Cézanne tentent de tracer leur sillon entre paysages croqués en plein air et scènes réalistes de la vie moderne. Tous vont être tour à tour refusés par le Salon, à l’image du provocateur Cézanne, systématiquement recalé des cimaises officielles. En 1869, ils se rassemblent derrière Manet dans le groupe dit « des Batignolles », fructueux choc de tempéraments et de styles, et envisagent de monter une exposition indépendante. Mais la guerre franco-prussienne, qui emporte Bazille en novembre 1870, puis la Commune de Paris stoppent leur élan. Il faudra attendre le 15 avril 1874 pour que le projet voie enfin le jour. Dans les anciens studios du photographe Nadar, au 35, boulevard des Capucines, une trentaine d’artistes présentent leurs réalisations, dont un grand nombre sont aujourd’hui considérées comme des chefs-d’œuvre. Détourné par un critique dédaigneux, le titre de l’un de ces tableaux, Impression, soleil levant, de Monet, donnera finalement son nom à une révolution picturale majeure. 

     

    Portrait de groupe 
    Cent cinquante ans après cette exposition fondatrice, dont on découvre ici une fascinante reconstitution inédite en 3D, Julien Johan et Hugues Nancy remontent aux prémices de cette incroyable aventure artistique et humaine, née dans une période de grandes mutations. Mêlées à de riches archives documentaires qui éclairent ce contexte historique, des scènes de fiction formidablement vivantes et élégantes, fondées sur leurs écrits, permettent d’approcher au plus près la vie et l’œuvre des « inventeurs » de l’impressionnisme. De leurs ateliers aux paysages qu’ils ont si splendidement transcrits sur la toile, ces séquences les croquent dans leur jeunesse assoiffée d’indépendance, en faisant la part belle à la personnalité et aux expérimentations de chacun. Une immersion dans l’une des pages les plus éblouissantes de l’histoire de l’art.

    Documentaire de Hugues Nancy et Julien Johan (France, 2023, 1h36mn)

  • Crise du logement : Le Sénat tire la sonnette d’alarme et appelle à une « loi de programmation » - Public Sénat
    https://www.publicsenat.fr/actualites/parlementaire/crise-du-logement-le-senat-tire-la-sonnette-dalarme-et-appelle-a-une-loi

    A l’issue de plus de quatre mois d’auditions, la mission d’information relative à la crise du logement du Sénat a rendu ses conclusions. Dans un rapport fleuve, elle alerte sur une « crise politique », et appelle à « agir rapidement et fortement », face à l’absence d’une « véritable réflexion d’ensemble » depuis 50 ans.

    « A trop vouloir économiser sur le logement, à trop compter sur un ajustement naturel par « la main invisible du marché », en attendant la baisse des prix, le gouvernement prend le risque d’être non pas un pompier, mais un pyromane dans une crise qui, j’en ai la conviction profonde, est politique parce qu’avec le logement on touche à l’essentiel », déclarait Dominique Estrosi-Sassone, présidente LR de la mission d’information relative à la crise du logement, à l’occasion de l’ouverture des travaux, en décembre dernier.

    Près de cinq mois plus tard, pas de changement de diagnostic, mais une confirmation pour les sénateurs : la crise du logement constitue bel et bien une « crise politique », qui constituera « un déterminant du vote lors des prochaines échéances électorales ». Ces derniers mois, la chambre haute s’est d’ailleurs fortement mobilisée, votant plusieurs propositions de loi en la matière, la dernière en date, le 9 avril dernier, portant sur la rénovation de l’habitat dégradé.

    • Autre piste, encore plus d’actualité avec l’approche des JO, les élus du palais du Luxembourg souhaitent s’attaquer à l’explosion de la location touristique, proposant de « donner aux maires les moyens de réglementer sévèrement les meublés de tourisme partout où ces locations provoquent un effet d’éviction sur l’habitat permanent et sont devenues un véritable produit financier ». A cet égard, une proposition de loi en la matière sera prochainement examinée au sein de la chambre haute, dont la rapporteure au Sénat est la sénatrice LR de la Haute-Savoie, Sylviane Noël.

    • Je sais plus où on a lu ou entendu ça très récemment, je sais plus si c’était dans un article ou une vidéo genre Blast, mais qui disait que quand on travaille sérieusement en petit comité sur un unique sujet dédié, avec les sources de plein d’experts de ce sujet, pendant plusieurs mois sur le même sujet, et bien qu’on soit un anonyme de la politique (convention pour le climat, 150 tirés au sort), ou de droite (dans les groupes de travail sénatoriaux par ex comme ici), on finit mécaniquement par sortir des propositions de gauche.

  • Le romancier américain Paul Auster, auteur de la « trilogie new-yorkaise », est mort à l’âge de 77 ans | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/culture-loisirs/le-romancier-americain-paul-auster-est-mort-a-lage-de-77-ans-6575707.ph


    Paul Auster (ici en septembre 2017) est mort ce mercredi à l’âge de 77 ans. (EPA-EFE/J.P.GANDUL)

    Le romancier américain Paul Auster est mort ce mercredi. Il avait 77 ans.

    Paul Auster, auteur américain prolifique de romans, poèmes et films propulsé sur la scène littéraire internationale par sa « Trilogie new-yorkaise », est mort de complications d’un cancer du poumon à l’âge de 77 ans, a annoncé le New York Times ce mardi. Paul Auster est mort à son domicile de Brooklyn, à New York, aux États-Unis, a indiqué le quotidien, qui cite une amie du romancier, Jacki Lyden.

    Cette dernière l’a ensuite confirmé dans un email à l’AFP. « Paul s’est éteint ce soir, chez lui, entouré de ses proches ». Le diagnostic de son cancer avait été annoncé l’an dernier par son épouse, l’écrivaine Siri Hustvedt.

    Traduit dans une quarantaine de langues
    Né en 1947 dans l’État du New Jersey, Paul Auster est devenu une icône littéraire de New York. Auteur de plus d’une trentaine de livres, il a été traduit dans plus de 40 langues. Plusieurs de ses romans creusent le thème du hasard et des coïncidences qui changent le destin de ses personnages.

    Ce descendant de juifs ashkénazes a étudié à l’Université Columbia de New York la littérature française, italienne et britannique. Après ses études, il vit à Paris de 1971 à 1975 et traduit des poètes français, mais il doit multiplier les emplois avant de pouvoir vivre de ses livres. L’héritage de son père mort en 1979 lui permet de se consacrer à l’écriture.

    Il s’est fait connaître en 1982 avec « L’invention de la solitude », un roman autobiographique où il tente de cerner la personnalité de son père. Le romancier perce en 1987 sur la scène internationale, notamment en Europe, avec sa « Trilogie new-yorkaise », un roman noir qui s’inspire du genre policier et qui lui a donné une tournure philosophique.

    Vénéré en France, son « deuxième pays »
    Également scénariste, Paul Auster a contribué au film « Smoke », qui dresse le portrait d’âmes perdues gravitant autour d’un débit de tabac de Brooklyn, et sa suite « Brooklyn Boogie », deux films qu’il réalise avec Wayne Wang. Parmi ses autres œuvres à succès figurent notamment « Moon Palace », « Le Livre des illusions » et « Brooklyn Follies ». Écrivain vénéré en France qu’il considère comme son « deuxième pays », il reçoit le Prix Médicis étranger pour le « Léviathan » en 1993. Démocrate affiché, il a dénoncé dans l’un de ses livres, les années Bush.

    En avril 2022, il avait perdu son fils Daniel Auster, 44 ans, qu’il avait eu avec l’écrivaine Lydia Davis, sa première épouse. Il était mort d’une « overdose accidentelle » à New York après avoir été inculpé d’homicide involontaire pour le décès fin 2021, également par overdose, de sa fille Ruby, âgée seulement de dix mois. Malgré un cancer diagnostiqué la même année, Paul Auster achève un dernier livre à la tonalité nostalgique, « Baumgartner ».

  • À Salon, le ministre promet de « libérer les élus » des contraintes du logement social - Marsactu
    https://marsactu.fr/a-salon-le-ministre-promet-de-liberer-les-elus-des-contraintes-du-logement-

    À quelques jours de la présentation de son premier projet de loi, le ministre du Logement #Guillaume_Kasbarian a rencontré des maires sanctionnés par l’État pour leur nombre trop faible de logements sociaux. Son texte promet de desserrer ce cadre, vu comme un frein à la production.

    Le même nuisible en chef prônait l’incarcération des locataires mauvais payeurs.

    #paywall... #logement #logement_social

    • Oh, quelle surprise, aller faire de la démagogie droitière en région PACA, et promettre aux vieux fafs qu’on ne va pas leur imposer d’habiter trop près des pauvres, des jeunes et des arabes.

      (Au même moment, Ciotti est obligé de mettre la Morano sur la liste des Européennes, parce qu’il faut surenchérir sur la droite.)

    • Visite « SRU » du ministre du logement à Pélissanne et Salon-de-Provence. - Le Régional
      https://mesinfos.fr/13330-pelissanne/visite-sru-ministre-du-logemement-pelissanne-salon-de-provence-198259.html


      Aurélien VOIRIN - Le ministre chargé du Logement, Guillaume Kasbarian, entouré du préfet Christophe Mirmand et de la présidente Martine Vassal, aux côtés du député Jean-Marc Zulesi.

      Un projet de loi clivant qui vise à accélérer le parcours résidentiel...
      Pour rappel, 14 millions d’euros ont été versés, cette année, par 67 maires du territoire (sur 95 communes en carence), au titre de pénalités pour non-respect des objectifs SRU de 25% de logements sociaux. Raison pour laquelle, avec une moyenne globale de seulement 14% de logements sociaux, ces maires provençaux réclament « davantage de souplesse et de confiance de la part des services de l’État, afin de parvenir à libérer du foncier constructible », dans un contexte à venir de « Zéro Artificialisation Nette des sols (ZAN) » en 2050.

      Le projet de loi présenté vendredi prochain par le ministre du Logement et natif de Marseille, Guillaume Kasbarian, pourrait donc cliver la classe politique, en introduisant, à nouveau, une possibilité pour les maires concernés de « prioriser les profils de peuplement » des logements sociaux de leur commune. Un quart des objectifs SRU prendrait dorénavant en compte la construction de « logements intermédiaires ». Tandis que « l’évolution des revenus des résidents, après leur entrée en logement social, serait contrôlée chaque année », dans l’éventualité de les soumettre à un surloyer ou bien à un départ dudit logement social.

      ...mais des élus locaux qui préféreraient libérer du foncier constructible
      En tant que 1er vice-président d’Aix-Marseille-Provence Métropole délégué à l’aménagement du territoire (SCOT, PLUi) et au suivi de la loi 3DS, Pascal Montécot a, pour sa part, évoqué l’élaboration, souhaitée et concertée à l’échelle métropolitaine, d’une sorte de « Banque foncière » qui permettrait aux maires d’être solidaires entre-eux, en « mutualisant leurs projets de construction » de logements (et donc également la répartition de leurs quotas SRU ?).

      Tous les droits à construire seraient ainsi « mixés à l’échelle de la Métropole », via le futur Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) dont la validation est prévue en 2025, ce qui apporterait « plus de souplesse dans la mise en oeuvre du 0% d’artificialisation nette », selon David Ytier. Une proposition locale que le député Jean-Marc Zulesi (LREM) entend bien défendre au niveau national, dans l’optique que le ministre du Logement, Guillaume Kasbarian, l’incorpore à son projet de loi, dès vendredi prochain.

      En définitive, cette divergence de point de vue entre l’État et les élus de Provence, pendant que Marseille tente d’encadrer ses loyers, serait-elle bientôt sur le point de se... déconstruire ?

    • Ce que devrait contenir la proposition de réforme « Kasbarian »  :
      Selon le ministre chargé du Logement, Guillaume Kasbarian, sa proposition de réforme de la loi SRU (passage au Parlement prévu en juin) devrait encore accroître la souplesse octroyée précédemment par les lois 3DS et ELAN, en introduisant les dispositions suivantes :

      – Ouverture du dispositif SRU à « l’intégration de Logements Locatifs Intermédiaires (LLI) dans les modes de calcul », avec possibilité de couvrir jusqu’à 25% du volume des quotas.
      – "Réduction des délais de construction". (Actuellement, une requalification urbaine d’un quartier comme celui de Lurian à Salon-de-Provence nécessite jusqu’à 20 années de procédures et travaux...)
      – Accélérer le parcours résidentiel en favorisant la rotation des flux de citoyens éligibles aux logements sociaux. Le concept de « logement social à vie » devrait être remis en question par un « contrôle annuel renforcé des évolutions de revenus », après l’entrée en logement social.
      – Introduction de nouvelles mesures pour un accès facilité à la propriété, dans « une logique de flux SRU ».
      – Rétablissement d’une possibilité pour les maires de « prioriser certains dossiers de candidature » aux logements sociaux de leur commune, afin de « maîtriser les profils de peuplement », au bénéfice de leurs administrés éligibles. (À mettre en perspective avec la rénovation urbaine en cours, incluant un relogement dans l’intervalle, des quartiers périphériques de Marseille...)
      – Faciliter le « recyclage de la ville sur la ville », c’est-à-dire la requalification urbaine de quartiers ou de friches industrielles obsolètes.
      – Renforcer le rôle des Établissements Publics Fonciers (EPF) en matière de préemption, avec une « nouvelle feuille de route de 17 000 logements à construire, pour 1 milliard d’euros » de budget afférent.
      – Poursuivre les « expérimentations en cours sur l’encadrement des loyers, avec évaluation à terme de leurs effets positifs ou négatifs » réels.
      – Lever le maximum de contraintes à la construction de logements, avec possibilité de « transférer, sous certains conditions, l’autorisation préfectorale vers les maires ».

  • ’This Weaponization Is Meant to Shift Focus Away From Gaza’: - FAIR
    https://fair.org/home/this-weaponization-is-meant-to-shift-focus-away-from-gaza

    S: I mean, I’m Jewish. I’m fairly observant. I was at a Seder last night. When people say the pro-Palestinian movement is antisemitic, they’re lying. I’m just flat-out saying I think a lot of people, on some level, know that this isn’t about Jews. This isn’t about Judaism. It’s about the fact that Israel is committing a #genocide in our people’s name. And if you support it, that is going to lead people to make a bunch of bad inferences about you, because you’re vocally supporting a genocide.

    This weaponization is meant to shift focus away from #Gaza, away from Palestine, the people who are being massacred, the people whose bodies they found in a mass grave at a hospital yesterday. The point is to distract from the fact that there is no moral case to defend what Israel was doing. So the only thing that Zionists have going for them is just smears, attacking the movement, tone-policing, demanding we take stances that they’re never asked to take. No one ever asks pro-Israel protestors, “Do you condemn the Israeli government ,” because Israel is seen as a legitimate entity.

    #ignominies #sionisme #mensonges

  • #cocarto

    cocarto est un outil de saisie collaborative de données structurées et géospatialisées.

    Pas besoin d’être spécialiste pour créer une base de données cohérente et réutilisable :

    - Une carte est composée de plusieurs couches d’objets géographiques homogènes : des points, tracés, polygones, territoires administratifs.
    - Chaque couche définit des attributs typés : nombres, texte, dates, liste, booléens, images…

    cocarto garantit la validité des données saisies. Il est impossible de mettre du texte pour un attribut booléen ou un nombre.
    Les territoires administratifs sont référencés : pas d’ambigüité sur le code postal ou INSEE, ou sur l’orthographe.


    cocarto est pensé pour le travail d’équipe.

    Quand vous travaillez à plusieurs sur la même carte, les contributions des uns et des autres apparaissent en temps réel.
    Vous contrôlez de façon précise qui peut accéder à vos données : en lecture seule, en écriture, ou en contribution ponctuelle…
    À venir :

    - gestion de l’historique des modifications et retour en arrière ;
    - import, export, réimport…
    - et beaucoup d’autres choses.

    https://cocarto.com
    #cartographie_collaborative #crowdsourcing #cartographie #géolocalisation #co-cartographie

    • Le crowdsourcing avec cocarto

      cocarto est un outil pour faciliter la saisie collaborative et en temps réel de données géoréférencées. C’est un logiciel libre, mais il existe un support payant.

      Ce #guide s’adresse aux personnes qui souhaitent mettre en place un système permettant à des utilisateurs qui ne sont pas des experts de la géomatique de faire des signalements.

      Par exemple :

      - Signaler un danger pour les cyclistes
      - Faire remonter un dépôt sauvage d’encombrants
      - Partager des photographies d’observation d’un animal sauvage

      Pour des besoins plus poussés, QField est plus complet. Le guide d’installation du serveur vous mettra le pied à l’étrier.

      Voici le scénario proposé :

      - Un ou une admin crée le formulaire pour guider la saisie des informations souhaitées
      - Les contributeurs et contributrices :
      reçoivent un lien à ouvrir sur le téléphone,
      n’ont pas à se créer de compte,
      utilisent la géolocalisation de leur téléphone,
      peuvent prendre des photos.
      - L’admin exporte ces données vers un service professionnel de cartographie

      https://geotribu.fr/articles/2024/2024-03-18_crowdscourcing_avec_cocarto

      #manuel #how_to

  • Quand Einstein et Arendt dénonçaient le « fascisme » en Israël - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2024/04/30/quand-einstein-et-arendt-denoncaient-le-fascisme-en-israel

    Dès 1948, certains fondateurs d’Israël étaient déjà dénoncés, non seulement comme étant des criminels de guerre, mais aussi comme des fascistes. Un mot lourd de sens, à la sortie immédiate de la Seconde Guerre mondiale, de la part d’une génération qui connait dans sa chair le sens de la barbarie, au lendemain de la Shoah. L’usage du terme “fascisme” est encore plus fort puisqu’il est utilisé par de grands intellectuels juifs, qui savent parfaitement de quoi ils parlent, notamment Albert Einstein, plus grand physicien du siècle, et Hannah Arendt, spécialiste du totalitarisme.

    En effet, dans une tribune publiée dans le New York Times à la fin de l’année 1948, de grandes figures scientifiques et intellectuelles protestent contre la venue de Menahem Begin aux USA. Cette année là, l’État israélien vient de naître dans le sang des palestiniens et Begin, sioniste de droite qui sera plus tard Premier Ministre d’Israël, vient affirmer son existence politique dans la première puissance occidentale.

    Begin n’est pas n’importe qui : il est non seulement l’un des fondateurs d’Israël, mais il est à l’origine du Likoud, le parti actuellement au pouvoir, celui de Netanyahou. En 1948, tout semble déjà dénoncé clairement dans cette tribune : les idées d’extrême droite, les méthodes « fascistes », le « mysticisme religieux » et le « suprémacisme racial » de ce courant fondateur, qui s’est imposé à la tête d’Israël par la suite. 76 ans après, cette description semble plus vraie que jamais.

    Pourtant, aujourd’hui en France, utiliser les mots signés par Einstein et Arendt pourrait conduire à des poursuites pour « apologie du terrorisme ».

    • Je pense que c’est pour ça, d’entrée de jeu, que la question qui nous a été posée à toustes après le 7 octobre a été : tu condamnes le hamas ? Dit : tu condamnes le hamas ! Nous savons comment Israël a été fondé. Pourtant, la première chose qui te vient à l’esprit après un massacre c’est pas de condamner c’est d’être horrifié, abasourdi. Dans ce cas précis, ce qui m’est venu après c’est la terreur . Terreur de la réponse qui allait être faite par Israël. J’étais loin de penser que ça irait aussi loin. Le cynisme de Netanyahu dans ses allocutions est du haut de gamme, son but tuer tous les Palestiniens. C’est clair il a tous les droits.

    • 1er septembre 2021
      Quand Einstein appelait “fascistes” ceux qui gouvernent Israël depuis 44 ans...
      https://www.legrandsoir.info/quand-einstein-appelait-fascistes-ceux-qui-gouvernent-israel-depuis-44

      (...) Et quid de celui qui a occupé le plus longtemps le poste de premier ministre d’Israël, le président du Likoud Benyamin « Bibi » Netanyahou ? Sort-il lui aussi de la même matrice « fasciste » qui a engendré Begin, Shamir et les autres dirigeants israéliens d’extrême-droite ? Bien que beaucoup plus jeune d’eux, Netanyahou peut afficher des rapports directs et même familiaux avec les tendances les plus extrémistes et carrément fascistes – et plus tard, scissionnistes – du sionisme « Révisionniste » déjà très droitier, inspiré, fondé et dirigé par Ze’ev Jabotinsky il y a un siècle. En effet, le père de « Bibi », qui a servi de secrétaire de Jabotinsky, a suivi Abba Ahimeir quand celui-ci est entré en conflit avec Jabotinsky qui a rejeté sa proposition de devenir un... Mussolini juif a la tête d’un parti sioniste clairement fasciste (3). Étroit collaborateur de cet idéologue et théoricien fasciste, le père de « Bibi » a dirigé les publications de l’organisation de Ahimeir, lequel a noué des liens assez étroits avec l’Italie fasciste de Mussolini mais il n’a jamais réussi la même chose avec l’Allemagne nazie bien qu’il n’ait pas hésité à faire l’éloge d’ Hitler en 1933 !

      Bien qu’il n’ait jamais eu une importante base populaire, Ahimeir a influencé directement ou indirectement ceux qui ont façonné l’Israël actuel. Ce n’était pas seulement que son culte de la violence la plus brute, son extrême nationalisme et ses théories racistes aient imprégné des organisations comme l’Irgoun de Menahem Begin. C’est que le fondateur de l’organisation Stern a été son « enfant spirituel », comme d’ailleurs l’était aussi son chef militaire, le futur premier ministre d’Israël Yitzhak Shamir. C’est que Benzion Netanyahou, qui a été « élève » et étroit collaborateur de Ahimeir, a influencé comme nul autre son fils Benyamin. Et peut être pas seulement son fils mais aussi le fils de son fils, son tristement célèbre petit-fils Yair Netanyahou qui défraie la chronique par ses scandales, les caricatures antisémites qu’il publie et ses sympathies néofascistes payées en retour par les néofascistes Allemands et Américains qui l’appellent « frère » et le considèrent comme leur héros !
      (...)

      https://seenthis.net/messages/928160
      https://seenthis.net/messages/276721

  • VRAI OU FAUX. Blocage de Science Po Paris : des étudiants ont-ils fait un salut nazi, comme le montre une photo publiée sur les réseaux sociaux ?
    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-vrai-du-faux/vrai-ou-faux-blocage-de-science-po-paris-des-etudiants-ont-ils-fait-un-


    On s’en fout de la vérité, sur CNews, ça va devenir une info qui ne sera jamais démentie et tout comme Trump prenait des décisions après avoir regardé un truc sur Fox News, Darmanin, Pécresse et les autres vont se dépêcher de sanctionner sur la base d’infox qu’ils vont eux-même propager.
    C’est comme ça que ça marche, le totalitarisme.

    C’est faux, l’image a été générée par l’intelligence artificielle. C’est même écrit en petit, en bas à droite de la photo. En y regardant de plus près, on remarque aussi que les doigts et les sourcils des étudiants ne sont pas bien dessinés. L’image a été créée de toute pièce et publiée par un compte qui se veut parodique, « C’est pas de l’info ». Sur X, le compte se décrit comme « numéro 1 sur la grossière désinformation ». L’image des étudiants a d’ailleurs été postée pour la première fois accompagnée d’un « #parodie ».

  • Les ressorts d’un massacre
    https://laviedesidees.fr/Gilles-Havard-Les-Natchez

    Le massacre rituel commis par les Natchez à l’encontre de plusieurs centaines de colons français en Louisiane, le 28 novembre 1729, est le point de départ d’une #violence coloniale exercée sur une tribu jusqu’à sa quasi-disparition.

    #Histoire #anthropologie #sacré #Amérindiens #Amérique_du_Nord
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240430_natchez.pdf

  • Far-right MK Smotrich: No half-finished work. Rafah, Dir al-Balah, Nuseirat - total obliteration
    (dans le live du jour, accessoirement, il n’est pas seulement MK, il est ministre des finances)
    Israel-Hamas War Day 207 | Israel-Hamas War Day 207 | Netanyahu Vows Israeli Invasion of Rafah ’With or Without’ Hostage Deal as War Cabinet Meeting Called Off - Israel News - Haaretz.com
    https://www.haaretz.com/israel-news/2024-04-30/ty-article-live/u-s-does-not-believe-icc-has-jurisdiction-to-issue-warrants-against-israeli-officials/0000018f-2cb3-dc45-a78f-3efb99c00000

    Far-right MK Smotrich: No half-finished work. Rafah, Dir al-Balah, Nuseirat - total obliteration
    Israeli Finance Minister and Cabinet Member Bezalel Smotrich commented on the Hamas negotiations, and said that Israel is “conducting negotiations with those who should no longer exist.”

    He called to defeat Israel’s enemies, saying “there can’t be half-finished work. Rafah, Dir al-Balah, Nuseirat - total obliteration. ’Now go and smite Amalek’ from under the sky - there is no place under the sky.”

    #effacer_Amalek

  • Surveillance et #Hadopi : la justice européenne enterre un peu plus l’anonymat en ligne – La Quadrature du Net
    https://www.laquadrature.net/2024/04/30/surveillance-et-hadopi-la-justice-europeenne-enterre-un-peu-plus-lanon

    Dans son arrêt du 30 avril 2024, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) vient de rendre sa décision concernant la légalité du système de surveillance massif de la Hadopi. Cet arrêt est décevant. La CJUE tempère très fortement sa précédente jurisprudence, au-delà du cas de la Hadopi. En considérant désormais que l’accès aux adresses IP n’est pas sensible, elle admet la possibilité de surveiller massivement Internet.

    La Cour de justice de l’Union européenne vient d’autoriser l’accès massif et automatisé à l’adresse IP associée à l’identité civile et au contenu d’une communication. Le tout pour des finalités triviales et sans contrôle préalable par un juge ou par une autorité administrative indépendante.

    L’arrêt du 30 avril 2024 est un revirement de jurisprudence. La CJUE vient d’autoriser un accès massif aux adresses IP associées à l’identité civile de l’internaute. Les polices de toute l’Europe, après une décennie de combat où les États ont délibérément choisi de ne pas appliquer les nombreuses décisions précédentes de la CJUE, viennent de l’emporter. C’est une prime à l’abus, un signe très fort lancé aux pays autoritaires : la CJUE admet qu’elle finira par changer sa jurisprudence si ses décisions ne sont pas appliquées. C’est un affaiblissement inquiétant de l’autorité de la Cour face à la pression des États membres.

    Alors qu’en 2020, la CJUE considérait que la conservation des adresses IP constitue une ingérence grave dans les droits fondamentaux et que ces dernières ne peuvent faire l’objet d’un accès, associé à l’identité civile de l’internaute, seulement dans des cas de criminalité grave ou d’atteinte à la sécurité nationale, tel n’est aujourd’hui plus le cas. La CJUE renverse son raisonnement : elle estime désormais que la conservation des adresses IP n’est, par défaut, plus une atteinte grave aux libertés fondamentales, et que dans certains cas seulement cet accès porte une ingérence grave qu’il faut entourer de garanties.

  • Derrière la « simplification » du bulletin de salaire, une offensive antisociale - L’Humanité
    https://www.humanite.fr/social-et-economie/bruno-le-maire/derriere-la-simplification-du-bulletin-de-salaire-une-offensive-antisociale

    Lors de la présentation de son plan de simplification administrative, mercredi 24 avril, Bruno Le Maire avait convoqué Ubu et Kafka pour justifier son grand nettoyage des démarches des entreprises. Il aurait plutôt dû se référer à Milton Friedman et Denis Kessler, tant le maître à penser du néolibéralisme et le pourfendeur du programme du Conseil national de la Résistance ont guidé les propositions du locataire de Bercy pour amoindrir les droits des salariés.

  • La CPI va-t-elle émettre un mandat d’arrêt contre Nétanyahou ?
    https://www.courrierinternational.com/article/conflit-la-cpi-va-t-elle-emettre-un-mandat-d-arret-contre-net

    Israël était déjà visé par une procédure lancée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice. Désormais, les responsables politiques et militaires israéliens craignent de faire sous peu l’objet de mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale. Le quotidien israélien “Ha’Aretz” fait le point.

    L’information selon laquelle Karim Khan, procureur général de la Cour pénale internationale [CPI], à La Haye, serait sur le point d’émettre des mandats d’arrêt contre de hauts responsables israéliens soupçonnés de crimes de guerre à Gaza, n’aura sans doute pas surpris outre mesure Gali Baharav-Miara, la procureure générale d’Israël. D’autant que cela fait plusieurs semaines que le ministère de la Justice [israélien] et les juristes de Tsahal se démènent pour empêcher que cela ne se produise.

    Le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, les États-Unis et d’autres États occidentaux [alliés d’Israël] s’efforcent eux-mêmes et par des manœuvres dilatoires de convaincre Karim Khan de reporter, voire d’empêcher, l’émission de mandats d’arrêt internationaux. Mais il n’est pas sûr que ces efforts portent leurs fruits.

    En privé, de nombreux dirigeants israéliens admettent craindre que ces mandats d’arrêt soient émis dès cette semaine contre Nétanyahou, le ministre de la Défense, Yoav Gallant, et le chef d’état-major de Tsahal, Herzi Halevi. Les responsables de rang inférieur seraient, quant à eux, épargnés.

    Contrairement à la Cour internationale de justice [CIJ], qui a entendu la plainte déposée par l’Afrique du Sud contre Israël et qui traite les différends entre États, la CPI traite les procédures contre des personnes. À l’instar des États-Unis, de l’Inde, de la Chine, de la Russie, de l’Iran et de la plupart des États arabes, Israël reconnaît la compétence de la CIJ mais pas celle de la CPI.
    Pas moins de 124 États contre Israël ?

    Si des mandats d’arrêt sont émis, les États qui reconnaissent la compétence de la CPI seront théoriquement tenus d’appréhender les accusés s’ils entrent sur leur territoire et de les livrer à La Haye. À ce jour, 124 pays reconnaissent la CPI, parmi lesquels tous les États membres de l’Union européenne, la plupart des États africains et latino-américains, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, ainsi que deux États arabes : la Jordanie et la Tunisie.

    Aucun mandat d’arrêt international n’a jamais été émis contre des responsables israéliens. Mais, aujourd’hui, selon l’ancien procureur général adjoint d’Israël Roy Schondorf, “ce risque est devenu plus crédible et pourrait en outre déboucher sur des mesures concrètes à l’encontre d’Israël, comme un embargo sur les armes ou des sanctions économiques”. (...)

    #CPI

    • Si Karim Khan fait ça, ça sera un splendide cas de « From Zero to Hero ». (Même si j’en doute un peu, le gars est inexistant sur Gaza depuis des mois.)

      J’ai du mal à trouver des sources sur ces arrestations. Et même quand c’est sourcé (« des responsables israéliens », les types disent plutôt s’« attendre », « craindre » ou « se préparer », mais pas être au courant de manière définitive).

    • Ils s’énervaient moins quand la CPI s’en prenait à Poutine !

      https://spanish.almanar.com.lb/965252

      Michael McCaul, presidente del Comité de Asuntos Exteriores de la Cámara de Representantes, también anticipó la presentación de un proyecto de ley de la Cámara que refleja la propuesta del senador Tom Cotton de imponer sanciones a los funcionarios de la CPI que forman parte de investigaciones dirigidas a EEUU y sus socios, dijo a Axios.

      El representante Brad Sherman también dijo que EEUU debería “pensar si seguimos siendo signatarios” del Estatuto de Roma, el tratado que estableció la CPI. “Tenemos que pensar en hablar con algunos de los países que han ratificado (el tratado) para ver si quieren apoyar a la organización”, dijo.

      Los legisladores demócratas proisraelíes, el representante Ritchie Torres y el senador John Fetterman, también han expresado su preocupación por posibles órdenes judiciales, instando a que tanto el Congreso como el presidente estadounidense Joe Biden tomen medidas para bloquearlas.

      “Sé que el Congreso garantizará consecuencias para una decisión tan absurda”, dijo Sherman en una publicación en una plataforma de redes sociales.

      El presidente de la Cámara de Representantes de EEUU, Mike Johnson, ha criticado las posibles órdenes de arresto calificándolas de “vergonzosas” e “ilegales”, advirtiendo sobre graves repercusiones si no se abordan.

      “Si la administración Biden no la cuestiona, la CPI podría crear y asumir un poder sin precedentes para emitir órdenes de arresto contra líderes políticos, diplomáticos y personal militar estadounidenses”, dijo Johnson.

      Instó a la administración Biden a “exigir inmediata e inequívocamente que la CPI se retire” y “utilice todas las herramientas disponibles para prevenir tal abominación.”

  • Israël-Palestine. « De la rivière à la mer, Israël mène la même guerre »
    Par Orly Noy, Article publié sur le site +972 le 26 avril 2024 ; traduction rédaction A l’Encontre
    https://www.972mag.com/israel-gaza-war-apartheid-river-to-sea
    http://alencontre.org/moyenorient/palestine/israel-palestine-de-la-riviere-a-la-mer-israel-mene-la-meme-guerre.html

    Lors d’un entretien à propos de l’économie israélienne avec le journal économique The Marker [membre du groupe Haaretz] en 2012, Benyamin Netanyahou s’est vanté, dans ce qui est devenu depuis une sorte d’expression idiomatique, que « si vous excluez les Arabes et les ultra-orthodoxes, [Israël est] en pleine forme ». Aujourd’hui, le Premier ministre semble affiner encore ce slogan : si l’on exclut tous les peuples, nous sommes en pleine forme.

    Netanyahou n’est pas le seul à le penser. Depuis l’attaque du 7 octobre et la guerre d’anéantissement qui s’en est suivie à Gaza, la droite israélienne est euphorique. L’attaque de missiles iraniens il y a deux semaines a encore réussi à détourner notre regard de Gaza, à limiter les critiques internationales sur les crimes d’Israël et même à susciter un regain de sympathie pour l’Etat.

    Pendant un moment, les Israéliens ont pu à nouveau se regarder dans le miroir et faire semblant de voir le reflet d’une victime chérie, au lieu d’une brute indisciplinée, vengeresse et meurtrière. Pourtant, la catastrophe qu’Israël inflige à Gaza n’a pas disparu, et une intervention dans la ville de Rafah, si elle était menée à bien, ramènerait probablement les scènes d’apocalypse de Gaza à la une des journaux.

    Et lorsque l’attention mondiale reviendra, il est essentiel de ne pas tomber dans la fausse croyance, comme celle épousée par le premier ministre il y a dix ans, selon laquelle Gaza existe dans un univers parallèle, sa destruction se produisant dans le vide. Au contraire, l’assaut contre la bande de Gaza fait partie intégrante de la logique organisationnelle du régime d’apartheid israélien entre le fleuve et la mer – un régime dont de nombreux Israéliens espèrent qu’il restera en « grande forme » après la fin de la guerre. (...)

  • « À l’hôpital, des patients meurent tous les jours par erreur » | Matthieu Slisse
    https://www.mediacites.fr/enquete/lyon/2024/04/24/a-lhopital-des-patients-meurent-tous-les-jours-par-erreur-le-cri-dalarme-

    Les erreurs médicamenteuses causent plusieurs centaines de morts chaque année. Loin d’être accidentelle, cette hécatombe doit tout aux défaillances du système de soin. Pharmacien au sein de l’hôpital public lyonnais, Bruno Charpiat lance l’alerte depuis des années. Notre enquête en deux volets lève le voile sur ce scandale sanitaire méconnu. Source : Médiacités

  • College students aren’t having enough sex — so they’re turning to anti-Israel protests: NYU professor
    https://nypost.com/2024/04/27/us-news/nyu-professor-says-hamas-loving-students-need-to-have-more-sex

    NYU professor Scott Galloway said that college campuses were increasingly becoming reminiscent of Nazi Germany — and attributed the reason partly to young people not having enough sex.

    “We need to enjoy sex,” Galloway offered to some initial confusion during an appearance on “Real Time” with Bill Maher Friday.

    “I think part of the problem is young people aren’t having enough sex so they go on the hunt for fake threats and the most popular threat through history is [antisemitism].”

    • Tout juste hier dans le même tabloïd, d’autres « expert » avaient une autre explication…

      COVID shutdowns, isolation to blame for pro-Palestine protests, experts say
      https://nypost.com/2024/04/28/us-news/blame-the-pandemic-for-pro-palestine-demonstrations

      Campus protesters roiling colleges across the nation are part of a generation shaped by the pandemic, who grew up isolated and angered by school shut-downs and social distancing and are desperate to find a connection, community and a voice, experts told The Post.

      The pro-Palestinian cause allows discontented youth to express “long-withheld rage,” said forensic psychiatrist Carole Lieberman. It gives them an “opportunity to identify with the ‘oppressed’ against ‘oppressors.’”

    • L’autre soir, je suis tombé par hasard sur Brice Couturier sur Arte. C’était consternant de méchanceté crétine.

      Entre le fait que les cheminots obtiennent quelque chose dans leurs négociations syndicales, sans faire la grève, et que « ça va contre l’intérêt général », et son avis avisé sur les étudiants qui manifestent contre Israël, mais que ces mêmes étudiants n’ont pas manifesté contre Assad il y a 10 ans, c’était odieux. Les jours qui ont suivi, on a retrouvé le même élément de langage sur les réseaux américains, avec des réponses précisant qu’il y a 10 ans, ces étudiants particuliers étaient à peine des adolescents... Ou d’autres, précisant que le massacre Syrien n’était pas financé avec nos impôts et nos armes (on sait que si, mais c’était pas aussi évident qu’aujourd’hui).

    • Oui, c’est étonnant (non) comme ces éléments de langage surgissent partout au même moment. Même quand c’est évidemment totalement con et mensonger.

      Précédemment on avait eu « On a été obligés de raser Dresde pour se débarasser des nazis », repris immédiatement partout, comme si c’était une fulgurance géniale.

      Depuis quelques jours, c’est « ils n’ont pas manifesté contre Bachar, ils n’ont pas manifesté contre Poutine… ». C’est assez marrant, parce que cette logique impliquerait que, pour que ces manifestations soient « justes », il faudrait que nos gouvernements déclarent que Netanyahu ne mérite pas d’être sur Terre, que l’Europe décide de sanctions lourdes contre Israël, que les pays occidentaux transfèrent massivement des armes aux Palestiniens pour se défendre, que nos forces spéciales mènent des opérations sur le terrain contre Israël, et même que l’ensemble de nos éditocrates se succèdent pour nous expliquer que c’est pas grave si le Hamas ils sont islamistes ou s’il y a parmi eux des nostalgiques du nazisme.