• Cet article me rappelle le livre de Nicholas Carr, Internet rend-il bête ? : Réapprendre à lire et à penser dans un monde fragmenté [« The Shallows : What the Internet Is Doing to Our Brains »].

      Au fil du temps, l’auteur, Nicholas Carr, journaliste, blogueur dédié aux nouvelles technologies, collaborateur du New York Times autant que du Guardian et du Wall Street Journal, s’est aperçu que quelque chose ne tournait plus tout à fait rond dans sa vie intellectuelle quotidienne. Il n’était plus, ne se sentait plus être exactement celui qu’il était « avant ». Symptôme trompeusement anodin de ce changement : il n’arrivait plus à réfléchir comme autrefois. Fatigue passagère ? Dépression ? Rien de tout ça, non, mais plus simplement, confie Nicholas Carr : « Depuis ces dernières années j’ai le sentiment désagréable que quelqu’un, ou quelque chose, bricole avec mon cerveau, réorganisant la circuiterie nerveuse et reprogrammant la mémoire. Mon esprit ne s’en va pas - pour autant que je puisse le dire -, mais il change. Je ne pense plus comme naguère. C’est quand je lis que je le sens le plus fortement. Auparavant, je trouvais facile de me plonger dans un livre ou dans un long article (…) Ce n’est plus que rarement le cas. Maintenant ma concentration se met à dériver au bout d’une page ou deux. Je deviens nerveux, je perds le fil (...) La lecture en profondeur qui venait naturellement est devenue une lutte. »

      https://www.nonfiction.fr/article-5261-hyperlien-et-hyper-alienation.htm